Test Blu-ray / Les Yeux de feu, réalisé par Avery Crounse

LES YEUX DE FEU (Eyes of Fire) réalisé par Avery Crounse, disponible en Édition Collector Blu-ray + 2 DVD + Livret le 13 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Dennis Lipscomb, Guy Boyd, Rebecca Stanley, Sally Klein, Karlene Crockett, Fran Ryan, Rob Paulsen, Kerry Sherman…

Scénario : Avery Crounse

Photographie : Wade Hanks

Musique : Brad Fiedel

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

1750. Chassé de son village pour adultère, un pasteur s’enfuit avec quelques fidèles dans une région inexplorée d’Amérique du Nord. Le petit groupe finit par trouver un endroit où s’installer, inconscient des dangers qui se cachent dans les bois environnants.

Nous sommes ici dans le genre folk horror, dont certains titres demeurent emblématiques comme The Wicker Man, Le Grand Inquisiteur, La Nuit des maléfices, Les Démons du maïs (adapté de Stephen King) et plus proches de nous Le Projet Blair Witch, The Witch et Midsommar. L’opus qui nous intéresse aujourd’hui sort en 1983 et s’intitule Les Yeux de feuEyes of Fire. Mais avant cela le titre original était Crying Blue Sky, puisque le réalisateur Avery Crounse (1951-2023) a décidé de revoir sa copie, jugée trop longue et qui a dû couper plus de vingt minutes afin de gagner en rythme, afin aussi de privilégier le fantastique, le premier montage ayant été qualifié de trop contemplatif. Ce premier long-métrage d’un photographe confirmé est une splendeur visuelle, une révélation, un film unique et osons l’écrire une matrice pour de nombreux longs-métrages d’épouvante qui suivront. Écrit et mis en scène par Avery Crounse, qui s’était occupé aussi personnellement de la distribution de son premier « bébé », Les Yeux de feu est une merveille de tous les instants, un trip sensoriel inattendu, un classique instantané.

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Test Blu-ray / Les Hommes préfèrent les grosses, réalisé par Jean-Marie Poiré

LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES réalisé par Jean-Marie Poiré, disponible en DVD & Blu-ray le 18 mars 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Luis Rego, Dominique Lavanant, Ariane Lartéguy, Thierry Lhermitte, Xavier Saint-Macary, François-Eric Gendron, Martin Lamotte…

Scénario : Josiane Balasko & Jean-Marie Poiré

Photographie : Bernard Lutic

Musique : Catherine Lara

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Lydie prend possession d’un grand appartement pour son fiancé et elle. Mais il la quitte. Le loyer étant trop cher, elle opte pour la cohabitation. C’est un mannequin, Eva, qui lui loue la chambre. Eva a beaucoup d’amis et Lydie, possédant un physique moins avantageux, voit sa vie bousculée…

Aaaaah Les Hommes préfèrent les grosses…ou quand les chaînes de télévision ne craignaient de diffuser certains films, ne serait-ce qu’en raison de leurs titres, de peur que certains spectateurs « sensibles » ne soient heurtés au point d’en parler des heures sur les réseaux sociaux. Cette comédie géniale qui en a bercé plus d’un, dont l’auteur de ces mots, demeure le premier grand succès personnel de Josiane Balasko en tête d’affiche, mais aussi celui de Jean-Marie Poiré, qui signait son troisième long-métrage comme réalisateur et dont Les Petits Câlins (1977) et Retour en force (1980) étaient restés plus confidentiels avec « seulement » 481.000 entrées pour le premier et 457.000 spectateurs pour le second. Avec près de deux millions d’entrées engrangés en août 1981, alors que le box-office était pour l’instant dominé par Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée…, Viens chez moi j’habite chez une copine, Elephant man, Excalibur et Diva, la grande Josiane s’immisce dans ce top et même si le film se fera ensuite dépasser par La Chèvre, Les Aventuriers de l’arche perdue, Le Professionnel, La Guerre du feu, Les Uns les autres, Rien que pour vos yeux, La Soupe aux choux, Le Maître d’école et Pour la peau d’un flic, Les Hommes préfèrent les grosses devient l’un des films de l’année. Merveilleusement écrite par la comédienne, en collaboration étroite avec Jean-Marie Poiré lui-même, aux moments perdus du tournage des Bronzés font du ski, cette ode aux outsiders n’a rien perdu de son mordant et reste une étape indispensable pour tous les amoureux de la comédie, la vraie, celle qui fonçait dans le tas et qui n’avait pas besoin d’être méchante pour cela.

