ROMA réalisé par Alfonso Cuarón, disponible en DVD et Blu-ray le 11 mars 2020 chez Warner Bros. Entertainment France
Acteurs : Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Diego Cortina Autrey, Carlos Peralta, Marco Graf, Daniela Demesa, Nancy García García, Verónica García…
Scénario : Alfonso Cuarón
Photographie : Alfonso Cuarón
Durée : 2h15
Date de sortie initiale : 2018
LE FILM
Au début des années 1970, une famille aisée vit à Mexico dans le quartier Colonia Roma. Cleo est une des deux domestiques de cette famille. La famille est composée des parents Sofía et Antonio, des enfants Sofi, Pepe, Toño et Paco, et de Teresa, la mère de Sofía. Sofía est quittée par son époux. Les deux femmes, Cleo et Sofía, vont s’entraider.
Voilà Roma, nouveau chef d’oeuvre d’Alfonso Cuarón. En fait, on pourrait déjà s’arrêter là. Mais si l’on se doit d’en dire un peu plus, cela tournerait au concours de louanges, de superlatifs, même si pour une fois le film le mérite amplement et très justement. Après un premier long métrage discret (Uniquement avec ton partenaire – Sólo con tu pareja) en 1992, le réalisateur se fait remarquer avec La Petite princesse – A Little Princess trois ans plus tard, adaptation du roman éponyme britannique de Frances Hodgson Burnett. Mais c’est avec De grandes espérances – Great Expectations (1998) qu’il connaît son premier vrai succès au box-office, dans lequel il dirige Ethan Hawke, Gwyneth Paltrow, Robert De Niro, Hank Azaria, Chris Cooper et Anne Bancroft. En 2001, il retourne au Mexique pour y tourner le road movie Y tu mamá también, qui obtient le Prix du meilleur scénario lors du Festival de Venise 2002, ainsi qu’une nomination pour l’Oscar du meilleur scénario original la même année. En 2004, il se voit confier les rênes du troisième volet de la saga Harry Potter, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban – Harry Potter and the Prisoner of Azkaban, qui restera le meilleur épisode de la franchise et sur lequel le cinéaste aura pu imposer sa sensibilité. En 2006, il participe au film collectif Paris, je t’aime où il dirige Nick Nolte et Ludivine Sagnier, mais c’est avec Les Fils de l’homme – Children of Men, extraordinaire dystopie adaptée du roman de P.D. James, qu’il devient définitivement l’un des réalisateurs les plus importants de la fin du XXè siècle, malgré l’échec commercial du film. En 2013, débarque alors Gravity dans les salles. Cette fois le triomphe est aussi critique que public, puisque le film remporte plus de 700 millions de dollars, soit sept fois son budget initial. Après Gravity et ses sept Oscars, Alfonso Cuarón peut alors faire tout qu’il souhaite, les studios se jettent à ses pieds. Contre toute attente, c’est par la petite lucarne, car finalement diffusé sur Netflix, qu’il fait son retour en décembre 2018, avec Roma. Tourné en N&B (en couleur puis converti en N&B pour être exact), en espagnol/mixtèque, en 65 mm, avec un casting de comédiens amateurs ou inconnus, pour 15 millions de dollars, ce film est sans nul doute le plus personnel de son auteur, dans lequel Alfonso Cuarón fait la chronique d’une année tumultueuse dans la vie d’une famille de la classe moyenne à Mexico au début des années 1970.
SUPERGIRL – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray le 26 février 2020 chez Warner Bros.
Acteurs : Melissa Benoist, Mehcad Brooks, Chyler Leigh, David Harewood, Katie McGrath, Jesse Rath, Nicole Maines, Sam Witwer…
Musique : Blake Neely
Durée : 22 épisodes de 40 minutes
Date de sortie initiale : 2018-2019
LA SAISON 4
Après le départ de Superman pour Argo, Kara a désormais la lourde tâche de protéger la Terre. Et ce d’autant que les extraterrestres réfugiés sur la planète bleue se sentent menacés par la haine qui monte à leur encontre chez les humains.
