LA PATROUILLE DE LA VIOLENCE (Bullet for a Badman) réalisé par R.G. Springsteen, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : Audie Murphy, Darren McGavin, Ruta Lee, Beverley Owen, Skip Homeier, George Tobias, Alan Hale Jr., Berkeley Harris…
Scénario : Mary Willingham & Willard W. Willingham, d’après un roman de Marvin H. Albert
Photographie : Joseph F. Biroc
Musique : Frank Skinner
Durée : 1h17
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Logan Keliher, ancien ranger, assiste à une attaque de la banque par des bandits. L’un deux n’est autre que son ancien ami, Sam Ward. Celui-ci, qui a mal tourné, avait été condamné à la prison à perpétuité mais il s’est évadé. Logan et une patrouille de volontaires se lancent à la poursuite de Sam…
Impossible de faire le tour de tous les westerns réalisés par le dénommé R.G. Springsteen (1904-1989), qui en aura mis en scène plusieurs dizaines durant un quart de siècle passé à Hollywood. On connaissait 5000 $ mort ou vif – Taggart (1964), honnête divertissement avec Dan Duryea, inspiré d’un roman de Louis L’Amour, ainsi que son boulot sur les séries télévisées Rawhide, Bonanza, La Grande caravane et Gunsmoke, sans oublier Le Collier de fer – Showdown (1963) avec le légendaire Audie Murphy. La Patrouille de la violence – Bullet for a Badman est la seconde collaboration entre le réalisateur et la star et indéniablement l’un des meilleurs films avec l’ancien soldat le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale. Tourné entre Feu sans sommation – The Quick Gun de Sidney Salkow et La Fureur des Apaches – Apache Rifles de William Witney, ce western permet à Audie Murphy de livrer l’une de ses formidables prestations, prouvant qu’au-delà de ses performances physiques indéniables il pouvait être aussi un acteur remarquable quand il était solidement dirigé. Une série B comme on les aime.
UN AMÉRICAIN BIEN TRANQUILLE (The Quiet American) réalisé par Joseph L. Mankiewicz, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 18 avril 2023 chez Rimini Editions.
Acteurs : Audie Murphy, Michael Redgrave, Claude Dauphin, Giorgia Moll, Bruce Cabot, Fred Sadoff, Kerima, Richard Loo…
Scénario : Joseph L. Mankiewicz, d’après le roman de Graham Greene
Photographie : Robert Krasker
Musique : Mario Nascimbene
Durée : 1h57
Date de sortie initiale : 1958
LE FILM
À Saïgon, en pleine guerre d’Indochine, Pyle, un jeune Américain, fait la connaissance de Fowler, journaliste anglais, et tombe amoureux de sa jeune maîtresse vietnamienne. Fowler découvre peu à peu que Pyle travaille pour la CIA. Et lorsque l’Américain est retrouvé mort, l’inspecteur français chargé de l’affaire sollicite l’aide de Fowler.
Quand on évoque Joseph L. Mankiewicz (1909-1993), l’oeil du cinéphile s’illumine, de nombreux titres et tout autant d’images se bousculent dans les mémoires, L’Aventure de madame Muir – The Ghost and Mrs. Muir (1947), Chaînes conjugales – A Letter to Three Wives (1949), La Maison des étrangers – House of Strangers (1949), Ève – All about Eve (1950), La Comtesse aux pieds nus – The Barefoot Contessa (1954), Soudain l’été dernier – Suddenly Last Summer (1959) et Cléopâtre – Cleopatra (1963). Une filmographie conséquente, monumentale et pourtant non exhaustive. En effet, un autre long-métrage du réalisateur aura également fait couler beaucoup d’encre, Un Américain bien tranquille – The Quiet American, qui sort sur les écrans en 1958, adapté d’un roman de Graham Greene (Le Troisième homme)jugé anti-américain. Néanmoins, Joseph L. Mankiewicz s’est toujours approprié les livres dont il s’inspirait, à tel point d’ailleurs que l’écrivain fera savoir publiquement qu’il condamne cette transposition. Que reste-t-il d’Un Américain bien tranquille 65 ans après sa sortie ? Un résultat en « demi-teinte », car si on ne peut s’empêcher d’admirer la performance des comédiens et la composition magistrale des plans (magnifique photo de Robert Krasker, La Chute de l’empire romain, Le Cid), la surabondance des dialogues peut rapidement fatiguer et ce dès le premier quart d’heure. C’est ce qui a toujours été difficile chez Mankiewicz, aller au-delà d’un « bavardage » copieux, ce qui demande un véritable investissement de la part des spectateurs, surtout quand le film, comme c’est le cas ici, dure 120 minutes. Deux heures durant lesquelles les échanges entre les personnages ne s’arrêtent pas une seule seconde, participant certes à créer une atmosphère étouffante, mais qui ne laissent aucune soupape pourtant indispensable à un public qui peut facilement décrocher si on ne lui laisse pas une petite chance de reprendre son souffle. On peut donc être fasciné par cette virtuosité de tous les instants, mais aussi resté sur le bas-côté et ne pas se laisser emporter par ce récit tortueux et alambiqué.