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Test Blu-ray / La Femme au portrait, réalisé par Fritz Lang

LA FEMME AU PORTRAIT (The Woman in the Window) réalisé par Fritz Lang, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Edward G. Robinson, Joan Bennett, Raymond Massey, Edmund Breon, Dan Duryea, Thomas E. Jackson, Dorothy Peterson, Arthur Loft…

Scénario : Nunnally Johnson, d’après le roman J.H. Wallis

Photographie : Milton R. Krasner

Musique : Arthur Lange

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1944

LE FILM

Un soir, en sortant de son club, le professeur Wanley rencontre la jeune fille, Alice, dont le portrait dans la vitrine voisine le fascinait depuis longtemps. Invité par elle, ce dernier se trouve en présence d’un inconnu qui s’en prend à Alice puis à lui. Wanley, en état de légitime violence, est obligé de le poignarder.

La Femme au portrait The Woman in the Window est comme qui dirait le film qui a redonné confiance à Fritz Lang, qui cumulait les échecs publics ou les déceptions au box-office, à l’instar des Bourreaux meurent aussi. Ce très grand succès critique et commercial reste d’ailleurs une merveille technique, passionnante à analyser pour les spécialistes, mais aussi et surtout une tragédie ironique servie par de formidables comédiens. Edward G. Robinson excellait déjà dans le contre-emploi chez Lloyd Bacon pour Un meurtre sans importanceA Slight Case of Murder, comédie hilarante de 1938. Loin de son image de dur à cuire et de salaud éternel (Key Largo, 1948), l’acteur livre une performance sensationnelle où son personnage, un type naïf et chaleureux, devient meurtrier malgré lui. Joan Bennett et Dan Duryea sont à ses côtés, parfaits de vanité, antipathiques et odieux. La Femme au portrait est un enchaînement fatal de situations, un engrenage implacable où tous les protagonistes sont aliénés dans leur passion, leurs mensonges et leurs illusions. Le malaise s’accentue, les ombres prennent le pas sur la lumière, les personnages se réfugient dans l’obscurité, le clignotement intermittent des néons renvoyant à leur conflit interne quand ils perdent leurs repères. Le film devient alors violent, pris d’une démence physique et mentale inexorable. Pour le cinéaste allemand, aucun meurtrier ne peut échapper à son crime. Mais nous sommes au cinéma et le final réserve une surprise supplémentaire, pouvant changer le sort et donc le destin des protagonistes de cette histoire. Angoissant, machiavélique et plastiquement irréprochable, La Femme au portrait, qui contient déjà des éléments liés à la psychanalyse, sujet qui passionne le réalisateur et qui n’aura de cesse d’y revenir encore, se voit et se redécouvre avec un plaisir aussi immense qu’intact.

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Test Blu-ray / Casier judiciaire, réalisé par Fritz Lang

CASIER JUDICIAIRE (You and Me) réalisé par Fritz Lang, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Sylvia Sidney, George Raft, Barton MacLane, Harry Carey, Roscoe Karns, Warren Hymer, George E. Stone, Robert Cummings…

Scénario : Virginia Van Upp, d’après une histoire originale de Norman Krasna

Photographie : Charles Lang

Musique : Kurt Weill

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1938

LE FILM

Travaillant dans le même magasin, Joe et Helen, deux condamnés libérés sur parole, sont épris l’un de l’autre. Des deux amants, seul Joe a avoué son passé. Lorsqu’il découvre la vérité sur Helen, trahi et déçu, il se lance par désespoir dans la préparation d’un mauvais coup.