Qui l’eût cru ? Bien que sympathique, la série Supergirl a toujours officié en tant qu’outsider dans le Arrowverse. La surprise est donc de taille avec cette quatrième et excellente saison, qui peut se targuer de surpasser la septième saison d’Arrow, la cinquième de Flash et la quatrième de Legends of Tomorrow, même si cette dernière était également bien fun. C’est en matière de qualité d’écriture, de mise en scène, d’intérêt, d’action et d’interprétation que cette saison 4 tire son épingle du jeu avec cette fois une dramaturgie qui parvient à s’étendre sans problème sur 22 épisodes. Melissa Benoist est beaucoup plus sobre, moins midinette et néanmoins toujours aussi charmante et sexy. Ses partenaires ne sont pas oubliés. Loin d’être de simples sidekicks, tous les personnages ont quelque chose à défendre et le font bien. L’arc narratif le plus intéressant de cette saison est celui de Lena Luthor, interprétée par Katie McGrath, dont la psychologie est cette fois plus fouillée, à tel point qu’elle devient l’une des principales protagonistes de cette saison. Les spoilers ont fusé depuis plus d’un an, ces épisodes restent marqués par l’apparition de deux méchants, Ben Lockwood alias Agent Liberty, suintant et complexe à souhait, campé par Sam Witwer (Davis Bloome/Doomsday de la série Smallville), mais aussi le légendaire Lex Luthor qui fait son apparition dans la deuxième partie de la saison. La Warner Bros. et la production aimant les clins d’oeil aux anciens films DC. Comics, c’est cette fois Jon Cryer qui interprète l’ancien adversaire de Superman. Chose amusante, le comédien avait autrefois incarné le neveu de Lex Luthor dans le nanar intergalactique Superman 4 : Le Face-à-face (1987) de Sidney J. Furie. Si Supergirl s’était toujours démarqué en abordant le droit à la différence, le racisme et l’homophobie, la série atteint ici un apogée inattendu, dont la maturité étonne d’épisode en épisode, sans aucun temps mort. Un parfait équilibre entre action et réflexion.
DOCTOR SLEEP réalisé par Mike Flanagan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez Warner Bros. le 11 mars 2020
Avec : Ewan McGregor, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Cliff Curtis, Carl Lumbly, Zahn McClarnon, Emily Alyn Lind, Bruce Greenwood…
Scénario : Mike Flanagan d’après le roman Doctor Sleep de Stephen King
Photographie : Michael Fimognari
Musique : The Newton Brothers
Durée : 2h32
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Encore profondément marqué par le traumatisme qu’il a vécu, enfant, à l’Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu’elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Nœud Vrai qui se nourrissent des dons d’innocents comme elle pour conquérir l’immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s’engagent dans un combat sans merci contre Rose. Face à l’innocence de la jeune fille et à sa manière d’accepter son don, Dan n’a d’autres choix que de mobiliser ses propres pouvoirs, même s’il doit affronter ses peurs et réveiller les fantômes du passé…
Doctor Sleep est un double pari. D’une part, livrer une suite au film Shining (1980) de Stanley Kubrick, référence du film d’épouvante, un film culte, un chef d’oeuvre intemporel. D’autre part, transposer à l’écran le roman éponyme de Stephen King, considéré, à juste titre, comme étant l’un si ce n’est le plus mauvais livre du maître de l’horreur. Et c’est une très grande réussite que l’on doit à un seul homme, le monteur, producteur, scénariste et réalisateur Mike Flanagan. L’auteur de l’exceptionnelle série The Haunting of Hill House, disponible sur la plateforme Netflix, s’empare du roman de Stephen King, probablement conscient des très nombreux points faibles du récit, l’adapte en essayant d’en retranscrire la trame originale, tout en tenant compte des modifications apportées par Stanley Kubrick au roman Shining, par ailleurs très décrié par Stephen King depuis sa sortie. Mike Flanagan a su en retirer la moelle et s’approprier cette histoire, tout en rendant un hommage fabuleux à l’un des films qui lui ont donné envie de passer lui-même derrière la caméra. Doté d’un budget confortable de 45 millions de dollars, Doctor Sleep a connu une carrière difficile au cinéma. Certains spectateurs n’ont pu s’empêcher de comparer le film à celui de Stanley Kubrick, une connerie soit dit en passant, tandis que d’autres ont été quelque peu décontenancé par son rythme lent et sa longue durée de 2h30. Pourtant, contre toute attente, Doctor Sleep est probablement l’une des meilleures transpositions d’un roman de Stephen King à l’écran. Bien supérieur en qualité, en émotions fortes et surtout en virtuosité que le deuxième chapitre de Ça, que le remake affreux de Simetierre, que l’inénarrable Tour Sombre, que le soporifique Cell Phone, Doctor Sleep (un film culotté haha) est l’une des plus belles surprises du genre. C’est même un film magistral.