LE VENT DE LA PLAINE (The Unforgiven) réalisé par John Huston, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 9 décembre 2022 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman, June Walker…
Scénario : Ben Maddow, d’après le roman d’Alan LeMay
Photographie : Franz Planer
Musique : Dimitri Tiomkin
Durée : 2h05
Date de sortie initiale: 1960
LE FILM
Le Texas, 1850. La veuve Mathilda Zachary vit entourée de ses trois fils et de sa fille Rachel dans un ranch isolé. Kelsey, un vagabond à demi fou, raconte partout une étrange histoire : Rachel serait une indienne enlevée à sa tribu lorsqu’elle était enfant. Dans la région, la haine des indiens est à son comble, et la famille Zachary se retrouve prise au piège : les indiens sont prêts à tout pour récupérer la jeune femme, et les blancs, refusant sa présence, aimeraient qu’elle retourne vivre parmi les siens.
Les nombreux problèmes survenus sur le tournage seraient presque plus passionnants que Le Vent de la plaine – The Unforgiven. Entre un Burt Lancaster devenu lui-même réalisateur qui n’a que faire des directives de John Huston, Lillian Gish ancienne star du cinéma muet qui radote sur ses collaborations avec les plus grands, Audrey Hepburn qui chute de cheval et qui malheureusement perd son enfant, la chaleur écrasante et la poussière qui détériorent les objectifs, tout contribue à faire du Vent de la plaine, adapté du roman d’Alan Le May (La Prisonnière du désert) un film maudit. Si John Huston y aborde ses thèmes de prédilection (le racisme, l’ode à la tolérance, la cause des Indiens), ceux-ci ne semblent pas dénoncer mais affirmer au contraire la prédominance des blancs, l’asservissement des Indiens qui deviennent pendant toute la deuxième partie de la chair à canon pour les héros du film. D’ailleurs, le personnage interprété par Burt Lancaster apparaît franchement écoeurant en convoitant manifestement sa jeune « soeur » campée par Audrey Hepburn, qui abuse quelque peu de son sourire d’habitude si charmant. Puis, venu le retournement (la « soeur» est en réalité une Indienne volée à ses parents quand elle était bébé), le spectateur est amené à rejoindre la cause de cette famille de « visages pâles » qui non seulement ne veut pas rendre cette jeune fille Indienne « volée » aux siens (surtout le fils aîné qui n’inspire désormais qu’à s’approprier celle qu’il aimait déjà), mais celle-ci en vient également aux armes en tirant sur sa tribu, sa famille et même son frère de sang sans véritable regret.
LE FORT DE LA DERNIÈRE CHANCE (The Guns of Fort Petticoat) réalisé par George Marshall, disponible en combo Blu-ray+DVD le 15 septembre 2020 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : Audie Murphy, Kathryn Grant, Hope Emerson, Jeff Donnell, Jeanette Nolan, Sean McClory, Ernestine Wade, Peggy Maley…
Scénario : Walter Doniger d’après une idée originale de C. William Harrison
Photographie : Ray Rennahan
Musique : Mischa Bakaleinikoff
Durée : 1h22
Date de sortie initiale : 1957
LE FILM
Afin d’alerter les habitants d’une ville d’une attaque imminente de Comanches, le Lieutenant Frank Hewitt déserte l’armée nordiste. Il réussit à convaincre la population (composée uniquement de femmes) de se réfugier dans une ancienne mine. Pour affronter le chef des Indiens, qui est un blanc renégat, Hewitt entraîne les femmes à se défendre.
