Test 4K Ultra-HD / Action mutante, réalisé par Álex de la Iglesia

ACTION MUTANTE (Acción mutante) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en Combo 4K Ultra HD & Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Antonio Resines, Álex Angulo, Frédérique Feder, Juan Viadas, Karra Elejalde, Saturnino García, Fernando Guillén Cuervo, Jaime Blanch, Ion Gabella…

Scénario : Jorge Guerricaechevarría & Álex de la Iglesia

Photographie : Carles Gusi

Musique : Def Con Dos

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Dans le futur, la société ne prend en compte que les personnes favorisées et marginalise tous les autres. Action Mutante, un groupuscule réunissant des personnes handicapées, décide de passer à… l’action. Emmené par Ramon Yarritu, le groupe kidnappe la fille d’un riche industriel…

En 1991, Álex de la Iglesia réalise son premier court-métrage, Mirindas asesinas, qu’il parvient à présenter à Pedro Almodóvar. Ce dernier tombe sous le charme de cette histoire, une série de meurtres qui se déroule dans un bar, en raison d’un homme qui refuse de payer son soda. Les cadavres s’accumulent sur les lieux, tandis que les clients routiniers passent sans se rendre compte des corps qui les entourent. Résultat des courses, ce cher Pedro, alors en plein tournage de Talons aiguilles Tacones lejanos, accepte de produire le premier long-métrage de ce trublion qui semble en avoir sous le capot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Almodóvar a eu du pif ! Action Mutante voit le jour et ce coup d’essai s’avère un véritable coup de maître ! TOUT de la Iglesia est déjà dans Acción mutante, une hystérie unique et reconnaissable, une ode au mauvais goût, un chaînon manquant entre les opus du tandem Caro/Jeunet et ceux de John Waters. Si Action Mutante devait être un manège dans une fête foraine, ce serait une attraction hybride, entre le rollercoaster et le train-fantôme. On en ressort comme si on avait ingurgité des packs de Redbull, le sourire aux lèvres, les yeux révulsés (ça bouge dans tous les coins), la tête agitée de tics nerveux, mais on est heureux, rassasiés et on en redemande. Cela tombe bien, car après avoir reçu trois Goyas (meilleurs effets spéciaux, meilleur maquillage et meilleure direction de production), Álex de la Iglesia allait enchaîner avec Le Jour de la bêteEl día de la bestia, pour un délire encore plus grand. Un auteur est né, un immense cinéaste aussi.

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Test Blu-ray / Mother Land, réalisé par Alexandre Aja

MOTHER LAND (Never Let Go) réalisé par Alexandre Aja, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Halle Berry, Anthony B. Jenkins, Stephanie Lavigne, William Catlett, Percy Daggs IV, Matthew Kevin Anderson, Christin Park, Mila Morgan, Georges Gracieuse, Cadence Compton…

Scénario : Kevin Coughlin & Ryan Grassby

Photographie : Maxime Alexandre

Musique : Robin Coudert

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Depuis la fin du monde, June protège ses fils Samuel et Nolan, en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher. » Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue, et ils n’ont d’autre choix que de s’engager dans une lutte terrifiante pour leur propre survie…

Après Oxygène, survival dans l’espace destiné à Netflix, avec l’insupportable Mélanie Laurent (encore plus irritante quand elle s’exprime en anglais, c’est dire la performance), Alexandre Aja (né en 1978) repasse par la case cinéma pour son dixième long-métrage (déjà), Mother Land, titre français de Never Let Go. Il remplace au pied levé son confrère Mark Romanek (Photo Obsession One Hour Photo), reprend le scénario coécrit par Kevin Coughlin et Ryan Grassby, et livre une fois de plus une belle expérience cinématographique. Coproduit et interprété par Halle Berry, Mother Land, titre explicite une fois qu’on a compris où le réalisateur voulait nous embarquer, vaut étonnamment plus pour sa mise en scène, magistrale, que pour son histoire relativement classique, quand bien même le récit tente de nous faire croire le contraire en essayant de perdre le spectateur sur ce qui est réel ou pas. Car, sans trop révéler l’intrigue, Mother Land n’est pas un opus d’épouvante comme les autres ou du moins comme on essaye de nous le vendre. C’est aussi et avant tout le portrait d’une mère surprotectrice, qui (sur)vit avec ses deux fils au milieu de nulle part, comme s’ils étaient les seuls rescapés de la (récente) fin du monde. Menacés par le Mal (avec un grand M), qui prend l’apparence qu’il veut et apparaît à la mère de famille, les trois protagonistes sont en sécurité tant qu’ils peuvent toucher ou être ceinturés par une corde reliée aux fondations de leur demeure en bois. Difficile d’aller plus en avant dans l’analyse de Mother Land, sans spoiler, ce que nous nous refusons de faire depuis toujours. Nous tenterons donc d’aborder les points essentiels, afin de vous laisser le maximum de surprises, puisque Never Let Go est comme le reste de la filmographie du cinéaste, à découvrir absolument.

