Test Blu-ray / Casier judiciaire, réalisé par Fritz Lang

CASIER JUDICIAIRE (You and Me) réalisé par Fritz Lang, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Sylvia Sidney, George Raft, Barton MacLane, Harry Carey, Roscoe Karns, Warren Hymer, George E. Stone, Robert Cummings…

Scénario : Virginia Van Upp, d’après une histoire originale de Norman Krasna

Photographie : Charles Lang

Musique : Kurt Weill

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1938

LE FILM

Travaillant dans le même magasin, Joe et Helen, deux condamnés libérés sur parole, sont épris l’un de l’autre. Des deux amants, seul Joe a avoué son passé. Lorsqu’il découvre la vérité sur Helen, trahi et déçu, il se lance par désespoir dans la préparation d’un mauvais coup.

Casier judiciaire You and Me est le troisième film américain de Fritz Lang (et le dernier volet d’une trilogie consacrée à la justice américaine), réalisé après l’échec commercial de Furie Fury et celui de J’ai le droit de vivre You Only Live Once. C’est aussi sa troisième et dernière collaboration avec la sublime comédienne Sylvia Sidney, un des plus beaux visages de l’histoire du cinéma, révélée en 1931 dans Les Carrefours de la ville City Streets de Rouben Mamoulian, aux côtés de Gary Cooper. Rétrospectivement parlant, Casier judiciaire vaut plus pour son actrice principale que pour Fritz Lang lui-même, car il s’agit ici indéniablement d’un opus, non pas anecdotique, mais mineur. Si les deux précédents longs-métrages du cinéaste étaient sombres et marqués par sa griffe inimitable, You and Me joue avec le mélange des genres, y compris la comédie, genre auquel on rattache difficilement Fritz Lang. Encore aujourd’hui méconnu, car peu représentatif du réalisateur, Casier judiciaire reste singulier dans cette carrière extraordinaire, où peu de scènes se distinguent réellement, en dehors et étrangement de deux séquences mises en musique par Kurt Weill, la chanson d’ouverture dans le grand magasin où officient Helene et Joe, sans oublier LA plus grande scène du film, celle où des anciens taulards, hantés par le souvenir de la mort d’un de leur compagnon de cellule, se remémorent leur vie passée en prison. Rien que pour ce grand moment, mais pas que bien évidemment, Casier judiciaire est plus que largement conseillé aux cinéphiles, qui sauront apprécier cette nouvelle approche par Fritz Lang d’un de ses thèmes familiers, celui d’un couple de criminels repentis rattrapés par leur passé et sur le point de replonger.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Casier judiciaire, réalisé par Fritz Lang »

Test Blu-ray / Notre-Dame de Paris, réalisé par Wallace Worsley

NOTRE-DAME DE PARIS (The Hunchback of Notre Dame) réalisé par Wallace Worsley, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 21 janvier 2025 chez Rimini Editions.

Acteurs : Lon Chaney, Patsy Ruth Miller, Norman Kerry, Kate Lester, Winifred Bryson, Nigel De Brulier, Brandon Hurst, Ernest Torrence…

Scénario : Edward T. Lowe Jr & Perley Poore Sheehan, d’après le roman de Victor Hugo

Photographie : Robert Newhard

Durée : 1h37

Année de sortie : 1923

LE FILM

Dans le Paris du XVe siècle, la Gitane Esmeralda danse sur le parvis de Notre-Dame. Quasimodo, le sonneur de cloche, est secrètement amoureux d’elle. Lorsque la jeune femme doit être pendue pour meurtre, Quasimodo s’empare d’elle et la met à l’abri dans la cathédrale.