Casier judiciaire You and Me est le troisième film américain de Fritz Lang (et le dernier volet d’une trilogie consacrée à la justice américaine), réalisé après l’échec commercial de Furie Fury et celui de J’ai le droit de vivre You Only Live Once. C’est aussi sa troisième et dernière collaboration avec la sublime comédienne Sylvia Sidney, un des plus beaux visages de l’histoire du cinéma, révélée en 1931 dans Les Carrefours de la ville City Streets de Rouben Mamoulian, aux côtés de Gary Cooper. Rétrospectivement parlant, Casier judiciaire vaut plus pour son actrice principale que pour Fritz Lang lui-même, car il s’agit ici indéniablement d’un opus, non pas anecdotique, mais mineur. Si les deux précédents longs-métrages du cinéaste étaient sombres et marqués par sa griffe inimitable, You and Me joue avec le mélange des genres, y compris la comédie, genre auquel on rattache difficilement Fritz Lang. Encore aujourd’hui méconnu, car peu représentatif du réalisateur, Casier judiciaire reste singulier dans cette carrière extraordinaire, où peu de scènes se distinguent réellement, en dehors et étrangement de deux séquences mises en musique par Kurt Weill, la chanson d’ouverture dans le grand magasin où officient Helene et Joe, sans oublier LA plus grande scène du film, celle où des anciens taulards, hantés par le souvenir de la mort d’un de leur compagnon de cellule, se remémorent leur vie passée en prison. Rien que pour ce grand moment, mais pas que bien évidemment, Casier judiciaire est plus que largement conseillé aux cinéphiles, qui sauront apprécier cette nouvelle approche par Fritz Lang d’un de ses thèmes familiers, celui d’un couple de criminels repentis rattrapés par leur passé et sur le point de replonger.

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Test Blu-ray / Notre-Dame de Paris, réalisé par Wallace Worsley

NOTRE-DAME DE PARIS (The Hunchback of Notre Dame) réalisé par Wallace Worsley, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 21 janvier 2025 chez Rimini Editions.

Acteurs : Lon Chaney, Patsy Ruth Miller, Norman Kerry, Kate Lester, Winifred Bryson, Nigel De Brulier, Brandon Hurst, Ernest Torrence…

Scénario : Edward T. Lowe Jr & Perley Poore Sheehan, d’après le roman de Victor Hugo

Photographie : Robert Newhard

Durée : 1h37

Année de sortie : 1923

LE FILM

Dans le Paris du XVe siècle, la Gitane Esmeralda danse sur le parvis de Notre-Dame. Quasimodo, le sonneur de cloche, est secrètement amoureux d’elle. Lorsque la jeune femme doit être pendue pour meurtre, Quasimodo s’empare d’elle et la met à l’abri dans la cathédrale.

C’est un blockbuster des années 1920. Notre-Dame de Paris ou Le Bossu de Notre-Dame The Hunchback of Notre-Dame, réalisé par Wallace Worsley (1878-1944) est le second long-métrage adapté de l’oeuvre colossale de Victor Hugo, publiée en 1831. Avant cela, on trouve deux courts-métrages français, un de 1905 et un autre de 1911, tandis que les Américains s’emparent de l’histoire de Quasimodo dès 1917, The Darling of Paris, d’une durée d’une heure. La version qui nous intéresse faisait à l’origine pas loin de 120 minutes (un quart d’heure n’a jamais pu être retrouvé) et reste encore aujourd’hui considérée comme l’une des plus belles de toute l’histoire du cinéma. Avec des moyens colossaux, le mythique roman est transposé dans les studios Universal, où la base de la cathédrale a été reconstituée, ainsi que les habitations parisiennes, le parvis du monument et les rues adjacentes, le tout étalé sur une dizaine d’hectares et nécessitant la présence de 2000 figurants, et donc autant de costumes, sans oublier les accessoires. En 1923, produit par Carl Laemmle (le somptueux 20.000 lieues sous les mers de Stuart Paton) et Irving Thalberg (Freaks de Tod Browning) Notre-Dame de Paris devient ainsi le plus grand succès du cinéma, tandis que le budget colossal d’un million et demi de dollars est largement rentabilisé. Redécouvrir ce chef d’oeuvre plus d’un siècle après sa sortie est aussi bouleversant qu’inespéré, puisque devenu invisible depuis 1947, année où un boss d’Universal avait purement et simplement décidé de détruire les négatifs des films muets. Il faudra attendre soixante ans pour qu’une copie 16 mm soit miraculeusement retrouvée par un restaurateur américain, une version intégrale et teintée que nous avons désormais nos yeux ébahis.

