Test Blu-ray / Incubus, réalisé par John Hough

INCUBUS (The Incubus) réalisé par John Hough, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 26 juin 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Cassavetes, John Ireland, Kerrie Keane, Helen Hughes, Erin Noble, Duncan McIntosh, Harvey Atkin, Harry Ditson…

Scénario : George Franklin d’après le roman de Ray Russell

Photographie : Albert J. Dunk

Musique : Stanley Myers

Durée : 1h32

Année de sortie : 1981

LE FILM

Une petite ville américaine est le théâtre d’une série de meurtres et de viols d’une rare violence. Afin d’identifier le coupable, le shérif Hank Walden fait appel au docteur Jack Cordell. Or, le petit ami de la fille de Cordell est hanté par d’étranges cauchemars…et les meurtres se multiplient.

Même s’il n’a connu qu’un succès d’estime à sa sortie, Incubus, ou THE Incubus en version originale, est rapidement devenu un classique du film fantastique et d’épouvante. Le film détenait déjà de sérieux atouts dans sa manche, en l’occurrence John Cassavetes devant la caméra (et à la production, même si non mentionné à ce poste) et le réalisateur John Hough aux manettes. Le cinéaste britannique (né en 1941), à qui l’on doit de grandes réussites comme Les Sévices de Dracula – Twins of Evil (1971), La Maison des damnésThe Legend of Hell House (1973), Larry le dingue, Mary la garce Dirty Mary Crazy Larry (1974) et La Montagne ensorceléeEscape to Witch Mountain (1975) avait déjà collaboré avec le comédien sur La Cible étoilée Brass Target en 1978. Ravi de cette expérience, John Cassavetes, entre Gloria et Love Streams, revient vers John Hough pour lui proposer Incubus. Ce dernier accepte, même si le scénario, à l’origine adapté du roman de Ray Russell, change du tout au tout une semaine avant la date prévue du début des prises de vues, selon les vœux de la star du cinéma indépendant. Incubus est une œuvre qui se fera au jour le jour, sans que les acteurs soient mis au courant des changements de dernière minute, et ce jusqu’à l’ultime tour de manivelle où le casting apprend enfin qui est le fameux Incubus de l’histoire. En résulte un récit quelque peu alambiqué, pour ne pas opaque puisque de nombreux éléments resteront sans réponse, mais diaboliquement (le terme est bien choisi) mis en scène et impeccablement interprété. De la bonne came qui continue de faire son effet presque quarante ans après sa sortie et qui n’a d’ailleurs rien à envier, ce serait même le contraire, aux films de genre contemporains.

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Test Blu-ray / Opération peur, réalisé par Mario Bava

OPÉRATION PEUR (Operazione paura) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 juin 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Giacomo Rossi-Stuart, Erika Blanc, Fabienne Dali, Piero Lulli, Luciano Catenacci, Micaela Esdra, Giovanna Galletti, Giuseppe Addobbati, Franca Dominici, Mirella Pamphili…

Scénario : Romano Migliorini, Roberto Natale, Mario Bava

Photographie : Antonio Rinaldi

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Le Dr Eswai débarque dans un petit village, sur lequel a l’air de planer une terrible malédiction. Appelé par l’inspecteur Kruger, il va enquêter sur une série de meurtres ou accidents étranges. Une petite fille serait la clé de cette énigme particulièrement angoissante.

Quand il réalise et coécrit Six femmes pour l’assassin avec Giuseppe Barilla et Marcello Fondato, Mario Bava (1914-1980) a déjà une demi-douzaine de longs métrages à son actif en tant que réalisateur, dont Le Masque du démon (1960), La Fille qui en savait trop (1963) qui posait déjà certaines bases, Les 3 visages de la peur (1963) et Le Corps et le fouet (1963). Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient, disons plutôt qu’il coréalise en réalité à leurs côtés, sans être crédité. Fils d’un sculpteur, Mario Bava a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le Roi (1960). Six femmes pour l’assassin est un tournant dans la carrière de Mario Bava. Sorti en 1966, Opération peurOperazione paura apparaît après les westerns Arizona BillLa Strada per Fort Alamo (1964) et Les Dollars du NebraskaRingo del Nebraska (1966), le film de science-fiction horrifique La Planète des vampiresTerrore nello spazio (1965) et le film d’aventure Duel au couteau I coltelli del vendicatore (1966). Le cinéaste revient à l’horreur pure, teintée de fantastique certes, mais qui embarque le spectateur dans un ride où l’épouvante devient synonyme d’indicible, presque attractive dans le sens où Mario Bava peint littéralement ses plans comme un tableau de maître, dans lesquels on se perd volontiers avec une sensation d’hypnose. Opération peur n’est sans doute pas l’oeuvre la plus célèbre du réalisateur, mais sans aucun doute l’une de celles dont on redécouvre sans cesse la richesse.

