Test 4K UHD / Cat’s Eye, réalisé par Lewis Teague

CAT’S EYE réalisé par Lewis Teague, disponible en Combo Blu-ray+4K UHD le 25 mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Drew Barrymore, James Woods, Alan King, Kenneth McMillan, Robert Hays, Candy Clark, James Naughton, Tony Munafo…

Scénario : Stephen King

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Trois histoires dont le point commun est un chat errant qui a des visions d’une petite fille l’appelant au secours :

  • Un homme qui a décidé d’arrêter de fumer et qui s’inscrit pour cela dans une clinique spécialisée, avec des méthodes plutôt… étonnntes.
  • Un joueur de tennis rattrapé par le mari de sa maîtresse, un gangster d’Atlantic City, et contraint, pour sauver sa peau, de faire le tour d’un immeuble en marchant sur la corniche.
  • Une petite fille est terrorisée par un lutin nocturne sanguinaire. Son chat, baptisé General, tente de la protéger du mieux qu’il peut malgré l’incrédulité des parents de la fillette, désireux de se débarrasser de lui à tout prix.

Quand Cat’s Eye sort au cinéma en 1985, les adaptations de Stephen King ne sont pas rares, aussi bien sur le grand que sur le petit écran. En 1985, l’écrivain a déjà publié Carrie, Salem, Shining, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Cujo, Christine, Simetierre…et parmi ces romans sept ont connu une transposition par Brian De Palma, Stanley Kubrick, David Cronenberg, John Carpenter, Mark L. Lester, Tobe Hooper et Lewis Teague, sans oublier George A. Romero et son film à sketches Creepshow. Autant dire que le phénomène King est omniprésent. Emballé par sa version de Cujo (malgré son dénouement optimiste), le producteur italien Dino De Laurentiis (qui venait de financer Dead Zone et Charlie), confie au réalisateur Lewis Teague (né en 1938) les manettes de Cat’s Eye, anthologie comprenant les adaptations des nouvelles Desintox, Inc. et La Corniche, issues du recueil Danse macabre Night Shift, ainsi que d’une histoire inédite créée spécialement à cette occasion par le maître de l’horreur. Rôle-titre de Charlie, Drew Barrymore, propulsée par E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg tient cette fois encore le haut de l’affiche de Cat’s Eye, au même titre que James Woods et Robert Hays, le film ayant été mis en route rien que pour elle par Dino De Laurentiis, raison pour laquelle elle joue d’ailleurs deux rôles différents ici. Il en résulte un savoureux opus du genre, composé de trois sketches très réussis, excellemment mis en scène et interprétés, devenu culte avec les années, après un succès somme toute modeste et en dessous des espérances du nabab transalpin.

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Test Blu-ray / L’Aventure c’est l’aventure, réalisé par Claude Lelouch

L’AVENTURE C’EST L’AVENTURE réalisé par Claude Lelouch, disponible en DVD et Blu-ray le 26 mai 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Johnny Hallyday, Charles Gérard, Aldo Maccione, Nicole Courcel, Yves Robert…

Scénario : Claude Lelouch & Pierre Uytterhoeven

Photographie : Jean Collomb

Musique : Francis Lai

Durée : 2h01

Année de sortie : 1972

LE FILM

Après 1968, devant un monde en apparente effervescence, trois truands (Lino, Jacques, et Simon) et leurs deux sous-fifres (Aldo et Charlot) recyclent leurs méthodes traditionnelles de gangsters et décident de jouer la politique pour leurs méfaits : enlèvement de Johnny Hallyday (avec sa complicité, pour une campagne promotionnelle), mercenaires pour des révolutionnaires d’Amérique du Sud, détournement d’avion non violent et bien d’autres surprises entre la France et l’Afrique.

Moi, en ce moment, je sais plus où donner de la tête. Je fais du tir au pigeon sur des PDG. C’est d’ailleurs assez marrant, parce que je tire sur des types de droite, je suis payé par l’extrême droite et c’est pour mouiller l’extrême gauche.

