Test Blu-ray / Phantasm, réalisé par Don Coscarelli

PHANTASM réalisé par Don Coscarelli, disponible en DVD et combo DVD/Blu-ray le 6 juin 2017 chez ESC Editions & Sidonis Calysta

Acteurs : A. Michael Baldwin, Reggie Bannister, Angus Scrimm, Bill Thornbury, Kathy Lester, Terrie Kalbus, Kenneth V. Jones, Susan Harper, Lynn Eastman-Rossi

Scénario : Don Coscarelli

Photographie : Don Coscarelli

Musique : Fred Myrow, Malcolm Seagrave

Durée : 1h29

LE FILM

Le jeune Mike, treize ans, assiste en cachette à l’enterrement d’un ami. Après la cérémonie, il voit un colosse s’emparer du cercueil, qu’il soulève comme une plume. Le soir venu, Mike s’introduit dans le grand bâtiment au centre du cimetière et y découvre des activités déconcertantes. Il fait part de ses soupçons à son grand frère Jody, qui retourne avec lui au mausolée. Les deux frères acquièrent la conviction que des forces inconnues s’emparent des défunts dans un but innommable.

Phantasm est l’oeuvre de toute une vie, celle du scénariste et réalisateur américain Don Coscarelli. Né en 1954 à Tripoli, le cinéaste signe d’abord deux longs métrages en 1976, Jim the World’s Greatest, sur lequel il rencontre le comédien Angus Scrimm, puis Kenny & Company. Passionné par le cinéma d’horreur, Don Coscarelli se lance dans l’écriture d’un film de genre en s’isolant au milieu de nulle part, une situation qui lui permet de coucher ses peurs et ses névroses sur le papier. La suite appartient à la légende. Phantasm est un chef d’oeuvre du film fantastique et d’épouvante de la fin des années 1970, un succès qui engendrera quatre suites (1988, 1994, 1998, 2015), dont trois mises en scène par Don Coscarelli lui-même. S’il est également célèbre pour avoir réalisé Bubba Ho-tep en 2002 avec Bruce Campbell dans le rôle d’Elvis qui combat les momies, le cinéaste – qui compte aujourd’hui dix longs métrages à son actif – demeure avant tout le créateur de cette saga mythique.

Egalement producteur, monteur et directeur de la photographie, Don Coscarelli crée un monde foisonnant et virtuose, peuplé de nains dissimulés sous des capuches, un boogeyman gigantesque au teint blafard et à la force herculéenne, un monde parallèle au ciel embrasé, du sang jaune, des doigts coupés qui s’agitent seuls, des mouches géantes, une sphère métallique volante qui se plante dans la tête de la victime et qui la perce à l’aide d’un foret pour y pomper le cerveau. Tout cela pourrait facilement tomber dans l’absurde, mais Don Coscarelli embrasse son sujet avec autant de sérieux que d’humour et parvient à rendre son histoire réaliste et donc emphatique. Plusieurs choses viennent immédiatement en mémoire quand on évoque ce grand classique qu’est Phantasm, mais parmi ce kaléidoscope d’images inoubliables, c’est bel et bien la figure du Tall Man qui vient à l’esprit. Incarné par Lawrence Rory Guy, plus connu sous le nom d’Angus Scrimm (1926-2016), ce croquemitaine ou ce croque-mort plutôt, s’inscrit parmi les personnages les plus emblématiques et énigmatiques du genre aux côtés de Michael Myers, Freddy Krueger, Leatherface et Pinhead. Sa démarche, ses regards, son costume et sa voix (« Booooooy ? ») ont fait de lui une icône de l’épouvante.

Parallèlement à ce boogeyman, Phantasm s’avère un vrai film dramatique qui parle du deuil impossible d’un jeune adolescent pour ses parents et pour son frère aîné. Près de 40 ans après le film nous pouvons nous permettre de dévoiler que le film se révèle être une plongée dans l’imaginaire (quoique…) de Mike. A l’instar du merveilleux film de J.A. Bayona sorti début 2017, Quelques minutes après minuit, Phantasm s’attache à un jeune homme plongé malgré lui dans un monde cauchemardesque pour pouvoir, sans doute, affronter la réalité. Comme dans le Bayona dans lequel un jeune garçon avait recours malgré lui au pouvoir de l’imaginaire pour pouvoir admettre la mort prochaine de sa mère et à préparer son deuil, celui de Phantasm erre dans un cauchemar dans lequel il affronte un croquemitaine aux côtés de son frère aîné Mike. L’épilogue joue alors la carte de la frontière fragile entre le rêve et la réalité, quand les deux mondes rentrent en collision au point de se fondre l’un dans l’autre. La fin reste ouverte et de nombreuses questions en suspens. Si Don Coscarelli n’avait peut-être pas l’intention d’y répondre, du moins immédiatement puisque le second opus ne sera réalisé que dix ans après, on plonge à fond dans cet univers riche et singulier, unique, qui n’a de cesse de surprendre, animé par une passion contagieuse pour le genre, qui enchaîne les scènes anthologiques comme des perles sur un collier en se permettant même quelques soupapes d’humour noir, sans omettre l’émotion.

On ne peut s’empêcher de penser à certaines œuvres de Stephen King, à tel point que si Phantasm avait été une adaptation d’un livre de l’auteur de Carrie, le film se classerait parmi les meilleures transpositions d’une de ses œuvres au cinéma. En s’inscrivant pleinement dans le surréalisme et parfois le macabre diurne (ce qui est assez rare), Phantasm n’est pas sans rappeler Un chien andalou de Luis Buñuel, non seulement en raison de son atmosphère onirique, mais également par son montage de scènes étranges qui fait penser à un puzzle pour lequel chacune des pièces serait caractérisée par un mauvais rêve. Un jeu éclaté et pourtant conduit de main de maître du début à la fin, tandis que l’envoûtante musique de Fred Myrow et Malcolm Seagrave berce les spectateurs comme une comptine entêtante.

A sa sortie, Phantasm est un succès critique et commercial. Le film rapporte près de 12 millions de dollars au box-office nord-américain et attire plus de 500.000 spectateurs en France où il obtient également le prix spécial du jury au Festival international du film fantastique d’Avoriaz. Le budget de 300.000 dollars est donc largement rentabilisé. Toutefois, Don Coscarelli ne reviendra à Phantasm qu’en 1988, réalisant entre-temps un film d’heroic fantasy, Dar l’invincibleThe Beastmaster.

LE BLU-RAY

C’est un grand jour pour les cinéphiles ! ESC Editions et Sidonis Calysta s’associent pour nous offrir le tant attendu Phantasm en Haute-Définition ! Le film est disponible en DVD, mais aussi en combo Blu-ray/DVD (édition limitée), disposés dans un boîtier métal avec effet arrondi en 3D. Le menu principal est élégant, animé sur des images du film et son célèbre thème principal.

Le premier supplément disponible sur cette édition est une interview croisée (21’) de Guy Astic (Directeur des éditions Rouge Profond, corédacteur en chef de la revue de cinéma Simulacres, parue de novembre 1999 à mai 2003) et de Julien Maury (scénariste et réalisateur, A l’intérieur). Cette présentation souvent passionnante de Phantasm vaut essentiellement pour l’intervention de Guy Astic, qui convoque à la fois le fond et la forme du film de Don Coscarelli, tandis que Julien Maury, qui introduit et clôt ce module, partage surtout ses souvenirs liés à la découverte de ce grand classique quand il était adolescent. Guy Astic revient sur les débuts de Don Coscarelli, sur les partis pris, les intentions du réalisateur, sa façon d’aborder le fantastique, les thèmes (Astic rapproche également Phantasm de Quelques minutes après minuit de J.A. Bayona), la figure du Tall Man, les effets visuels, la séquence de la sphère métallique. Si les propos de Julien Maury s’avèrent donc plutôt anecdotiques bien que passionnés, ceux de Guy Astic méritent l’attention des cinéphiles et des passionnés du genre.

Le supplément suivant est un document d’archives, avec son image vidéo typique de l’époque. Invités sur le plateau d’une émission réalisée pour une chaîne de télévision en Floride, le réalisateur, scénariste, monteur et producteur Don Coscarelli et le comédien Angus Scrimm répondent aux questions de l’animateur George Capwell (28’). Alors que Phantasm vient tout juste de sortir dans les salles, les deux intervenants réalisent la promotion du film. Le réalisateur aborde la genèse du projet, les conditions de production et de tournage (Coscarelli a été obligé d’emprunter de l’argent à son père), son amour pour les films d’horreur, comment le film a ensuite été acheté, les origines du titre. De son côté, en mode Tall Man, Angus Scrimm raconte l’histoire à sa manière, ses débuts au théâtre et au cinéma, mais aussi comment il a créé son personnage grâce à son costume (plus large que sa morphologie), des chaussures compensées, le maquillage et sa voix.

Angus Scrimm est de retour dans le bonus suivant dans lequel le comédien intervient à la convention Fangoria en 1989, un an après la sortie de Phantasm 2 (10’). A la manière de Gollum qui discute avec Sméagol, Angus Scrimm laisse parfois le Tall Man prendre le dessus, quand il ne dialogue tout simplement pas avec lui-même, pour le plus grand plaisir des spectateurs hilares. Entre deux délires très réussis, Angus Scrimm s’exprime sur ce rôle, celui de sa vie et s’amuse du peu de dialogues qu’il possède dans les deux films. Par ailleurs, il reprend chaque réplique déclamée sur le ton de son personnage, cinq pour Phantasm et dix pour sa suite. Booooooooy ????!!!!

