Test 4K UHD / Hérédité, réalisé par Ari Aster

HÉRÉDITÉ (Hereditary) réalisé par Ari Aster, disponible en 4K Ultra HD – Coffret collector limité le 1er septembre 2023 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Toni Collette, Gabriel Byrne, Alex Wolff, Milly Shapiro, Ann Dowd, Mallory Bechtel, Brock McKinney, Austin R. Grant, Christy Summerhays, Morgan Lund…

Scénario : Ari Aster

Photographie : Pawel Pogorzelski

Musique : Colin Stetson

Durée : 2h08

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Quand Ellen, la matriarche de la famille Graham, décède, sa fille, Annie, retourne habiter dans la demeure familiale avec son mari et ses deux enfants, Peter et Charlie. Mais, rapidement, leur vie paisible est perturbée par des phénomènes étranges et inquiétants. La famille devra découvrir les terrifiants secrets de la matriarche défunte…

Hérédité est non seulement le plus grand film d’épouvante de l’année 2018, mais c’est aussi l’un des meilleurs films de genre de ces quinze dernières années et assurément l’un des plus flippants de tous les temps. Réalisateur d’une demi-douzaine de courts-métrages, Ari Aster écrit et met en scène son premier long métrage Hérédité et c’est un véritable coup de maître. En utilisant les codes du film d’horreur, le cinéaste dresse le portrait d’une famille au bord du gouffre et touchée par le deuil. Loin d’être un nouvel ersatz ou constitué d’hommages appuyés à quelques grands maîtres qui ont donné au film d’horreur ses lettres de noblesse, Hérédité innove constamment et repose sur des interprètes sensationnels, en particulier Toni Collette. Décidément trop rare, la comédienne australienne, déjà nommée aux Oscar pour Sixième Sens de M. Night Shyamalan, aurait mérité cet honneur une fois de plus puisqu’elle signait ici l’une de ses plus grandes prestations, en donnant le la de cet immense drame psychologique.

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Test DVD / Mon père et moi, réalisé par Laura Terruso

MON PÈRE ET MOI (About My Father) réalisé par Laura Terruso, disponible en DVD le 3 octobre 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Robert De Niro, Sebastian Maniscalco, Leslie Bibb, Kim Cattrall, David Rasche, Anders Holm, Brett Dier, Adan James Carrillo…

Scénario : Austen Earl & Sebastian Maniscalco

Photographie : Rogiers Stoffers

Musique : Stephanie Economou

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Encouragé par sa fiancée, Sebastian invite son père Salvo, modeste coiffeur italo-américain, à faire la connaissance de sa très riche et excentrique belle-famille durant un weekend prolongé dans leur somptueuse résidence. Ce véritable choc des cultures se transforme en un concentré édifiant et hilarant de tout ce qu’il faut éviter de faire lors d’une telle rencontre familiale…

