Test Blu-ray / 7 secondes en enfer, réalisé par John Sturges

7 SECONDES EN ENFER (Hour of the Gun) réalisé par John Sturges, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : James Garner, Jason Robards, Robert Ryan, Albert Salmi, Charles Aidman, Steve Ihnat, Michael Tolan, William Windom.…

Scénario : Edward Anhalt

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1967

LE FILM

Tombstone, 1881. Le marshal Wyatt Earp et son allié, le joueur de poker Doc Holliday, sortent victorieux du règlement de compte à O.K. Corral. Une victoire qui, au premier, laisse un goût amer, son frère ayant été tué par l’un des membres du clan tenu d’une main de fer par Ike Clanton. Ivre de vengeance, le marshal entreprend aussitôt une expédition punitive, accompagné d’un Doc Holliday aussi désabusé que gravement malade…

Il y a eu Randolph Scott dans L’Aigle des frontières Frontier Marshal (1939) d’Allan Dwan, Henry Fonda dans La Poursuite infernale My darling Clementine (1946) de John Ford, Will Geer dans Winchester 73 (1950) d’Anthony Mann et surtout Burt Lancaster dans Règlements de comptes à O.K. Corral Gunfight at O.K. Corral (1957) de John Sturges (1910-1992). Ils ont tous campé Wyatt Earp au cinéma, au même titre plus tard que Kevin Costner, Kurt Russell, mais on en oublie volontairement, car la liste ne saurait être exhaustive. Outre John Ford, qui reprendra le personnage dans Les Cheyennes Cheyenne Autumn (1964) sous les traits de James Stewart, mais dans une apparition secondaire, le réalisateur revient à Wyatt Earp dans 7 secondes en enfer Hour of the gun, dix ans après Règlements de comptes à O.K. Corral, en reprenant le récit là où il s’était arrêté, autrement dit après l’affrontement de Wyatt Earp, accompagné de ses hommes (dont Doc Holliday) face au clan Clanton. Mais le western a changé en une décennie, John Sturges l’a bien compris et il entreprend 7 secondes en enfer avec pour intention de respecter les faits tels qu’ils se sont déroulés, en privilégiant la psychologie aux gunfights à outrance, en se focalisant sur la personnalité trouble et foncièrement ambiguë de Wyatt Earp, loin d’être glorifié ici et apparaissant même comme un type sur le point de basculer dans la folie, profitant de sa condition de marshal pour couvrir ses activités illégales et pour assouvir une vengeance personnelle. Le légendaire metteur en scène de Fort Bravo Escape from Fort Bravo (1953), Un homme est passé Bad Day at Black Rock (1954), des Sept Mercenaires The Magnificent Seven (1960) et de La Grande Évasion The Great Escape (1963) laisse de côté toute idée romantique ou romanesque du personnage (aucune romance ici, car aucune femme au générique), filme la violence de façon sèche et brutale et contre toute attente, 7 secondes en enfer prend l’allure d’un vrai film de gangsters et annonce même les films de mafieux où tous les coups sont permis entre les deux clans rivaux, qui ont ici comme particularité d’avoir la loi de leur côté. Histoire passionnante, réalisation carrée, interprétation de grande classe (James Garner en Wyatt Earp, Jason Robards en Doc Holliday, Robert Ryan en Ike Clanton) et score démentiel de Jerry Goldsmith, n’en jetez plus, c’est trop de bonheur !

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Test DVD / Permis de construire, réalisé par Éric Fraticelli

PERMIS DE CONSTRUIRE réalisé par Éric Fraticelli, disponible en DVD le 13 juillet 2022 chez Warner Bros.

Acteurs : Didier Bourdon, Anne Consigny, Eric Fraticelli, Véronique Volta, Simon Abkarian, Michel Ferracci, Samuel Torres Bianconi, Didier Ferrari, Philippe Corti, Laurent Gamelon, Frédérique Bel…

Scénario : Éric Fraticelli & Didier Bourdon

Photographie : Lubomir Bakchev

Musique : Jean-Pierre Marcellesi & Nicolas Zimako

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Dentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu’il n’a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu’une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème: ce terrain se situe en Corse.