Sur Homepopcorn.fr, nous avons souvent parlé du comédien Audie Murphy, avec nos critiques de Sierra d’Alfred E. Green, de Kansas en feu de Ray Enright, de Duel sans merci de Don Siegel, d’A feu et à sang de Budd Boetticher, d’Une balle signée X de Jack Arnold et de 40 fusils manquent à l’appel de William Witney. Nous invitons donc celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur le destin hors-normes d’Audie Leon Murphy (1925-1971), qui fut l’un des soldats américains les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale, à se rendre sur nos précédents articles qui lui sont consacrés à lui et à ses films. En 1957, l’acteur désormais très bankable, retrouve le réalisateur George Marshall, avec lequel il avait collaboré trois ans plus tôt dans Le Nettoyeur – Destry, remake de Femme ou Démon – Destry Rides Again du même metteur en scène, sorti en 1939, avec Marlène Dietrich et James Stewart. Ce dernier affrontera d’ailleurs Audie Murphy dans Le Survivant des monts lointains – Night Passage de James Neilson. Cette deuxième association Marshall/Murphy s’intitule Le Fort de la dernière chance – The Guns of Fort Petticoat, qui s’avère une très bonne surprise puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un western féministe, dans lequel le comédien semble prendre beaucoup de plaisir à donner la réplique à ses partenaires en jupon. Rétrospectivement, on a même rarement vu Audie Murphy aussi détendu et naturel à l’écran, comme si le fait de se retrouver le seul homme (quasiment) en piste face à ses demoiselles et à ces femmes d’un âge respectable, lui permettait d’exprimer une nouvelle sensibilité et une autre facette de son personnage souvent dramatique et animé de pulsions violentes.
SIERRA réalisé par Alfred E. Green, disponible en DVD le 17 juillet 2019 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Audie Murphy, Tony Curtis, Wanda Hendrix, Burl Ives, Dean Jagger, Richard Rober…
Scénario : Edna Anhalt, Milton Gunzburg d’après le roman de Stuart Hardy
Photographie : Russell Metty
Musique : Walter Scharf
Durée : 1h19
Date de sortie initiale : 1950
LE FILM
Jeff Hassard est recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Il se cache avec son fils Ring dans les montagnes de la Sierra Nevada. Un jour, la petite famille vient en aide à une jeune avocate perdue. Cette dernière va tout mettre en oeuvre pour prouver l’innocence de Jeff. Malheureusement, les complications ne se font pas prier lorsqu’une bande de voleurs vient les affronter…
A travers d’autres chroniques, nous avons déjà parlé en long en large d’Audie Murphy, de se personnalité trouble, de son palmarès durant la Seconde Guerre mondiale, de sa carrière à Hollywood et plus spécialement dans le western où il rencontra un très large succès. Nous ne nous étendrons donc pas à nouveau sur tout cela, pour nous concentrer plus rapidement sur le film qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Sierra, également connu sous les titres français (ou belges) La Tête d’un innocent ou bien encore Aventure dans la Sierra. Réalisé par le vieux briscard Alfred E. Green (1889-1960), Sierra est l’un des premiers longs métrages mettant en scène Audie Murphy en vedette. 1950 est l’année phare pour le comédien, qui enchaînera alors trois films pour le studio Universal, Le Kid du Texas – The Kid from Texas de Kurt Neumann, Sierra donc, et Kansas en feu – Kansas Raiders de Ray Enright. Rétrospectivement, Sierra est clairement le plus faible des trois, même si Audie Murphy commence à se sentir à l’aise devant la caméra et démontre son potentiel. Sierra n’est pas déplaisant et se regarde comme un petit récit de western qui divertir durant 1h20 et qui s’oublie immédiatement après, avant de passer à un autre.
KANSAS EN FEU (Kansas Raiders) réalisé par Ray Enright, disponible en DVD et Edition limitée Blu-ray + DVD le 23 mai 2019 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Audie Murphy, Brian Donlevy, Marguerite Chapman, Scott Brady, Tony Curtis, Richard Arlen, Richard Long, James Best, John Kellogg, Richard Egan…
Scénario : Robert L. Richards
Photographie : Irving Glassberg
Musique : Milton Rosen
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1950
LE FILM
Jesse James, son frère Frank et trois de leurs camarades, tous très jeunes, s’enrôlent dans la bande de Quantrill, sinistre aventurier, bandit de grand chemin, qui prétend défendre la cause sudiste en tuant, pillant et violant les paisibles habitants…
Nous avons déjà parlé du comédien Audie Murphy à travers quelques-unes de nos chroniques. Si vous désirez en savoir plus sur sa carrière atypique et même sur sa vie, nous vous invitons à (re)découvrir notre article sur 40 fusils manquent à l’appel de William Witney https://homepopcorn.fr/test-dvd-40-fusils-manquent-a-lappel-realise-par-william-witney/ qui aborde largement le sujet. Kansas en feu ou bien encore Kansas Raiders en version originale, est l’un des premiers films en vedette de l’ancien soldat et nouvel acteur, alors âgé de 25 ans. Juste après les deux longs métrages de Kurt Neuman, Garçons en cage et Le Kid du Texas, Audie Murphy enchaîne avec ce nouveau western dans lequel il tient ni plus ni moins le rôle du hors-la-loi Jesse James. Après Tyrone Power dans Le Brigand bien-aimé de Henry King (1939), voici un personnage mythique qui lui permettra de prendre son envol et qui lui assurera un de ses premiers grands succès chez Universal. Rétrospectivement, si le film apparaît aujourd’hui bien désuet, il n’en conserve pas moins un charme évident et vaut également pour l’apparition au générique d’un comédien également né en 1925 et qui deviendra une star internationale, Tony Curtis.