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce originale et une galerie de photos.

Dommage de ne pas retrouver les commentaires audio du réalisateur accompagné de ses acteurs d’un côté et des producteurs de l’autre, les scènes coupées et le module sur les effets spéciaux pourtant présents sur l’édition américaine. Mais ce serait faire la fine bouche, car notre édition est vraiment formidable.

Egalement au programme mais non reçu pour ce test, vous trouverez un livret de Marc Toullec intitulé « Au coeur du Phantasm », réalisé à l’occasion de cette édition.

L’Image et le son

ESC Editions / Sidonis Calysta nous livre la tant attendue nouvelle copie tirée d’un master restauré en 4K par Bad Robot, la société de production de J.J. Abrams. Alors, si les puristes risquent de tiquer devant le lissage parfois excessif du grain original, force est de constater que Phantasm renaît bel et bien de ses cendres ! Totalement invisible en France depuis une vingtaine d’années, le film de Don Coscarelli bénéficie enfin d’une édition digne de ce nom. La propreté du master est ébouriffante. Toutes les scories, poussières, griffures ont été purement et simplement éradiquées grâce au scalpel numérique. Ce Blu-ray au format 1080p (AVC) s’avère tout autant saisissant dans son rendu des scènes diurnes que pour les séquences sombres, l’image est souvent éclatante avec un piqué inédit, une profondeur de champ impressionnante et un relief des textures que nous n’attendions pas. Les couleurs retrouvent une deuxième jeunesse, à tel point que l’on pourrait même distinguer le maquillage outrancier du Tall Man. Hormis le manque de patine argentique sur certains plans qui pourrait parfois donner un côté artificiel à l’entreprise (même si on a déjà vu bien pire dans le genre), l’élévation HD pour Phantasm est indispensable et le lifting de premier ordre.

La version originale bénéficie d’un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Au premier abord on pouvait craindre le pire. Il n’en est rien, bien au contraire. Cette option acoustique séduisante permet à la composition enivrante de Fred Myrow et Malcolm Seagrave d’environner le spectateur pour mieux le plonger dans l’atmosphère du film. Les effets latéraux ajoutés ne tombent jamais dans la gratuité ni dans l’artificialité. De plus, les dialogues ne sont jamais noyés et demeurent solides, la balance frontale assurant de son côté le spectacle acoustique, riche et dynamique. Les fans de la version française devront se contenter d’une piste mono DTS-HD Master Audio. Cette version se révèle assez percutante et propre, mais certains dialogues s’avèrent sensiblement grinçants. Les sous-titres ne sont pas imposés sur la version originale. Aucun souffle constaté.

Crédits images : © ESC Editions / Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Monster Cars, réalisé par Chris Wedge

MONSTER CARS (Monster Trucks) réalisé par Chris Wedge, disponible en DVD et Blu-ray le 2 mai 2017 chez Paramount Pictures

Acteurs : Lucas Till, Jane Levy, Thomas Lennon, Barry Pepper, Rob Lowe, Danny Glover, Amy Ryan, Holt McCallany

Scénario : Derek Connolly, d’après une histoire originale de Matthew Robinson, Jonathan Aibel, Glenn Berger

Photographie : Don Burgess

Musique : David Sardy

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Monster Cars nous embarque pour vivre l’incroyable aventure d’un garçon ordinaire, Tripp, se liant d’amitié avec un adorable monstre, Creech.
Pour échapper à la vie trop tranquille de sa ville natale, Tripp, un lycéen passionné de voiture, construit une « Monster Car », 4X4 surpuissant et surdimensionné, dans le but de partir un jour à l’aventure ! À la suite d’un accident près d’un site de forage pétrolier, il fait la rencontre de Creech, une créature souterraine étrange qui a un goût certain pour le pétrole et un talent pour la vitesse. Pour protéger Creech de l’entreprise de forage qui tente de dissimuler l’incident au grand public, Tripp cache le monstre sous le capot de sa Monster Car, la transformant ainsi en un bolide super-puissant ! Aidés par la jolie Meredith, Ils vivront une expérience inoubliable pour que Creech puisse retrouver sa famille et son habitat naturel.

C’est l’une des plus grandes catastrophes industrielles de ces dernières années. Monster Trucks aka Monster Cars dans nos contrées n’était même pas encore sorti dans les salles, que la Paramount annonçait déjà que le studio serait déficitaire de plus 115 millions de dollars ! Pour son premier film mis en scène en live action, le réalisateur Chris Wedge, Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 1999 pour Bunny, puis responsable de l’horrible franchise L’Age de glace, n’a pas été gâté. Tourné en 2014, Monster Cars n’a eu de cesse de voir sa sortie initiale – alors prévue au mois d’août 2015 – reportée finalement jusqu’à Noël 2016, la Paramount ne sachant pas comment vendre ce projet qui lorgne sur les films familiaux des années 1980-90, alors que le studio espérait également vendre des millions de jouets et autres produits dérivés. Le budget estimé à plus de 120 millions de dollars a littéralement été englouti dans la titanesque postproduction. Pourtant, rien ne distingue ce film à effets spéciaux des autres, d’autant plus que Monster Cars s’avère un film bien sage, pour ne pas dire avare sur les scènes d’action et que ses monstres tout moches manquent singulièrement d’âme.

Nous n’arrivons pas à comprendre comment des millions de dollars ont pu être dépensés pour un film de cet acabit, visiblement sorti de l’imagination d’un gamin de quatre ans. Ceci est véridique. A l’instar de Robert Rodriguez et ses Aventures de Shark Boy et Lava Girl en 2005, il semblerait que le fils d’Adam Goodman, l’ancien boss de la Paramount Pictures, ait eu cette idée innocente de mettre des monstres à tentacules dans la carcasse d’une voiture, remplaçant ainsi le moteur. Les membres de la créature étant dotée de roulements à billes (!), la voiture, en l’occurrence un 4X4, bénéficie alors de la force du grand poulpe aux dents acérées pour être lancée à fond sur l’asphalte et sur les chemins les plus impraticables. « Et pourquoi pas lui faire franchir des murs papa ? » « Oh ouais, c’est une super idée ça fiston ! Aller hop, je suis le patron, je lance le film et j’engage quatre scénaristes (dont Derek Connolly, le responsable du calamiteux Kong: Skull Island) pour écrire ce qu’il faut d’histoire et la saga Transformers n’a qu’à bien se tenir ! Ah, mais c’est vrai que Transformers c’est moi aussi ! Pas grave, ça nous fera deux franchises lucratives ». C’est peu dire que l’engouement est vite retombé.

Si on a déjà vu bien pire dans le genre divertissement niais, Monster Cars ne s’adresse en réalité à personne. Les enfants peuvent s’amuser un temps devant cette bestiole pathétique, mais comme elle disparaît la plupart du temps sous la carrosserie, leur patience sera mise très vite à rude épreuve. Quant aux spectateurs plus âgés…S’il y a indéniablement un parfum rétro qui peut parfois titiller la fibre nostalgique, le récit demeure tellement poussif et sans enjeux, sans parler de l’interprétation tout en dents UltraBrite du jeune comédien Lucas Till (vu dans les affreux derniers X-Men et dans le rôle principal du reboot de la série MacGyver), sorte de version live du prince Très Très Charmant de Shrek 2, ou d’une jeune pousse d’endive avec des cheveux devant les yeux, que cela irrite d’entrée de jeu. Sa partenaire Jane Levy, déjà appréciée dans Evil Dead (version 2013) et Don’t Breathe : La Maison des ténèbres, réalisés par Fede Alvarez, illumine un petit peu ce film extrêmement paresseux. Amy Ryan, Danny Glover, Barry Pepper et Rob Lowe viennent payer leurs impôts en espérant peut-être intégrer une prochaine saga lucrative.

Il n’y a aucun potentiel dans Monster Cars, film qui se mord la queue, ou le tentacule plutôt, dont le message écolo extrêmement maladroit, pour ne pas dire irresponsable, s’est retourné contre le film qui utilise des monstres, des animaux donc, pour pouvoir faire fonctionner des 4X4. Moteur faussement hybride donc puisque le monstre en question raffole du pétrole qu’il engloutit avec gourmandise, afin de se donner plus de force pour propulser l’énorme véhicule – ici sublimé, autre paradoxe – à tout berzingue. C’était une fausse bonne idée. Cela peut arriver. Sauf qu’il s’agit d’une centaine de millions de dollars ici. Monster Cars reste et restera un film malade, étrange, singulier, ennuyeux, qui se voit comme une curiosité ou à titre d’expérience.

LE BLU-RAY

Monster Cars déboule en Blu-ray chez Paramount Pictures. Le menu principal est fixe et musical. La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend l’un des visuels français. Une petite plaquette comprenant des autocollants est également insérée dans le boîtier. Conservez-les ! Ça peut devenir collector ! Pourquoi riez-vous ?

Afin de lui donner une seconde chance, la Paramount Pictures accompagne Monster Cars de suppléments sympathiques, environ 45 minutes au total.