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Test 4K UHD / Les Dames du Bois de Boulogne, réalisé par Robert Bresson

LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE réalisé par Robert Bresson, disponible en Édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 18 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Paul Bernard, María Casares, Élina Labourdette, Lucienne Bogaert, Jean Marchat, Yvette Etiévant…

Scénario : Robert Bresson d’après le roman Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot

Photographie : Philippe Agostini

Musique : Jean-Jacques Grünenwald

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1945

LE FILM

Hélène a juré de se venger de Jean, son amant qui la délaisse. Elle retrouve une de ses amies qui loue sa jeune fille à de riches fêtards. Hélène s’arrange alors pour que Jean rencontre la jeune Agnès. Mais celui-ci tombe amoureux d’Agnès et décide de l’épouser.

Les Dames du Bois de Boulogne n’est pas un film sur les femmes de petite vertu. Loin de là. Le second long métrage de Robert Bresson (1901-1999) est un drame sombre et impitoyable qui a connu un tournage chaotique à la fin de l’Occupation Allemande, avec de longs arrêts en raison de la Libération de Paris, des prises de vue durant une saison rude, des pannes d’électricité, des alertes aux bombardements, une pellicule limitée, des tensions entre le réalisateur et Maria Casarès. Le film s’inspire librement de l’histoire de Mme de la Pommeraye dans Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot, récemment adaptée par Emmanuel Mouret avec Mademoiselle de Joncquières. Sorti en 1945, ce deuxième essai est un coup de maître, qui cependant ne connaîtra pas le succès critique et commercial des Anges du péché (1943). Sur des dialogues signés Jean Cocteau, même si ce dernier aura toujours déclaré n’avoir participé que de façon amicale, Les Dames du Bois de Boulogne permet à son auteur de trouver et d’imposer son style, notamment à travers un immense travail sur le son.

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Test Blu-ray / Les Bourreaux meurent aussi, réalisé par Fritz Lang

LES BOURREAUX MEURENT AUSSI (Hangmen Also Die!) réalisé par Fritz Lang, disponible en édition 2 Blu-ray + DVD – Version longue le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Brian Donlevy, Anna Lee, Walter Brennan, Hans Heinrich von Twardowski, Nana Bryant, Margaret Wycherly, Gene Lockhart, Dennis O’Keefe

Scénario : John Wexley, Bertolt Brecht & Fritz Lang

Photographie : James Wong Howe

Musique : Hanns Eisler

Durée : Version intégrale (2h15), Version française (2h)

Date de sortie initiale : 1943

LE FILM

Dans Prague occupée par les Nazis. Le 27 mai 1942, le Reich Protektor Heydrich est grièvement blessé par une bombe (il meurt une semaine plus tard). L’auteur de l’attentat, le professeur Svoboda, se réfugie par hasard chez le professeur Novotny. Celui-ci est arrêté comme otage par la Gestapo. Marcia, la fille du professeur se rend à la Gestapo. Elle a l’intention de dénoncer Svoboda pour faire libérer son père. Mais Svoboda, devenu héros national, est aidé par les résistants tchèques. Elle se tait mais attire l’attention des S.S. qui la font suivre par l’Inspecteur Grüber. Svoboda feint d’être l’amant de Marcia, pour détourner les soupçons de Grüber qui les suit dans la chambre où se cache le chef de la résistance, blessé. Jan Horek, le fiancé de Marcia, se rend compte du subterfuge et joue également la comédie à Grüber. Par la suite, il rejoint Svoboda à temps et ils tuent Grüber…