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Test Blu-ray / Ratman, réalisé par Giuliano Carnimeo

RATMAN (Quella villa in fondo al parco) réalisé par Giuliano Carnimeo, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : David Warbeck, Janet Agren, Eva Grimaldi, Luisa Menon, Werner Pochath, Nelson de la Rosa, Anna Silvia Grullon, Pepito Guerra…

Scénario : Dardano Sacchetti

Photographie : Roberto Girometti

Musique : Stefano Mainetti

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Le corps d’un mannequin, dévoré par des rats, est retrouvé sur une île des Caraïbes. Terry, la sœur de la victime, arrive sur les lieux et enquête avec l’aide d’un auteur de romans policiers rencontré à l’aéroport. Personne ne sait que le meurtrier est un mutant féroce, mi-singe, mi-rat.

(Voix grave et basse) In a world where…non, dans un monde où la peur peut prendre toutes les apparences possibles et imaginables, rien n’a pu vous préparer à celle de…Ratman ! Oui, Ratman (ou Quella villa in fondo al parco en version originale), l’avant-dernier long-métrage de Giuliano Carnimeo (1932-2016), réalisateur de l’excellent Les Rendez-vous de Satan Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer? (1972) avec la sublime Edwige Fenech, mais surtout d’une pelletée de westerns aux titres qui fleurent bon le cinéma italien d’alors, Bonnes funérailles, amis, Sartana paieraBuon funerale amigos! paga Sartana (1970) et Quand les colts fument, on l’appelle CimetièreGli fumavano le Colt… lo chiamavano Camposanto (1971) avec Gianni Garko, Django arrive, préparez vos cercueilsC’è Sartana… vendi la pistola e comprati la bara (1970) avec George Hilton. Un metteur en scène qui comme de nombreux confrères savait s’adapter aux goûts du public en passant d’un genre à l’autre, avec une certaine efficacité technique, mais sans toutefois imprimer une griffe reconnaissable. Et ce n’est pas ce Ratman, film « d’épouvante » tardif qui aura permis à Giuliano Carnimeo de passer à la postérité…C’est bien simple, rien ne fonctionne dans cet opus mal torché fagoté, risible, tombé directement dans la benne des nanars, pour ne plus jamais en sortir. Car évidemment, il ne faut pas s’attendre à avoir des sueurs froides devant Ratman, durant lequel il ne se passe pas grand-chose, en dehors de la sculpturale Eva Grimaldi qui s’époumone (et elle a tout ce qu’il faut pour le faire) constamment, tandis que la « créature » interprétée par Nelson de la Rosa, acteur dominicain mesurant 71 centimètres, fait peine à voir, mais arrachera beaucoup de sourire à chaque apparition. Ce n’est pas mauvais, c’est très mauvais comme disait Louis de Funès dans La Grande vadrouille, mais on le savait d’entrée de jeu en enclenchant le bouzin. Pervers que nous sommes et nous savons que vous l’êtes aussi si vous lisez cet article, nous allons jusqu’au bout tout de même, sommes récompensés par une scène de douche totalement gratos et rions souvent de bon coeur devant l’ineptie totale de cette mauvaise entreprise.

