Test Blu-ray / L’Enfant miroir, réalisé par Philip Ridley

L’ENFANT MIROIR (The Reflecting Skin) réalisé par Philip Ridley, disponible en Blu-ray le 27 août 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Viggo Mortensen, Lindsay Duncan, Jeremy Cooper, Sheila Moore, Duncan Fraser, David Longworth, Robert Koons, David Bloom…

Scénario : Philip Ridley

Photographie : Dick Pope

Musique : Nick Bicât

Durée : 1h36

Année de sortie : 1990

LE FILM

Dans l’Amérique rurale des années 50, Seth, un enfant rêveur et farceur, élevé par un père violent et une mère abusive, échafaude des hypothèses farfelues à propos des villageois qui l’entourent. Il est ainsi convaincu que sa mystérieuse voisine Dolphin Blue qui vit seule sur le bord de la route est un vampire…

D’abord peintre exposé et écrivain publié avant d’être cinéaste, Philip Ridley (né en 1964) doit autant à Edward Hopper, Andrew Wyeth, Ray Bradbury, Philip K. Dick et Lewis Carroll qu’à La Nuit du chasseur et David Lynch. Pour son premier long-métrage, L’Enfant miroirThe Reflecting Skin, sorti en 1990, conte d’apprentissage sur fond d’innocence perdue, il n’hésite pas à faire surgir étrangeté, danger et macabre en plein milieu de ses champs de blés d’or illuminés par un soleil éclatant. Ou comment raconter une histoire d’épouvante dans de magnifiques paysages.

Seth Dove, huit ans, vit dans une communauté isolée des prairies de l’Idaho dans les années 1950. Le film s’ouvre sur Seth et ses amis, Eben et Kim, jouant avec une grenouille trouvée dans les champs. Les garçons gonflent l’amphibien en lui insérant un roseau dans l’arrière-train et la laissent au bord de la route. Lorsqu’une veuve anglaise du coin, Dolphin Blue, s’arrête pour l’inspecter, Seth tire sur la grenouille gonflée avec une fronde, la faisant exploser au visage de Dolphin, alors recouverte de sang. Seth se retire à la petite station-service où il vit avec sa mère Ruth, surmenée, dure et nostalgique, et son père Luke, timide, discret et distant. Le frère aîné de Seth, Cameron, est parti en service militaire dans le Pacifique. Seth fait le plein d’essence à un mystérieux groupe de jeunes hommes au volant d’une Cadillac noire, qui promettent de le revoir bientôt et de repartir. Seth est envoyé chez Dolphin pour s’excuser de la farce de la grenouille. Dolphin est hantée par le souvenir de son mari décédé, qui s’est pendu pour des raisons inconnues une semaine après leur mariage. Entouré d’objets datant du passé baleinier de la famille de son mari, Seth prend au pied de la lettre certaines de ses remarques apitoyées (elle prétend avoir 200 ans). Après avoir appris l’existence des vampires par son père, Seth commence à croire que Dolphin est un vampire.

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Test Blu-ray / Psycho Beach Party, réalisé par Robert Lee King

PSYCHO BEACH PARTY réalisé par Robert Lee King, disponible en Blu-ray le 16 juillet 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lauren Ambrose, Thomas Gibson, Nicholas Brendon, Kimberley Davies, Matt Keeslar, Charles Busch, Beth Broderick, Danni Wheeler…

Scénario : Charles Busch, d’après sa pièce

Photographie : Arturo Smith

Musique : Ben Vaughn

Durée : 1h36

Année de sortie : 2000

LE FILM

Été 1962. Le drive-in est le lieu incontournable où les jeunes se donnent rendez-vous pour flirter… jusqu’à ce qu’un cadavre soit découvert, la première victime d’un tueur en série ! Florence « Chicklet » Forest est une jeune fille maladroite en quête de popularité et dont le rêve ultime est d’approcher la bande des surfeurs et leur leader le Grand Kanaka. Le problème, c’est que Chicklet, légèrement schizophrène, a plus de personnalités qu’une pizza pepperoni a de parts ; et lorsque ses nouveaux amis surfeurs se mettent à tomber comme des mouches, elle commence à sérieusement douter de son innocence.

