Test Blu-ray / La Fissure – The Gate, réalisé par Tibor Takács

LA FISSURE (The Gate) réalisé par Tibor Takács, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Stephen Dorff, Louis Tripp, Christa Denton, Kelly Rowan, Jennifer Irwin, Deborah Grover, Scot Denton, Ingrid Veninger…

Scénario : Michael Nankin

Photographie : Thomas Vámos

Musique : Michael Hoenig & J. Peter Robinson

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Glen et sa grande sœur Al passent le week-end seuls chez eux, leurs parents s’étant absentés. Alors qu’Al devait garder son petit frère, elle n’a qu’une seule idée en tête: organiser une fête. Terry, le meilleur ami de Glen, le persuade que le trou au fond du jardin familial est une porte vers l’enfer. La mort du chien de Terry et les incantations des amis de Al vont réveiller les démons…

Réalisateur canadien d’origine hongroise né en 1954, Tibor Takács reste célèbre auprès des cinéphiles son troisième long-métrage, Lectures diaboliquesI, Madman, sorti en 1989. Mais avant cela, le film qui l’aura fait découvrir demeure The Gate (ou La Fissure en français), une petite production fantastico d’horreur tout droit venue du Canada, qui aura damé le pion à la grosse production d’Elaine May, le tristement célèbre Ishtar. Tourné avec l’équivalent de 3 millions de dollars américains, The Gate est un pur produit de cette époque bénie des années 1980, où les enfants tenaient le haut du pavé dans les divertissements cinématographiques et où ceux-ci étaient même souvent malmenés dans des récits sérieux, loin de toute féerie légère et avec une certaine frontalité, à l’instar de L’Histoire sans finThe NeverEnding Story (1984) de Wolfgang Petersen. Dès la première séquence, celle du cauchemar du protagoniste principal, The Gate instaure une atmosphère troublante, loin de toute innocence et qui pose d’emblée l’ambiance inquiétante dans laquelle va se dérouler l’histoire. Le film est en outre remarquablement interprété par un trio de jeunes comédiens épatants, parmi lesquels se distingue un certain Stephen Dorff, qui s’impose déjà du haut de ses 14 ans. Quasiment de toutes les scènes, il crève alors l’écran pour la première fois, quelques années avant de percer au cinéma comme jeune premier dans La Puissance de l’angeThe Power of One (1992) de John G. Avildsen et La Nuit du JugementJudgment Night (1993) de Stephen Hopkins. Amoureux fous du cinéma fantastique, teinté de poésie macabre, excellemment mis en scène et teinté d’effets spéciaux renversants au charme inaltérable, The Gate est fait pour vous !

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Test Blu-ray / La Vengeance d’un acteur, réalisé par Kon Ichikawa

LA VENGEANCE D’UN ACTEUR (Yukinojo henge) réalisé par Kon Ichikawa, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er décembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Kazuo Hasegawa, Fujiko Yamamoto, Ayako Wakao, Eiji Funakoshi, Narutoshi Hayashi, Eijiro Yanagi, Chusha Ichikawa, Ganjiro Nakamura…

Scénario : Daisuke Itō, Teinosuke Kinugasa & Natto Wada, d’après le roman de Otokichi Mikami

Photographie : Setsuo Kobayashi

Musique : Yasushi Akutagawa

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Au cours d’une de ses représentations, l’acteur Yukinojo Nakamura reconnait dans le public le seigneur Dobé et deux de ses complices. Ce sont les hommes qui ont conduit son père à la faillite, et provoqué le suicide de ses parents. Yukinojo va pouvoir venger ses parents.

