Test Blu-ray / Colère noire, réalisé par Fernando Di Leo

COLÈRE NOIRE (La Città sconvolta: caccia spietata ai rapitori) réalisé par Fernando Di Leo, disponible en DVD et Blu-ray le 22 août 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Luc Merenda, James Mason, Irina Maleeva, Marino Masé, Daniele Dublino, Vittorio Caprioli, Valentina Cortese, Marco Liofredi…

Scénario : Fernando Di Leo, Ernesto Gastaldi & Nicola Manzari, d’après une histoire originale de Galliano Juso

Photographie : Erico Menczer

Musique : Luis Bacalov

Durée : 1h34

Date de sortie initiale: 1975

LE FILM

Milan années 1970, deux garçons se rendent à l’école. Le premier à bord d’une Rolls Royce conduite par un chauffeur, le second à califourchon sur la moto de son père garagiste.  Ils sont laissés en même temps devant l’école quand surgit une voiture avec trois hommes. Ils se jettent sur le fils de riche pour l’enlever, mais le fils du garagiste tente de les en empêcher. Les trois hommes sont contraints d’enlever les deux gosses, la police est immédiatement prévenue, mais semble bien impuissante face à l’industrie de l’enlèvement…

Fernando Di Leo (1932-2003). Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant ce réalisateur et scénariste (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Navajo Joe, Le Retour de Ringo) reste en son pays l’un des plus emblématiques du western dit spaghetti et surtout du poliziottesco, puisqu’on lui doit la légendaire Trilogie du Milieu, inspirée par les nouvelles de l’écrivain Giorgio Scerbanenco, composée de Milan calibre 9 Milano calibro 9, L’Empire du crime La Mala ordina et Le Boss Il Boss. Le cinéaste allait poursuivre dans cette veine au cours des années 1970, appelées les Années de plomb, un contexte politique lourd et violent de l’autre côté des Alpes (mais pas que), une époque marquée par la radicalisation des mouvements d’extrême gauche et d’extrême droite, et par de nombreuses affaires de terrorisme. Le cinéma italien allait très vite surfer sur cette atmosphère anxiogène, ce qui est le cas de Fernando Di Leo avec Colère noireLa Città sconvolta: caccia spietata ai rapitori, titre explicite en version originale que l’on peut traduire littéralement parLa ville choquée : chasse impitoyable aux ravisseurs. À partir d’un scénario en apparence simple, Di Leo s’interroge sur le droit du citoyen à faire justice lui-même quand le système judiciaire et la machine politique se trouvent dépasser par les événements. Néo-polar sec et brutal, mais non dénué d’humour, de psychologie et d’émotions, Colère noire demeure un beau tour de force.

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Test Blu-ray / Millie, réalisé par George Roy Hill

MILLIE (Thoroughly Modern Millie) réalisé par George Roy Hill, disponible en DVD et Blu-ray le 14 mars 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Julie Andrews, James Fox, Mary Tyler Moore, Carol Channing, John Gavin, Jack Soo, Pat Morita, Philip Ahn…

Scénario : Richard Morris

Photographie : Russell Metty

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 2h27

Date de sortie initiale: 1967

LE FILM

La jeune Millie décide de s’installer en ville pour changer d’apparence. Désormais, elle veut paraître plus moderne. Alors que son objectif est de devenir secrétaire et d’épouser son patron, Millie se lie d’amitié avec une jeune comédienne. C’est finalement celle-ci qui vit une aventure avec le patron de Millie.

Quand il met en scène Millie en 1967, George Roy Hill (1921-2002) n’est pas encore le réalisateur acclamé de Butch Cassidy et le Kid Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969), Abattoir 5 Slaughterhouse – five (1972) et bien sûr de L’Arnaque The Sting (1973) qui lui vaudra l’Oscar du Meilleur réalisateur. Il a déjà quatre films à son actif, dont Hawaï, avec Gene Hackman, Max von Sydow, Richard Harris et surtout Julie Andrews, alors la star n°1 aux États-Unis depuis Mary Poppins de Robert Stevenson, triomphe international pour lequel la comédienne a été couronnée par l’Oscar de la Meilleure actrice. Même si le montage d’Hawaï finit par échapper à George Roy Hill, Julie Andrews est ravie de leur collaboration et lui apporte Millie sur un plateau, étant donné que le cinéaste avait pour projet de créer une comédie musicale. Une fois n’est pas coutume, Millie n’est pas adaptée d’un spectacle de Broadway, mais un scénario original écrit par Richard Morris (qui se serait quand même lointainement inspiré de la pièce britannique Chrysanthemum montée en 1956), auteur du sympathique La Séductrice aux cheveux rougesTake Me to Town (1953) de l’illustre Douglas Sirk. Il s’agit aussi et surtout d’un « film de producteur », en la personne de Ross Hunter, dont la carrière reste justement liée à celle du réalisateur allemand, puisqu’on lui doit entre autres Les Ailes de l’espérance, Demain est un autre jour, Taza, fils de Cochise, All I Desire, Mirage de la vie. Sous contrat avec les studios Universal, pour lesquels Julie Andrews venait de tourner Le Rideau déchiré Torn Curtain d’Alfred Hitchcock, Ross Hunter présente un budget conséquent de 6 millions de dollars. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les moyens se voient à l’écran avec de magnifiques décors qui reconstituent les Années folles, non pas comme elles l’étaient réellement, mais comme elles apparaissaient dans les magazines de l’époque, clinquantes, insouciantes, colorées. On en prend plein les mirettes durant près de 2h30. Si elle n’est assurément pas la comédie musicale à laquelle on pense immédiatement, Thoroughly Modern Millie est un divertissement haut de gamme sur lequel trône l’impériale Julie Andrews.