Bon, on ne va pas s’étendre comme d’habitude, cette critique-chronique sera comme qui dirait une récréation estivale, comme l’est d’ailleurs le film qui nous intéressera (ou pas) aujourd’hui, Permis de construire. Il s’agit du premier long-métrage réalisé par Éric Fraticelli, humoriste et comédien corse né en 1969. Alors étudiant en philosophie, l’appel des planches est finalement plus fort que celui de l’estrade du professeur qu’il se destinait à devenir. Il s’associe avec son pote de lycée Jacques Leporati, avec lequel il forme le duo Tzek et Pido. Après s’être produits sur quelques petites scènes corses et de Marignane, le succès arrive et les conduit à la capitale, au mythique Palais des Glaces, puis à l’Olympia, où ils assurent la première partie de…Patrick Fiori. Le tandem durera dix ans, puis Éric Fraticelli fait ses débuts au cinéma dans L’Enquête corse, qui cartonne en 2004. La même année, il participe au Silence d’Orso Miret et à Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Désormais, il n’arrêtera pas de tourner, chez Jean-Paul Rouve dans Sans arme, ni haine, ni violence (2007), chez Pascale Pouzadoux dans De l’autre côté du lit (2008)…Suivront Vive la France (2013) de Michaël Youn, La French (2014) de Cédric Jimenez, Marseille (2016) de Kad Merad et Taxi 5 de Franck Gastambide…En 2009, il joue déjà avec Didier Bourdon dans Bambou, réalisé par ce dernier. Plus de dix ans après, les deux hommes écrivent et tiennent le haut de l’affiche de Permis de construire, qui aurait pu être aussi intitulé Bienvenue chez les corses. Car impossible de ne pas penser au film de Dany Boon, tant on y retrouve les mêmes ingrédients, les personnages que tout oppose et qui vont évidemment devenir amis, le décalage culturel, etc…La recette est connue, le cahier des charges élimé jusqu’à la moelle…mais ça passe, car les acteurs sont chouettes, les paysages superbes et Éric Fraticelli n’omet pas l’émotion. Ne vous attendez surtout pas à la comédie française de l’année, mais au moins celle-ci vous fera rire, ce qui n’est pas forcément le cas avec les autres…

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Test Blu-ray / Héros ou Salopards, réalisé par Bruce Beresford

HÉROS OU SALOPARDS (‘Breaker’ Morant) réalisé par Bruce Beresford, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret le 11 août 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Edward Woodward, Jack Thompson, John Waters, Bryan Brown, Charles Tingwell, Terence Donovan, Vincent Ball, Ray Meagher…

Scénario : Jonathan Hardy, David Stevens & Bruce Beresford, d’après la pièce de Kenneth G. Ross

Photographie: Donald McAlpine

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au début du XXème siècle, en Afrique du Sud, la guerre des Boers oppose les Britanniques aux ascendants des colons hollandais et allemands. Trois soldats appartenant au contingent australien, sous les ordres de l’état-major anglais, sont accusés d’avoir tué des prisonniers Boers. Le procès permet de revivre l’enchaînement des événements.