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Test Blu-ray / L’Enfant de Satan, réalisé par Mario Bianchi

L’ENFANT DE SATAN (La Bimba di Satana) réalisé par Mario Bianchi, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jaqueline Dupré, Marina Hedman, Aldo Sambrell, Giuseppe Carbone, Giancarlo Del Duca, Alfonso Gaita, Mariangela Giordano…

Scénario : Piero Regnoli, d’après une histoire originale de Gabriele Crisanti

Photographie : Franco Villa & Angelo Lannu

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Suite à la mort de sa mère, Miria commence à agir bizarrement. Tour à tour, les proches de la famille et les anciens amants de sa mère disparaissent mystérieusement. Serait-ce son fantôme qui revient d’entre les morts pour se venger, ou son mari qui, par jalousie, décide de faire payer tous ceux qui l’ont rendu cocu ?

Mario Bianchi (1939-2022). Ce nom ne vous dira peut-être rien, mais ce réalisateur a su oeuvrer de longues années dans le domaine du cinéma populaire italien, y compris dans le registre pornographique (quelques titres explicites du genre Analità profondaOrgasmi del secondo canale, L’Ultimo tango anale, Francesca: Sinfonia anale). Ce qui nous intéresse aujourd’hui – les plus pervers devront attendre encore un peu pour en savoir plus sur sa collaboration avec Rocco Siffredi, la Cicciolina et Roberto Malone – est donc la « première » partie de sa carrière, autrement dit celle où le cinéaste tâtait du western spaghetti (Au nom du père, du fils et du colt…, Poker d’as pour un gringo), du poliziottesco (Provinzia violenta, Les Cinq de la section spéciale) et – un peu plus tardivement – du giallo (Non aver paura della zia Marta). Le film dont nous allons parler s’intitule L’Enfant de SatanLa Bimba di Satana est se situe juste avant que le signore Bianchi se lance à corps perdu dans le X. Thriller surnaturel et horrifique, cet opus ne manque pas d’attraits, d’une part en raison de ses actrices dénudées (souvent sans raison, mais on ne va pas se plaindre), d’autre part pour ses personnages peu aimables, dont on attend patiemment qu’ils se fassent tous assassiner. C’est le cas de l’acteur espagnol Aldo Sambrell, gueule récurrente du cinéma d’exploitation (Tender Flesh de Jess Franco, Les Cruels et Navajo Joe de Sergio Corbucci), mais vu aussi chez Jackie Chan (l’immense Opération Condor), Lucio Fulci (Selle d’argent), Don Chaffey (Charley le Borgne), Tom Gries (Les 100 fusils), Romain Gary (Kill) et même chez Richard Fleischer (Les Complices de la dernière chance). Ce dernier vole la vedette dans la peau du salopard, qui se comporte en seigneur et maître du château, un être impitoyable, omnipotent, prétentieux, prêt à violer une religieuse, sous prétexte que « profaner un temple » a toujours été son rêve. Si le rythme est sans doute un peu lent, la très courte durée du film (73 minutes, génériques compris) fait qu’on ne s’ennuie pas, les meurtres et rebondissements s’enchaînent et l’ambiance est suffisamment immersive pour qu’on se prenne au jeu. Un bon cru.

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Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit 2, réalisé par Lee Harry

DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 (Silent night, Deadly night, Part 2) réalisé par Lee Harry, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 18 décembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau, Brian Michael Henley, Corrine Gelfan, Michael Combatti…

Scénario : Lee Harry & Joseph H. Earle

Photographie : Harvey Genkins

Musique : Michael Armstrong

Durée : 1h25

Année de sortie : 1987

LE FILM

Après la mort de son frère Billy et celle de son père adoptif. Ricky décide de finir « l’œuvre » de son grand frère en continuant le massacre de personnes qu’il juge « vilaines » et retrouver et tuer la Mère Supérieure. Autrefois, pour la Mère Supérieure, Ricky était son chouchou, maintenant, elle est considérée selon Ricky comme la meurtrière de son frère.