Quand on demande à un cinéphile ou même au simple spectateur, de lui citer trois films de Claude Lelouch, celui-ci vous répondra instantanément Un homme et une femme, L’Aventure c’est l’aventure ou Itinéraire d’un enfant gâté, ses trois plus grands succès au box-office, avec respectivement 4,3 millions, 3,8 millions et 3,3 millions d’entrées. Le second demeure avec le diptyque d’Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis, la référence du « film de potes » dans le panorama cinématographique hexagonal. Après le triomphe du Voyou en 1970 (2,4 millions d’entrées) et la déroute de Smic, Smac, Smoc (à peine 300.000 spectateurs au compteur), le réalisateur réunit un casting pour le moins hétéroclite composé de Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Aldo Maccione et de Charles Gérard et promène ces joyeux drilles entre la région parisienne et les Antilles, dans une succession de quiproquos rocambolesques, jamais crédibles, mais en tout point jubilatoires et lorgnant sur la bande dessinée. Mené à cent à l’heure, le récit, explosé, marqué par de nombreuses improvisations, y compris celle entrée dans l’histoire où nos cinq phénomènes, emmenés par Aldo « La Classe », paradent sur la plage pour épater quatre jeunes donzelles en maillot de bain, est un hymne au nawak absolument démentiel, merveilleusement mis en scène, dialogué et interprété par des comédiens heureux d’être présents, complémentaires, complices, talentueux et enflammant l’écran de leur charisme. Un demi-siècle après sa sortie, L’Aventure c’est l’aventure, conspué par la critique, mais adoré du public dès sa présentation en ouverture du Festival de Cannes en 1972, reste une valeur sûre de la comédie française, dense, riche, hilarante, belle à regarder, à la fois un témoignage d’un monde disparu et en même temps d’une folle modernité. Chef d’oeuvre culte et intemporel.

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Test Blu-ray / Shakespeare in Love, réalisé par John Madden

SHAKESPEARE IN LOVE réalisé par John Madden, disponible en DVD, Blu-ray et Édition Collector Blu-ray + DVD depuis le 20 avril 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Judi Dench, Geoffrey Rush, Ben Affleck, Mark Williams, Rupert Everett, Colin Firth, Tom Wilkinson, Simon Callow…

Scénario : Alain Riou & Jean-Claude Sussfeld

Photographie : François Catonné

Musique : Claude Bolling

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

En l’été 1593, le jeune poète et dramaturge au talent prometteur William Shakespeare, criblé de dette et harcelé par son commanditaire Henslowe, promet de lui livrer bientôt une nouvelle pièce, « Romeo et Ethel, la fille du pirate », dont il ne possède en fait que le titre. Lady Viola, qui vénère les sonnets de Shakespeare, rêve de devenir actrice, ce qui est rigoureusement interdit aux femmes. Qu’a cela ne tienne, elle se déguise en garçon et décroche le rôle de Roméo. William découvre vite l’identité de son jeune premier et en tombe follement amoureux.

7 Oscars. Autant que L’Arnaque de George Roy Hill, que Danse avec les loups, que Lawrence d’Arabie, que La Liste de Schindler, sans oublier Out of Africa, Patton, Les Plus belles années de notre vie, Le Pont de la rivière Kwaï, La Route semée d’étoiles…En 1999, Shakespeare in Love rafle en effet l’Oscar du meilleur film, celui de la meilleure actrice, celui du meilleur second rôle féminin, du meilleur scénario original, de la meilleure direction artistique, de la meilleure musique de film et des meilleurs costumes…en face du film de John Madden ? Rien de moins que La Ligne rouge The Thin Red Line de Terrence Malick, The Truman Show de Peter Weir et Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan de Steven Spielberg…arrêtons de nous faire du mal. Succès démesuré avec cent millions de dollars de recette sur le sol américain, le double dans le reste du monde et 1,7 millions de spectateurs en France, Shakespeare in Love, produit pour 25 millions, a été le film « à la mode », celui qu’il fallait voir pour ne pas paraître largué au cours d’une discussion entre amis, le sujet allant vraisemblablement venir entre une poignée de cacahuètes et les Apéricubes. Mais aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Une bluette insignifiante, lénifiante, laide et neurasthénique, portée par deux acteurs qui rivalisent d’absence de charisme, tandis que leurs partenaires de renom cachetonnent et leur volent même la vedette, sans mal ceci dit, se rendant sans doute compte de la pantalonnade dans laquelle ils se sont fourrés. Si John Madden a su prouver qu’il en avait quand même sous le capot avec Capitaine Corelli, Killshot (excellente adaptation d’un roman d’Elmore Leonard), ainsi que son doublé avec Jessica Chastain, L’Affaire Rachel Singer The Debt et Miss Sloane, nous ne comprendrons jamais l’engouement, la réception et les récompenses qui ont accompagné la sortie de Shakespeare in Love au cinéma. Enfin si, la raison s’appelle Harvey Weinstein, producteur de la « bête », qui se sera transformé en rouleau compresseur pour écraser la concurrence et obtenir les faveurs des membres bien placés des diverses académies de cinéma, pour obtenir gain de cause. Découvrir Shakespeare in Love en 2022 (c’est le cas pour l’auteur de ces mots) permet « d’apprécier » ce film pour ce qu’il est, un beau et bon gros navet.