Que l’on soit adepte ou pas du cinéma japonais classique, on ne peut être que subjugué par la beauté incommensurable de La Vengeance d’un acteurYukinojo henge, réalisé en 1963 par l’éclectique et prolifique Kon Ichikawa (1915-2008), connu en France pour Kokoro (1955), La Harpe de BirmanieBiruma no tategoto (1956), Les Feux dans la plaineNobi (1959) et Seul sur l’océan PacifiqueTaiheiyo hitori-botchi (1963). Kon Ichikawa, c’est presque cent longs-métrages, séries télévisées et documentaires, téléfilms et courts-métrages tournés sur une période incroyable de 70 ans, puisque le cinéaste exercera son métier quasiment jusqu’à sa mort. Influencé par Walt Disney (il commencera sa carrière comme dessinateur) et Jean Renoir, Kon Ichikawa était souvent considéré comme un simple yes-man, un faiseur comme on le dit vulgairement. Pourtant, si l’on devait rapprocher le réalisateur de ses confrères américains, il serait indubitablement l’équivalent d’un Sidney Lumet, d’un Robert Wise ou d’un Richard Fleischer, qui bien que sous contrat avec de gros studios, passaient d’un genre à l’autre et enchaînaient les films sans aucun complexe, avec un savoir-faire colossal, une profonde connaissance du cinéma et surtout qui s’appropriaient le sujet qu’on leur proposait pour l’inscrire dans leur filmographie à travers des motifs, des thèmes, une sensibilité particuliers et uniques. Même chose donc pour Kon Ichikawa qui signe – et se voit d’ailleurs imposer le projet par la Daiei en raison du résultat décevant de ses derniers longs-métrages – avec La Vengeance d’un acteur, par ailleurs remake d’un triptyque éponyme mis en scène en 1935 par Teinosuke Kinusaga et – chose surprenante – déjà interprété par Kazuo Hasegawa (ici dans son avant-dernière apparition au cinéma et son 300è film !) sous le nom de Chōjirō Hayashi, l’un ses opus phares et surtout un immense chef d’oeuvre.

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Test Blu-ray / Cyborg, réalisé par Albert Pyun

CYBORG réalisé par Albert Pyun, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 décembre 2020 chez Lionheart Editions & ESC Editions.

Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Deborah Richter, Vincent Klyn, Alex Daniels, Dayle Haddon, Ralf Moeller…

Scénario : Albert Pyun

Photographie : Philip Alan Waters

Musique : Kevin Bassinson

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Dévastée par l’anarchie sociale et la peste, l’Amérique du 21ème siècle est plongée dans un cauchemar barbare. Seul Pearl Prophet, une magnifique mi-humaine / mi-robot, a les connaissances nécessaires pour développer un vaccin. Mais Pearl est capturée par des pirates cannibales qui veulent garder l’antidote pour eux… et dominer la Terre ! Seuls les talents de combattant de Gibson Richenbaker peuvent la sauver. Et, avec elle, le reste de la civilisation.

Né en Belgique en octobre 1960, Jean-Claude Van Varenberg devient un champion national d’arts martiaux et de bodybuilding au début des années 1980. Attiré par le rêve américain, il part aux Etats-Unis en 1982 pour devenir une star de cinéma. Entre deux boulots, il parvient à démontrer ses talents sportifs et acrobatiques aux célèbres producteurs de la Cannon, Yoram Globus et Menahem Golan. Impressionnés, ils misent un film sur celui qui sera désormais célèbre sous le nom de Van Damme. Le film en question est Bloodsport, un triomphe inattendu qui rapporte 40 fois sa mise, soit 65 millions pour 1,5 million de dollars de budget. La carrière de JCVD est lancée. C’est ainsi l’occasion pour Black Eagle – L’Arme absolue, tourné en même temps que Bloodsport, de surfer sur le succès de ce dernier. Alors second rôle, JCVD est mis à l’avant-plan sur l’affiche, alors que les producteurs misaient au départ sur la vedette Shô Kosugi, spécialisé dans les personnages de ninja pour les films produits par la Cannon dans des oeuvres aux titres explicites : L’Implacable ninja (1981), Ninja III (1984) et American Ninja (1985). Si Shô Kosugi a du mal à lever la jambe, JCVD, quasi-mutique, lui vole la vedette en homme de main russe indestructible, prénommé Andreï, qui fait son petit numéro en lançant un couteau, tout en faisant le grand écart entre deux barils, sous le regard impressionné de quelques marins bourrus. Tout d’abord machine à tuer, son personnage va peu à peu s’adoucir et « s’humaniser » au contact d’une jeune femme qui en pince pour ses pectoraux, derrière lesquels il y a avant tout un coeur qui bat. C’est beau. Mais JCVD montre déjà de véritables capacités dramatiques, qui seront merveilleusement exploitées dans son film suivant, Cyborg, souvent considéré comme le meilleur film d’Albert Pyun (né à Hawaii en 1954). Depuis son premier long métrage, le film d’heroic-fantasy L’Epée sauvage (1982), le metteur en scène américain est devenu un spécialiste du cinéma d’action tourné avec des moyens souvent dérisoires. On compte aujourd’hui à son palmarès plus de 50 séries B d’action et de science-fiction, parmi lesquelles Nemesis (1992) et ses suites, Kickboxeur 2 : Le Successeur (1991), un Captain America (1990) considéré comme un des pires films de tous les temps (merci la Cannon), Explosion imminente (2001) avec Steven Seagal, Tom Sizemore et Dennis Hopper ou bien encore Adrénaline (1996) et Mean Guns (1997) avec Christophe(r) Lambert. Mais pour l’heure, Cyborg, tourné en seulement 23 jours pour un demi-million de dollars, est et demeure une grande référence du cinéma d’action des années 1980, un thriller post-apocalyptique débordant d’imagination, une chasse à l’homme prenante qui n’oublie jamais l’émotion et où notre ami JCVD crève l’écran.

