Test Blu-ray / La Bête tue de sang-froid, réalisé par Aldo Lado

LA BÊTE TUE DE SANG-FROID (L’Ultimo treno della notte) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Flavio Bucci, Macha Méril, Gianfranco De Grassi, Enrico Maria Salerno, Marina Berti, Franco Fabrizi, Irene Miracle, Laura D’Angelo, Dalila Di Lazzaro…

Scénario : Aldo Lado, Renato Izzo d’après une histoire originale d’Ettore Sanzò & Roberto Infascelli

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1975

LE FILM

Deux jeunes filles doivent se rendre pour le week-end dans la famille de l’une d’elles. Dans le train de nuit qu’elles empruntent, elles sont agressées par deux marginaux accompagnés d’une femme désaxée.

C’est ce qu’on appelle un film coup de poing. La Bête tue de sang-froidL’Ultimo treno della notte, connu également sous le titre Le Dernier Train de la nuit, mais aussi La Chienne du train de nuit, Le Train de la mort et Train d’enfer, est le sixième long métrage réalisé par l’excellent Aldo Lado (né en 1934). L’auteur et metteur en scène de quelques références du cinéma d’exploitation italien, à qui l’on doit Je suis vivantLa Corta notte delle bambole di vetro (1971), Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïdeL’Umanoide (1979), signe ici un remarquable thriller, dramatique et anxiogène, percutant et redoutable. Un film qui n’a pour ainsi dire pas pris de rides et qui reste aussi célèbre que chéri par les amateurs de cinéma Bis pour la sensationnelle interprétation de Macha Méril, surprenante, sadique et glaçante en bourgeoise frappadingue qui usera de ses charmes de poupée de porcelaine auprès de deux jeunes délinquants, pour assouvir ses pulsions violentes, voire meurtrières. La Bête tue de sang-froid est un chef d’oeuvre de genre.

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Test Blu-ray / Mes meilleurs copains, réalisé par Jean-Marie Poiré

MES MEILLEURS COPAINS réalisé par Jean-Marie Poiré, disponible en Blu-ray le 27 mai 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Philippe Khorsand, Louise Portal, Jean-Pierre Darroussin, Marie-Anne Chazel, Elisabeth Margoni, Jacques François…

Scénario : Jean-Marie Poiré, Christian Clavier

Photographie : Claude Agostini

Musique : Michel Goguelat

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Cinq copains, la quarantaine, se retrouvent le temps d’un week-end pour le passage en France de Bernadette, une vedette de rock qu’ils ont aimée autrefois. C’est l’occasion de régler quelques vieux comptes…

Y’a des souvenirs qui ruinent l’ambiance…”

C’est un film complètement à part dans la carrière de l’illustre Jean-Marie Poiré (né en 1945), réalisateur de moult succès et triomphes de la comédie française comme Les Visiteurs (1993), Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 (1998), Les Anges gardiens (1995), Papy fait de la résistance (1983), Les Hommes préfèrent les grosses (1981), L’Opération Corned-Beef (1990), Le Père Noël est une ordure (1982) et bien d’autres, soit près de 45 millions d’entrées en une quinzaine de longs métrages. Pourtant, coincé entre Twist again à Moscou (1986) et L’Opération Corned-Beef, se cache un petit film (en apparence) intitulé Mes meilleurs copains. Passé inaperçu à sa sortie en mars 1989, cette comédie-dramatique et mélancolique n’aura attiré que 358.000 spectateurs, ce qui en fait aujourd’hui le score le plus bas réalisé pour un film de Jean-Marie Poiré. Si Mes meilleurs copains a sûrement décontenancé par la nostalgie qui s’en dégage, ce superbe long métrage a acquis depuis une vraie notoriété et demeure très prisé par de très nombreux cinéphiles qui en ont fait un film culte.

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Test DVD / La Dernière balle à pile ou face, réalisé par Piero Pierotti

LA DERNIÈRE BALLE À PILE OU FACE (Testa o croce) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : John Ericson, Spela Rozin, Franco Lantieri, Daniela Surina, Dada Gallotti, Loris Gizzi, Maria Teresa Piaggio, Pinuccio Ardia…

Scénario : Piero Pierotti

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h35

Année de sortie : 1969

LE FILM

Accusée du meurtre d’un banquier, la chanteuse Shanda manque de se faire lyncher par les membres d’une ligue de vertu. Alors que les autres filles du saloon se font passer à tabac, le shérif fait mettre Shanda à l’abri en dehors de la ville. Mais les deux hommes chargés de la mission la violent et la laisse pour morte dans le désert. Un hors-la-loi va la recueillir.