Alors que la guerre de sécession vient d’éclater, le jeune Jesse James, qui souhaite venger la mort de ses parents et le pillage de leur ferme, prend la route avec son frère Frank, les deux frères Younger et Kit Dalton, afin de rejoindre la bande de Quantrill , un confédéré irrégulier qui oeuvre sous le drapeau sudiste. Très rapidement, ils s’aperçoivent que Quantrill ne fait que piller, incendier et massacrer, bien souvent des civils innocents, à travers tout le Kansas sous couvert de la cause sudiste. Jesse qui s’est engagé uniquement pour combattre l’armée nordiste, commence par refuser de prendre part à ces raids meurtriers. Mais il finit par se laisser gagner par l’atmosphère hystérique qui règne au sein de la bande et il devient bientôt l’un des principaux appuis de Quantrill. Il fait alors la connaissance de Kate, la fiancée de Quantrill, dont il tombe sous le charme.
Quand Hollywood joue avec les figures historiques. En effet, il ne faut pas s’attendre à ce que Kansas en feu respecte les faits réels, ainsi que les actes et la psychologie des vrais personnages. Kansas Raiders c’est un peu comme si un grand enfant s’amusait avec des Playmobils western, en leur faisant dire des répliques bad-ass, en faisant « pan-pan » tout en tenant les deux adversaires dans ses mains. Audie Murphy apprend le métier d’acteur. S’il parvient à convaincre sur les scènes d’action et le revolver à la main, ce n’est pas tout à fait la même chose pour les séquences intimistes. De ce point de vue-là, il se fait même voler la vedette par son partenaire Tony Curtis, qui était déjà apparu dans Pour toi, j’ai tué de Robert Siodmak et Winchester ‘73 d’Anthony Mann, et surtout par Brian Donlevy (Les Bourreaux meurent aussi de Fritz Lang) dans le rôle de William Quantrill. Une question de charisme sans doute, puisque Audie Murphy, juvénile, a l’air de se demander constamment comment il a atterri là.
Pour des raisons de budget, Universal fait de la récup’ et réutilise toute une séquence du Sang de la terre de George Marshall (1948) pour l’introduction de Kansas en feu, autrement dit toutes les scènes de guerre. Le film de Ray Enright déroule ensuite tranquillement son récit, un peu trop sans doute. Non pas que Kansas en feu soit déplaisant, mais il ne se passe rien de vraiment palpitant. Les retournements de situation et surtout les revirements des personnages sont peu crédibles, la morale de certains laisse même dubitatif. Ray Enright (1896-1965), vieux briscard éclectique et prolifique, est beaucoup plus à l’aise dans les scènes de batailles, aussi bien dans un violent duel au couteau (avec un foulard tendu entre les deux rivaux) que lors de l’incendie d’une ville, avec même l’utilisation d’effets visuels et d’un beau Technicolor.
A force de faire la girouette, on finit par se désintéresser des protagonistes, pour finalement se rapprocher de celui campé par Brian Donlevy, bien que Quantrill soit constamment montré comme un monstre, un profiteur et criminel de guerre. Le repli dans la petite maison bientôt assiégée, point culminant du film, est en revanche très réussi et clôt Kansas en feu sur une bonne note. A défaut d’être inoubliable, Kansas Raiders est un divertissement honnête, rétro, qui contient suffisamment de bonnes idées pour relancer la machine quand elle tend à se gripper. Bilan positif donc pour l’un des derniers films de Ray Enright.
