Test Blu-ray / Les Évadées du camp d’amour, réalisé par Edoardo Mulargia

LES ÉVADÉES DU CAMP D’AMOUR (Femmine infernali) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 avril 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Cintia Lodetti, Luciano Pigozzi, Serafino Profumo, Maite Nicote, Yael Forti…

Scénario : Sergio Chiusi, Gil Carretero & Edoardo Mulargia

Photographie : Manuel Mateos

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au cœur d’une forêt tropicale se trouve un camp de détention pour femmes. Isolés du monde, les gardiens en profitent pour abuser des prisonnières, leur faisant subir les pires sévices. Ne supportant plus la cruauté dont elles sont victimes, un groupe de jeunes femmes va tenter de s’évader, avec l’aide du médecin du camp.

Quand on fouine pour en savoir toujours plus sur le genre dit du Women In Prison, ou plus simplement WIP, on trouve bien sûr les liens avec le cinéma d’exploitation, dont les films qui s’y rattachent se focalisent la plupart du temps sur des prisonnières qui subissent des sévices dégradants afin d’exciter ou de dégoûter le spectateur. Comme la Nazisploitation et la Nonnesploitation, sauf que nous avons ici de splendides créatures chichement vêtues, leurs guenilles dévoilant fréquemment un sein généreux, passant du bon temps ensemble dans leur cellule étroite (il faut bien se consoler comme on peut), avant de retourner bosser (aux travaux forcés, mais pas trop pour ne pas gâcher la manucure) et de comploter en secret le moyen de se tirer. On retrouve tous ces ingrédients dans Les Évadées du camp d’amourFemmine infernali, ou Escape from Hell pour les anglo-saxons, avant-dernière réalisation d’Edoardo Mulargia (1925-2005). Cet habile artisan, dont les capacités techniques avaient pu être remarquées dans les excellents Viva Django ! (1971) et Tropique du Cancer (1972), fait ce qu’il peut pour Les Évadées du camp d’amour, qui n’est certes pas exceptionnel, euphémisme, mais qui n’en reste pas moins divertissant. Le spectateur devra cependant s’armer de patience en raison d’un grand manque de rythme qui finit par désintéresser de l’histoire à mi-parcours. Heureusement, la machine se relance dès que le groupe de nanas prend la poudre d’escampette dans la jungle hostile, où les serpents, les sangsues, les sables mouvants et autres réjouissances les attendent. Sympathique quoi.

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Test Blu-ray / Le Duo de la mort – Femina Ridens, réalisé par Piero Schivazappa

LE DUO DE LA MORT (Femina Ridens) réalisé par Piero Schivazappa, disponible en DVD et Blu-ray chez Frenezy.

Acteurs : Philippe Leroy, Dagmar Lassander, Lorenza Guerrieri, Varo Soleri, Maria Cumani Quasimodo, Mirella Pamphili…

Scénario : Piero Schivazappa

Photographie : Sante Achilli

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h30 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Le docteur Sayer (Philippe Leroy), directeur d’une association philanthropique, fait la connaissance de Maria (Dagmar Lassander), journaliste qui souhaite lui consacrer un article. Sayer propose à la jeune femme de venir à son domicile. A son arrivée, il la drogue et la séquestre. Car Maria est la nouvelle proie d’un sociopathe dont le grand projet secret est de rétablir la domination de l’homme sur la femme, un peu trop malmenée à son goût par la vague de liberté post-68.