Aux manettes de La Dernière balle à pile ou faceTesta o croce (1969), on retrouve un certain Piero Pierotti (1912-1970), parfois crédité sous le nom de Peter E. Stanley, ancien journaliste, passé à la mise en scène après avoir suivi les cours du prestigieux Centra Sperimentale du Cinematografia, d’où il sort diplômé à la fin des années 1930. Il se spécialisera dans les films d’aventure et les péplums, genres dans lesquels il évoquera quelques grands noms de l’histoire et de la mythologie comme Marco Polo (1962), Cléopâtre, une reine pour César (1962) et Goliath et le Cavalier masqué (1963). Ancien scénariste de Mario Bava (La ruée des VikingsGli invasori) et de Riccardo Freda (Maciste en enferMaciste all’inferno), Piero Pierotti suivra les modes et les goûts des spectateurs au fil des ans. C’est le cas de ce western, La Dernière balle à pile ou face, qu’il réalise à la fin des années 1960 alors qu’il est déjà diminué par la maladie. Ce sera d’ailleurs son avant-dernier film, son ultime opus La Grande avventura di Scaramouche étant sorti après son décès prématuré à l’âge de 58 ans. Testa o croce est un western atypique, peu aimable, placé sous le signe de la vengeance. Avec sa partition étonnante signée Carlo Savina, le réalisateur livre un film désabusé, noir, pessimiste, qui laisse une belle place aux rôles féminins parmi lesquels se distingue la sublime Edwige Fenech dans l’une de ses premières apparitions au cinéma, avant de devenir une icône du cinéma d’exploitation.

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Test Blu-ray / Chucky – Jeu d’enfant, réalisé par Tom Holland

CHUCKY – JEU D’ENFANT (Child’s Play) réalisé par Tom Holland, disponible en DVD et Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 juillet 2018 chez ESC Edition

Acteurs : Catherine Hicks, Chris Sarandon, Alex Vincent, Brad Dourif, Dinah Manoff, Tommy Swerdlow, Jack Colvin, Neil Giuntoli

Scénario : Don Mancini, John Lafia, Tom Holland

Photographie : Bill Butler

Musique : Joe Renzetti

Durée : 1H27

Année de sortie : 1989

LE FILM

Abattu par la police et sur le point de rendre son dernier souffle, le serial killer Charles Lee Ray transfère, grâce au vaudou, son esprit dans une poupée Brave Gars, le dernier jouet à la mode. Si, baptisée Chucky, elle fait le bonheur du petit Andy, six ans, la poupée révèle bientôt sa nature maléfique, multipliant les victimes. Prisonnier de son enveloppe de plastique, Charles Lee Ray n’attend plus qu’une chose : changer au plus vite de corps. Et Andy lui semble tout indiqué comme donneur involontaire…

Commençons cette critique par un étrange fait divers : En 1876, la famille Otto emménage dans une grande maison en Californie dans la ville de Key West. La famille est aisée et dispose de plusieurs employés. Un jour, le patriarche se dispute violemment avec une des domestiques qui quittera le domicile par la suite. Mais avant de partir, elle offrira au petit Robert Eugene Otto, âgé de 6 ans, un poupon que l’enfant nommera comme lui : Robert. Robert est ensuite devenu une des attractions les plus insolites de la Californie. Après avoir vraisemblablement semé la terreur auprès de ses multiples propriétaires, il est maintenant exposé dans le musée de sa ville natale, Key West. Don Mancini et Tom Holland s’inspireront de cette étrange histoire pour écrire le script du chef-d’oeuvre en devenir, Child’s Play ou Jeu d’enfant, plus connu dans nos contrées sous le titre Chucky.

Magistral tour de force visuel et scénaristique, ce premier opus entraînera une franchise qui a force de suites s’est embourbée dans un humour autrefois subtil, mais rapidement devenu poussif. Jeu d’enfant est un véritable film d’horreur. Une ambiance générale très premier degré, une mise en scène millimétrée et astucieuse accompagne à merveille cette histoire de poupée psychopathe qui va bien plus loin que son simple concept de base. Chucky n’est pas un simple jouet, c’est un tueur cruel piégé dans un corps en plastique, qui sévit dans une famille déjà fragilisée. Sa soif de sang va s’animer dans l’appartement de l’enfant innocent qui l’a « adopté »,  Andy Barclay (Alex Vincent), qui va alors devoir affronter cette entité aussi grotesque qu’effroyablement dangereuse. Seuls sa mère, interprétée par Catherine Hicks (Sept à la maison) et le lieutenant Norris qu’incarne un Chris Sarandon (visiblement dépassé par les événements), viendront en aide à l’enfant menacé.