Mais…mais…d’où sort ce truc ? Cet Objet Filmique Non Identifié ? Ce long-métrage réalisé par Robert Lee King, après un court-métrage (The Disco Years, 1991) et une participation à une œuvre collective (Boys Life: Three Stories of Love, Lust, and Liberation, 1994) est l’adaptation d’une pièce à succès, créée par Charles Busch off-Broadway en 1987, qui s’intitulait à l’origine Gidget goes Psychotic, en référence directe aux trois films Gidget interprétés par la légendaire Sandra Dee pour le premier opus, puis par Deborah Walley dans Gidget à Hawaï Gidget Goes Hawaiian et par Cindy Carol dans Gidget à Rome Gidget Goes to Rome, précurseur de la culture du surf aux États-Unis à la fin des années 1950. Lui-même comédien, Charles Busch s’était jadis octroyé le rôle de Chicklet dans sa création. Les années ayant passé, la maturité aussi, il devient Monica Stark dans Psycho Beach Party à l’aube des années 2000. Présenté au Festival de Sundance, ce film interdit aux moins de 16 ans (oui oui, on a bien du mal à le croire) joue avec les genres, s’apparente à un film des sixties, s’empare des codes du slasher remis au goût du jour par Scream de Wes Craven (qui lui aussi était interdit aux moins de 16 ans), tout en célébrant le genre camp, qui représente les films destinés aux jeunes, qui, le plus souvent, mettent en scène des personnages de l’âge du public visé dans des situations plus ou moins familières. En l’état, Psycho Beach Party est quasi-inclassable, emmène le spectateur là où il s’y attend le moins, fait sa place aux côtés de la filmographie de John Waters (Pink Flamingos, Polyester, Hairspray, Cry-Baby), avec une petite touche de James Signorelli, Stephan Elliott et Ken Russell. Le tout dans une bonne humeur on ne peut plus contagieuse. On en redemande !

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Test Blu-ray / Bernie, réalisé par Richard Linklater

BERNIE réalisé par Richard Linklater, disponible en DVD le 12 mars 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jack Black, Shirley MacLaine, Matthew McConaughey, Brady Coleman, Richard Robichaux, Rick Dial, Brandon Smith, Larry Jack Dotson…

Scénario : Richard Linklater & Skip Hollandsworth

Photographie : Dick Pope

Musique : Graham Reynolds

Durée : 1h36

Année de sortie : 2011

LE FILM

À Carthage, petite bourgade du Texas, dans les années 1990, Bernie Tiede, assistant croque-mort, est aimé de tous les habitants. Véritable maître de l’embaumement et des animations d’enterrements, chanteur hors pair, Bernie va se lier d’amitié avec Marjorie Nugent, une riche veuve, à l’inverse, détestée car désagréable. Très vite, ils deviennent inséparables, voyagent à travers le monde et ne peuvent plus se passer l’un de l’autre. Mais la vieille femme possessive maintient Bernie sous son emprise…

Richard Linklater (né en 1960) rappelle Robert Wise ou Richard Fleischer. Un artisan touche-à-tout, qui a oeuvré dans moult genres, un réalisateur insaisissable, prolifique, éclectique, mais aussi et avant tout un auteur à part entière. Alors forcément, découvrir une de ses œuvres jamais sorties dans nos contrées est toujours un immense plaisir, d’autant plus que le film qui nous intéresse ici, Bernie, aura longtemps intrigué le cinéphile français. Et le résultat est jubilatoire, pour ne pas dire carrément jouissif. À la base de Bernie, il y a un fait divers réel, que Richard Linklater découvre dans les années 1990, à travers un article du magazine Texas Monthly de Skip Hollandsworth. Le cinéaste y voit très vite un sujet formidable pour un long-métrage et pense déjà à Jack Black, avec lequel il tourne finalement l’un de ses opus les plus célèbres, Rock Academy. Les années passent, Linklater attend que le comédien prenne de la bouteille et les deux hommes se retrouvent enfin en 2011 pour Bernie. À cette occasion, Jack Black rencontre le véritable Bernie Tiede en prison. Quand il se met dans la peau de ce dernier, Jack Black sort de deux échecs commerciaux sur le sol américain, Les Voyages de Gulliver de Rob Letterman et L’An 1 : Des débuts difficiles d’Harold Ramis. Cette prestation lui vaudra tous les éloges et l’acteur sera nommé dans beaucoup de festivals. Honteusement oublié aux Oscars, Bernie a pourtant tout d’un grand film sous ses apparences modestes et s’inscrit parfaitement dans la filmographie de Richard Linklater, qui à travers sa comédie dresse en réalité une radiographie implacable du Texas (où il est né), comme un faux documentaire extraordinaire. Sauf que l’histoire qui est narrée est absolument vraie, ce qui fait encore plus froid dans le dos. IN-DIS-PEN-SA-BLE.