En 1969, le giallo italien est encore un genre naissant, dont Mario Bava a posé les fondations formelles et thématiques avec Six Femmes pour l’assassin cinq ans plus tôt. Femina Ridens, de Piero Schivazappa, semble cocher assez de cases pour figurer parmi ses représentants : l’assassin à la psyché défaillante, sa victime torturée et terrifiée, la violence graphique, la mise en scène hyper stylisée, les gros plans fétichistes, les couleurs parfois surréalistes… Or, sitôt Dagmar Lassander entre les griffes de Philippe Leroy, il apparaît assez clairement que Schivazappaquestionne le giallo plus qu’il ne s’en réclame. Ainsi, au moment d’ « exposer » sa proie après l’avoir droguée, le docteur Sayer modifie l’éclairage de la pièce en apposant une gélatine rouge sur la lampe, faisant ainsi baigner le tout dans une ambiance lumineuse familière des amateurs de gialli et des derniers films en date de Mario Bava (et de ceux à venir de Dario Argento). Un peu plus tard, Sayer projette à Maria des images de ses précédentes victimes, brutalisées devant son objectif dans des postures au sadisme presque élégant, pour mieux la terroriser. Ce faisant, le cinéaste fait de son personnage masculin une sorte d’alter ego malade et nous place, nous, dans la situation de Maria, certes victime de Sayer, mais aussi spectatrice de ses actes. Premier vertige d’un film qui en réserve beaucoup d’autres. Car s’il détourne le maniérisme du giallo, Schivazappa en retourne aussi les thèmes de prédilection.

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Test Blu-ray / Nue pour l’assassin, réalisé par Andrea Bianchi

NUE POUR L’ASSASSIN (Nude per l’assassino) réalisé par Andrea Bianchi, disponible en Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Edwige Fenech, Nino Castelnuovo, Femi Benussi, Solvi Stubing, Amanda, Franco Diogene, Erna Schürer…

Scénario : Massimo Felisatti, d’après une histoire originale d’Andrea Bianchi

Photographie : Franco Delli Colli

Musique : Berto Pisano

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Une mannequin décède lors d’un avortement clandestin. A la suite de cette tragédie, le docteur qui a pratiqué l’opération est sauvagement assassiné. Très rapidement, tous ceux qui se trouvaient dans l’entourage de la jeune femme meurent sous les coups d’un dangereux inconnu habillé en motard…

Andrea Bianchi (1925-2013) démarre sa carrière en 1972, comme assistant du réalisateur John Hough sur L’île au trésor, adaptation du roman de Robert Louis Stevenson, avec rien de moins qu’Orson Welles dans le rôle de Long John Silver. Il passe très vite derrière la caméra lui-même en surfant sur la vague des poliziotteschi (Quelli che contano avec feu Henry Silva et Barbara Bouchet), signe une comédie avec notre Jacques Dufilho national (Basta con la guerra… facciamo l’amore), puis décide de réaliser un giallo. Ce sera Nue pour l’assassinNude per l’assassino, en fait à mi-chemin entre le thriller alors en vogue et le film érotique. Car le moins le que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de quoi se rincer l’oeil, même les deux, dans ce giallo qui convoque un délicieux casting féminin, actrices qui sont déshabillées à la moindre occasion. Sur celles-ci, trône la merveilleuse et sublime Edwige Fenech, qui délaissait alors la comédie coquine, puisqu’elle venait d’enchaîner La Belle et le puceau, Ah mon petit puceau et La Prof donne des leçons particulières. Si ses partenaires n’hésitent pas à jouer dans le plus simple appareil comme Femi Benussi (Les 1001 nuits érotiques d’Antonio Margheriti, Une hache pour la lune de mielIl Rosso segno della follia de Mario Bava, Adolescence pervertie de José Bénazéraf), Solvi Stubing (Moi, moi, moi et les autres d’Alessandro Blasetti, Opération San Gennaro de Dino Risi), Erna Schurer (La Poupée de Satan de Ferruccio Casapinta), il est indéniable que nous n’avons souvent d’yeux que pour Edwige Fenech, peut-être la plus belle créature du cinéma italien des années 1970. L’ombre de Six femmes pour l’assassin de Mario Bava plane sur l’histoire de Nue pour l’assassin, jusque dans le titre d’ailleurs, en plaçant l’action dans le domaine de la mode. Si Andrea Bianchi n’a évidemment pas le talent de son modèle, le metteur en scène se débrouille très bien et livre un opus divertissant, aux meurtres étonnamment brutaux et sanglants et on lui pardonnera volontiers une tripotée (le terme est bien choisi) de plans complètement gratuits sur les courbes affriolantes des comédiennes, le film démarrant directement sur un gros plan sur les jambes écartées d’une demoiselle. Sympathique, à défaut d’être inoubliable, Nude per l’assassino nourrit tout de même la légende Fenech.