LE
BLU-RAY
La collection Audie Murphy s’agrandit toujours plus chez Sidonis Calysta ! Kansas en feu rejoint ainsi 40 fusils manquent à l’appel, El Texican, La Parole est au Colt et bien d’autres ! Le test du Blu-ray a été effectué à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et musical.
Seul Patrick Brion a répondu présent pour présenter Kansas en feu (11’). D’entrée de jeu, c’est d’ailleurs devenu assez redondant, l’historien énumère quelques-uns des westerns sortis la même année que le film qui nous intéresse. Pour Patrick Brion, Kansas Raiders est l’un des très bons westerns d’Audie Murphy, même si le film laisse perplexe quant au traitement des personnages ayant réellement existé. Il évoque également la carrière de Ray Enright, avant de passer en revue les points – selon lui – positifs de ce western, qu’il a revu avec plaisir et dont il défend le rythme, ainsi que la mise en scène.
La vie de soldat et la carrière d’Audie Murphy sont également au centre d’un petit module réalisé en 2010, avec Patrick Brion face caméra (5’30).
L’interactivité
se clôt sur la bande-annonce.
L’Image
et le son
Belle édition HD que voilà, même si on pourra reprocher un grain argentique un poil trop lissé. Mais les couleurs sont éclatantes, la stabilité du master est irréprochable et l’ensemble est lumineux. Un couac constaté au niveau du technicolor à la 57e minute, quand Quantrill et ses hommes laissent derrière eux une ville en feu, où les bandes chromatiques se retrouvent décalées comme pour un film en 3D ! Un défaut de quelques secondes, donc rien de rédhibitoire. La restauration est fort satisfaisante (même si diverses poussières subsistent) et la définition ne déçoit pas, même si les contrastes semblent parfois trop poussés.
Pas de version française sur ce titre. La piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 aux sous-titres imposés est sensiblement étriquée, mais l’écoute reste fluide et dynamique, surtout sur les scènes d’action.
DUEL SANS MERCI (The Duel at Silver Creek) réalisé par Don Siegel,disponible en DVD et en Édition Limitée Blu-ray + DVD le 19 janvier 2019 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Audie Murphy, Faith Domergue, Stephen McNally, Susan Cabot, Gerald Mohr, Eugene Iglesias, Lee Marvin…
Scénario : Gerald Drayson Adams, Joseph Hoffman
Photographie : Irving Glassberg
Musique : Herman Stein
Durée : 1h17
Date de sortie initiale: 1952
LE FILM
Silver Kid prête main-forte au Marshal Tyrone, le shérif de Silver Creek, pour mettre hors d’état de nuire une dangereuse bande armée.
Duel sans merci – The Duel at Silver Creek n’est que le quatrième long métrage d’un certain Don Siegel. Ancien assistant de Howard Hawks, Michael Curtiz, Raoul Walsh, Jean Negulesco et surtout monteur chez la plupart de ces illustres cinéastes, Don Siegel signe son premier film en 1946 avec The Verdict. Suivront Night Unto Night avec Ronald Reagan (1949) et le mythique Ça commence à Vera-Cruz avec Robert Mitchum réalisé la même année. Duel sans merci est le premier western du réalisateur de L’Invasion des profanateurs de sépultures, The Lineup, À bout portant, Sierra torride, Les Proies, L’Inspecteur Harry, Tuez Charley Varrick ! et encore bien d’autres classiques et chefs d’oeuvre cultissimes. The Duel at Silver Creek se regarde aujourd’hui comme une curiosité sur laquelle le metteur en scène âgé de quarante ans se faisait encore la main à travers un genre imposé, le western, alors à son apogée.
Un gang de criminels s’approprie par les armes les mines de la région. Luke Cromwell désormais sous le nom de Silver Kid, fils d’une victime, joueur et prompt à la gâchette, et le marshal de la localité, Lightnin’ Tyrone, joignent leurs forces pour venir à bout du gang. Opal Lacy, femme fatale et intrigante, en fait alliée du gang, va semer la discorde entre eux.
Conscient de l’opportunité qui s’offre à lui de réaliser un western pour le compte du studio Universal, Don Siegel délaisse la RKO qui périclite pour saisir sa chance et soigner le travail qui lui est confié. La mise en scène de Duel sans merci vaut le coup d’oeil pour ses séquences d’action et de cavalcade, sa violence plutôt sèche pour l’époque (les exécutions en début de film), ses travellings, sa solide direction d’acteur et sa rigueur formelle. Dommage que le récit ne suive pas réellement et fasse même du surplace après un formidable prologue, écrit et filmé après les prises de vues principales afin d’allonger la durée du métrage, au cours duquel le décor, les enjeux et les personnages sont finalement plantés. La présentation de la bande de bandits semant la mort derrière eux en forçant les mineurs à céder leurs concessions, puis en les tuant une fois leur signature couchée sur le précieux papier est assez dingue et brutale. Le jeune Luke Cromwell décide de venger la mort de son père, victime de ces voleurs. Ce dernier est interprété par Audie Murphy.