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Test Blu-ray / Le Léopard, réalisé par Jean-Claude Sussfeld

LE LÉOPARD réalisé par Jean-Claude Sussfeld, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 avril 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Claude Brasseur, Dominique Lavanant, Max Mégy, Nini Crépon, Liliane Bertrand, Emilie Benoît, Olivier Achard, Richard Guerry…

Scénario : Alain Riou & Jean-Claude Sussfeld

Photographie : François Catonné

Musique : Claude Bolling

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Lartigue, baroudeur-écrivain part élucider une affaire de meurtre et d’espionnage en Afrique aux côtés de Pauline Fitzgerald, auteur d’aventures policières.

Non, nous ne sommes pas dans À la poursuite du diamant vert Romancing the Stone, qui sortira d’ailleurs quelques mois après, mais il est vrai que Le Léopard de Jean-Claude Sussfeld annonce étrangement certains éléments que l’on retrouvera dans le film de Robert Zemeckis. C’est le cas notamment pour ce qui touche au personnage féminin, interprété ici par Dominique Lavanant, qui vit ses fantasmes à travers les romans qu’elle écrit. Mais les comparaisons s’arrêtent là, car Le Léopard pâtit d’un scénario plutôt pauvre et se contente essentiellement d’enchaîner les péripéties, sans laisser au spectateur le temps de réfléchir. Les paysages du Zimbabwe font leur effet, rien à redire là-dessus, mais il manque cette étincelle, ce charme et un intérêt à l’entreprise pour emporter l’adhésion. Pas étonnant donc que Le Léopard, ait peiné à rassembler 670.000 spectateurs dans les salles, alors que Jean-Paul Belmondo se préparait à sortir la grosse artillerie avec Les Morfalous, que Francesco Rosi allait réunir deux millions de français avec Carmen, que Vive les femmes ! de Claude Confortès cartonnait au box-office et que L’Ascenseur de Dick Maas se refermait sur plus d’1,3 million d’usagers. Toutefois, si Jean-Claude Sussfeld n’est évidemment pas Philippe de Broca, qui avait bien eu du mal à atteindre les 1,7 million d’entrées avec L’Africain un an auparavant, la mise en scène du Léopard n’est pas déplaisante (la séquence de poursuite sur le Zambèze a vraiment de la gueule), apparaît énergique et inventive, insufflant un rythme grâce auquel on parvient tout de même à aller jusqu’au bout.

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Test Blu-ray / L’Été en pente douce, réalisé par Gérard Krawczyk

L’ÉTÉ EN PENTE DOUCE réalisé par Gérard Krawczyk, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafont, Guy Marchand, Jean Bouise, Jean-Paul Lilienfeld, Jacques Mathou, Dominique Besnehard, Claude Chabrol…

Scénario : Gérard Krawczyk & Jean-Paul Lilienfeld, d’après le roman de Pierre Pelot

