Test Blu-ray / Confidences sur l’oreiller, réalisé par Michael Gordon

CONFIDENCES SUR L’OREILLER (Pillow Talk) réalisé par Michael Gordon, disponible en DVD + Blu-ray uniquement dans le coffret La Trilogie Romantique depuis le 20 avril 2021, à l’unité en DVD et en Blu-ray le 6 juillet 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Rock Hudson, Doris Day, Tony Randall, Thelma Ritter, Nick Adams, Julia Meade, Allen Jenkins, Marcel Dalio, Hayden Rorke, Lee Patrick…

Scénario : Dtanley Shapiro et Maurice Richlin, d’après une histoire de Russell Rouse et Clarence Greene

Photographie : Arthur E. Arling

Musique : Frank de Vol

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1961

LE FILM

Un homme et une femme partagent une ligne téléphonique tout en se méprisant. Un beau jour, l’homme décide de s’amuser un peu en maquillant sa voix pour séduire la jeune femme.

Michael Gordon (1909-1993) débute sa carrière de réalisateur dans les années 1940 avec des films noirs, des polars et des drames. En 1950, il atteint le succès en proposant une adaptation de la pièce d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac et s’essaye l’année suivante au western avec L’Énigme du lac Noir – The Secret of Convict Lake. En 1959, il trouve son style en réalisant pour la première fois une comédie romantique intitulée Confidences sur l’oreillerPillow Talk réunissant Rock Hudson et Doris Day. Ce film est un tel succès que deux autres suivront devenant une Trilogie Romantique : Un pyjama pour deux – Lover Come Back (1961) et Ne m’envoyez pas de fleurs – Send Me No Flowers (1964). Par la suite, Michael Gordon ne réalise pratiquement que des comédies avec, pour certaines, de la romance.

Confidences sur l’oreiller commence par un générique aussi original que coloré, donnant le ton du long-métrage. Sur une chanson rock, une femme et un homme, chacun dans leur lit, se lancent des oreillers pendant que les noms défilent. Nous découvrons ensuite rapidement les deux personnages principaux. Tout d’abord, Jan Morrow, une carriériste qui se consacre pleinement à son métier de décoratrice et qui a fait le choix d’être célibataire. Son indépendance et sa liberté montrent l’image d’une femme moderne et en avance sur son temps. Puis, Brad Allen, un compositeur à succès qui passe ses journées à séduire de nombreuses femmes. C’est un homme instable sentimentalement.

L’élément perturbateur de ce film est une belle trouvaille. Ces deux personnages partagent la même ligne téléphonique. Jan est exaspérée par Brad qui monopolise le téléphone pour charmer ses conquêtes en chantant et en jouant du piano. Jan et Brad ne se sont jamais rencontrés et se disputent par ce moyen de communication. Un soir, ils se retrouvent par hasard tous les deux dans la même boîte de nuit. Brad reconnaît la voix et entend le nom de Jan. Face à sa beauté, il tombe immédiatement sous le charme. Il décide de cacher sa véritable identité et de séduire Jan.

Ce n’est pas un hasard si ce film a reçu l’Oscar du meilleur scénario original en 1960. L’histoire est bien ficelée et avec un rythme qui n’a pas vieilli. Les retournements de situations sont maîtrisés, accompagnés par des transitions originales. Le film offre une bonne dose de romantisme avec par exemple, cette scène sur un canapé, où le couple s’embrasse au coin du feu après une réplique romanesque. Il comporte également une grande partie comique avec cette intrigue amoureuse peu ordinaire. Leur union est basé sur un mensonge, ce qui donne des situations cocasses. Le personnage masculin ne sait plus comment se sortir de cette imposture. De temps en temps, le film frôle la comédie musicale. Une scène avec Doris Day et Rock Hudson qui chantent « Roly Poly » dans un bar est particulièrement savoureuse. L’histoire était aussi moderne à son époque, car il abordait le sujet de la sexualité au cinéma sans pour autant entrer dans la vulgarité.

La réalisation de Michael Gordon est soignée. Les plans en split-screen sont bien travaillés. Lorsqu’il y a trois personnages qui se parlent simultanément au téléphone, le plan est coupé en trois. L’un est très intéressant, lorsque Jan et Brad se téléphonent alors qu’ils sont dans leur bain, nous pouvons les voir face-à-face comme s’il s’agissait d’un miroir. Les décors et les costumes sont sublimes, c’est un film esthétiquement beau à regarder.

Rock Hudson et Doris Day sont réunis pour la première fois dans un long-métrage. Leur complicité se ressent à travers l’écran. Ils sont tous les deux extrêmement séduisants. Ce couple de cinéma fonctionne si bien qu’il charme tous les spectateurs. Ils arrivent à être à la fois amusants et fascinants. Les seconds rôles sont bien écrits. Il y a par exemple Jonathan, joué par Tony Randall, qui a un physique et une personnalité à l’opposé du personnage de Rock Hudson et qui tente, en vain, de séduire Jan. Nous retrouvons également Thelma Ritter, célèbre pour avoir joué dans Fenêtres sur cour – Rear Window d’Alfred Hitchcock, qui joue ici le rôle désopilant d’une vieille dame qui arrive chez Jan tous les matins avec une gueule de bois épouvantable. Notons également la présence de l’acteur français Marcel Dalio.