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Test 4K UHD / Le Sang des autres ou la volupté de l’horreur, réalisé par Ken Ruder

LE SANG DES AUTRES OU LA VOLUPTÉ DE L’HORREUR – LES CHEMINS DE LA VIOLENCE – PERVERSIONS SEXUELLES (El Secreto de la momia egipcia) réalisé par Ken Ruder, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : George Rigaud, Teresa Gimpera, Michael Flynn, Catherine Franck, Frank Braña, Patricia Lee, Sandra Reeves, Julie Presscott…

Scénario : Vincent Didier & Julio Salvador

Photographie : Raymond Heil

Musique : Max Gazzola

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Angleterre, XIXème siècle. Plusieurs jeunes femmes ont disparu ces derniers temps dans le village jouxtant le château du comte de Dartmoor, scientifique féru d’occultisme, reclus dans son domaine avec John, son fidèle serviteur. Or, selon les rumeurs, la cause de ces disparitions serait liée au châtelain. Sous prétexte d’assister le scientifique, James Barton se présente à lui en qualité d’égyptologue…

Le Sang des autres ou la volupté de l’horreur, ou Les Chemins de la violence, ou bien encore Perversions sexuelles, cela dépend la version du film que vous avez pu voir, selon le degré de nudité des actrices. Le titre original est en fait El Secreto de la momia egipcia, une coproduction franco-ibérique sortie courant juin 1973 dans l’Hexagone et un an plus tard sur les écrans espagnols. À la barre est crédité un certain Ken Ruder, dont on ne sait pratiquement rien, si ce n’est qu’il s’agit du pseudonyme d’Alejandro Martí, qui signait son second et dernier film comme réalisateur, cinq ans après Elisabeth, opus en costume teinté de chansons, de danses, de musique, d’humour et d’aventures, quasiment invisible ou pour ainsi dire disparu aujourd’hui. Dans Le Sang des autres (nous l’appellerons comme ça), on retrouve son goût pour les grands paysages et le travail sur les couleurs, mis cette fois au service d’un récit qui oscille entre l’horreur et l’érotisme. Le scénario coécrit par Vincent Didier et Julio Salvador (auteur du thriller La Machination, avec Léa Massari, Marisa Mell, Philippe Leroy et…Roger Hanin) surfe sur la vague de plusieurs genres alors prisés par les spectateurs, mais compile surtout diverses références de la littérature fantastique et d’épouvante. En apparaissant finalement comme un chaînon manquant entre Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley et Dracula de Bram Stoker, Le Sang des autres se nourrit de ces mythes prestigieux pour donner naissance à un long-métrage particulièrement ambitieux, aussi bien sur le fond que sur la forme, en contentant à la fois l’âme, le coeur et le bas-ventre des cinéphiles adeptes d’expériences cinématographiques et les cinéphages à la recherche de divertissements alliant le sang et les belles nanas dévoilées dans le plus simple appareil. Une sacrée découverte.

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Test Blu-ray / Cours privé, réalisé par Pierre Granier-Deferre

COURS PRIVÉ réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 19 janvier 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Elizabeth Bourgine, Michel Aumont, Xavier Deluc, Sylvia Zerbib, Emmanuelle Seigner, Lucienne Hamon, Pierre Vernier, Rosine Rochette, Guillaume de Tonquédec, Sandrine Kiberlain…

Scénario : Jean-Marc Roberts, Pierre Granier-Deferre & Christopher Frank

Photographie : Robert Fraisse

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Jeanne Kern est enseignante dans un cours privé mixte. Elle est jeune, jolie et le sait. Tout le monde est attiré par elle; des élèves aux professeurs jusqu’au directeur, Monsieur Ketti. Un jour, une lettre anonyme parvient sur le bureau de Ketti, mettant en cause Jeanne d’une manière on ne peut plus claire, par des allusions précises sur son anatomie intime et l’usage qu’elle en fait. Les lettres se succèdent et bientôt, ce sont des photos qui inondent l’établissement. Tout le monde en reçoit: le directeur, les professeurs, les parents. Elles représentent une « soirée spéciale » au cours de laquelle de très jeunes personnes font l’amour…

