MÉLODIE EN SOUS-SOL réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Alain Delon, Maurice Biraud, Viviane Romance, Claude Cerval, Henri Virlojeux, Jean Carmet, José Luis de Vilallonga, Rita Cadillac, Clara Marlier, Dora Doll…
Scénario : Albert Simonin, Michel Audiard & Henri Verneuil d’après le roman de John Trinian
Photographie : Louis Page
Musique : Michel Magne
Durée : 1h58
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
A peine sorti de prison, Charles, un truand à la retraite, refuse de s’acheter une bonne conduite. Ce dernier décide de monter un gros casse : le cambriolage du casino Palm Beach à Cannes. Pour mener à bien ce projet, Charles aura à ses côtés Francis, un jeune voyou sans scrupules et Louis, beau-frère de celui-ci. Chacun aura un rôle bien défini : Charles surveillera les salles du casino, Francis utilisera ses charmes pour visiter les coulisses du lieu et Louis sera le chauffeur des deux compères.
Dans une situation tendue, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne, personne ne conteste. Y’a des statistiques là-dessus.
Henri Verneuil définissait ainsi son duo d’acteurs vedettes de Mélodie en sous-sol : « D’un côté, un pachyderme. Lent. Lourd. Les yeux enfoncés sous des paupières ridées et, dans l’attitude, la force tranquille que confère le poids. Celui du corps. De l’âge. De l’expérience. Quarante ans de carrière. Soixante-dix films : Gabin. De l’autre, un félin. Un jeune fauve, toutes griffes rentrées, pas un rugissement mais des dents longues et, dans le regard bleu acier, la détermination de ceux qui seront un jour au sommet : Delon ». C’est en effet ainsi que le spectateur pourrait définir les personnages incarnés par Gabin et Delon. Le vétéran qui souhaite faire un dernier coup avant de se retirer, accompagné du jeune ambitieux. Henri Verneuil retrouve Jean Gabin après le succès d’Un Singe en Hiver et lui offre une fois de plus un rôle qui lui colle désormais à la peau, celui du cerveau en ébullition dans un corps un peu fatigué, qui souhaite passer le relais, après avoir mis au point le plus gros coup de sa carrière.
UN SINGE EN HIVER réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert, Gabrielle Dorziat, Paul Frankeur, Hella Petri, Marcelle Arnold…
Scénario : François Boyer, Henri Verneuil & Michel Audiard d’après le roman d’Antoine Blondin
Photographie : Louis Page
Musique : Michel Magne
Durée : 1h45
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
L’hôtelier d’une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d’alcool. C’était sans compter avec l’arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation…
Si je buvais moins, je serais un autre homme, et j’y tiens pas !
Ravis de leurs précédentes collaborations sur Des gens sans importance (1956) et Le Président (1961), Jean Gabin et Henri Verneuil se retrouvent en 1962 pour l’adaptation du roman éponyme d’Antoine Blondin (prix Interallié en 1959), Un singe en hiver. Quelques années auparavant, une première tentative de transposition avait été refusée par la MGM qui n’y voyait qu’une simple et honteuse histoire d’alcooliques. Après le projet d’adaptation du roman Au large d’Eden de Roger Vercel, abandonné suite au refus de Jean Gabin (faute de pied marin), le studio revient finalement sur sa décision. Henri Verneuil obtient le feu vert pour Un singe en hiver.
LE PRÉSIDENT réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Bernard Blier, Renée Faure, Henri Crémieux, Alfred Adam, Louis Seigner, Georges Adet, Albert Michel…
Scénario : Michel Audiard, Henri Verneuil d’après le roman de Georges Simenon
Photographie : Louis Page
Musique : Maurice Jarre
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 1961
LE FILM
Agé de 73 ans, l’ancien Président du Conseil Emile Beaufort joue toujours un rôle central dans la vie politique du pays. La rédaction de ses mémoires lui permet de revenir sur son parcours et d’évoquer ses relations avec Philippe Chamalont, sur le point de devenir à son tour Président du Conseil.