Grand amateur du travail de Sigmund Freud, Fritz Lang n’aura de cesse au cours de sa longue et prolifique carrière, de se pencher sur la question du meurtre, des assassins, de la culpabilité. En 1933, Joseph Goebbels propose au cinéaste le poste de directeur du département cinématographique de son ministère, celui de la propagande. Fritz Lang refuse. La légende dit que le réalisateur aurait déclaré à Goebbels que sa mère était juive. Il s’enfuit en France avant de s’installer aux Etats-Unis. Furie, son premier film américain et réquisitoire contre le lynchage, montre l’engagement du réalisateur. Suivront J’ai le droit de vivre (1937), Casier judiciaire – You and Me (1938), Le Retour de Frank James – The Return of Frank James (1940), Les Pionniers de la Western Union (1941) puis Chasse à l’homme Man Hunt la même année. Avec ce film, Fritz Lang entame une tétralogie antinazie avec Les Bourreaux meurent aussi – Hangmen Also Die!, Espion sur la Tamise – Ministry of Fear (1944) et Cape et Poignard – Cloak and Dagger (1946).

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Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit 2, réalisé par Lee Harry

DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 (Silent night, Deadly night, Part 2) réalisé par Lee Harry, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 18 décembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan, Jean Miller, Darrel Guilbeau, Brian Michael Henley, Corrine Gelfan, Michael Combatti…

Scénario : Lee Harry & Joseph H. Earle

Photographie : Harvey Genkins

Musique : Michael Armstrong

Durée : 1h25

Année de sortie : 1987

LE FILM

Après la mort de son frère Billy et celle de son père adoptif. Ricky décide de finir « l’œuvre » de son grand frère en continuant le massacre de personnes qu’il juge « vilaines » et retrouver et tuer la Mère Supérieure. Autrefois, pour la Mère Supérieure, Ricky était son chouchou, maintenant, elle est considérée selon Ricky comme la meurtrière de son frère.

En (re)découvrant Douce nuit, sanglante nuit 2Silent Night, Deadly Night Part 2, la tentation est grande et alléchante de procéder comme le réalisateur Lee Harry, à savoir faire un copier-coller de notre chronique du premier opus. En effet, l’histoire est malheureusement connue, cette séquelle qui en tout et pour tout dure 80 minutes, est constituée dans sa toute première moitié de séquences provenant du long-métrage de Charles E. Sellier Jr. ! Autant dire que le spectateur qui arriverait sans avoir connaissance de ce subterfuge (imputable à un manque conséquent de moyens), risque de sentir blousé, avant de crier à l’arnaque pure et simple. Le monteur Lee Harry, ayant fait ses « classes » sur quelques opus inconnus de science-fiction au rabais (PSI Factor, Escape from DS-3, Laboratory) se retrouve à la barre de ce Douce nuit, sanglante nuit 2, son premier film comme metteur en scène (il ne réitérera que deux ou trois fois l’expérience), produite par Lawrence Appelbaum, avec lequel Lee Harry avait collaboré précédemment. Une fois les droits de la franchise dans le besace, que faire ? C’est là que le bât blesse, personne ne semble s’être posé la question. Si récupérer les scènes et bouts de séquences coupés au montage a été tentant, cela n’a pas abouti. De ce fait, le réalisateur et ses coscénaristes Joseph H. Earle (Scarecrows, qui serait en réalité le « vrai » metteur en scène du film), Dennis Patterson (qui fera surtout carrière dans le domaine du son) et les producteurs eux-mêmes ont purement et simplement décidé de reprendre une bonne partie des moments emblématiques du premier volet et de les faire raconter par Ricky, le petit frère de Billy, qui n’était pourtant encore qu’un bébé au moment de l’assassinat de leurs parents. Histoire de bien remettre les personnages dans leur contexte et de rappeler le précédent récit au public, ou parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement comme ils n’avaient pas suffisamment de dollars à disposition, les responsables du bouzin signent donc un best-of de quarante minutes du premier épisode. L’autre moitié ? Mieux vaut en rire. Avec son comédien au charisme du bulot (on le croirait échappé d’un boys band), grimaçant et incapable de déclamer une tirade sans en faire des tonnes, Douce nuit, sanglante nuit 2 est une des pires suites de l’histoire du slasher, sans aucune imagination. Entre le nanar et le navet, voici donc une œuvre hybride, le « narvet », qui ennuie et qui fait rire tout à la fois. À voir pour se rendre compte de la supercherie opportuniste, procédé rare, mais néanmoins déjà vu, à l’instar du faux diptyque de Claude Lelouch, Les ParisiensLe Courage d’aimer.

