Test Blu-ray / La Femme de ma vie, réalisé par Régis Wargnier

LA FEMME DE MA VIE réalisé par Régis Wargnier, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Jane Birkin, Christophe Malavoy, Jean-Louis Trintignant, Béatrice Agenin, Dominique Blanc, Elsa Lunghini, Andrzej Seweryn, Didier Sandre, Florent Pagny…

Scénario : Catherine Cohen, Alain Le Henry, Régis Wargnier & Alain Wermus, d’après une histoire originale de Régis Wargnier

Photographie : François Catonné

Musique : Romano Musumarra

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Simon, violoniste, sombre peu à peu dans l’alcoolisme. Dans sa déchéance, il est soutenu par sa maîtresse, qui est également l’administratrice de l’orchestre dans lequel il joue. L’aide-t-elle réellement ? Ne le maintient-elle pas ainsi sous sa dépendance ? Un homme, qui a connu le même parcours que Simon, va tenter de l’aider.

Régis Wargnier (né en 1948) débute comme assistant de Michel Deville (La Femme en bleu), Claude Chabrol (Nada, Le Banc de désolation, De Grey), Valerio Zurlini (Le Désert des Tartares), Francis Girod (La Banquière, Le Grand Frère, Le Bon Plaisir), Volker Schlöndorff (Le Faussaire), Patrice Leconte (Viens chez moi, j’habite chez une copine), Alexandra Arcady (Le Grand Pardon)…un C.V. qu’il se constitue en l’espace d’une dizaine d’années. En 1986, il franchit le pas du premier long-métrage avec La Femme de ma vie, qu’il coécrit avec Catherine Cohen (Les Fauves, Indochine) et Alain Le Henry (Dernier été à Tanger, Subway, Diabolo menthe), et confie le premier rôle à Christophe Malavoy. Le comédien a alors le vent en poupe et vient tout juste d’être auréolé du César du meilleur espoir masculin pour Family Rock de José Pinheiro, ainsi que du Prix Jean-Gabin. Les tournages s’enchaînent, on le voit chez Michel Deville dans Le Dossier 51, Le Voyage en douce et bien sûr Péril en la demeure (vous voyez l’affiche ?), Patrice Leconte (Ma femme s’appelle reviens), Pierre Schoendoerffer (L’Honneur d’un capitaine) et Bob Swaim (La Balance). Sa haute silhouette élancée, ses faux airs de BHL aux sourcils plus épais, mais surtout sa puissance dramatique commencent à attirer les réalisateurs de tous bords et Régis Wargnier lui offre le rôle principal de son coup d’essai. Aujourd’hui, il semble que La Femme de ma vie soit plus connu pour la chanson qui a accompagné le film à sa sortie, T’en vas pas, immortalisée par Elsa Lunghini, alors âgée de 13 ans, qui interprète aussi à l’écran la fille de Jane Birkin, les deux reprenant d’ailleurs cet air dans le film. Elle allait devenir la plus jeune artiste à accéder à la première place du Top 50 et ce pendant deux mois, durant lesquels elle allait vendre près d’1,5 million d’exemplaires de son single. On se souvient donc moins du film lui-même, ce qui est bien dommage, car La Femme de ma vie demeure une œuvre intéressante, pas forcément réussie sur tous les points et qui a pris quelques rides, mais qui n’en reste pas moins forte dans les thèmes qu’elle aborde et grâce à l’excellence de son casting, sur lequel trône le monstre Jean-Louis Trintignant.

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Test 4K UHD / La Balance, réalisé par Bob Swaim

LA BALANCE réalisé par Bob Swaim, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Philippe Léotard, Nathalie Baye, Richard Berry, Maurice Ronet, Bernard Freyd, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Albert Dray, Florent Pagny, Tchéky Karyo, Sam Karmann…

Scénario : Bob Swaim & Mathieu Fabiani

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Roland Bocquet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Mathias Palouzi, flic responsable des brigades territoriales, s’est mis en tête d’arrêter le roi de la pègre de Belleville : Roger Massina. Pour atteindre son but, un indic lui est indispensable. Quand celui qui l’informait est retrouvé assassiné, Palouzi n’a plus qu’à chercher une autre « balance ». Dédé Laffont, petit proxénète, apparaît comme le remplaçant idéal : il a un contentieux avec Massina et désire se venger.

