Test 4K UHD / La Règle du jeu, réalisé par Jean Renoir

LA RÈGLE DU JEU réalisé par Jean Renoir, disponible en Édition collector – 4K Ultra HD + Blu-ray + Blu-ray bonus + Livre depuis le 4 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Roland Toutain, Nora Gregor, Marcel Dalio, Jean Renoir, Paulette Dubost, Mila Parély, Julien Carette, Gaston Modot…

Scénario : Jean Renoir & Carl Koch

Photographie : Jean Bachelet

Musique : Joseph Kosma

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1939

LE FILM

En 1939, à Paris et en Sologne, un aviateur amoureux d’une femme du monde, ne respecte pas la règle du jeu qui consiste à sauver les apparences dans une société où maîtres et domestiques ont la même nature, de chaque côté de la barrière des classes.

Incompris lors de sa sortie en 1939, La Règle du jeu de Jean Renoir, son 24e long-métrage, est aujourd’hui considéré comme l’un des films les plus importants de l’histoire du cinéma. Encensé par tous les réalisateurs du monde entier, Bertrand Tavernier, Peter Bogdanovich, Alain Resnais, Robert Altman, Olivier Assayas, mais aussi en particulier par François Truffaut qui lui vouait un véritable culte (« le crédo des cinéphiles de sa génération » disait-il), le chef d’oeuvre de Jean Renoir, le plus grand « drame fantaisiste » de tous les temps ne peut laisser indifférent et s’avère une étape indispensable pour tous les cinéphiles du monde entier. Dense, passionnant, remarquablement mis en scène et interprété par toute une ribambelle d’extraordinaires comédiens qui campent TOUS le rôle principal, La Règle du jeu est un film exceptionnel (dont Jean Renoir lui-même dans la peau d’Octave), magistralement photographié par Jean Bachelet (Nous, les gosses), qui comme la plupart des films de Jacques Tati est encore de nos jours passionnant à analyser, tant sur le fond que sur la forme.

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Test 4K UHD / 1984, réalisé par Michael Radford

1984 (Nineteen Eighty-Four) réalisé par Michael Radford, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray + Livret depuis le 18 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : John Hurt, Richard Burton, Suzanna Hamilton, Cyril Cusack, Gregor Fisher, James Walker, Andrew Wilde, David Trevena…

Scénario : Michael Radford, d’après le roman de George Orwell

Photographie : Roger Deakins

Musique : Dominic Muldowney & Eurythmics

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Manipulant et contrôlant les moindres détails de la vie de ses sujets, Big Brother est le chef spirituel d’Oceania, l’un des trois États dont la capitale est Londres. Le bureaucrate Winston Smith travaille dans l’un des départements. Mais un jour il tombe amoureux de Julia, ce qui est un crime. Tous les deux vont tenter de s’échapper, mais dans ce monde cauchemardesque divisé en trois, tout être qui se révolte est brisé.

Dans toute bibliothèque normalement constituée trône habituellement un roman, 1984 écrit par George Orwell (1903-1950), dystopie publiée en le 8 juin 1949, sans doute l’un des livres les plus commentés et analysés de tous les temps. Nul besoin de disséquer cet ouvrage, d’ailleurs, nous n’aurons pas l’outrecuidance de contredire ou de seulement affirmer que nous sommes d’accord avec les théories d’un tel ou un autre. Nous nous focaliserons ici sur l’adaptation cinématographique la plus célèbre du roman, à savoir celle réalisée par Michael Radford en…1984. Avant cette transposition, 1984 aura déjà inspiré la petite lucarne et ce dès 1954 avec un téléfilm signé Rudolph Cartier, qui fit scandale outre-Manche par sa radicalité. Deux ans plus tard, c’est sur le grand écran que 1984 fait son apparition dans le film cette fois encore éponyme mis en scène par Michael Anderson (Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Le Secret du rapport Quiller, L’Âge de cristal, Orca), dans lequel on reconnaît Michael Redgrave et Donald Pleasence. D’autres moutures plus tard et nous voilà revenus à celle qui nous intéresse aujourd’hui. Michael Radford s’empare du livre de George Orwell et s’approprie seul le propos dense de l’écrivain, pour livrer son point de vue, sa vision, son interprétation. Et le résultat est magistral du début à la fin, immersif, anxiogène, inoubliable, sur le plan formel, ainsi que par l’interprétation virtuose de John Hurt, qui dans la peau de Winston Smith, signe l’une de ses plus grandes prestations. L’épilogue de 1984 version Radford, est de ceux qu’on n’oublie pas.

