Test Blu-ray / La Clé, réalisé par Tinto Brass

LA CLÉ (La Chiave) réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Stefania Sandrelli, Frank Finlay, Franco Branciaroli, Barbara Cupisti, Armando Marra, Maria Grazia Bon, Gino Cavalieri, Piero Bortoluzzi…

Scénario : Tinto Brass, d’après le roman de Jun’ichirō Tanizaki

Photographie : Silvano Ippoliti

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Venise, début 1940, alors que l’Italie se prépare à entrer en guerre auprès du Troisième Reich, Nino Rolfe, un aristocrate libertin d’âge mur, ne parvient plus à satisfaire sexuellement Teresa, cette épouse qu’il aime aussi passionnément qu’au premier jour. Tandis que son mari note ses fantasmes dans un journal intime, Teresa dissimule de moins en moins bien son attirance grandissante pour Laszlo, le fiancé de sa fille Lisa. Bravant interdits et tabous, la belle quadragénaire entame une relation avec son futur gendre…

Pour l’ensemble de la critique, il y a eu un avant et un après La CléLa Chiave dans la carrière de Giovanni Brass dit «Tinto » (né en 1933), même si celui-ci l’a toujours réfuté, dans le sens où son quatorzième long-métrage aborde des thèmes qui parcouraient déjà quelques-uns de ses films précédents. Ce que la postérité a surtout retenu de La Clé, c’est avant tout Stefania Sandrelli, volcanique, sans doute la comédienne la plus sexy de l’âge d’or du cinéma italien après Laura Antonelli. Au-delà de son incandescente prestation, l’actrice alors âgé de 37 ans et qui possédait déjà un C.V. qui en ferait jalouser plus d’un/e (Pietro Germi, Jean-Pierre Melville, Lucio Fulci, Bernardo Bertolucci, Mario Monicelli, Sergio Sollima, Luigi Comencini, Ettore Scola, Mauro Bolognini, Sergio Corbucci et bien d’autres), se livre pour la première fois nue en intégralité à la caméra et donc aux spectateurs, mis en situation de voyeur. Car La Clé n’est pas seulement voire pas du tout une œuvre où l’on se rince l’oeil uniquement, mais où l’intellect de l’audience est aussi mise à contribution, à travers une réflexion sur le couple et la sexualité, où l’homme tente de percer le mystère de la femme par n’importe quel moyen, comme si sa vie (ou son vit, c’est selon) en dépendait. Il y a du Visconti chez Tinto Brass, l’ancien assistant de Roberto Rossellini (Inde, terre mère, Le Général de la Rovere), qui adapte le roman La Clef (La Confession impudique) de Jun’ichirō Tanizaki, par ailleurs déjà adapté en 1959 par Kon Ichikawa, à Venise, dont l’atmosphère humide et éthérée convient parfaitement au réalisateur. Furieusement érotique, marqué par des scènes extrêmement crues (une érection par ci, un gros plan sur un sexe féminin par là) et le magnétisme de Stefania Sandrelli, La Clé a marqué l’esprit des cinéphiles du monde entier et continue quarante ans après sa sortie de faire de nouveaux adeptes, tout en s’imprimant de façon indélébile sur les yeux des heureux individus qui le découvriront pour la première fois.

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Test Blu-ray / Le Monstre qui vient de l’espace, réalisé par William Sachs

LE MONSTRE QUI VIENT DE L’ESPACE (The Incredible Melting Man) réalisé par William Sachs, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Alex Rebar, Burr DeBenning, Myron Healey, Michael Alldredge, Ann Sweeny, Lisle Wilson, Cheryl Smith, Julie Drazen…

Scénario : William Sachs

Photographie : Willy Kurant

Musique : Arlon Ober

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Des astronautes en mission d’exploration des anneaux de Saturne sont victimes de fortes radiations. Seul Steve West parvient à rester vivant. Hospitalisé dans le plus grand secret dans la clinique du docteur Ted Nelson, il s’échappe après avoir découvert les ravages provoqués par les radiations sur son corps. Devenu un monstre hideux qui se désagrège lentement, Steve West déambule dans la nature et massacre tous ceux qui ont le malheur de croiser sa route. Le docteur Nelson, accompagné par le général Perry, va tenter de trouver Steve West afin qu’il ne commette d’autres meurtres…

