Test Blu-ray / Follow_Dead, réalisé par John McPhail

FOLLOW_DEAD (Dear David) réalisé par John McPhail, disponible en DVD & Blu-ray le 12 avril 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Justin Long, Andrea Bang, Augustus Prew, Rachel Wilson, Sarah Swire, René Escobar Jr., Rachel Risen, Aviva Mongillo…

Scénario : Evan Turner & Mike Van Waes, d’après une histoire originale d’Adam Ellis

Photographie : Stephen Chandler Whitehead

Musique : Tommy Reilly & Roddy Hart

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Après qu’Adam a répondu de façon agressive à des trolls d’Internet, un mystérieux profil intitulé Dear_David « follow » ses réseaux sociaux. Dès lors, il commence à ressentir une présence maléfique dans son propre appartement. Après une série d’évènements de plus en plus terrifiants, Adam est persuadé qu’il est hanté par le fantôme d’un jeune garçon prénommé David. Que veut David ? Et jusqu’où ira-t-il ?

C’est dommage, le synopsis était sympathique et donnait envie de donner une chance à Follow_dead, aka Dear David en version originale, énième film d’épouvante, qui semblait se distinguer du tout-venant. À l’origine, tout est parti d’un tweet posté par un dénommé Adam Ellis, dessinateur-illustrateur new-yorkais de son état, qui mentionnait sur X le fait que son appartement était hanté par le fantôme d’un enfant décédé, au crâne fracassé, qui cherchait visiblement à le tuer. Au fil de ses messages, ses followers augmentant drastiquement, Adam Ellis donnait plus de détails quant au combat qu’il commençait à mener contre cette manifestation surnaturelle, photos et vidéos à l’appui. Un opus « adapté d’une histoire vraie » donc (lol comme disent les jeunes qui commencent à ne plus l’être), qui a tapé dans l’oeil de certains producteurs (ceux de The Doorman, pas vraiment un gage de qualité, de Godzilla vs Kong, de Ça : chapitre 2), qui ont pris au pied de la lettre toute cette histoire abracadabrantesque comme disait le grand Jacques. Seulement voilà, c’est la cata. Si l’ensemble part plutôt bien avec une intro prometteuse, Follow_Dead s’enlise rapidement, empile les lieux communs, les clichés, les effets attendus où rien ne fonctionne du début à la fin…

John McPhail. Certains se souviennent peut-être d’Anna et l’Apocalypse, son second long-métrage sorti en 2017, où durant la fin du monde marquée par l’irruption de zombies, Anna et ses amis devaient se battre et surtout chanter pour survivre. Avec Follow_Dead, le réalisateur tente de faire ce qu’il peut pour « mettre en images » le scénario anémique d’Evan Turner et Mike Van Waes (auteur de la prochaine version live de Lilo et Stitch), qui à la base ne reposait déjà sur pas grand-chose (des messages postés sur X donc), comme si le tout avait été balancé dans un programme d’intelligence artificielle. Les acteurs font le boulot on va dire, surtout la tête d’affiche, Augustus Prew, croisé dans Le Secret de Charlie avec Zac Efron, ou les séries Prison Break et The Borgias, suffisamment charismatique pour qu’on parvienne à aller jusqu’au bout malgré tout. Le reste du casting est somme toute plus anecdotique, on y croise Justin Long, qu’on avait oublié depuis longtemps, la mignonne Rachel Wilson (Come Play) et tout un tas d’actrices canadiennes ravissantes (pléonasme), qui n’ont certes rien à défendre, mais qui le font honorablement.

On pourrait peut-être défendre le soin apporté à la photographie signée Stephen Chandler Whitehead, habituellement cantonné à des téléfilms de Noël, mais franchement ce serait une perte de temps, car Follow_Dead, thriller horrifique neurasthénique, s’évapore immédiatement de notre esprit dès l’arrivée du générique de fin. Et ce n’est pas le dernier acte, immensément ridicule, éculé, peu aidé par un montage aux pâquerettes qui sauve les meubles pour ne serait-ce laisser un infime souvenir après la projection. Tout est bon à prendre dans le monde du cinéma, mais il aurait été étonnant que dans ce cas, de simples tweets donnent naissance à un bon film quand bien même celui-ci aborde la solitude dans les grandes villes des êtres ultra-connectés.

Si le récit d’Adam Ellis a tenu en haleine des milliers de lecteurs (qui attendaient sûrement qu’il passe de vie à trépas dans sa confrontation avec le fantôme), ses aventures – sans âme, sans point de vue, sans chair ni intérêt – sur le grand écran risquent de laisser pas mal de spectateurs sur le bas côté au fil de ces longues 90 minutes marquées par des effets visuels has-been qui rappellent l’immonde Demonic de Neill Blomkamp et des emprunts éhontés au superbe HypnoseStir of Echoes de David Koepp. On attend désormais l’adaptation des tweets d’hommes politiques comme ceux de Sarkozy (« Je souhaite qu’il n’y ait pas d’aménagement de peine pour les peines supérieures à 6 mois »), de Fillon (« Pas d’autorité de l’État sans honnêteté ! Le pouvoir doit être exemplaire pour être vraiment légitime »), Marion Maréchal-Le Pen (« Macron, Mélenchon, Hamon, Fillon… décidément un « on » ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on le reconnaît ! »), ce n’est pas ce qui manque. Au suivant !

LE BLU-RAY

Complètement passé inaperçu dans les salles françaises en décembre dernier avec à peine 100.000 entrées au compteur, Follow_Dead arrive dans la besace de Metropolitan Vidéo. Visuel efficace, tout comme le menu principal, très légèrement animé et musical, mais qui va droit au but.

Aucun supplément…ah si, des bandes-annonces, mais c’est tout…

L’Image et le son

Comme à son habitude, Metropolitan livre un master HD soigné, pour ne pas dire superbe, de Follow_Dead, qui instaure de belles conditions pour essayer de se plonger dans le film. Le cadre et les contrastes sont ciselés, les détails abondent, la colorimétrie est habilement restituée avec un piqué aiguisé et des noirs denses. La copie respecte toutes les volontés artistiques du directeur de la photographie Stephen Chandler Whitehead, le relief est omniprésent et l’encodage AVC solide comme un roc.

Que votre choix se soit porté sur la version française ou la version originale DTS-HD Master Audio 5.1., le confort acoustique est total et la piste anglaise l’emporte du point de vue homogénéité des voix et des effets annexes. Le pouvoir immersif des deux mixages est fort plaisant. Toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution, les effets sont souvent percutants. La balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les séquences du film les plus agitées, tandis que les dialogues et commentaires restent fluides et solides. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / LionsGate / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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