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Test DVD / Daniel Boone, l’invincible trappeur, réalisé par Albert C. Gannaway & Ismael Rodríguez

DANIEL BOONE, L’INVINCIBLE TRAPPEUR (Daniel Boone, Trail Blazer) réalisé par Albert C. Gannaway & Ismael Rodríguez, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Bruce Bennett, Lon Chaney Jr., Faron Young, Kem Dibbs, Damian O’Flynn, Jacqueline Evans, Nancy Rodman, Freddy Fernández…

Scénario : Tom Hubbard & John Patrick

Photographie : Jack Draper

Musique : Raúl Lavista

Durée : 1h15

Année de sortie : 1956

LE FILM

Vers la fin du 18ème siècle, un groupe de pionniers s’installe dans le Kentucky avec le soutien du célèbre trappeur Daniel Boone. Cette intrusion suscite la colère des indiens Shawnees, mal conseillés par un anglais vindicatif qui déteste Boone. Le trappeur qui entretient de longue date des liens amicaux avec Black Fish le grand chef Shawnee va tenter de mettre un terme aux massacres des colons.

Daniel Boone (1734-1820) est une icône de l’histoire américaine, dont la légende a comme bien souvent enjolivé la vie et les actes. Considéré comme étant le premier héros de l’histoire des Etats-Unis, les exploits de l’explorateur et pionnier de la colonisation de l’Amérique du Nord ont très tôt inspiré la littérature et le cinéma, y compris le légendaire roman de James Fenimore Cooper, Le Dernier des Mohicans, publié en 1826. C’est dire si l’histoire de Daniel Boone fait partie du folklore américain. Sur le grand écran, George O’Brien l’a interprété en 1936 dans un film qui porte le nom de son héros et réalisé par David Howard. Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui date de 1956 et on y retrouve Bruce Bennett dans la peau du trappeur, plongé dans l’état du Kentucky, une contrée sauvage qui en dialecte indien signifie « terre sombre et sanglante ». Le comédien s’en sort très bien dans la peau de Daniel Boone, dont le courage est sans cesse loué par ses camarades, ses enfants et sa femme qui semble constamment en état d’hypnose rien qu’en le regardant. Tout irait pour le mieux pour tous ces colons, mais voilà ces territoires hostiles sont encore marqués par la présence d’Indiens qui peinent à accepter la présence de l’homme blanc qui bâtit des villes là où ils chassaient avant leur arrivée. Bref, vous l’aurez compris, les Indiens, alliés ici aux Anglais qui leur fournissent des armes, ne veulent pas se laisser faire par les colons, même si Daniel Boone s’évertue à leur dire que « l’homme blanc est ici pour faire ami et aider Indiens ». Mais ces derniers attaqueront le fort de Daniel Boone, qui de son côté ripostera avec ses camarades en leur tirant dessus, tout en gardant le sourire et en prenant cette attaque – et ce génocide – comme un entraînement au tir.