Si on l’a souvent vue à la télévision, notamment dans Meurtres au paradis depuis une dizaine d’années, la divine Élizabeth Bourgine, Prix Romy-Schneider en 1985, a su marquer moult spectateurs dans Vive la sociale ! (1983) de Gérard Mordillat (nommée pour le César du meilleur espoir féminin), mais surtout dans La Septième Cible (1984) de Claude Pinoteau (nommée de nouveau, mais au César de la meilleure actrice dans un second rôle), où elle incarnait la fille de Lino Ventura et sans doute encore plus dans Cours privé de Pierre Granier-Deferre. Sorti sur les écrans français en novembre 1986, ce dernier reste tout d’abord célèbre pour son affiche d’exploitation qui avait fait couler beaucoup d’encre, celle où la comédienne apparaît de trois-quarts dos, quasi-nue, seulement vêtue d’un serre-taille rouge. Un visuel sulfureux et excitant qui avait évidemment de quoi titiller la curiosité du public. Alors que Jean de Florette venait de cartonner, que Manon des sources se profilait, que Top Gun remplissait les salles et Cobra avec Stallone le tiroir-caisse de la Warner, Cours privé parvenait à attirer près de 600.000 curieux. Réalisateur d’immenses succès populaires tels que La Horse, Adieu poulet, La Veuve Couderc, Le Chat, Le Train, Une femme à sa fenêtre, Le Toubib, Pierre Granier-Deferre démarre les années 1980 en dirigeant encore et toujours les plus grands du cinéma hexagonal, de Michel Piccoli (Une étrange affaire) à Philippe Noiret (L’Étoile du Nord, L’Ami de Vincent) en passant par Jean-Louis Trintignant (L’Homme aux yeux d’argent). Dans Cours privé, le cinéaste donne pour ainsi dire le rôle de sa vie à son actrice principale, Élizabeth Bourgine, quasiment de toutes les scènes, de tous les plans, avec laquelle il collaborera encore deux fois par la suite, dans Noyade interdite (1987) et La Couleur du vent (1988). Hypnotique, troublant, Cours privé annonce, et ce bien avant l’avènement des réseaux sociaux, comment une personne peut devenir la cible de rumeurs et d’accusations, ici une jeune enseignante sexy, qui détonne dans son environnement professionnel. Quelques problèmes de rythme, mais le film demeure aussi efficace que mémorable.

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Test Blu-ray / 99 femmes, réalisé par Jess Franco

99 femmes (Der heiße Tod) réalisé par Jess Franco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 17 mai 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Maria Schell, Herbert Lom, Mercedes McCambridge, Luciana Paluzzi, Maria Rohm, Rosalba Neri, Elisa Montés, Valentina Godoy…

Scénario : Jess Franco, Carlo Fadda, Milo G. Cuccia, Peter Welbeck & Javier Péres Grober

Photographie : Manuel Merino

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Des jeunes femmes sont envoyées au pénitencier Castillo de la muerte, au milieu du Pacifique, dirigé de main de fer par la directrice Diaz, qui n’hésite pas à abuser sexuellement des prisonnières. Marie, le numéro 99, est sa proie favorite. Mais devant la série de morts inexpliquées au sein de l’île, le gouvernement diligente une enquête. La jeune inspectrice Léonie est chargée de faire un rapport.

