Test Blu-ray / Ne dites jamais adieu, réalisé par Jerry Hopper

NE DITES JAMAIS ADIEU (Never Say Goodbye) réalisé par Jerry Hopper, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 8 décembre 2020 chez Elephant Films.

Acteurs : Rock Hudson, Cornell Borchers, George Sanders, Shelley Fabares, Ray Collins, David Janssen, Helen Wallace, John Wengraf…

Scénario : Charles Hoffman, d’après la pièce de Luigi Pirandello et le scénario de Notre cher amour (This Love of Ours) par Bruce Manning, John D. Klorer et Leonard Lee

Photographie : Maury Gertsman

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h36

Année de sortie : 1956

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un brillant chirurgien est séparé de sa femme après une dispute, et emmène sa fille. La croyant morte, ils seront en fait séparés par le rideau de fer pendant de longues années. Il la retrouve et entreprend de renouer avec elle une vie commune bien difficile.

Aucun doute, nous sommes en plein mélodrame hollywoodien des années 1950, mais point de Douglas Sirk derrière la caméra (quoique…mais nous y reviendrons), le maître en la matière, mais un réalisateur méconnu, Jerry Hopper (1907-1988) à qui l’on doit notamment Le Triomphe de Buffalo BillPony Express (1953) avec Charlton Heston et Rhonda Fleming. La cinquantaine se profilant à l’horizon, le réalisateur met les bouchées doubles et parvient à livrer quatre films en 1955, Le Fleuve de la dernière chanceSmoke Signal avec Piper Laurie, La Guerre privée du major BensonThe Private War of Major Benson, une fois de plus avec Charlton Heston, La Jungle des hommesThe Square Jungle avec Tony Curtis, et Son seul amour One Desire avec Rock Hudson. Ce dernier, multipliant les tournages, vient tout juste de retrouver Douglas Sirk pour le merveilleux Tout ce que le ciel permet All That Heaven Allows, quand il s’associe à nouveau avec Jerry Hopper pour Ne dites jamais adieu Never Say Goodbye, d’après la pièce Comme avant, mieux qu’avant de Luigi Pirandello et le scénario de Notre cher amourThis Love of Ours (1945) de William Dieterle, dont il s’agit ni plus ni moins du remake. En fait, Douglas Sirk avait démarré le tournage de Ne dites jamais adieu (on lui doit quelques scènes avec George Sanders), avant d’être remplacé par Jerry Hopper. Il n’est donc pas étonnant de retrouver à l’affiche de ce film la comédienne et chanteuse allemande Cornell Borchers, révélée en 1950 dans La Ville écarteléeThe Big Lift de George Seaton et qui venait alors de signer un contrat avec Universal. Ne dites jamais adieu lorgne évidemment sur les récents succès de Douglas Sirk et l’on ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser au Secret magnifique Magnificent Obsession, même si l’alchimie entre les comédiens ne peut égaler celle de Rock Hudson et Jane Wyman. Cornell Borchers, quelque peu rigide, manque de charisme et certaines de séquences dramatiques paraissent forcées. Si sa prestation s’avère correcte malgré tout, nous n’avons souvent d’yeux que pour Rock Hudson, impeccable, élégant et à fleur de peau. Si Ne dites jamais adieu n’est pas tombé dans l’oubli le plus total, c’est assurément grâce à cet immense comédien.

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Test Blu-ray / La Légende de l’épée magique, réalisé par Nathan Juran

LA LÉGENDE DE L’ÉPÉE MAGIQUE (The Golden Blade) réalisé par Nathan Juran, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 8 décembre 2020 chez Elephant Films.

Acteurs : Rock Hudson, Piper Laurie, Gene Evans, George Macready, Kathleen Hughes, Steven Geray, Edgar Barrier, Alice Kelley…

Scénario : John Rich

Photographie : Maury Gertsman

Musique : Irving Gertz & Herman Stein

Durée : 1h21

Année de sortie : 1953

LE FILM

Le grand et beau Harun, prince de Bassora, arrive à Bagdad pour venger la mort de son père. Il fait la découverte d’une mystérieuse épée magique qui lui est rapidement dérobée par le grand Vizir et son fils. Alors que le Calife est assassiné par les deux hommes, un tournoi est organisé pour obtenir les faveurs de la princesse…