Est-ce que vous pouvez nous citer au moins trois films réalisés par Bruce Beresford ? Difficile non ? Le premier qui vient immédiatement à l’esprit, et encore rares sont ceux qui pourront mettre un nom sur son réalisateur, est indéniablement Miss Daisy et son chauffeurDriving miss Daisy, quatre Oscars (Meilleurs film, actrice, scénario adapté et maquillages) en 1990, trois Golden Globes, un BAFTA, cent millions de dollars de recette sur le sol américain pour un petit budget de 7 millions…un phénomène. Cela devient plus compliqué après pour en trouver un second…alors imaginez trois…On connaît ses films, sans forcément savoir que Bruce Beresford (né en 1940) en est le metteur en scène. On peut citer en vrac Le Contrat The Contract (2006), thriller mollasson avec Morgan Freeman et John Cusack, Double jeu Double Jeopardy avec Tommy Lee Jones et Ashely Judd, succès commercial de l’année 1999 qui n’a laissé aucun souvenir, Evelyn (2002) et Mister Johnson (1990), deux opus passés sous les radars avec Pierce Brosnan, un autre avec Sean Connery en 1994 (Un Anglais sous les tropiquesA Good Man in Africa) et Dernière Danse Last Dance (1996) avec Sharon Stone qui entamait l’impressionnante dégringolade de sa carrière. Pourtant, en creusant un peu sa filmographie, deux œuvres se distinguent nettement. Le superbe Tendre Bonheur Tender Mercies qui vaudra à Robert Duvall l’Oscar du meilleur acteur en 1984, et surtout Héros ou Salopards ‘Breaker’ Morant, qui s’il n’a pas été un hit retentissant au box-office, a néanmoins tout raflé sur son passage, un Oscar (celui du Meilleur scénario), dix Australian Film Institute (l’équivalent des Oscars Australiens) et le Prix du Meilleur Second Rôle Masculin au Festival de Cannes en 1980 pour Jack Thompson. Ce septième long-métrage de Bruce Beresford, tiré d’une histoire vraie, demeure un des joyaux du cinéma australien du début des années 1980, dont l’impact révélera le cinéaste et son casting sur la scène internationale, dont le merveilleux Bryan Brown. Un chef d’oeuvre coup de poing, formidablement écrit (quels dialogues !) et magistralement photographié par Donald McAlpine (Patrick, Predator, La Manière forte, L’Homme sans visage, Moulin Rouge), qui n’a rien perdu de sa force plus de quarante ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Charlie mon héros, réalisé par Don Bluth

CHARLIE MON HÉROS (All Dogs Go to Heaven) réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Reynolds, Dom DeLuise, Judith Barsi, Melba Moore, Charles Nelson Reilly, Vic Tayback, Rob Fuller, Anna Manahan, Loni Anderson, Ken Page, Godfrey Quigley…

Scénario : Don Bluth, Ken Cromar, Gary Goldman, Larry Leker, Linda Miller, Monica Parker, John Pomeroy, Guy Shulman, David J. Steinberg, David N. Weiss

Musique : Ralph Burns

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Charlie, un chien un rien roublard, est assassiné par le gangster Carcasse. Il n’a jamais fait grand-chose de bien au cours de sa vie, mais il est pourtant accepté au paradis des chiens. Décidé à se venger, Charlie trouve le moyen de ressusciter et de revenir sur Terre. Mais il va devoir choisir : continuer à vivre comme avant ou venir en aide à Anne-Marie, une orpheline poursuivie par Carcasse.

Brisby et le secret de NIMH (1982), Fievel et le Nouveau Monde (1986) et Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles (1988) ont été de très grands succès pour Don Bluth (né en 1937), transfuge des studios Disney (où il aura officié pendant près d’une dizaine d’années, en oeuvrant sur Robin des Bois ou bien encore Rox et Rouky), qui a très longtemps placé en digne héritier de l’ami Walt, mais aussi en concurrent direct des productions Disney. En novembre 1989, Charlie, mon héros connaît un certain revers au box-office. Si les résultats ne sont pas catastrophiques (le film rapporte 27 millions aux Etats-Unis pour un budget de 13 millions), ils sont loin d’égaler ceux des deux précédents. Cette fois, sa é avec La Petite Sirène de John Musker et Ron Clements, sortie deux jours plus tard sur les écrans américains, ne fera pas à un pli, puisque le 36e long-métrage d’animation des studios Disney engrangera de son côté près de 200 millions de billets verts, ce qui n’était plus arrivé à l’empire Mickey depuis Les Aventures de Bernard et Bianca, sur lequel avait aussi travaillé Don Bluth. Le temps a fait son office, rapidement d’ailleurs, car Charlie mon héros a bénéficié d’une exploitation triomphale en VHS, entraînant une suite en DTV, une série d’animation télévisée et même un téléfilm de Noël. Pourtant, rétrospectivement, All Dogs Go to Heaven est loin d’être l’opus de son auteur auquel on pense instantanément. En fait, on n’a de cesse de redécouvrir ce pastiche des films de gangsters et de mafia, où les chiens errants font leurs petites affaires dans le dos des humains, pour la première fois bien présents dans une œuvre de Don Bluth, en particulier une petite fille adorable qui répond au doux nom d’Anne-Marie. D’une étonnante maturité, dans le sens où les situations, la motivation des protagonistes et même les dialogues détonnent pour un divertissement dit familial, Charlie mon héros est un bijou mené à cent à l’heure, magnifiquement réalisé, drôle, émouvant et incitant à la réflexion sur la notion du bien et du mal. À savourer sans plus tarder avec votre progéniture.