Quand il ne tourne pas chez son pote Martin Scorsese ou chez David O. Russell, ce bon vieux Robert De Niro enfile une chemise hawaïenne et un bermuda pour se complaire dans des comédies souvent insignifiantes. Il y a près de 25 ans (oui oui, déjà un quart de siècle), le premier volet de ce qui sera alors une trilogie, Mon beau-père et moi Meet the Parents de Jay Roach, que le comédien produisait également, allait lui faire un nouveau pécule à la banque et confirmait ainsi au public, déjà conquis précédemment par Mafia Blues Analyze This de Harold Ramis, que Bob savait faire rire. Ou comment passer en un clin d’oeil de Casino et Heat à Showtime de Tom Dey et La Loi et l’Ordre Righteous Kill de Jon Avnet, une comédie qui s’ignore certes, mais tout de même. Mon beau-père, mes parents et moiMeet the Fockers (2004) et Mon beau-père et nousLittle Fockers de Paul Weitz (2010) ont laissé de telles traces, y compris chez nous, que certains distributeurs n’ont pas hésité à nous refourguer d’autres exploits du même genre de Bobby, en nous faisant croire à travers leurs titres français qu’il s’agissait d’une pseudo-suite. Ainsi, après Mon grand-père et moi The War with Grandpa de Tim Hill en 2020 (sans parler de Dirty Papy de Dan Mazer), voilà que débarque Mon père et moi About My Father de Laura Terruso. Évidemment, rien à voir encore une fois avec les Fockers, mais il s’agit d’une entourloupe pour nous vendre la nouvelle distribution Lionsgate et production des frères Chris et Paul Weitz. Totalement inconnu en France, Sebastian Maniscalco (né en 1973) est un acteur et humoriste spécialisé dans le stand-up, qui a fait quelques apparitions au cinéma dasns Green Book: Sur les routes du sud de Peter Farrelly et The Irishman de Martin Scorsese. Il y a fort à parier que c’est sur ce dernier que Sebastian Maniscalco a su convaincre Robert De Niro d’incarner son père dans About My Father, inspiré de sa propre vie et donc de son paternel, film qu’il a écrit et dans lequel il s’est octroyé le premier rôle, personnage qui porte d’ailleurs son véritable nom. Mais ce n’est clairement pas avec ce Mon père et moi qu’il se fera justement une renommée dans nos contrées, d’une part parce que le film est sorti dans l’indifférence générale, d’autre part puisqu’il s’agit d’une comédie aux gags pauvres et complètement éculés, qui semble sortir des bas-fonds des années 1990-2000 où elle aurait été oubliée. Rien ou pas grand-chose ne sauve About My Father du tout-venant, si ce n’est l’abattage de De Niro, vêtu aux couleurs du drapeau américain, qui fait la course à l’oeuf et drague une Kim Catrall méconnaissable, tout en faisant sa mimique mythique, l’oeil pincé et le sourire de travers. C’est peu, beaucoup trop peu.

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Test DVD / Normale, réalisé par Olivier Babinet

NORMALE réalisé par Olivier Babinet, disponible en DVD le 23 août 2023 chez Blaq Out.

Acteurs : Benoît Poelvoorde, Justine Lacroix, Joseph Rozé, Steve Tientcheu, Sofian Khammes, Saadia Bentaïeb, Geoffrey Carey, Mayline Dubois…

Scénario : Olivier Babinet, Juliette Sales & Fabien Suarez

Photographie : Jean-François Hensgens & Boris Abaza

Musique : Jean-Benoît Dunckel

Durée : 1h24

Année de sortie : 2023

LE FILM

Lucie, une adolescente en classe de troisième, vit seule avec son père veuf, addict au haschich et souffrant de la sclérose en plaques. Elle est amoureuse d’un garçon de sa classe, qui victime d’homophobie, lui propose un étrange marché. En parallèle, l’état de son père se dégrade. Une assistante sociale doit venir à la maison pour vérifier que tout se passe bien…

Rebelote pour Olivier Babinet, qui avec son quatrième long-métrage Normale confirme une fois de plus la singularité, mais aussi la préciosité de son cinéma. En adaptant la pièce de théâtre Monster in the Hall de David Greig, co-scénariste de l’ébouriffant Vinynan de Fabrice du Welz, le réalisateur plonge l’immense Benoît Poelvoorde dans une comédie-dramatique qui prend des allures de roman-graphique, impression renforcée par l’utilisation du cadre atypique 1.66. Il y a indéniablement une fraîcheur et un côté inclassable chez Olivier Babinet, même si Normale apparaît plus « classique » que son ambitieux Poissonsexe sorti en 2020. Il s’agit ici, pour reprendre les mots de la jeune Lucie, d’une « histoire de souffrance, de désespoir, de malaise et de honte d’une fille de Chelles, où se mêlent le sexe, la mort, l’humiliation et la catastrophe ». Il faut voir derrière ces mots couchés dans un journal intime, les sentiments complexes, la timidité, l’anxiété d’une adolescente qui a perdu sa mère dans un accident de moto et qui doit s’occuper de son père atteint de la sclérose en plaques. Quel avenir peut-on alors envisager quand on vit cette situation et quand on a juste quinze ans ? La délicatesse d’écriture, sans aucun misérabilisme, dans laquelle on peut retrouver la sensibilité de la scénariste Juliette Sales (le merveilleux Je ne suis pas là pour être aimé de Stéphane Brizé, le génial Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu, l’envoûtant Dorothy d’Agnès Merlet), foudroie du début à la fin de Normale, drame aux allures de comédie (et/ou le contraire), magnifiquement interprété par le grand Benoît (qui a désormais l’étoffe d’un Depardieu) et Justine Lacroix, révélation de C’est ça l’amour de Claire Burger, qui confirme aussi tous les espoirs placés en en elle. Assurément l’un des petits trésors de l’année 2023.