C’est un film que l’on pourrait situer à la croisée d’Ali Baba et les Quarante Voleurs (1954) de Jacques Becker, Aladdin (1992) des studios Disney et la bande dessinée Iznogoud de René Goscinny et Jean Tabary. La Légende de l’épée magiqueThe Golden Blade est un digne représentant du divertissement hollywoodien des années 1950, qui proposait aux spectateurs du monde entier de s’évader pendant 80 ou 90 minutes, à travers de superbes décors en carton-pâte, des costumes scintillants, des comédiens sublimes, le tout avec si possible une petite touche exotique. Nous ne sommes pas déçus sur tous les points, y compris ce dernier puisque l’action se déroule au Moyen-Orient, d’où le fond de teint appuyé des acteurs et cette musique arabisante de Irving Gertz et Herman Stein, qui semble avoir grandement inspiré le légendaire Nuits d’Arabie du Aladdin de John Musker et Ron Clements. Comme son titre français l’indique, La Légende de l’épée magique est un conte qui aurait pu sortir des 1001 Nuits, mais que l’on doit finalement à l’imagination de John Rich, également réalisateur et qui connaîtra un triomphe avec son film Boeing Boeing (1965) d’après la pièce éponyme de Marc Camoletti. Un an après le merveilleux Qui donc a vu ma belle ? Has Anybody Seen My Gal ? de Douglas Sirk, la divine Piper Laurie et le magnifique Rock Hudson se retrouvent à l’écran. Leur complicité, leur sensualité et leur alchimie, ainsi que la fraîcheur de leur jeu font le sel de The Golden Blade, par ailleurs très bien mis en scène par l’excellent Nathan Juran (À des millions de kilomètres de la Terre, Les Premiers hommes dans la Lune), grand artisan et expert de la série B. La Légende de l’épée magique conserve un charme rétro inaltérable.

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Test Blu-ray / Greenland – Le Dernier refuge, réalisé par Ric Roman Waugh

GREENLAND – LE DERNIER REFUGE (Greenland) réalisé par Ric Roman Waugh, disponible en DVD et Blu-ray le 5 décembre 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Gerard Butler, Morena Baccarin, Roger Dale Floyd, Scott Glenn, Randal Gonzalez, Rick Pasqualone, Nicola Lambo, Alan Pietruszewski…

Scénario : Chris Sparling

Photographie : Dana Gonzales

Musique : David Buckley

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchaînent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.

Au départ, Greenland – Le dernier refuge devait se faire avec Chris Evans, sous la direction de Neill Blomkamp. Puis, changement de dernière minute, ce sera finalement Gerard Butler qui tiendra l’affiche de ce blockbuster – qui sera d’ailleurs le seul de l’été 2020 – avec Ric Roman Waugh aux manettes. Ancien cascadeur très convoité à Hollywood (Tango & Cash, Jours de tonnerre, Hook, Last Action Hero, Le Dernier des Mohicans), ce dernier passe derrière la caméra au début des années 2000 et se fait remarquer en 2013 avec son film InfiltréSnitch avec Dwayne – The Rock – Johnson. Alors qu’ils venaient de collaborer sur La Chute du PrésidentAngel Has Fallen, Gerard Butler et Ric Roman Waugh remettent le couvert avec Greenland – Le Dernier refuge. Comme pour le troisième volet de la franchise « La Chute de… » (le meilleur d’ailleurs), le metteur en scène livre un film qui invite un peu plus à la réflexion que la plupart des grosses machines du même acabit. La bande-annonce qui misait tout ou presque sur les scènes de destructions massives est bien trompeuse, car même si Greenland possède évidemment quelques séquences impressionnantes où les chutes de météorites provenant d’une comète s’abattent sur la Terre, le film mise avant tout sur l’émotion et un réalisme prenant du début à la fin. N’y allons pas par quatre chemins, Greenland – Le Dernier refuge est LE blockbuster de l’année 2020, dans lequel Gerard Butler livre une très belle performance et trouve incontestablement ici l’un de ses plus beaux rôles, aux côtés de la superbe Morena Baccarin.

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Test Blu-ray / Max Steel, réalisé par Stewart Hendler

MAX STEEL réalisé par Stewart Hendler, disponible en DVD et Blu-ray le 12 décembre 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Ben Winchell, Maria Bello, Andy Garcia, Ana Villafañe, Mike Doyle, Phillip DeVona, Billy Slaughter, Al Mitchell…

Scénario : Christopher L. Yost

Photographie : Brett Pawlak

Musique : Nathan Lanier

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Lorsque l’adolescent Max McGrath découvre que son corps peut générer l’énergie la plus puissante de l’univers, il doit se lier au seul être capable de le contenir: un mystérieux extraterrestre techno-organique nommé Steel. Unis comme le super-héros Max Steel, les deux amis doivent combattre une menace extraterrestre et percer les secrets de leur passé.