1969 est certes l’année érotique comme le chantaient Serge Gainsbourg et Jane Birkin, mais aussi celle où Jess Franco livrait quelques-uns de ses meilleurs crus comme Sumuru, la cité sans hommes, Le Trône de feu The Bloody Judge, tandis que certains pays pouvaient déjà découvrir Justine ou les Infortunes de la vertu. Un autre opus tourné à cette période sort également du lot, Les Brûlantes ou L’Amour dans les prisons de femmes (agrémenté d’inserts pornographiques en France), 99 Mujeres ou tout simplement 99 femmes pour l’exploitation vidéo-DVD du film, son premier long-métrage catégorisé Women In Prison. Le réalisateur espagnol y reviendra souvent, avec Des femmes pour le bloc 9 Frauen für Zellenblock 9 ou bien encore Quartier de femmes Los amantes de la isla del diablo. Pour ses débuts dans ce sous-genre du cinéma Bis, Jess Franco s’en sort formidablement et l’on suit avec autant de plaisir déviant qu’un réel intérêt cinéphile ces prisonnières qui subissent des sévices dégradants et qui décident à un moment donné de se rebeller, dans l’espoir de se sortir de leurs conditions. Évidemment, 99 femmes repose sur un casting essentiellement féminin composé de magnifiques créatures, Maria Schell (Le Trône de feu, Le Diable par la queue, Nuits blanches, Gervaise, La Ruée vers l’ouest), Maria Rohm (Venus in Furs, Justine ou les infortunes de la vertu, Les Inassouvies, L’Appel de la forêt), Elisa Montes (Django, ne prie pas, Texas Adios), Luciana Paluzzi (Opération Tonnerre, Le Vice et la vertu) et surtout Rosalba Neri. Cette dernière, comme elle l’avait précédemment fait dans Pas de roses pour O.S.S. 117 d’André Hunebelle, Furie au Missouri d’Alfonso Brescia, Opération Re Mida (Lucky l’intrépide) de Jess Franco, Hercule contre les vampires de Mario Bava, et le fera encore par la suite dans Les Vierges de la pleine lune de Luigi Batzella et A la recherche du plaisir de Silvio Amadio, crève l’écran de sa beauté animale et Jess Franco l’a bien compris en la mettant en valeur à chaque apparition. On ne s’en lasse pas.

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Test Blu-ray / Faut pas jouer avec les vierges – Zenabel, réalisé par Ruggero Deodato

FAUT PAS JOUER AVEC LES VIERGES (Zenabel) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Lucretia Love, John Ireland, Lionel Stander, Nicola Mauro Parenti, Fiorenzo Fiorentini, Elisa Mainardi, Luigi Leoni, Ignazio Leone…

Scénario : Gino Capone, Ruggero Deodato & Antonio Racioppi

Photographie : Roberto Reale

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Une jeune femme nommée Zenabel découvre que son père a été un riche Espagnol tué par l’impitoyable don Alonso qui lui a volé son titre de noblesse. Elle décide alors de réunir ses amis pour réclamer son titre et combattre l’imposteur.

Zenabel – Davanti a lei tremavano tutti gli uomini ou plus connu en France sous le titre Faut pas jouer avec les vierges, est le sixième long-métrage réalisé par Ruggero Deodato (né en 1939). Agé de 29 ans, le jeune homme affichait alors un palmarès impressionnant en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Roberto Rossellini, Sergio Corbucci, Antonio Margheriti, Riccardo Freda et Mauro Bolognini. Un C.V. spectaculaire qui a permis à Ruggero Deodato de passer lui-même derrière la caméra pour Gungala, la panthère nue Gungala la pantera nuda, en remplacement de Romano Ferrara. Utilisant à cette époque le pseudo de Roger Rockfeller, Ruggero Deodato fait preuve d’un réel savoir-faire derrière la caméra pour Zenabel, comme il le fera pour ses six longs-métrages mis en scène en l’espace d’à peine deux ans, dont Phénoménal et le trésor de Toutânkhamon Fenomenal e il tesoro di Tutankamen. Si l’on devait résumer Zenabel en un mot, ce serait bordélique. Mais n’y voyez rien de péjoratif, bien au contraire, car l’oeuvre de Ruggero Deodato transpire d’amour pour le cinéma et le divertissement populaire. Si « tous les hommes tremblaient devant elle » comme l’indique le sous-titre original, les spectateurs se laisseront volontiers embarquer aux côtés de cette héroïne aux cheveux flamboyants, interprétée par Lucretia Love (L’Assassin a réservé 9 fauteuils de Giuseppe Bennati, Les Amazones font l’amour et la guerre d’Alfonson Brescia), bad-ass, sexy et qui en fait voir de toutes les couleurs à la gent masculine.