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Test Blu-ray / Slumber Party Massacre, réalisé par Danishka Esterhazy

SLUMBER PARTY MASSACRE réalisé Danishka Esterhazy, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Hannah Gonera, Frances Sholto-Douglas, Mila Rayne, Alex McGregor, Reze-Tiana Wessels, Rob van Vuuren, Jennifer Steyn, Schelaine Bennett…

Scénario : Suzanne Keilly

Photographie : Trevor Calverley

Musique : Andries Smit

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dana et ses amies sont en route pour une inoubliable soirée pyjama. Mais un problème de voiture les oblige à passer la nuit dans une cabane isolée, où leur petite fête pourrait bien se transformer en terrifiant cauchemar. En effet, un tueur armé d’une perceuse rôde alentour… Et si tout cela ne devait rien au hasard ?

Si la franchise Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman (96 ans cette année, toujours actif), Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. À la base, il y a trois opus Slumber Party Massacre, le premier (Fête sanglante) ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 (malgré une exploitation limitée), rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de 220.000 billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo. 2021, voici venu un remake-suite-reboot, sobrement intitulé…bah Slumber Party Massacre, titre auquel a été ajouté un New Gen dans nos contrées, mis en scène par Danishka Esterhazy, réalisatrice canadienne remarquée en 2018 avec l’étonnant Level 16 et la série Vagrant Queen, qui s’empare de tous les clichés du genre et s’en amuse en les passant à la sauce féministe, avec une extrême générosité en hémoglobine. On ne s’y attendait pas, mais bonne surprise que cette comédie horrifique !

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Test DVD / Le Test, réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud

LE TEST réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud, disponible en DVD depuis le 11 mai 2022 chez Apollo Films.

Acteurs : Alexandra Lamy, Philippe Katerine, Matteo Perez, Joaquim Fossi, Chloé Barkoff-Gaillard, Pablo Cobo, Lucile Jaillant, Louvia Bachelier…

Scénario : Emmanuel Poulain-Arnaud & Noé Debré, d’après une histoire originale de Thibault Vanhulle

Photographie : Thomas Rames

Musique : Julien Glabs

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Annie Castillon est heureuse. Sa vie conjugale avec Laurent est un exemple d’harmonie. Ses deux grands, Maximilien et César, sont des garçons brillants et sensibles. Et Poupi, sa jeune ado, l’épaule sans jamais se plaindre dans l’éducation d’Antoine, le petit dernier. Un week-end comme tous les autres, la découverte d’un test de grossesse positif dans la salle de bain va enrayer la belle harmonie.

Nous avions découvert le réalisateur Emmanuel Poulain-Arnaud avec son formidable premier long-métrage Les Cobayes, avec Thomas Ngijol et Judith Chemla, un des films les plus originaux sortis en DVD au début de l’année chez Metropolitan Vidéo. Sur cette édition, se trouvaient deux courts-métrages tout aussi prometteurs, La Couille (2015) et The Villa (2018), qui posaient déjà les bases d’un univers singuliers et dévoilaient un humour percutant doublé d’une réelle sensibilité d’auteur. Emmanuel Poulain-Arnaud transforme ce coup d’essai avec Le Test, son deuxième long-métrage donc, porté par une impériale Alexandra Lamy, au firmament de son talent, de son charisme et de sa beauté. Comme nous le déclarions au moment de la sortie dans les bacs du Sens de la famille de Jean-Patrick Benes, d’Après moi le bonheur de Nicolas Cuche et de 7 jours pas plus Héctor Cabello Reyes, sans oublier Belle-fille de Méliane Marcaggi et le génial Tout le monde debout de Franck Dubosc, la comédienne mérite tous les louanges et celle-ci trône une fois de plus sur un casting composé de Philippe Katerine et de jeunes comédiens tous fabuleux. 75 minutes montre en main, on ressort avec une pêche immense du Test, aussi revigoré qu’ému d’ailleurs. Un vrai et grand coup de coeur.