En (re)découvrant Douce nuit, sanglante nuit 2Silent Night, Deadly Night Part 2, la tentation est grande et alléchante de procéder comme le réalisateur Lee Harry, à savoir faire un copier-coller de notre chronique du premier opus. En effet, l’histoire est malheureusement connue, cette séquelle qui en tout et pour tout dure 80 minutes, est constituée dans sa toute première moitié de séquences provenant du long-métrage de Charles E. Sellier Jr. ! Autant dire que le spectateur qui arriverait sans avoir connaissance de ce subterfuge (imputable à un manque conséquent de moyens), risque de sentir blousé, avant de crier à l’arnaque pure et simple. Le monteur Lee Harry, ayant fait ses « classes » sur quelques opus inconnus de science-fiction au rabais (PSI Factor, Escape from DS-3, Laboratory) se retrouve à la barre de ce Douce nuit, sanglante nuit 2, son premier film comme metteur en scène (il ne réitérera que deux ou trois fois l’expérience), produite par Lawrence Appelbaum, avec lequel Lee Harry avait collaboré précédemment. Une fois les droits de la franchise dans le besace, que faire ? C’est là que le bât blesse, personne ne semble s’être posé la question. Si récupérer les scènes et bouts de séquences coupés au montage a été tentant, cela n’a pas abouti. De ce fait, le réalisateur et ses coscénaristes Joseph H. Earle (Scarecrows, qui serait en réalité le « vrai » metteur en scène du film), Dennis Patterson (qui fera surtout carrière dans le domaine du son) et les producteurs eux-mêmes ont purement et simplement décidé de reprendre une bonne partie des moments emblématiques du premier volet et de les faire raconter par Ricky, le petit frère de Billy, qui n’était pourtant encore qu’un bébé au moment de l’assassinat de leurs parents. Histoire de bien remettre les personnages dans leur contexte et de rappeler le précédent récit au public, ou parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement comme ils n’avaient pas suffisamment de dollars à disposition, les responsables du bouzin signent donc un best-of de quarante minutes du premier épisode. L’autre moitié ? Mieux vaut en rire. Avec son comédien au charisme du bulot (on le croirait échappé d’un boys band), grimaçant et incapable de déclamer une tirade sans en faire des tonnes, Douce nuit, sanglante nuit 2 est une des pires suites de l’histoire du slasher, sans aucune imagination. Entre le nanar et le navet, voici donc une œuvre hybride, le « narvet », qui ennuie et qui fait rire tout à la fois. À voir pour se rendre compte de la supercherie opportuniste, procédé rare, mais néanmoins déjà vu, à l’instar du faux diptyque de Claude Lelouch, Les ParisiensLe Courage d’aimer.

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Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou

RAWHEAD REX, LE MONSTRE DE LA LANDE (Rawhead Rex) réalisé par George Pavlou, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 novembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot, Niall Toibin, Niall O’Brien, Hugh O’Conor, Heinrich von Schellendorf…

Scénario : Clive Barker, d’après sa nouvelle

Photographie : John Metcalfe

Musique : Colin Towns

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l’Irlande avec sa femme et ses enfants, afin d’étudier les monuments de ce pays. Il s’intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération d’un démon très ancien, jusqu’alors gardé prisonnier par la pierre dressée. Ce monstre, le « Rawhead Rex », sème la mort et la terreur dans la campagne environnante…

Couché Rex ! Mais au fait, elle sort d’où encore cette créature qui aurait bien besoin d’aller faire un détartrage chez le dentiste, avant d’aller se trouver des nippes plus fraîches. Quand on regarde la fiche technique de Rawhead Rex, un nom saute aux yeux, celui de Clive Barker. En 1986, celui-ci vit encore chichement de son art, a déjà réalisé deux courts-métrages, sa série Livres de sang a déjà été publiée, tout comme The Hellbound Heart, qu’il adaptera lui-même en 1987 sous le titre Hellraiser : Le Pacte. Mais pour l’heure, c’est comme scénariste qu’on le retrouve au générique de Rawhead Rex aka Le Monstre de la lande dans nos chères contrées, transposé d’une de ses nouvelles (apparues dans Book of Blood, volume 3Confessions d’un linceul), mis en scène par un certain George Pavlou. C’est en fait la seconde collaboration des deux hommes, la première Transmutations Underworld (1985), ayant laissé un goût amer à l’écrivain en raison d’une sévère trahison de son œuvre par le réalisateur, qui pour se faire pardonner décide de transposer à nouveau une histoire de Clive Barker. Comme on dit, Rawhead Rex est un très bon ride, généreux en scènes brutales (la créature n’y va pas de main-morte quand elle s’attaque à ses proies), marqué par un humour british qui confère à l’ensemble une évidente légèreté. Certains évoquent un nanar, mais une chose est sûre, Rawhead Rex n’est pas un mauvais film.