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Test Blu-ray / Le Lion et le Vent, réalisé par John Milius

LE LION ET LE VENT (The Wind and the Lion) réalisé par John Milius, disponible en Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD le 21 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sean Connery, Candice Bergen, Brian Keith, John Huston, Geoffrey Lewis, Steve Kanaly, Vladek Sheybal, Nadim Sawalha, Roy Jenson, Deborah Baxter…

Scénario : John Milius

Photographie : Billy Williams

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Maroc, 1904. Le chef berbère El-Raisuli enlève Eden Perdicaris, une citoyenne américaine, et ses deux enfants. Par cet enlèvement, il veut provoquer un incident diplomatique et s’opposer au sultan Abdelaziz, qu’il juge corrompu.

Né en 1944, John Milius, militariste (et anarchiste zen) qui n’a pas pu s’engager dans l’armée dans les années 1960 pour des problèmes de santé, se tourne finalement vers le cinéma et devient très vite scénariste. Son style virulent tape dans l’oeil de certains réalisateurs et son nom apparaît au générique (ou pas) de chefs-d’oeuvre comme L’Inspecteur Harry, Jeremiah Johnson, Magnum Force, Apocalypse Now. Passé à la mise en scène en 1973 avec Dillinger avec le grand Warren Oates dans le rôle-titre, John Milius offre à Arnold Schwarzenegger son premier rôle mythique dans Conan le Barbare en 1982. Mais avant cela, son second long-métrage, Le Lion et le VentThe Wind and the Lion, rend compte de sa cinéphilie et de son amour pour le cinéma classique. Le cinéaste émerveillé par les armes à feu et l’autodéfense souhaite avec ce film laisser libre cours à ses fantasmes armés jusqu’aux dents (ou à l’arme blanche), comme il le fera plus tard avec L’Aube rouge, dans lequel les Etats-Unis se trouvent un beau matin pris d’assaut par des soldats Soviétiques alliés aux Cubains et où des jeunes adolescents américains n’hésitent pas à prendre les armes pour en faire voir des vertes et des pas mûres à ces buveurs de vodka ! Dans Le Lion et le Vent, inspiré par un fait divers authentique, mais remanié à la sauce Milius, des puissances s’affrontent, le Maroc contre le pays de l’Oncle Sam. Comme bon nombre des films auxquels John Milius a apporté sa plume, il est souvent nécessaire de laisser le côté politique (souvent ambivalent il faut bien le dire) au risque de ne pas apprécier ses films, qui sont avant tout des divertissements rudement bien emballés, comme c’est le cas de ce Lion et le Vent, porté par un souffle romanesque indéniable, la composition enivrante du maestro Jerry Goldsmith et le charisme hors du commun de Sean Connery. John Milius dispose d’un budget conséquent et les scènes d’action restent marquées par quelques éclats de violence brute.

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Test Blu-ray / Les Cent Cavaliers, réalisé par Vittorio Cottafavi

LES CENT CAVALIERS (I Cento cavalieri) réalisé par Vittorio Cottafavi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 3 novembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Mark Damon, Antonella Lualdi, Rafael Alonso, Manuel Gallardo, Wolfgang Preiss, Hans Nielsen, Barbara Frey, Gastone Moschin…

Scénario : Vittorio Cottafavi, José María Otero, Giorgio Prosperi & Enrico Ribulsi

Photographie : Francisco Marín

Musique : Antonio Pérez Olea

Durée : 1h50

Année de sortie : 1964

LE FILM

En l’an 1000, alors que les Maures sont installés en Espagne, un petit village isolé de Castille voit arriver un cheikh et cent cavaliers. Ceux-ci demandent asile mais deviennent rapidement des occupants tyranniques. La résistance s’installe…