C’est un blockbuster des années 1920. Notre-Dame de Paris ou Le Bossu de Notre-Dame The Hunchback of Notre-Dame, réalisé par Wallace Worsley (1878-1944) est le second long-métrage adapté de l’oeuvre colossale de Victor Hugo, publiée en 1831. Avant cela, on trouve deux courts-métrages français, un de 1905 et un autre de 1911, tandis que les Américains s’emparent de l’histoire de Quasimodo dès 1917, The Darling of Paris, d’une durée d’une heure. La version qui nous intéresse faisait à l’origine pas loin de 120 minutes (un quart d’heure n’a jamais pu être retrouvé) et reste encore aujourd’hui considérée comme l’une des plus belles de toute l’histoire du cinéma. Avec des moyens colossaux, le mythique roman est transposé dans les studios Universal, où la base de la cathédrale a été reconstituée, ainsi que les habitations parisiennes, le parvis du monument et les rues adjacentes, le tout étalé sur une dizaine d’hectares et nécessitant la présence de 2000 figurants, et donc autant de costumes, sans oublier les accessoires. En 1923, produit par Carl Laemmle (le somptueux 20.000 lieues sous les mers de Stuart Paton) et Irving Thalberg (Freaks de Tod Browning) Notre-Dame de Paris devient ainsi le plus grand succès du cinéma, tandis que le budget colossal d’un million et demi de dollars est largement rentabilisé. Redécouvrir ce chef d’oeuvre plus d’un siècle après sa sortie est aussi bouleversant qu’inespéré, puisque devenu invisible depuis 1947, année où un boss d’Universal avait purement et simplement décidé de détruire les négatifs des films muets. Il faudra attendre soixante ans pour qu’une copie 16 mm soit miraculeusement retrouvée par un restaurateur américain, une version intégrale et teintée que nous avons désormais nos yeux ébahis.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Notre-Dame de Paris, réalisé par Wallace Worsley »

Test 4K UHD / Les Dames du Bois de Boulogne, réalisé par Robert Bresson

LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE réalisé par Robert Bresson, disponible en Édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 18 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Paul Bernard, María Casares, Élina Labourdette, Lucienne Bogaert, Jean Marchat, Yvette Etiévant…

Scénario : Robert Bresson d’après le roman Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot

Photographie : Philippe Agostini

Musique : Jean-Jacques Grünenwald

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1945

LE FILM

Hélène a juré de se venger de Jean, son amant qui la délaisse. Elle retrouve une de ses amies qui loue sa jeune fille à de riches fêtards. Hélène s’arrange alors pour que Jean rencontre la jeune Agnès. Mais celui-ci tombe amoureux d’Agnès et décide de l’épouser.

Les Dames du Bois de Boulogne n’est pas un film sur les femmes de petite vertu. Loin de là. Le second long métrage de Robert Bresson (1901-1999) est un drame sombre et impitoyable qui a connu un tournage chaotique à la fin de l’Occupation Allemande, avec de longs arrêts en raison de la Libération de Paris, des prises de vue durant une saison rude, des pannes d’électricité, des alertes aux bombardements, une pellicule limitée, des tensions entre le réalisateur et Maria Casarès. Le film s’inspire librement de l’histoire de Mme de la Pommeraye dans Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot, récemment adaptée par Emmanuel Mouret avec Mademoiselle de Joncquières. Sorti en 1945, ce deuxième essai est un coup de maître, qui cependant ne connaîtra pas le succès critique et commercial des Anges du péché (1943). Sur des dialogues signés Jean Cocteau, même si ce dernier aura toujours déclaré n’avoir participé que de façon amicale, Les Dames du Bois de Boulogne permet à son auteur de trouver et d’imposer son style, notamment à travers un immense travail sur le son.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Les Dames du Bois de Boulogne, réalisé par Robert Bresson »

Test Blu-ray / Les Bourreaux meurent aussi, réalisé par Fritz Lang

LES BOURREAUX MEURENT AUSSI (Hangmen Also Die!) réalisé par Fritz Lang, disponible en édition 2 Blu-ray + DVD – Version longue le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Brian Donlevy, Anna Lee, Walter Brennan, Hans Heinrich von Twardowski, Nana Bryant, Margaret Wycherly, Gene Lockhart, Dennis O’Keefe

Scénario : John Wexley, Bertolt Brecht & Fritz Lang

Photographie : James Wong Howe

Musique : Hanns Eisler

Durée : Version intégrale (2h15), Version française (2h)