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Test Blu-ray / La Montagne du dieu cannibale, réalisé par Sergio Martino

LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE (La Montagna del dio cannibale) réalisé par Sergio Martino, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er octobre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli, Antonio Marsina, Franco Fantasia, Lanfranco Spinola, Carlo Longhi, Luigina Rocchi…

Scénario : Sergio Martino & Cesare Frugoni

Photographie : Giancarlo Ferrando

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h39 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Accompagnée par son frère Arthur, Susan Stevenson arrive en Nouvelle-Guinée et y organise une expédition afin de retrouver son mari disparu en pleine jungle. Elle obtient l’aide d’Edward Foster, un guide réputé. Ils vont devoir se rendre sur l’île de Roka où le mari de Susan était parti à la recherche de la mythique montagne Rarami, laquelle, selon les légendes, servirait de repère à la tribu cannibale des Pouka.

Contrairement à ce que beaucoup de spectateurs pensent, La Montagne du dieu cannibaleLa Montagna del dio cannibale ne surfe pas sur le succès international de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, puisque tout simplement le film de Sergio Martino est sorti sur les écrans deux ans avant. Néanmoins, le sieur Deodato avait déjà tourné Le Dernier monde cannibaleUltimo Mondo Cannibale l’année précédente, tandis qu’en 1972, Umberto Lenzi signait le film précurseur avec Cannibalis : Au pays de l’exorcismeIl Paese del sesso selvaggio. Rendons donc à César (à Cesare devrait-on dire) ce qui lui appartient. La Montagne du dieu cannibale sort en 1978, quelques mois après Emanuelle et les derniers cannibalesEmanuelle e gli ultimi cannibali de Joe d’Amato, avec lequel il partage de nombreux points communs. Rétrospectivement, La Montagna del dio cannibale est assurément l’un des meilleurs opus du genre, Sergio Martino étant un metteur en scène plus « rigoureux » qu’Umberto Lenzi et moins rentre-dedans que Ruggero Deodato et Joe d’Amato. Par ailleurs, en dehors de quelques scènes totalement gratuites et infectes, montrant le sacrifice de véritables animaux (on assiste malheureusement à la mort insoutenable d’un singe, avalé par un python, à l’éventration d’un iguane…), reniées par le cinéaste par la suite, La Montagne du dieu cannibale apparaît avant tout comme un film d’aventure à part entière durant près d’une heure. Bénéficiant d’un casting haut de gamme, mêlant Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli et Antonio Marsina, Sergio Martino ne plonge pas ses stars internationales dans le gore, mais crée un survival non seulement très bien mis en scène, mais aussi et surtout prenant, passionnant à suivre et beau à regarder. Évidemment, le dernier tiers, quasi-muet, compile les séquences « attendues » avec une castration filmée en gros plan, un repas placé sous le signe du steak tartare (viande allant directement du producteur au consommateur), tandis qu’Ursula Andress, nous gratifie de sublimes plans topless (ainsi que d’un full frontal) et qui à 41 ans avait de quoi faire des envieuses. Bref, La Montagne du dieu cannibale est un savoureux tour de force, un divertissement réservé à un public averti, qui fonctionne encore aujourd’hui à plein régime. Une grande référence, un mètre étalon.

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Test DVD / Late Night with the Devil, réalisé par Colin & Cameron Cairnes

LATE NIGHT WITH THE DEVIL réalisé par Colin & Cameron Cairnes, disponible en DVD et Blu-ray le 18 septembre 2024 chez Wild Side Video.

Acteurs : David Dastmalchian, Laura Gordon, Ian Bliss, Fayssal Bazzi, Ingrid Torelli, Rhys Auteri, Georgina Haig, Josh Quong Tart…

Scénario : Colin & Cameron Cairnes

Photographie : Matthew Temple

Musique : Glenn Richards

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

31 octobre 1977. Autrefois étoile montante du petit écran, Jack Delroy est confronté à la chute vertigineuse de l’audience de son émission. Déterminé à retrouver sa gloire perdue et à marquer les esprits, il planifie un show en direct «spécial Halloween». Mais durant cette nuit fatidique, Jack réalisera que le prix du succès peut être bien plus effrayant que ce qu’il avait imaginé…Les images des événements tragiques survenus ce soir-là ont été retrouvées.