Tom Holland, fraîchement sorti du sympathique Vampire, vous avez dit vampire ? (1985), met comme à son habitude la pédale douce sur la violence outrancière et préfère employer une multitude d’astuces que n’aurait pas renié Alfred Hitchcock, en laissant son décor, les ombres et le hors-champ créer la peur chez le spectateur. La caméra, utilisée de manière subjective de manière à se mettre dans la peau du nabot démoniaque, a été inspiré à Tom Holland par le biais du téléfilm Trilogy of Terror. Un téléfilm a sketches en trois parties, diffusé en mars 1975 et dont le troisième acte (écrit par Richard Matheson), La Poupée de la terreur, raconte l’histoire d’une poupée vaudou cherchant à assassiner sa propriétaire. Traumatisé par ce petit film, Tom Holland aura nourri son imaginaire au fil des ans, en repensant inlassablement à ce minuscule poupon qui l’avait tant effrayé.

Et le réalisateur semble avoir rarement été aussi à l’aise, il est même surprenant de l’entendre parler de restriction artistique, ainsi que du tournage rapidement devenu complexe, en raison des marionnettes utilisées dont les dispositifs étaient à l’époque révolutionnaires. Les mouvements de Chucky s’avèrent pourtant d’une remarquable fluidité, encore aujourd’hui.

Porté par la voix désincarnée du génial Brad Dourif, Chucky tue, frappe, insulte, mord, poignarde, grâce au génie des créateurs des effets visuels, dont les prouesses techniques effectuées directement face à la caméra restent particulièrement bluffantes.

Jeu d’Enfant est un bijou, qui plus est, soulignée par une très belle bande originale signée Joe Renzett.

LE BLU-RAY

Jeu d’Enfant est disponible dans les bacs grâce aux bons soins d’ESC Editions. En DVD, mais aussi et surtout dans un superbe combo Blu-ray/DVD épais, Un mediabook visuellement très beau et élégant. Le boîtier contient également un livret de 24 pages écrit par Marc Toullec.

Le menu principal est animé, fluide et accompagné par le thème du film.

 

 

Pour ce qui est des suppléments, les fans de la poupée psychopathe pourront se repaître de trois entretiens tous très intéressants.

Les poupées maléfiques, une projection enfantine effrayante (17’), par Laurent Aknin. l’historien et critique de cinéma revient sur l’utilisation de la poupée ou du pantin au cinéma, des oeuvres d’épouvante des années 50 aux productions Blumhouse.

Jeu d’enfant, l’origine d’une saga familiale (16’), par Caroline Vié. La romancière et critique de cinéma revient sur les origines du célèbre poupon. De ses inspirations à la continuité de la saga, soulignant les qualités et défauts des six films, ainsi que la carrière du scénariste Don Mancini.

Entretien avec Tom Holland (20’) Cela faisait un bon bout de temps que ce bon vieux Tom Holland n’avait pas montré sa bouille devant une caméra. Il revient donc afin de présenter son film et aussi pour livrer quelques anecdotes croustillantes sur Jeu d’Enfant. Soucis de production, souvenirs d’enfance, le cinéaste se livre avec honnêteté et modestie dans cet entretien passionnant.

N’oublions pas la présentation du cinéaste (20 secondes), disponible en introduction du film !

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Jeu d’Enfant – Chucky arrive dans les bacs français dans une très belle édition HD (1080p) entièrement restaurée 4K. Le travail est impressionnant et l’image est très propre, débarrassée de la majeure partie des poussières, griffures et autres résidus qui ont dû être minutieusement enlevés image par image. Tout au long du processus de restauration, un soin particulier a été apporté afin que la texture originale du film, les détails, la structure du grain ne soient pas affectés par le traitement numérique. Ce nouveau transfert Haute Définition permet de redécouvrir Jeu d’Enfant – Chucky sous toutes ses coutures avec une magnifique patine argentique. Cette élévation HD offre à la colorimétrie un nouveau lifting et retrouve pour l’occasion une nouvelle vivacité. La gestion du grain et des contrastes demeure solide du début à la fin, y compris sur les séquences sombres, sans aucune réduction de bruit. Les détails et le piqué sont assez impressionnants, les plans flous sont d’origine. N’oublions pas la stabilité de la copie soutenue par un codec AVC exigeant.

