Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit 2, réalisé par Lee Harry

DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 (Silent night, Deadly night, Part 2) réalisé par Lee Harry, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 18 décembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau, Brian Michael Henley, Corrine Gelfan, Michael Combatti…

Scénario : Lee Harry & Joseph H. Earle

Photographie : Harvey Genkins

Musique : Michael Armstrong

Durée : 1h25

Année de sortie : 1987

LE FILM

Après la mort de son frère Billy et celle de son père adoptif. Ricky décide de finir « l’œuvre » de son grand frère en continuant le massacre de personnes qu’il juge « vilaines » et retrouver et tuer la Mère Supérieure. Autrefois, pour la Mère Supérieure, Ricky était son chouchou, maintenant, elle est considérée selon Ricky comme la meurtrière de son frère.

En (re)découvrant Douce nuit, sanglante nuit 2Silent Night, Deadly Night Part 2, la tentation est grande et alléchante de procéder comme le réalisateur Lee Harry, à savoir faire un copier-coller de notre chronique du premier opus. En effet, l’histoire est malheureusement connue, cette séquelle qui en tout et pour tout dure 80 minutes, est constituée dans sa toute première moitié de séquences provenant du long-métrage de Charles E. Sellier Jr. ! Autant dire que le spectateur qui arriverait sans avoir connaissance de ce subterfuge (imputable à un manque conséquent de moyens), risque de sentir blousé, avant de crier à l’arnaque pure et simple. Le monteur Lee Harry, ayant fait ses « classes » sur quelques opus inconnus de science-fiction au rabais (PSI Factor, Escape from DS-3, Laboratory) se retrouve à la barre de ce Douce nuit, sanglante nuit 2, son premier film comme metteur en scène (il ne réitérera que deux ou trois fois l’expérience), produite par Lawrence Appelbaum, avec lequel Lee Harry avait collaboré précédemment. Une fois les droits de la franchise dans le besace, que faire ? C’est là que le bât blesse, personne ne semble s’être posé la question. Si récupérer les scènes et bouts de séquences coupés au montage a été tentant, cela n’a pas abouti. De ce fait, le réalisateur et ses coscénaristes Joseph H. Earle (Scarecrows, qui serait en réalité le « vrai » metteur en scène du film), Dennis Patterson (qui fera surtout carrière dans le domaine du son) et les producteurs eux-mêmes ont purement et simplement décidé de reprendre une bonne partie des moments emblématiques du premier volet et de les faire raconter par Ricky, le petit frère de Billy, qui n’était pourtant encore qu’un bébé au moment de l’assassinat de leurs parents. Histoire de bien remettre les personnages dans leur contexte et de rappeler le précédent récit au public, ou parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement comme ils n’avaient pas suffisamment de dollars à disposition, les responsables du bouzin signent donc un best-of de quarante minutes du premier épisode. L’autre moitié ? Mieux vaut en rire. Avec son comédien au charisme du bulot (on le croirait échappé d’un boys band), grimaçant et incapable de déclamer une tirade sans en faire des tonnes, Douce nuit, sanglante nuit 2 est une des pires suites de l’histoire du slasher, sans aucune imagination. Entre le nanar et le navet, voici donc une œuvre hybride, le « narvet », qui ennuie et qui fait rire tout à la fois. À voir pour se rendre compte de la supercherie opportuniste, procédé rare, mais néanmoins déjà vu, à l’instar du faux diptyque de Claude Lelouch, Les ParisiensLe Courage d’aimer.