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Test Blu-ray / Le Syndrome de Stendhal, réalisé par Dario Argento

LE SYNDROME DE STENDHAL (La Sindrome di Stendhal) réalisé par Dario Argento, disponible en Édition 2 Blu-ray + Livret le 31 janvier 2024 chez Extralucid Films.

Acteurs : Asia Argento, Marco Leonardi, Thomas Kretschmann, Luigi Diberti, Paolo Bonacelli, Julien Lambroschini, John Quentin, Franco Diogene, Lucia Stara, Sonia Topazio, Lorenzo Crespi, Vera Gemma, Veronica Lazar, Cinzia Monreale…

Scénario : Dario Argento & Franco Ferrini, d’après le livre de Graziella Magherini

Photographie : Giuseppe Rottuno

Musique : Ennio Morricone

Durée : 2h

Année de sortie : 1996

LE FILM

Une jeune inspectrice de police, victime du « syndrome de Stendhal », est sujette à des hallucinations et des vertiges en plein musée des Offices de Florence. Elle devient ensuite la proie du maniaque sexuel qu’elle cherche à arrêter.

De l’avis quasi-général, Le Syndrome de Stendhal reste et demeurera probablement le dernier grand film de Dario Argento. C’est aussi la seconde collaboration entre le cinéaste et sa fille Asia, deux ans après Trauma, dans lequel elle tenait déjà le rôle principal. Si cette dernière est somme toute peu crédible dans la peau d’une flic, elle est de ce fait bien trop jeune pour le rôle, la comédienne qui avait joué chez Lamberto Bava (Démons 2), Michele Soavi (Sanctuaire), Nanni Moretti (Palombella rossa), Patrice Chéreau (La Reine Margot) et Michele Placido (Les Amies de coeur) s’en tire mieux et s’avère même plus convaincante dans la descente aux enfers de son personnage, après qu’Anna ait été victime du fameux malaise éponyme, syndrome dit « du voyageur » ou « de Florence ». Celui-ci se définit par un ensemble de troubles psychosomatiques (accélération du rythme cardiaque, vertiges, suffocations, voire hallucinations) survenant chez certaines personnes exposées à une œuvre d’art qui prend une signification particulière, ou à une profusion de chefs-d’œuvre en un même lieu dans un même temps. C’est en lisant l’ouvrage de la psychiatre et psychanalyste Graziella Magherini, alors chef du service de psychiatrie de l’hôpital Santa Maria Nuova du centre historique de Florence, consacré au syndrome de Stendhal, que Dario Argento imagine une policière souffrant de ce mal être la proie d’un tueur en série. Redoutablement immersif, La Sindrome di Stendhal contient parmi les plus belles scènes du cinéma de son auteur, les plus brutales et violentes aussi, se révèle être un hommage percutant à l’art pictural, mais aussi à sa propre fille, qu’il filme sous tous les angles, qu’il manipule comme une poupée de porcelaine, caresse et maltraite du début à la fin, pour au final lui offrir un éternel écrin dans lequel il la sublime et compare à la Pietà de Michel-Ange. Un opus inoubliable.