Les trois premiers modules (Qui conduit les Monster Trucks ? – 7’, Le Monstre dans le 4X4 – 5’, Création du Monster Truck – 6’30) convient les comédiens, le réalisateur, les responsables des effets visuels, les animateurs, le scénariste et les producteurs pour promouvoir le film avec une bonne humeur innocente, sans penser à la galère monstre (c’est le cas de le dire) dans laquelle allait être précipité le film. Si rien n’est dit quant à la genèse du projet, on s’amusera de l’intervention de Danny Glover (« Ça va être palpitant ! »), les yeux éteints, qui semble crier intérieurement « Je suis une célébrité, sortez-moi de là ! ». Seuls les plus jeunes comédiens semblent y croire à fond, tandis que l’on nous présente l’histoire, les cascades et la création des images de synthèse. Des images du tournage et du plateau illustrent cet ensemble.

S’ensuit un journal de la production (10’) composé d’une dizaine de featurettes d’une minute. Celles-ci reprennent de nombreuses images issues des suppléments précédents avec les mêmes intervenants. Mais comme cela va très vite, ça peut passer.

En plus d’un bêtisier amusant (5’), l’éditeur joint enfin quelques scènes coupées (9’), qui prolongent essentiellement les cours de soutien en biologie de Meredith à Tripp (avec quelques sous-entendus à caractère sexuel, ce qui expliquerait l’éviction de cette séquence) et les diverses poursuites avec une mention spéciale pour le changement de roue réalisé à fond la caisse.

L’Image et le son

Si vous en avez la possibilité, découvrez Monster Cars en Haute définition. Les effets numériques sont magnifiquement incrustés dans les véritables paysages, le piqué est ciselé (surtout sur les scènes diurnes), les couleurs impressionnantes. Seules quelques séquences plus agitées apparaissent parfois moins nettes et occasionnent quelques pertes de la définition. Il n’empêche que les contrastes sont léchés, les noirs denses et la profondeur de champ omniprésente. Les détails sont légion à l’avant comme à l’arrière-plan, le relief ne cesse d’étonner et le rendu des textures, notamment des carrosseries des engins, est subjuguant. Une nouvelle réussite technique pour Paramount Pictures.

Le mixage français Dolby Digital 5.1 laisse pantois par sa pauvreté acoustique. Aucune dynamique, soutien classique des latérales, basses légères. Elle n’arrive évidemment pas à la cheville de l’explosive piste anglaise Dolby Atmos – ou Dolby TrueHD 7.1 pour les non équipés – avec ses dialogues remarquablement placés sur la centrale, les frontales saisissantes, les effets et ambiances riches et explosives (surtout lors de la poursuite finale), les enceintes arrière instaurent constamment un environnement musical, tout comme le caisson, mis à rude épreuve, qui n’en finit pas de marteler les séquences les plus mouvementées ou même quand les véhiculent ne font que rouler tranquillement. Un grand spectacle acoustique.

Crédits images : © Paramount Pictures. All Rights Reserved. / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / A Monster Calls – Quelques minutes après minuit, réalisé par J.A. Bayona

QUELQUES MINUTES APRÈS MINUIT (A Monster Calls) réalisé par J.A. Bayona, disponible en DVD et Blu-ray le 9 mai 2017 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones, Toby Kebbell, Ben Moor, James Melville

Scénario : Patrick Ness, d’après son roman « Quelques minutes après minuit » (A Monster Calls)

Photographie : Oscar Faura

Musique : Fernando Velázquez

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…

Juan Antonio García Bayona est un génie et le mot n’est pas galvaudé. Ces dix dernières années, moult réalisateurs ont été qualifiés de « nouveau Spielberg », notamment Jeff Nichols, mais s’il y a bien un cinéaste, qui allie à la fois le coeur, l’âme et la virtuosité comme l’auteur d’E.T. l’extra-terrestre, c’est bel et bien le cinéaste et scénariste espagnol né en 1975 à Barcelone. Lauréat du Goya du meilleur nouveau réalisateur en 2008 pour son premier film, le chef d’oeuvre L’OrphelinatL’Orfanato, J.A. Bayona a ensuite confirmé avec son second long métrage The Impossible, pour lequel il bénéficiait des stars Naomi Watts et Ewan McGregor comme têtes d’affiche. Avec A Monster Calls – Quelques minutes après minuit, le réalisateur clôt une trilogie sur le rapport mère-fils avec des personnages pris dans une situation anxiogène et sur lesquels plane l’ombre de la mort.

Conor, 13 ans, souffre beaucoup de voir sa mère affaiblie par le cancer. Alors que celle-ci vient de commencer un nouveau traitement, l’adolescent redoute la nuit et ses cauchemars. Harcelé à l’école, délaissé par un père absent et habitant aux Etats-Unis, il subit également l’autorité de sa grand-mère. A minuit sept, un monstre, qui a l’apparence d’un if gigantesque, vient le voir. Grâce au monstre, Conor gagne en maturité, apprend le courage, à dépasser son chagrin et à affronter la cruelle vérité. A l’origine, A Monster Calls – Quelques minutes après minuit est un roman inachevé de l’auteure britannique Siobhan Dowd, décédée des suites d’un cancer en 2007. L’écrivain anglo-américain Patrick Ness, spécialisé dans la littérature pour enfants, s’est vu proposer de reprendre cette histoire. C’est d’ailleurs ce dernier qui adapte le récit pour le cinéma. Porté par un casting exceptionnel, de Sigourney Weaver (la classe absolue) en passant par Felicity Jones (sublime), Toby Kebbell, Liam Neeson, qui prête non seulement sa voix au monstre, mais également sa prestation physique grâce à la motion-capture, sans oublier la performance de la grande révélation du film, le jeune Lewis MacDougall, vu dans Pan de Joe Wright dans lequel il interprétait le personnage de Nibs, le troisième film de J.A. Bayona subjugue par sa beauté plastique et foudroie par son ouragan d’émotions.

Comment rester de marbre devant cette histoire universelle magnifiquement interprétée, réalisée, écrite, photographiée et narrée ? Le deuil est personnel, unique, propre à chaque individu. De quelle façon aborder ce sujet à travers les yeux d’un enfant qui n’est pas encore entré dans le monde adulte ? Grâce à la force et au pouvoir de l’imagination, du conte, de l’animation, du dessin, de la création. A Monster Calls – Quelques minutes après minuit use du fantastique pour faire avancer Conor lancé malgré lui dans son premier parcours initiatique. Refusant de voir la vérité en face, il préfère convoquer indirectement un monstre-arbre grâce à la pointe de son fusain. Débarquant un soir de la colline voisine sur laquelle il surplombe le cimetière d’une petite ville, cet if géant entreprend de lui raconter trois contes (superbe animation) afin de l’aider à affronter la réalité, la vérité, sa propre vérité : accepter de laisser partir sa mère, tout en disant adieu au monde innocent de l’enfance.

Avec ce drame intimiste sur la transmission, J.A. Bayona touche au sublime. Pudique et extrêmement délicat, complexe et psychologique, passionnant, envoûtant et déchirant, A Monster Calls – Quelques minutes après minuit fait oublier la semi-déception du Bon Gros Géant de Steven Spielberg en 2016 avec lequel il partage beaucoup d’éléments – décidément les deux metteurs en scène sont liés – et s’inscrit directement parmi les plus grandes réussites de ces quinze dernières années. Le final, bouleversant, vous fera pleurer toutes les larmes de votre corps et s’inscrira définitivement dans vos mémoires. Reste à espérer que le talent de J.A. Bayona ne soit pas trop parasité par Hollywood, puisque le cinéaste espagnol prépare actuellement Jurassic World 2 !

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Quelques minutes après minuit, disponible chez Metropolitan Vidéo et rebaptisé A Monster Calls – Quelques minutes après minuit pour sa sortie dans les bacs, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est sobrement animé et musical.

La section des suppléments s’ouvre sur un formidable commentaire audio du réalisateur J.A. Bayona, disponible en espagnol sous-titré en français. Pendant près de deux heures, le cinéaste aborde à la fois le fond et la forme de son œuvre, sans aucun temps mort. Malin, J.A. Bayona donne de nombreuses indications pour aider les spectateurs à mieux comprendre son film, tout en dissimulant quelques éléments afin de laisser leur imagination faire le reste. Le casting, le livre original et son adaptation par Patrick Ness lui-même, la mise en scène, les thèmes, les partis pris, le travail de Liam Neeson en motion-capture, les effets visuels, l’animation, la psychologie des personnages, la photo, la musique, tout y est posément analysé. Un commentaire indispensable.

Dommage que l’éditeur n’ait pas sous-titré le commentaire du scénariste et écrivain Patrick Ness ! Réservé uniquement aux plus anglophiles.

S’ensuivent diverses séquences coupées (6’), très réussies, mais qui s’avèrent sans doute redondantes ou inutiles au récit. C’est le cas de la scène de Connor et de son père qui partent de la fête foraine sous un ciel gris, ou bien celle de la grand-mère encore sous le choc après avoir découvert sa maison saccagée par Connor, et qui ne lui adresse plus la parole en l’emmenant à l’école. La plus belle scène laissée sur le banc de montage demeure celle de Connor avec sa mère, qui préparent le petit-déjeuner, avant que celle-ci lui indique sa grand-mère viendra habiter chez eux quelques jours.

L’éditeur joint également un making of traditionnel – en fait plusieurs featurettes mises bout à bout – composé de nombreuses images du tournage et d’interviews de toute l’équipe (20’). Nous en avions déjà appris beaucoup en écoutant le commentaire audio de J.A. Bayona et ce documentaire met ces propos en images.