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Test Blu-ray / Trilogie Majin : Majin, Le Retour de Majin, Le Combat final de Majin, réalisés par Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi & Kazuo Mori

MAJIN, LE RETOUR DE MAJIN, LE COMBAT FINAL DE MAJIN (Daimajin, Daimajin ikaru, Daimajin gyakushū) réalisés par Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi et Kazuo Mori, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Miwa Takada, Yoshihiko Aoyama, Jun Fujimaki, Ryūtarō Gomi, Kōjirō Hongō, Shiho Fujimura, Tarō Marui, Takashi Kanda, Riki Hashimoto, Hideki Ninomiya, Shinji Hori, Masahide Iizuka…

Scénario : Tetsurō Yoshida

Photographie : Fujio Morita

Musique : Akira Ifukube

Durée : 1h24 / 1h19 / 1h27

Année de sortie : 1966

LA TRILOGIE

Les trois longs métrages de la série Daimajin (dans l’ordre : Majin, Le Retour de Majin, Le Combat final de Majin) furent tournés simultanément durant l’année 1966. Cette trilogie, affiliée aux genres Kaiju Eiga (films de monstres géants, dont Godzilla demeure le précurseur) et Jidai Geki (en rapport avec l’histoire du Japon médiéval, et notamment le chanbara – film de sabre), développe une thématique commune en fil conducteur. Ainsi, dans chacun de ces films, Daimajin, un géant de pierre, vient aider des villageois opprimés par un seigneur tyrannique. Sorte d’équivalence au Golem issu de la mythologie juive, Daimajin (traduction littérale : « Grand Démon ») est une divinité de pierre endormie, ne se réveillant que pour porter secours au peuple et châtier l’oppresseur. Et ce dernier, qu’il soit chambellan ou monarque, peut alors trembler, car la vengeance de Daimajin n’a aucune limite !

Ou quand la Daiei, société de production cinématographique japonaise fondée en janvier 1942, décide de mélanger les genres, le film historique et le film fantastique, tout en surfant sur le grand succès rencontré par Gamera, réalisé par Noriaki Yuasa et sorti en 1965. Ainsi naît Majin, de Kimiyoshi Yasuda (1911-1983), bien connu des cinéphiles pour avoir mis en scène six des vingt-six films de la série Zatoichi interprétée par Shintarō Katsu. Ici, point de monstre préhistorique ressemblant à une tortue, mais une statue de pierre avoisinant les dix mètres de haut ! En avril 1966, le triomphe de Majin est suivi de deux suites, en fait tournées en même temps, Le Retour de Majin de Kenji Misumi et Le Combat final de Majin de Kazuo Mori, qui sortent respectivement en août 1966 et en décembre 1966. Chaque opus de cette trilogie reprend peu ou prou la même trame (les trois films ont été écrits par Tetsurō Yoshida), mais transposée chaque fois dans une atmosphère différente. Aujourd’hui, revoir les trois épisodes à la suite s’apparente à un récit composé de trois chapitres qui se reflètent et se complètent tout en même temps. Produits par Masaichi Nagata (président de la Daiei), tournés dans de magnifiques décors, naturels ou reconstitués en studio, Majin, Le Retour de Majin et Le Combat final de Majin sont de véritables merveilles cinématographiques, pleines de magie, d’aventures, de combats au sabre, de belles valeurs et de bons sentiments.

