Test Blu-ray / One Dark Night (Nuit noire), réalisé par Tom McLoughlin

NUIT NOIRE (One Dark Night) réalisé par Tom McLoughlin, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 16 février 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Meg Tilly, Melissa Newman, Robin Evans, Leslie Speights, Donald Hotton, Elizabeth Daily, David Mason Daniels, Adam West…

Scénario : Tom McLoughlin & Michael Hawes

Photographie : Hal Trussell

Musique : Bob Summers

Durée : 1h25

Année de sortie : 1982

LE FILM

Afin d’intégrer une confrérie étudiante, Julie doit se soumettre à un rite d’initiation : passer une nuit entière dans un imposant monument funéraire, sous le contrôle de deux autres étudiantes. Or, le mausolée est celui d’un ancien mage, qui possédait de terrifiants pouvoirs psychiques.

Nuit noireOne Dark Night (ou Entity Force, Mausoleum ou Rest in Peace) est le premier long-métrage de Tom McLoughlin (né en 1950), dont le nom restera lié à la saga Vendredi 13, pour laquelle il signera le sixième opus de la franchise, Vendredi 13, chapitre VI : Jason le mort-vivantFriday the 13th Part VI: Jason Lives, ainsi qu’une poignée d’épisodes de la série dérivée créée en 1987. Également coscénariste (avec Michael Hawes), Tom McLoughlin réussit son coup d’essai derrière la caméra, en s’inspirant du Carrie de Brian De Palma pour ce qui concerne la psychokinésie, plus connue sous le nom de télékinésie, faculté métapsychique de l’esprit qui permettrait d’agir directement sur la matière ou les personnes. Un « don » ou une « malédiction » repris par la suite dans le cinéma de genre, un thème qui permet au réalisateur de laisser libre cours à sa fantaisie horrifique au cours d’un dernier acte particulièrement agité et généreux en effets destinés à effrayer les spectateurs. Le prix du seau de popcorn est très largement rentabilisé, encore aujourd’hui d’ailleurs, même s’il faut pour cela s’armer de patience pendant une bonne heure, durant laquelle il ne se passe rien ou pas grand-chose. Mais l’ensemble est plutôt bien fichu (surtout avec un budget de 800.000 dollars et à peine un mois de tournage), on s’amuse, c’est joliment emballé, les effets spéciaux sont bourrés de charme et Nuit noire nous fait découvrir une jeune et belle comédienne, Meg Tilly, que l’on reverra dans Les Copains d’abord de Lawrence Kasdan, Valmont de Miloš Forman et The Two Jakes de Jack Nicholson. Un bon cru qui fait penser à Phantasm de Don Coscarelli pour le décor, et à Hell Night de Tom DeSimone, dans lequel, pour leur initiation, quatre nouveaux membres d’une association étudiante doivent passer la nuit dans un vieux manoir abandonné, dans lequel l’ancien propriétaire avait tué sa famille avant de se donner la mort. On est dans la même veine et donc One Dark Night devrait encore et toujours trouver son public amateur de sensations fortes au charme rétro.

Un occultiste russe étrange, Karl Rhamarevich, meurt après avoir découvert le moyen de développer d’immenses pouvoirs télékinésiques, y compris depuis l’au-delà. Par ailleurs, une jeune femme, Julie, doit passer un rite d’initiation pour pouvoir intégrer une confrérie étudiante. Pour cela, elle doit passer une nuit entière dans une crypte, en étant surveillée par deux autres jeunes femmes membres de la confrérie. Or, il s’avère que la crypte en question est celle dans laquelle le mage diabolique Karl Rhamarevich vient d’être enterré le jour même. Les terrifiants pouvoirs télékinésiques de celui-ci ne tardent pas à se manifester et il va réveiller des zombies dans la crypte.