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Test Blu-ray / Les Cruels, réalisé par Sergio Corbucci

LES CRUELS (I Crudeli) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 23 août 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Joseph Cotten, Norma Bengell, Al Mulock, Aldo Sambrell, Julián Mateos, Ángel Aranda…

Scénario : Ugo Liberatore & José Gutiérrez Maesso, d’après une histoire originale d’Ugo Liberatore, Albert Band & Virgil C. Gerlach

Photographie : Enzo Barboni

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

La guerre de Sécession est finie. Les Nordistes l’ont gagnée, mais dans le camp adverse, Jonas, un ex-gradé, n’accepte pas la défaite. En compagnie de ses trois fils et d’une femme jouant le rôle d’une veuve, ils attaquent une diligence ennemie, mettent la main sur plusieurs poignées de dollars et décident d’utiliser le magot, bien planqué dans un cercueil, pour reformer une armée de Confédérés et prendre leur revanche.

Sergio Corbucci, c’est un peu le Nathalie Rihouet du western. Après avoir vautré Django dans la boue (1966) et avant de jeter Trintignant dans la neige (Le grand silence, 1968), il expose ses protagonistes au cagnard et à la poussière, au gré d’un road movie en diligence où la pluie tombe parfois et les hommes, souvent. Coincé entre deux chefs-d’oeuvres, Les Cruels est l’un des grands oubliés de la (très longue) filmographie de Corbucci. A sa sortie, le film n’attire pas les foules, loin de là. En France, il n’est même pas exploité – il faudra attendre une discrète édition DVD en 2008 pour enfin le découvrir. Mais s’il n’atteint jamais le quart de la somptuosité de Django et Le Grand silence, force est de constater, à la faveur de sa réhabilitation dans la collection Make my day ! de StudioCanal, qu’il ne méritait pas un tel destin.

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Test Blu-ray / Cannibal Ferox, réalisé par Umberto Lenzi

CANNIBAL FEROX réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Blu-ray – Digipack Limité depuis mars 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Giovanni Lombardo Radice, Lorraine De Selle, Danilo Mattei, Zora Kerova, Walter Lucchini, Fiamma Maglione, Robert Kerman, John Bartha…

Scénario : Umberto Lenzi

Photographie : Giovanni Bergamini

Musique : Roberto Donati & Fiamma Maglione

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Étudiante à New York, Gloria Davis finalise sa thèse, qui tend à démontrer que le cannibalisme est un mythe. Afin d’appuyer ses recherches, elle part en Colombie, dans un village d’Amazonie, accompagnée de son frère Rudy et de son amie Pat Johnson. Sur place, le trio rencontre deux aventuriers sans scrupules, Mike Logan et Joe Costolani, mêlés à un trafic de drogue et responsables d’actes barbares sur des indigènes. Ces derniers ne vont pas tarder à se venger, de la plus cruelle des manières…

« Cannibal Ferox est un film dont je ne voulais plus entendre parler, mais que j’ai appris à aimer en raison de l’argent qu’il m’a rapporté ! ». On ne saurait être plus clair qu’Umberto Lenzi quand il évoquait l’un de ses opus les plus célèbres et parallèlement son plus grand succès commercial. Précurseur du film cannibale, ayant réalisé Au pays de l’exorcisme Il Paese del sesso selvaggio en 1972, le cinéaste revient au genre huit ans plus tard avec La Secte des cannibalesMangiati vivi!, dans lequel Lenzi reprenait les mêmes thèmes, en allant encore plus loin dans le cannibalisme. Suivront L’Avion de l’apocalypseIncubo sulla città contaminata, avec évidemment ses zombies affamés de chair humaine, puis le film qui nous intéresse aujourd’hui, Cannibal Ferox ou Terreur Cannibale, qu’il écrit et met en scène. Depuis la sortie et le scandale de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato en 1980 et celle d’Antropophagus de Joe d’Amato, les partis-pris et la violence graphique ont changé. Les spectateurs veulent du gore, du dégueulasse, du sang qui coule à gros bouillons, mais aussi et surtout du réalisme. Umberto Lenzi décide de repousser les limites avec Cannibal Ferox, ou Make Them Die Slowly (aux States), Woman From Deep River (en Australie), considéré comme un film définitif sur nos amis (il est fortement déconseillé d’être leurs ennemis) les anthropophages. Toutefois, il faut bien avouer que Cannibal Ferox a pris du plomb dans l’aile avec les années. On peut trouver le temps long entre deux bonnes idées, souvent bien éloignées les unes des autres, tandis que les comédiens font ce qu’ils peuvent pour sauver les meubles avec le peu qu’ils ont à défendre, y compris leur manque de charisme. Sympatoche, mais en aucun inoubliable donc.