Essentiellement connu des cinéphiles, le réalisateur Vittorio Cottafavi (1914-1998) n’a jamais vraiment eu les honneurs de la critique et reste trop souvent oublié quand on évoque les maîtres et artisans du cinéaste italien. Cependant, depuis quelques années, le metteur en scène et ancien assistant de Vittorio De Sica sur Les Enfants nous regardentI bambini ci guardano (1949), connaît un regain d’intérêt, y compris dans nos contrées où la Cinémathèque Française avait d’ailleurs programmé une rétrospective de ses œuvres en juillet 2017. S’il ne date que de 1964, Les Cent CavaliersI Cento cavalieri, que certains connaissent également sous le titre Le Fils du Cid est son dernier long-métrage réalisé pour le cinéma. Pourquoi ? Parce-que le film, grosse production hispano-germano-italienne n’a pas rencontré le succès espéré dans les salles à sa sortie. Devant cette déception, le cinéaste se tournera ensuite vers la télévision où il n’arrêtera jamais de tourner pendant vingt ans. Pourtant, Les Cent Cavaliers demeure un immense divertissement à la beauté souvent renversante, un parfait chaînon manquant entre le cinéma d’auteur et le cinéma d’exploitation, qui mélange les genres avec une virtuosité confondante, puisque I Cento cavalieri est à la fois un film d’aventure et d’action, un drame historique, une histoire d’amour, avec un humour très présent, voire burlesque et qui n’hésite pas à briser le quatrième mur avec le personnage du peintre qui s’adresse directement au spectateur dès la première séquence. Il est temps de réhabiliter Vittorio Cottafavi et de se pencher sur sa filmographie extrêmement généreuse et intelligente.

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Test Blu-ray / À des millions de kilomètres de la Terre, réalisé par Nathan Juran

A DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (20 Million Miles to Earth) réalisé par Nahan Juran, disponible uniquement en coffret Blu-ray ou DVD Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Tito Vuolo…

Scénario : Christopher Knopf & Robert Creighton Williams, d’après une histoire originale de Charlotte Knight

Photographie : Irving Lippman & Carlo Ventimiglia

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Une fusée américaine s’écrase au large de la Sicile. Des pécheurs parviennent à sauver deux astronautes qui se trouvaient à son bord avant que l’aéronef ne coule dans la Méditerranée. Quelques heures plus tard, un petit garçon du village découvre un tube sur une plage, tube contenant un étrange objet visqueux. En fait, le vaisseau spatial revient d’un voyage sur la planète Vénus et cette « chose » est un cocon extraterrestre !

À des millions de kilomètres de la Terre 20 Million Miles to Earth est la première collaboration entre Ray Harryhausen et le cinéaste Nathan Juran (1907-2002). L’ancien chef décorateur oscarisé pour Qu’elle était verte ma valléeHow Green Was My Valley de John Ford se spécialise tout d’abord dans le thriller (Le Mystère du château noirThe Black Castle, La Tueuse de Las Vegas, Piège double), le western (Gunsmoke, Quand la poudre parle, Qui est le traître ?, La Rivière sanglante), avant que sa carrière bifurque vers le fantastique. 1957 est une grande année pour lui puisque quelques mois seulement séparent la sortie de trois de ses films, qui deviendront des fleurons du genre : La Chose surgit des ténèbresThe Deadly Mantis, dans lequel une mante religieuse géante, qui après avoir été libérée d’un iceberg brisé, attaque New York et Washington, puis À des millions de kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth, avec sa créature vénusienne qui sème la panique dans les rues de Rome, puis enfin – sous le nom de Nathan Hertz – Le Cerveau de la planète Arous (The Brain from Planet Arous) et son extraterrestre nommé Gor, qui souhaite asservir la Terre. S’ils sont signés Fred Knoth dans La Chose surgit des ténèbres, qui avait travaillé sur L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold, les effets spéciaux d’À des millions de kilomètres de la Terre sont créés par le maître en la matière, Ray Harryhausen, qui à cette occasion imagine l’une de ses créatures les plus célèbres et que ses aficionados connaissent sous le nom d’Ymir, inspiré par un géant provenant de la mythologie nordique. Entre Les Soucoupes volantes attaquent et Le Septième Voyage de Sinbad, le concepteur et créateur d’effets visuels donne vie à Ymir, un être arraché à son sol natal par une équipe d’astronautes et de militaires américains, alors qu’il n’était même pas né. L’ombre du King Kong de Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack plane certainement sur 20 Million Miles to Earth, mais le récit parvient à s’en démarquer et à trouver une identité propre, imputable à l’efficacité de la mise en scène de Nathan Juran et au génie de Ray Harryhausen qui met au monde l’un de ses monstres les plus empathiques. C’est ce qu’on appelle un chef d’oeuvre de la série B.