La version originale bénéficie d’un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Au premier abord on pouvait craindre le pire. Il n’en est rien, bien au contraire. Cette option acoustique séduisante permet à la composition de Joe Renzetti (Frankenhooker) d’environner le spectateur pour mieux le plonger dans l’ambiance du film. Les effets latéraux ajoutés ne tombent jamais dans la gratuité ni dans l’artificialité. De plus, les dialogues ne sont jamais noyés et demeurent solides, la balance frontale assurant de son côté le spectacle acoustique, riche et dynamique. Les fans de l’excellente version française devront se contenter d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0. Cette version se révèle assez percutante et propre, mais certains dialogues s’avèrent sensiblement couverts. Aucun souffle constaté.

Test Blu-ray / Le Voyage de Fanny, réalisé par Lola Doillon

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LE VOYAGE DE FANNY réalisé par Lola Doillon, disponible en DVD et Blu-ray le 12 octobre 2016 chez Métropolitan Vidéo

Acteurs : Léonie Souchaud, Cécile De France, Stéphane De Groodt, Fantine Harduin, Juliane Lepoureau, Ryan Brodie, Anaïs Meiringer, Lou Lambrecht, Igor van Dessel

Scénario : Lola Doillon, Anne Peyregne, d’après le roman de Fanny Ben-Ami

Photographie : Pierre Cottereau

Musique : Sylvain Favre,, Gisèle Gérard-Tolini

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Du haut de ses 12 ans, Fanny a la tête dure ! Mais c’est surtout une jeune fille courageuse qui, cachée dans un foyer loin de ses parents, s’occupe de ses deux petites sœurs.
Devant fuir précipitamment, Fanny prend alors la tête d’un groupe de huit enfants, et s’engage dans un dangereux périple à travers la France occupée pour rejoindre la frontière suisse.
Entre les peurs, les fous rires partagés et les rencontres inattendues, le petit groupe fait l’apprentissage de l’indépendance et découvre la solidarité et l’amitié…

Les Visiteurs

Le Voyage de Fanny est le troisième long métrage de Lola Doillon, fille du réalisateur Jacques Doillon et de la monteuse Noëlle Boisson, après la chronique adolescente Et toi, t’es sur qui ? (2007) et le huis clos Contre toi (2011). La réalisatrice signe son film le plus ambitieux avec cette libre adaptation du livre autobiographique Le Journal de Fanny, écrit par la romancière Fanny Ben Ami. Née en 1930, Fanny Ben Ami a 12 ans lorsqu’elle se retrouve à la tête d’un groupe d’enfants de confession juive (y compris ses deux sœurs), livrés à eux-mêmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Le conflit n’apparaît pas à l’écran, mais Lola Doillon a voulu le faire ressentir en adoptant le point de vue de ses petits héros qui tentent d’échapper aux allemands et de rejoindre la Suisse. Si la cinéaste a voulu respecter le parcours de Fanny et de ses compagnons, Lola Doillon a évidemment eu recours à la fiction pour livrer un véritable road movie tourné entre la France et la Belgique. Le Voyage de Fanny s’adresse en priorité aux enfants, pour les sensibiliser sur le sujet et pourquoi pas les aider à poser des questions.

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Les événements sont vécus à travers les yeux de ce groupe de jeunes, abandonnés malgré eux après avoir fui le pensionnat de campagne où leurs parents les avaient cachés, après que le curé du village les ait dénoncé. S’ils ne se sont pas retrouvés sous les bombes, ils ont quand même vécu cette angoisse quotidienne et permanente, la violence du conflit et la peur de se retrouver orphelins, tout en faisant preuve d’un immense courage en continuant d’avancer jusqu’à la frontière. A ce titre, Lola Doillon s’en sort vraiment très bien en misant sur une belle reconstitution des années 1940, avec un soin particulier apporté aux décors et aux costumes. Malgré son sujet sombre, Le Voyage de Fanny demeure un film chaleureux avec des couleurs pétillantes et estivales. En revanche, le casting des enfants (près de 1000 ont été auditionnés) demeure inégal, surtout en ce qui concerne la jeune actrice Léonie Souchaud, qui interprète le rôle-titre, peu convaincante et attachante, et dont le jeu manque singulièrement de nuances. Malgré une courte apparition, Cécile de France marque les esprits par sa très belle interprétation de Mme Forman, personnage inspiré de véritables figures héroïques de la Résistance, en l’occurrence Nicole Salon-Weil et Lotte Schwartz, qui avaient aidé et caché des enfants pendant la Seconde Guerre mondiale. Même chose pour l’excellent Stéphane De Groodt, qui campe un fermier bourru sans histoire, qui recueille les gamins pour une nuit malgré le risque de se faire arrêter par les allemands postés dans la région.