Alors celui-là il est beau. Un nanar, un grand, un vrai. Celui qui tâche, aussi bien en version originale que dans cette chère langue de Molière avec ses comédiens qui en rajoutent comme si cela ne suffisait jamais. Le Monstre qui vient de l’espace ou The Incredible Melting Man (quel titre merveilleux) est une production Samuel W. Gelfman, celui qui aura donné sa chance à Jonathan Demme (5 femmes à abattre Caged Heat, 1974), financé en grande partie le génial Cockfighter (1974) de Monte Hellman, ainsi que le célèbre Cannonball (1976) de Paul Bartel avec David Carradine. L’ancien vice-président de la United Artists (rien que ça) confie au réalisateur William Sachs, lui-même futur producteur d’Exterminator 2 et Le Leprechaun, un budget dérisoire pour tenter d’emballer Le Monstre qui vient de l’espace, qui est en fait trompeur puisqu’il s’agit d’un astronaute irradié (et donc devenu radioactif), seul rescapé d’une mission (ses moustaches l’ont peut-être protégé un temps) ayant conduit son équipe près des anneaux de Saturne. L’ensemble est prétexte pour montrer l’ancien voyageur et scientifique de l’espace se décomposer petit à petit, tandis qu’il tente de prendre la fuite pour échapper à ceux qui voudraient le cloîtrer, sans doute pour faire de lui un cobaye, et qui le poursuivent avec…un compteur Geiger. The Incredible Melting Man est une série Z où tous les acteurs rivalisent de médiocrité, pour ne pas dire de non-jeu éhonté. Mais c’est en cela que le film est très drôle, avec ses dialogues qui n’ont souvent aucun sens, ses pauvres décors redondants et son absence d’enjeux. Restent les effets spéciaux de maquillage concoctés par le maître Rick Baker (qui inspireront Rob Bottin, assistant de Baker sur le film, pour la scène du type à la peau fondue dans RoboCop), qui venait de débuter avec Schlock de John Landis et qui avait très vite enchaîné avec La Nuit des vers géants, King Kong et Star Wars. La même année que le space opera de George Lucas, le génie du latex confectionnait cet être dégoulinant et repoussant. De ce point de vue-là, cela fonctionne encore très bien, le final est d’ailleurs particulièrement dégueulasse et semble avoir inspiré Street Trash sous certains aspects. Quant à savoir si cela sauve Le Monstre qui vient de l’espace du marasme…même si la photographie de Willy Kurant, oui oui, le chef opérateur de Je t’aime, moi non plus de Serge Gainsbourg, de Masculin féminin de Jean-Luc Godard, de Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat et Le Départ de Jerzy Skolimowski est loin d’être mauvaise.

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Test Blu-ray / Les Tueurs de l’éclipse, réalisé par Ed Hunt

LES TUEURS DE L’ÉCLIPSE (Bloody Birthday) réalisé par Ed Hunt, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Lori Lethin, Melinda Cordell, Julie Brown, Joe Penny, Bert Kramer, K.C. Martel, Elizabeth Hoy, Billy Jayne

Scénario : Ed Hunt & Barry Pearson

Photographie : Stephen L. Posey

Musique : Arlon Ober

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Une nuit d’éclipse, trois femmes de la même localité de Californie accouchent simultanément de trois bébés en pleine forme. Baptisés Debbie, Curtis et Steven, ils se préparent à fêter leur dixième anniversaire à leur manière. Comme poussés par une force aussi puissante que maléfique, ils éliminent méthodiquement ceux qui ont le tort de leur déplaire. Entre notamment une flèche dans l’œil, une balle dans le coeur et des coups de pelle, ils s’en prennent surtout aux adultes…