Dans l’atelier des effets spéciaux et de la capture de mouvements, les animatroniques et les maquettes sont dévoilés, tandis que les comédiens, le scénariste, les producteurs et le cinéaste présentent le film et ses enjeux.

Avant de terminer par des liens internet et un lot de bandes-annonces, n’oubliez pas de visionner le module intitulé Le Dessous des contes (8’), un remarquable montage qui dissèque les différentes phases de l’animation créée par les studios GlassWorks, afin d’illustrer les contes narrés à Conor par le Monstre.

L’Image et le son

Tourné grâce aux caméras numériques Arri Alexa XT, A Monster Calls – Quelques minutes après minuit doit se voir ou se revoir en Haute définition. Les effets numériques sont ahurissants de beauté, le piqué est affûté comme la lame d’un scalpel, les couleurs impressionnantes, les contrastes léchés, les noirs denses et la profondeur de champ omniprésente. Les détails sont légion à l’avant comme à l’arrière-plan, de jour comme de nuit, le relief ne cesse d’étonner et le rendu des textures est subjuguant. Le nec plus ultra pour apprécier toute la richesse de la photographie du chef opérateur surdoué Oscar Faura, à qui l’on doit les images des précédents films de J.A. Bayona. Quant aux séquences réalisées en animation, elles sont tout simplement stupéfiantes et élèvent cette édition HD au rang de disque de démonstration. Nous l’avons déjà dit, mais nous le répétons, Métropolitan Vidéo demeure sur la première marche des éditeurs français.

Les versions française et anglaise sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. Dans les deux cas, les dialogues y sont remarquablement exsudés par la centrale (la voix de Liam Neeson en particulier), les frontales sont saisissantes, les effets et ambiances riches (les grincements et craquements des branches de l’arbre), les enceintes arrière instaurent constamment un environnement musical, tout comme le caisson de basses qui se mêle habilement à l’ensemble, notamment quand le géant se déplace. Un grand spectacle acoustique !

Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Soudain…les monstres !, réalisé par Bert I. Gordon

SOUDAIN…LES MONSTRES ! (The Food of the Gods) réalisé par Bert I. Gordon, disponible en DVD et Blu-ray le 28 février 2017 chez Movinside

Acteurs : Marjoe Gortner, Pamela Franklin, Ralph Meeker, Jon Cypher, Ida Lupino, Belinda Balaski

Scénario : Bert I. Gordon d’après le roman de H.G. Wells

Photographie : Reginald H. Morris

Musique : Elliot Kaplan

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Morgan et ses amis partent chasser sur une île canadienne isolée, quand ils sont attaqués par un essaim de guêpes géantes. Alors qu’il cherche de l’aide, Morgan tombe par hasard sur une grange habitée par un énorme poulet tueur. Peu à peu, il découvre que l’île est devenue le territoire d’animaux géants, les plus dangereux étant les rats, qui n’entendent pas laisser leur île aux intrus humains…

Pour beaucoup de cinéphiles, Soudain…les monstres !, The Food of the Gods, demeure une véritable madeleine. Réalisé par l’américain Bert I. Gordon (né en 1922), ce petit film fantastique sorti en 1976 reflète la fascination et la passion du cinéaste pour le gigantisme. Révélé en 1955 avec King Dinosaur, Bert I. Gordon est ensuite devenu le spécialiste du genre humain face à des créatures géantes, dans des œuvres aux titres explicites : The Cyclops (1957), The Amazing Colossal Man (1957), War of the Colossal Beast (1958), Village of the Giants (1965), Soudain…les monstres ! (1976), L’Empire des fourmis géantes (1977). Par ailleurs, ses initiales font que le monde du cinéma le surnommait tout simplement « BIG ». Le film qui nous intéresse est tiré du roman La Nourriture des dieux (également connu sous le titre Place aux Géants) de H.G. Wells publié en 1904, ou tout du moins « basé sur une partie du roman » comme l’indique le générique.

Morgan, un joueur de football professionnel et son ami Davis ont décidé de passer quelques jours de détente sur une île canadienne quasiment déserte. Rapidement, Davis disparaît mystérieusement. Morgan décide alors d’examiner les alentours et se fait attaquer par un poulet géant. S’étant sorti difficilement des ergots acérés du gigantesque volatile, notre héros fait la connaissance d’une fermière des environs qui lui fait une bien étrange révélation. En effet, la terre de l’île recèle une étrange matière étrange qui, mélangée aux aliments, a la particularité de faire grandir tout animal qui l’absorbe. Morgan, comprenant vite que l’île est infestée de bêtes aux proportions inimaginables va tenter, en compagnie des autochtones, touristes et autres financiers peu scrupuleux désirant exploiter la substance extraite du sol, de survivre aux assauts des bestioles affamées devenues très agressives. Soudain…les monstres ! montre le savoir-faire de Bert I. Gordon, également en charge de la plupart des effets spéciaux, mais force est d’admettre qu’il n’est guère aidé par un casting particulièrement mauvais, ce qui toutefois n’est en rien dérangeant pour un film de cet acabit, bien au contraire. Nous sommes ici en plein film Bis avec des comédiens qui en font des tonnes, mention spéciale à l’acteur principal Marjoe Gortner, spécialiste du genre, que nous verrons plus tard dans Starcrash, le choc des étoiles, Les Guerriers de la jungle et American Ninja 3: Blood Hunt. Il faut le voir rouler des yeux, en hyperventilation du début à la fin, que ça soit en chassant, en conduisant, en prises avec un poulet géant, ou en tirant sur des rats surdimensionnés. Un vrai bonheur pour les bisseux que nous sommes.

Bert I. Gordon fait fi d’un budget somme toute modeste et prend soin des effets spéciaux, certes naïfs comme les rats supposés géants qui s’avèrent de mignons rongeurs filmés en gros plan en train d’escalader une maquette ou une voiture Majorette, mais qui n’en demeurent pas moins bourrés de charme. Ces bestioles sont aussi remplacées par des têtes animées pour les plans où ils se retrouvent face aux humains. Finalement, Soudain…les monstres ! se révèle être un film bien mené doublé d’un message écologique simple mais pas bête, où l’on se prend beaucoup plus d’affection pour les rats géants que pour les insupportables et idiots personnages. On prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à les voir se faire bouffer. Le film se permet même un petit hommage aux Oiseaux d’Alfred Hitchcock. Néanmoins, il semble que les rats aient subi pas mal de mauvais traitements, à l’instar des éclats de confiture de fraise supposés être des blessures causées par les balles, ou tout simplement les pauvres bêtes quasi-noyées dans le déluge final. Hormis des guêpes géantes franchement ratées et transparentes, des vers et chenilles dégoûtants (que combat la mythique Ida Lupino), ainsi qu’un poulet rigolo de deux mètres, Soudain…les monstres fonctionne fonctionne bien. Même s’il faut accepter le fait que les personnages trouvent cette situation quasi-normale, sans se poser de questions ou tout simplement en prenant l’air surpris quelques secondes avant d’accepter de se retrouver face à des poulets que n’aurait pas renié le Tricatel de L’Aile ou la cuisse de Claude Zidi.

Soudain…les monstres ! deviendra rapidement un film culte (qui a dit un chef d’oeuvre du nanar ?), récompensé par la Licorne d’or au Festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction, et connaîtra même une suite en 1989 intitulée La Malédiction des rats, réalisé par Damian Lee.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Soudain…les monstres !, disponible chez Movinside dans une collection dirigée par Marc Toullec et Jean-François Davy, repose dans un boîtier classique de couleur bleue, contrairement au visuel qui montre un boîtier noir. L’élégante jaquette saura immédiatement taper dans l’oeil des Bisseux, et des autres, puisqu’elle reprend le visuel de l’affiche originale. Le menu principal est tout aussi classe, animé et musical.

A l’instar du Blu-ray de Nuits de cauchemar, cette édition HD ne contient qu’un seul supplément, une présentation du film par le journaliste Marc Toullec. L’ancien co-rédacteur en chef de Mad Movies se focalise essentiellement sur le réalisateur Bert I. Gordon dont il dresse le portrait et détaille la filmographie placée sous le signe du gigantisme. Puis, notre interlocuteur revient sur Soudain…les monstres !, avec notamment quelques informations sur les conditions de tournage.

L’Image et le son

Si l’on excuse les points, une rayure verticale à droite de l’écran qui subsiste en ouverture et diverses scories qui demeurent occasionnelles du début à la fin, alors ce master HD (au format 1080p) de Soudain…les monstres ! tient ses promesses. Il ne faudra pas être trop exigeant, mais la copie trouve rapidement une stabilité convenable, les couleurs sont correctes et les détails appréciables. Certains plans, notamment à effets spéciaux, avec les rats géants incrustés aux côtés des comédiens, s’avèrent plus altérés avec un grain plus accentué et une perte de la définition. Un côté système D qui ne dérange cependant pas outre mesure et qui en rajoute dans le côté Bis.