Les Visiteurs

En dépit de son aspect un peu sage et scolaire, Le Voyage de Fanny est une plaisante aventure humaine, bien réalisée, belle à regarder, non dénuée d’humour, avec beaucoup d’émotions et ce qu’il faut de suspense pour instruire les enfants et finalement divertir toute la famille.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Voyage de Fanny, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

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C’est ce qu’on appelle une galette bien fournie !

On commence par le commentaire audio de Lola Doillon, qui attaque bille en tête ses anecdotes, sans se présenter. Ensuite, de sa très belle voix, la réalisatrice enchaîne avec ses intentions, dévoile la genèse du projet, le casting et le travail avec ses jeunes comédiens, les partis pris esthétiques, le travail sur les décors et la reconstitution, les conditions de tournage. Un excellent commentaire audio, dense, divertissant, largement conseillé.

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Le making of (20’) illustre les propos tenus par Lola Doillon dans son commentaire puisqu’on y trouve essentiellement des images issues du plateau, montrant les gamins à l’oeuvre devant la caméra. Lola Doillon, les comédiens et Fanny Ben-Ami interviennent également sur les thèmes du film, son origine, la reconstitution des années 1940.

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Nous retrouvons une fois de plus l’auteure Fanny Ben-Ami, à l’occasion d’une exposition regroupant ses dessins, ses croquis et ses peintures (23’). Visiblement très émue, Fanny Ben-Ami nous présente ses œuvres qui retracent cette fameuse épopée, quand du haut de ses douze ans elle est venue en aide à un groupe d’enfants juifs à gagner la Suisse en traversant la France occupée. Les propos ont été recueillis par Lola Doillon elle-même, qui a fait exprès le déplacement en Israël.

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Ne manquez pas la section consacrée au casting des jeunes comédiens (12’) qui ne cessent d’étonner par leur spontanéité et leur talent naturel.

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La séquence d’ouverture originale (3’) était très belle, même si un peu trop appuyée dans les coïncidences. Marina Vlady interprète Fanny âgée, qui arrive en France d’Israël pour retrouver ses anciens compagnons. En arrivant à l’institut, elle croise une petite fille qui s’appelle Fanny et qui joue au football avec ses amis. Elle est également interprétée par Léonie Souchaud.

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Nous trouvons aussi une seule scène coupée (1’), visiblement laissée en raison du manque de conviction des jeunes comédiens.

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L’Image et le son

La définition est optimale et fait la part belle à une magnifique colorimétrie. Ce transfert HD du Voyage de Fanny ne cesse de flatter les mirettes avec une luminosité omniprésente et un piqué incisif. Les séquences extérieures, particulièrement celles se déroulant en forêt, sont les mieux loties et le soleil qui perce à travers les arbres possède un relief fort étonnant. La palette est vive, chaude et bigarrée, les contrastes denses y compris en intérieur, les détails foisonnent sur le cadre large. Le film de Lola Doillon profite entièrement des apports de la Haute Définition.

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La piste DTS-HD Master audio 5.1 met en avant la composition de Sylvain Favre et Gisèle Gérard-Tolini, spatialisée sur l’ensemble des enceintes. Les dialogues sont solidement positionnés sur la centrale, la balance frontale riche et dynamique. De nombreuses ambiances naturelles pointent évidemment sur les séquences en extérieur. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste audiodescription.

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Copyright Metropolitan FilmExport / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Loi de la jungle, réalisé par Antonin Peretjatko

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LA LOI DE LA JUNGLE réalisé par Antonin Peretjatko, disponible en DVD le 18 octobre 2016 chez Orange Studio

Acteurs : Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Fred Tousch, Rodolphe Pauly, Jean-Luc Bideau

Scénario : Antonin Peretjatko, Frédéric Ciriez

Photographie : Simon Roca

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Marc Châtaigne, stagiaire de 35 ans au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère.