ÇA : chapitre 2 (It Chapter Two) réalisé par Andrés Muschietti, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez Warner Bros. le 15 janvier 2020
Avec : Jessica Chastain, James McAvoy, Bill Hader, Isaiah Mustafa, Jay Ryan, James Ransone, Andy Bean, Bill Skarsgård, Jaeden Martell, Wyatt Oleff, Jack Dylan Grazer, Finn Wolfhard, Sophia Lillis, Chosen Jacobs, Jeremy Ray Taylor, Teach Grant, Nicholas Hamilton, Javier Botet, Xavier Dolan…
Scénario : Gary Dauberman d’après le roman Ça de Stephen King
Photographie : Checco Varese
Musique : Benjamin Wallfisch
Durée : 2h43
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
27 ans après la victoire du Club des Ratés sur Grippe-Sou, le sinistre Clown est de retour pour semer la terreur dans les rues de Derry. Désormais adultes, les membres du Club ont tous quitté la petite ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu’on signale de nouvelles disparitions d’enfants, Mike, le seul du groupe à être demeuré sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils doivent maîtriser leurs peurs les plus enfouies pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais il leur faudra d’abord affronter le Clown, devenu plus dangereux que jamais…
Tout d’abord, revenons en arrière. C’est une madeleine pour beaucoup de (télé)spectateurs, une mini-série culte qui compte des millions de fans à travers le monde et qui en gagne sans cesse de nouveaux, notamment en France où elle est très régulièrement diffusée sur la TNT après avoir été programmée pendant des années sur M6, sa première diffusion à la télé française remontant à octobre 1993 : Ça, plus connu en France sous le titre « Il » est revenu. Périodiquement, la ville de Derry dans le Maine est hantée par une terrible créature, un clown pervers capable de changer à loisir d’apparence afin de personnifier les peurs les plus intimes de ses victimes. Dans les années 1950, des événements tragiques se produisent à nouveau. S’attaquant uniquement aux enfants, qui disparaissent ou qui sont retrouvés morts dépecés, «Ça» est un jour vaincu par un groupe de sept jeunes amis de onze ans, six garçons et une fille, ayant fait la promesse de toujours poursuivre l’odieuse entité, qui a disparu dans les égouts abandonnés. Trente ans plus tard, alors que chacun mène une vie paisible aux quatre coins du pays, «Ça» réapparaît à nouveau à Derry. Conformément à leur promesse, le groupe des sept devra se reformer à l’âge de 40 ans pour affronter ses peurs d’enfants.
LEGENDS OF TOMORROW – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray le 15 janvier 2020 chez Warner Bros.
Acteurs : Brandon Routh, Caity Lotz, Amy Louise Pemberton, Dominic Purcell, Franz Drameh, Tala Ashe, Maisie Richardson-Sellers, Nick Zano, Arthur Darvill, Jes Macallan, Matt Ryan, Neal McDonough…
Musique : Blake Neely
Durée : 16 épisodes de 40 minutes
Date de sortie initiale : 2018-2019
LA SAISON 4
Après avoir battu Mallus, un démon sanguinaire, et avoir sauvé le monde pour la énième fois, les Légendes doivent maintenant combattre les autres démons qui en ont profité pour s’échapper.