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Test DVD / Presque, réalisé par Bernard Campan & Alexandre Jollien

PRESQUE réalisé par Bernard Campan & Alexandre Jollien, disponible en DVD le 1er juin 2022 chez Apollo Films.

Acteurs : Bernard Campan, Alexandre Jollien, Tiphaine Daviot, Julie-Anne Roth, La Castou, Marie Benati, Marilyne Canto, Anne-Valérie Payet…

Scénario : Bernard Campan, Alexandre Jollien & Hélène Grémillon

Photographie : Christophe Offenstein

Musique : Niklas Paschburg

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Louis, croque-mort, rencontre Igor, une personne handicapée, après un accident de la route. Par un concours de circonstances, ils décident d’effectuer un road trip dans un corbillard contenant la dépouille de Madeleine, partant de Lausanne pour aller jusque dans le sud de la France.

On ne peut pas nier une impression de déjà vu, un mix entre Le Huitième jour de Jaco van Dormael et Grand froid de Gérard Pautonnier. Presque est un projet personnel, coécrit (avec la femme de lettres Hélène Grémillon), interprété et coréalisé par Bernard Campan et Alexandre Jollien, amis depuis une vingtaine d’années, réunis par leur passion de la philosophie. S’il avait signé la mise en scène des Trois Frères : Le Retour avec Didier Bourdon en 2014, l’Inconnu ne s’était pas « livré » ainsi devant et derrière la caméra depuis 2007 avec La Face cachée, auquel Alexandre Jollien avait déjà participé à l’écriture, qui parlait de l’alcoolisme de son épouse, également le sujet du Dernier pour la route de Philippe Godeau (par ailleurs producteur de Presque) où il apparaissait aux côtés de François Cluzet et Mélanie Thierry. Dans Presque, il se retrouve face au suisse Alexandre Jollien, spécialiste de philosophie grecque, handicapé de son état, célèbre depuis son premier ouvrage Éloge de la faiblesse paru en 1999, adapté et mis en scène dans les années 2000, suivi du Philosophie nu. Presque est comme qui dirait une ode à leur amitié, mais aussi un éloge de la différence, du vivre-ensemble, de la liberté, où l’alchimie des comédiens est éclatante et leur plaisir à se donner la réplique contagieux. Le scénario réserve finalement peu de surprises, mais on se laisse porter par la bonne humeur, la simplicité de ce tout petit film, sans pathos, et l’excellence de ses interprètes.

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Test Blu-ray / Les Tueurs de la lune de miel, réalisé par Leonard Kastle

LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL (The Honeymoon Killers) réalisé par Leonard Kastle, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 25 novembre 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Dorothy Duckworth, Doris Roberts, Marilyn Chris, Mary Jane Higbee, Kip McArdle, Barbara Cason…

Scénario : Leonard Kastle

Photographie : Oliver Wood

Musique : Gustav Malher

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1970

LE FILM

Martha Beck n’est qu’une inoffensive infirmière aux formes généreuses. Du moins jusqu’au jour où elle répond à l’annonce matrimoniale des « Cœurs solitaires » de Raymond Fernandez, gigolo et arnaqueur au mariage. Désormais inséparables, liés par la même passion subversive, ils écument les États-Unis, piègent veuves et femmes seules pour les voler d’abord. Les assassiner sauvagement ensuite.