Il y a des petits films qui sont précédés d’une réputation flatteuse, qui s’accompagnent d’une rumeur enthousiasmante et d’un bouche-à-oreille dithyrambique. C’était le cas pour Late Night with the devil et cela est amplement justifié. Ce long-métrage co-réalisé par les frères Cairnes, Cameron et Colin, leur troisième après 100 Bloody Acres (2012) et Scare Compaign (2016) s’amuse avec le genre périmé du found-footage et prend l’apparence d’un talk-show américain des années 1970, dont les bobines ont été retrouvées (celles de l’émission diffusée en live, mais aussi celles dévoilant les coulisses durant les publicités), divertissement nocturne qui a dégénéré le soir d’Halloween. Mieux vaut en savoir le moins possible sur Late Night with the Devil, petit bijou inattendu venu d’Australie, bourré d’idées et d’inventions, magistralement interprété par David Dastmalchian, formidable comédien croisé chez Denis Villeneuve (Prisoners, Dune, Blade Runner 2049), David Lynch (Twin Peaks : The Return), James Gunn (The Suicide Squad) et Christopher Nolan (Oppenheimer). Véritablement immersif, cet opus d’épouvante, également comédie-fantastique (l’humour noir fonctionne à plein régime), nous agrippe du début à la fin, joue habilement avec les nerfs, au point que l’on oublie le procédé de la « fausse » émission, tandis que l’étau se resserre à mesure que les événements inquiétants s’enchaînent pour notre plus grand plaisir, jusqu’au final aussi culotté que percutant. Les amateurs de frissons ne manqueront pas de réserver un bel accueil à Late Night with the Devil, parabole pertinente sur la course effrénée à l’audimat, qui n’a malheureusement pas connu d’exploitation dans les salles françaises, mais qui s’avère disponible en DVD et Blu-ray dans nos contrées.

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Test Blu-ray / L’Avion de l’apocalypse, réalisé par Umberto Lenzi

L’AVION DE L’APOCALPYSE (Incubo sulla città contaminata) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 septembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Maria Rosaria Omaggio, Francisco Rabal, Sonia Viviani, Eduardo Fajardo, Stefania D’Amario, Ugo Bologna, Sara Franchetti, Manuel Zarzo…

Scénario : Antonio Cesare Corti, Luis María Delgado & Piero Regnoli

Photographie : Hans Burmann

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un avion sorti de nulle part atterrit sur la piste d’aéroport d’une grande ville. Il en sort une horde de zombies aux visages défigurés et affamés de chair et de sang humain. Et de là l’épidémie commença…

Cannibales au low-cost. Moui…elle était facile c’est vrai…mais comment résumer L’Avion de l’apocalypse Incubo sulla città contaminata (littéralement Cauchemar sur la ville contaminée) ou bien encore L’Invasion des zombies (titre de sortie sur les écrans français), réalisé, ou plutôt commis par Umbert Lenzi en 1980, entre La Secte des cannibales Mangiati vivi! et le légendaire Cannibal Ferox ? Emballé avec peu de moyens, ce cargo pesant peine à décoller (pourtant il vole hein) et son scénario demeure au ras du bitume (du tarmac plutôt, ok on arrête) du début à la fin, en compilant les scènes de massacre à la va-comme-je-te-pousse (“Mon Dieu, c’est incroyable, c’est absurde” s’exclame le personnage principal devant la première attaque, il n’a pas tort), en offrant aux spectateurs ce qu’il est venu chercher, mais sans jamais chercher à aller plus loin ou trouver une originalité quelconque. Vraisemblablement peu concerné par ce qu’il fait, Umberto Lenzi semble en pilotage automatique, remplit le cahier des charges qui lui a été confié, et officie comme technicien uniquement, en attendant que ça se passe. Le public pervers, dont nous faisons partie, pourrait y trouver quelques éléments à sauver, notamment cette propension à y aller à fond dans les scènes gores, mais tout y est malheureusement déjà vu et revu. Néanmoins, et c’est là l’ironie, on ne s’ennuie pas devant L’Avion de l’apocalypse, sans doute grâce à un montage alerte, qui parvient à coudre les scènes ensemble, en faisant croire que tout ce que l’on voit à l’écran à un sens et qu’une dramaturgie est en cours devant nos yeux révulsés. C’est là qu’on reconnaît la patte Lenzi, sûrement pas un manchot, mais qui “confectionne” son opus d’épouvante de deux mains gauches.