Voici déjà la quatrième saison de la série Legends of Tomorrow, dérivée d’Arrow et de Flash. D’emblée, ce spin-off a su faire sa place avec un ton volontairement plus humoristique et en lorgnant sur les séries fantastiques des années 1990. Dans cette nouvelle saison, les scénaristes ont visiblement abusé de certaines substances prohibées, puisque les aventures réservées pour nos héros n’ont jamais été aussi nawak dans le genre. En poussant ainsi les curseurs du délire et de l’humour, les showrunners ont risqué gros. D’ailleurs, les audiences ont malheureusement chuté, au point de passer pour la première fois sous le million de téléspectateurs. S’ils rendent encore et toujours un évident hommage à la cultissime série Code Quantum, avec nos héros qui voyagent dans le temps depuis le tout premier épisode, les scénaristes intègrent cette fois le personnage de John Constantine aux Legends, interprété par l’excellent Matt Ryan. Une aide précieuse, mais aussi résultante de la précédente mission des Legends, contraints de réparer une fois de plus leurs erreurs, les fameuses « anomalies » temporelles. Diffusée sur The CW aux Etats-Unis entre le 22 octobre 2018 et le 20 mai 2019, cette quatrième saison parvient à surpasser la cinquième de Flash en terme de divertissement et demeure probablement la plus fun et la plus divertissante des séries DC, souvent plus malmenées en matière d’écriture. Si le début et le dénouement sont plus chaotiques, la mission est une fois de plus remplie.
FLASH – SAISON 5, disponible en DVD et Blu-ray le 11 décembre 2019 chez Warner Bros.
Acteurs : Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Jesse L. Martin, Hartley Sawyer…
Musique : Blake Neely
Durée : 22 épisodes de 40 minutes
Date de sortie initiale : 2018-2019
LA SAISON 5
Après avoir vaincu Clifford DeVoe, Barry et son équipe découvrent l’existence de Nora West-Allen, la fille de Barry et Iris venue du futur. Dotée des mêmes pouvoirs que son père, la jeune fille supersonique a perturbé la chronologie des événements à venir et a fait apparaître plus tôt que prévu Cicada, un tueur de méta-humains et seul ennemi que Flash n’a jamais stoppé.
Jusqu’à présent, la série Flash était (et de loin) la meilleure de tout le Arrowverse. Au fil des quatre saisons (soit près de 90 épisodes) qui se sont enchaînées depuis 2014, Flash avait su créer une empathie avec les personnages et chaque épisode était mené tambour battant, le tout reposant sur des comédiens brillants et charismatiques. La chute est sévère avec cette cinquième saison, qui à la quasi-unanimité a été jugée comme étant la plus décevante (euphémisme) et la plus faible. Avec ses méchants de pacotille, dont l’un est (très mal) interprété par le revenant Chris Klein (vous vous rappelez ? Oz dans American Pie !) et l’arrivée de l’irritante Nora, pourtant interprété par la mignonne Jessica Parker Kennedy, qui joue avec les nerfs dès le premier épisode, la cinquième saison de Flash s’est attirée (avec raison) les foudres des fans de la première heure. A l’heure où la sixième saison est diffusée sur The CW depuis octobre 2019 aux Etats-Unis, on ne peut pas dire que celle qui nous préoccupe aujourd’hui donne confiance en l’avenir pour « The Fastest Man Alive », qui certes est toujours impeccablement campé par Grant Gustin, mais qui n’a quasiment rien à faire au fil de ces 22 nouveaux épisodes et où une bonne moitié de ses partenaires ne sert pratiquement plus à grand chose, quand ils ne disparaissent pas sans raison et sous un prétexte quelconque. Les scénaristes sont clairement en manque d’inspiration.
Scénario : Fabien Onteniente, Guy Laurent, Franck Dubosc
Photographie : Pierric Gantelmi d’Ille
Musique : Benjamin Biolay, Daniel Koueloukouenda
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Planté par sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine dans un club de vacances All Inclusive aux Caraïbes. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, il va devoir partager sa chambre avec Jean-Paul Cisse, éternel célibataire très envahissant… Avec Lulu, retraitée et veuve très open, Caroline, Manon et Sonia, trois copines venues enterrer le divorce de la première et Edouard Laurent, le directeur du Club Caraïbes Princess, les deux vacanciers ne sont pas prêts d’oublier leur séjour sous le soleil des cocotiers.