Vous ne connaissez pas Max Steel ? Peut-être que votre progéniture connaît les figurines articulées toutes moches ! Le jouet d’action disponible chez Mattel depuis 1999 s’inspirait de la première série télévisée du même nom. Les enfants découvraient ainsi un nouveau personnage, ses ennemis, ses véhicules, bref de quoi leur donner envie de demander à leurs parents d’acheter tout cet univers. Depuis, Max Steel a conquis d’autres fans, qui se délectaient en même temps du dessin-animé. A l’instar de G.I. Joe chez Hasbro, son adaptation au cinéma était donc inévitable. Mais de là à dire qu’elle était très attendue…Toujours est-il que la version live des aventures de Max Steel a été tournée en 2014, avant de sortir au cinéma en 2016 dans quelques salles américaines et aura dû attendre 2020 pour arriver en France, directement par la case DVD-Blu-ray. Réalisé par l’inconnu Stewart Hendler, auteur d’un certain Whisper en 2007 avec Michael Rooker et de Soeurs de sang (2009), remake inutile (pléonasme) de The House on Sorority Row, ainsi que de la série H+ (2011-2013), Max Steel saura trouver son public, en particulier auprès des jeunes adultes à qui le film est essentiellement, voire exclusivement réservé.

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Test Blu-ray / Virus cannibale, réalisé par Bruno Mattei

VIRUS CANNIBALE (Virus) réalisé par Bruno Mattei, disponible en combo Blu-ray + DVD le 12 décembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Margit Evelyn Newton, Franco Garofalo, Selan Karay, José Gras, Gaby Renom, Josep Lluís Fonoll, Piero Fumelli…

Scénario : Claudio Fragasso, José María Cunillés & Bruno Mattei

Photographie : John Cabrera

Musique : Goblin

Durée : 1h40

Année de sortie : 1980

LE FILM

En Nouvelle-Guinée, un accident dans une centrale nucléaire provoque de nombreuses victimes…qui reviennent mystérieusement à la vie. A Londres, deux journalistes couvrant une prise d’otages par des militants écologistes découvrent que cette centrale abritait d’étranges expériences. Ils se rendent sur place.

Que vous soyez amateurs de cinéma Bis ou non, vous avez forcément déjà entendu parler ou croiser le nom de Bruno Mattei (1931-2007) dans votre vie de cinéphile/phage. Tout d’abord monteur – comme l’était son père – chez Nick Nostro (Spartacus et les dix gladiateurs), Sergio Salima (Agent 3S3, passeport pour l’enfer, Agent 3S3, massacre au soleil) et Jesús Franco (Les Brûlantes, Les Nuits de Dracula), Bruno Mattei passe derrière la caméra en 1970 avec Armida, il dramma di una sposa, qu’il réalise sous le pseudonyme de Jordan B. Matthews. Suivront une cinquantaine de films mis en scène en près de quarante ans, principalement des séries B, ou Z plutôt, qui inonderont les salles transalpines et au-delà. Quelques titres doux pour les oreilles ? Hôtel du plaisir pour SS, Le Sexe interdit, Cicciolina amore moi, Les Novices libertines, Caligula et Messaline, Les aventures sexuelles de Néron et de Poppée, Pénitencier de femmes, Les Rats de Manhattan et bien d’autres. Mais s’il y a un film qui reste et restera emblématique de la carrière prolifique de Bruno Mattei et qui demeure chéri par les spectateurs, c’est bel et bien Virus, plus connu en France sous le titre plus explicite, L’enfer des morts vivants ou bien encore Virus cannibale. Immense série Z que l’on peut voir et revoir sans jamais se lasser, cette œuvre fantastique et d’horreur (le premier du réalisateur) à l’italienne enchaîne les morceaux de bravoure comme des perles sur un collier, de façon complètement décomplexée, sans aucun recul sur l’aspect catastrophique de l’ensemble. Il en résulte encore aujourd’hui un nanar monumental, hilarant du début à la fin, un colossal divertissement pour lequel on ne peut avoir qu’une extrême sympathie.