Les thrillers avec des enfants tueurs sont plutôt rares. Surtout les bons. Quand on évoque ce sous-genre horrifique, on pense en premier lieu à La Malédiction (1976) de Richard Donner, chef d’oeuvre qui permettra au réalisateur de se voir offrir Superman deux ans plus tard. Citons aussi en vrac Les Enfants du maïs (1994), Dorothy (2008), We Need to Talk About Kevin (2011), Le Village des damnés (1960 et le remake de John Carpenter en 1995), Les Révoltés de l’an 2000 (1976), Les Innocents (1961), The Children (2009) et le méconnu, mais remarquable Attention, les enfants regardent (1978) de Serge Leroy, avec Alain Delon, chasseur devenant la proie de gamins froids comme la mort. Les Tueurs de l’éclipse est un film d’épouvante à la frontière du fantastique, où deux garçons et une fille nés au même moment durant une éclipse solaire, se retrouvent dépourvus de conscience en raison d’un alignement spécifique des planètes et se mettent à tuer leur entourage, ainsi que ceux qu’ils trouvent tout simplement indésirable. Réalisé par un certain Ed Hunt, qui avait signé L’Invasion des soucoupes volantesStarship Invasions en 1977, avec Christopher Lee et Robert Vaughn, Les Tueurs de l’éclipseBloody Birthday surfe sur la vague du slasher alors à la mode, s’avère un opus qui fait froid dans le dos et ce grâce à une très solide distribution menée par trois jeunes acteurs épatants qui campent les effrayants assassins du film. La tension est maintenue du début à la fin, la mise en scène est élégante et prouve qu’Ed Hunt en avait sous le capot, la photographie de Stephen L. Posey (Vendredi 13 – Chapitre 5 : Une nouvelle terreur, Slumber Party Massacre), ainsi que la composition d’Arlon Ober (Le Monstre qui vient de l’espace, le génial Eating Raoul de Paul Bartel) sont très inspirées (même si le second n’hésite pas à piocher chez John Williams et Bernard Herrmann), bref, c’est du tout bon et cela a étonnamment bien vieilli.

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Test Blu-ray / Les Anges du mal 2 – Reform School Girls, réalisé par Tom DeSimone

LES ANGES DU MAL 2 (Reform School Girls) réalisé par Tom DeSimone, disponible en Blu-ray le 14 juin 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Linda Carol, Wendy O. Williams, Pat Ast, Sybil Danning, Charlotte McGinnis, Sherri Stoner, Denise Gordy, Laurie Schwartz, Tiffany Helm, Darcy DeMoss…

Scénario : Tom DeSimone, Daniel Arthur Wray & Jack Cummins

Photographie : Howard Wexler

Musique : Dan Siegel

Durée : 1h34

Année de sortie : 1986

LE FILM

Jennifer Williams qui a raté un hold-up vient de faire connaissance, dans le fourgon qui la conduit dans une maison de redressement, de deux futures co-détenues. Condamnée à tort, il y a la claustrophobe et fragile Lisa et une récidiviste, Nicky. À Pridemore, Charlie, une détenue belliqueuse, règne en maître en propageant la terreur par ses méthodes…