(A lire très vite) Top ! Je suis un réalisateur français né en 1958. J’ai attiré plus de 20 millions de spectateurs avec douze films à mon actif. Je me considère comme un auteur à part entière et mes comédies sont souvent synonymes de portraits sociaux, à travers lesquels les français moyens peuvent se reconnaître avec une grosse dose d’indulgence. Mon premier grand succès remonte à 2000 où je moque gentiment d’une élite constituée de milliardaires et d’aristocrates dont la principale occupation est de « faire la fête » dans des endroits réservés et branchés. Après avoir évoqué le monde du football avec Jean Tibéri dans son propre rôle, j’ai réalisé la suite de mon premier succès quatre ans plus tard qui n’a pas rencontré le même accueil. Il n’empêche qu’en 2006 j’ai invité près de 5,5 millions de français au camping des Flots Bleus mais 1,5 million d’adhérents se sont désistés quatre saisons plus tard après un lamentable épisode Disco. Désireux de retrouver les faveurs d’une critique qui ne cesse de m’échapper, je me tourne vers une histoire de quatre potes fans de tiercé qui décident d’acheter un cheval, mais manque de bol mon film tombe en plein scandale lié à la viande chevaline dans l’industrie alimentaire, ce qui me vaut le rejet total des spectateurs qui font alors une overdose de lasagnes. Après ce bide intersidéral, je décide de filmer un troisième opus de Camping, un nouveau succès, malgré le score le plus faible de la trilogie. Dernièrement, je viens de récidiver avec Franck Dubosc avec All Inclusive, sans doute le pire film de l’année 2019, je suis ? Je suis ?? Fabien Onteniente !
LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE (The Curse of La Llorona) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray chez Warner Bros. le 21 août 2019
Acteurs : Linda Cardellini, Roman Christou, Jaynee-Lynne Kinchen, Raymond Cruz, Marisol Ramirez, Patricia Velasquez, Sean Patrick Thomas, Tony Amendola…
Scénario : Mikki Daughtry, Tobias Iaconis
Photographie : Michael Burgess
Musique : Joseph Bishara
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l’enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l’artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s’est jetée dans le fleuve déchaîné. Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l’ombre, la Dame Blanche s’attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes. Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants. Ignorant les avertissements d’une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent… Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n’a pas droit au repos. Et il n’existe aucun moyen d’échapper à la malédiction de la Dame Blanche.
En 2013, Conjuring : Les dossiers Warren, produit avec un budget modeste de 13 millions de dollars en rapporte 318 millions dans le monde. Bien que surestimé, le film de James Wan (Saw, Insidious 1 et 2) casse la baraque y compris en France avec plus d’1,1 million d’entrées. Annabelle n’est pas une suite, mais un spin-off préquel dirons-nous puisque l’action se déroule avant celle de Conjuring et se focalise sur « l’origine » de la poupée maléfique aperçue dans la salle des trophées du couple d’exorcistes dans l’oeuvre de James Wan. Un film à tout petit budget (5 millions de dollars !) pour surfer allègrement sur le triomphe de Conjuring et en espérant amasser le plus possible de billets verts. Avec 245 millions de dollars de recette et 1,5 million d’entrées en France, la mission est réussie. 2016, James Wan donne suite aux aventures des Warren avec Conjuring 2 : Le Cas Enfield : 315 millions de dollars récoltés. La Warner n’allait pas laisser passer l’opportunité de surfer sur le succès d’Annabelle en lui donnant une suite, une préquelle plutôt avec Annabelle 2 : La Création du mal, qui se permet de surpasser le premier volet au box office avec 305 millions de dollars de recette pour un budget de 15 millions. Une entreprise très lucrative. James Wan et les studios ont le nez fin. Sachant que le personnage de la Nonne maléfique de Conjuring 2 : Le Cas Enfield avait fait sensation auprès des spectateurs, un nouveau spin-off est encore imaginé. Résultat, La Nonne, « premier » volet dans l’ordre chronologique des événements de la franchise, est devenu le plus grand succès commercial de la saga avec 365 millions de dollars de recette. Cela n’a pas été le cas pour l’inattendue Malédiction de la Dame Blanche, qui a certes cartonné en rapportant 120 millions de dollars aux producteurs (contre 15 millions de budget), mais qui marque un « léger » essoufflement dans le Conjuring-verse. A croire que ce film a été rattaché au dernier moment à cette franchise, The Curse of La Llorona a d’ailleurs été officiellement estampillé « Conjuring » après les premières projections presse, le film de Michael Chaves peine à se démarquer du tout-venant. Demeure l’interprétation de la géniale et pourtant méconnue Linda Cardelini, inoubliable Sylvia Rosen de la série Mad Men, Samantha Taggart dans Urgences et Meg Rayburn dans Bloodline. Il serait d’ailleurs temps de lui confier plus de rôles au cinéma !