Date de sortie initiale : 1943

LE FILM

Dans Prague occupée par les Nazis. Le 27 mai 1942, le Reich Protektor Heydrich est grièvement blessé par une bombe (il meurt une semaine plus tard). L’auteur de l’attentat, le professeur Svoboda, se réfugie par hasard chez le professeur Novotny. Celui-ci est arrêté comme otage par la Gestapo. Marcia, la fille du professeur se rend à la Gestapo. Elle a l’intention de dénoncer Svoboda pour faire libérer son père. Mais Svoboda, devenu héros national, est aidé par les résistants tchèques. Elle se tait mais attire l’attention des S.S. qui la font suivre par l’Inspecteur Grüber. Svoboda feint d’être l’amant de Marcia, pour détourner les soupçons de Grüber qui les suit dans la chambre où se cache le chef de la résistance, blessé. Jan Horek, le fiancé de Marcia, se rend compte du subterfuge et joue également la comédie à Grüber. Par la suite, il rejoint Svoboda à temps et ils tuent Grüber…

Grand amateur du travail de Sigmund Freud, Fritz Lang n’aura de cesse au cours de sa longue et prolifique carrière, de se pencher sur la question du meurtre, des assassins, de la culpabilité. En 1933, Joseph Goebbels propose au cinéaste le poste de directeur du département cinématographique de son ministère, celui de la propagande. Fritz Lang refuse. La légende dit que le réalisateur aurait déclaré à Goebbels que sa mère était juive. Il s’enfuit en France avant de s’installer aux Etats-Unis. Furie, son premier film américain et réquisitoire contre le lynchage, montre l’engagement du réalisateur. Suivront J’ai le droit de vivre (1937), Casier judiciaire – You and Me (1938), Le Retour de Frank James – The Return of Frank James (1940), Les Pionniers de la Western Union (1941) puis Chasse à l’homme Man Hunt la même année. Avec ce film, Fritz Lang entame une tétralogie antinazie avec Les Bourreaux meurent aussi – Hangmen Also Die!, Espion sur la Tamise – Ministry of Fear (1944) et Cape et Poignard – Cloak and Dagger (1946).

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Bourreaux meurent aussi, réalisé par Fritz Lang »

Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit 2, réalisé par Lee Harry

DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 (Silent night, Deadly night, Part 2) réalisé par Lee Harry, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 18 décembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau, Brian Michael Henley, Corrine Gelfan, Michael Combatti…

Scénario : Lee Harry & Joseph H. Earle

Photographie : Harvey Genkins

Musique : Michael Armstrong

Durée : 1h25

Année de sortie : 1987

LE FILM

Après la mort de son frère Billy et celle de son père adoptif. Ricky décide de finir « l’œuvre » de son grand frère en continuant le massacre de personnes qu’il juge « vilaines » et retrouver et tuer la Mère Supérieure. Autrefois, pour la Mère Supérieure, Ricky était son chouchou, maintenant, elle est considérée selon Ricky comme la meurtrière de son frère.