WIP, ou Women In Prison, sous-genre qui fait appel aux bas instincts des spectateurs mâles. Le cinéaste Jess Franco aura bien exploité cette recette à travers des films comme 99 femmes, Des femmes pour le bloc 9 Frauen für Zellenblock 9 ou bien encore Quartier de femmes Los amantes de la isla del diablo. La trame de Reform School Girls de Tom DeSimone (Hell Night) reprend les mêmes ingrédients, à savoir des prisonnières qui subissent des sévices dégradants et qui décident à un moment donné de se rebeller, dans l’espoir de se sortir de leurs conditions grâce au soutien d’une psychologue compréhensive, prête à affronter l’institution. D’ailleurs, le film qui nous intéresse aujourd’hui paraît s’être grandement inspiré de l’oeuvre de l’ami Jesús. Tom DeSimone avait déjà « tâté » du WIP avec Prison Girls, film classé X emballé en relief en 1972, sur lequel il avait débarqué une semaine avant le début des prises de vue pour remplacer celui qui devait à la base le mettre en scène. S’il reniera ce premier coup d’essai dans le genre, cela ne sera pas le cas pour Quartier de femmesThe Concrete Jungle (1982), avec l’ex-Bond Girl Jill St. John (Les Diamants sont éternels) et surtout Reform School Girls, étrangement édité en France sous le titre Les Anges du mal 2 ou Very Bad Girls, qui restera le film préféré de sa carrière. Hautement divertissant, celui-ci vaut le coup d’oeil pour sa distribution quasiment intégralement féminine, menée par la magnifique Linda Carol, qui partage l’affiche avec Wendy O. Williams, la chanteuse frappadingue du groupe The Plasmatics. Complètement survoltée, elle vole facilement la vedette dans Reform School Girls dans le rôle de Charlie, qui dirige un groupe de filles qui lui sont fidèles et à qui elle offre une protection contre quelques câlins et léchouilles. Les fans de cinéma d’exploitation vont adorer !

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Test Blu-ray / Cop Secret, réalisé par Hannes Þór Halldórsson

COP SECRET (Leynilögga) réalisé par Hannes Þór Halldórsson, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Auðunn Blöndal, Egill Einarsson, Sverrir Þór Sverrisson, Steinunn Ólína Þorsteinsdóttir, Björn Hlynur Haraldsson, Vivian Ólafsdóttir, Rúrik Gíslason, Steinþór Hróar Steinþórsson…

Scénario : Nína Petersen, Hannes Þór Halldórsson & Sverrir Þór Sverrisson, d’après une histoire originale d’Auðunn Blöndal, Egill Einarsson & Hannes Þór Halldórsson

Photographie : Elli Cassata

Musique : Kristján Sturla Bjarnason

Durée : 1h35

Année de sortie : 2021

LE FILM

Pour élucider une curieuse série de braquages où rien n’est dérobé, un « super flic » de Reykjavik, téméraire mais en pleine remise en question, se retrouve à devoir faire équipe avec un nouveau partenaire, un mec stylé, aisé et particulièrement libéré.

Le nom de Hannes Þór Halldórsson pourrait éventuellement dire quelque chose à certains d’entre vous, du moins aux passionnés de football. En effet, le réalisateur de Cop Secret n’est autre que l’ancien gardien de l’équipe nationale d’Islande, sélectionné près de 80 fois et qui a participé à l’Euro 2016, ainsi qu’à la Coupe du Monde de 2018 durant laquelle il avait arrêté un penalty de Lionel Messi. Avant de devenir sportif professionnel, Hannes Þór Halldórsson, passionné par le cinéma, se prédestinait à devenir cinéaste. Son rêve devient enfin réalité, puisqu’en 2021 il met en scène son premier long-métrage Leynilögga, que l’on peut traduire par « Flic Infiltré », que la distribution internationale aura finalement rebaptisé Cop Secret. Un buddy movie qui rend hommage au genre des années 1980-90, le tout largement influencé par le Hot Fuzz d’Edgar Wright et Bad Boys de Michael Bay. On imagine que le budget n’était pas énorme (apparemment, cela équivaudrait à 0,03 % de la production de Fast & Furious 9), surtout vu la qualité des effets spéciaux avec ses explosions et le sang confectionnés en mauvaises images numériques, mais il se dégage une vraie énergie contagieuse de ce Cop Secret, qui s’amuse à prendre tous les clichés attendus, à les triturer, au point de faire de son tandem de flics burnés, deux mecs qui tombent amoureux l’un de l’autre dans le feu de l’action. C’est barré, pas franchement original, mais l’ensemble est prometteur et les acteurs assurent le spectacle du début à la fin.

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Test Blu-ray / Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart

VOEUX SANGLANTS (The Initiation) réalisé par Larry Stewart, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Vera Miles, Clu Gulager, Daphne Zuniga, James Read, Marilyn Kagan, Robert Dowdell, Patti Heider, Frances Peterson, Hunter Tylo…

Scénario : Charles Pratt Jr.