Emile Beaufort (Jean Gabin) : Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.
N’y allons pas par quatre chemins, Le Président est l’un des plus beaux et l’un des plus grands rôles de Jean Gabin. Adapté du roman de Georges Simenon, mis en scène par Henri Verneuil, sa seconde collaboration avec le monstre du cinéma français, cinq ans après le merveilleux Des gens sans importance (1956), Le Président demeure toujours autant d’actualité puisque le film évoque la formation de l’Europe, la condamnation des rapports étroits entre les députés et le monde des affaires ou de l’industrie, ainsi qu’une crise économique sans précédent. Littéralement habité par son personnage, Jean Gabin donne la (fabuleuse et écrite sur mesure) réplique au phénoménal Bernard Blier, dirigé pour la première fois par Henri Verneuil. Du grand cinéma quoi !
LES SOUS-DOUÉS EN VACANCES réalisé par Claude Zidi, disponible le 26 février 2020 en DVD et Blu-ray chez Gaumont.
Acteurs : Daniel Auteuil, Guy Marchand, Grace De Capitani, Charlotte de Turkheim, Hubert Deschamps, Jean-Paul Fabre, Gaëtan Bloom, Patrick Laurent, Didier Kaminka, Gérard Lenorman…
Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka, Michel Fabre
Photographie : Paul Bonis
Musique : Vladimir Cosma
Durée : 1h35
Année de sortie : 1982
LE FILM
Après leur réussite au baccalauréat, les élèves du cours Louis XIV prennent des vacances bien méritées. Bébel pensait partir aux Seychelles avec sa petite amie Jennifer, mais celle-ci a préféré s’en aller avec un autre. Une semblable mésaventure est arrivée à Claudine. L’un comme l’autre restent à Paris. Ils deviennent les cobayes du « Love Computer », une invention d’un producteur-musicien désireux de mesurer l’effet que produisent ses chansons sur les couples…
Les Sous-doués passent le Bac a attiré près 4 millions de spectateurs en 1980. Désireux de retravailler avec la même équipe, le réalisateur Claude Zidi décide de donner une suite aux aventures de Bébel et de ses potes. Jusqu’ici, le cinéaste n’avait donné de séquelle qu’aux Bidasses en folie, son plus grand succès d’alors (7,5 millions d’entrées). Les Sous-doués en vacances est la suite directe des Sous-doués passent le Bac, ce dernier étant rebaptisé ainsi après la sortie du second, afin de les différencier.
LES SOUS-DOUÉS PASSENT LE BAC réalisé par Claude Zidi, disponible le 26 février 2020 en DVD et Blu-ray chez Gaumont.
Acteurs : Daniel Auteuil, Michel Galabru, Maria Pacôme, Philippe Taccini, Hubert Deschamps, Raymond Bussières, Etienne Draber, Tonie Marshall, Féodor Atkine…
Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka, Michel Fabre
Photographie : Paul Bonis
Musique : Bob Brault
Durée : 1h32
Année de sortie : 1980
LE FILM
Bébél et ses petits camarades du Cours Louis XIV, sont réputés pour être des fainéants et d’invétérés farceurs. Leur lycée est même dernier du classement au baccalauréat avec 100% de recalés à l’examen ! Après une plaisanterie qui tourne mal, les trublions se retrouvent obligés d’obtenir leur bac à tout prix, tout en rusant et trichant, s’ils ne veulent pas finir en prison…
Pour des millions de spectateurs, y compris pour l’auteur de ces lignes qui considère d’ailleurs ce film comme un chef-d’oeuvre du genre, Les Sous-doués passent le Bac est devenu une comédie culte. Film bande dessinée par excellence, cette oeuvre géniale du grand Claude Zidi enfile les gags comme des perles sur un collier.