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Test Blu-ray / Le Sang des innocents, réalisé par Dario Argento

LE SANG DES INNOCENTS (Non ho sonno) réalisé par Dario Argento, disponible en Édition Blu-ray + Livret le 31 janvier 2024 chez Extralucid Films.

Acteurs : Max von Sydow, Stefano Dionisi, Chiara Caselli, Gabriele Lavia, Paolo Maria Scalondro, Roberto Zibetti, Rossella Falk, Roberto Accornero, Barbara Lerici…

Scénario : Dario Argento, Franco Ferrini & Carlo Lucarelli

Photographie : Ronnie Taylor

Musique : Goblin

Durée : 1h58

Année de sortie : 2001

LE FILM

A Turin, un tueur assassine des jeunes filles dans des circonstances identiques à celles d’une série de meurtres perpétrés vingt ans auparavant. La police piétine et le commissaire Ulysse Moretti, qui fut autrefois chargé de l’enquête, reprend du service. Il est aidé par Giacomo Gallo, un jeune homme dont la mère fut jadis victime du meurtrier sanguinaire.

Après le four tant critique que commercial rencontré par Le Fantôme de l’Opéra en 1998, Dario Argento décide de revenir au giallo pur et dur avec Le Sang des innocents, mis en route afin de faire oublier ce que beaucoup considéraient comme un nanar éhonté, porté par des acteurs calamiteux, qui laissaient penser que le réalisateur n’avait plus rien à offrir à ses fans de la première heure. C’était évidemment sans compter sur le désir du cinéaste de rebondir, d’expérimenter à nouveau et pourquoi pas de toucher une nouvelle génération. C’est là qu’arrive Non ho sonno (en français, « je n’ai pas sommeil »), thriller qui reprend les motifs du genre qui a fait la renommée du maître italien depuis L’Oiseau au plumage de cristalL’Uccello dalle piume di cristallo en 1970, tout en calquant son scénario sur l’un de ses plus grands succès, Les Frissons de l’angoisseProfondo Rosso (1975). Retour notamment à Turin, ville que Dario Argento affectionne tout particulièrement, qui devient le terrain de jeu d’un nouveau tueur en série, recherché par un ancien flic à la retraite et touché par la maladie d’Alzheimer, impeccablement campé par Max von Sydow, qui reprend du service près de vingt ans après avoir classé l’affaire suite à la mort présumée de l’assassin. Dario Argento livre un opus soigné, tant sur le fond que sur la forme, parsème son récit de petites touches gores assez brutales et de psychologie, même si certains éléments peuvent aisément se deviner avant la supposée révélation finale. Un bon voire un excellent cru.

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Test Blu-ray / Lunettes noires, réalisé par Dario Argento

LUNETTES NOIRES (Occhiali neri) réalisé par Dario Argento, disponible en Édition Blu-ray + Livret le 31 janvier 2024 chez Extralucid Films.

Acteurs : Ilenia Pastorelli, Asia Argento, Andrea Gherpelli, Mario Pirrello, Maria Rosaria Russo, Gennaro Iaccarino, Andrea Zhang, Paola Sambo…

Scénario : Dario Argento & Franco Ferrini

Photographie : Matteo Cocco

Musique : Arnaud Rebotini

Durée : 1h32

Année de sortie : 2022

LE FILM

Une prostituée italienne rendue aveugle par un tueur en série lors d’une attaque, recueille un jeune chinois, dont la vie a également été détruite par les actions du maniaque. Il va devenir son allié dans une lutte terrifiante pour se débarrasser définitivement du tueur en série…

