Test Blu-ray / Le Veuf – Il Vedovo, réalisé par Dino Risi

LE VEUF (Il Vedovo) réalisé par Dino Risi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 septembre 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Alberto Sordi, Franca Valeri, Livio Lorenzon, Nando Bruno, Leonora Ruffo, Ruggero Marchi, Gastone Bettanini, Mario Passante…

Scénario : Fabio Carpi, Dino Risi, Rodolfo Sonego, Sandro Continenza & Dino Verde

Photographie : Luciano Trasatti

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Homme d’affaires médiocre et dépensier, Alberto Nardi est marié à Elvira, issue d’une riche famille à la tête d’une fortune conséquente. Alors que les créanciers le harcèlent, son banquier accepte de lui prêter de l’argent uniquement si son épouse prospère le garantit. Mais lassée d’éponger les dettes de son mari, Elvira refuse et Alberto se prend à espérer un prompt veuvage.

Le Veuf, étonnamment plus connu sous son titre original Il Vedovo, est encore aujourd’hui et ce depuis longtemps, considéré comme l’une des plus grandes comédies italiennes. Réalisée par l’immense Dino Risi en 1959, juste après la trilogie Pauvres mais beauxBeaux mais pauvresPauvres Millionnaires. Il Vedovo n’a rien perdu de son mordant et demeure exemplaire. Alberto Sordi, l’« Albertone », comme il est alors affectueusement appelé par ses admirateurs, est de tous les plans et se délecte des savoureux dialogues conçus spécialement pour mettre (sans mal) son talent en valeur, son bagout et sa gestuelle uniques. Face à lui, moins célèbre en France, mais tout aussi populaire de l’autre côté des Alpes, l’actrice Franca Valeri, que certains spectateurs et cinéphiles auront vu dans Le Signe de VénusIl segno di Venere quatre ans auparavant, retrouve le cinéaste et s’éloigne de ses rôles de femme timide et renfermée, en incarnant avec délice l’épouse dominante de ce pauvre type, qui sous ses airs de businessman est en réalité un véritable loser qui doit de l’argent à tout le monde. La seule solution qu’il envisage pour se sortir de ses dettes est de liquider sa femme fortunée jusqu’au jour où un accident de train exauce son vœu le plus cher. On le comprend rapidement, tout est ici prétexte pour laisser le champ libre à l’acteur romain. Comme toujours chez Dino Risi, la femme tient tête à l’homme, prêt à toutes les bassesses possibles, afin de concrétiser ses ambitions. Le film est composé de trois parties distinctes de trente minutes chacune, la première mettant en place les personnages et le dilemme d’Alberto, la deuxième étant centrée sur le deuil provisoire, la troisième étant la plus cruelle, celle où le mari décide d’assassiner réellement sa chère moitié grâce à trois acolytes soudoyés pour l’occasion. Une brillante comédie de mœurs, noire, satirique et burlesque, menée à cent à l’heure. Du grand Dino Risi.

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Test Blu-ray / La Strada, réalisé par Federico Fellini

LA STRADA réalisé par Federico Fellini, disponible en Édition Blu-ray + Blu-ray bonus + Livret depuis le 6 mai 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Anthony Quinn, Giulietta Masina, Richard Basehart, Aldo Silvani, Marcella Rovena, Livia Venturini, Pietro Ceccarelli, Giovanna Galli…

Scénario : Federico Fellini, Ennio Flaiano & Tullio Pinelli

Photographie : Otello Martelli & Carlo Carlini

Musique : Nino Rota

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Gelsomina, une jeune femme naïve et généreuse, a été vendue par sa mère à un bateleur de foire brutal et obtus, Zampano, qui présente un numéro de briseur de chaînes sur les places publiques. À bord d’un étrange équipage – une moto à trois roues aménagée en roulotte – le couple sillonne les routes d’Italie, menant la rude vie des forains. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina.