Les versions française et originale sont proposées en DTS-HD Dual Mono. Comme pour l’image, l’écoute rappelle les séances en VHS avec un son plutôt étouffé pour la piste française, qui bénéficie du doublage d’époque très réussi et amusant. La version anglaise s’en sort mieux et s’avère plus riche dans ses effets et la délivrance de la musique. Les sous-titres français sont imposés sur la piste anglaise et le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Movinside  / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / L’Ile du docteur Moreau, réalisé par Erle C. Kenton

L’ILE DU DOCTEUR MOREAU (Island of Lost Souls) réalisé par Erle C. Kenton, disponible en DVD et combo Blu-ray-DVD le 25 janvier 2017 chez Elephant Films

Acteurs : Charles Laughton, Richard Arlen, Leila Hyams, Bela Lugosi, Kathleen Burke, Arthur Hohl

Scénario : Waldemar Young, Philip Wylie d’après le roman de H.G. Wells

Photographie : Karl Struss

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 1932

LE FILM

Victime d’un naufrage en plein Océan Indien et recueilli par un cargo qui transporte une cargaison de fauves, Edward Parker se retrouve sur une petite île qui n’est mentionnée par aucune carte et s’avère peuplée d’êtres étranges mi-hommes, mi-bêtes. Le domaine appartient au docteur Moreau. Depuis des années, ce dernier poursuit des expériences sur les animaux afin de les transformer en humains par greffes successives. Son « chef-d’œuvre », Lota, est une ancienne panthère qui a maintenant toutes les apparences d’une femme…

L’Ile du Docteur Moreau Island of Lost Souls, réalisé en 1932 par Erle C. Kenton est l’adaptation du roman homonyme de l’immense H.G. Wells publié en 1896. Cette merveilleuse transposition offre à Charles Laughton un de ses plus grands rôles. Le comédien britannique semble prendre beaucoup de plaisir à composer un personnage cynique qui se prend littéralement pour Dieu. Moreau est un scientifique vivant en démiurge sur une île perdue dans l’Océan Indien, au milieu de ses créatures mi-animales mi-humaines, fruits de ses expériences et de ses recherches bio-anthropologiques. Pour ce Docteur Moreau, entouré d’hommes-singes et d’un homme-chien, cette île est le lieu idéal pour « jouer » avec la nature. Dans son discours bien rodé, Moreau indique être passé des fleurs à l’être humain pour le challenge. Si l’homme est le point culminant d’un long processus d’évolution, la vie animale tend vers la forme humaine.

Grâce à ses recherches, Moreau est parvenu à éliminer des centaines de milliers d’années d’évolution, en partant d’une simple orchidée, pour en venir à ces êtres hybrides qui peuplent cette île isolée. « Savez-vous ce que c’est de se sentir comme Dieu ? » demande-t-il à son hôte Edward Parker (Richard Arlen), recueilli chez Moreau après avoir été débarqué de force. Tout d’abord, ce dernier voit d’un mauvais œil qu’un individu devienne témoin de ses recherches, mais Moreau y voit ensuite l’opportunité de lancer une nouvelle expérience : voir si Lota, la seule femme présente sur l’île, en l’occurrence une femme-panthère dotée d’une conscience, d’états d’âme et de sentiments, saura séduire Parker.

« Ne pas marcher à quatre pattes. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »

« Ne pas laper pour boire. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »

« Ne pas manger de chair ni de poisson. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »

« Ne pas griffer l’écorce des arbres. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »

« Ne pas chasser les autres Hommes. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? » 

Voilà comment Moreau maintient son emprise sur ses « enfants », dont un Béla Lugosi méconnaissable sous le maquillage, tel un gourou sur ses adeptes. Ces derniers obéissent au son du gong, apeurés à l’idée de retourner dans le bloc-opératoire, qu’ils appellent La Maison des Souffrances, où ils ont vu le jour. L’Ile du Docteur MoreauIsland of Lost Souls surpasse, et de loin, les autres adaptations du roman de H.G. Wells, celle de 1977 réalisée par Don Taylor avec Burt Lancaster dans le rôle du Docteur, et surtout celle de 1996, gigantesque navet mis en scène par John Frankenheimer avec Marlon Brando en savant-fou.

Chef d’oeuvre pessimiste sur la nature humaine, il en ressort encore une exceptionnelle poésie sombre et moderne plus de 80 ans après sa sortie. Si Charles Laughton, fascinant monstre de charisme, s’avère une fois de plus impérial, la « Panther Woman » (comme elle est seulement indiquée au générique) incarnée par Kathleen Burke reste dans toutes les mémoires avec son charisme très félin, son érotisme troublant (avant le fameux code Hays) et ses grands yeux émouvants. Erle C. Kenton (1896-1980), qui réalisera plus tard Le Fantôme de Frankenstein (1942), La Maison de Frankenstein (1944) et La Maison de Dracula (1945), livre le plus grand film de sa carrière et peut également compter sur la sublime photographie du chef opérateur Karl Struss, oscarisé pour son travail sur L’Aurore de F.W. Murnau en 1927, qui met en valeur la beauté des décors et l’immense réussite des maquillages.

LE BLU-RAY

Le test de l’édition HD de L’Ile du Docteur Moreau, disponible chez Elephant Films en combo Blu-ray-DVD, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Jean-Pierre Dionnet présente L’Ile du Docteur Moreau (10’). Comme à son habitude, le critique-journaliste fait le tour du casting et de l’équipe technique en se focalisant notamment sur le réalisateur Erle C. Kenton, l’actrice Kathleen Burke (la femme panthère) et le chef opérateur Karl Struss. Dionnet parle également de l’oeuvre de l’écrivain H.G. Wells et les autres adaptations du roman.

A l’occasion de l’Etrange Festival, Jaz Coleman, chanteur et compositeur du groupe Killing Joke, s’est vu proposer une carte blanche cinématographique. Parmi sa sélection figuraient Equus de Sidney Lumet, La Dernière vague de Peter Weir et L’Ile du Docteur Moreau de Erle C. Kenton. L’éditeur a rencontré Jaz Coleman qui revient sur les raisons de cette sélection et pourquoi L’Ile du Docteur Moreau est un film qu’il affectionne tout particulièrement (7’).

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces, une galerie de photos et les credits du Blu-ray.

L’Image et le son

Cette édition restaurée en Haute définition laisse encore apparaître quelques points, griffures et poussières. Signalons que ces mini-défauts ne gâchent en rien le visionnage et demeurent relativement discrets. Si le noir et blanc retrouve une certaine fermeté, une clarté plaisante et une densité indéniable, le piqué et la gestion du grain restent aléatoires. Des fondus enchaînés décrochent sensiblement, mais la stabilité est de mise grâce à un encodage solide. Si divers effets de pompage se font sentir, d’autres séquences se révèlent particulièrement belles. La photographie de Karl Struss est détaillée et digne du support Blu-ray made in Elephant. La copie est proposée dans son format 1.33 respecté et en 1080p

Seule la version originale est disponible en DTS-HD Dual Mono Mono 2.0. Les dialogues, tout comme la musique, demeurent propres et distincts. Certains échanges sont peut-être plus étouffés que d’autres, un petit souffle est parfois audible. Le confort acoustique reste très appréciable.

Crédits images : © Elephant Films / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Ça – « Il » est revenu, réalisé par Tommy Lee Wallace

Ça – « Il » est revenu (It) réalisé par Tommy Lee Wallace, disponible en Blu-ray le 12 octobre 2016 chez Warner Bros.

Acteurs : Tim Curry, Harry Anderson, Dennis Christopher, Richard Masur, Annette O’Toole, John Ritter, Seth Green…

Scénario : Lawrence D. Cohen, Tommy Lee Wallace d’après le roman Ça (It) de Stephen King

Photographie : Richard Leiterman

Musique : Richard Bellis

Durée : 3h07

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Octobre 1957. ÇA se réveille et la petite ville tranquille de Derry dans le Maine ne sera plus jamais la même. Stephen King révèle au grand jour toutes les peurs et les phobies de l’enfance, alors que sept enfants font face à une horreur inimaginable qui apparaît sous plusieurs formes, et notamment « Grippe-sou », un clown qui vit, chasse et tue dans les égouts de la ville. Des années plus tard, ces adultes qui ont survécu, sont assez courageux pour retourner à Derry et arrêter cette tuerie, et cette fois pour de bon…

C’est une madeleine pour beaucoup de (télé)spectateurs. Une mini-série culte qui compte des millions de fans à travers le monde et qui en gagne sans cesse de nouveaux, notamment en France où elle est très régulièrement diffusée sur la TNT après avoir été programmée pendant des années sur M6, sa première diffusion à la télé française remontant à octobre 1993 : Ça, plus connu en France sous le titre « Il » est revenu. Périodiquement, la ville de Derry dans le Maine est hantée par une terrible créature, un clown pervers capable de changer à loisir d’apparence afin de personnifier les peurs les plus intimes de ses victimes. Dans les années 1950, des événements tragiques se produisent à nouveau. S’attaquant uniquement aux enfants, qui disparaissent ou qui sont retrouvés morts dépecés, «Ça» est un jour vaincu par un groupe de sept jeunes amis de onze ans, six garçons et une fille, ayant fait la promesse de toujours poursuivre l’odieuse entité, qui a disparu dans les égouts abandonnés. Trente ans plus tard, alors que chacun mène une vie paisible aux quatre coins du pays, «Ça» réapparaît à nouveau à Derry. Conformément à leur promesse, le groupe des sept devra se reformer à l’âge de 40 ans pour affronter ses peurs d’enfants.

En 1990, cette adaptation est un événement. Certes, les plus passionnés du chef d’oeuvre absolu de Stephen King publié en 1986 trouveront toujours à redire sur sa transposition, le ton édulcoré pour toucher une plus large audience, les changements inévitables apportés pour le passage du livre à l’écran, mais Ça demeure une véritable référence et finalement le livre et la mini-série en deux parties se complètent parfaitement. D’ailleurs, ceux qui auront vu la mini-série avant de lire le roman, projeteront inévitablement le visage des comédiens au fil de mots du maître de l’horreur.