En 2012, Dario Argento présente Dracula 3D en Sélection officielle du Festival de Cannes. Un magnifique nanar. Jadis, le cinéaste aurait fait le bonheur des cinéphiles avides de fantastique et d’épouvante. Mais ça, c’était avant. Tous les spectateurs étaient unanimes, son vingt-quatrième long-métrage et premier tourné en relief, était absolument horrible, ce qui ne les avait pas empêchés de saluer l’entreprise par une standing ovation. Il fallait le voir pour le croire. Coécrite par quatre scénaristes, dont le réalisateur lui-même, cette énième version cinématographique du mythe du vampire transylvanien, créé par Bram Stoker, repoussait les limites de la laideur. S’il avouait s’être inspiré du Cauchemar de Dracula de Terence Fisher (1958), avec Christopher Lee dans le rôle-titre, qu’il considérait comme étant la meilleure adaptation, Dario Argento se rapprochait plutôt du consternant Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Vergne. Un seul acteur parvenait à tirer son épingle du jeu dans tout ce marasme, Rutger Hauer, qui semblait être le seul à croire à toute cette soupe et campait un Abraham Van Helsing convaincant. Difficile pour Dario Argento de se relever de cet opus repoussant, avec ses décors en animatique, une mise en scène digne d’un sketch de Groland, une post-synchronisation anglaise au rabais, des effets numériques hideux et fauchés, tout droit sortis d’une production télé des années 90 (mention spéciale à la mante religieuse géante), ainsi que pour la partition insipide de Claudio Simonetti. Pas étonnant que le maître italien ait ensuite déserté les studios de cinéma pour écrire son autobiographie et apparaître aux quatre coins du monde où on désirait lui rendre hommage. 2022, Asia Argento retrouve le scénario de Lunettes noires Occhiali neri, remontant au début des années 2000, projet mis au placard après une affaire financière impliquant le producteur Vittorio Cecchi Gori. Convaincu par sa fille de revenir derrière la caméra, l’amico Dario, après avoir revu le scénario avec son complice Franco Ferrini, lui offre le rôle principal, qu’elle décline, tout en acceptant d’y participer et en produisant le film. Si Occhiali neri n’est pas exempt de défauts, loin s’en faut, ce thriller s’avère foncièrement sympathique et certains éléments restent en tête bien après, preuve que tout n’est pas totalement foutu pour son auteur contrairement à ce que beaucoup pouvaient encore penser.

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Test Blu-ray / The Card Player, réalisé par Dario Argento

THE CARD PLAYER (Il Cartaio) réalisé par Dario Argento, disponible en Édition Blu-ray + Livret le 31 janvier 2024 chez Extralucid Films.

Acteurs : Stefania Rocca, Liam Cunningham, Claudio Santamaria, Antonio Cantafora, Fiore Argento, Silvio Muccino, Adalberto Maria Merli, Cosimo Fusco, Mia Benedetta…

Scénario : Dario Argento & Franco Ferrini

Photographie : Benoît Debie

Musique : Claudio Simonetti

Durée : 1h44

Année de sortie : 2004

LE FILM

Un tueur en série pousse la police à jouer à un jeu dangereux : si elle perd la partie de poker engagée avec lui, une nouvelle victime sera assassinée en direct sur le net. Anna, une jeune policière, va pénétrer dans le monde terrifiant du Card Player.

Il avait tout d’abord pensé donner suite aux aventures d’Anna Manni, interprétée par Asia Argento dans Le Syndrome de Stendhal, l’un de ses derniers succès en date. Mais Dario Argento doit revoir sa copie et sa fille, résidant aux États-Unis en vue d’y tourner son second long-métrage comme réalisatrice, se lance dans un nouveau projet. L’émergence d’internet dans les foyers, des chat rooms, des jeux en ligne et donc des nouvelles technologies lui inspirent The Card Player aka Il Cartaio en version originale. Échec critique et public cinglant à sa sortie, ce thriller à première vue sage et plus sobre si on le compare avec ce que le cinéaste avait fait précédemment, demeure étonnamment peu aimable, ironique et ne s’embarrasse pas d’effets superflus, pour aller droit à l’essentiel, autrement dit donner des sueurs froides aussi bien à ses personnages qu’aux spectateurs. Si forcément The Card Player n’a pas bien vieilli sur la forme qui fait désormais penser à un téléfilm TF1, on se dit finalement que l’ami Dario a sans doute contribué à donner un nouveau souffle au thriller contemporain, puisqu’il correspond encore et toujours aux canons en vigueur. Certes, Il Cartaio n’a rien d’inoubliable, mais cet opus n’en reste pas moins efficace, divertissant et marqué par d’indéniables éclairs de génie.