Photographie : George Tirl

Musique : Gabriel Black & Lance Ong

Durée : 1h37

Année de sortie : 1984

LE FILM

La jeune Kelly, qui appartient à une confrérie à l’université, est soumise à un rite d’initiation : avec d’autres membres, elle doit pénétrer de nuit dans un magasin mais, entrés illégalement, ils réalisent qu’ils ne peuvent plus en sortir. Un tueur commence alors à les éliminer un par un…

Novembre 1984, Les Griffes de la nuitA Nightmare on Elm Street de Wes Craven est un événement planétaire. Les slashers sortis la même année avant ou après auront du mal à retenir l’attention des spectateurs, de la critique et à passer à la postérité, à part peut-être Vendredi 13 : Chapitre final de Joseph Zito, le quatrième épisode de la saga. Pourtant, six mois auparavant, sortait un digne représentant du genre, un certain The Initiation, édité en France sous le titre Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart. Celui-ci aura passé son temps sur les plateaux hollywoodiens à jouer le figurant de service (comme dans Alerte aux marines d’Edward Ludwig) dans les années 1940-50, avant de travailler comme superviseur des dialogues, puis en tant que metteur en scène, officiant à la télévision sur de multiples séries comme Super Jaimie, L’Incroyable Hulk, Drôles de dames, L’île fantastique et Buck Rogers. Voeux sanglants sera sa seule et unique incursion cinématographique, sur laquelle il atterrit d’ailleurs suite au renvoi du premier réalisateur, Peter Crane, qui après avoir emballé les séquences se déroulant dans l’hôpital psychiatrique, est remercié par les producteurs, qui trouvent que monsieur joue trop à l’artiste et ne va pas assez vite à leur goût. Voeux sanglants est un divertissement aux effets sans doute attendus, mais qui vaut sacrément le détour, d’une part pour sa solide distribution (cela fait du bien de voir des jeunes acteurs inconnus bien jouer, ce qui n’était pas le cas dans tous les slashers qui pullulaient sur les écrans), d’autre part pour ses idées visuelles ou scénaristiques, qui nous font nous accrocher à notre siège jusqu’au twist. Une sympathique découverte.

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Test Blu-ray / Vaincre ou mourir, réalisé par Paul Mignot & Vincent Mottez

VAINCRE OU MOURIR réalisé par Paul Mignot & Vincent Mottez, disponible en DVD & Blu-ray le 25 mai 2023 chez Puy du Fou Films.

Acteurs : Hugo Becker, Rod Paradot, Gilles Cohen, Grégory Fitoussi, Constance Gay, Jean-Hugues Anglade, Francis Renaud, Dorcas Coppin…

Scénario : Vincent Mottez

Photographie : Alexandre Jamin

Musique : Nathan Stornetta

Durée : 1h39

Année de sortie : 2023

LE FILM

1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré́ chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…

On en entendu des vertes et des pas mûres sur Vaincre ou mourir, la première production cinématographique du Puy du Fou, inspirée par le spectacle Le Dernier Panache, triomphe du parc vendéen en 2016, tirée du combat de François-Athanase Charette de La Contrie, figure majeure de la guerre de Vendée. La presse de gauche s’est délectée à le traîner dans la boue, tandis que Cnews, Valeurs actuelles et consorts se pâmaient devant. Il en faut pour tous les goûts et loin de nous l’idée de nous prétendre historien pour parler oui ou non de respect des faits réels. Nous ne jugerons Vaincre ou mourir qu’en tant que long-métrage à part entière et donc comme divertissement. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est très mauvais…Si l’on devait faire une critique rapide du style Reader’s Digest, on pourrait résumer ainsi « Félicitations à Hugo Becker, qui a réussi ses scènes a cheval malgré son balai bien enfoncé dans le fondement dans Vaincre ou mourir. Nous ne sommes pas loin de Vercingétorix avec Cri-Cri Lambert et c’est la première fois que nous avons eu l’impression de visionner un film réalisé en Audiodescription. Il s’agit d’un reportage XL France 3 région au montage épileptique avec des beaux costumes piétinés dans la boue, le tout sur fond de musique de Fort Boyard ». C’est assez clair ? On peut en parler un peu plus longuement plus bas si vous le désirez, mais l’essentiel est dit.