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Test 4K UHD / Vol à haut risque, réalisé par Mel Gibson

VOL À HAUT RISQUE (Flight Risk) réalisé par Mel Gibson, disponible en DVD, Blu-ray, 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité et 4K UHD chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace, Leah Remini, Maaz Ali, Monib Abhat, Paul Ben-Victor, Eilise Patton…

Scénario : Jared Rosenberg

Photographie : Johnny Durango

Musique : Antonio Pinto

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

L’US Marshal Madelyn Harris est chargée d’escorter Winston, criminel et informateur, jusqu’à New York pour qu’il y témoigne contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage dans un petit avion volant au-dessus de l’Alaska, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend être mais bel et bien un tueur à gages psychotique et sans limite.

Pour son sixième long-métrage comme réalisateur, Mel Gibson retrouve comme qui dirait « l’intimité » de son premier, L’Homme sans visageThe Man Without a Face, dans le sens où Vol à haut risqueFlight Risk ne saurait concourir dans la même catégorie que Braveheart, La Passion du ChristThe Passion of the Christ, Apocalypto et Tu ne tueras point Hacksaw Ridge. Presque dix ans après le grand succès rencontré par ce dernier (160 millions de dollars de recette, pour 40 millions de budget), l’ami Mel (oui oui, on l’aime toujours nous) revient par la petite porte, avec une production de 25 millions, un thriller qui fleure bon ce doux parfum des années 1990, tourné dans un décor quasi-unique (la carlingue d’un avion, un Cessna Grand Caravan pour être précis), pendant trois semaines seulement, avec une poignée de comédiens. Et ça marche ! Si le box-office a fait grise mine avec à peine 50 millions de billets verts dans la caisse, Vol à haut risque est un divertissement ô combien jouissif, immersif, nawak, jubilatoire, prenant, un spectacle du samedi soir assumé du début à la fin, qui montre une fois de plus le retour en grâce de la série B.

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Test 4K UHD / La Nuit de l’épouvantail – Les Fleurs de sang, réalisé par Frank De Felitta

LA NUIT DE L’ÉPOUVANTAIL – LES FLEURS DE SANG (Dark Night of the Scarecrow) réalisé par Frank De Felitta, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD depuis le 29 mai 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Charles Durning, Robert F. Lyons, Claude Earl Jones, Lane Smith, Tonya Crowe, Larry Drake, Jocelyn Brando, Tom Taylor…

Scénario : J.D. Feigelson

Photographie : Vincent A. Martinelli

Musique : Glenn Paxton

Durée : 1h37

Date de diffusion initiale: 1981

LE TÉLÉFILM

Bien qu’affligé d’un retard mental, Bubba Ritter est le plus gentil, le plus adorable des hommes. Lorsque son amie, la toute jeune Marylee, se fait attaquer par un chien de garde, il passe pour être le coupable de l’agression aux yeux d’Otis Hazelrigg, un postier jaloux et revanchard. Accompagné de trois complices, Otis tue Bubba et abandonne son cadavre dans le déguisement d’un épouvantail. Acquittés faute de preuves, les quatre tueurs sont relâchés et se croient sauvés. Erreur, car, avant de partir pour l’au-delà, l’âme de leur victime entend bien leur infliger le châtiment qu’ils méritent…