C’est pour ainsi dire là que tout a vraiment commencé pour Federico Fellini. La Strada est le troisième film et demi (et cela a son importance) du réalisateur, après Les Feux du music-hall Luci del varietà (1950), co-réalisé avec Alberto Lattuada, Le Cheik blancLo Sceicco bianco (1952, un échec commercial) et Les Vitelloni I vitelloni (1953). Ce dernier, grand succès, assure à Federico Fellini d’avoir carte blanche pour son prochain long-métrage, quand bien même les producteurs font la fine bouche devant le choix de Giulietta Masina, épouse du cinéaste, qu’il souhaite imposer pour tenir le rôle principal, là où les investisseurs (Carlo Ponti et Dino dDe Laurentiis) auraient largement préféré Sophia Loren ou Silvana Mangano. Le réalisateur a tenu bon, La Strada sera interprété par Anthony Quinn (qui la même année en Italie campera aussi le Hun Attila dans Attila, fléau de Dieu de Pietro Francisci) et donc Giulietta Masina. Point de barrière de la langue, la star américaine dira ses dialogues en anglais, tandis que sa partenaire verra ses répliques réduites au maximum, son époux privilégiant son visage et ses expressions dignes du cinéma muet. Résultat des courses, La Strada sera récompensé par le Lion d’argent à la Biennale de Venise, le Ruban d’argent de la meilleure réalisation, le Bodil du meilleur film européen, le: NYFCC Award du meilleur film étranger et pour couronner le tout, par l’Oscar du meilleur film étranger. Plus grand succès de son auteur dans nos contrées avec plus de 4,5 millions d’entrées (encore plus qu’en Italie où le film restera juste sous la barre des quatre millions), triomphe international, La Strada demeure sans doute le film le plus accessible de Federico Fellini, le plus universel, celui dont les personnages touchent le plus et bouleversent même à jamais.

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Test Blu-ray / Le Passage de Santa Fe, réalisé par William Witney

LE PASSAGE DE SANTA FE (Santa Fe Passage) réalisé par William Witney, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 18 septembre 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Slim Pickens, John Payne, Anthony Caruso, Faith Domergue, Rod Cameron, Irene Tedrow, George Keymas, Leo Gordon…

Scénario : Lillie Hayward, d’après une nouvelle de Heck Allen

Photographie : Bud Thackery

Musique : R. Dale Butts

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Sa réputation d’éclaireur mise à mal par les conséquences tragiques de la trahison du chef indien Satank, Kirby Randolph bénéficie d’une seconde chance offerte par Jess Griswold. Sur des centaines de kilomètres en territoire hostile, il accepte d’escorter avec son ami Sam Beekman un convoi de munitions et d’armes destinées à des insurgés mexicains. Si sa haine des Indiens s’estompe progressivement au contact d’Aurélie, une jolie métisse d’abord très méfiante à son égard, elle renait dès qu’apparaissent Satank et sa tribu. Leur confrontation est inévitable…

Au cours de notre périple cinématographique, nous avons déjà eu affaire au réalisateur William Witney (1915-2002), spécialiste du western et du film de cape et d’épée, bien connu des amateurs des histoires du Far West sur grand écran. Méconnu en France, il demeure encore une véritable institution outre-Atlantique, notamment pour ses trois collaborations avec le légendaire Audie Murphy (La Fureur des Apaches, Représailles en Arizona, 40 fusils manquent à l’appel), mais pas que. Le cinéaste a contribué à rendre le genre extrêmement populaire dans le monde, grâce à un savoir-faire exceptionnel derrière la caméra, une direction d’acteurs toujours remarquable, des tournages qui privilégiaient les décors naturels, un sens inouï du montage, rendant les affrontements, les cascades, les gunfights, les poursuites aussi passionnants qu’extrêmement efficaces. C’est une fois le cas pour Le Passage de Santa FeSanta Fe Passage, production de la Republic Pictures qui sort en cette belle année 1955 pour le western, qui voit aussi se succéder dans les salles L’Homme de la plaine et La Charge des Tuniques Bleues d’Anthony Mann, L’Homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor, Le Souffle de la violence de Rudolph Maté, Le Fleuve de la dernière chance de Jerry Hopper, À l’ombre des potences de Nicholas Ray, Le Bandit d’Edgar G. Ulmer et tellement d’autres. Le western est bel et bien toujours là et attire les plus grands metteurs en scène. Le Passage de Santa Fe peut se targuer d’avoir traversé 70 ans sans prendre de rides et le film de William Witney reste un très grand spectacle, qui condense action, émotion, humour en 90 minutes montre en main, en ne laissant aucun répit, tant aux personnages qu’aux spectateurs. Immanquable !