Photographie : Michel Cénet

Musique : Roland Vincent

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

En échange d’un lapin cédé à son voisin, Fane reçoit Lilas, brave fille innocente et sensuelle, avec laquelle il décide de partir, tout plaquer pour rejoindre la maison familiale, dans le sud de la France, où il retrouve son frère, Momo. Il débarque le jour de l’enterrement de sa mère. La tenue légère de la pulpeuse Lilas ne manque pas de choquer les bigotes du village. Les problèmes commencent…

Pour la plupart, Gérard Krawczyk (né en 1953) est le réalisateur de Taxi 2, 3 et 4, sans savoir qu’il a aussi signé une grande partie du premier, en remplaçant Gérard Pirès, hospitalisé suite à un accident d’équitation. Certains évoqueront Wasabi, le remake de Fanfan la Tulipe ou même celui de L’Auberge rouge, son dernier opus en date et c’était déjà il y a quinze ans. Son premier film, Je hais les acteurs, exercice de style, misait sur la réunion d’une pléiade de comédiens de renom, Patrick Floersheim, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jean Poiret, Bernard Blier, Michel Blanc, Jean-François Stévenin et même une apparition de Gérard Depardieu. Mais son coup d’éclat est et restera L’Été en pente douce, d’après un roman de Pierre Pelot. Inclassable, nourri de référence au western (jusque dans la splendide composition de Roland Vincent, musicien complice de Paul Vecchiali) et au film noir (deux genres souvent très liés), comédie de mœurs teintée d’érotisme, ce deuxième long-métrage en met plein la vue, emmène vers l’inattendu, fait preuve de virtuosité à chaque scène, à chaque plan et repose bien évidemment sur un casting quatre étoiles sur lequel trône la merveilleuse et sculpturale Pauline Lafont, dans le rôle de sa vie, qui fut malheureusement interrompue en raison d’un accident de randonnée qui surviendra l’année suivante. Elle avait alors seulement 25 ans. L’Été en pente douce est comme qui dirait un poème dédié à la comédienne, qui crève, non, qui enflamme l’écran et les sens des spectateurs, comme ceux des hommes qu’elle croise dans le film (qui n’a pas pris une ride), à commencer par les immenses Jean-Pierre Bacri (fabuleux dans un rôle que devait camper Coluche) et Jacques Villeret. Indémodable, inoubliable.

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Test Blu-ray / Fais-moi très mal, mais couvre-moi de baisers (Fiançailles à l’italienne), réalisé par DIno Risi

FAIS-MOI TRÈS MAL, MAIS COUVRE-MOI DE BAISERS (Fiançailles à l’italienne) (Straziami, ma di baci saziami) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Pamela Tiffin, Moira Orfei, Livio Lorenzon, Gigi Ballista, Pietro Tordi, Samson Burke…

Scénario : Dino Risi, Agenore Incrocci & Furio Scarpelli

Photographie : Alessandro D’Eva

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Marino, un jeune coiffeur, tombe amoureux de la jolie Marisa. Suite a des calomnies, il doit mettre fin à sa relation avec la jeune fille alors qu’ils s’étaient fiancés. Elle épouse un tailleur sourd-muet mais, la passion ne disparaît pas si facilement…

Les années 1960 sont exceptionnelles pour Dino Risi (1916-2008), le réalisateur enchaînant alors les films les uns à la suite des autres avec autant de réussite que de succès, en sortant parfois deux voire trois longs-métrages par un. Ainsi, se succèdent Une vie difficile Une vita difficile, La Marche sur Rome La Marcia su Roma, Le Fanfaron – Il Sorpasso, Le Jeudi Il giovedì, Les Monstres I Mostri, Le Gaucho Il Gaucho et L’Homme à la Ferrari Il Tigre. Un C.V. qui en ferait baver plus d’un. 1968, il maestro livre deux opus. Le premier est Le ProphèteIl Profeta, où Dino Risi reforme le même couple que dans son film précédent, Vittorio Gassman et Ann-Margret, peu connu dans nos contrées malgré son immense succès de l’autre côté des Alpes. Le second, celui qui nous intéresse, est Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers Straziami, ma di baci saziami, aussi sous-titré Fiançailles à l’italienne en France, dans lequel le metteur en scène dirige rien de moins que Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et la ravissante Pamela Tiffin. Amis cinéphiles, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et ruez-vous sur ce joyau de la comédie italienne ! En effet, bien dissimulé derrière d’autres titres porteurs du genre et qui le sera même encore après par Au nom du peuple italien In nome del popolo italiano, Le Sexe fou Sessomatto, Parfum de femme Profumo di donna et La Carrière d’une femme de chambre Telefoni bianchi, Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers – qui aura droit à un remake français en 2010, Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour…, réalisé par Pascal Thomas, avec Marina Hands et Julien Doré – n’a absolument rien à envier aux chefs-d’oeuvre plus emblématiques de Dino Risi et mérite d’être réhabilité.