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Test DVD / Le Chevalier du château maudit, réalisé par Mario Costa

LE CHEVALIER DU CHÂTEAU MAUDIT (Il Cavaliere del castello maledetto) réalisé par Mario Costa, disponible en DVD le 3 novembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Massimo Serato, Irène Tunc, Luisella Boni, Pierre Cressoy, Livio Lorenzon, Maria Sima, Carlo Tamberlani, Aldo Bufi Landi…

Scénario : Sergio Corbucci, Piero Vivarelli

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Michele Cozzoli

Durée : 1h19

Année de sortie : 1959

LE FILM

Le perfide Ugo de Collefeltro a fait jeter en prison son oncle le duc Olivero et pris sa place sur le trône de Valgrado. Devant l’oppression subie, les gens du pays déplorent la disparition de leur ancien maître. Quand Isabelle, la fille du duc, revient au château, elle est demandée en mariage par son cousin Ugo. Elle fait alors connaissance avec le mystérieux Chevalier Noir, qui défend les paysans contre le tyran.

Dans les années 1950, le film de cape et d’épée est un des genres prisés par les spectateurs, notamment en France avec des titres emblématiques comme Fanfan la tulipe (1952), Les Trois Mousquetaires (1953) version André Hunebelle, La Tour, prends garde ! (1957), Le Bossu (1959), Le Capitan (1960) et bien d’autres. Ce que l’on sait moins, c’est que même l’Italie s’est également essayée au genre, à l’instar du mythique Riccardo Freda, qui avait d’ailleurs fait ses débuts derrière la caméra avec Don César de BazanDon Cesare di Bazan (1942). Totalement inconnu en France, le cinéaste Mario Costa aura signé par loin de 40 longs-métrages depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au début des années 1970. Prolifique et surtout éclectique, le réalisateur aura abordé le drame et la comédie-musicale dans la première partie de sa carrière, avant de bifurquer vers le film d’aventure. Le Chevalier du château mauditIl cavaliere del castello maledetto (1959) est comme qui dirait son premier coup d’essai du genre, qui sera suivi Prisonnier de la tourI Reali di Francia (1959), La Reine des piratesLa Venere dei pirati (1960), La Bataille de CorintheIl conquistatore di Corinto (1961), Gordon, chevalier des mersGordon, il pirata nero (1961), Le Retour du fils du SheikIl figlio dello sceicco (1962) et Les Cavaliers de la terreurIl terrore dei mantelli rossi (1963). Mais pour l’heure, Le Chevalier du château maudit demeure un divertissement classique et désuet, mais bourré de charme avec ses décors intérieurs confectionnés en carton-pâte, ses costumes approximatifs, ses batailles molles et ses comédiens qui en font souvent des caisses. Un film de chevalerie transalpin très premier degré, coécrit par le légendaire Sergio Corbucci, une curiosité doublée d’un bon moment de cinéma à l’ancienne, entre amours et intrigues, le tout enrobé d’embuscades et de duels.

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Test Blu-ray / Le Monstre vient de la mer, réalisé par Robert Gordon

LE MONSTRE VIENT DE L’ESPACE (It Came from Beneath the Sea) réalisé par Robert Gordon, disponible uniquement dans le coffret Blu-ray Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis, Ian Keith, Dean Maddox Jr., Chuck Griffiths, Harry Lauter, Richard W. Peterson…

Scénario : George Worthing Yates & Harold Jacob Smith

Photographie : Henry Freulich

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Découverte dans les grands fonds par un sous-marin chargé de torpilles nucléaires, une pieuvre géante sort de son territoire de chasse pour faire route vers San Francisco. Si l’armée tente de l’arrêter, la créature atteint bientôt la ville…