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Test DVD / Alice, Darling, réalisé par Mary Nighy

ALICE, DARLING réalisé par Mary Nighy, disponible en DVD le 1er septembre 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Anna Kendrick, Kaniehtiio Horn, Charlie Carrick, Wunmi Mosaku, Mark Winnick, Daniel Stolfi, Carolyn Fe, Gordon Harper…

Scénario : Alanna Francis & Mark Van de Ven

Photographie : Mike McLaughlin

Musique : Owen Pallett

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Une femme cache à ses deux meilleures amies des éléments à propos de son petit ami actuel. Lors d’un voyage entre filles, ces secrets sont révélés lorsqu’une fille du coin est portée disparue et que son petit ami arrive sans prévenir.

Elle en a fait du chemin Anna Kendrick depuis la saga Twilight, dans laquelle elle campait Jessica Stanley dans la franchise initiée en 2008 par Catherine Hardwicke. La première étape a été l’excellent In the Air de Jason Reitman, puis le méconnu 50/50 de Jonathan Levine et enfin le succès (voire le triomphe) de la trilogie Pitch Perfect de 2012 à 2017 pour laquelle elle devenait tête d’affiche. Vue par la suite chez Robert Redford, David Ayer, Marjane Satrapi, Rob Marshall et Paul Feig, Anna Kendrick a su passer d’un genre à l’autre avec le même talent. Dans Alice, Darling elle tient le rôle principal du premier long-métrage réalisé par Mary Nighy, fille du grand Bill, comédienne vue dans Marie Antoinette de Sofia Coppola, passée à la mise en scène en 2008. Alice, Darling offre à l’actrice née en 1985, l’occasion de signer l’une de ses plus belles prestations. Drame psychologique, non dépourvu d’humour et qui évite tout pathos, Alice, Darling suit un petit bout de femme qui vit sous l’emprise toxique de son compagnon. Si le film ne révolutionne rien, le propos est intelligent et bien traité, à la fois pudique et frontal, tandis que l’interprétation d’Anna Kendrick mérite tous les éloges. Une jolie découverte.

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Test Blu-ray / Détour, réalisé par Edgar G. Ulmer

DÉTOUR (Detour), disponible le 12 septembre 2023 en DVD et Combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Tom Neal, Ann Savage, Claudia Drake, Edmund MacDonald, Tim Ryan, Esther Howard, Pat Gleason…

Scénario : Martin Mooney & Martin Goldsmith, d’après le roman de Martin Goldsmith

Photographie : Benjamin H. Kline

Musique : Leo Erdody

Durée : 1h08

Année de sortie : 1945

LE FILM

Un pianiste de bar va, malgré lui, usurper l’identité d’un automobiliste qui l’a pris en stop mais qui meurt subitement. Le propriétaire de la voiture, que sa famille n’a pas revu depuis des années, était l’héritier d’un millionnaire agonisant…