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Test DVD / Les Deux fanfarons, réalisé par Enrico Oldoini

LES DEUX FANFARONS (Una botta di vita) réalisé par Enrico Oldoini, disponible en DVD depuis le 16 février 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alberto Sordi, Bernard Blier, Andréa Ferréol, Vittorio Caprioli, Alberto Sorrentino, Elena Falgheri, Josette Nieri, René Balangero…

Scénario : Liliane Betti, Enrico Oldoini, Agenore Incrocci & Alberto Sordi, d’après une histoire originale d’Aurelio Chiesa

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Manuel De Sica

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Un petit village d’Italie. C’est la mi-août et presque tout le monde est parti en vacances. Il reste quelques personnes du 3eme âge comme Mondardini et Battistini qui passent leurs soirées sous la fenêtre éclairée, d’une splendide jeune femme qui se douche. Mondardini, vieux provincial lettre et de bonne éducation, a une passion effrénée pour les femmes. Battistini petit fonctionnaire prétentieux, ne vit, lui, que pour les gueuletons et le bon vin. Bientôt, l’été a raison d’eux. Fatigués par la solitude, ils décident de partir, eux aussi et se rendent sur la Côte d’Azur. Débarquant à Saint-Tropez, ils ne tardent pas à faire connaissance de la charmante Germaine, au caractère bien trempé et indépendant. Les deux hommes vont tenter de la séduire…

Le titre français d’Une botta di vita, Les Deux fanfarons donc, surfe sur l’aura du chef d’oeuvre de Dino Risi, Le Fanfaron Il Sorpasso, y compris dans son histoire, avec cette balade en voiture de deux protagonistes, qui toutefois n’ont pas le même âge que Bruno et Roberto, immortalisés par Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant. Dans le film d’Enrico Oldoini (né en 1946), nos deux héros ont 70 piges bien tassées et arrivent au bout de l’automne de leur existence. A l’écran ? Deux autres monstres et non des moindres, Bernard Blier (72 ans) et Alberto Sordi (68 ans), qui s’étaient déjà donné la réplique dans La Grande guerre La Grande guerra (1959) de Mario Monicelli, Chacun son alibi Crimen (1960) de Mario Camerini et dans Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l’amico misteriosamente scomparso in Africa? (1968) d’Ettore Scola. Si le générique peut annoncer une comédie à la Mex Pecas, il n’en est rien. Les Deux fanfarons est une fable douce-amère, non pas sur le passage du temps, mais sur les années qui ont passé et sur celui qui reste. Comme une dernière virée avant de tirer leur révérence, Mondardini (Blier) et Battistini (Sordi), se connaissent à peine, mais décident de prendre la route ensemble la fameuse journée du Ferragosto (le 15 août), puisque ces deux papys ont pour ainsi dire été abandonnés par leurs familles respectives, parties se dorer la pilule. Les Deux fanfarons est aussi troublant car il s’agit du dernier long-métrage sorti – en Italie du moins – du vivant de Bernard Blier, pour les fêtes de Noël 1988, tandis que les spectateurs français devront attendre octobre 1989 pour découvrir le séjour estival de nos deux trublions, soit plus de six mois après la disparition du comédien. Une botta di vita est une jolie surprise, sur laquelle on ne misait pas du tout au départ, qui nous cueille par sa mélancolie, son humour léger et par l’immense talent de ses deux têtes d’affiche, dont la complicité est aussi éclatante qu’évidente.

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Test Blu-ray / King, réalisé par David Moreau

KING réalisé par David Moreau, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juin 2022 chez Pathé.