En (re)découvrant Douce nuit, sanglante nuit 2Silent Night, Deadly Night Part 2, la tentation est grande et alléchante de procéder comme le réalisateur Lee Harry, à savoir faire un copier-coller de notre chronique du premier opus. En effet, l’histoire est malheureusement connue, cette séquelle qui en tout et pour tout dure 80 minutes, est constituée dans sa toute première moitié de séquences provenant du long-métrage de Charles E. Sellier Jr. ! Autant dire que le spectateur qui arriverait sans avoir connaissance de ce subterfuge (imputable à un manque conséquent de moyens), risque de sentir blousé, avant de crier à l’arnaque pure et simple. Le monteur Lee Harry, ayant fait ses « classes » sur quelques opus inconnus de science-fiction au rabais (PSI Factor, Escape from DS-3, Laboratory) se retrouve à la barre de ce Douce nuit, sanglante nuit 2, son premier film comme metteur en scène (il ne réitérera que deux ou trois fois l’expérience), produite par Lawrence Appelbaum, avec lequel Lee Harry avait collaboré précédemment. Une fois les droits de la franchise dans le besace, que faire ? C’est là que le bât blesse, personne ne semble s’être posé la question. Si récupérer les scènes et bouts de séquences coupés au montage a été tentant, cela n’a pas abouti. De ce fait, le réalisateur et ses coscénaristes Joseph H. Earle (Scarecrows, qui serait en réalité le « vrai » metteur en scène du film), Dennis Patterson (qui fera surtout carrière dans le domaine du son) et les producteurs eux-mêmes ont purement et simplement décidé de reprendre une bonne partie des moments emblématiques du premier volet et de les faire raconter par Ricky, le petit frère de Billy, qui n’était pourtant encore qu’un bébé au moment de l’assassinat de leurs parents. Histoire de bien remettre les personnages dans leur contexte et de rappeler le précédent récit au public, ou parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement comme ils n’avaient pas suffisamment de dollars à disposition, les responsables du bouzin signent donc un best-of de quarante minutes du premier épisode. L’autre moitié ? Mieux vaut en rire. Avec son comédien au charisme du bulot (on le croirait échappé d’un boys band), grimaçant et incapable de déclamer une tirade sans en faire des tonnes, Douce nuit, sanglante nuit 2 est une des pires suites de l’histoire du slasher, sans aucune imagination. Entre le nanar et le navet, voici donc une œuvre hybride, le « narvet », qui ennuie et qui fait rire tout à la fois. À voir pour se rendre compte de la supercherie opportuniste, procédé rare, mais néanmoins déjà vu, à l’instar du faux diptyque de Claude Lelouch, Les ParisiensLe Courage d’aimer.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit 2, réalisé par Lee Harry »

Test Blu-ray / Mortelle randonnée, réalisé par Claude Miller

mortelle-randonnee3

MORTELLE RANDONNÉE réalisé par Claude Miller, disponible en Édition 2 Blu-ray le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Patrick Bouchitey

Scénario : Jacques Audiard, Michel Audiard d’après le roman de Marc Behm

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Carla Bley

Durée : 1h58 (version cinéma), 1h36 (version TV)

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

L’Oeil, surnommé ainsi pour ses talents de fin limier, travaille pour l’agence de détectives de Madame Schmitt-Boulanger. Divorcé, il est hanté par le souvenir de sa fille Marie qu’il n’a plus revue depuis sa petite enfance, et cherche désespérément à savoir où elle se trouve sur la seule image qu’il possède d’elle, une photo de classe lorsqu’elle avait huit ans…

mortelle-randonnee-1983-11-g

Garde à vue ayant été un grand succès public et critique en 1981, Claude Miller a le vent en poupe et devient libre de choisir ses projets. Il jette son dévolu sur le roman Eye of the Beholder – Mortelle randonnée de Marc Behm et confie son adaptation à Michel Audiard et à son fils Jacques. Le réalisateur souhaite prendre le contrepied de son précédent film en voulant tourner aux quatre coins de l’Europe et en misant sur une esthétique sophistiquée. Il engage Pierre Lhomme, directeur de la photographie de Tout feu, tout flamme et Le Sauvage, et bénéficie d’un casting quatre étoiles avec Michel Serrault et Isabelle Adjani en tête d’affiche, accompagnés de Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Geneviève Page, Patrick Bouchitey et la participation de Jean-Claude Brialy.

mortelle-randonnee4mortelle-randonnee

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Mortelle randonnée, réalisé par Claude Miller »

Test 4K UHD / Garde à vue, réalisé par Claude Miller

garde-2

GARDE A VUE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand, Michel Such, Elsa Lunghini

Scénario : Claude Miller, Jean Herman, Michel Audiard d’après le roman A table ! de John Wainwright

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l’assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l’affaire piétine. C’est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l’enquête.