LE PACHA réalisé par Georges Lautner, disponible en Blu-ray depuis le 22 août 2012 chez Gaumont
Acteurs : Jean Gabin, Dany Carrel, Jean Gaven, André Pousse, Louis Arbessier, Gérard Buhr, Robert Dalban, Maurice Garrel, Serge Gainsbourg…
Scénario : Michel Audiard, Georges Lautner, Albert Simonin d’après le roman de Jean Laborde
Photographie : Maurice Fellous
Musique : Michel Colombier, Serge Gainsbourg
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 1968
LE FILM
L’inspecteur de police Albert Gouvion est chargé de convoyer une importante collection de bijoux d’une valeur inestimable. Mais un dangereux truand, Marcel Lurat, dit Quinquin et ses complices font sauter le fourgon blindé au bazooka avant de s’emparer du butin. Ce dernier va même jusqu’à tuer ses complices, ainsi que Gouvion, dont le meurtre a été maquillé en accident. Le commissaire divisionnaire Louis Joss, supérieur et ami de Gouvion, ne croit pas à la thèse de l’accident et veut le venger. Il entreprend également le ménage dans le milieu parisien, en organisant la rencontre de deux bandes rivales à l’occasion d’un braquage avec l’aide de la maîtresse de Gouvion, Nathalie, jeune et belle serveuse dans une boîte de nuit et réalise que son vieil ami, qui avait le don de s’attirer les ennuis, s’est mêlé par faiblesse au milieu des gangsters à cause de cette dernière.
Je pense que le jour où on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner.
Le Pacha marque la réconciliation entre Jean Gabin et Michel Audiard, fâchés depuis Mélodie en sous-sol (1962). Le dialoguiste le plus célèbre du cinéma français marque ainsi sa 15è collaboration avec Jean Gabin, sa 10è avec Georges Lautner et sa 4è avec Dany Carrel. Après le délirant Fleur d’oseille, Georges Lautner met en scène Le Pacha, qui marque une étape primordiale dans la représentation de la police dans le cinéma français. Ici, un braquage est réalisé au lance-roquette, le matériel mis à disposition des flics est dernier cri (vidéo-surveillance, télex, voitures sportives), les policiers n’hésitent pas à outrepasser la loi pour arriver à leur fin, la frontière entre flics et voyous devient mince et les sommations sont dites après avoir tiré.
LE RETOUR DU GRAND BLOND réalisé par Yves Robert, disponible en Blu-ray depuis le 4 juin 2014 chez Gaumont
Acteurs : Pierre Richard, Mireille Darc, Bernard Blier, Jean Rochefort, Jean Carmet, Michel Duchaussoy, Colette Castel, Paul Le Person…
Scénario : Yves Robert, Francis Veber
Photographie : René Mathelin
Musique : Vladimir Cosma
Durée : 1h21
Date de sortie initiale : 1974
LE FILM
Le capitaine Cambrai est certain que le colonel Toulouse a utilisé le maladroit François Perrin pour se débarrasser de Milan, son collègue. Cambrai va alors tout mettre en oeuvre pour rassembler des preuves démontrant que « Le Grand Blond » n’est pas un agent secret, mais bien un pauvre malchanceux s’étant retrouvé dans des situations au mauvais endroit, au mauvais moment… Toulouse prend donc à présent pour cible le pauvre violoniste.
Fort du succès du Grand Blond avec une chaussure noire, son plus gros hit au box-office depuis le triomphe de La Guerre des boutons en 1962, Yves Robert enchaîne avec Salut l’artiste, qui ne rencontre pas son public. Désireuse de renflouer ses caisses, la Gaumont lui commande une suite au Grand Blond qui devra sortir pour les fêtes de Noël 1974. Le cinéaste et son coscénariste-dialoguiste Francis Veber s’attellent à la tâche, une gageure puisque le premier épisode n’appelait pas forcément une séquelle. Pourtant, les deux collaborateurs parviennent à reprendre le train en marche en écrivant la suite immédiate au premier film, trois mois plus tard précisément.
LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE réalisé par Yves Robert, disponible en Blu-ray depuis le 4 juin 2014 chez Gaumont
Acteurs : Pierre Richard, Mireille Darc, Bernard Blier, Jean Rochefort, Jean Carmet, Colette Castel, Paul Le Person…
Scénario : Yves Robert, Francis Veber
Photographie : René Mathelin
Musique : Vladimir Cosma
Durée : 1h29
Date de sortie initiale : 1972
LE FILM
François Perrin, arrive à Orly avec aux pieds une chaussure marron et l’autre noire. Une aubaine pour Perrache, adjoint du colonel Toulouse, chef d’un service secret, que ce jeune violoniste fantasque. Il le choisit, pour jouer à ses dépends, le rôle d’un redoutable espion international. Toulouse, las de défendre sa place contre son très ambitieux adjoint Milan, a décidé de s’en débarrasser une fois pour toutes, en le lançant sur une fausse piste.
Il jette du pain aux
canards ? Oh merde…
Le Grand Blond avec une chaussure noire est un des plus grands classiques de la comédie française des années 1970. Jusqu’alors cantonné dans des seconds rôles (Un idiot à Paris), Pierre Richard fait une prestation remarquée dans Alexandre le bienheureux, réalisé par Yves Robert en 1968. Ce dernier repère le comique visuel de l’acteur et l’encourage à exploiter son personnage burlesque dans la lignée de ses modèles Buster Keaton et Chaplin. C’est grâce au cinéaste que Pierre Richard passe donc derrière la caméra en 1970 avec Le Distrait, produit par Yves Robert et joli succès dans les salles avec près d’1,5 million de spectateurs. S’ensuivent Les Malheurs d’Alfred, remarquable comédie, cette fois encore mise en scène et interprétée par Pierre Richard, encore un succès, et Le Grand Blond avec une chaussure noire avec lequel le comédien retrouve Yves Robert.
QUELQUES MESSIEURS TROP TRANQUILLES réalisé par Georges Lautner, disponible en DVD (2009) et en Blu-ray depuis le 3 septembre 2014 chez Gaumont
Acteurs : Dani, Michel Galabru, Henri Guybet, Jean Lefebvre, André Pousse, Bruno Pradal, Paul Préboist, Renée Saint-Cyr, Charles Southwood…
Scénario : Georges Lautner, Jean-Marie Poiré d’après le roman de A.D.G.
Photographie : Maurice Fellous
Musique : Pierre Bachelet, Eddie Vartan
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 1973
LE FILM
Loubressac, petit village du Lot. Son château, sa comtesse, ses tracteurs, ses paisibles autochtones… Et voilà qu’arrive une colonie de hippies que la châtelaine a autorisé à bivouaquer sur son domaine. Un drôle de genre qui fait grincer bien des dents. Jusqu’au jour où l’on assassine le régisseur de la châtelaine. Les beatniks sont alors des coupables tout désignés.
LA VIE DISSOLUE DE GÉRARD FLOQUE réalisé par Georges Lautner,disponible en DVD et Blu-ray le 20 février 2019 chez Gaumont
Acteurs : Roland Giraud, Clémentine Célarié, Jacqueline Maillan, Marie-Anne Chazel, Gérard Rinaldi, Mathilda May, Sonia Lassaux, Ingrid Lurienne, Mitsou…
Scénario : Jean-Jacques Tarbès, Christian Watton, Christian Clavier, Martin Lamotte, Georges Lautner
Photographie : Yves Rodallec
Musique : Dailey News
Durée : 1h21
Date de sortie initiale: 1986
LE FILM
Gérard Floque, créatif publicitaire, a bien des ennuis. Le même jour, il perd son emploi, il apprend que sa fille aînée fume du hasch et que sa femme le trompe. Il claque alors la porte de l’agence et du domicile pour se lancer dans une autre vie. Profitant de quelques jours de vacances en solitaire, il est bientôt rejoint par sa belle-mère, ses filles, sa femme et son amant. Retour à la case départ.