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Test Blu-ray (édition Le Chat qui fume) / Laurin, réalisé par Robert Sigl

LAURIN réalisé par Robert Sigl, disponible en combo Blu-ray+DVD le 21 avril 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Dóra Szinetár, Brigitte Karner, Károly Eperjes, Hédi Temessy, Barnabás Tóth, Kati Sir, Endre Kátay, János Derzsi, Zoltán Gera…

Scénario : Robert Sigl

Photographie : Nyika Jancsó

Musique : Hans Jansen, Jacques Zwart

Durée : 1h23

Année de sortie : 1989

LE FILM

Mars 1901, dans un village portuaire allemand, Laurin, âgée d’une douzaine d’années, entend l’appel au secours, à la nuit tombée, d’un petit garçon qu’elle voit, depuis sa fenêtre, se faire enlever par un adulte. Au cours de la même nuit, Flora, la mère de Laurin, aperçoit sur un pont le corps inerte du garçonnet et le visage de son assassin ; on la retrouve morte au matin, son corps gisant au bas du pont. Le père de Laurin, marin, étant souvent absent, la fillette, en proie à d’étranges visions, est désormais confiée à sa grand-mère. Elle se lie bientôt d’amitié avec un camarade de classe, Stefan, qui disparaît à son tour. Un tueur d’enfants rôde dans les alentours, et la curiosité de Laurin la met en grand danger…

Quelle immense découverte ! Quelle beauté ! Chef d’oeuvre dissimulé du cinéma allemand, Laurin, est le premier long métrage (à ce jour le seul pour le cinéma) réalisé en 1989 par Robert Sigl, après deux courts-métrages, Die Hütte (1981) et Der Weihnachtsbaum (1983). Né en 1962, le cinéaste, également comédien, signe un film exceptionnel, à la frontière de plusieurs genres, qui s’inscrit dans la droite lignée de L’Esprit de la ruche (1973) de Victor Erice. Film fantastique, drame sur le deuil, thriller teinté de giallo avec certains éclairages baroques qui rappellent le cinéma de Dario Argento et de Mario Bava, Laurin laisse pantois le spectateur par sa beauté plastique et se révèle par strates jusqu’à un final bouleversant.

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Test Blu-ray / Vij ou le diable, réalisé par Konstantin Ershov & Georgiy Kropachyov

VIJ OU LE DIABLE (Viy) réalisé par Konstantin Ershov & Georgiy Kropachyov, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 6 juin 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Leonid Kuravlyov, Natalya Varley, Aleksey Glazyrin, Nikolay Kutuzov, Vadim Zakharchenko, Pyotr Vesklyarov, Vladimir Salnikov, Dmitriy Kapka…

Scénario : Konstantin Ershov, Georgiy Kropachyov, Aleksandr Ptushko d’après la nouvelle de Nikolay Gogol

Photographie : Viktor Pishchalnikov, Fyodor Provorov

Musique : Karen Khachaturyan

Durée : 1h16

Année de sortie : 1967

LE FILM

Trois jeunes séminaristes quittent leur monastère pour partir en vacances. La nuit, ils se font héberger par une fermière qui se révèle être une sorcière. Khoma l’empoigne et la laisse pour morte, après qu’elle se soit transformée en jolie jeune fille. Sous la pression de la famille, le recteur oblige Khoma à passer trois nuits auprès de la défunte afin de prier pour son âme. Il va vivre trois nuits d’épouvante jusqu’à l’apparition de VIY, le démon et maître des Gnomes…

Consacrez 80 minutes de votre temps pour aller à la découverte de Vij ou le diable, ou bien encore Viy, remarquable film fantastique soviétique, adapté d’une nouvelle de Nikolay Gogol et réalisé – sur le papier – par Konstantin Ershov et Georgiy Kropachyov en 1967. En réalité, cet immense succès critique et populaire qui avait attiré plus de trente millions de spectateurs à sa sortie, est en très grande partie mise en scène par Alexandre Ptouchko (1900-1973), cinéaste (Le Conte du tsar Saltan), scénariste, producteur, dessinateur, sculpteur, marionnettiste, directeur artistique, peintre, créateur d’effets spéciaux et directeur de la photographie, ancien journaliste, décorateur de théâtre et acteur. Ce spécialiste russe de l’animation que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, ce qui était aussi injuste que réducteur, lauréat du Lion d’Argent au Festival de Venise pour Le Tour du monde de Sadko (1953), était réputé pour son univers immensément poétique, remplit de magie, de couleurs, de féerie et de charme. Appelé en renfort durant la conception de Vij ou le diable, Alexandre Ptouchko reprend les choses en main, délaisse ce que les deux étudiants en cinéma voulaient imposer à l’écran, autrement dit un mélange d’érotisme et de mysticisme, pour se recentrer sur la nouvelle originale de Gogol, qui avait déjà inspiré Le Masque du démonLa Maschera del demonio de Mario Bava en 1960. Le résultat à l’écran est bluffant et l’on retrouve une fois de plus le monde unique d’Alexandre Ptouchko, même s’il reste crédité uniquement au scénario, aux effets visuels et à la direction artistique. Vij ou le diable demeure un merveilleux conte fantastique.