Confidences sur l’oreiller est un classique de la comédie romantique à découvrir et à redécouvrir pour le plaisir de voir Rock Hudson et Doris Day dans un film drôle et touchant. Il a sans doute beaucoup inspiré les longs-métrages de ce genre qui sont nés par la suite.

LE BLU-RAY

Les DVD et Blu-ray du film Confidences sur l’oreiller sont disponibles chez Elephant Films dans une édition comportant également Un pyjama pour deux et N’envoyez pas de fleurs. Le visuel de la jaquette est coloré, correspondant à l’image du film, avec Rock Hudson et Doris Day sur un fond vert. Le menu, également coloré, est fixe et la bande originale est présente en fond sonore. A noter que chaque film de ce coffret trilogie sera disponible à l’unité le 6 juillet 2021.

Les bonus comportent une courte présentation de l’édition en DVD/Blu-ray de la Trilogie Romantique par le journaliste Jean-Pierre Dionnet (1′), visible avant le lancement du menu.

Le deuxième supplément est une présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (5′). Ce dernier donne les informations principales du long-métrage : son grand succès et sa récompense à la cérémonie des Oscar. Il revient ensuite sur la carrière des acteurs, des scénaristes, du réalisateur et du directeur de la photographie. Il explique l’intrigue principale et analyse certaines séquences. Il n’oublie pas de mettre en avant les qualités de ce film, dont la réalisation, avec un enthousiasme qui montre toute la tendresse qu’il lui porte. Jean-Pierre Dionnet apporte certains détails qui auraient pu échapper aux spectateurs donnant un second regard sur ce film dont le projet a failli ne jamais voir le jour.

Dans le troisième supplément intitulé « Les films de Doris Day et Rock Hudson » (5′), disponible en version originale sous-titrée français, des critiques et auteurs américains expliquent pourquoi ce couple de cinéma a fasciné les spectateurs. Ils reviennent sur leurs parcours et leurs qualités. La beauté de Rock Hudson et de Doris Day ainsi que leur complicité qui se ressent à travers l’écran ont contribué au succès des films. Les critiques ajoutent quelques anecdotes sur leur collaboration.

Dans le quatrième supplément intitulé « Au lit pour des confidences sur l’oreiller » (22′), en version originale sous-titrée français, les mêmes intervenants que le bonus précédent proposent un historique de la comédie romantique au cinéma. Pour eux, ce film aborde de façon à la fois osée et timide la sexualité, à la veille de mai 68. Ils mettent en avant les qualités du films dont le duo Rock Hudson/Doris Day. Ils analysent l’image qu’avaient les spectateurs des deux acteurs principaux ainsi que leurs carrières. Le personnage de Doris Day montre une image de la femme qui reflète la société de l’époque. Ils reviennent sur les sous-entendus du film en parallèle avec la sexualité cachée de Rock Hudson. Ils parlent enfin des acteurs secondaires et du succès du long-métrage.

Un livret intitulé « Rock Hudson et Doris Day – La trilogie romantique suivi de Pour Doris Day : un portrait » écrit par Denis Rosanno est disponible dans le coffret. A travers ces 70 pages, vous retrouverez des anecdotes sur la réalisation des trois longs-métrages ainsi qu’un portrait détaillé sur l’actrice Doris Day. Des photos et des affiches accompagnent le texte.

L’interactivité se clôt avec les bandes annonces non restaurées et en VOSTFR des films N’envoyez pas de fleurs, Confidences sur l’oreiller, Étranges compagnons de lit, Le Sport favori de l’homme, Le Rendez-vous de septembre et Un pyjama pour deux.

L’image et le son

Pour la première fois édité en Blu-ray, Confidences sur l’oreiller a été restauré dans un master en haute-définition. Toutes les poussières ont été effacées, offrant aux spectateurs un visionnage agréable. Dans quelques scènes, le travail sur le piqué aurait pu être plus poussé. Les couleurs ont retrouvé leur éclat. Ce master a redonné à la photographie une nouvelle jeunesse. Le film a été tourné en Cinémascope et le format est respecté.

Le son est en DTS-HD 2.0 pour la version originale et la version française. La piste anglaise est meilleure avec une musique et des voix plus intenses. Cependant, certains bruits d’ambiance sont plus agréables dans la piste française qui comporte un doublage clair. Des sous-titres en français non imposés sont disponibles sous deux versions, l’une avec l’intégralité des dialogues et l’autre traduisant exclusivement les mots en anglais visibles à l’écran et les paroles des chansons.

Crédits images : © Elephant Films / Universal Pictures / Critique du film et chronique du Blu-ray réalisées par Jérémy Joly / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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