La vie est devenue un numéro d’équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l’enjeu du combat est d’autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu’il n’y a rien de plus important que les valeurs familiales.
2016. Le projet était casse-gueule et sommeillait depuis pas mal de temps. Hollywood attendait probablement le bon acteur et le bon réalisateur. N’y allons pas par quatre chemins Creed – L’Héritage de Rocky Balboa s’est avéré un véritable miracle cinématographique. Reprenons. Ce spin-off centré sur le fils d’Apollo Creed, est réalisé par Ryan Coogler, jeune cinéaste tout juste âgé de 30 ans, révélé par l’acclamé Fruitvale Station, Prix du public et Grand prix du jury du Festival de Sundance en 2013. Ce premier long métrage avait également permis au comédien Michael B. Jordan, vu dans l’excellent Chronicle de Josh Trank en 2012, de confirmer son talent précoce. Il se glisse à merveille dans le short et les gants d’Adonis Creed, fils illégitime de l’ancien champion du monde des poids lourds, adversaire de Rocky Balboa dans les deux premiers opus, entraîneur dans L’Oeil du Tigre, puis meilleur ami dans Rocky IV dans lequel il meurt sur le ring face à Ivan Drago (Dolph Lundgren). Après le retour inespéré de Rocky dans le magnifique Rocky Balboa en 2006, Sylvester Stallone, qui avait jusqu’à maintenant écrit tous les opus de la saga, n’apparaît ici qu’en tant que comédien et reprend donc son rôle mythique pour le plus grand plaisir de ses fans. Plus qu’un spin-off, il s’agit d’une suite logique au sixième et précédent épisode.
Nous retrouvions donc ce cher vieux Rocky dans son resto déserté de Philadelphie. Rattrapé par l’âge, veuf, ayant également perdu son beau-frère Paulie, Rocky regarde le temps passer, en espérant recevoir quelques nouvelles de son fils. Il vit au jour le jour quand un jeune homme se présente à lui et lui demande de l’entraîner à la boxe. Il dit être le fils d’Apollo Creed, dont le fantôme hante encore Rocky avec les photos qui ornent les murs de son restaurant. Rocky ne sait pas d’où sort ce jeune homme bien décidé à enfiler les gants et après quelques hésitations décide de l’aider, ce qui va lui permettre également de sortir de son quotidien qui se résume essentiellement à se recueillir sur la tombe d’Adrian pour lui lire le journal. Adonis de son côté souhaite se faire un prénom et assumer le nom d’un père qu’il n’a pas connu puisque mort avant sa naissance. Passionné par la boxe, il a mené une enfance difficile, à la force des poings dans les orphelinats, avant d’être adopté par la veuve d’Apollo Creed qui avait appris que son époux avait eu un enfant avec une autre femme. Adonis est à la recherche de ses origines et décide de rencontrer l’homme qui a su tenir tête à son père. Creed – L’Héritage de Rocky Balboa est l’histoire d’une double filiation. Adonis est le fils d’Apollo et va rencontrer un père spirituel en la personne de Rocky. Creed est l’héritier de 40 ans de cinéma, d’une saga anthologique.
Si pour la première fois Rocky ne se bat pas sur le ring, son combat est ailleurs. Et Sylvester Stallone est extraordinaire. Récompensé par le Golden Globe du meilleur second rôle, le comédien aurait largement mérité l’Oscar. Michael B. Jordan est formidable, autant crédible dans les scènes intimistes que sur le ring, scènes pour lesquelles le jeune acteur s’est soumis à un entraînement physique impressionnant et un régime alimentaire strict.