Les Tueurs de la lune de miel The Honeymoon Killers est inspiré d’un fait divers, d’une histoire vraie, d’un couple authentique. Raymond Martinez Fernandez et Martha Beck. L’homme d’origine hispanique rencontre Martha Beck par l’intermédiaire d’une petite annonce, auxquelles il prend l’habitude de répondre, écrites par quelques vieilles filles toujours à la recherche du prince charmant. Cela devient un rituel, Raymond démarre une correspondance, puis donne rendez-vous à un « coeur à prendre », puis, l’alcool aidant, parvient à se rendre chez la victime pour ensuite dérober leur argent et leurs biens, mais cela peut même lui arriver d’épouser sa proie et de prendre du bon temps aux frais de la princesse, avant de déguerpir. 1947, Fernandez et Beck entrent en collision. Cette dernière est atteinte d’un dérèglement hormonal depuis son enfance et souffre de ce fait d’un surpoids conséquent, la renfermant sur elle-même. Elle devient infirmière, ne pense qu’à son travail la journée, puis rentre chez elle où elle s’évade en lisant des romans sentimentaux…Un jour, elle publie une annonce…leur rencontre aboutira à l’assassinat d’une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949. Ce récit influencera le cinéma et la télévision, Les Tueurs de la lune de miel étant la première adaptation et restera d’ailleurs le seul et unique long-métrage de Leonard Kastle. En effet, dramaturge, chef d’orchestre et compositeur d’opéra avant tout, il se retrouve à la barre des Tueurs de la lune de miel, par accident en fait, étant devenu ami avec le producteur Warren Steibel, qui s’était chargé précédemment de la diffusion d’opéras mis en scène par Leonard Kastle. Ce dernier se voit confier par Streibel de réaliser des recherches sur l’histoire Fernandez-Beck, à partir des archives judiciaires du tribunal du Bronx. Un réalisateur est engagé…il s’agit de Martin Scorsese, remarqué avec Who’s That Knocking at My Door. Le tournage commence, mais trouvant que ce type de 26 ans perd trop de temps sur quelques plans « inutiles » et des inserts, le jeune Scorsese est congédié une semaine seulement après le début des prises de vue pour « divergences artistiques avec la production ». C’est donc là qu’intervient Leonard Kastle, catapulté derrière la caméra du jour au lendemain, heureusement solidement épaulé par le directeur de la photographie Oliver Wood. Échec commercial, mais soutenu par une critique très positive, surtout en Europe où François Truffaut, Marguerite Duras et Michelangelo Antoniono le couvrent d’éloges, Les Tueurs de la lune de miel est devenu une référence du thriller centré sur les tueurs en série. Sa sécheresse de ton, ses partis pris documentaires, sa beauté plastique et l’excellence de ses deux têtes d’affiche Shirley Stoler et Tony Lo Bianco ont ensuite très largement contribué à la pérennité de ce désormais film culte.

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Test Blu-ray / Tu fais pas le poids, shérif !, réalisé par Hal Needham

TU FAIS PAS LE POIDS, SHÉRIF ! (Smokey and the Bandit II) réalisé par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 17 février 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Burt Reynolds, Sally Field, Jerry Reed, Paul Williams, Pat McCormick, Dom DeLuise, David Huddleston…

Scénario : Jerry Belson & Brock Wates, d’après une histoire originale de Hal Needham, Michael Kane & Robert L. Levy

Photographie : Michael C. Butler

Musique : Snuff Garrett

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1980

LE FILM

Au Texas, Big Enos brigue le poste de gouverneur. Cependant, John Conn, son adversaire, n’a pas l’intention de se laisser distancer. Pour ridiculiser son rival, Big Enos imagine un plan diabolique. Il s’agit de convaincre Bandit de convoyer une femelle éléphant enceinte, jusqu’à la convention républicaine de Miami et ce, pour un salaire de 400.000 dollars.