Le casting est remarquable, que ce soit les enfants ou les adultes, tous extrêmement attachants et solidement dirigés par Tommy Lee Wallace (Halloween 3 : Le Sang du sorcier, Vampire, vous avez dit vampire ? 2), qui par ailleurs soigne sa mise en scène et regorge d’inventions pour faire peur et divertir. L’alchimie entre les deux groupes est indéniable et participe à l’immersion du spectateur dans cette histoire fantastique, qui en a traumatisé plus d’un, au point d’en devenir coulrophobiques, autrement dit phobique des clowns. Il faut dire que Tim Curry est particulièrement angoissant dans le rôle-titre et signe une de ses plus grandes performances après The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman et Legend de Ridley Scott. Si ses apparitions sont finalement limitées sur plus de trois heures, chacune demeure marquante et donne de nombreuses sueurs froides, tant aux personnages qu’aux spectateurs.

Si la télévision ne bénéficiait pas des mêmes budgets et de la même liberté créatrice qu’aujourd’hui, Ça« Il » est revenu fait partie de ces rares productions devenues des classiques dès leur première diffusion. Avec son aspect film-noir, notamment avec le personnage de Mike Hanlon qui mène son enquête et dont les mémoires sont dites en voix-off, combiné à une histoire fantastique, d’horreur, d’épouvante, dramatique, d’amour et d’amitié (les retrouvailles du Club des paumés 30 ans après sont très émouvantes), Ça traverse les décennies sans prendre de rides – à part au niveau des effets spéciaux, mais est-ce bien là le plus important ? – et reste précieux dans le coeur des spectateurs.

Il sera difficile pour la nouvelle adaptation cinématographique prévue dans les salles en 2017, envisagée un temps par le cinéaste Cary Fukunaga mais finalement réalisée par Andrés Muschietti (Mama) avec Bill Skarsgård dans le rôle de Pennywise, de toucher autant l’audience que la mini-série de Tommy Lee Wallace, même si les producteurs promettent une transposition beaucoup plus fidèle au roman original, autrement dit plus sombre, plus sanglante et sexuelle.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Ça, disponible chez Warner Bros., repose dans un boîtier Steelbook du plus bel effet ! Le visuel est reconnaissable entre mille. Le menu principal est fixe et muet. Contrairement à l’édition DVD 2003, le téléfilm est bel et bien présenté dans son intégralité sur une seule face.

Le seul supplément présent sur ce disque est le commentaire audio (non sous-titré) du réalisateur Tommy Lee Wallace, accompagné des comédiens Dennis Christopher (Eddie Kaspbrak adulte), Tim Reid (Mike Hanlon adulte), Richard Thomas (Bill Denbrough adulte) et John Ritter (Ben Hanscom adulte) décédé en 2003. Ce commentaire se suit sans déplaisir, malgré une ambiance un peu triste et de nombreux blancs, sur une durée qui excède quand même plus de trois heures. Tommy Lee Wallace est enregistré de son côté et livre quelques informations intéressantes sur la production de Ça. Les acteurs se livrent à quelques anecdotes liées au tournage et partagent leurs bons souvenirs.

L’Image et le son

Pour son quart de siècle (et même un peu plus), Ça bénéficie d’un lifting de premier ordre et d’une édition Haute-Définition 1080p (AVC). Le résultat est probant, même si le master 1.33 (4/3) n’est pas parfait, compte tenu des conditions de production originales. Ce qui frappe d’emblée, c’est avant tout la luminosité inédite sur les séquences diurnes, notamment l’été durant lequel les gamins font connaissance. Il en est de même pour la colorimétrie ravivée avec des teintes rutilantes sur les scènes des années 1950 et sur le costume bleu, rouge et jaune du personnage éponyme. Toutefois, la gestion du grain demeure aléatoire, y compris au cours d’une même séquence où la patine argentique est sensiblement différente dans un champ-contrechamp. Dans l’ensemble, les noirs sont profonds. L’image est d’une propreté absolue, les contrastes solides et en toute honnêteté, en dépit de quelques fléchissements et un piqué duveteux, sur le long terme, nous n’avions jamais vu Ça dans de telles conditions techniques. Ce grand classique méritait bien pareil traitement et rend caduque l’édition DVD éditée en 2003 !

Parlons des choses qui fâchent : le doublage français disponible ici n’est pas celui réalisé pour la télévision française dans les années 1990, mais bel et bien celui refait pour la sortie en DVD en 2003. Non seulement le doublage a été refait, mais en plus nous ne retrouvons pas les trois quarts des voix originales. Heureusement, Jacques Ciron prête toujours son timbre inimitable à Grippe-Sou le clown, mais toutes les voix des enfants ont évidemment changé, en dehors de Ritchie. Seuls les personnages de Bill adulte et d’Audra bénéficient également du même doublage. Les puristes risquent d’être vraiment déçus. Passée cette déconvenue, le mixage Stéréo se focalise sur les dialogues au détriment de quelques ambiances annexes et la musique. Bien qu’indiquée en DTS-HD Master Audio 5.1 sur le visuel, la piste anglaise n’est proposée qu’en DTS-HD Master Audio 2.0. Moins connue, et pour cause, que la version française, il est amusant de constater que Ça paraît beaucoup plus sombre dans l’interprétation originale de Tim Curry. Du point de vue technique, ce mixage l’emporte aisément du point de vue homogénéité entre les voix, la composition de Richard Bellis et les effets sonores, très riches et précis. D’ailleurs, certains semblent avoir été rajoutés pour le nouveau mixage du téléfilm au début des années 2000 pour élargir le spectre.

Crédits images : © Warner Bros. / Captures Blu-ray : Franck Brissard

 

Test Blu-ray / Le BGG – Le Bon gros géant, réalisé par Steven Spielberg

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LE BGG – Le Bon Gros Géant (The BFG) réalisé par Steven Spielberg, disponible en Blu-ray, Blu-ray 3D et DVD le 1er décembre 2016 chez Métropolitan Vidéo

Acteurs : Mark Rylance, Ruby Barnhill, Penelope Wilton, Jemaine Clement, Rebecca Hall, Rafe Spall, Bill Hader

Scénario : Melissa Mathison, d’après le roman Le Bon Gros Géant de Roald Dahl

Photographie : Janusz Kaminski

Musique : John Williams

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l’Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser.

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Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves. Avant leur rencontre, le BGG et Sophie avaient toujours été livrés à eux-mêmes, chacun dans son monde. C’est pourquoi leur affection l’un pour l’autre ne fait que grandir. Mais la présence de la petite fille au Pays des Géants attire bientôt l’attention des autres géants. Sophie et le BGG quittent bientôt le Pays des Géants pour aller à Londres voir La Reine et l’avertir du danger que représentent les géants. Mais il leur faut d’abord convaincre la souveraine et sa domestique, Mary que les géants existent bel et bien ! Tous ensemble, ils vont mettre au point un plan pour se débarrasser des méchants géants une bonne fois pour toutes…

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les adaptations au cinéma des œuvres de Roald Dahl (1916-1990) ne sont pas légion. Parmi les meilleures demeurent Matilda de Danny DeVito (1996), James et la Pêche géante (1997) réalisé par Henry Selick et Fantastic Mr. Fox, film d’animation réalisé par Wes Anderson en 2009. Nous ne parlerons pas de Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton, qui avait déjà commencé son entrée dans le blockbuster puéril et laid, jusqu’à son rebond inattendu en 2016 avec Miss Peregrine et les enfants particuliers. Si Le BGG – Le Bon Gros Géant avait déjà connu une adaptation animée en 1989, il aura fallu attendre 2016 pour voir le film live réalisé par Steven Spielberg tiré du livre écrit en 1982 par Roald Dahl et publié dans plus de quarante langues.

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Immédiatement après l’excellent Pont des espions, le cinéaste s’est attelé à la mise en scène du BGG – Le Bon Gros Géant en confiant le rôle-titre à Mark Rylance, tout juste auréolé de l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ce film d’espionnage à succès écrit par les frères Coen. Pour transformer le comédien en géant de 7,5 mètres de haut, Steven Spielberg a eu recours à la désormais incontournable capture de mouvements, Rylance étant criblé de capteurs qui enregistraient sa performance en direct. Certes, Le BGG – Le Bon Gros Géant est et restera un film mineur dans l’immense carrière du maître, mais ce divertissement pour toute la famille, même si les enfants y trouveront plus leur compte que leurs parents, démontre encore à quel point Steven Spielberg demeure un des plus grands raconteurs d’histoires du cinéma.

Oscar (R) winner Mark Rylance stars as the BFG (Big Friendly Giant) in Disney's fantasy-adventure, THE BFG, directed by Steven Spielberg based on the best-selling book by Roald Dahl, which opens in theaters nationwide on July 1.

Disney"s THE BFG is the imaginative story of a young girl named Sophie (Ruby Barnhill) and the Big Friendly Giant (Oscar(R) winner Mark Rylance) who introduces her to the wonders and perils of Giant Country.  Directed by Steven Spielberg based on Roald Dahl's beloved classic, the film opens in theaters nationwide on July 1.