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Test Blu-ray / L’Héritier de la violence, réalisé par Ronny Yu

L’HÉRITIER DE LA VIOLENCE / LÉGITIME VENGEANCE (Legacy of Rage – Long zai jiang hu) réalisé par Ronny Yu, disponible en Blu-ray le 12 juillet 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Brandon Lee, Michael Wong, Regina Kent, Chan Wai-Man, Kirk Wong, Bolo Yeung, Shing Fui-On, Chung Lam…

Scénario : Raymond Fung & Clifton Ko

Photographie : Chan Hau-Ming

Musique : Richard Yuen

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Brandon mène une vie paisible entre ses deux emplois et sa fiancée May. Un jour, il est pris au piège par son ami dealer Michael qui le fait accuser de meurtre d’un policier corrompu. Après huit ans de prison ferme, Brandon en sort, bien déterminé à se venger après avoir appris la vérité.

L’Héritier de la violence, Le Soldat, ou bien encore Légitime vengeance et même Legacy of Rage en anglais, est le premier long-métrage interprété par Brandon Lee (1965-1993), ainsi que son seul et unique réalisé à Hong Kong. Le fils de Bruce Lee, né aux États-Unis, mais qui a grandi en Chine dans ses très jeunes années, où son père tournait Big Boss et La Fureur de vaincre, démarre d’abord sur les planches, puis prend des cours à l’académie Actors Studio du légendaire Lee Strasberg. L’aventure démarre en 1986, quand on lui propose le rôle principal de L’Héritier de la vengeance, mis en scène par Ronny Yu. Film d’action et d’arts martiaux, Legacy of Rage joue évidemment à fond la carte de la ressemblance entre Brandon Lee et son mythique paternel (décédé en 1973), au point de lui faire adopter plusieurs postures héritées de son géniteur, à l’instar du fameux doigt pointé vers son adversaire, destiné à le mettre en garde, ou l’incitant à le lui tirer pour faire une blague, c’est possible aussi. En l’état, L’Héritier de la violence est un pur produit de son époque, clipesque à souhait, qui annonce les montages hachés (ou à ch*er, c’est selon) de certains opus de Jean-Marie Poiré, furieusement kitsch, un divertissement honnête, qui anticipe aussi quelque part le génial Haute sécuritéLock Up de John Flynn avec Sylvester Stallone, avant de s’en donner à coeur joie dans une dernière partie bien explosive et pétaradante.

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Test Blu-ray / Chassés-croisés sur une lame de rasoir, réalisé par Maurizio Pradeaux

CHASSÉS-CROISÉS SUR UNE LAME DE RASOIR (Passi di danza su una lama di rasoio) réalisé par Maurizio Pradeaux, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Robert Hoffmann, Nieves Navarro, Jorge Martín, Anuska Borova, Serafino Profumo, Simón Andreu, Anna Liberati, Rosita Torosh…

Scénario : Alfonso Balcázar, Arpad DeRiso, Jorge Martín & Maurizio Pradeaux

Photographie : Jaime Deu Casas

Musique : Roberto Pregadio

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Alors que Kathy et ses parents, Suédois venus lui rendre visite à Rome, attendent l’arrivée d’Alberto Morosini, son fiancé, pour repartir à l’aéroport, celle-ci, guettant sa venue au moyen d’une longue-vue panoramique, est alors témoin du meurtre à l’arme blanche d’une jeune femme dans un appartement. De retour de l’aéroport, Kathy et Alberto se rendent au poste de police, où elle est interrogée par le commissaire Merughi. Peu de temps après, deux témoins potentiels qui se trouvaient non loin de la scène du crime, un vendeur de marrons et une femme de ménage, sont sauvagement assassinés. Kathy sera-t-elle la prochaine victime ?