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Test Blu-ray / Mortelle randonnée, réalisé par Claude Miller

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MORTELLE RANDONNÉE réalisé par Claude Miller, disponible en Édition 2 Blu-ray le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Patrick Bouchitey

Scénario : Jacques Audiard, Michel Audiard d’après le roman de Marc Behm

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Carla Bley

Durée : 1h58 (version cinéma), 1h36 (version TV)

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

L’Oeil, surnommé ainsi pour ses talents de fin limier, travaille pour l’agence de détectives de Madame Schmitt-Boulanger. Divorcé, il est hanté par le souvenir de sa fille Marie qu’il n’a plus revue depuis sa petite enfance, et cherche désespérément à savoir où elle se trouve sur la seule image qu’il possède d’elle, une photo de classe lorsqu’elle avait huit ans…

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Garde à vue ayant été un grand succès public et critique en 1981, Claude Miller a le vent en poupe et devient libre de choisir ses projets. Il jette son dévolu sur le roman Eye of the Beholder – Mortelle randonnée de Marc Behm et confie son adaptation à Michel Audiard et à son fils Jacques. Le réalisateur souhaite prendre le contrepied de son précédent film en voulant tourner aux quatre coins de l’Europe et en misant sur une esthétique sophistiquée. Il engage Pierre Lhomme, directeur de la photographie de Tout feu, tout flamme et Le Sauvage, et bénéficie d’un casting quatre étoiles avec Michel Serrault et Isabelle Adjani en tête d’affiche, accompagnés de Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Geneviève Page, Patrick Bouchitey et la participation de Jean-Claude Brialy.

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Test 4K UHD / Garde à vue, réalisé par Claude Miller

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GARDE A VUE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand, Michel Such, Elsa Lunghini

Scénario : Claude Miller, Jean Herman, Michel Audiard d’après le roman A table ! de John Wainwright

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l’assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l’affaire piétine. C’est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l’enquête.

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Emblématique du cinéma d’auteur populaire, Garde à vue de Claude Miller, adapté du roman noir BrainwashA table ! de John Wainwright, demeure une référence du genre policier à huis clos. Lino Ventura, Michel Serrault, Guy Marchand et Romy Schneider s’affrontent durant 1h25, la plupart du temps enfermés dans les bureaux de la police. Le premier campe un inspecteur usé, fatigué, les épaules basses et les yeux tombants, qui convoque le second, notaire renommé de province. Il est 21h le soir de la Saint Sylvestre, il pleut à verse. Alors que le divisionnaire réveillonne avec tout le gratin dans l’annexe de la Préfecture de police, Gallien (Ventura) rejoint son bureau où l’attendent déjà son adjoint Belmont (Guy Marchand), chargé de transcrire l’interrogatoire mais qui ronge son frein face à la légèreté et l’arrogance du suspect, et Martinaud, vêtu d’un smoking. Ce dernier est passé de témoin à principal suspect dans le cadre d’une affaire de double meurtre et de viol. Deux fillettes sont mortes à quelques jours d’intervalle. Martinaud commence à perdre patience face aux questions de Gallien. Sous la pression de ce dernier, il perd le fil de son témoignage et se contredit. Persuadé que Martinaud ment et alors que ce dernier décide de partir, Gallien le retient en le mettant en garde à vue. La soirée ne fait que commencer et la nuit sera même très longue.

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