ADIEU POULET réalisépar Pierre Granier-Deferre,disponible en DVD et combo Blu-ray/4K UHD le 5 juin 2024 chez Rimini Éditions.
Acteurs : Lino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Julien Guiomar, Pierre Tornade, Françoise Brion, Claude Rich, Claude Brosset…
Scénario : Francis Veber, d’après le roman de Raf Vallet
Photographie : Jean Collomb
Musique : Philippe Sarde
Durée : 1h31
Année de sortie : 1975
LE FILM
Le commissaire Verjeat, aidé de son adjoint Lefèvre se bat contre la corruption de sa ville, à la veille de nouvelles élections. Mis sous pression, il partira en donnant un coup de pied dans la fourmilière…
Quel pied ! Malgré ses multiples rediffusions à la télévision, Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre (1927-2007) reste un très grand moment du cinéma français. L’immense réussite de ce film policier écrit par Francis Veber, d’après le roman de Raf Vallet lui -même inspiré par un fait divers survenu à Puteaux au début des années 1970, découle de l’alliance entre un réalisateur chevronné, un scénariste virtuose et un casting exceptionnel mené par deux de nos plus grands comédiens, Lino Ventura et Patrick Dewaere. Thriller politique qui n’a jamais été autant d’actualité, Adieu poulet est et reste une véritable référence, par ailleurs grand succès critique et public à sa sortie en décembre 1975 avec près de 2 millions spectateurs.
L’HOMME DE RIO réalisé par Philippe de Broca, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD + Blu-ray le 23 mars 2024 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais, Roger Dumas, Daniel Ceccaldi, Adolfo Celi, Milton Ribeiro, Simone Renant…
Scénario : Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger & Philippe de Broca
Photographie : Edmond Séchan
Musique : Georges Delerue
Durée : 2h05
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Adrien Dufourquet, un jeune soldat en permission, assiste, impuissant, à l’enlèvement de sa fiancée Agnès Villermosa par deux inconnus. Parallèlement, une statuette brésilienne d’une valeur inestimable est volée au musée de l’Homme. Sans réfléchir une seconde, Adrien se lance à la poursuite des ravisseurs de sa bien-aimée en montant clandestinement à bord d’un avion à destination de Rio de Janeiro. Sur place, il parvient à délivrer Agnès, complètement droguée. Mais le professeur Catalan envoie ses hommes enlever à nouveau Agnès après avoir dérobé la fameuse statuette à un riche homme d’affaires. Adrien vole à son secours dans la forêt amazonienne…
Soixante ans après sa sortie, que peut-on dire de nouveau sur L’Homme de Rio ? Cette adaptation peu dissimulée des Aventures des Tintin est et demeure LA référence du film d’aventures à la française (avec du sang belge dans les veines donc), étonnamment peu copiée, car il aurait fallu se lever de bonne heure pour l’égaler. Alors qu’il planchait sur la transposition cinématographique live des albums d’Hergé, Philippe de Broca, qui sortait du grand succès de Cartouche, abandonne ce projet original de Tintin et le Mystère de La Toison d’or, qui sera finalement réalisé par Jean-Jacques Vierne, pour plancher sur une sorte de détournement personnel, qui reprendra les codes et les motifs des albums du célèbre reporter et de son chien Milou. En effet, persuadé que le résultat ne sera jamais aussi bon à l’écran qu’à travers les cases de la BD et ce même après avoir déniché l’acteur Jean-Pierre Talbot qui interprétera Tintin en chair et en os, Philippe de Broca imagine un autre personnage calqué sur son modèle, ou presque, qui se lance à la poursuite de sa bien-aimée kidnappée et emmenée à l’autre bout de monde, avant de plonger dans une histoire quasi-fantastique et blindée de rebondissements. Ainsi naquit L’Homme de Rio, coécrit par le réalisateur lui-même avec son complice Jean-Paul Rappeneau, Daniel Boulanger et Ariane Mnouchkine. Porté par Jean-Paul Belmondo, omniprésent en 1964, délaissant momentanément la Nouvelle vague pour se consacrer au cinéma populaire (Cent Mille Dollars au soleil, Échappement libre, La Chasse à l’hommeet Week-end à Zuydcoote sortent à quelques semaines d’intervalle) et la sublime Françoise Dorléac, alors au mi-temps de sa carrière éphémère qui allait être brisée des suites d’un accident de voiture qui l’emportera à l’âge de 25 ans, L’Homme de Rio est un film intemporel, un spectacle pour toute la famille, un chef d’oeuvre à voir et à revoir jusqu’à la fin des temps.