Adonis va se découvrir, probablement naître pour la première fois. Se découvrir aux côtés de l’homme qui a le mieux connu son père. Découvrir aussi l’amour auprès de Bianca, interprétée par la superbe Tessa Thompson. Accepter qui était son père tout en s’imposant lui-même. C’est un hommage de Ryan Coogler (également scénariste avec Aaron Covington), remarquablement filmé, monté et photographié. La nostalgie est là, elle fonctionne, surtout lorsque retentit le thème principal de Bill Conti (frissons garantis) et que la statue de Rocky apparaît en haut des marches emblématiques du Philadelphia Museum of Art. Mais Creed ne repose pas que sur cela et c’est là toute la réussite de cette entreprise. Le passage de relais se fait dans la tradition des Rocky. La relève est bien assurée et adoubée par le maître en personne. Relève mais aussi un nouveau départ. La mythologie perdure et c’est superbe.
Tourné pour un budget de 35 millions de dollars, Creed – L’Héritage de Rocky Balboa en a rapporté près de 110 millions sur le sol américain, près de 60 dans le reste du monde et attiré 1,7 million de spectateurs dans les salles françaises.
Creed II arrive donc logiquement dans les salles en 2019. Et l’histoire reprend là où elle s’était arrêtée. Trois ans après le match contre le champion du monde qui l’a fait connaître du public, Adonis Creed s’est fait un nom sous le mentorat de Rocky Balboa. Le jeune boxeur devient champion du monde dans la catégorie « poids lourds », récupérant le titre à « Stuntman » Wheeler. Adonis est sur un nuage et vit sereinement avec sa petite-amie chanteuse, Bianca. Mais tout s’assombrit à Philadelphie lorsqu’Ivan Drago, le boxeur russe qui a tué son père Apollo il y environ 30 ans, arrive sur le sol américain avec son fils Viktor, pour défier Adonis. Ne suivant pas les conseils de Rocky, Adonis relève le défi sans être épaulé par son mentor. Il en paie le prix fort dans une joute punitive qu’il gagne seulement par disqualification. Maintenant blessé et démoralisé, Adonis peine à se remettre à la boxe, laissant son esprit en divagation et son titre en péril. Sa famille et Rocky doivent donc trouver un moyen de relancer l’esprit de combat d’Adonis pour affronter l’avenir quoi qu’il advienne.
Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson et Phylicia Rashād sont de retour. Mais l’argument de ce deuxième opus de la franchise Creed est sans conteste la participation du grand Dolph Lundgren, qui reprend ici son rôle emblématique d’Ivan Drago, qui l’a fait connaître aux spectateurs du monde entier dans Rocky IV. Il est ici accompagné de Florian Munteanu, né en Allemagne et d’origine roumaine, boxeur professionnel, qui interprète le fils d’Ivan Drago. Si son gabarit impressionne (1m95 pour 106 kg), on ne peut pas en dire autant de son charisme et l’apprenti comédien fait pâle figure à côté de Dolph Lundgren, qui bouffe l’écran à chaque apparition. Encore plus que pour Creed premier du nom, l’intérêt de cette suite vaut pour la « suite » de Rocky IV quand l’Etalon italien se retrouve face à son ancien adversaire. A ce moment-là, les frissons sont bel et bien présents.
Cependant, Creed II pâtit d’un personnage principal dont on se désintéresse petit à petit. Michael B. Jordan a beau faire de son mieux sur le ring, ses scènes avec la belle Tessa Thompson (quelque peu oubliée dans l’histoire) n’ont jamais la force de celles de Rocky avec Adrian dans la première saga et le comédien peine à rendre son personnage aussi attachant que dans Creed et multiplie les froncements de sourcils. Soyons honnêtes, nous n’avons d’yeux que pour Sylvester Stallone et Dolph Lundgren. Outre une apparition rapide de Brigitte Nielsen, qui reprend elle aussi son rôle créé il y a plus de trente ans, le nouveau venu est ici le réalisateur Steven Caple Jr, qui remplace Ryan Coogler (parti chez Marvel pour réaliser Black Panther) derrière la caméra et après le désistement de Sylvester Stallone aux manettes. La mise en scène est ici plus fonctionnelle, beaucoup moins inspirée et ambitieuse sur les séquences de combat, tandis que le cinéaste ne parvient pas à insuffler un rythme suffisamment dynamique sur les 130 minutes de son second long métrage. Néanmoins, cela n’empêche pas de verser de nombreuses larmes quand Sly est filmé en gros plan, son visage très fatigué, ses yeux mi-clos, jusqu’au final bouleversant qui boucle admirablement l’itinéraire de son personnage mythique, enfin apaisé, qui peut espérer couler des jours heureux en attendant de retrouver sa bien-aimée Adrian.