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Test Blu-ray / Les Anges du mal 2 – Reform School Girls, réalisé par Tom DeSimone

LES ANGES DU MAL 2 (Reform School Girls) réalisé par Tom DeSimone, disponible en Blu-ray le 14 juin 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Linda Carol, Wendy O. Williams, Pat Ast, Sybil Danning, Charlotte McGinnis, Sherri Stoner, Denise Gordy, Laurie Schwartz, Tiffany Helm, Darcy DeMoss…

Scénario : Tom DeSimone, Daniel Arthur Wray & Jack Cummins

Photographie : Howard Wexler

Musique : Dan Siegel

Durée : 1h34

Année de sortie : 1986

LE FILM

Jennifer Williams qui a raté un hold-up vient de faire connaissance, dans le fourgon qui la conduit dans une maison de redressement, de deux futures co-détenues. Condamnée à tort, il y a la claustrophobe et fragile Lisa et une récidiviste, Nicky. À Pridemore, Charlie, une détenue belliqueuse, règne en maître en propageant la terreur par ses méthodes…

WIP, ou Women In Prison, sous-genre qui fait appel aux bas instincts des spectateurs mâles. Le cinéaste Jess Franco aura bien exploité cette recette à travers des films comme 99 femmes, Des femmes pour le bloc 9 Frauen für Zellenblock 9 ou bien encore Quartier de femmes Los amantes de la isla del diablo. La trame de Reform School Girls de Tom DeSimone (Hell Night) reprend les mêmes ingrédients, à savoir des prisonnières qui subissent des sévices dégradants et qui décident à un moment donné de se rebeller, dans l’espoir de se sortir de leurs conditions grâce au soutien d’une psychologue compréhensive, prête à affronter l’institution. D’ailleurs, le film qui nous intéresse aujourd’hui paraît s’être grandement inspiré de l’oeuvre de l’ami Jesús. Tom DeSimone avait déjà « tâté » du WIP avec Prison Girls, film classé X emballé en relief en 1972, sur lequel il avait débarqué une semaine avant le début des prises de vue pour remplacer celui qui devait à la base le mettre en scène. S’il reniera ce premier coup d’essai dans le genre, cela ne sera pas le cas pour Quartier de femmesThe Concrete Jungle (1982), avec l’ex-Bond Girl Jill St. John (Les Diamants sont éternels) et surtout Reform School Girls, étrangement édité en France sous le titre Les Anges du mal 2 ou Very Bad Girls, qui restera le film préféré de sa carrière. Hautement divertissant, celui-ci vaut le coup d’oeil pour sa distribution quasiment intégralement féminine, menée par la magnifique Linda Carol, qui partage l’affiche avec Wendy O. Williams, la chanteuse frappadingue du groupe The Plasmatics. Complètement survoltée, elle vole facilement la vedette dans Reform School Girls dans le rôle de Charlie, qui dirige un groupe de filles qui lui sont fidèles et à qui elle offre une protection contre quelques câlins et léchouilles. Les fans de cinéma d’exploitation vont adorer !

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Test Blu-ray / Cop Secret, réalisé par Hannes Þór Halldórsson

COP SECRET (Leynilögga) réalisé par Hannes Þór Halldórsson, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Auðunn Blöndal, Egill Einarsson, Sverrir Þór Sverrisson, Steinunn Ólína Þorsteinsdóttir, Björn Hlynur Haraldsson, Vivian Ólafsdóttir, Rúrik Gíslason, Steinþór Hróar Steinþórsson…

Scénario : Nína Petersen, Hannes Þór Halldórsson & Sverrir Þór Sverrisson, d’après une histoire originale d’Auðunn Blöndal, Egill Einarsson & Hannes Þór Halldórsson

Photographie : Elli Cassata

Musique : Kristján Sturla Bjarnason

Durée : 1h35

Année de sortie : 2021

LE FILM

Pour élucider une curieuse série de braquages où rien n’est dérobé, un « super flic » de Reykjavik, téméraire mais en pleine remise en question, se retrouve à devoir faire équipe avec un nouveau partenaire, un mec stylé, aisé et particulièrement libéré.