CLASSE TOUS RISQUES réalisé par Claude Sautet, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD + Blu-ray le 23 mars 2024 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Sandra Milo, Jean Servais, Marcel Dalio, Bernard Dheran, Michel Ardan, Michele Meritz, Claude Cerval, Jacques Dacqmine…
Scénario : Claude Sautet, José Giovanni & Pascal Jardin, d’après le roman de José Giovanni
Photographie : Ghislain Cloquet
Musique : Georges Delerue
Durée : 1h49
Date de sortie initiale : 1960
LE FILM
Gangster condamné à mort par contumace et recherché activement par la police, Abel Davos s’est réfugié depuis une douzaine d’années en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux enfants, où il poursuit ses coupables activités. Mais après un dernier hold-up réussi avec son ami Raymond, sur le point d’être retrouvé, il doit rentrer clandestinement en France par la mer. En débarquant sur une plage déserte, deux douaniers les surprennent, provoquant une fusillade tuant Thérèse et Raymond. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis Riton et Fargier, à Paris pour venir les chercher à Nice, qui ne peuvent venir eux-mêmes mais lui envoient un homme sûr, Éric Stark, avec une ambulance. Davos se lie d’amitié avec le jeune homme, qui le cache dans une chambre de bonne de son immeuble…
À la base de Classe tous risques, il y a un roman de José Giovanni, édité en 1958, qui s’inspirait des dernières années de cavale d’Abel Danos (que l’écrivain avait côtoyé à la prison de la Santé), surnommé le Bel Abel ou le « Mammouth » en raison de sa forte corpulence, malfaiteur, membre du Milieu et membre de la Gestapo française dite La Carlingue, où il était alors connu pour ses méthodes aussi expéditives que brutales. C’est Lino Ventura lui-même qui est venu se « vendre » auprès de l’écrivain et ancien gangster, en lui indiquant qu’il était fait pour le rôle et que son ami Claude Sautet désirait faire de son livre un film. À la fin des années 1950, le comédien commence à faire sa place dans le cinéma français, mais sa silhouette trapue et son charisme de dur à cuire est aussi remarquée qu’appréciée de plus en plus par les cinéastes et surtout par les spectateurs, depuis sa découverte dans Touchez pas au grisbi, triomphe de 1954 qui avait replacé Jean Gabin sur son trône. Lino Ventura apparaît dans autant de films que de succès, de Razzia sur la chnouf à 125 rue Montmartre, en passant par Un témoin dans la ville, Marie-Octobre, Ces dames préfèrent le mambo…petit à petit, le nom de l’acteur se hisse en haut de l’affiche. Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie et Le Fauve est lâché de Maurice Labro (sur lequel Ventura rencontre Sautet) prouvent que des productions peuvent enfin se monter sur son charisme, son talent et sa carrure. Avec Classe tous risques, Lino Ventura passe la vitesse supérieure et son personnage anticipe déjà celui qu’il tiendra dans Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville, autre transposition d’un ouvrage de José Giovanni. Merveilleusement mis en scène par un Claude Sautet enfin en possession de ses moyens après un premier long-métrage Bonjour sourire, qu’il reniera très rapidement et pour lequel il officiait uniquement comme « technicien » (alors assistant, mais remplaçant surtout au pied levé Robert Dhéry, qui devait le réaliser et s’est finalement désisté au dernier moment), ce polar sombre et brutal est aussi une superbe histoire d’amitié, magnifiquement interprétée par le tandem Ventura-Belmondo.