Moui…mouarf…Chassés-croisés sur une lame de rasoirPassi di danza su una lama di rasoio, comme son titre vous l’a peut-être indiqué, ou bien encore Devil Blade pour sa sortie VHS hexagonale, est un giallo méconnu, sorti en 1973 et réalisé par un certain Maurizio Pradeaux (1931-2022), jusqu’à présent inconnu pour l’auteur de ces mots. Assistant de production, il passe derrière la caméra en 1966 avec Ramon le MexicainRamon il messicano, western avec Claudio Undari. Puis, le metteur en scène et scénariste va suivre les genres à succès du moment, entre le film de casse (Un casse pour des clous28 minuti per 3 milioni du dollari), le film de guerre (Les Léopards de Churchill I Leopardi di Churchill), la comédie (I Figli di Zanna Bianca), puis enfin le giallo. Chassés-croisés sur une lame de rasoir sort sur les écrans alors que la mode est déjà au poliziottesco. Folie meurtrière de Tonino Valerii, Toutes les couleurs du vice de Sergio Martino, Mais… qu’avez-vous fait à Solange ? de Massimo Dallamano, À la recherche du plaisir de Silvio Amadio, Qui l’a vue mourir ? d’Aldo Lado, La Longue Nuit de l’exorcisme de Lucio Fulci et quelques autres pointures sont sorties l’année précédente, mais le thriller horrifique arrive quelque peu en bout de course. Peu de choses distinguent l’opus de Maurizio Pradeaux du tout-venant, à part sans doute la participation de la magnifique Susan Scott aka Nieves Navarro (d’où une coproduction hispano-italienne), l’une des plus belles créatures du cinéma italien d’exploitation après Edwige Fenech. Tout y est, un tueur vêtu d’un grand manteau noir, la tête surmontée d’un chapeau, les mains glissées dans des gants, arme blanche au poing, tandis qu’une caméra subjective adopte son point de vue. Et les meurtres de se succéder. Pour quelle raison ? La résolution (forcément décevante) sera dévoilée dans les toutes dernières minutes. Pas déshonorant, mais franchement peu excitant, Passi di danza su una lama di rasoio demeure complètement anecdotique et s’oublie immédiatement après visionnage. Au suivant !

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Test Blu-ray / Lacenaire, réalisé par Francis Girod

LACENAIRE réalisé par Francis Girod, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2025 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Jean Poiret, Jacques Weber, François Périer, Geneviève Casile, Jean Davy, Jacques Duby, Paul Le Person, Maïwenn Le Besco…

Scénario : Francis Girod & Georges Conchon

Photographie : Bruno de Keyzer

Musique : Laurent Petitgirard

Durée : 2h06

Date de diffusion initiale : 1990

LE FILM

Dans sa prison, Lacenaire , condamné à mort, vit ses derniers jours en attendant la guillotine qu’il désire comme une forme de suicide spectaculaire et une immense gifle à l’ordre social. Il reçoit diverses visites – son ami intime et complice Avril, un phrénologue venu étudier le crâne d’un grand criminel, sa tendre maîtresse Ida, l’écrivain et journaliste Arago, le Préfet de police Allard, à qui il décide de conter ses tristes aventures et sa vision personnelle de la vie. Né dans une famille bourgeoise, il a souffert enfant du manque d’amour d’une mère qui préférait son frère. Il découvre peu à peu le chemin du mal comme voie vers le suicide par la guillotine. Parti du simple vol, c’est à l’armée qu’il franchit le pas du meurtre en se vengeant d’un tricheur. Il se fait envoyer en prison pour de petites escroqueries afin d’y recruter des hommes de main dont il serait le cerveau et s’y lie d’amitié avec Avril et le jeune, naïf et maladroit Baton, avec lesquels il monte des coups de plus grande envergure, dont le meurtre d’un receleur qu’ils dépouillent. Trahi par Avril, qui espérait ainsi un allégement de peine et qu’il entraînera dans sa chute, Lacenaire avoue sans difficulté ses crimes au Préfet Allard, fait de son procès une tribune et supplie le jury de le condamner à mort. En prison, il écrit ses mémoires. Il confie à Allard, avec qui il s’est lié d’une amitié fondée sur une estime réciproque, le soin de publier son ouvrage et de s’occuper de sa pupille Hermine, une orpheline qu’il a recueillie et élevée. Après l’exécution, Allard tient ses promesses, même si Arago empiète largement sur sa mission.