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Test Blu-ray / Re-Animator 2, réalisé par Brian Yuzna

RE-ANIMATOR II (Bride of Re-Animator) réalisé par Brian Yuzna, disponible en Édition Collector 2 Blu-ray + 2 DVD + Livret depuis août 2020 chez The Ecstasy of Films.

Acteurs : Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont…

Scénario : Woody Keith, Rick Fry & Brian Yuzna

Photographie : Rick Fichter

Musique : Richard Band

Durée : 1h33

Année de sortie : 1990

LE FILM

Après leurs méfaits commis dans la ville d’Arkham, le docteur Herbert West et son complice, l’étudiant Dan Cain, se sont réfugiés en Amérique latine. De retour dans leur pays avec un nouveau sérum particulièrement perfectionné, ils se proposent de réanimer la fiancée de Dan Cain dont il ne peut oublier la disparition avec le corps d’une jeune femme sur le point de mourir. Le résultat n’est pas tout à fait celui qu’ils attendaient, surtout pour la fiancée.

Il aura fallu cinq ans pour que le Re-Animator revienne sur les écrans, après avoir connu un beau succès dans les salles américaines, mais surtout un triomphe dans le reste du monde et plus particulièrement en Europe. En France, près de 635.000 spectateurs s’étaient rués dans les salles pour découvrir les aventures de ce savant fou moderne incarné par Jeffrey Combs. Alors qu’une suite était déjà envisagée sur le tournage de From Beyond (1986), le projet prend forme début 1990, mais Stuart Gordon ne peut pas rempiler, en raison d’un emploi du temps non compatible. Le producteur Brian Yuzna, ayant pu trouver des capitaux provenant du Japon, est dans l’obligation de tourner durant l’été 90 pour une sortie prévue en février 1991 aux Etats-Unis et même avant en Europe. Bryan Yuzna s’étant fait la main à la mise en scène avec son premier long-métrage Society, décide de signer lui-même Re-Animator 2Bride of Re-Animator. Si la référence à H.P. Lovecraft est encore de la partie, le réalisateur, épaulé par ses coscénaristes de Society, Rick Fry et Woody Keith, rendent cette fois un hommage encore plus appuyé au Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley. En effet, cette fois le docteur Herbert West ne se contente pas de ressusciter les morts, mais souhaite donner la vie à partir d’éléments composites. Ecrit dans la précipitation, Re-Animator 2 est pourtant un immense divertissement fourre-tout et extrêmement généreux, qui parvient à se hisser au niveau du premier volet, et nous n’hésiterons pas à dire qu’il parvient même à le surpasser. Encore plus inventif, drôle, sanglant, décomplexé et surtout mieux rythmé, cette Fiancée de Re-Animator n’a pas usurpé son statut culte et reste l’un des rares cas de suite encore plus fun et frappadingue que l’original.

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Test Blu-ray / La Fissure – The Gate, réalisé par Tibor Takács

LA FISSURE (The Gate) réalisé par Tibor Takács, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Stephen Dorff, Louis Tripp, Christa Denton, Kelly Rowan, Jennifer Irwin, Deborah Grover, Scot Denton, Ingrid Veninger…

Scénario : Michael Nankin

Photographie : Thomas Vámos

Musique : Michael Hoenig & J. Peter Robinson

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Glen et sa grande sœur Al passent le week-end seuls chez eux, leurs parents s’étant absentés. Alors qu’Al devait garder son petit frère, elle n’a qu’une seule idée en tête: organiser une fête. Terry, le meilleur ami de Glen, le persuade que le trou au fond du jardin familial est une porte vers l’enfer. La mort du chien de Terry et les incantations des amis de Al vont réveiller les démons…