Vendéens, Vendéennes !

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Test DVD / Arrête avec tes mensonges, réalisé par Olivier Peyon

ARRÊTE AVEC TES MENSONGES réalisé par Olivier Peyon, disponible en DVD le 22 juin 2023 chez Blaq Out.

Acteurs : Guillaume de Tonquédec, Victor Belmondo, Guilaine Londez, Jérémy Gillet, Julien De Saint Jean, Pierre-Alain Chapuis…

Scénario : Olivier Peyon, d’après le roman de Philippe Besson

Photographie : Martin Rit

Musique : Damien Maestraggi

Durée : 1h34

Année de sortie : 2022

LE FILM

Le romancier Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient dix-sept ans.

À la base du film Arrête avec tes mensonges, il y a le livre éponyme de Philippe Besson, publié en 2017, énorme succès critique et public, récompensé par le Prix Maison de la Presse 2017 et le Prix Psychologies du Roman inspirant. Si l’on peut évidemment penser à Call Me by Your Name de Luca Guadagnino, adapté du roman d’André Aciman et Été 85 de François Ozon, lui-même transposé du livre La Danse du coucou – Dance on My Grave d’Aidan Chambers, Arrête avec tes mensonges s’en démarque en raison de son récit autobiographique, car tout ce qui est raconté est vrai, avec pudeur et sensibilité, une confession intime bouleversante du début à la fin. Sans attendre le triomphe du livre dans les librairies, Olivier Peyon acceptait de transposer l’ouvrage de Philippe Besson. Le réalisateur remarqué pour Les Petites vacances (2007), Comment j’ai détesté les maths (2013) et le superbe Une vie ailleurs (2017), pour lequel il offrait à Isabelle Carré l’un de ses plus beaux rôles. Ceux qui auront eu la bonne idée de voir ce dernier retrouveront dans Arrête avec tes mensonges la même intensité et cette élégance qui l’irriguait et qui font d’Olivier Peyon un metteur en scène précieux. Ne manquez pas ce drame poignant, dans lequel brille toute la distribution, sur laquelle trônent de façon impériale Guillaume de Tonquédec, comme d’habitude virtuose, et Victor Belmondo, extrêmement prometteur et charismatique (la ressemblance avec son grand-père est vraiment troublante), qui crève l’écran.

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Test DVD / El Agua, réalisé par Elena López Riera

EL AGUA réalisé par Elena López Riera, disponible en DVD le 18 juillet 2023 chez Blaq Out.

Acteurs : Luna Pamiés, Alberto Olmo, Nieve de Medina, Bárbara Lennie, Irene Pellicer, Nayara de Lucas, Lidia Maria Cánovas, Pascual Valero…

Scénario : Philippe Azoury & Elena López Riera

Photographie : Giuseppe Truppi

Musique : Mandine Knoepfel

Durée : 1h40

Année de sortie : 2022

LE FILM

C’est l’été dans un petit village du sud-est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont « l’eau en elles ». Une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Ana et José vivent une histoire d’amour, jusqu’à ce que la tempête éclate…