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Test Blu-ray / Baba Yaga, réalisé par Corrado Farina

BABA YAGA réalisé par Corrado Farina, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Carroll Baker, George Eastman, Isabelle De Funès, Ely Galleani, Daniela Balzaretti, Mario Mattia Giorgetti, Sergio Masieri, Angela Covello…

Scénario : Corrado Farina, d’après la bande dessinée de Guido Crepax

Photographie : Aiace Parolin

Musique : Piero Umiliani

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Alors qu’elle rentre seule d’une soirée, la photographe de mode Valentina fait la connaissance d’une femme mystérieuse prénommée Baba Yaga. Peu de temps après, Valentina semble comme envoûtée par l’image de Baba Yaga et des évènements curieux se produisent autour d’elle. La jeune femme a des visions, la réalité semble irréelle…

Vous ne connaissiez pas le réalisateur Corrado Farina ? Sérieusement ?? Vraiment ??? Moi non plus. De son vrai nom Corrado Giovanni Giuseppe Maria Farina (1939-2016), ce réalisateur et scénariste aura signé essentiellement des documentaires, une poignée de courts-métrages et deux longs-métrages. Deux ans après Hanno cambiato faccia, interprété par le légendaire Adolfo Celi, Corrado Farina remet le couvert avec Baba Yaga, adaptation cinématographique de la bande dessinée Valentina et Baba Yaga, de Guido Crepax (1933-2003). Cette jeune et gracieuse photographe professionnelle indépendante (au physique inspiré par Louise Brooks) est interprétée par une certaine Isabelle de Funès (née en 1944), actrice, chanteuse et mannequin pour Vogue, qui n’est autre que la nièce de Louis de Funès. Peu connue, celle-ci n’est apparue au cinéma qu’à trois reprises, dans Ces messieurs de la gâchette (1970) de Raoul André, aux côtés de Francis Blanche, Jean Poiret et Michel Serrault, Raphaël ou le Débauché (1971) de Michel Deville, avec Françoise Fabian, Maurice Ronet et Brigitte Fossey, et enfin Baba Yaga, qui restera son rôle le plus célèbre. Agée d’à peine 30 ans, Isabelle de Funès est l’une des innombrables curiosités de cet opus qui flirte avec le genre fantastique et qui s’avère au final un kaléidoscope de couleurs, doublé d’un patchwork d’images souvent hallucinantes. On y retrouve un peu des Lèvres rouges de Harry Kumel, aussi bien dans le fond que dans la forme, tandis que Corrado Farina y met un peu tout ce qui l’anime à ce moment précis de sa vie, l’amour de la bande dessinée bien sûr, mais aussi du Godard et du Cartier-Bresson, qui sont d’ailleurs cités au détour d’une réplique. Il est certain que de nombreux spectateurs se sentiront quelque peu paumés au milieu de tout ce fourmillement d’images et d’idées, surtout que le rythme est sans doute un peu trop lent, mais celles et ceux qui se laisseront porter par ces partis-pris apprécieront ce voyage singulier et inattendu.

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Test Blu-ray / Benedetta, réalisé par Paul Verhoeven

BENEDETTA réalisé par Paul Verhoeven, disponible en DVD et Blu-ray le 17 novembre 2021 chez Pathé.

Acteurs : Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphne Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin, Louise Chevillotte, Hervé Pierre, Clotilde Courau…

Scénario : David Birke & Paul Verhoeven, d’après le livre de Judith C. Brown

Photographie : Jeanne Lapoirie

Musique : Anne Dudley

Durée : 2h11

Année de sortie : 2021

LE FILM

Au XVIIe siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia, en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs.