C’est l’histoire d’un téléfilm devenu culte auprès de millions de téléspectateurs à travers le monde. Il s’agit de La Nuit de l’épouvantail, aka Dark Night of the Scarecrow, aussi connu en France sous le titre Les Fleurs de sang, écrit par J.D. Feigelson. Ce dernier, qui imaginait tout d’abord son projet pour le cinéma, parvient à trouver un accord avec la chaîne CBS, sans retoucher (ou presque) à son scénario, qui restera son ouvrage le plus célèbre de sa carrière. À la mise en scène, on retrouve étonnamment Frank De Felitta, habituellement romancier et scénariste (La Bataille pour Anzio d’Edward Dmytryk), lui-même plusieurs fois adapté sur le grand écran (L’Emprise de Sidney J. Furie, Audrey Rose de Robert Wise), qui s’empare habilement de cette histoire et instaure une tension du début à la fin, aidé aussi en cela par la musique entêtante de Glenn Paxton. Remarquablement interprété, La Nuit de l’épouvantail vieillit très bien, se regarde comme on lit un bon roman de Stephen King (auquel on pense très souvent), qui détonne alors au milieu du slasher omniprésent (1981 voit s’enchaîner Halloween 2, la première suite de Vendredi 13, Meurtres à la St-Valentin, Carnage, Happy Birthday to Me…), en privilégiant la terreur psychologique, plutôt que les effusions d’hémoglobine, ici totalement absentes. Le résultat est là, La Nuit de l’épouvantail est incontestablement un chef d’oeuvre du petit écran.

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Test 4K UHD / Innocents (The Dreamers), réalisé par Bernardo Bertolucci

INNOCENTS (The Dreamers) réalisé par Bernardo Bertolucci, disponible en DVD, Blu-ray et Édition collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Michael Pitt, Eva Green, Louis Garrel, Robin Renucci, Anna Chancellor, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Pierre Léaud, Florian Cadiou…

Scénario : Bernardo Bertolucci & Gilbert Adair, d’après le roman de Gilbert Adair

Photographie : Fabio Cianchetti

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 2003

LE FILM

Mai 1968, à Paris. La révolte étudiante gronde, les manifestations se multiplient. Isabelle et son frère Théo, restés seuls dans la capitale pendant les vacances de leurs parents, invitent chez eux Matthew, un étudiant américain qu’ils ont rencontré à la Cinémathèque où ils passent le plus clair de leur temps. Dans cet appartement, ils rejouent les scènes de leurs films préférés, cherchent à se découvrir en se livrant à des jeux sensuels de plus en plus troubles.

La soixantaine venue, Bernardo Bertolucci (1941-2018) revient comme qui dirait à sa jeunesse, à ses premières armes, aux débuts de sa cinéphilie, à sa découverte de la capitale française. En effet, Les Innocents ou The Dreamers en version originale, est l’adaptation – libre – du roman de Gilbert Adair, The Holy Innocents, publié en 1988, inspiré des Enfants terribles de Jean Cocteau (19299), une histoire d’obsession sexuelle sur fond des émeutes de Paris de mai 1968, à travers laquelle le cinéaste a perçu moult éléments qui renvoyaient à sa propre histoire. Avec l’aide de l’écrivain lui-même, Bernardo Bertolucci s’approprie le récit original et y place ses propres obsessions, ses fantasmes, ses souvenirs. Rétrospectivement, Innocents sera l’avant-dernier long-métrage du cinéaste, qui ne reviendra derrière la caméra qu’en 2012 avec Moi et toiIo et te. Et tout Bertolucci se retrouve dans The Dreamers, la fougue de la jeunesse, la crudité des scènes de sexe, l’engagement (ou pas) politique, l’amour du septième art, un film somme de la part de celui qui a signé quelques-uns des plus beaux films du cinéma italien (pour ne pas dire mondial), Le Conformiste, Le Dernier tango à Paris, 1900, Le Dernier Empereur, Little Buddha, pour ne citer que ceux-ci. Innocents est tout sauf une œuvre banale dans cette immense filmographie, un huis clos, une introspection, un bilan. C’est un aboutissement, un dernier round. Et c’est pour cela que The Dreamers est bouleversant à plus d’un titre.

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Test 4K UHD / Quand faut y aller, faut y aller, réalisé par Enzo Barboni

QUAND FAUT Y ALLER, FAUT Y ALLER (Nati con la camicia) réalisé par Enzo Barboni, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 29 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Faith Minton, Riccardo Pizzuti, Dan Rambo…

Scénario : Marco Barboni

Photographie : Ben McDermott

Musique : Franco Micalizzi

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1983

LE FILM

Dans un bar, Doug O’Riordan, un ancien détenu, rencontre Rosco Frazer, un aventurier qui traverse les États-Unis en patins à roulettes. Là, Rosco reconnaît le camionneur qui avait failli l’écraser quelques heures plus tôt. Les deux hommes en viennent aux mains. Ayant échappé aux policiers qui les ont pris pour des voleurs de camions, Doug et Rosco embarquent sur un vol à destination de Miami en usurpant l’identité de deux passagers. Ils ne savent pas que les passagers en question sont deux agents de la CIA.