Acteurs : Gérard Darmon, Lou Lambrecht, Léo Lorléac’h, Thibault de Montalembert, Clémentine Baert, Artus, Marius Blivet, Laurent Bateau…

Scénario : David Moreau, Zoé Bruneau, Sophie Glaas & Maria Pourchet, d’après une histoire originale de Jean-Baptiste Andrea & Gael Malry

Photographie : Antoine Sanier

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h39

Année de sortie : 2022

LE FILM

King, un lionceau destiné à un trafic, s’échappe de l’aéroport et se réfugie dans la maison d’Inès, 12 ans et Alex, 15. Le frère et la sœur ont alors l’idée folle de le ramener chez lui, en Afrique. Mais la traque des douaniers ne leur facilite pas la vie. Lorsque Max, leur grand-père fantasque qu’ils n’ont vu que deux fois dans leur vie, se joint à l’aventure, tout devient possible..

Découvert avec ses films d’horreur Ils et The Eye coréalisés avec Xavier Palud, le cinéaste David Moreau a ensuite connu en 2013 un beau succès avec 20 ans d’écart, pétillante comédie-romantique avec Pierre Niney et Virginie Efira. Avec Seuls, il revenait au film de genre en suivant le schéma tracé par les américains et leurs franchises destinées aux adolescents, Hunger Games, Divergente ou Le Labyrinthe. Tout était réuni pour que Seuls rencontre un large public. Malheureusement, le réalisateur a dû faire avec le peu d’argent mis à sa disposition en raison de la frilosité des producteurs français. King devait signer son retour au cinéma, mais David Moreau n’aura pas le temps de terminer le film, à cause d’une plainte déposée à son égard par une technicienne. Débouté du tournage, David Moreau sera finalement remplacé par le chef opérateur Antoine Sanier. Toutefois, à l’écran cela ne se ressent pas et King demeure un joli film pour les enfants et leur(s) accompagnant(s). L’ombre de Steven Spielberg plane sur cette histoire (ainsi que sur la forme) du début à la fin et l’on en vient même à se dire qu’il s’agit purement et simplement d’un remake d’E.T., l’extra-terrestre, tant les similitudes y sont particulièrement troublantes. Remplacez l’alien par un lionceau et vous avez pour ainsi dire la même chose. King parvient à captiver l’attention de la jeune audience, avec de bons et charismatiques comédiens, la tendresse bourrue de Gérard Darmon (très bon à donner la réplique à ses partenaires en herbe) et un lionceau attendrissant, souvent créé en images de synthèse et dont le résultat est bluffant. De beaux sentiments, un rythme soigné, une photo très classe, de l’aventure, le spectacle est garanti.

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Test DVD / Prends ta Rolls…et va pointer !, réalisé par Richard Balducci

PRENDS TA ROLLS…ET VA POINTER ! réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Jean Lefebvre, Micheline Luccioni, Patricia Elig, Marco Perrin, Jacques Ardouin, Henri Génès, Max Montavon, Bruna Giraldi, Gérard Hernandez, Maria Montalba, Fred Pasquali, Robert Dalban, Bouboule, Philippe Castelli, Jean Saudray…

Scénario : Richard Balducci & René Havard

Photographie : Marcel Combes

Musique : Gilles Tinayre

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Les Vignault partent en vacances dans le Roussillon, chez un cousin. Camille, le père, découvre par hasard au fond d’un garage une vieille voiture, qu’il achète à bas prix. La famille prend alors la route de l’Espagne, mais le véhicule tombe en panne dans une petite ville. Le garagiste découvre qu’il s’agit d’une Rolls Royce, un modèle unique de très grande valeur…

