Test 4K UHD / BAC Nord, réalisé par Cédric Jimenez

BAC NORD réalisé par Cédric Jimenez, disponible en DVD, Blu-ray et Combo Blu-ray + 4K UHD le 18 décembre 2021 chez Studiocanal.

Acteurs : Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou, Adèle Exarchopoulos, Kenza Fortas, Cyril Lecomte, Michaël Abiteboul, Idir Azougli, Vincent Darmuzey, Jean-Yves Berteloot…

Scénario : Cédric Jimenez & Audrey Diwan

Photographie : Laurent Tangy

Musique : Nick Powell

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…

C’est LE film français qui a fait couler beaucoup d’encre, d’ailleurs nous ne reviendrons pas sur la polémique insupportable et absurde qui a accompagné sa sortie, mais qui a surtout rassemblé plus de deux millions de spectateurs dans les salles hexagonales, un exploit en ces temps de pandémie qui engrange forcément moins d’entrées. BAC Nord est le quatrième long-métrage de Cédric Jimenez (né en 1976), après Aux yeux de tous (2012), La French (2014) et HhhH (2017). Remarqué en 2007 pour avoir écrit et produit Scorpion de Julien Seri, il démarre sa carrière de metteur en scène avec un thriller urbain centré sur l’idée d’une société de plus en plus oppressante. Film atypique et ambitieux, Aux yeux de tous regorgeait d’obsessions personnelles, notamment celle où la vie de tous les jours est exhibée aux yeux des caméras. Pour ce faire, Cédric Jimenez filmait toute son action à travers le prisme des caméras de surveillance et de webcams. Pour un coup d’essai, le metteur en scène faisait preuve d’une solide maîtrise de cette étrange grammaire visuelle, en faisant fi d’un budget très serré. Si ces partis-pris l’emportaient finalement sur les personnages et la crédibilité de l’histoire, Aux yeux de tous, complexe et ambitieux, était une première œuvre prometteuse. Cédric Jimenez n’a pas mis longtemps pour faire sa place au sein du cinéma français, car deux ans plus tard sortait La French, avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche, qui incarnaient respectivement le juge Pierre Michel et le parrain du milieu marseillais Gaëtan Zampa pendant les années 1970 et 1980, lors de la période de trafic d’héroïne de la French Connection. Obtenant carte blanche et un budget conséquent de plus vingt millions d’euros, le réalisateur signait un polar tendu et sombre, mais en dépit d’un succès mitigé (1,5 million d’entrées), son travail était salué de toutes parts. Il devait enchaîner avec HhhH, l’adaptation du roman historique homonyme de Laurent Binet, publié en 2010 aux éditions Grasset, prix Goncourt du premier roman et traduit en vingt langues, relatant le véritable récit de l’Opération Anthropoid, durant laquelle deux résistants tchécoslovaques furent envoyés pour assassiner Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo et des services secrets nazis. Le cinéaste s’emparait de cette histoire romanesque à part entière et convoquait un casting international pour son premier long métrage en langue anglaise. Cette fois encore, Cédric Jimenez démontrait un savoir-faire indéniable derrière la caméra. Mais il lui manquait ce petit truc qui pouvait le porter vers les cimes. Ce qu’il semble avoir trouvé avec BAC Nord, qu’il coécrit avec Audrey Diwan, comme ses précédents longs-métrages, qui vient d’ailleurs de remporter le Lion d’or du Festival de Venise pour L’Evènement. Librement inspiré par le scandale qui a eu lieu en 2012 au sein de la brigade anti-criminalité de Marseille, où dix-huit de ses membres avaient été déférés en correctionnelle pour trafic de stupéfiants et racket, BAC Nord est un vrai western urbain, un polar burné (tu peux trembler du scrotum Olivier Marchal), frontal, sec comme un coup de trique, non seulement formidablement réalisé, mais aussi magistralement interprété par un casting quatre étoiles. Donc non, pas de barouf à la con, mais un film qui fait réfléchir doublé d’un putain de grand divertissement qui fait du bien au cinéma français.

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Test DVD / Primal, réalisé par Nick Powell

PRIMAL réalisé par Nick Powell, disponible en DVD le 29 juillet 2020 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Famke Janssen, Kevin Durand, Michael Imperioli, LaMonica Garrett, Tommy Walker, Rey Hernandez, John Lewis…

Scénario : Richard Leder

Photographie : Vern Nobles Jr.

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Frank Walsh, chasseur pour les zoos fait une traversée avec plusieurs de ses « prises », parmi lesquelles un jaguar blanc très rare. Lorsqu’un assassin politique s’échappe de sa cabine et relâche les animaux captifs, c’est la panique à bord ! Frank doit désormais sauver l’équipage de ces dangereuses créatures et du criminel.

En 2014, sortait CroisadesOutcast, réalisé par Nick Powell, avec Nicolas Cage et l’inénarrable Hayden Christensen. Un film d’aventures et d’action franchement pas déplaisant, mauvais ou douteux, beaucoup mieux par exemple que Le Dernier des Templiers, mais qui s’avérait au final dépassé et déjà-vu. Cinq ans plus tard, le comédien et le réalisateur remettent le couvert avec Primal. Retour dans les années 1990 avec ce long métrage filmé à Porto Rico, qui oscille entre Piège en haute mer (1992) d’Andrew Davis et Anaconda, le prédateur (1997) de Luis Llosa. Si le film est maladroitement vendu sur l’affrontement entre Nicolas Cage et un jaguar blanc, Primal est avant tout une chasse à l’homme entre un groupe de soldats et un terroriste en passe d’être jugé pour crime contre l’humanité, où notre ami Nicky, qui interprète ici un chasseur indépendant spécialisé dans les animaux sauvages, s’interpose puisque l’accusé n’a rien trouvé de mieux à faire que libérer quelques-unes de ses proies en se faisant la malle. On est tout d’abord quelque peu frustré puisque nous ne verrons quasiment jamais Nicolas Cage affronter son jaguar blanc durant 1h30, puis on se laisse prendre finalement au jeu de ce quasi-huis clos dont l’intrigue se déroule essentiellement à bord d’un cargo pourri, où les personnages se cherchent, se trouvent, se bastonnent, tirent dans tous les sens ou se battent au couteau, tandis que les serpents, les singes aux dents aiguisés et le jaguar (en images de synthèse, dans la veine du Prédateur de Dick Maas) investissent les cabines, les couloirs et la cuisine du rafiot. Très en forme, Nicolas Cage – avec son arc et ses sarbacanes – a l’air de s’amuser dans ce rôle de mec bourru, qui balance des vannes cigare au bec et qui comme d’habitude se donne à fond dans une entreprise pourtant ultra-modeste et limitée. Est-il nécessaire de préciser que le film ne vaut que pour lui ?

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