Le nom de Hannes Þór Halldórsson pourrait éventuellement dire quelque chose à certains d’entre vous, du moins aux passionnés de football. En effet, le réalisateur de Cop Secret n’est autre que l’ancien gardien de l’équipe nationale d’Islande, sélectionné près de 80 fois et qui a participé à l’Euro 2016, ainsi qu’à la Coupe du Monde de 2018 durant laquelle il avait arrêté un penalty de Lionel Messi. Avant de devenir sportif professionnel, Hannes Þór Halldórsson, passionné par le cinéma, se prédestinait à devenir cinéaste. Son rêve devient enfin réalité, puisqu’en 2021 il met en scène son premier long-métrage Leynilögga, que l’on peut traduire par « Flic Infiltré », que la distribution internationale aura finalement rebaptisé Cop Secret. Un buddy movie qui rend hommage au genre des années 1980-90, le tout largement influencé par le Hot Fuzz d’Edgar Wright et Bad Boys de Michael Bay. On imagine que le budget n’était pas énorme (apparemment, cela équivaudrait à 0,03 % de la production de Fast & Furious 9), surtout vu la qualité des effets spéciaux avec ses explosions et le sang confectionnés en mauvaises images numériques, mais il se dégage une vraie énergie contagieuse de ce Cop Secret, qui s’amuse à prendre tous les clichés attendus, à les triturer, au point de faire de son tandem de flics burnés, deux mecs qui tombent amoureux l’un de l’autre dans le feu de l’action. C’est barré, pas franchement original, mais l’ensemble est prometteur et les acteurs assurent le spectacle du début à la fin.

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Test Blu-ray / Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart

VOEUX SANGLANTS (The Initiation) réalisé par Larry Stewart, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Vera Miles, Clu Gulager, Daphne Zuniga, James Read, Marilyn Kagan, Robert Dowdell, Patti Heider, Frances Peterson, Hunter Tylo…

Scénario : Charles Pratt Jr.

Photographie : George Tirl

Musique : Gabriel Black & Lance Ong

Durée : 1h37

Année de sortie : 1984

LE FILM

La jeune Kelly, qui appartient à une confrérie à l’université, est soumise à un rite d’initiation : avec d’autres membres, elle doit pénétrer de nuit dans un magasin mais, entrés illégalement, ils réalisent qu’ils ne peuvent plus en sortir. Un tueur commence alors à les éliminer un par un…

Novembre 1984, Les Griffes de la nuitA Nightmare on Elm Street de Wes Craven est un événement planétaire. Les slashers sortis la même année avant ou après auront du mal à retenir l’attention des spectateurs, de la critique et à passer à la postérité, à part peut-être Vendredi 13 : Chapitre final de Joseph Zito, le quatrième épisode de la saga. Pourtant, six mois auparavant, sortait un digne représentant du genre, un certain The Initiation, édité en France sous le titre Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart. Celui-ci aura passé son temps sur les plateaux hollywoodiens à jouer le figurant de service (comme dans Alerte aux marines d’Edward Ludwig) dans les années 1940-50, avant de travailler comme superviseur des dialogues, puis en tant que metteur en scène, officiant à la télévision sur de multiples séries comme Super Jaimie, L’Incroyable Hulk, Drôles de dames, L’île fantastique et Buck Rogers. Voeux sanglants sera sa seule et unique incursion cinématographique, sur laquelle il atterrit d’ailleurs suite au renvoi du premier réalisateur, Peter Crane, qui après avoir emballé les séquences se déroulant dans l’hôpital psychiatrique, est remercié par les producteurs, qui trouvent que monsieur joue trop à l’artiste et ne va pas assez vite à leur goût. Voeux sanglants est un divertissement aux effets sans doute attendus, mais qui vaut sacrément le détour, d’une part pour sa solide distribution (cela fait du bien de voir des jeunes acteurs inconnus bien jouer, ce qui n’était pas le cas dans tous les slashers qui pullulaient sur les écrans), d’autre part pour ses idées visuelles ou scénaristiques, qui nous font nous accrocher à notre siège jusqu’au twist. Une sympathique découverte.

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