Il aura fallu près de 25 ans au cinéaste pour pouvoir concrétiser ce projet, longtemps envisagé avec Robin Williams dans le rôle-titre, mais les effets spéciaux et notamment les images de synthèse alors à leurs balbutiements ne lui permettaient pas encore de créer le monde dont il rêvait. Avec Janusz Kaminski à la photographie, Rick Carter aux décors, Michael Kahn au montage, Joanna Johnston aux costumes, Joe Letteri aux effets visuels et bien évidemment John Williams à la baguette, le metteur en scène s’entoure de collaborateurs fidèles. Devant ces personnages solitaires en quête d’amour et d’une famille, on comprend aisément ce qui a poussé Steven Spielberg à réaliser Le BGG – Le Bon Gros Géant, même si l’humour est ici marqué par une certaine noirceur qui a toujours été une composante de son cinéma, mais qui s’est encore plus appuyée dès la fin des années 1990. Ce mélange des tons est directement issu du roman original et reflète les sentiments propres aux enfants.

In Disney's fantasy-adventure THE BFG, directed by Steven Spielberg and based on Roald Dahl's beloved classic, a precocious 10-year-old girl from London named Sophie (Ruby Barnhill) befriends the BFG (Oscar (R) winner Mark Rylance), a Big Friendly Giant from Giant Country.  The film opens in theaters nationwide on July 1.

THE BFG, directed by Steven Spielberg based on the beloved novel by Roald Dahl, is the exciting tale of a young London girl (Ruby Barnhill) and the mysterious Giant (Mark Rylance) who introducers her to the wonders and perils of Giant Country.

Steven Spielberg est un réalisateur toujours soucieux de son public et donc très généreux. Toutefois, malgré la beauté des images, l’excellence de Mark Rylance (doublé en VF par Dany Boon) et l’immense réussite des effets spéciaux (par les génies de Weta Digital), tout comme celle des neuf ogres qui en font voir à notre héros, Le BGG – Le Bon Gros Géant manque singulièrement de rythme, s’avère même poussif et l’ennui peut parfois s’installer. Du coup, l’ensemble fait penser à une superbe galerie d’effets spéciaux (voir la très belle scène de la chasse aux rêves), mais l’intérêt s’émousse et le film reste froid, pour ne pas dire distant. De plus, ce n’est pas l’horripilante actrice principale Ruby Barnhill qui nous intéresse, puisque à force de gesticuler dans tous les sens et de grimacer, le personnage de Sophie est finalement peu attachant. Les enfants trouveront sans doute quelques accroches avec la petite fille de dix ans, mais les parents risquent de se fatiguer très vite.

In Disney's fantasy-adventure THE BFG, directed by Steven Spielberg and based on the best-selling book by Roald Dahl, the Big Friendly Giant (Oscar (R) winner Mark Rylance) from Giant Country, visits London at night when the city is asleep.  The film opens in theaters nationwide July 1.

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Mais Spielberg est malin et la dernière partie poético-burlesque, celle où le BGG rencontre la Reine d’Angleterre (interprétée par Penelope Wilton, lady Crawley de la série Downton Abbey) dans le Palais de Buckingham relève nettement le niveau jusqu’à la fin. Comme dans tous les contes, celui du BGG comporte quelques longueurs, que l’on excuse finalement devant tant de virtuosité.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du BGG – Le Bon Gros Géant, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est très légèrement animé et musical.

71gytiyftzl-_sl1500_Les suppléments de cette édition sont principalement destinés aux jeunes spectateurs. Le making of est d’ailleurs présenté par la jeune comédienne Ruby Barnhill, qui joue avec sa caméra et évoque ses impressions sur le tournage du film (27’). En plus de nombreuses images volées sur le plateau, ce documentaire se compose également d’interviews des comédiens, de Steven Spielberg, des producteurs, de la fille de Roald Dahl, des créateurs des effets visuels, de la scénariste. Les effets spéciaux sont passés au crible, tout comme le livre de Roald Dahl, la genèse de l’adaptation cinématographique, l’évolution du scénario, la préparation, le casting, les prises de vues réalisées en motion-capture. Divertissant et informatif.

screenshot001screenshot002screenshot003screenshot004screenshot005screenshot007screenshot008Le petit module suivant intitulé Le BGG et moi (2’) est réalisé en animation et présente la relation du Bon Gros Géant avec le petit garçon qui a vécu avec lui.

screenshot010Si vos enfants ont envie d’apprendre Le Merveilleux charabia du BGG (3’), l’éditeur propose une petite leçon particulière pour les initier au gobblefunk à travers quelques animations cette fois encore.

screenshot011Un documentaire de cinq minutes se focalise ensuite sur la création des Géants. C’est encore l’occasion de comparer le tournage réalisé en motion-capture, avec le résultat final. Un procédé toujours impressionnant.

screenshot012screenshot013L’interactivité se clôt sur un module-hommage à la scénariste Melissa Mathison, décédée en novembre 2015 à l’âge de 65 ans. Auteure de L’Etalon noir, E.T., l’Extra-terrestre et Kundun, ex-femme d’Harrison Ford, Melissa Mathison était une amie très proche de Steven Spielberg. Le cinéaste, les producteurs Kathleen Kennedy et Frank Marshall parlent ici de leur étroite collaboration.

screenshot006screenshot015screenshot009screenshot014screenshot016L’Image et le son

Seule la version 2D a été testée. Tourné grâce aux caméras numériques Arri Alexa XT, Panavision Primo Lenses, Le BGG – Le Bon Gros Géant doit se voir ou se revoir en Haute définition. Les effets numériques sont ahurissants de beauté, le piqué est ciselé (surtout sur les scènes diurnes), les couleurs impressionnantes. Seules quelques séquences plus agitées mettant en scène les géants apparaissent parfois moins nettes et occasionnent quelques pertes de la définition. Il n’empêche que les contrastes sont léchés, les noirs denses et la profondeur de champ omniprésente. Les détails sont légion à l’avant comme à l’arrière-plan, le relief ne cesse d’étonner et le rendu des textures (étoffes, boiseries, dorures) est subjuguant.

screenshot000La version française est proposée en DTS-HD Master Audio 7.1 tandis que la piste anglaise bénéficie d’une acoustique Dolby Atmos. Dans les deux cas, les dialogues y sont remarquablement exsudés par la centrale, les frontales sont saisissantes, les effets et ambiances riches et explosives, les enceintes arrière instaurent constamment un environnement musical, tout comme le caisson de basses, mis à rude épreuve, qui n’en finit pas de marteler les séquences les plus mouvementées ou même quand les géants ne font que marcher tranquillement. Un grand, très grand spectacle ! L’éditeur joint également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

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Copyright Metropolitan FilmExport / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Le Triangle du Diable, réalisé par Sutton Roley

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LE TRIANGLE DU DIABLE ( Satan’s Triangle) réalisé par Sutton Roley, disponible en DVD le 18 octobre 2016 chez Showshank Films

Acteurs : Kim Novak, Doug McClure, Alejandro Rey, Ed Lauter, Jim Davis, Michael Conrad

Scénario : William Read Woodfield

Photographie : Leonard J. South

Musique : Johnny Pate

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1975

LE TELEFILM

Un hélicoptère et ses deux sauveteurs partent secourir un bateau en perdition. A son bord, des cadavres et une seule survivante… Au beau milieu de l’océan, la tempête se lève. Leurs coordonnées semblent indiquer qu’ils se trouvent au centre d’un endroit mystérieux surnommé le Triangle du Diable…

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Difficile à croire en découvrant ce téléfilm en 2016, mais Le Triangle du Diable, Satan’s Triangle, produit par la chaîne ABC, diffusée le 14 janvier 1975 aux Etats-Unis, puis en France en novembre 1975, mais surtout le 4 février 1979, a traumatisé toute une génération pour sa diffusion à une heure de grande écoute, un dimanche en début de soirée. Réalisé par Sutton Roley, grand habitué de la télévision avec une multitude de séries à son actif depuis la fin des années 50-60 (Mannix, Le Magicien) jusqu’aux années 1980 (Supercopter, Mike Hammer), Le Triangle du Diable demeure toujours aussi chéri par celles et ceux qui l’ont découvert quand ils étaient jeunes, même s’il faut bien avouer qu’il a considérablement mal vieilli.

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On comprend ce qui a pu choquer à l’époque puisque Le Triangle du Diable est un téléfilm sombre, parfois violent et macabre, avec une petite touche fantastique qui a dû effrayer les enfants qui se demandaient alors ce qu’on pouvait bien leur offrir de gentil et de propre dans la petite lucarne. Le Triangle du Diable vaut surtout aujourd’hui pour revoir Kim Novak, qui se faisait déjà rare sur les écrans. Sa dernière grande apparition au cinéma remontait déjà à 1969 dans Le Plus grand des hold-up d’Hy Averback, bien que la comédienne fît également une apparition dans le quatrième segment du film à sketchs Tales That Witness Madness en 1973. Hormis cette diffusion invraisemblable en fin de week-end alors que les petits n’avaient pas encore pris leur bain, on se demande pourquoi Le Triangle du Diable, modeste fiction à petit budget, est devenu aussi culte puisque le récit – écrit par William Read Woodfield, grand manitou de la série Mission Impossible – sous forme de flashbacks imbriqués apparaît aujourd’hui bien classique, efficace mais platement mis en scène, interprété par des acteurs peu concernés, notamment une Kim Novak complètement éteinte. Le twist final fonctionne, tout comme l’épilogue, mais le reste n’est souvent qu’ennui, il ne se passe rien et l’ensemble s’avère aussi passionnant qu’une partie de pêche à l’espadon diffusée à 3h du matin.