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Ce film est fait pour vous ! (extrait de la bande-annonce)

En 2013, à la sortie de La Fille du 14 juillet, l’auteur de ces mots avait écrit « Antonin Peretjatko. Retenez bien ce nom car il se pourrait bien que ce jeune scénariste-réalisateur-monteur signe un jour une grande comédie populaire. Son premier long métrage La Fille du 14 juillet s’inscrit dans le même esprit que ses excellents courts-métrages (Changement de trottoir, French Kiss, Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible), avec des personnages poétiques et doux-dingues déambulant dans un monde complètement barré. ». Si La Loi de la jungle n’a pas dépassé les 100.000 entrées France, au moins le score a doublé entre le premier et le second film ! Antonin Peretjatko se lâche encore plus et signe une immense comédie estivale, complètement givrée, génialement dialoguée et interprétée cette fois encore par la talentueuse et sexy (à se damner même) Vimala Pons, l’indispensable (et non moins talentueux) Vincent Macaigne et bien d’autres électrons qui viennent circuler autour du noyau central (Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau), que l’on suit tout au long de leurs péripéties, parfois surréalistes, toujours réjouissantes, dans une jungle «hostile » de la Guyane.

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Là où La Fille du 14 juillet renvoyait au cinéma de Jacques Tati, Jacques Rozier, les premiers Godard made in Paris et même, osons le dire, aux films de Max Pécas qui ont fait les belles heures de M6, La Loi de la jungle fait penser aux comédies de Claude Zidi, Francis Veber et de Philippe de Broca avec un ton toujours aussi personnel et singulier, un joyeux bordel encore plus maîtrisé, des gags plus dingues (la baston va devenir culte !), bref c’est un vrai coup de maître. Sur une b.o. qui convoque à la fois les thèmes de Goldorak ou de l’ORTF (en fait le Te Deum de Charpentier mais c’est moins facile à retenir), Antonin Peretjatko livre un vrai film d’aventures qui ne ménage pas ses acteurs, réellement investis, qui descendent de vrais rapides sans doublures ou effets spéciaux, qui pataugent jusqu’aux genoux dans la boue la plus immonde, qui affrontent des araignées, des serpents, tout un tas d’insectes divers et variés, qui mangent des larves, ou même Vincent Macaigne qui doit résister à une Vimala Pons sous l’emprise d’un aphrodisiaque ultra-puissant qui tourne autour de lui en petite culotte. Pas certain qu’il puisse tenir longtemps.

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La Loi de la jungle est un film franchement hilarant, inclassable, animé par une folle énergie contagieuse, bourré de charme, qui fait du bien dans la comédie hexagonale et même pour le cinéma français en général. Jetez-vous sur ce sublime OVNI potache, malin, réjouissant et fantaisiste – qui aurait pu s’appeler Les Bronzés font du ski en Guyane – car il s’agit d’une des meilleures comédies de l’année avec Ma Loute de Bruno Dumont !

LE DVD

Le DVD de La Loi de la jungle, disponible chez Orange Studio, repose dans un boîtier classique. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

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Peu de suppléments sur cette édition, mais ils s’avèrent dans le ton du film.

On commence par quatre scènes coupées (7’), présentées avec une colorimétrie et un mixage son non finalisés. Si vous avez été conquis par La Loi de la jungle, jetez-vous sur ces séquences délirantes, à l’instar des turbulences rencontrées par Châtaigne lors de son voyage en avion vers la Guyane, ou bien encore une scène d’ouverture alternative qui oppose la jungle guyanaise « enragée » avec la jungle parisienne également sans pitié.

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Un mini making-of (2’20) montre les acteurs tourner leurs scènes avec les animaux, un boa bien dodu mis autour du cou de Vincent Macaigne, et Vimala Pons qui enchaîne les prises où son personnage goûte des larves vivantes.

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Le module intitulé Bestiaire (2’) est un montage de plans montrant quelques réjouissants insectes et reptiles de la jungle, comme l’impressionnant serpent grage à petits carreaux, les fourmis Atta, le magnifique papillon morpho ou l’impressionnante araignée Nephila clavipes.

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L’éditeur joint également un reportage sur le tournage du film (3’18), qui croise les propos du réalisateur Antonin Peretjatko et de la productrice Alice Girard, qui reviennent sur les conditions de tournage et les intentions du film, avec de rapides images des prises de vues.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Avec à peine 100.000 entrées, il semble qu’Orange n’ait pas jugé bon de sortir La Loi de la jungle en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là, d’autant plus que le film a été tourné en numérique. Les couleurs sont bien loties, chaleureuses et bigarrées, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas sur le cadre, les noirs sont denses. Que demander de plus ?

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Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez. Les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles.

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Crédits images : © Haut et Court / Captures du DVD : Franck Brissard