Tiens, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas fait un Jean Lefebvre movie ! Est-ce en raison de l’été enfin arrivé, qui annonce les sempiternelles rediffusions de la saga du Gendarme de Saint-Tropez ou celle de La Septième Compagnie ? L’envie de se refaire une bonne comédie franchouillarde, ou une mauvaise, mais à bon escient ? Besoin de se détendre ? Alors aujourd’hui ce sera Prends ta Rolls…et va pointer !, réalisé par le légendaire Richard Balucci (1922-2015). Celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la carrière de ce dernier, se reporteront sur notre article consacré à N’oublie pas ton père au vestiaire (1982), car cela mérite le détour. Prends ta Rolls…et va pointer ! sort justement durant les vacances estivales de cette heureuse année 1981, pendant que Sylvia Kristel attire plus d’un million de spectateurs avec L’Amant de lady Chatterley Lady Chatterley’s Lover de Just Jaeckin et juste avant les triomphes d’Alain Corneau avec Le Choix des armes et de Jean-Marie Poiré avec Les Hommes préfèrent les grosses. Le 12 août 1981, gros dilemme pour les cinéphiles…les affiches du Jour se lève et les conneries commencent… de Claude Mulot, des Folies d’Elodie d’André Génovès et de Prends ta Rolls…et va pointer ! sont encore mouillées par la colle fraîche. Près de 700.000 adeptes du gros rouge qui tâche viendront rire ou ronfler devant les aventures de Jean Lefebvre au volant de ses voitures britanniques. Plus de quarante ans après, comment percevoir ce divertissement ? Avec tendresse, nostalgie aussi sans doute. Moins nanardesque qu’il n’y paraît, Prends ta Rolls…et va pointer ! fonctionne comme road-movie nawak, qui sent parfois (souvent même) l’impro, où l’on imagine les deux scénaristes Richard Balducci et René Havard (Charlots Connection, Un merveilleux parfum d’oseille, Un taxi pour Tobrouk) se demander le matin ce qu’ils vont bien pouvoir donner à jouer à leur tête d’affiche. Évidemment, ce genre de spectacle est complètement obsolète et les gags éculés, mais on ne peut pas s’en empêcher, on garde une très grande affection pour Jean Lefebvre, son phrasé au ralenti, son regard de Droopy et sa tronche de poinçonneur du métro.

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Test DVD / Omicron, réalisé par Ugo Gregoretti

OMICRON réalisé par Ugo Gregoretti, disponible en DVD depuis le 26 janvier 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Renato Salvatori, Rosemary Dexter, Franco Luzzi, Gaetano Quartararo, Mara Carisi, Giuliana Corbellini, Vittorio Calef, Ida Serasini…

Scénario : Ugo Gregoretti

Photographie : Carlo Di Palma

Musique : Piero Umiliani

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Un Omicron, une créature venue d’une autre planète, réanime le corps d’un ouvrier italien. Il prend alors sa place dans le monde, observant l’humanité et essayant de voir si la Terre ferait une satisfaisante terre d’accueil à sa race. Bien entendu, il ne va pas tarder à rencontrer des évènements inattendus et ressentir d’étranges sensations, comme l’amour…

Oh mon Dieu, Omicron est de retour !!! Sortez le gel hydroalcoolique, les vaccins, la chloroquine, Sibeth Ndiaye, Olivier Véran, Didier Raoult et toute la clique !!! Nan, en fait Omicron est une comédie de science-fiction sortie en 1963, réalisée par Ugo Gregoretti (1930-2019). Ce dernier reste connu des cinéphiles les plus pointus, pour avoir coréalisé la même année RoGoPaG, film à sketches sur la façon dont le monde moderne conditionne l’être humain, signé ROssellini, GOdard, PAsolini et donc Gregoretti. Vous aurez assemblé vous-mêmes les lettres capitales et donc compris ce titre énigmatique. Venu du documentaire et de la télévision, le réalisateur (également journaliste, auteur et intellectuel, créateur et directeur du Festival Città di Benevento) signe un véritable coup de maître avec Omicron, film de SF vintage, dont le seul effet spécial demeure son acteur principal, le formidable Renato Salvatori (la Trilogie Optimiste de Dino Risi, Les Granges brûlées, Queimada, Mariti in città, Le Pigeon…), qui livre une immense prestation burlesque, touchante, hilarante et très impressionnante. Évidemment, qui dit comédie italienne dit fable corrosive et la société capitaliste en prend pour son grade dans Omicron, grande découverte, pépite oubliée, trésor caché, bref précipitez-vous dessus !

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