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Test Blu-ray / Les Intrus, réalisé par Renny Harlin

LES INTRUS (The Strangers: Chapter 1) réalisé par Renny Harlin, disponible en DVD & Blu-ray le 12 septembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Ema Horvath, Gabriel Basso, Ella Bruccoleri, Richard Brake, George Young…

Scénario : Alan R. Cohen & Alan Freedland

Photographie : José David Montero

Musique : Justin Caine Burnett

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.

Sorti en 2018, The Strangers : Prey at Night était la suite de The Strangers de Bryan Bertino, grand succès critique et commercial de l’année 2008 (82 millions de dollars de recette pour un budget de 10 millions), même si le film était resté inédit dans les salles françaises. Dix ans plus tard, les producteurs décidaient de faire revenir leurs psychopathes masqués, qui s’en prenaient cette fois-ci à toute une famille, deux parents et leurs deux enfants étudiants, dans une unité de lieu (un parc isolé) et de temps (une nuit). Pour ce nouvel opus au budget plus conséquent, la mise en scène avait été confiée au réalisateur Johannes Roberts, remarqué en 2012 avec Storage 24 et son film à requins 47 Meters Down en 2017. S’il ne révolutionnait rien dans le genre, The Strangers : Prey at Night ne se foutait pas de la tronche des spectateurs et réservait son lot de séquences impressionnantes, violentes et graphiques, qui le plaçaient bien au-dessus de la moyenne des productions du même acabit qui pullulent encore aujourd’hui dans les salles au sol jonché de popcorn. Six ans plus tard, que faire ? Un troisième épisode ? Hum…le précédent est déjà un peu loin dans la tête des spectateurs…quelqu’un a alors eu l’idée du siècle, proposer un remake du premier épisode (bah tiens…), ou un hommage (comme le dirait Tarantino, tout en recopiant ses prédécesseurs comme un sagouin), tout en pensant ce « nouvel » opus comme une suite (ou pas), et quitte à le refaire, pourquoi ne pas présenter un reboot qui prendrait la forme d’une nouvelle trilogie ? Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas bien grave, mais voici donc Les Intrus ou The Strangers: Chapter 1 en version originale, ce qui annonce immédiatement le fait que d’autres chapitres vont suivre prochainement. En fait trèèèès prochainement puisque les trois volets ont été tournés simultanément, avec le même casting et surtout le même réalisateur à la barre. Ce dernier n’est autre que ce bon vieux Renny Harlin (ou Lauri Mauritz Harjola pour les intimes), oui oui, le metteur en scène du Cauchemar de Freddy A Nightmare On Elm Street 4: The Dream Master, de 58 minutes pour vivre Die Hard 2, de Cliffhanger : Traque au sommet…Désormais âgé de 65 ans, le cinéaste finlandais, n’a jamais cessé de tourner et ce malgré le gouffre financier de L’Île aux pirates Cutthroat Island. Depuis trente ans, ses films se sont succédé, parmi lesquels Au revoir à jamais The Long Kiss Goodnight, Peur Bleue Deep Blue Sea, Driven et…après il est difficile de citer un de ses longs-métrages, à part peut-être le bon gros nanar La Légende d’Hercule en 2014, avec l’endive Kellan Lutz. Toujours est-il que Renny Harlin s’acquitte honorablement de sa tâche avec des moyens modestes (et dans un coin paumé en Slovaquie), et livre un bon petit survival, qui n’arrive certes pas à la cheville de The Strangers : Prey at Night et encore moins de The Strangers, mais qui fonctionne bien, tient en haleine grâce à des effets efficaces (même si usés jusqu’à la corde) et à un casting solide, mené par la belle rouquine Madelaine Petsch, vedette de cette trilogie.

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