Nous retrouvons Ricky, désormais interné en asile psychiatrique, bien décidé de perpétuer la mission que s’était donnée son grand frère : tuer des personnes qu’il considère comme « vilaines » et retrouver la Mère Supérieure qui avait traumatisé son frère lorsqu’il était enfant. Le mauvais esprit de Noël a encore frappé ! Ricky, c’est le dénommé Eric Freeman, échalas aux épaules de déménageur, qui n’a sans doute jamais pris de cours de comédie, et qui se concentre avant tout sur une panoplie de tics, comme s’il jouait dans une publicité pour les dragées Fuca. Avec sa voix « flippante » (qui nous rappelle celle de L’Homme Nucléaire de Superman IV) et son regard halluciné, il est l’attraction de Douce nuit, sanglante nuit 2, emmenant le récit dans les contrées du mauvais film sympathique. S’il ne convainc jamais, au moins le comédien tente et y va à fond (la réplique « Garbage Day ! » est devenue un mème légendaire sur la toile) pour essayer de donner la chair de poule. Par la suite, celui-ci fera quelques apparitions dans diverses séries télévisées essentiellement, mais surtout dans les conventions dans lesquelles il revient agréablement sur le rôle sa vie.

Difficile de sauver autre chose que la « prestation » d’Eric Freeman dans cette suite au budget anémique (250.000 dollars maximum et dix jours de tournage), au montage foutraque, aux décors ineptes (celui de la salle de cinéma est à mourir de rire), à la photographie délavée, dont les pics de violence les plus réussis sont ceux repris du film de Charles E. Sellier Jr.. Mais la saga ne s’arrêtera étonnamment pas là, puisque deux ans plus tard, le mythique Monte Hellman (oui oui, celui de Macadam à deux voies) livrera un troisième volet, cette fois encore avec Ricky (mais incarné par un autre « acteur »), le cerveau à l’air (si si), qui reprend la lame tranchante.

LE COMBO BLU-RAY + DVD + LIVRET

La collection Angoisses chez Rimini Éditions s’est déjà enrichie de six titres en 2024 ! Vous retrouverez facilement nos chroniques de Rawhead Rex, Épouvante sur New York, Tentacules, Les Rats attaquent, Le Chat et le canari et La Nuit de la comète en cliquant sur les liens prévus à cet effet. Le septième et dernier numéro de cette anthologie à sortir cette année est donc Douce nuit, sanglante nuit 2, qui fait suite au premier quasiment un an après le Combo Blu-ray + DVD + Livret désormais épuisé. Qu’à cela ne tienne, Rimini, sachant probablement que le second épisode s’accompagne d’une piètre réputation, le présente avec un atout de taille, le DVD de Douce nuit, sanglante nuit (en version cinéma), le film étant même présenté en double programme sur le disque HD avec Douce nuit, sanglante nuit 2 ! En ce qui concerne les deux disques de ce dernier, ceux-ci se trouvent disposés dans un Digipack à trois volets, tandis que le DVD du premier film est présenté dans une pochette papier, incluse dans le boîtier. À ses côtés, le livret de 24 pages signé Marc Toullec, présente un retour complet de la saga Douce nuit, sanglante nuit. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément en vidéo.

L’Image et le son

Ça sent le rafistolage. Comme si les longs extraits du premier volet qui constituent les quarante premières minutes du film étaient repris du master restauré de Douce nuit, sanglante nuit. La définition n’est pas vraiment la même et cela se ressent. Néanmoins, tout se marie à merveille, puisqu’il y a donc d’un côté les flashbacks, et la nouvelle histoire de Ricky de l’autre. La propreté est acceptable, des tâches et des rayures perdurent, la texture argentique est préservée, aléatoire, mais bien présente. La palette chromatique manque parfois d’équilibre, les contrastes sont souvent légers, les visages tirent sur le rosé, mais les détails sont satisfaisants. Blu-ray au format 1080p.

Comme l’indique un panneau en introduction, la VF est de qualité médiocre. Si l’éditeur ajoute que des corrections ont été faites, quelques couacs demeurent. Toutefois, celle-ci a le mérite d’être proposée, ce qui n’était pas le cas sur l’ancienne édition ancienne disponible dans le coffret Swift Productions sorti il y a quasiment vingt ans. En version originale, le confort est plus large, même si le spectre reste la plupart du temps confiné et que l’ensemble est rarement dynamique.

Crédits images : © Rimini Éditions / Captures Blu-ray et Bonus : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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