Dans les années 1980, Georges Lautner (1926-2013) va connaître son plus grand succès dans les salles avec Le Professionnel (5,2 millions d’entrées), mais également le début de son déclin au box-office. Après 1984 et Joyeuses Pâques (3,4 millions d’entrées), les spectateurs déserteront progressivement les films du cinéaste. En 1985, Le Cow-Boy avec Aldo Maccione se plante avec « seulement » 707 000 entrées. Edouard Molinaro ayant déclaré forfait, c’est Georges Lautner qui reprend alors le flambeau de La Cage aux folles III – « Elles » se marient, mais cette fois encore, le succès est relatif puisque 1,7 million de français se déplaceront pour voir le dernier volet des aventures de Zaza Napoli et de Renato, alors qu’ils étaient près de 5,5 millions pour le premier épisode et trois millions pour le second. Qu’à cela ne tienne, Georges Lautner décide de rebondir et pour cela s’associe entre autres avec Martin Lamotte et Christian Clavier, pour La Vie dissolue de Gérard Floque. Pur produit des années 1980, le film invite plusieurs générations de comédiens et prend pour cible la publicité, tout en offrant l’un de ses meilleurs rôles au génial Roland Giraud. Si cette fois encore le score a été décevant avec à peine 650.000 entrées à sa sortie en janvier 1987, La Vie dissolue de Gérard Floque est devenu un petit classique, chéri par les fans de Georges Lautner, qui n’ont de cesse réciter les répliques vachardes écrites par le duo Lamotte/Clavier.
La vie de Gérard Floque s’écroule en deux heures. Rentrant chez lui après avoir été renvoyé de son travail par son meilleur ami, il y trouve la police venue l’avertir que sa fille de douze ans est au poste pour trafic de drogue. En perquisitionnant son domicile, les policiers découvrent ensuite que la femme de Gérard a un amant, un présentateur vedette de la télé. Celui-ci se réfugie chez une amie où il est poursuivi par sa belle-mère, psychologue pédante et excentrique qui le tient pour coupable des écarts de sa femme et de sa fille.
Rétrospectivement, il est amusant de voir quelle énergie Georges Lautner affichait encore à 60 ans. Amoureux de la jeunesse, le réalisateur des Barbouzes a toujours su s’entourer et surtout mélanger les âges, les cultures, les parcours, toujours au service du rire. Son film s’apparente à une BD filmée avec des séquences qui s’apparentent à des vignettes qui se succèdent et les scènes qui s’enchaînent comme des pages que l’on tourne. La Vie dissolue de Gérard Floque est un film-patchwork où Georges Lautner a mis de tout et surtout les produits de son époque. Des décors aux costumes, en passant par les maquillages, la bande-originale avec Jeanne Mas et son Johnny, Johnny, ou bien encore les deux chansons Don’t Stop Now par Daily News et Je veux seulement un homme par Annine, les années 1980 éclatent les yeux et les tympans avec ce qu’elles avaient de plus innocent, sans tenir compte du mauvais goût. Il y a donc une véritable nostalgie à revoir La Vie dissolue de Gérard Floque, mais pas seulement.
Il s’agit d’une vraie bonne comédie où l’on rit du début à la fin. Les dialogues sont tordants, le rythme alerte avec un montage cut, les comédiens sont en très grande forme. Film très court, on se demande si Georges Lautner n’a pas rajouté quelques séquences pour en allonger artificiellement la durée. Cela expliquerait pourquoi le long métrage s’ouvre sur un clip-live du titre Don’t Stop Now susmentionné, dans son intégralité ! Paradoxalement, La Vie dissolue de Gérard Floque n’a pas non plus de véritable « conclusion ». Le générique de fin démarre sur la même chanson qui ouvrait le film et que l’on entend à de multiples reprises, sans que l’on s’y attende, c’est à prendre ou à laisser. Cela a pu expliquer le fait que les spectateurs aient été décontenancés en sortant de la salle. Toujours est-il que le film est sans cesse ponctué de scènes cultes, notamment celle du pétage de câble de l’immense Michel Galabru en début de film après la diffusion d’un spot promo pour son parfum (« Eaux fortes de Jean-Etienne Nasal, Eaux fortes, le parfum de la jeunesse ! ») jugé trop « moderne ». Impossible de ne pas exploser de rire devant cette gueulante qui quelque part est entrée dans l’Histoire du cinéma et qui a d’ailleurs été maintes fois diffusée à la mort du comédien en 2016. Et puis le casting réunissant Roland Giraud, Clémentine Célarié, Jacqueline Maillan, Marie-Anne Chazel, Gérard Rinaldi, Richard Taxi, Mario David, Mathilda May, Christian Clavier, Jacques François, Mireille Darc dans une courte apparition, Maaike Jansen, Jacques Ramade, Jackie Sardou, Catherine Lachens, Michel Peyrelon, Dominique Besnehard et les éternels complices du réalisateur, Jean Luisi et Henri Cogan emporte immédiatement l’adhésion. Bref, on adore La Vie dissolue de Gérard Floque qui plus de trente ans après n’a rien perdu de son panache comique jubilatoire et rentre-dedans.
