Test 4K Ultra HD / Horizon : une saga américaine, réalisé par Kevin Costner

HORIZON: UNE SAGA AMÉRICAINE (Horizon: An American Saga Chapter 1) réalisé par Kevin Costner, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD le 25 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington, Abbey Lee, Dale Dickey, Jena Malone, Tom Payne, Isabelle Fuhrman…

Scénario : Kevin Costnet & Jon S. Baird

Photographie : J. Michael Muro

Musique : John Debney

Durée : 3h01

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Sur une période de 15 ans avant et après la Guerre de Sécession. L’expansion vers l’Ouest est semée d’embûches qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser…

C’est pour ainsi dire le projet de toute une vie qui se concrétise enfin pour Kevin Costner. Un pari aussi. Et qui malheureusement n’a pas été gagné par l’ancienne star des années 1990 et réalisateur porté aux nues pour Danse avec les loups Dances with Wolves (7 Oscars, 3 Golden Globes). Jamais Kevin Costner n’a jamais pu/su retrouver les mêmes faveurs des spectateurs et de la critique avec ses autres mises en scène, quand bien même Open Range avait très bien fonctionné en 2003. Il aura fallu attendre plus de vingt ans pour Kevin Costner revienne derrière la caméra, avec Horizon : Une saga américaine, chapitre 1Horizon: An American Saga – Chapter 1, premier volet d’une saga pensée en trois épisodes (quatre étaient même prévus initialement), pour une durée totale de près de dix heures. Si les premiers échos entendus au Festival de Cannes, à l’occasion de sa présentation en avant-première (et hors-compétition), étaient très mitigés, rien n’attendait le réalisateur à la volée de bois vert reçue à la sortie d’Horizon dans les salles. Avec seulement 29 millions de recette sur le sol américain, 285.000 entrées en France et un rejet total dans le reste du monde, Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 est un lourd échec en raison de son budget oscillant entre 75 et 100 millions de dollars (hors coût de promotion), dont le prologue devait donner le coup de départ pour les suites. Depuis, New Line Cinema a purement et simplement repoussé la sortie du chapitre 2 (qui devait être exploité dans la foulée du premier), tandis que Kevin Costner reprenait le tournage du troisième avant l’été. Pourquoi tant de haine ? Nous ne le saurons probablement jamais…la poisse semble accompagner le cinéaste, qui pour financer son projet longuement mûri (remontant apparemment à la fin des années 1980), a hypothéqué sa propriété, apportant ainsi 50 millions de sa poche. Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 est une entreprise colossale, hors-norme, anachronique aussi sans doute, qui prend souvent l’allure d’une mini-série, mais pensée pour le grand écran, qui plongera mieux le public dans ces paysages monumentaux, comme le ferait un voyage dans le temps. Si les trois heures que durent le film demandent une concentration de chaque instant en raison d’une multitude de personnages, il serait franchement dommage de ne pas se laisser entrainer dans la fresque de Kevin Costner, qui convoque et communique avec l’esprit de John Ford et de Raoul Walsh, s’inscrit dans un classicisme volontaire que n’aurait pas renié Clint Eastwood, tout en plongeant ses personnages dans l’univers d’Anthony Mann et de Budd Boetticher, sans oublier la violence sèche d’un Sam Peckinpah. Un héritage lourd à porter, mais embrassé pleinement par un cinéaste qui a toujours revendiqué ces accointances et qui tôt ou tard devait revenir pleinement au genre qui lui a donné sa vocation, le western.

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Test Blu-ray / Love Lies Bleeding, réalisé par Rose Glass

LOVE LIES BLEEDING réalisé par Rose Glass, disponible en DVD & Blu-ray Collector édition limitée le 15 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Kristen Stewart, Katy O’Brian, Anna Baryshnikov, Ed Harris, Dave Franco, Jena Malone, Eldon Jones, Orion Carrington…

Scénario : Rose Glass & Weronika Tofilska

Photographie : Ben Fordesman

Musique : Clint Mansell

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.