Si le résultat au box-office de Salut l’ami, adieu le trésor ! Chi trova un amico, trova un tesoro était décevant pour le tandem Terence Hill et Bud Spencer, la chute sera encore plus brutale pour Quand faut y aller, faut y aller Nati con la camicia, qui sort en 1983. Alors que les salles sont prises d’assaut par les spectateurs friands de découvrir Le Retour du Jedi, Flashdance, Tootsie, Rocky 3 : L’Oeil du tigre, Rambo, Octopussy, Jamais plus jamais, les trublions du cinéma italien se retrouvent pour la quatorzième fois devant la caméra et pour la quatrième fois devant celle d’Enzo Barboni (sous son pseudonyme E.B. Clucher). Si les entrées en France (1,7 million de spectateurs, ce qui n’est pas rien) demeurent à peu près identiques à celles de Salut l’ami, adieu le trésor !, celles-ci s’écroulent subitement en Allemagne, où les deux comédiens étaient jusqu’à présent en état de grâce (peut-être en raison des originales germaniques de Terence Hill), et évidemment en Italie où le film n’apparaît même pas dans le top 50 de l’année. Certes, cet opus n’est pas celui auquel on pense en premier quand on évoque Hill&Spencer et quand bien même le scénario patine souvent ici et là, celui-ci possède encore beaucoup de grands moments de franche rigolade. Alors que Sean Connery (moumouté) reprenait la pétoire de l’agent secret au service de sa Majesté et que Roger Moore se grimait en clown pour désamorcer une bombe, les amis Bud et Terence s’amusent également de leur côté à jouer les espions, toujours en toute décontraction. Malgré ses évidentes faiblesses, Nati con la camicia reste un bon moment pour les aficionados.

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Test 4K UHD / Salut l’ami, adieu le trésor!, réalisé par Sergio Corbucci

SALUT L’AMI, ADIEU LE TRÉSOR (Chi trova un amico, trova un tesoro) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 9 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, John Fujioka, Louise Bennett, Salvatore Borghese, Kainowa Lauritzen, Mirna Seya, Terry Moni Mapuana…

Scénario : Mario Amendola & Sergio Corbucci

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : La Bionda

Durée : 1h46

Date de sortie initiale: 1981

LE FILM

Alan a trouvé une carte indiquant l’emplacement d’un véritable trésor : le butin de l’armée japonaise caché dans une île du Pacifique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Poursuivi par une horde de gangsters, il se réfugie dans le bateau de Charlie, qui ne tarde pas à devenir son compagnon d’infortune. Au milieu des vahinés, des soldats et des pirates, les deux compères ne sont pas au bout de leurs surprises…

C’est à partir de Salut l’ami, adieu le trésor !Chi trova un amico trova un tesoro, que les résultats au box-office de Terence Hill et Bud Spencer vont aller en déclinant. Et malgré la réussite, la chute est particulièrement brutale. Habitués à voir leurs films apparaître dans le top 10 en Italie, cet opus arrive à la 28è place en 1981. Deux ans auparavant, Cul et chemise – Io sto con gli ippopotami avait pourtant connu un plus grand succès que Pair et impariPari e dispari, mais Salut l’ami, adieu le trésor ! réalise trois millions d’entrées de moins. Après avoir vu leurs personnages « adaptés » dans le monde contemporain avec Deux super-flics I due superpiedi quasi piatti d’Enzo Barboni, Terence Hill et Bud Spencer collaborent avec Sergio Corbucci, qui les emmène plus loin dans le côté bande-dessinée. Trois ans plus tard, rebelote, le cinéaste embarque le tandem dans un quasi-surréalisme, qui rappelle souvent les cartoons de Tex Avery, notamment lorsque les légendaires bastons interviennent et qui déjouent ici les lois de la physique, le tout accompagné de bruitages Pif-Paf-Poum. Diffusé moult fois à la télévision, ce qui faisait la joie de l’auteur de ses mots tout gamin, quand il regardait ce film en famille, Salut l’ami, adieu le trésor ! n’est peut-être pas le long-métrage le plus réussi du duo, mais n’en reste pas moins une valeur sûre, qui contient encore son lot de séquences drôlissimes, burlesques, et d’aventures exotiques menées à un train d’enfer.