LE RÈGNE ANIMAL, réalisé par Thomas Cailley, disponible en DVD, Blu-ray et Combo Blu-ray/4K UHD le 7 février 2024 chez Studiocanal.
Acteurs : Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier, Billie Blain, Xavier Aubert, Saadia Bentaïeb, Gabriel Caballero…
Scénario : Thomas Cailley & Pauline Munier
Photographie : David Cailley
Musique : Andrea Laszlo De Simone
Durée : 2h08
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.
En 2014 sortait Les Combattants, coup de coeur de l’année, premier long métrage – et César à la clé – réalisé par Thomas Cailley, qui avait tout d’abord reçu un accueil triomphal et unanime lors de sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes où il avait raflé tous les prix : Art Cinema Award de la CICAE, Prix FIPRESCI, Prix SACD, Label Europa Cinemas. Remarqué avec son court-métrage Paris-Shanghai, primé dans de nombreux festivals, Thomas Cailley confirmait avec Les Combattants en signant un véritable coup de maître. Originaire de la région Aquitaine, c’est tout naturellement que le cinéaste pose à nouveau sa caméra au milieu des immenses forêts des Landes pour son retour au cinéma avec Le Règne animal. C’est probablement LE film événement du cinéma français de 2023, dans lequel on retrouve certains motifs des Combattants. C’est encore cette fois la rencontre brutale entre deux éléments contraires, ici les êtres humains et les animaux, les premiers se métamorphosant progressivement en créatures. Malgré leurs différences, une force magnétique attire parfois ces êtres différents, que tout oppose, qui vont apprendre à communiquer, à se reconnaître, à écouter l’autre, à se livrer. Chef d’oeuvre instantané, Le Règne animal est indiscutablement une étape dans le cinéma de genre hexagonal, même si l’on ne saurait réduire ce film ainsi. D’emblée, le fantastique s’inscrit dans un réalisme contemporain, certains êtres humains mutent en animal, c’est ainsi. La moelle, la sève du récit est au coeur des protagonistes. Et c’est un bijou. Tout y est formidable, ambitieux : les comédiens, la mise en scène, le rythme, l’humour, le spleen, sa liberté de ton, sa sensibilité à fleur de peau, la photographie (signée David Cailley, frère du cinéaste), la musique d’Andrea Laszlo De Simone. « Voilà un vrai auteur français à suivre de près » écrivait l’auteur de ces mots il y a dix ans. La durée de la chrysalide pour Thomas Cailley pour prendre définitivement son envol.
ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.
Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…
Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas
Photographie : David Watkin
Musique : Lalo Schifrin
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1974
LE FILM
D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…
On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le Britannic – Juggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaireset possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.
LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.
Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…
Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas
Photographie : David Watkin
Musique : Michel Legrand
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1973
LE FILM
Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.
Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois Mousquetaires – The Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait Milady – The Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.
LA PROIE DU DIABLE (Prey for the Devil) réalisé par Daniel Stamm, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 2 mars 2023 chez Metropolitan Vidéo.