Détour, ou tout simplement Detour (sans accent) en version originale, est un de ces films qui font l’unanimité depuis sa sortie, autrement dit depuis 75 ans, qui n’a eu de cesse d’être mis en avant par les historiens ou les experts du cinéma, à l’instar de Martin Scorsese et de David Lynch, ce dernier ayant rtoujours avoué s’en être inspiré pour Lost Highway et Mulholland Drive. Tourné en seulement six jours avec un budget restreint de 100.000 dollars (le film est d’ailleurs considéré comme le premier film indépendant de l’histoire du cinéma américain), Détour, adapté du roman Detour : An Extraordinary Tale de Martin Goldsmith (qui transpose lui-même son livre sorti en 1939), est l’une des plus grandes références de la série B, où l’on retrouve à la barre l’un des spécialistes en la matière, Edgar Georg Ulmer (1904-1972). Metteur en scène, scénariste, producteur et directeur de la photographie américain d’origine austro-hongroise, ancien comédien et décorateur, celui que l’on connaît plus communément sous le nom d’Edgar G. Ulmer est l’auteur de moult films chéris par les spectateurs. L’ancien assistant de F.W. Murnau, Robert Siodmak, Billy Wilder et Fred Zinnemann, vient de mettre en scène L’Ile des péchés oubliés (1943) et Barbe Bleue (1944) quand il entreprend Détour, qui restera son chef d’oeuvre, sélectionné par la Bibliothèque du Congrès parmi le premier groupe de cent films américains méritant un effort particulier de conservation. C’est dire l’importance de cet éminent film noir, sec, resserré sur une durée de 68 minutes, frontal, violent, où les archétypes s’inversent et où l’urgence du tournage se reflète constamment sur l’atmosphère et les personnages.

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Test Blu-ray / Out of Order, réalisé par Carl Schenkel

OUT OF ORDER réalisé par Carl Schenkel, disponible en Blu-ray le 22 août 2023 chez Carlotta Films.

Acteurs : Götz George, Renée Soutendijk, Wolfgang Kieling, Hannes Jaenicke, Klaus Wennemann, Ralf Richter, Jan Groth, Kurt Raab…

Scénario : Carl Schenkel & Frank Göhre

Photographie : Jacques Steyn

Musique : Jacques Zwart

Durée : 1h27

Année de sortie : 1984

LE FILM

Un vendredi soir, à l’heure de fermeture des bureaux, quatre personnes se retrouvent bloquées dans le même ascenseur : Jörg, un publicitaire fringant ; Marion, sa ravissante collègue et ancienne maîtresse ; Gössmann, un comptable peu loquace parti avec la caisse ; et Pit, jeune coursier désinvolte. Comprenant rapidement que personne ne viendra à leur secours, ils décident de se libérer par leurs propres moyens, alors qu’ils se trouvent à cent mètres de hauteur. Mais l’entreprise s’avère périlleuse et des tensions surgissent bientôt au sein du groupe…

Du cinéaste suisse Carl Schenkel (1948-2003), on se souvient de l’excellent Face à face – Knight Moves (1992), prix de la critique au Festival du film policier de Cognac, probablement un des meilleurs opus avec Christophe(r) Lambert. Les plus pervers savent que c’est aussi à lui que l’on doit Tarzan et la Cité perdue Tarzan and the Lost City (1998) avec Casper Van Dien et Jane March. Mais avant de débouler à Hollywood avec ses sabots en bois, Carl Schenkel, ancien journaliste et metteur en scène de publicités, avait fait parler de lui avec Abwärts (qui se traduit par vers le bas, en descendant), exploité en France et dans une grande partie du monde sous le titre Out of Order. Ce thriller singulier et claustrophobe réunit quatre personnes dans un ascenseur qui tombe en panne en début de soirée, alors que tout le monde (ou presque) est déjà parti en week-end. Sur ce postulat de départ, Carl Schenkel et son coscénariste Frank Göhre parviennent à maintenir l’intérêt du spectateur, à travers la psychologie de leurs protagonistes, opposés sur quasiment tous les plans, y compris un homme et une femme qui ont eu une brève liaison et qui ont gardé une certaine rancoeur l’un envers l’autre. Huis clos tendu et cynique (du style jusqu’ici tout va bien, mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage), Out of Order est un tour de force à (re)découvrir.

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Test Blu-ray / Fête sanglante – The Slumber Party Massacre, réalisé par Amy Holden Jones

FÊTE SANGLANTE (The Slumber Party Massacre) réalisé par Amy Holden Jones, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 octobre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Andree Honore, Gina Mari, David Millbern, Debra De Liso, Jennifer Meyers…

Scénario : Rita Mae Brown

Photographie : Stephen L. Posey

Musique : Ralph Jones

Durée : 1h14

Année de sortie : 1982

LE FILM

En l’absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n’étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l’autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu’un évadé de l’hôpital psychiatrique a lui aussi l’intention de participer à sa manière à la petite partie… emmenant avec lui son infernale foreuse mécanique pour transformer cette nuit en hurlements de peur et de mort !