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Test DVD / Supergirl – Saison 4

SUPERGIRL – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray  le 26 février 2020 chez Warner Bros.

Acteurs : Melissa Benoist, Mehcad Brooks, Chyler Leigh, David Harewood, Katie McGrath, Jesse Rath, Nicole Maines, Sam Witwer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 40 minutes

Date de sortie initiale : 2018-2019

LA SAISON 4

Après le départ de Superman pour Argo, Kara a désormais la lourde tâche de protéger la Terre. Et ce d’autant que les extraterrestres réfugiés sur la planète bleue se sentent menacés par la haine qui monte à leur encontre chez les humains.

Qui l’eût cru ? Bien que sympathique, la série Supergirl a toujours officié en tant qu’outsider dans le Arrowverse. La surprise est donc de taille avec cette quatrième et excellente saison, qui peut se targuer de surpasser la septième saison d’Arrow, la cinquième de Flash et la quatrième de Legends of Tomorrow, même si cette dernière était également bien fun. C’est en matière de qualité d’écriture, de mise en scène, d’intérêt, d’action et d’interprétation que cette saison 4 tire son épingle du jeu avec cette fois une dramaturgie qui parvient à s’étendre sans problème sur 22 épisodes. Melissa Benoist est beaucoup plus sobre, moins midinette et néanmoins toujours aussi charmante et sexy. Ses partenaires ne sont pas oubliés. Loin d’être de simples sidekicks, tous les personnages ont quelque chose à défendre et le font bien. L’arc narratif le plus intéressant de cette saison est celui de Lena Luthor, interprétée par Katie McGrath, dont la psychologie est cette fois plus fouillée, à tel point qu’elle devient l’une des principales protagonistes de cette saison. Les spoilers ont fusé depuis plus d’un an, ces épisodes restent marqués par l’apparition de deux méchants, Ben Lockwood alias Agent Liberty, suintant et complexe à souhait, campé par Sam Witwer (Davis Bloome/Doomsday de la série Smallville), mais aussi le légendaire Lex Luthor qui fait son apparition dans la deuxième partie de la saison. La Warner Bros. et la production aimant les clins d’oeil aux anciens films DC. Comics, c’est cette fois Jon Cryer qui interprète l’ancien adversaire de Superman. Chose amusante, le comédien avait autrefois incarné le neveu de Lex Luthor dans le nanar intergalactique Superman 4 : Le Face-à-face (1987) de Sidney J. Furie. Si Supergirl s’était toujours démarqué en abordant le droit à la différence, le racisme et l’homophobie, la série atteint ici un apogée inattendu, dont la maturité étonne d’épisode en épisode, sans aucun temps mort. Un parfait équilibre entre action et réflexion.

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Test Blu-ray / Doctor Sleep, réalisé par Mike Flanagan

DOCTOR SLEEP réalisé par Mike Flanagan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez Warner Bros. le 11 mars 2020

Avec : Ewan McGregor, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Cliff Curtis, Carl Lumbly, Zahn McClarnon, Emily Alyn Lind, Bruce Greenwood…