Revoilà Paulo, notre hollandais préféré, l’un des réalisateurs les plus fous de l’histoire du cinéma. On attendait de pied ferme (et pas queue) son dernier film en date Benedetta, depuis son affiche teaser révélée à Cannes, où une religieuse, incarnée par Virginie Efira, était vêtue d’un voile qui dévoilait un sein généreux. Repoussé plusieurs fois en raison de cette satanée pandémie et de problèmes de santé du réalisateur, Benedetta a pu enfin connaître une sortie sur les écrans. Heureusement d’ailleurs, car il y a plus d’audace durant ces deux heures que dans tous les films français réunis sortant une même année. N’y allons pas par quatre chemins, si Benedetta n’a peut-être pas l’impact des œuvres précédentes de Paul Verhoeven, cette production belgo-néerlando-française est une grosse claque qu’on aimerait se prendre bien plus souvent dans la tronche. Évidemment provocateur, parfois kitsch (tout ce qui concerne ce cher Jésus, sujet de fascination du cinéaste), totalement assumé, drôle (on pense même à Novices libertines de Bruno Mattei, fleuron de la nunsploitation), avec même quelques petites touches scatos, mystérieux, sensuel, sexuel, réflectif et intelligent, Benedetta ne laisse pas indifférent et, encore mieux, ne fera jamais l’unanimité. Avec ce seizième long-métrage, le metteur en scène prouve qu’à plus de 80 ans, son cinéma reste éternellement jeune, car rebelle, tout en offrant sûrement à Virginie Efira l’un des rôles de sa vie et dont le personnage rejoint naturellement la « faune féminine verhoevenienne » aux côtés de Katie Tippel, Fientje, Agnes, Catherine Tramell, Nomi Malone et bien d’autres.

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Test Blu-ray / Bilitis, réalisé par David Hamilton

BILITIS réalisé par David Hamilton, disponible en Edition Collector Mediabook Blu-ray + CD de la bande originale et Edition Collector Mediabook DVD + CD de la bande originale depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Patti D’Arbanville, Mona Kristensen, Gilles Kohler, Bernard Giraudeau, Mathieu Carrière, Irka Bochenko, Jacqueline Fontaine, Marie-Thérèse Caumont…

Scénario : Catherine Breillat, Jacques Nahum et Robert Boussinot, d’après Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs

Photographie : Bernard Daillencourt

Musique : Francis Lai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

La découverte de l’amour et des plaisirs d’une jeune pensionnaire d’école privée, Bilitis, à travers l’objectif du photographe Lucas.

Trois ans après le triomphe international d’Emmanuelle de Just Jaeckin, le cinéma érotique voire pornographique remplit les salles. Bilitis est le premier long-métrage réalisé par le photographe britannique David Hamilton (1933-2016). Il s’agit en fait d’un roman-photo dont les clichés prendraient vie grâce à la magie du septième art, puisqu’on y retrouve le style éthéré qui a fait la renommée de l’artiste à travers le monde, avec des images ouatées, à l’instar d’un rêve éveillé ou de réminiscences. D’ailleurs la toute première séquence renvoie à cette idée en nous présentant celle qui sera le personnage principal du film et qui lui donne son titre, Bilitis, qui assise sur son lit paraît se remémorer un passé proche. Des flashs lui arrivent alors sous la forme de photographies, dont le format s’étend soudainement sur tout l’écran. Puis les images s’animent…Bilitis est un produit de son époque, le témoignage d’un temps révolu. Si certains et certaines ne manqueront pas de crier au scandale, puisque David Hamilton y montre longuement de jeunes adolescentes dans le plus simple appareil (dans le premier quart d’heure du moins), comme il l’a toujours fait, d’autres pourront sûrement apprécier ce catalogue d’images papier glacé, naïf à souhait, joliment mis en scène, dans lequel déambulent Bernard Giraudeau, Patti d’Arbanville dans le rôle-titre et surtout Mona Kristensen qui vole la vedette à ses deux partenaires par sa beauté troublante. Près de 45 ans après sa sortie sur les écrans, Bilitis demeure une vraie curiosité.

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