En 1955, le créateur des effets spéciaux Ray Harryhausen rencontre le producteur Charles H. Schneer. L’entente est immédiate entre les deux hommes, qui décident de s’associer. Leur collaboration durera un quart de siècle. Avec Sam Katzman, célèbre et prolifique producteur spécialisé dans les films à très petit budget, ils se lancent dans leur premier projet, qui deviendra Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea, inspiré par le succès du Monstre des temps perdusThe Beast from 20,000 Fathoms d’Eugène Lourié, sorti deux ans auparavant et pour lequel Ray Harryhausen s’était chargé de l’animation image par image de la Bête. Pour leur coup d’essai, l’artiste participe au scénario, même s’il n’est pas crédité, et créé bien évidemment la pieuvre gigantesque qui effraie les marins, avant de faire une entrée très remarquée au pied du Golden Gate de San Francisco. Si effectivement la thématique du film, projeté en double programme avec Le Tueur au cerveau atomiqueCreature with the Atom Brain d’Edward L. Cahn, se rapproche de celle du Monstre des temps perdus, Le Monstre vient de la mer pâtit aujourd’hui d’un cruel manque de rythme, d’une mise en scène plate et figée de l’inconnu Robert Gordon (1913-1990), d’une photo et d’une musique passe-partout, ainsi que d’une direction d’acteurs aux abonnés absents. Seules les diverses apparitions de la créature valent le déplacement, mais celles-ci s’avèrent bien trop sporadiques, surtout durant la première heure. Le dernier acte est plus animé et permet d’apprécier la beauté de l’animation, mais il est déjà trop tard et en dépit de sa courte durée (à peine 80 minutes), on s’ennuie beaucoup…

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Test Blu-ray / Les Premiers Hommes dans la Lune, réalisé par Nathan Juran

LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE (First Men in the Moon) réalisé par Nathan Juran, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries, Miles Malleson, Norman Bird, Gladys Henson, Hugh McDermott, Betty McDowall…

Scénario : Nigel Kneale & Jan Read d’après la nouvelle éponyme de H. G. Wells

Photographie : Wilkie Cooper

Musique : Laurie Johnson

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Un équipage américano-soviétique se pose sur la Lune. Alors que ses membres pensent être les premiers humains à fouler du pied le sol du satellite, ils y découvrent un drapeau britannique et un document qui prétend que, soixante-cinq ans plus tôt, des sujets de sa Gracieuse Majesté les ont précédés. Désormais très âgé, l’un d’eux raconte son exploit…

Avant de passer à la mise en scène, le réalisateur Nathan Juran (1907-2002) a d’abord fait ses classes en tant que chef décorateur sur Qu’elle était verte ma vallée de John Ford (qui lui vaut un Oscar), L’Orchidée blanche d’André de Toth, Tempête sur la colline de Douglas Sirk ou bien encore Winchester 73 d’Anthony Mann. En 1952, il signe son premier long métrage, Le Mystère du château noirThe Black Castle avec Boris Karloff. Il se spécialise dans le western de série B, Le Tueur du Montana, Quand la poudre parle, Qui est le traître ?, tous les trois réalisés en 1953. Puis en 1958, il met en scène un de ses films les plus célèbres, L’Attaque de la femme de 50 piedsAttack of the 50 Foot Woman. En 1959, il livre un de ses meilleurs films, Terre de violence Good Day for a Hanging, avec Fred MacMurray dans le rôle principal. L’une de ses plus grandes associations demeure celle établie sur trois longs-métrages avec le légendaire Ray Harryhausen, à savoir À des millions de kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth (1957), Le Septième Voyage de Sinbad The 7th Voyage of Sinbad (1958) et enfin Les Premiers Hommes dans la LuneFirst Men in the Moon (1964). Ce dernier, beaucoup moins célèbre, est pourtant une merveilleuse invitation au voyage dans l’imaginaire. D’une beauté à couper le souffle, formidablement mis en scène et imprégné de la magie intemporelle du génie incommensurable du maître de l’animation en volume, Les Premiers Hommes dans la Lune, réalisé cinq ans avant l’alunissage d’Apollo 11, mais dix ans après l’album On a marché sur la Lune d’Hergé (auquel un hommage est glissé dans le film), est un chef d’oeuvre absolu.

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