Quand il tourne Lacenaire, Daniel Auteuil est tout juste auréolé du César du meilleur acteur pour le diptyque Jean de Florette/Manon des sources de Claude Berri (qui resteront les deux plus grands succès de son illustre carrière), vient d’être encore nommé dans la même catégorie pour Quelques jours avec moi de Claude Sautet, connaît un beau score au box-office avec Romuald et Juliette de Coline Serreau et double Bruce Willis, qui lui-même prête sa voix au bébé (et même à un spermatozoïde avant cela) pour Allô maman, ici bébé. Mais en décembre 1990, c’est un revers pour le comédien, Lacenaire de Francis Girod n’attire guère les foules, ce qui n’est pas étonnant en cette période de fêtes, propice aux triomphes de Pretty Woman et La Petite sirène, sorti depuis déjà un bon mois, tandis que Maman, j’ai raté l’avion et Uranus font le plein, ainsi que Rocky 5, dans une moindre mesure par rapports aux précédents épisodes. Froid comme la glace, ce biopic du plus célèbre dandy criminel du 19e siècle ne franchira pas la barre des 300.000 spectateurs.

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Test Blu-ray / Psycho Beach Party, réalisé par Robert Lee King

PSYCHO BEACH PARTY réalisé par Robert Lee King, disponible en Blu-ray le 16 juillet 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lauren Ambrose, Thomas Gibson, Nicholas Brendon, Kimberley Davies, Matt Keeslar, Charles Busch, Beth Broderick, Danni Wheeler…

Scénario : Charles Busch, d’après sa pièce

Photographie : Arturo Smith

Musique : Ben Vaughn

Durée : 1h36

Année de sortie : 2000

LE FILM

Été 1962. Le drive-in est le lieu incontournable où les jeunes se donnent rendez-vous pour flirter… jusqu’à ce qu’un cadavre soit découvert, la première victime d’un tueur en série ! Florence « Chicklet » Forest est une jeune fille maladroite en quête de popularité et dont le rêve ultime est d’approcher la bande des surfeurs et leur leader le Grand Kanaka. Le problème, c’est que Chicklet, légèrement schizophrène, a plus de personnalités qu’une pizza pepperoni a de parts ; et lorsque ses nouveaux amis surfeurs se mettent à tomber comme des mouches, elle commence à sérieusement douter de son innocence.

Mais…mais…d’où sort ce truc ? Cet Objet Filmique Non Identifié ? Ce long-métrage réalisé par Robert Lee King, après un court-métrage (The Disco Years, 1991) et une participation à une œuvre collective (Boys Life: Three Stories of Love, Lust, and Liberation, 1994) est l’adaptation d’une pièce à succès, créée par Charles Busch off-Broadway en 1987, qui s’intitulait à l’origine Gidget goes Psychotic, en référence directe aux trois films Gidget interprétés par la légendaire Sandra Dee pour le premier opus, puis par Deborah Walley dans Gidget à Hawaï Gidget Goes Hawaiian et par Cindy Carol dans Gidget à Rome Gidget Goes to Rome, précurseur de la culture du surf aux États-Unis à la fin des années 1950. Lui-même comédien, Charles Busch s’était jadis octroyé le rôle de Chicklet dans sa création. Les années ayant passé, la maturité aussi, il devient Monica Stark dans Psycho Beach Party à l’aube des années 2000. Présenté au Festival de Sundance, ce film interdit aux moins de 16 ans (oui oui, on a bien du mal à le croire) joue avec les genres, s’apparente à un film des sixties, s’empare des codes du slasher remis au goût du jour par Scream de Wes Craven (qui lui aussi était interdit aux moins de 16 ans), tout en célébrant le genre camp, qui représente les films destinés aux jeunes, qui, le plus souvent, mettent en scène des personnages de l’âge du public visé dans des situations plus ou moins familières. En l’état, Psycho Beach Party est quasi-inclassable, emmène le spectateur là où il s’y attend le moins, fait sa place aux côtés de la filmographie de John Waters (Pink Flamingos, Polyester, Hairspray, Cry-Baby), avec une petite touche de James Signorelli, Stephan Elliott et Ken Russell. Le tout dans une bonne humeur on ne peut plus contagieuse. On en redemande !