Scénario : Mike Flanagan d’après le roman Doctor Sleep de Stephen King

Photographie : Michael Fimognari

Musique : The Newton Brothers

Durée : 2h32

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Encore profondément marqué par le traumatisme qu’il a vécu, enfant, à l’Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu’elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Nœud Vrai qui se nourrissent des dons d’innocents comme elle pour conquérir l’immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s’engagent dans un combat sans merci contre Rose. Face à l’innocence de la jeune fille et à sa manière d’accepter son don, Dan n’a d’autres choix que de mobiliser ses propres pouvoirs, même s’il doit affronter ses peurs et réveiller les fantômes du passé…

Doctor Sleep est un double pari. D’une part, livrer une suite au film Shining (1980) de Stanley Kubrick, référence du film d’épouvante, un film culte, un chef d’oeuvre intemporel. D’autre part, transposer à l’écran le roman éponyme de Stephen King, considéré, à juste titre, comme étant l’un si ce n’est le plus mauvais livre du maître de l’horreur. Et c’est une très grande réussite que l’on doit à un seul homme, le monteur, producteur, scénariste et réalisateur Mike Flanagan. L’auteur de l’exceptionnelle série The Haunting of Hill House, disponible sur la plateforme Netflix, s’empare du roman de Stephen King, probablement conscient des très nombreux points faibles du récit, l’adapte en essayant d’en retranscrire la trame originale, tout en tenant compte des modifications apportées par Stanley Kubrick au roman Shining, par ailleurs très décrié par Stephen King depuis sa sortie. Mike Flanagan a su en retirer la moelle et s’approprier cette histoire, tout en rendant un hommage fabuleux à l’un des films qui lui ont donné envie de passer lui-même derrière la caméra. Doté d’un budget confortable de 45 millions de dollars, Doctor Sleep a connu une carrière difficile au cinéma. Certains spectateurs n’ont pu s’empêcher de comparer le film à celui de Stanley Kubrick, une connerie soit dit en passant, tandis que d’autres ont été quelque peu décontenancé par son rythme lent et sa longue durée de 2h30. Pourtant, contre toute attente, Doctor Sleep est probablement l’une des meilleures transpositions d’un roman de Stephen King à l’écran. Bien supérieur en qualité, en émotions fortes et surtout en virtuosité que le deuxième chapitre de Ça, que le remake affreux de Simetierre, que l’inénarrable Tour Sombre, que le soporifique Cell Phone, Doctor Sleep (un film culotté haha) est l’une des plus belles surprises du genre. C’est même un film magistral.

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Test Blu-ray / Phase IV, réalisé par Saul Bass

PHASE IV réalisé par Saul Bass, disponible en DVD, Blu-ray et Édition Coffret Ultra Collector – Blu-ray + DVD + Livre le 17 juin 2020 chez Carlotta Films.

Acteurs : Nigel Davenport, Michael Murphy, Lynne Frederick, Alan Gifford, Robert Henderson, Helen Horton…

Scénario : Mayo Simon

Photographie : Dick Bush

Musique : Brian Gascoigne

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Ernest Hubbs, un biologiste anglais, observe un dérèglement du comportement des fourmis dans une vallée de l’Arizona. Des espèces autrefois en conflit se mettent à communiquer entre elles, tandis que leurs prédateurs habituels disparaissent de façon inquiétante. Le professeur recrute le scientifique J.R. Lesko, spécialiste du langage, pour étudier ce curieux phénomène. Ce qu’ils vont bientôt observer sur place dépasse l’entendement…

Phase IV. Film culte. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le seul et unique long métrage réalisé par le légendaire Saul Bass (1920-1996). Quand il entreprend Phase IV, le designer et graphiste a déjà vingt ans de carrière dans le domaine cinématographique, dont trois courts-métrages à son actif, The Searching Eye (1964), From here to There (1964) et Why Man Creates ? (1968) qui remporte un Oscar en 1969. Trois films qui posent d’emblée un ton, une ambiance, une atmosphère, un style, une griffe, ainsi que les sujets qui le fascineront toute sa vie, dont un en particulier, la place de l’homme sur Terre, dans l’univers. Extraordinaire long métrage avant-gardiste, ambitieux et expérimental, Phase IV fascine autant qu’il incite à la réflexion, éblouit autant qu’il tente de dialoguer avec le spectateur. Philosophique, métaphysique, hypnotique mais aussi sublime, le film de Saul Bass n’a jamais livré toutes ses clés et s’inscrit de façon indélébile dans la mémoire du cinéphile.