LE BLU-RAY
L’attente a été longue, très longue même, puisque La Vie dissolue de Gérard Floque n’était JAMAIS sorti en DVD ! Alors merci Gaumont de rendre enfin disponible ce film culte de Georges Lautner ! Et en Blu-ray en plus ! Le menu principal est fixe et muet et le test a été effectué sur check-disc.
Sylvain Perret est spécialiste du cinéma de Georges Lautner. Il nous propose une présentation de La Vie dissolue de Gérard Floque (12’30). Pour cela, le journaliste replace le film dans la carrière du réalisateur, après les deux échecs du Cow-Boy et La Cage aux folles III – « Elles » se marient. Puis, il en vient à l’écriture du scénario, aborde les thèmes, le casting, ainsi que le côté « désarticulé » du film qui ne comporte pas vraiment de conclusion, ni d’enjeux dans sa dernière partie. Sylvain Perret aborde également la représentation de l’homosexualité dans La Vie dissolue de Gérard Floque. Enfin, la sortie et le relatif échec du film sont évoqués.
Quel plaisir de retrouver Roland Giraud ! A l’occasion de la sortie de La Vie dissolue de Gérard Floque en DVD et Blu-ray, le comédien né en 1942 enchaîne les anecdotes et souvenirs, liés ou pas au film qui nous intéresse. Il débute d’ailleurs cet entretien en expliquant que le rôle pour lequel on le félicite toujours et dont on lui parle le plus est celui des Bronzés font du ski, dans lequel il ne fait qu’une courte apparition. « Leçon d’humilité » dit-il. Puis, le comédien évoque Georges Lautner, « un gentleman, un homme très distingué », avant d’en venir à la genèse de La Vie dissolue de Gérard Floque, l’écriture du scénario, ses partenaires à l’écran dont certains sont malheureusement « partis » depuis. Ayant revu le film pour cette interview, Roland Giraud s’étonne de la belle photographie de ce film qu’il a eu beaucoup de plaisir à tourner. Roland Giraud en profite également pour parler de Coluche, de sa femme Maaike Jansen (qui joue dans le film), de Jean Carmet, ainsi que de ses nouvelles envies de cinéma. Cela tombe bien, puisque suite au succès dans les salles des Vieux fourneaux (quasiment un million d’entrées), les propositions commencent visiblement à revenir. Ce sera toujours un plaisir de le revoir sur le grand écran.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce constituée de prises alternatives.
L’Image et le son
Il serait difficile de faire mieux que ce Blu-ray (Encodage MPEG 4 / AVC – Format du film respecté 1.66, 1080p) qui respecte les volontés artistiques originales dont le grain original, tout en tirant intelligemment partie de l’opportunité HD. La clarté est fort appréciable, notamment sur toutes les séquences en extérieur, la propreté du master est irréprochable, ainsi que la stabilité, le relief, la gestion des contrastes et le piqué qui demeure agréable. Les nombreuses séquences nocturnes sont également excellemment conduites avec des noirs denses et des couleurs lumineuses.
Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un réel confort acoustique. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.