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Test 4K UHD / Red One, réalisé par Jake Kasdan

RED ONE réalisé par Jake Kasdan, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 19 mars 2025 chez Warner Bros.

Acteurs : Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy Liu, J.K. Simmons, Bonnie Hunt, Kristofer Hivju, Kiernan Shipka, Mary Elizabeth Ellis, Wesley Kimmel, Nick Kroll…

Scénario : Chris Morgan

Photographie : Dan Mindel

Musique : Henry Jackman

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Après l’enlèvement du Père Noël – Nom de code: Rouge – le chef de la sécurité du pôle Nord doit s’associer avec le chasseur de primes le plus célèbre du monde dans une mission pleine d’action à travers le globe pour sauver Noël.

S’il s’agit indéniablement d’un des plus gros échecs commerciaux de l’année 2024 (185 millions de dollars de recette pour un budget estimé à 250 millions hors-promo), Red One ne méritait assurément pas cette volée de bois vert reçue de la part de la critique et certainement pas ce bide. Réalisé par Jake Kasdan, à qui l’on doit ces dernières années les deux cartons mondiaux de Jumanji: Welcome to the Jungle et Jumanji: The Next Level (1,750 milliard de dollars récoltés sur ces deux opus), Red One était pourtant une superproduction qui tombait à point nommé pour les fêtes de fin d’année, mais qui n’a au final rameuté personne ou presque dans les salles. Ce blockbuster entièrement monté sur les noms de Dwayne Johnson, déjà à l’affiche des deux Jumanji mentionnés, et Chris Evans, autrement dit pour les fans de super-héros (il y en a encore), Black Adam et Captain America. Red One n’a pas connu d’exploitation dans les salles françaises, le film ayant sans doute été jugé « trop » américain dans l’âme, quand bien même l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne (pour ne citer que ces pays-là) l’ont proposé dans leurs cinémas dès le mois de novembre 2024. Red One a été directement été présenté sur Amazon Prime Video chez nous, plateforme sur laquelle il a su s’épanouir et trouver son public. En l’état, nous assistons à un beau dépoussiérage du conte de Noël, une mise à jour avec des effets spéciaux impressionnants, ce qu’il faut d’action et de sentiments qui dégoulinent. Attendez les prochaines fêtes pour découvrir Red One, ça passera crème avec vos têtards et il se peut même que vous y preniez beaucoup de plaisir également.

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Test 4K UHD / The Substance, réalisé par Coralie Fargeat

THE SUBSTANCE réalisé par Coralie Fargeat, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 13 mars 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid, Hugo Diego Garcia, Alexandra Papoulias Barton, Oscar Lesage, Joseph Balderrama, Robin Greer…

Scénario : Coralie Fargeat

Photographie : Benjamin Kracun

Musique : Raffertie

Durée : 2h21

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Évincée de l’émission d’aérobic qu’elle présente, Elisabeth Sparkle, une actrice vieillissante, accepte de payer pour un traitement novateur. Recevant un premier colis, elle y trouve une substance lui permettant de créer un double d’elle-même, plus jeune et plus parfait. Une fois l’activation et la genèse du double réalisées, celui-ci doit alors être stabilisé chaque jour avec un autre liquide prélevé dans la moelle épinière de l’être d’origine, ceci avant de permuter au bout d’une semaine en échangeant leur sang. Elle donne ainsi naissance à Sue, qui devient vite célèbre, mais qui est censée ne faire qu’une avec elle. Du coup le retour à son corps d’origine risque d’être bien frustrant…