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Test Blu-ray / La Maison du lac, réalisé par Mark Rydell

LA MAISON DU LAC (On Golden Pond) réalisé par Mark Rydell, disponible en DVD & Blu-ray depuis le 29 mai 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Katharine Hepburn, Henry Fonda, Jane Fonda, Doug McKeon, Dabney Coleman, William Lanteau, Christopher Rydell…

Scénario : Ernest Thompson, d’après sa pièce

Photographie : Billy Williams

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h49

Date de diffusion initiale: 1981

LE FILM

À l’automne de leur vie, Norman Thayer et sa femme Ethel s’installent comme chaque été depuis longtemps dans leur maison de vacances de Golden Pond, sur la rive d’un lac du New Hampshire. Cette année-là, leur fille Chelsea leur rend visite, accompagnée de son nouveau fiancé et de son fils, Billy, 13 ans. Les relations ne sont pas simples entre Chelsea et son père, un homme bourru qui défie la vieillesse en n’en faisant qu’à sa tête. Mais s’il se montre d’abord fidèle à lui-même, ronchon et irritable, face à Billy il va peu à peu s’attendrir.

La Maison du lac On Golden Pond est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme d’Ernest Thompson, ici scénariste de cette transposition que l’on doit au réalisateur américain Mark Rydell (né en 1929), qui recevra un Oscar pour son travail. Éclectique, le metteur en scène du méconnu Reivers (1969) avec Steve McQueen, des Cowboys (1972) avec John Wayne et Bruce Dern, des Farfelus à New York Harry and Walter go to New York (1976) avec James Caan, Elliott Gould et Michael Caine, sans oublier l’explosif The Rose (1979), porté par Bette Midler signe l’un de ses plus beaux films avec La Maison du lac. Si celui-ci est resté dans les mémoires, c’est aussi parce qu’il s’agit du dernier long-métrage de l’immense (par le talent, comme par la taille) d’Henry Fonda, qui devait être récompensé par l’Oscar du Meilleur acteur en 1982 (un an après avoir reçu l’Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière), quelques mois avant sa disparition, alors que la fameuse statuette était aussi convoitée par Warren Beatty, Burt Lancaster, Dudely Moore et Paul Newman. Les temps ont changé oui. Il est exceptionnel dans On Golden Pond, dans la peau d’un vieux grincheux âgé de bientôt 80 ans, qui arrive au dernier carrefour de son existence. Le comédien est par ailleurs magnifiquement épaulé par un autre monstre hollywoodien, Katharine Hepburn, bouleversante, elle aussi lauréate de l’Oscar de la Meilleure actrice pour ce film (le quatrième de son illustre carrière), également devenu culte pour avoir réuni, devant la caméra, comme en coulisses, Henry Fonda et sa fille Jane, aussi productrice. Vous avez dit œuvre testamentaire ?

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Test Blu-ray / L’Attaque des fourgons blindés, réalisé par Bruce Beresford

L’ATTAQUE DES FOURGONS BLINDÉS (Money Movers) réalisé par Bruce Beresford, disponible en Blu-ray le 30 juillet 2025 chez Badlands.

Acteurs : Terence Donovan, Tony Bonner, Ed Devereaux, Charles ‘Bud’ Tingwell, Candy Raymond, Jeanie Drynan, Bryan Brown, Alan Cassell…

Scénario : Bruce Beresford, d’après le roman de Devon Minchin

Photographie : Donald McAlpine

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un fourgon blindé des services de sécurité Darcy transportant le salaire de centaines d’employés est intercepté par des hommes armés. Ils s’emparent du butin, mais ils sont bientôt tous abattus par Dino, tueur à gages qui travaille pour le compte de Henderson, chef de gang.