Réalisateur canadien d’origine hongroise né en 1954, Tibor Takács reste célèbre auprès des cinéphiles son troisième long-métrage, Lectures diaboliquesI, Madman, sorti en 1989. Mais avant cela, le film qui l’aura fait découvrir demeure The Gate (ou La Fissure en français), une petite production fantastico d’horreur tout droit venue du Canada, qui aura damé le pion à la grosse production d’Elaine May, le tristement célèbre Ishtar. Tourné avec l’équivalent de 3 millions de dollars américains, The Gate est un pur produit de cette époque bénie des années 1980, où les enfants tenaient le haut du pavé dans les divertissements cinématographiques et où ceux-ci étaient même souvent malmenés dans des récits sérieux, loin de toute féerie légère et avec une certaine frontalité, à l’instar de L’Histoire sans finThe NeverEnding Story (1984) de Wolfgang Petersen. Dès la première séquence, celle du cauchemar du protagoniste principal, The Gate instaure une atmosphère troublante, loin de toute innocence et qui pose d’emblée l’ambiance inquiétante dans laquelle va se dérouler l’histoire. Le film est en outre remarquablement interprété par un trio de jeunes comédiens épatants, parmi lesquels se distingue un certain Stephen Dorff, qui s’impose déjà du haut de ses 14 ans. Quasiment de toutes les scènes, il crève alors l’écran pour la première fois, quelques années avant de percer au cinéma comme jeune premier dans La Puissance de l’angeThe Power of One (1992) de John G. Avildsen et La Nuit du JugementJudgment Night (1993) de Stephen Hopkins. Amoureux fous du cinéma fantastique, teinté de poésie macabre, excellemment mis en scène et teinté d’effets spéciaux renversants au charme inaltérable, The Gate est fait pour vous !

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Test Blu-ray / Long Weekend, réalisé par Colin Eggleston

LONG WEEKEND réalisé par Colin Eggleston, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : John Hargreaves, Briony Behets, Mike McEwen…

Scénario : Everett De Roche

Photographie : Vincent Monton

Musique : Michael Carlos

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un jeune couple de citadins décide de profiter d’un week-end pour s’adonner à du camping sauvage au bord de la mer. Par d’imperceptibles étapes, le décor paradisiaque de plage isolée où ils s’installent se charge de mystères avant de se transformer en un véritable enfer : la Nature paraît soudain prendre une sourde revanche sur la civilisation …

Bien avant l’inénarrable PhénomènesThe Happening (2008) de M. Night Shyamalan, le scénariste Everett De Roche (1946-2014) s’interrogeait trente ans avant sur ce qui se passerait si la nature se retournait contre l’humanité, à travers son premier récit pour le cinéma, Long Weekend. Avant de devenir l’un des scénaristes les plus en vue du cinéma australien, celui qui allait signer d’autres œuvres légendaires du cru comme Harlequin de Simon Wincer, Patrick de Richard Franklin et Razorback de Russell Mulcahy, abordait le genre horrifique avec un thriller tendu et angoissant, qui s’amuse à prendre le spectateur petit à petit par la gorge, jusqu’à un dernier acte complètement inattendu et un final abrupt qui laisse pantois. Derrière la caméra, Colin Eggleston (1941-2002) peut enfin exprimer à l’écran tout son amour pour le cinéma d’Alfred Hitchcock (d’ailleurs, Les Oiseaux ne sont jamais bien loin dans Long Weekend) et de Roman Polanski (Le Couteau dans l’eau entre autres), en dilatant le temps, en créant un stress qui va crescendo en dressant le portrait d’un couple en crise, un homme et une femme qui ne respectent rien autour d’eux et qui n’ont d’ailleurs aucun respect pour l’autre. S’il n’a obtenu aucun succès dans son pays, comme c’était d’ailleurs souvent le cas pour les films de genre tournés en Australie, cela n’a pas été le cas dans le reste du monde et surtout en Europe, au point d’être récompensé par l’Antenne d’or au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1979 (ex aequo avec L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman), le Prix Spécial du Jury au Festival du film de Paris, puis par le Prix du Meilleur Film, le Prix du jury de la critique internationale pour Colin Eggleston et la Médaille d’argent du meilleur acteur au Festival international du film de Catalogne de Sitges. Tombé peu à peu dans l’oubli, Long Weekend connaît un regain de popularité depuis la fin des années 2000 en raison d’un remake réalisé en 2008 par Jamie Blanks (Urban Legend, Mortelle Saint-Valentin) avec Jim Cazievel et du documentaire Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation ! (2008) de Mark Hartley qui a redonné au cinéma australien ses lettres de noblesse. Long Weekend en demeure assurément l’un des plus dignes représentants.

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Test Blu-ray / Spirits of the Air, Gremlins of the Clouds, réalisé par Alex Proyas

SPIRITS OF THE AIR, GREMLINS OF THE CLOUDS réalisé par Alex Proyas, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michael Lake, Rhys Davis & Norman Boyd

Scénario : Alex Proyas

Photographie : David Knaus

Musique : Peter Miller

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Un homme est recueilli à demi-mort d’épuisement par un paraplégique qui vit en reclus dans une ferme en plein désert. Cloué dans son fauteuil, l’homme est obsédé par la construction de machines volantes tandis que sa soeur, « folle de Dieu », érige des croix sur les dunes de sable..