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Test Blu-ray / Les Yeux de Laura Mars, réalisé par Irvin Kershner

LES YEUX DE LAURA MARS (Eyes of Laura Mars) réalisé par Irvin Kershner, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 19 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Faye Dunaway, Tommy Lee Jones, Brad Dourif, René Auberjonois, Raul Julia, Frank Adonis, Lisa Taylor, Darlanne Fluegel…

Scénario : John Carpenter, David Zelag Goodman

Photographie : Victor J. Kemper

Musique : Artie Kane

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Photographe de mode engagée contre la guerre et le sexisme, Laura Mars mène une brillante carrière. Aucune ombre au tableau de ses spectaculaires compositions, du moins jusqu’au jour où, par la pensée, elle capte les agissements d’un tueur en série, vivant en direct le meurtre qu’il commet. Un cauchemar qui se répète et dont elle pourrait bien être l’une des prochaines victimes…

Quand elle tourne Les Yeux de Laura MarsEyes of Laura Mars en 1978, Faye Dunaway est au sommet de sa carrière et fait partie des plus grandes actrices du monde. C’est bien simple, en huit ans, la comédienne aura enchaîné Little Big Man (1970) d’Arthur Penn, Portrait d’une enfant déchue Puzzle of a Downfall Child (1970) de Jerry Schatzberg, La Maison sous les arbres (1971) de René Clément, L’Or noir de l’Oklahoma Oklahoma Crude (1973) de Stanley Kramer, le diptyque Les trois Mousquetaires / On l’appelait Milady (1973-1974) de Richard Lester, Chinatown (1974) de Roman Polanski, La Tour infernaleThe Towering Inferno (1974) de John Guillermin et Irwin Allen, Les Trois Jours du CondorThree Days of the Condor (1975) de Sydney Pollack et Network, main basse sur la télévisionNetwork (1976) de Sidney Lumet qui lui vaut l’Oscar de la meilleur actrice en 1977. Une des filmographies les plus impressionnantes du cinéma. Les Yeux de Laura Mars est coécrit par un jeune scénariste d’à peine trente ans, un certain John Carpenter, remarqué avec son premier long métrage en tant que réalisateur, Assaut. Largement influencé par le giallo dont on retrouve la plupart des codes, Eyes of Laura Mars est un thriller teinté de fantastique prenant, brillamment mis en scène, excellemment interprété, dont le final, très culotté et dont on peut difficilement parler sans en dévoiler la teneur pour celles et ceux qui ne l’auraient pas vu, divise encore beaucoup de cinéphiles plus de quarante ans après sa sortie. Cela n’empêche pas Les Yeux de Laura Mars d’être un polar – situé dans le milieu de mode – très réussi, avec sa magnifique patine seventies et emmené par l’immense talent de sa comédienne principale.

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Test Blu-ray / Krull, réalisé par Peter Yates

KRULL réalisé par Peter Yates, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 19 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Ken Marshall, Lysette Anthony, Freddie Jones, Francesca Annis, Liam Neeson, Alun Armstrong, David Battley, Bernard Bresslaw, John Welsh, Graham McGrath, Robbie Coltrane…

Scénario : Stanford Sherman

Photographie : Peter Suschitzky

Musique : James Horner

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Les épousailles de Colwyn, fils du roi Turold et de Lyssa, fille du roi Eirig, prévues pour réunir les deux royaumes, ne sont pas du goût de la Bête, cachée dans la Forteresse Noire qui fait enlever la belle. Mais son fiancé, aidé du cyclope et de toute une bande de rebelles, délivrera sa bien-aimée.

Soyez les bienvenus sur la planète Krull ! S’il n’a obtenu qu’un succès très modéré dans les salles à sa sortie en 1983, on peut d’ailleurs parler d’échec commercial, Krull est devenu depuis un vrai film culte auprès des amateurs de science-fiction et d’heroic fantasy. A juste titre d’ailleurs, car ce long métrage réalisé par Peter Yates regorge de rebondissements en tous genres, de personnages sympathiques et brillamment interprétés, de décors somptueux, bref, Krull est un formidable film d’aventures pour toute la famille et n’a de cesse d’être redécouvert.

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