garde-7

Emblématique du cinéma d’auteur populaire, Garde à vue de Claude Miller, adapté du roman noir BrainwashA table ! de John Wainwright, demeure une référence du genre policier à huis clos. Lino Ventura, Michel Serrault, Guy Marchand et Romy Schneider s’affrontent durant 1h25, la plupart du temps enfermés dans les bureaux de la police. Le premier campe un inspecteur usé, fatigué, les épaules basses et les yeux tombants, qui convoque le second, notaire renommé de province. Il est 21h le soir de la Saint Sylvestre, il pleut à verse. Alors que le divisionnaire réveillonne avec tout le gratin dans l’annexe de la Préfecture de police, Gallien (Ventura) rejoint son bureau où l’attendent déjà son adjoint Belmont (Guy Marchand), chargé de transcrire l’interrogatoire mais qui ronge son frein face à la légèreté et l’arrogance du suspect, et Martinaud, vêtu d’un smoking. Ce dernier est passé de témoin à principal suspect dans le cadre d’une affaire de double meurtre et de viol. Deux fillettes sont mortes à quelques jours d’intervalle. Martinaud commence à perdre patience face aux questions de Gallien. Sous la pression de ce dernier, il perd le fil de son témoignage et se contredit. Persuadé que Martinaud ment et alors que ce dernier décide de partir, Gallien le retient en le mettant en garde à vue. La soirée ne fait que commencer et la nuit sera même très longue.

garde-3garde-8 Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Garde à vue, réalisé par Claude Miller »

Test 4K UHD / L’Effrontée, réalisé par Claude Miller

effrontee-3

L‘EFFRONTÉE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy, Clothilde Baudon, Julie Glenn, Jean-Philippe Écoffey

Scénario : Claude Miller, Luc Beraud, Bernard Stora, Anne Miller

Photographie : Dominique Chapuis

Musique : Alain Jomy

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Charlotte, treize ans, en a terminé avec l’enfance et si elle sait ce qu’elle ne veut plus être, elle ne sait pas encore ce qu’elle veut devenir. L’adoration que lui voue Lulu, une petite voisine de six ans, l’agace, et elle est fascinée par Clara Bauman, enfant prodige et pianiste surdouée qui a le même âge qu’elle.

effrontee-13

Avec un peu plus de 900.000 entrées en mars 1983, Mortelle randonnée n’a pas connu l’engouement de la critique et encore moins des spectateurs. Pour rebondir, Claude Miller souhaite retrouver un sujet simple pour un tournage plus léger. Ce sera donc L’Effrontée, sur un scénario écrit par ses soins, mais aussi par sa femme Annie, Luc Béraud (son complice de La Meilleure façon de marcher) et Bernard Stora. Cette chronique adolescente douce-amère, librement adaptée du roman Frankie Addams, écrit par l’écrivaine américaine Carson McCullers (1917-1967) mais également fortement inspirée de souvenirs autobiographiques liés au couple Miller, se focalise sur Charlotte Castang, 13 ans, bientôt 14. C’est le dernier jour d’école avant les grandes vacances et un été qui s’annonce caniculaire. Alors qu’elle vient de se blesser légèrement en sautant du plongeoir de la piscine, Charlotte, renfermée, mal dans sa peau (elle vient de prendre dix centimètres en quelques semaines) et moquée par sa classe, entend un récital. Elle s’approche de l’amphithéâtre et se rend compte qu’il s’agit en réalité de la captation d’un concerto donné par la jeune pianiste et déjà virtuose Clara Bauman (Clotilde Baudon). Charlotte s’assoit et regarde fascinée cette petite fille dans sa robe rouge dont les doigts parcourent si facilement les touches noires et blanches. Visiblement, Charlotte envie cette petite fille, qui a le même âge qu’elle, mais qui a déjà le monde à ses pieds.

EXTRAIT DU FILM "L'EFFRONTEE" AVEC CHARLOTTE GAINSBOURG

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / L’Effrontée, réalisé par Claude Miller »

Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou

RAWHEAD REX, LE MONSTRE DE LA LANDE (Rawhead Rex) réalisé par George Pavlou, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 novembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot, Niall Toibin, Niall O’Brien, Hugh O’Conor, Heinrich von Schellendorf…

Scénario : Clive Barker, d’après sa nouvelle

Photographie : John Metcalfe

Musique : Colin Towns

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l’Irlande avec sa femme et ses enfants, afin d’étudier les monuments de ce pays. Il s’intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération d’un démon très ancien, jusqu’alors gardé prisonnier par la pierre dressée. Ce monstre, le « Rawhead Rex », sème la mort et la terreur dans la campagne environnante…