Il est là le film de 2024 ! The Substance, le second long-métrage de Coralie Fargeat (née en 1976), sept ans après Revenge, qui avait immédiatement révélé la réalisatrice à l’aube de ses 40 ans. Il aura fallu attendre sept années, même si elle aura signé entre temps le clip À chaque vaccination, c’est la vie qui reprend (vous vous rappelez ? C’était après le confinement…), pour que Coralie Fargeat revienne sur le devant de la scène. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente est plus que très largement récompensée. The Substance est un monument, un chef d’oeuvre instantané, qui nous retourne à la fois la tête et l’estomac, au point où l’auteur de ces mots a carrément été malade toute la nuit suivant la projection du film. Pur film de mise en scène où rien n’est laissé au hasard, merveilleusement photographié par Benjamin Kracun (Promising Young Woman d’Emerald Fennell), suintant de références cinématographiques et donc cinéphiles (l’ombre de Stanley Kubrick, de David Cronenberg, de John Carpenter et de David Lynch planent sur tout le film, ainsi que Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson et même Blanche-Neige), The Substance embarque le spectateur dans un rollercoaster émotionnel et sensoriel, comme il en déboule désormais rarement dans les salles. Le grand succès international rencontré par The Substance (près de 600.000 entrées en France, 77 millions de dollars de recette mondiale, dont plus de 17 millions récoltés sur le sol américain) est donc plus que mérité, tout comme les multiples récompenses (Prix du scénario au Festival de Cannes, Oscar des Meilleurs maquillages et coiffures, Golden Globes de la Meilleure actrice pour Demi Moore) et autres nominations (dans quatre catégories pour les Oscars et les Golden Globes). Un sans-faute pour cette nouvelle étape du film de genre, qui non seulement s’avère une des plus grandes expériences de cinéma de ces 25 dernières années, mais qui en plus ne cesse de titiller l’intellect du spectateur en lui parlant de sujets entièrement contemporains. Réservé à un public averti, déconseillé aux âmes sensibles ou si vous venez de manger, mais ne ratez sous aucun prétexte.

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Test 4K Ultra-HD / Les Yeux sans visage, réalisé par Georges Franju

LES YEUX SANS VISAGE réalisé par Georges Franju, disponible en Combo 4K Ultra HD & Blu-ray, et en Box Ultra Collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray + Livre chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Pierre Brasseur, Alida Valli, Édith Scob, Juliette Mayniel, Alexandre Rignault, Béatrice Altariba, Claude Brasseur, Michel Etcheverry, Yvette Etiévant, René Génin, Lucien Hubert, Marcel Pérès, François Guérin…

Scénario : Pierre Boileau, Thomas Narcejac, Jean Redon, Claude Sautet & Pierre Gascar, d’après le roman de Jean Redon

Photographie : Eugen Schüfftan

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Le Docteur Génessier, chirurgien renommé et spécialiste des greffes de la peau, retient prisonnière sa fille Christiane, défigurée à la suite d’un grave accident de voiture. Louise, son assistante, qui lui est totalement dévouée, sert de rabatteuse et ramène à Génessier des jeunes femmes qui seront sacrifiées dans son laboratoire dissimulé dans une vaste propriété, isolée en banlieue parisienne. Mais la découverte de l’une des victimes, dans une rivière, déclenche une enquête de police. Après plusieurs échecs ayant entraîné une nécrose de la peau, le chirurgien parviendra-t-il à redonner enfin un visage à Christiane ?

C’est une œuvre matricielle, qui n’a eu de cesse d’inspirer les réalisateurs et qui reste d’ailleurs encore une source de création pour de nombreux cinéastes. Les Yeux sans visage est le second long-métrage de Georges Franju, son film le plus connu et le plus prisé des cinéphiles, ainsi que la deuxième association entre le metteur en scène et Pierre Brasseur, quelques mois seulement après La Tête contre les murs. Alors que le comédien interprétait précédemment un inquiétant directeur d’asile psychiatrique, il incarne ici un chirurgien de renom, spécialisé dans les greffes de peau et la régénérescence cellulaire. Le monstre du film, c’est bien lui, un être froid, glacial, peu loquace, Prométhée moderne, qui à l’instar du docteur Frankenstein, va (re)créer le visage défiguré de sa fille victime d’un accident, créature qui finira par lui échapper. D’après un scénario signé Boileau et Narcejac (Sueurs froides, Les Diaboliques), avec la collaboration de Georges Franju et de Claude Sautet (également assistant réalisateur), adapté d’un roman de Jean Redon, Les Yeux sans visage est une pierre fondatrice du cinéma d’épouvante international, dont on ne compte plus les admirateurs, de Pedro Almodóvar (La Piel que habito) à John Woo (Volte/Face), en passant par Leos Carax (Holy Motors) et George Romero (Bruiser). Un modèle de mise en scène, aussi magistrale qu’épurée, un mètre-étalon, une référence ultime, un vrai film culte.

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