Avant The Crow (1998), Dark City (2002), Garage Days (2004), I, Robot (2009), Prédictions (2009, ça commençait à piquer) et Gods of Egypt (2016, aïe aïe aïe), il y a eu Spirits of the Air, Gremlins of the Clouds, le premier long-métrage réalisé par Alex Proyas, alors âgé de 25 ans, connu dans le domaine de la publicité et du clip vidéo, plus particulièrement pour ses travaux pour INXS, Mike Oldfield, Crowded House, Joe Jackson, Cock Robin et consorts. Produit pour un demi-million de dollars, écrit et mis en scène par Alex Proyas, Spirits of the Air, Gremlins of the Clouds reste une œuvre méconnue qui a longtemps disparu des radars, malgré son statut culte au Japon, pays qui l’a sans doute le mieux accueilli à sa sortie. Parallèlement, cette première œuvre est aussi difficile d’accès et demeure une véritable expérience cinématographique, sensorielle, inclassable, hypnotique, dont la beauté plastique est pourtant mirifique. Une chose est sûre, c’est qu’après avoir découvert Spirits of the Air, Gremlins of the Clouds, il devient impossible de l’oublier et de nombreux plans, de vraies toiles de maîtres, s’impriment à jamais dans la mémoire du cinéphile qui aura accepté de plonger dans cet univers unique et énigmatique.

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Test Blu-ray / Enragé, réalisé par Derrick Borte

ENRAGÉ (Unhinged) réalisé par Derrick Borte, disponible en DVD et Blu-ray le 19 décembre 2020 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Russell Crowe, Jimmi Simpson, Gabriel Bateman, Caren Pistorius, Anne Leighton, Austin P. McKenzie, Michael Papajohn, Lucy Faust…

Scénario : Carl Ellsworth

Photographie : Brendan Galvin

Musique : David Buckley

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

La Nouvelle-Orléans. Mauvaise journée pour Rachel : en retard pour conduire son fils à l’école, elle se retrouve coincée au feu derrière un pick-up qui ne redémarre pas. Perdant patience, elle klaxonne et passe devant. Quelques mètres plus loin, le même véhicule s’arrête à son niveau. Son conducteur, Tom Cooper, la somme de s’excuser, mais elle refuse. Furieux, il commence à la suivre…Enragé, cet homme est prêt et ne craint pas de mourir et parle même de suicide par police interposée. Si la journée de Rachel s’annonçait compliquer, celle-ci se transforme en véritable cauchemar.

Mine de rien, Russell Crowe n’a pas l’air de tourner tant que ça, mais signe quelques coups d’éclat tous les deux ou trois ans, histoire de rappeler que l’on peut, ou plutôt que l’on doit encore compter sur lui. L.A. Confidential de Curtis Hanson, Révélations The Insider de Michael Mann et Gladiator de Ridley Scott ont beau avoir plus de vingt ans, le comédien néo-zélandais n’a jamais cessé de tourner et même si les années 2010 n’ont pas été pour lui aussi inspirées, on sauvera évidemment ses prestations dans NoéNoah de Darren Aronofsky, The Nice Guys de Shane Black et même sa participation à Man of Steel de Zack Snyder, dans lequel il supplantait tout le reste du casting dans la peau de Jor-El. 2020 est déjà un très bon cru pour Russell Crowe qui vient d’être récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur pour la mini-série The Loudest Voice, et livre aussi une prestation impressionnante dans EnragéUnhinged, sixième long-métrage du méconnu Derrick Borte, remarqué en 2009 avec son premier film indépendant, La Famille Jones The Joneses, interprété par Demi Moore, David Duchovny et Amber Heard. Si ses autres opus sont passés sous le radar en France, y compris son film sur les Clash intitulé London Town (2016) avec un Jonathan Rhys Meyers sous substances (pléonasme) dans la peau de Joe Strummer, Enragé s’impose comme un modèle de série B, bien bourrin dans son genre, mené tambours battants et surtout porté par les larges épaules de Russell Crowe. Ce dernier est absolument monstrueux, tout en bedaine saillante et le front constellé de sueur, et en fait voir de toutes les couleurs à sa partenaire, Caren Pistorius, l’une des plus belles révélations de l’année 2020.

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