Essentiellement connu pour Miss Daisy et son chauffeur Driving Miss Daisy (1989), drame au succès planétaire ayant récolté au passage quatre Oscars, dont ceux de la Meilleure actrice pour Jessica Tandy et du Meilleur film, le réalisateur australien Bruce Beresford (né en 1940) a pourtant eu une sacrée carrière avant ce hit. Il fait ses armes en 1972 derrière la caméra avec The Adventures of Barry McKenzie, comédie à succès qui entraîne immédiatement une suite, Barry McKenzie Holds His Own. Il continue son bonhomme de chemin, signe quasiment un film par an, est sélectionné au Festival de Berlin (pour Don’s Party), quand il décide de se lancer dans le polar, genre alors rare, pour ne pas dire inédit dans le cinéma australien. Adapté du roman éponyme de Devon Minchin, L’Attaque des fourgons blindésMoney Movers sera donc un film de casse, tiré de faits réels, quand bien même un panneau en introduction indique que les personnages dépeints sont fictifs et sans ressemblance avec toute personne existante. Une ambiguïté déjà amusante, d’autant plus que l’auteur du livre était lui-même le fondateur des Metropolitan Security Services en 1954, devenue l’une des plus grandes sociétés de sécurité privées du pays. L’Attaque des fourgons blindés est une sacrée découverte et prouvera aux détracteurs de Bruce Beresford qu’il est tout sauf un cinéaste pantouflard à l’image d’un Taylor Hackford. Deux avant l’exceptionnel Héros ou SalopardsBreaker Morant, le metteur en scène et scénariste se plaçait dans la droite lignée de Sam Peckinpah et de William Friedkin avec ce polar complètement dingue, prenant, immersif (on se croirait presque dans un documentaire, impression renforcée par l’utilisation de la caméra portée), incroyablement violent (le dernier acte est considéré à juste titre comme ce qui s’est fait de plus violent dans le cinéma australien des années 1970), magistralement réalisé et interprété par toute une ribambelle de comédiens venus de la petite lucarne. Complexe et dense, anxiogène et pessimiste, L’Attaque des fourgons blindés, qui ne sera distribué en France qu’en 1986, saura ravir les amateurs du genre et mérite amplement d’être réhabilité.

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Test DVD / Un monde merveilleux, réalisé par Giulio Callegari

UN MONDE MERVEILLEUX réalisé par Giulio Callegari, disponible en DVD le 16 septembre 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Blanche Gardin, Angélique Flaugère, Laly Mercier, Lucie Guien, Édouard Sulpice, Georgia Scalliet, Xavier Lacaille, Yanisse Kebbab, Jérémy Sanagheal…

Scénario : Giulio Callegari

Photographie : Aurélien Marra

Musique : William Serfass

Durée : 1h15

Année de sortie : 2025

LE FILM

Dans un futur proche où les humains dépendent des robots, une ancienne prof, remplacée par un robot, totalement réfractaire à la technologie, vivote avec sa fille grâce à des petites combines. Elle a un plan : kidnapper un robot dernier cri, T- O, pour le revendre en pièces détachées. Mais tout dérape. Flanquée de ce robot qui l’exaspère, elle s’embarque dans une course-poursuite pour retrouver sa fille et prouver qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde.

Le genre est suffisamment rare en France pour qu’on se penche sur Un monde merveilleux, premier long-métrage de Giulio Callegari, jusqu’à présent scénariste (Selfie, Validé, Terminal). Pour un coup d’essai, c’est une belle réussite, par ailleurs saluée à travers de nombreux festivals internationaux, de Hong Kong à Saint-Jean-de-Luz, en passant par Singapour et Mâcon, jusqu’aux États-Unis. Le nouveau réalisateur retrouve Blanche Gardin, présente à l’affiche de Selfie et la plonge dans un futur « un peu trop proche », où les robots ont pris place dans la vie quotidienne des êtres humains. Du moins dans certains pays. C’est le cas de la France, où on les trouve partout. Mais certains ont encore beaucoup de mal à cohabiter avec ces êtres de métal et d’électronique, d’autant plus que l’intelligence artificielle a fait des bonds de géant en peu de temps. C’est le cas de Max. Un jour, celle-ci et sa fille Paula, déguisée en garçon, entrent dans une maison de repos, s’annonçant sous une fausse identité, où elles prétendent rendre visite à un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Elles réussissent en fait à dérober un robot assistant, programmé sur la fonction médicale, en le déguisant avec un manteau et l’embarquant sur un fauteuil roulant. Mais une fois chez un revendeur, celui-ci refuse de le leur acheter, car il s’agit d’un vieux modèle, le T-0 (Théo), alors que la dernière génération est au T-5. Elles doivent alors garder Théo avec elles, décidant de l’embarquer dans leurs petits larcins, ce qui ne va pas aller sans poser de problèmes. Petit film de science-fiction dont l’intrigue se trouve resserrée sur 70 minutes (on ne va pas se plaindre), Un monde merveilleux pâtit sans doute d’un flagrant manque de moyens, mais regorge d’idées on ne peut plus sympathiques et pertinentes et s’avère au final une fable contemporaine ambitieuse, qui a des choses à dire, qui le fait bien et qui divertit tout en même temps. Un coup de coeur.

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