Couché Rex ! Mais au fait, elle sort d’où encore cette créature qui aurait bien besoin d’aller faire un détartrage chez le dentiste, avant d’aller se trouver des nippes plus fraîches. Quand on regarde la fiche technique de Rawhead Rex, un nom saute aux yeux, celui de Clive Barker. En 1986, celui-ci vit encore chichement de son art, a déjà réalisé deux courts-métrages, sa série Livres de sang a déjà été publiée, tout comme The Hellbound Heart, qu’il adaptera lui-même en 1987 sous le titre Hellraiser : Le Pacte. Mais pour l’heure, c’est comme scénariste qu’on le retrouve au générique de Rawhead Rex aka Le Monstre de la lande dans nos chères contrées, transposé d’une de ses nouvelles (apparues dans Book of Blood, volume 3Confessions d’un linceul), mis en scène par un certain George Pavlou. C’est en fait la seconde collaboration des deux hommes, la première Transmutations Underworld (1985), ayant laissé un goût amer à l’écrivain en raison d’une sévère trahison de son œuvre par le réalisateur, qui pour se faire pardonner décide de transposer à nouveau une histoire de Clive Barker. Comme on dit, Rawhead Rex est un très bon ride, généreux en scènes brutales (la créature n’y va pas de main-morte quand elle s’attaque à ses proies), marqué par un humour british qui confère à l’ensemble une évidente légèreté. Certains évoquent un nanar, mais une chose est sûre, Rawhead Rex n’est pas un mauvais film.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou »

Test 4K UHD / Little Buddha, réalisé par Bernardo Bertolucci

LITTLE BUDDHA réalisé par Bernardo Bertolucci, disponible en Combo Blu-ray+4K Ultra HD le 12 septembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Keanu Reeves, Ruocheng Ying, Chris Isaak, Bridget Fonda, Alex Wiesendanger, Sogyal Rinpoche…

Scénario : Bernardo Bertolucci & Mark Peploe

Photographie : Vittorio Storaro

Musique : Ryuichi Sakamoto

Durée : 2h21

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec un père ingénieur, Dean, et une mère enseignante, Lisa. Un jour, ils reçoivent la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venue du royaume himalayen du Bhoutan sous la conduite du lama Norbu et de son adjoint Champa. Les moines sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels. Ils lui offrent alors un livre narrant la vie de Siddhartha et attendent sa visite dans l’Himalaya.

Quand il tourne Little Buddha, Bernardo Bertolucci a laissé son pays natal derrière lui depuis près de dix ans, pour aller « voir ce qui se passe » dans le monde. Ainsi, il devait entamer sa trilogie dite « orientale », qui sera constituée du Dernier EmpereurL’Ultimo imperatore The Last Emperor (1987), triomphe planétaire qui sera récompensé par 9 David Di Donatello, le César du meilleur film étranger, trois Golden Globes, neuf Oscars et trois BAFTA, Un thé au Sahara The Sheltering Sky (1990), dont la sortie sera beaucoup plus confidentielle, et enfin Little Buddha en 1993. Le cinéaste italien renoue avec la fresque grandiose et suite à sa découverte du Bouddhisme, décide de s’adresser avant tout au jeune public, afin de leur donner son point de vue d’occidental sur cette religion et sur cette philosophie pour lesquelles il s’est passionné personnellement. Il en résulte un spectacle extraordinaire, rempli de couleurs, d’émotions, de réflexion, d’humour aussi également. Little Buddha aurait pu tomber dans la lourdeur didactique ou tout simplement dans l’effet bourratif en raison de trop d’excès, mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui encore, trente ans après sa sortie, ce gigantesque divertissement fonctionne à plein régime, auprès des spectateurs de tous les âges et permet de revoir Keanu Reeves avant d’exploser littéralement dans Speed de Jan de Bont et qui venait de se faire remarquer dans Point Break de Kathryn Bigelow, My Own Private Idaho de Gus Van Sant et Dracula de Francis Ford Coppola. Ça c’est du GRAND cinéma.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Little Buddha, réalisé par Bernardo Bertolucci »