Voilà deux nouvelles révélations, à la fois devant et derrière la caméra. Tout d’abord la comédienne Luna Pamiés (17 ans au moment du tournage), repérée au cours d’un casting sauvage, qui crève l’écran pour son premier rôle au cinéma. Une nana au caractère bien trempé, à la sensibilité à fleur de peau, dont le charisme rappelle souvent celui de Zendaya, nommée pour le Goya de meilleure révélation féminine. Aux manettes d’El Agua, la réalisatrice Elena Lopez Riera, qui jusqu’à présent n’avait que trois courts-métrages à son actif, Pueblo (2015), The Entrails (2016) et Los que desean (2018), tous tournés dans son petit village natal d’Alicante, où se déroule également El Agua. Et pour cause, puisque ce premier long-métrage et disons-le coup de maître, se base sur les superstitions qui ont bercé Elena Lopez Riera, des récits aux accents mythologiques qui sont magistralement restitués dans le film, qui plonge les personnages dans une ambiance presque fantastique où plane l’ombre de M. Night Shyamalan, notamment La Jeune fille de l’eau (forcément vu le thème) et Phénomènes, avec l’omniprésence des forces de la nature. Enfin du cinéma ibérique qui propose autre chose que de l’épouvante ou une resucée des œuvres de Pedro Almodóvar, El Agua, étrangement proche des deux livres – très recommandés – écrits par Olivia Ruiz, est un récit sur la transmission et le devoir de mémoire, nappé d’un conte initiatique et d’un portrait de jeune femme à son entrée dans la vie adulte. C’est superbe.

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Test DVD / Hot Seat, réalisé par James Cullen Bressack

HOT SEAT réalisé par James Cullen Bressack, disponible en DVD le 5 juillet 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Mel Gibson, Shannen Doherty, Kevin Dillon, Michael Welch, Lydia Hull, Eddie Steeples, Sam Asghari, Keith Jardine…

Scénario : Leon Langford & Collin Watts

Photographie : Bryan Koss

Musique : Timothy Stuart Jones

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Une course contre la montre est lancée pour sauver Orlando, un otage piégé avec une bombe attachée sous son siège dans un immeuble de 60 étages.

Cela peut arriver. Vous vous mettez un DTV histoire de voir ce qu’un acteur connu peut avoir à proposer dans une production fauchée. Et là, c’est une révélation, le genre de film qu’on aurait voulu découvrir sur grand écran, qui aurait mérité une promotion digne de ce nom, celui qu’on voudrait conseiller à tous les camarades cinéphiles qui vous entourent. Mais ce n’est clairement pas le cas de Hot Seat, désolé. Vous y avez cru ? Mais bordel, que vient faire Mel Gibson dans cette galère ??? Il s’agit probablement d’un des pires films vus ces derniers mois. Si Kill the Gringo d’Adrian Grunberg, Traîné sur le bitumeDragged Across Concrete de S. Craig Zahler et Boss Level de Joe Carnahan valaient le déplacement, à la rigueur on peut aussi ajouter à la liste le sympathique Fatman de Eshom et Ian Nelms, Mad Mel se perd une fois de plus dans le sombre navet après On the line de Romuald Boulanger. D’ailleurs, il n’a pas le premier rôle ici, tâche ingrate qu’il laisse à Kevin Dillon. Ce dernier n’a pas chômé, puisqu’on l’a récemment vu dans un autre produit destiné à la VOD et à ce qui reste du marché du DVD, Wire Room, aux côtés de Bruce – Je ne me rendais plus compte de ce que je faisais, et pour cause – Willis, de Matt Eskandari (Trauma Center et Open Source). Comme le monde est petit, Mel Gibson et Kevin Dillon s’étaient déjà donnés la (pauvre) réplique dans le On the line susmentionné. Quand une ancienne star qui cachetonne pour payer ses impôts (« Hey Nicolas Cage, t’as pas un tuyau pour moi ? ») et un has-been depuis quarante ans font équipe avec une Shannen Doherty ravagée par la maladie (ça fait beaucoup de mal de la voir comme ça, on ne va pas se mentir), on sait qu’on ne va pas se retrouver devant le chef d’oeuvre de l’année. Une explosion intervenant dans les cinq premières minutes, à coups de mauvaises et caduques images de synthèse (à côté, Hugo Délire c’est Avatar), donne le ton. On se marre du début à la fin tant les acteurs rivalisent de médiocrité et ont l’air de se foutre (royalement) de ce qu’ils sont en train de jouer. Chapeau à Mel Gibson, qui souffre tout du long et qui devient rouge comme une écrevisse tant il paraît traverser ce truc en apnée. Louis de Funès disait dans La Grande vadrouille, « c’était pas mauvais, c’était TRES mauvais ! ». Cela va plus vite de le dire ainsi.

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