Quant à Adonis, le passage
de flambeau est cette fois définitif et un troisième volet, surtout
sans Rocky puisque Stallone a déclaré avoir fait ses adieux à son
personnage dans Creed II, serait une erreur. Mais tout est
possible, d’autant plus que ce second chapitre a encore mieux
fonctionné que le premier, aux Etats-Unis, comme dans le reste du
monde. Nous verrons bien.
LE BLU-RAY
Creed II arrive dans les bacs chez Warner Bros., en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD. Le menu principal est fixe et musical. Le disque repose dans un boîtier classique, économique et de couleur bleue.
L’interactivité est pour
ainsi dire la même que pour l’édition HD de Creed.
On commence par un module intitulé Fathers & Sons (7’), au cours duquel le réalisateur Steven Caple Jr., les comédiens et le producteur Irwin Winkler reviennent sur les personnages, leur psychologie et les liens qui les unissent. Les thèmes du film sont ici explorés, tandis que des images révèlent l’envers du décor et la préparation des acteurs.
Le second supplément se concentre sur le casting organisé pour trouver l’interprète de Viktor Drago (6’). Parmi plusieurs centaines de postulants, Sylvester Stallone aura finalement jeté son dévolu sur le boxeur professionnel Florian Munteanu.
Ensuite, les femmes de Creed II, autrement dit Tessa Thompson et Phylicia Rashād, ne sont pas oubliées et bénéficient d’un petit reportage de six minutes, consacré à leurs personnages.
Plus conséquent, le bonus intitulé The Rocky Legacy (15’), propose un retour sympathique sur la saga et son héritage, aussi bien au cinéma que dans la culture populaire. L’ensemble est présenté par Dolph Lundgren, qui s’entretient d’ailleurs avec Sly en regardant quelques extraits de Rocky IV.
Enfin, nous trouvons dix minutes de scènes coupées, très réussies, notamment celle où Rocky rend hommage à l’un de ses amis lors d’une cérémonie funèbre (sublime Stallone) et une autre intervenant après le match final où tous les personnages se font face dans le vestiaire, Adonis avec Viktor, Adonis face à Ivan, puis Rocky face à Ivan. Une séquence superbe. Dommage de ne pas retrouver la scène regrettée par Sylvester Stallone car coupée au montage, où Rocky et Ivan Drago en venaient aux mains, avant d’être séparés par la sécurité.
L’Image et le son
Que voilà un bel objet ! Warner met les petits plats dans les grands et offre à la photo de Kramer Morgenthau, jusqu’alors habitué aux nanars et navets (Terminator Genisys, Thor: Le monde des ténèbres, Godsend, expérience interdite) ,un superbe écrin qui restitue adroitement les partis pris esthétiques originaux. Le piqué est diaboliquement ciselé, le cadre large flatte les rétines, tout comme un léger grain d’ailleurs, les contrastes sont particulièrement tranchés, les noirs concis et la colorimétrie est sublime. L’ensemble est soutenu par une compression AVC de haute volée et fort élégante, les détails sont légion, le relief omniprésent et la profondeur de champ toujours présente. Un master HD (1080p, AVC) brillant, dense et minutieux, en un mot superbe.
Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage Dolby Atmos-TrueHD anglais (également disponible en DTS-HD Master Audio 5.1), aussi percutant dans les scènes d’affrontements secs que dans les échanges plus intimistes. Les séquences sur le ring peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. En revanche, la piste française, proposée dans un pauvre Dolby Digital 5.1, parvient à s’en sortir, même s’il n’y a pas de comparaison possible avec la version originale.