Né en 1943 dans l’Illinois, Bob Swaim s’installe en France en 1965, où il s’inscrit à la Sorbonne, section ethnologie. Devenu un fidèle de la Cinémathèque, il commence à étudier à l’École Louis Lumière, puis devient cameraman, avant de signer trois courts-métrages, Le Journal de M. Bonnafous (1970), L’Autoportrait d’un pornographe (1972) et Vive les Jacques (1973). Il passe le cap du long-métrage en 1977 avec La Nuit de Saint-Germain-des-Prés, dans lequel Michel Galabru interprète le légendaire Nestor Burma, d’après Léo Malet, et dirige un certain Daniel Auteuil, qui faisait ses premiers pas au cinéma. Échec cinglant, le film n’attire même pas 50.000 spectateurs…1982, Bob Swaim fait son retour derrière la caméra et crée l’événement avec La Balance. Avec ses 4,2 millions d’entrées, ce polar se classe en cinquième position au box office cette année-là, derrière E.T. l’extraterrestre, L’As des as, Deux heures moins le quart avant J.C. et Le Gendarme et les Gendarmettes, et parvient à se classer devant La Boum 2, Les Misérables de Robert Hossein, Mad Max 2, le défi et Les Sous-doués en vacances. Carton plein pour La Balance, qui obtient huit nominations aux César et récolte les compressions tant convoitées de la Meilleure actrice, du Meilleur acteur et du Meilleur film. Quarante ans après son raz-de-marée, La Balance demeure une valeur sûre du film policier hexagonal. S’il reste indéniablement représentatif de son époque et si les premières minutes peuvent faire peur avec son côté nanar et kitsch, La Balance déploie ensuite un récit riche en rebondissements et déploie un éventail de personnages excellemment écrits, développés, croqués, documentés, remarquablement interprétés par Nathalie Baye, Philippe Léotard, Richard Berry, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Florent Pagny, Tchéky Karyo et bien d’autres. Si l’on a souvent loué l’importance des Ripoux de Claude Zidi, de Police de Maurice Pialat, et de L.627 de Bertrand Tavernier, sortis respectivement deux ans, trois ans et dix ans après, dans sa représentation réaliste du quotidien de la brigade des stupéfiants de Paris, La Balance posait déjà les bases, les intentions et les partis-pris. L’oeuvre de Bob Swaim était donc ce qu’on peut qualifier d’avant-gardiste, avait su saisir quelque chose d’inédit d’un genre en pleine mutation, qui allait engendrer moult ersatz, séries B et Z et même changer la donne quant aux codes des séries télévisées du genre qui reprendront le même schéma (même encore aujourd’hui) plus réaliste. La Balance est ni plus ni moins une pierre angulaire du polar français.

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Test 4K UHD / Les Fauves, réalisé par Jean-Louis Daniel

LES FAUVES réalisé par Jean-Louis Daniel, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Philippe Léotard, Daniel Auteuil, Gabrielle Lazure, Macha Méril, Valérie Mairesse, Véronique Delbourg, Florent Pagny, Farid Chopel…

Scénario : Catherine Cohen, Jean-Louis Daniel & Philippe Setbon

Photographie : Richard Andry

Musique : Philippe Servain

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Un couple de célèbres cascadeurs. Bela et Berg, se préparent à présenter un numéro particulièrement dangereux. Bela, en larmes, annonce à Berg qu’elle le quittera à la fin de la soirée. Étonné de cette décision soudaine, Berg s’énerve et provoque l’accident. Berg est éjecté de la voiture en flammes tandis que Bela périt brûlée vive. Trois ans plus tard, Berg en proie aux remords, a renoncé au métier de cascadeur et travaille comme vigile faisant des rondes de nuit en voiture, dans Paris…

Avant sa mise en orbite définitive avec Jean de Florette et Manon des sources, la carrière de Daniel Auteuil prenait un premier envol grâce au triomphe des Sous-doués de Claude Zidi, qui attire pas loin de 4 millions de spectateurs en 1980, conforté par le succès des Sous-doués en vacances (3,6 millions d’entrées) deux ans plus tard. Les films, principalement des comédies (Les Hommes préfèrent les grosses, T’empêches tout le monde de dormir, Pour cent briques t’as plus rien !, Que les gros salaires lèvent le doigt !) s’enchaînent très vite pour l’acteur désormais populaire. Mais celui-ci mettra un an pour revenir sur le grand écran, refusant les « pantalonnades » qu’on lui propose, désireux de montrer qu’il peut faire autre chose et de dévoiler entre autres ses capacités dramatiques. C’est à ce moment-là qu’arrive Les Fauves de Jean-Louis Daniel (né en 1955), metteur en scène et scénariste autodidacte, qui avait jusqu’à présent réalisé deux longs-métrages, La Bourgeoise et le Loubard, connu aussi sous le titre Trottoir des allongés, présenté au Festival de Cannes en 1977, suivi en 1980 de Même les mômes ont du vague à l’âme, avec Marie-Christine Barrault, Guy Bedos, Bruno Cremer, Jacques Spiesser et Mimsy Farmer. Polar suintant qui pue le caniveau, la sueur, le cuir tanné et la bibine frelatée, Les Fauves est un pur produit de son époque, qui interpelle par son côté désespéré, pessimiste, sombre et ultraviolent, un film néo-noir qui dégouline de spleen, où une poignée de marginaux prennent possession des rues de Paris quand arrive minuit et que la ville met à jour les plus bas instincts de l’être humain.

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