Quand vous êtes le seul film à avoir su concurrencer Star Wars en 1977, forcément l’idée de faire une suite vous trotte dans la tête ! Un peu plus de trois ans après le premier opus, déboule sur les écrans américains Tu fais pas le poids, shérif !, ou tout simplement Smokey and the Bandit II en version originale. On prend les mêmes et on recommence devant et derrière la caméra, autrement dit Hal Needham à réalisation, Burt Reynolds, Sally Field, Jackie Gleason, Paul Williams, Pat McCormick et Mike Henry au casting. Mais le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, on déchante même très rapidement devant la paresse d’un scénario qui se contente de reprendre des éléments du volet précédent, sans aucune imagination. Là où Cours après moi, shérif ! parvenait à maintenir l’attention durant 90 minutes, pied au plancher, dans une course-poursuite quasi-ininterrompue, Tu fais pas le poids, shérif ! ne cesse de caler, d’avancer par à-coups, sans jamais retrouver la magie du film original. Si tout le monde semble être heureux de se réunir (même si Burt Reynolds avouera qu’Universal l’a poussé à le faire pour des raisons purement lucratives), les spectateurs risquent de trouver le temps long de leur côté, ce qui avait déjà été le cas en 1980, puisque les résultats au box-office n’auront pas été aussi « enthousiasmants », avec 66 millions de dollars de recette, soit près de 230 millions de dollars aujourd’hui. Un énorme succès tout de même, mais celles et ceux qui s’attendaient à découvrir une nouvelle comédie d’action, seront sans doute déçus en se retrouvant plutôt face à Burt Reynolds en prise avec…un éléphant…Quelques bons moments, mais rien de véritablement marquant.

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Test Blu-ray / Cours après moi, shérif !, réalisé par Hal Needham

COURS APRÈS MOI, SHÉRIF ! (Smokey and the Bandit) réalisé par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 19 janvier 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Burt Reynolds, Sally Field, Jack Reed, Mike Henry, Paul Williams, Pat McCormick, Alfie Wise, George Reynolds…

Scénario : James Lee Barrett, Charles Shyer & Alan Mandel, d’après une histoire originale de Hal Needham & Robert L. Levy

Photographie : Bobby Byrne

Musique : Bill Justis & Jerry Reed

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Surnommé le Bandit, le routier Bo Darville relève le défi que lui fixe le millionnaire Enos Burdette : transporter, sous quarante-huit heures, 400 caisses de bière entre le Texas et la Géorgie. Une activité illégale, considérée comme de la contrebande. Son ami Snowman à la manœuvre dans la cabine du semi-remorque chargé à bloc, Darville ouvre la route au volant de sa Pontiac survitaminée. Le plan se déroule sans incident jusqu’à ce qu’il tombe sur une jeune mariée en fuite qu’il décide d’aider. Une rencontre qui va générer de nombreux problèmes, le shérif Buford T. Justice n’appréciant guère de voir son fils soudainement plaqué par sa fiancée le jour de ses noces.

Quand Cours après moi, shérif ! Smokey and the Bandit est sur le point de débouler au cinéma, la renommée de Burt Reynolds est telle que la Fox décide d’avancer la sortie de Star Wars de deux jours, pensant qu’il ne fera qu’une bouchée de cette aventure intergalactique sur laquelle personne ne mise, encore moins le studio. Découvert dans Navajo Joe (1966) de Sergio Corbucci, le comédien devient une star internationale trois ans plus tard grâce au triomphe de DélivranceDeliverance de John Boorman. Il incarnera désormais le charme macho et velu à l’américaine, la moustache fringante, l’oeil rieur et passera d’un univers à l’autre, chez Woody Allen (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander), Joseph Sargent (Les Bootleggers White Lightning), Richard C. Sarafian (Le Fantôme de Cat Dancing The Man Who Loved Cat Dancing), Robert Aldrich (Plein la gueule The Longest Yard et La Cité des dangers Hustle), Peter Bogdanovich (Enfin l’amourAt Long Last Love et Nickelodeon) et bien d’autres. Tout le monde s’arrache ce bloc de virilité d’1m80. 1977, nous voici rendus à Cours après moi, shérif ! qui est donc le plus grand succès commercial de l’illustre carrière de Burt Reynolds, ayant rapporté près de 130 millions de dollars à sa sortie, soit l’équivalent d’un demi-milliard de dollars d’aujourd’hui (rien que sur le sol américain)…Cela laisse rêveur, surtout quand on sait que le budget global n’était que de quatre millions. Bref, on imagine encore mal le phénomène Burt Reynolds et de cet opus, qui allait engendrer deux suites au cinéma (Tu fais pas le poids, shérif ! et Cours après moi, shérif ! 3) et quatre téléfilms jusqu’en 1994, et inspirer la série Shérif, fais-moi peur The Dukes of Hazzard dès 1979. Culte on vous dit !

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