Acteurs : Jacqueline Byers, Virginia Madsen, Colin Salmon, Nicholas Ralph, Ben Cross, Christian Navarro, Debora Zhecheva, Tom Forbes…
Scénario : Robert Zappia
Photographie : Denis Crossan
Musique : Nathan Barr
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l’Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Sœur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu’elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…
C’est pas mal ça dites donc ! Pourtant, on ne misait pas sur cet énième film d’exorcisme et de possession…Il faut dire qu’on a eu de quoi faire ces dix dernières années avec la trilogie Annabelle, The Closet, la trilogie Conjuring, The Crucifixion, Délivre-nous du mal, Demonic, Les Dossiers secrets du Vatican, L’Étrange cas Deborah Logan, L’Exorcisme de Hannah Grace, Incarnate, La Nonne. Un film s’est aussi distingué au début des années 2010, Le Dernier Exorcisme – The Last Exorcism, réalisé par l’allemand Daniel Stamm, gros succès dans les salles avec près de 70 millions de dollars de recette, pour une mise de départ d’1,8 million, récompensé à de multiples reprises dans le monde entier, y compris à Sitges et à Toronto. Après un large détour par la télévision pour des séries comme Intruders, Scream, Fear the Walking Dead, Into the Dark et Them, Daniel Stamm revient au cinéma, ainsi qu’au film d’épouvante avec La Proie du Diable – Prey for the Devil qui cette fois encore parvient à se démarquer dans le genre, grâce à un scénario original de Robert Zappia (Halloween, 20 ans après de Steve Miner), mais aussi un personnage principal féminin très fort, incarné par une remarquable comédienne, une révélation, la canadienne Jacqueline Byers. Quasiment de tous les plans, celle-ci crève l’écran et sa prestation participe à la réussite de La Proie du Diable auquel franchement on ne croyait pas du tout avant de le visionner.
ESTHER 2 : LES ORIGINES (Orphan : First Kill) réalisé par William Brent Bell, disponible en 4K Ultra HD, Blu-ray et DVD le 17 décembre 2022 chez Metropolitan Vidéo.
Acteurs : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Hiro Kanagawa, Matthew Finlan, Samantha Walkes, David Lawrence Brown, Lauren Cochrane…
Scénario : David Coggeshall, d’après une histoire originale de David Leslie Johnson-McGoldrick
Photographie : Karim Hussain
Musique : Brett Detar
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…
Esther est de retour ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’y attendait absolument pas…Treize ans séparent les deux opus, le premier étant sorti en 2009, ayant engrangé près de 80 millions de dollars dans le monde (pour un budget quatre fois moins élevé), avant de devenir un vrai petit film culte. Deux raisons à cela, d’une part pour l’impressionnante interprétation de la jeune Isabelle Fuhrman, onze ans au moment du tournage, d’autre part pour le twist qui révélait (on peut se permettre de le dire après toutes ces années passées) que la petite fille démoniaque s’appelait Leena Klammer, et qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal très rare, le panhypopituitarisme, une forme de nanisme, qui lui donnait l’apparence d’une fillette, alors qu’elle en avait en trente-trois. Un pari pour Isabelle Fuhrman qui devait donc jouer une adulte se faisant passer pour une enfant. Mais kezako Esther 2 : Les Origines ??? Comme son titre l’indique, ou pas d’ailleurs, car on peut être un peu paumés, il ne s’agit pas d’un second épisode à proprement parler, mais d’une préquelle du long-métrage de Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Instinct de survie, Non-Stop). L’action se déroule deux ans avant qu’Esther soit adoptée par Kate et son mari John, du temps où Leena était internée dans un hôpital psychiatrique en Estonie. Esther 2 : Les Origines part de cet argument dévoilé dans Esther premier du nom. Mais l’élément totalement inattendu c’est qu’Isabelle Fuhrman reprend le rôle qui l’a rendu célèbre ! Désormais âgée de 25 ans, elle est supposée interpréter Leena/Esther. L’actrice a évidemment changé et il est difficile aujourd’hui de la « faire passer » pour une enfant. Mais TOUT le film joue sur cette schizophrénie volontaire et assumée. En effet, Esther 2 : Les Origines va certainement décontenancer une bonne partie des spectateurs, qui penseront se retrouver devant un quasi-remake du premier volet. Et ceux-ci auront raison, le réalisateur William Brent Bell l’avouant volontiers. C’était sans compter LE retournement de situation aussi improbable que jubilatoire qui emmène le récit, les protagonistes et donc l’audience dans une autre direction. Ne comptez pas sur nous pour vous en révéler la teneur, mais sachez tout de même que cette idée dramatique frappadingue vaut assurément qu’on s’attarde sur cet Orphan: First Kill. Vous êtes prévenus.
LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE (Dalek’s Ivasion Earth: 2150 A.D.) réalisé par Gordon Flemyng, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 20 juillet 2022 chez Studiocanal.
Acteurs : Peter Cushing, Bernard Cribbins, Ray Brooks, Jill Curzon, Roberta Tovey, Andrew Keir, Roger Avon, Geoffrey Cheshire…
Scénario : Milton Subotsky & David Whitaker, d’après une histoire de Terry Nation
Photographie : John Wilcox
Musique : Bill McGuffie & Barry Gray
Durée : 1h24
Date de sortie initiale : 1966
LE FILM
À Londres de nos jours. Alors qu’il cherche à donner l’alerte à la suite du cambriolage d’une bijouterie, le policier Tom Campbell pensant se diriger vers une cabine police secours se retrouve en fait dans la machine à voyager dans le temps du Docteur Noors. Ce savant loufoque est accompagné de sa nièce et de sa fille. Tous se retrouvent dans la capitale britannique en l’an 2150.
Adulée au Royaume-Unis, mais plus discrète en France, Docteur Who est la plus longue série de science-fiction de tous les temps. Comptant près de 900 épisodes (!) depuis sa création en 1963, elle a eu le droit également à deux films tournés en 1964 et 1965. Remake de certains épisodes, ces deux longs-métrages, Dr Who et les Dalekset Les Daleks envahissent la Terre, ne sont pas considérés, par les fans, comme ayant une quelconque continuité avec la série originelle. Dans ces œuvres, le fameux Peter Cushing interprète le personnage principal, le comédien de la série de l’époque, William Hartnell, étant accaparé par celle-ci et se trouvant dans l’incapacité de tourner autre chose. Il voyage avec ses deux petites-filles dans une machine à voyager, le TARDIS, sorte de gigantesque cabine téléphonique bien identifiable.
TICKS réalisé par Tony Randel, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.
Acteurs : Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit…
Scénario : Brent V. Friedman
Photographie : Steve Grass
Musique : Daniel Licht & Christopher L. Stone
Durée : 1h28
Année de sortie : 1993
LE FILM
Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…
Tout d’abord officiant dans le monde des effets spéciaux (pour Roger Corman), puis comme monteur sur Space Raiders, mais aussi et surtout sur le premier Hellraiser (même s’il n’est pas crédité), dont il réalisera lui-même le second opus en 1988, Tony Randel (né en 1956) commence à tâter du scénario ici et là pour Grunt! The Wrestling Movie d’Allan Holzman, avant de passer derrière la caméra. Sa spécialité sera l’épouvante avec quelques titres explicites, Les Enfants des ténèbres, Amityville 1993 – Votre heure a sonné, North Star – La légende de Ken le survivant (oui oui), Morsures, tout en restant monteur pour les autres. L’un de ses films les plus connus demeure indubitablement Ticks, aussi appelé Infested, un vrai et grand délire bien allumé et dégueu comme on les aime avec des personnages jeunes et agaçants, qui se retrouvent à affronter des tiques génétiquement modifiées, des mutants gélatineux qui ont trop absorbé de stéroïdes déstinés à accélérer la croissance d’une plantation forcément illégale de…marijuana. Quand on vous dit que la drogue c’est mal, vous y réfléchirez à deux fois avant d’allumer votre bédo, car il se pourrait bien qu’une tique en profite pour se frayer un chemin sous votre épiderme à votre insu. Ticks affiche déjà trente ans au compteur et reste un divertissement on ne peut plus sympathique, à la mise en scène nerveuse et aux effets spéciaux rigolos. Sortez le pop-corn, la binouse fraîche et détendez-vous pendant 90 minutes !