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C’est là tout le mystère de la fibre nostalgique, tout comme celui du Triangle des Bermudes qui sert ici de prétexte pour une entourloupe de 70 minutes, mais où il n’y a que les cinq dernières à sauver.

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LE DVD

Le DVD du Triangle du Diable, disponible chez Showshank Films, repose dans un Digipack un peu léger et fragile. Le visuel, cheap, mentionne « Le Film qui a traumatisé toute une génération » et vise ceux qui recherchaient activement ce téléfilm depuis des années.

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L’éditeur ne vient pas les mains vides ! En effet, nous trouvons une présentation du Triangle du Diable, ou plutôt de son contexte singulier de diffusion à la télévision française, par Jérôme Wybon (13′). Nous avons beaucoup de plaisir à retrouver l’auteur de Nos années Temps X : Une histoire de la science-fiction à la télévision française et le réalisateur de nombreux suppléments rétrospectifs présents sur moult DVD et Blu-ray. Jérôme Wybon replace ce téléfilm dans son contexte, puis donne quelques indications sur le scénariste, le réalisateur, le compositeur et le casting. Vous en saurez également un peu plus sur le sujet du Triangle des Bermudes abordé au cinéma et à la télévision.

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L’interactivité se clôt sur le générique français d’époque (« qui vous a fait frissonner ») et un petit comparatif avant/après la restauration.

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L’Image et le son

Le Triangle du Diable est un téléfilm. Le master plein cadre 1.33 (4/3) d’origine proposé par Showshank Films s’avère honnête, même s’il demeure marqué par l’usure du temps et ce malgré une restauration. Les couleurs retrouvent un certain éclat par rapport au master original, le grain est parfois très marqué et sa gestion reste aléatoire, certains moirages sont visibles, tout comme les stock-shots lors de la partie de pêche. Divers plans sont toujours flous et inhérents aux partis pris esthétiques qui privilégient un aspect cotonneux lors de l’arrivée du prêtre sur le voilier. La copie trouve néanmoins une stabilité, malgré des fourmillements à foison.

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La version originale Mono est beaucoup plus étouffée que la piste française, dynamique, aux dialogues et aux effets nettement plus élevés. De plus, le doublage est très bon, avec notamment Marcel Bozzuffi, Pierre Garin et Serge Lhorca (la voix de Yoda dans les épisodes V et VI de Star Wars).

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Crédits images : © Showshank Films / Captures DVD et Bonus : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Chronique du Blu-ray / Exte : Hair Extensions, réalisé par Sono Sion

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EXTE : HAIR EXTENSIONS (Ekusute – エクステ) réalisé par Sono Sion, disponible en Édition Limitée Blu-ray + DVD le 12 octobre 2016 chez HK Vidéo

Acteurs : Chiaki Kuriyama, Ren Osugi, Megumi Satô, Tsugumi, Eri Machimoto, Miku Satô, Yûna Natsuo

Scénario : Sono Sion, Masaki Adachi, Makoto Sanada

Photographie : Hiro’o Yanagida

Musique : Tomoki Hasegawa, Sono Sion

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2007

LE FILM

Lors d’une inspection de containers sur le port, des agents des douanes découvrent le cadavre d’une jeune femme dont la chevelure continue de croître. Cet étrange phénomène n’échappe pas au gardien de la morgue qui entreprend de fabriquer des extensions pour les revendre aux salons de coiffure. Mais tous ignorent que ces extensions, douées d’une vie propre, sont muées par des pulsions meurtrières. Accompagnée de sa nièce, une apprentie coiffeuse va tenter de démêler le mystère avant que d’autres décès ne surviennent…

Parfois, la vie ne tient qu’à un cheveu…parfois non (tagline de l’affiche originale)

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Imaginez le Blob, cette créature gélatineuse qui serait remplacée par…des extensions de cheveux ! Et ces rajouts capillaires, symboles de l’obsession de la beauté, de l’apparence et de la mode chez les jeunes filles, ne cesseraient de s’étendre, jusqu’à engloutir les êtres humains qui voudraient les couper ! Bienvenus dans le monde du réalisateur déjanté et prolifique Sono Sion ! Réalisé en 2007, Exte – Hair Extensions est un film « d’horreur » à voir au 36e degré, jamais effrayant en raison de d’effets spéciaux au rabais du type Asylum, mais rigolos. Un film foutraque et pourtant maîtrisé, souvent complètement barré, parfois émouvant, un véritable univers, toujours original, dans lequel on plonge volontiers.

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Le metteur en scène de Suicide Club (2002), Love Exposure (2008) et Guilty of Romance (2011) confie le rôle principal à la délicieuse Chiaki Kuriyama (Kill Bill : volume 1, Battle Royale), poupée de porcelaine plongée dans une histoire rocambolesque, dans laquelle une apprentie coiffeuse de 20 ans devra affronter des extensions de cheveux « vivantes » provenant du corps d’une jeune femme décédée, dont la chevelure n’a de cesse de s’étendre. Malgré des baisses de rythme et une absence de rebondissements, on ne s’ennuie jamais. Sono Sion n’a pas son pareil pour dresser le portrait de personnages déglingués, à l’instar de celui du croquemitaine (Ren Osugi), fétichiste des cheveux, habillé en salopette ornée d’un smiley et d’un gros coeur, complètement cinglé et donc souvent hilarant.

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Exte – Hair Extensions prend souvent des allures de manga filmé avec des extérieurs ouatés aux couleurs pastel, une violence graphique (jamais gore) qui n’a pas la prétention d’être « réaliste », ainsi qu’un affrontement final what the fuck entre le gore et l’humour potache. Malgré ces débordements fantastiques, certaines maladresses et facilités, les personnages ne sont jamais oubliés et l’on s’attache très vite à Yûko et sa nièce Mami, petite fille battue par une mère indigne et immature, arrachée bien trop vite à l’enfance et à l’innocence par la monstruosité de l’homme. A l’instar des extensions capillaires, le drame social se greffe sur l’histoire fantastique et cela prend parfaitement !

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Le cinéma nippon peut dire merci à Sono Sion, véritable auteur atypique, qui en 2016 compte près d’une cinquantaine de réalisations, entre courts et longs métrages, documentaires et séries TV. Si les idées foisonnantes ne sont pas toujours exploitées à fond, Exte – Hair Extensions est une œuvre rappelant certaines productions des années 80, jubilatoire, bourrée d’imagination, et surtout très généreuse avec les spectateurs. Ça décoiffe !

LE BLU-RAY

Exte – Hair Extensions, est disponible dans une édition limitée Blu-ray+DVD, chez HK Vidéo. Le test de l’édition HD a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est sombre, musical et légèrement animé sur le visuel le plus célèbre tiré du film. L’édition originale contient un livret exclusif de 12 pages.

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L’éditeur propose quelques suppléments pour les aficionados de Sono Sion.

Un module se focalise sur la présentation du film par les acteurs et le réalisateur (9’), au cinéma Sunshine dans le quartier d’Ikebukuro de Tokyo. Devant une salle bondée, les comédiens parlent des personnages, du scénario, du travail avec le réalisateur…

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Cette première du film se prolonge au café Ariapita (5’), situé dans le même quartier, customisé pour l’occasion en Café Exte – Hair Extensions. Des éléments repris du film ornent les murs, notamment des cheveux, et les comédiens se plient au jeu des interviews dans ce décor singulier.

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Adeptes du karaoké, vous serez ravis d’apprendre que la chanson entêtante du personnage de Yamazaki est proposée ici (2’). Les paroles sont disponibles en phonétique pour les spectateurs français.

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Envie d’un décalage culturel ? Alors ne manquez pas la rencontre de la comédienne Chiaki Kuriyama avec des étudiants (12’). L’actrice évoque brièvement son personnage dans Exte – Hair Extensions, l’ambiance sur le plateau, le travail avec ses partenaires, avant de se voir poser des questions du genre « quelles stars connaissez-vous ? », « comment faites-vous pour garder la ligne ? », « quelle musique écoutez-vous ? », vous lisez dans les transports ? », « à quels jeux vidéo jouez-vous ? », « quel shampooing utilisez-vous ? ». Vous l’aurez compris, il s’agit d’un débat absolument palpitant !

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Deux petites scènes coupées (1’) basées sur la relation de Yûko avec sa chef sont également au programme.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce originale, le film-annonce international et quelques trailers de films disponibles chez HK Vidéo.

L’Image et le son

Le Blu-ray est au format 1080p. Ce master (1.77, 16/9) n’est pas « décevant », mais le film de Sono Sion date déjà de 2007 et l’image ne peut rivaliser avec les standards HD actuels. Le piqué est émoussé en raison de partis pris esthétiques souvent vaporeux et aux sources d’éclairages parfois trop luminescentes. Les couleurs sont froides, les détails peu nombreux, les contrastes légers et l’ensemble bien trop lisse.

Deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 au choix ! Le doublage français est amusant, malgré des voix trop mises en avant. Pour plus de naturel et une meilleure homogénéité entre les dialogues, les effets et la musique, privilégiez évidemment la piste japonaise. Même si celle-ci s’avère moins dynamique sur les frontales, le spectacle acoustique est quand même assuré sur les séquences plus agitées. Le caisson de basses intervient à bon escient.

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Crédits images : © HK Vidéo / Captures des suppléments : Franck Brissard