Kristen Stewart est un paradoxe. Si elle n’est indiscutablement pas la meilleure comédienne du monde, sa filmographie est peut-être l’une des plus passionnantes de ces quinze dernières années. C’est bien simple, après la saga Twilight, qui aurait pu ruiner sa carrière ou tout simplement la conduire à interpréter le même rôle pendant des années, Kristen Stewart, tout comme Robert Pattinson d’ailleurs, n’ont eu de cesse de vouloir prouver qu’ils n’étaient pas là par hasard et que la franchise vampirique n’était qu’un fabuleux tremplin pour décoller. Ainsi, depuis les cinq chapitres (Zzzz zzz) de l’histoire de Bella et Edward, la californienne née en 1990 aura tourné successivement pour Olivier Assayas, Woody Allen, Kelly Reichardt, Ang Lee, Pablo Larraín, David Cronenberg…Un sacré C.V. ! Toujours là où on ne l’attend pas, même si elle demeure traquée en permanence par les paparazzis prêts à dévoiler avec quel homme ou quelle femme elle partage sa vie, Kristen Stewart continue sur sa lancée spectaculaire avec Love Lies Bleeding, réalisé par la britannique Rose Glass, remarquée avec son premier long-métrage Saint Maud (triomphe au festival de Gérardmer), inédit dans les salles françaises et dans les bacs. Cinq ans plus tard, elle signe un nouveau coup d’éclat avec ce thriller néo-noir, situé entre U Turn – Ici commence l’enfer d’Oliver Stone, Sailor & Lula de David Lynch et Thelma et Louise de Ridley Scott. Furieusement culotté, Love Lies Bleeding est quasiment inclassable avec son histoire d’amour entre deux jeunes femmes, son polar teinté d’atmosphère redneck, son histoire secondaire liée au culturisme à la limite du fantastique. On en prend plein les yeux avec une mise en scène brillante, spectaculaire, couillue, inventive, magistrale, virtuose et l’on suit avec passion (ainsi qu’avec un sourire jusqu’aux oreilles de satisfaction cinéphile) ce second film qui propulse sa cinéaste dans le top des auteurs à suivre de très près. Immanquable.

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Test DVD / Un héros ordinaire, réalisé par Emilio Estevez

UN HÉROS ORDINAIRE (The Public) réalisé par Emilio Estevez, disponible en DVD le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Alec Baldwin, Emilio Estevez, Jena Malone, Taylor Schilling, Christian Slater, Che Rhymefest Smith, Gabrielle Union, Jacob Vargas, Michael K. Williams, Jeffrey Wright…

Scénario : Emilio Estevez

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Tyler Bates & Joanne Higginbottom

Durée : 1h55

Année de sortie : 2018

LE FILM

Après l’arrivée soudaine d’une vague de froid, la bibliothèque publique de Cincinnati devient un refuge pour de nombreuses personnes démunies ou sans-abri, menés par un certain Jackson. Cela n’est pas sans poser quelques petits problèmes de cohabitation au sein de l’établissement d’autant plus que les SDF refusent fermement de quitter les lieux. Rapidement, leur sit-in devient un acte de désobéissance qui déclenche l’arrivée de la police antiémeute qui souhaite les expulser de ce centre de loisirs…

Tiens, il était passé où Emilio Estevez ? Si son frangin Charlie Sheen a longtemps fait les choux gras de la presse people tout en trustant la première place des acteurs les mieux payés de la télévision, Emilio n’a guère fait parler de lui depuis quand ? Un quart de siècle peut-être ? Le comédien culte (né en 1962) des années 1980 d’Oustiders de Francis Ford Coppola, de La Mort en prime Repo Man d’Alex Cox, de The Breakfast Club de John Hughes, d’Étroite surveillance Stakeout de John Badham, de Young Guns de Christopher Cain (et de sa suite) et même de Maximum Overdrive de Stephen King, commencera à se faire plus rare la décennie suivante. Car à part la trilogie des Petits Champions The Mighty Ducks et à la rigueur le fendard Alarme fatale Loaded Weapon 1 de Gene Quintano, il est difficile de se remémorer Emilio Estevez sans sa coupe mulet. C’est en fait derrière la caméra qu’il s’épanouira, aussi bien à la télévision (Le Protecteur The Guardian, Cold Case : Affaires classées, Les Experts : Manhattan, Numb3rs) qu’au cinéma avec l’intéressant film choral Bobby (2006), ainsi que The Way, la route ensemble (2010), pour lequel il offre à son père Martin Sheen l’un de ses plus beaux rôles, tout en lui donnant la réplique. Huit ans après ce film, Emilio Estevez revient à la mise en scène et s’octroie le premier rôle dans Un héros ordinaire The Public, où il s’entoure d’un casting soigné, d’Alec Baldwin à Jena Malone, en passant par Christian Slater et Jeffrey Wright, sans oublier l’excellente Taylor Schilling, star de la série Orange Is the New Black. Un héros ordinaire est un film indépendant qui repose essentiellement sur sa distribution impliquée, comprenez par là que chaque acteur a accepté de baisser son cachet habituel pour y apparaître, qui ne laissera évidemment pas beaucoup de souvenirs après coup car noyé dans la masse ou dans le tout-venant. Néanmoins, il se dégage une mélancolie de The Public, durant lequel on s’attache à l’ensemble des personnages et à cette petite histoire porteuse d’un message d’entraide. S’il ne se gravera assurément pas dans les mémoires, Un héros ordinaire contient quelques scènes sympathiques et mérite qu’on y accorde une projection.

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