Avant d’être acteur, Audie Leon Murphy (1925-1971) fut l’un des soldats américains les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale. Bardé de toutes les médailles militaires internationales existantes, il est notamment connu pour avoir stoppé et bloqué seul pendant une heure l’assaut d’une troupe allemande en janvier 1945 dans la poche de Colmar. Ayant participé aux campagnes d’Italie et de France, sa maîtrise des armes est remarquée par quelques producteurs qui souhaitent alors surfer sur sa notoriété. Il entame une carrière à la télévision et au cinéma et joua dans une quarantaine de longs métrages, y compris dans l’adaptation cinématographique de son autobiographie L’Enfer des hommes – To Hell and Back, réalisé par Jesse Hibbs en 1955, dans lequel il interprète son propre rôle. Audie Murphy reste surtout connu par les amateurs de westerns, genre dans lequel il s’est ensuite principalement illustré. Duel sans merci est l’un de ses premiers films en vedette, même si son rôle est finalement moins mis en valeur que celui interprété par Stephen McNally (1913-1994).
Moins connu que son partenaire, le comédien aura pourtant été dirigé par George Cukor, Frank Borzage, Robert Siodmak, Joseph L. Mankiewicz, Anthony Mann, Douglas Sirk, Richard Fleischer et Robert Wise, un très beau palmarès. Il est très attachant et crédible dans Duel sans merci, dans le rôle du marshal qui souhaite également venger la mort d’un ami proche, mais qui va malheureusement tomber dans les filets d’une femme vénale (Faith Domergue) au service des bandits qu’il recherche. Nous sommes donc en plein western classique, réalisé à la chaîne pour être placé en double-programme et dans le seul but de remplir le tiroir-caisse d’Universal.
Les cinéastes sélectionnés avaient un cahier des charges à respecter, mais certains d’entre eux en profitaient pour démontrer de quoi ils étaient capables, ce qui est ici le cas de Don Siegel, avec une redoutable efficacité. Ah oui signalons également la présence au générique de l’immense Lee Marvin dans l’une de ses premières apparitions au cinéma. Alors, en dépit d’une baisse de rythme dans le deuxième acte, il y a suffisamment de bons arguments avancés pour donner envie de découvrir ce western de série B qu’est Duel sans merci, non ?
LE BLU-RAY
Le test du Blu-ray de Duel sans merci, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Seul Patrick Brion a répondu à l’appel de l’éditeur pour nous présenter Duel sans merci (8’30). Comme d’habitude, l’imminent historien du cinéma démarre son exposé en nous donnant les titres des plus grands westerns sortis sur les écrans en 1952. Puis, Patrick Brion délivre de nombreuses informations sur la mise en route du film de Don Siegel (scénario jugé mauvais et réécrit plusieurs fois, tournage de 10 minutes de scènes supplémentaires en raison de la durée du film jugée beaucoup trop courte), ainsi que sur le casting, sans oublier le réalisateur.
La vie de soldat et la carrière d’Audie Murphy sont également au centre d’un petit module réalisé en 2010, avec Patrick Brion face caméra (5’30).
L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et la bande-annonce.
L’Image et le son
Si le master a visiblement été restauré, quelques pétouilles demeurent constatables comme certains dépôts résiduels blancs et bleutés, surtout visibles sur les séquences sombres et nocturnes. Le générique s’accompagne de fourmillements, mais la copie trouve rapidement une stabilité. La clarté est de mise, mais le Technicolor aurait mérité une petite révision puisque les visages quelque peu cireux semblent souvent entourés par un halo luminescent. Il n’est pas rare non plus que la définition d’un champ-contrechamp soit aléatoire. Néanmoins, le Blu-ray de Duel sans merci est convenable. Signalons que le film de Don Siegel était sorti en DVD en 2004 chez Universal, sous le titre Duel à Silver Creek.
Seule la version originale aux sous-titres français imposés est disponible sur cette édition. La restauration est satisfaisante, aucun souffle à déplorer, l’écoute est frontale, riche, dynamique et vive. Les effets annexes sont conséquents et le confort acoustique assuré.