Test DVD / Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, réalisé par Olivier Van Hoofstadt

VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE réalisé par Olivier Van Hoofstadt, disponible en DVD le 27 janvier 2024 chez TF1 Studio

Acteurs : Artus, Elsa Zylberstein, Benjamin Tranié, Maël Rouin Berrandou, Nicolas Lumbreras, Bérangère Mc Neese, Louise Coldefy, Philippe Duquesne…

Scénario : Frédéric Jurie & Olivier Van Hoofstadt, d’après une histoire originale de Frédéric Jurie

Photographie : Bruno Degrave

Musique : Christian Chevalier

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Sébastien, contrôleur de train consciencieux et professionnel, rêve d’être muté dans le sud de la France. Pour valider sa mutation, il doit effectuer un dernier trajet de routine sous la supervision de Madeleine, une inspectrice légèrement sociopathe qui ne va pas le lâcher. C’est là que tout déraille : entre un conducteur qui pense conduire un avion de chasse, un collègue très jaloux et des passagers tous plus dingues les uns que les autres, ce qui devait être une formalité va devenir le pire voyage de sa vie…

Revoilà Olivier Van Hoofstadt, le réalisateur belge frappadingue (euphémisme) du désormais culte Dikkenek. Depuis son premier long-métrage sorti en 2006, qui d’ailleurs n’avait guère brillé à sa sortie avec un peu plus de 120.000 entrées chez nous, le metteur en scène confirmait en 2008 son efficacité formelle avec le très sympathique Go Fast, production EuropaCorp, beau succès avec près de 750.000 spectateurs. 2020, pour son retour au cinéma, Lucky, avec Michaël Youn, Alban Ivanov et Florence Foresti se plante au box-office…et rebelote pour Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, qui a seulement réuni 217.000 français dans les salles durant l’été 2023. C’est peu, mais le film aurait-il pu espérer plus en ayant comme concurrents directs Gran Turismo et Ninja Turtles Teenage Years qui sortaient le même jour ? En même temps, ce n’est pas comme si Veuillez nous excuser… était une comédie réussie. Car disons-le, s’il y a des moments particulièrement réjouissants, la première moitié (soit 45 minutes) est interminable, foutraque, pas ou peu drôle, lourde et même embarrassante. Néanmoins, les plus courageux qui comme nous auront su braver tout ce chemin seront finalement récompensés, car miraculeusement VNEPLGO (ce sera plus simple et rapide ainsi) devient enfin plus marrant, mieux écrit et dirigé, comme si Olivier Van Hoofstadt (re)prenait les manettes de son film, qui vaut surtout pour Elsa Zylberstein, toujours aussi géniale (et bien trop rare) dans la comédie. Si le coeur vous en dit…mais encore une fois, soyez braves hein !

Le scénario coécrit par Olivier Van Hoofstadt et Frédéric Jurie (Ma famille t’adore déjà) part dans tous les sens. Si l’on ne rechigne jamais devant un joyeux bordel, les bonnes idées (le conducteur de train qui se prend pour un pilote de l’air, le passager victime d’un délit de faciès, qui est en fait un vrai terroriste islamiste, ou pas) sont bien trop dispersées après un prologue pourtant prometteur où le personnage principal, (mollement) interprété par Artus, demande sa compagne Léa (la belle belgo-américaine Bérangère Mc Neese, dernièrement à l’affiche de Mascarade) en mariage, dans un contexte d’escape-game. C’est après que le récit commence à s’enliser alors que le film n’est pas démarré depuis dix minutes. L’exposition des autres protagonistes est très maladroite, tout comme la première remontée des voitures, au fur et à mesure que Sébastien, Madeleine (venue pour valider, ou non, sa nouvelle affectation) et le jeune Adel (excellent Maël Rouin Berrandou) remontent les voitures pour le contrôle des billets.

Nous ne ferons pas de comparaisons avec Bullet Train, succès surprise de 2022 avec Brad Pitt et Joey King, mais force est de constater qu’Olivier Van Hoofstadt a tout fait pour insuffler un rythme à son histoire (qui en a sérieusement besoin), à travers un montage assez cut et une partition entraînante de Christian Chevalier, mais malheureusement cela ne suffit pas. En revanche, cela fait du bien de voir un film qui se permet encore de rire de tout et où tout le monde en prend plein la tronche, y compris les enfants, à qui une passagère n’hésite pas à faire un gros f*ck, tout en se foutant sa tronche. Les militants écologistes, les supporters sportifs, les handicapés mentaux, les dépressifs, les flics, les gosses de riches, les pseudo-acteurs et metteurs en scène « autheurisants » et bien d’autres sont passés à la moulinette, pas de façon très légère, mais efficacement pour qu’on puisse comme on le disait raccrocher les wagons (rires) à mi-parcours, afin de repartir sur de bons rails (re-rires).

Le gros atout « énergique » de VNEPLGO demeure franchement la prestation d’Elsa Zylberstein, qui trouve l’un de ses meilleurs rôles comiques avec Tenue correcte exigée de Philippe Lioret et Tout le monde debout de Franck Dubosc, dans la peau d’un personnage qui s’avère un mélange entre Lucie qu’elle incarnait dans le premier et Marie dans le second. Belle présence également des géniales Sarah Suco (Les Invisibles, Guy, Aurore) et Louise Coldefy (qui vole la vedette à chaque apparition), sans oublier une petite apparition de Laura Laune et de Jean-Luc Couchard.

Il n’est pas interdit de prendre du bon temps au cours de ce trajet Anvers-Arras, c’est juste que comme tout trajet en train, certains passagers se révèlent être pénibles et qu’on est obligé de se les coltiner jusqu’à destination. Mais d’autres sont plus attachants, donc on préférera se souvenir de ceux-ci, même si le voyage en lui-même ne laissera probablement aucune trace nulle part.

LE DVD

TF1 Studio ne se mouille pas (ou ne se mouille plus plutôt) en ne sortant le film d’Olivier Van Hoofstadt qu’en DVD. Disque simple, visuel qui reprend celui de l’affiche d’exploitation, menu principal fixe et muet, d’un autre temps.

Concernant les bonus, ou plutôt le seul supplément de cette édition qui a tout de la sortie technique, il faudra se contenter d’un jeu rapide (à peine une minute au compteur) de question-réponses avec Artus et Elsa Zylberstein, durant lequel on ne se rend compte de rien et surtout pas des questions posées.

L’Image et le son

Pas de Blu-ray donc, mais un très beau DVD. Comédie estivale, VNEPLGO jouit d’une photo saturée et ce master lumineux en met souvent plein les yeux. La colorimétrie est vive et bigarrée (les bleus sont étincelants), les scènes extérieures possèdent une clarté aveuglante ainsi qu’un relief qui flatte constamment la rétine et les détails abondent aux quatre coins du cadre 2.35. La définition est resplendissante, le piqué tranchant, les contrastes luxuriants et la profondeur de champ fort appréciable. Ce n’est pas de la HD d’accord, mais le résultat est là.

La musique profite d’une large ouverture des enceintes frontales et latérales, sans oublier le caisson de basses qui ponctue souvent la bande originale. Cette brillante spatialisation laisse également une belle place aux ambiances naturelles et les dialogues demeurent percutants sur la centrale. Outre ce mixage Dolby Digital 5.1, les sous-titres destinés au public sourd et malentendant sont disponibles, ainsi qu’une piste Stéréo et Audiodescription.

Crédits images : Copyright 2023 VENDÔME FILMS – TF1 FILMS PRODUCTION – TF1 STUDIO – BESIDE PRODUCTIONS / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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