La même année que Psychose II de Richard Franlin, celle qui sera nommée aux Oscar et qui obtiendra le Golden Globe pour Agnès de Dieu de Norman Jewison devra affronter les railleries et la jalousie d’une bande de lycéennes, dans l’espoir d’intégrer leur sororité (comme les Pink Ladies dans Grease) et montrer qu’elle n’est pas la jeune femme chochotte dont tout le monde semble se moquer. Pourtant, Julie Wells devrait se réjouir, puisqu’elle sort avec un des mecs les plus convoités du bahut, Steve (le lisse David Mason Daniels), qui est en fait l’ex de Carol, la « chef » des Sisters. Celle-ci, rongée par la jalousie (comme Nancy Allen dans Carrie quoi) est donc bien décidée à se venger et n’a rien trouvé de mieux pour cela que de la pousser à passer la nuit dans un mausolée, suite à quoi elle pourra rejoindre leur groupe. Ce que Julie ne sait pas, c’est que Carol et ses potes ont décidé d’intervenir pour faire de sa nuit un cauchemar. Mais, l’un des nouveaux « résidents » n’est autre que l’occultiste russe Karl Raymarseivich Raymar, récemment décédé, qui avait pour particularité d’être un « vampire psychique », qui avait acquis de grands pouvoirs télékinésiques en kidnappant des jeunes filles, dans le but de les terroriser et se nourrir de la bioénergie qu’elles produisaient. Évidemment, le caveau récent de Raymar jouxte le refuge de Julie. Des fissures laissent à penser que le télékinésiste ne serait pas totalement passé de vie à trépas et qu’il est en plus bien vénère.

Comme nous l’évoquions plus haut, la première heure manque sans doute de rythme, mais le montage est assez intelligent pour nous faire suivre plusieurs actions simultanées, avec d’un côté Julie (qui se prépare à vivre une nuit inoubliable), de l’autre Carol et ses potes (qui débarquent au mausolée), nous avons aussi Steve (qui enquête pour savoir où est passée Julie), puis enfin Olivia (excellente Melissa Newman), la fille de Raymar, qu’elle n’a pour ainsi dire pas connu, qui possède elle-même un don surnaturel et qui apprend la vraie nature de son défunt (mais pas regretté) père. En passant, Olivia est mariée à un homme cartésien, solidement campé par le légendaire Adam West, mythique Batman de la série télévisée des années 1960. Toutes ces petites intrigues nous mènent progressivement vers le bouquet final et de ce point de vue-là nous sommes on ne peut plus gâtés avec ce bon vieux Raymar, dont les effets électriques et le personnage rappellent le Seigneur des Clés du jeu de société Atmosfear.

Les murs tremblent, les fenêtres explosent, les portes claquent, les morts en décomposition reviennent à la vie, les jeunes femmes hurlent, on jubile devant ce spectacle, nommé en 1983 pour le Saturn Award du meilleur film à petit budget et présenté au Festival international du film fantastique et de science-fiction de Paris de 1982.

LE BLU-RAY

Nous n’avions pas eu de nouvelles de la collection Angoisses de Rimini Editions depuis La Peau sur les os, sorti en novembre dernier. Le 23è titre de cette anthologie, déjà, prend la forme habituelle d’un Digipack à trois volets, renfermant le DVD et le Blu-ray, ainsi qu’un livret de 24 pages rédigé par Marc Toullec, qui revient sur le parcours du réalisateur Tom McLoughlin, la genèse du film, la production, les conditions de tournage, le casting, les effets spéciaux, la sortie de One Dark Night et sa pérennité. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est disponible comme supplément sur cette édition. Dommage…surtout que l’édition US est blindée de bonus…

L’Image et le son

Un panneau indique en avant-programme que le master HD de Nuit noire a été réalisé par les ayant-droits et que la définition présente encore quelques défauts inhérents aux éléments d’origine. Ce Blu-ray est au format 1080p. Des instabilités sont un peu présentes tout du long, ainsi que des tâches, des griffures, les contrastes sont aléatoires, mais les couleurs s’en sortent vraiment bien, même si l’on constate tout de même des hauts (les scènes au lycée) et des bas, selon la luminosité d’ensemble. Les détails sont suffisamment affûtés et permettent d’analyser les différents corps qui reprennent vie dans la dernière partie.

Evitez la piste française, la plus faible du lot et qui mise avant tout sur le report des voix. La version originale est de plus mieux équilibrée, dynamique, sans aucun souffle, avec des dialogues clairs, une solide restitution de la musique. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Rimini Editions / The Picture Company / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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