Si la franchise The Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman (97 ans cette année, toujours actif), Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. Il y a trois opus The Slumber Party Massacre, le premier (Fête sanglante) ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 (malgré une exploitation limitée), rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de 220.000 billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo, également mises en scène par des femmes, en 1987 et 1990. La même année que Meurtres en 3 dimensions Friday the 13th Part III de Steve Miner et Dément de Jack Sholder avec Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau, les spectateurs, essentiellement les jeunes adultes, public ouvertement ciblé, découvrent donc Trish Devereaux et ses copines, qui chichement vêtues tentent d’échapper aux griffes, à la perceuse électrique plutôt, d’un tueur frappadingue qui a décidé de les prendre pour cibles. The Slumber Party Massacre n’a pas très bien vieilli. Le film pâtit d’un gros manque de rythme du début à la fin et malgré sa courte durée (74 minutes montre en main, credits compris), on s’ennuie. Mais heureusement, la réalisatrice Amy Holden Jones (née en 1955) n’est guère avare en plans boobs complètement gratuits et passe aussi pas mal de temps à filmer les jolies petites fesses de ses comédiennes. C’est déjà ça…

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Test Blu-ray / Les Longs Jours de la vengeance, réalisé par Florestano Vancini

LES LONGS JOURS DE LA VENGEANCE (I lunghi giorni della vendetta (Faccia d’angelo)) réalisé par Florestano Vancini, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 septembre 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Giuliano Gemma, Conrado San Martín, Francisco Rabal, Nieves Navarro, Gabriella Giorgelli, Manuel Muñiz, Pedro Basauri ‘Pedrucho’, Carlos Otero…

Scénario : Fernando Di Leo & Augusto Caminito

Photographie : Francisco Marín

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Injustement accusé de meurtre, Ted Barnett purge sa peine dans un bagne. Une nuit, il parvient à s’évader. Ils sont nombreux à trembler en apprenant la nouvelle de son évasion : le shérif Douglas, le trafiquant d’armes Cobb, et surtout sa fiancée, qui a épousé Douglas lors de la condamnation de Ted…

Que voilà un western de très grande classe ! Les Longs Jours de la vengeance ou I lunghi giorni della vendetta, un titre qui claque aussi bien en français qu’en italien, le seul film du genre mis en scène par Florestano Vancini (1926-2008). Ce dernier commence comme assistant de Mario Soldati (La Fille du fleuveLa Donna del fiume) et de Valeri Zurlini sur le somptueux Été violentEstate violenta, avant de voler très vite lui-même de ses propres ailes. Après divers courts-métrages documentaires dans les années 1950, il réalise La Longue nuit de 43La lunga notte del ’43 (1960) et La Bande Casaroli (1962), dans lequel il dirige rien de moins que Renato Salvatori, Jean-Claude Brialy, Tomás Milián et Gabriele Tinti, puis deux drames La Vie ardenteLa Calda vita (avec la sublime Catherine Spaak) et Les Saisons de notre amourLe stagioni del nostro amore (Prix de la critique internationale FIPRESCI au Festival de Berlin). Puis, il accepte un projet moins personnel, en l’occurrence Les Longs Jours de la vengeance, qu’il signera d’ailleurs sous le pseudonyme de Stan Vance. Si le générique indique “une histoire originale de Mahnahén Velasco”, il s’agit en réalité d’un stratagème pour justifier la co-production italo-espagnole. Le scénario, inspiré par Le Comte de Monte-Cristo, est imputable à Augusto Caminito (futur producteur de The King of New York d’Abel Ferrara, auteur de La Victime désignée La Vittima designata de Maurizio Lucidi) et Fernando Di Leo (Avoir vingt ans, Colère noire). Les Longs Jours de la vengeance est un divertissement haut de gamme doublé d’un très bel objet de cinéma, qui plus est très rare. Alors précipitez-vous dessus.

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