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Test Blu-ray / Marie Stuart, Reine d’Écosse, réalisé par Charles Jarrott

MARIE STUART, REINE D’ÉCOSSE (Mary, Queen of Scots) réalisé par Charles Jarrott, disponible en DVD et Blu-ray le 14 mars 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Vanessa Redgrave, Glenda Jackson, Patrick McGoohan, Timothy Dalton, Nigel Davenport, Trevor Howard, Daniel Massey, Ian Holm…

Scénario : John Hale

Photographie : Christopher Challis

Musique : John Barry

Durée : 2h08

Date de sortie initiale: 1971

LE FILM

Au XVIè siècle, Mary Stuart, reine d’Écosse catholique, est opposée à sa cousine protestante, la reine Élisabeth Ire d’Angleterre. Pendant plusieurs décennies, les deux femmes vont mener une lutte sans merci, à l’issue dramatique…

Alors, autant être franc d’entrée de jeu, l’auteur de ces mots n’a aucune prétention de jouer à l’historien et donc, bien que connaissant les grandes lignes de l’Histoire, ne mettra pas en relief (s’il y a lieu d’ailleurs) les relectures et anachronismes. Cette critique sera entièrement et uniquement centrée sur le film en tant que tel, puisque nous considérons qu’il n’y a pas besoin de « faire ses devoirs » pour voir et pourquoi pas apprécier Marie Stuart, Reine d’ÉcosseMary, Queen of Scots, réalisé par Charles Jarrott (1927-2011) et sorti sur les écrans en 1971. Cette figure historique avait déjà fait l’objet de plusieurs longs-métrages et ce dès le cinéma muet (dont une version mise en scène par le célèbre Albert Capellani), même si la plus connue demeure sans aucun doute celle signée John Ford en 1936, avec l’immense Katharine Hepburn dans le rôle principal. En fait, le Marie Stuart, Reine d’Écosse de 1971, fait suite au succès important rencontré par Anne des mille joursAnne of the Thousand Days, déjà emballé par Charles Jarrott, qui se concentrait sur l’histoire du roi Henry VIII (Richard Burton) qui, n’ayant pas d’héritier mâle de la reine Catherine (Irène Papas), demandait au cardinal Wolsey (Anthony Quayle) de plaider auprès du pape l’annulation de son mariage, afin d’épouser Anne Boleyn (Geneviève Bujold), une suivante de la reine, dont il est amoureux. Ce triomphe critique et commercial, récompensé par un Oscar (sur neuf nominations) pour les Meilleurs costumes et 4 Golden Globes, donne envie immédiatement au producteur Hal B. Wallis de surfer sur cet engouement et charge le même réalisateur, ainsi que le même scénariste (John Hale) de miser cette fois sur le destin parallèle entre Mary Stuart et Élisabeth, reine d’Angleterre. Si l’ensemble s’avère trop académique, le rythme est maîtrisé, la violence de certaines séquences étonne encore aujourd’hui, c’est très plaisant à regarder et surtout à suivre, même si Marie Stuart, Reine d’Écosse vaut essentiellement pour la composition exceptionnelle de Vanessa Redgrave et Glenda Jackson, mais aussi du jeune Timothy Dalton dans l’un de ses premiers rôles au cinéma. Impersonnel certes, mais le spectacle est tout de même grandement assuré et les moyens se voient à l’écran.

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Test Blu-ray / Sentimentalement vôtre, réalisé par Carol Reed

SENTIMENTALEMENT VÔTRE (Follow Me !) réalisé par Carol Reed, disponible en DVD et Blu-ray le 14 mars 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Mia Farrow, Chaim Topol, Michael Jayston, Margaret Rawlings, Annette Crosbie, Dudley Foster, Michael Aldridge, Michael Barrington, Neil McCarthy…

Scénario : Peter Shaffer, d’après sa pièce de théâtre

Photographie : Christopher Challis

Musique : John Barry

Durée : 1h33

Date de sortie initiale: 1972

LE FILM

Américaine, Belinda est mariée depuis plusieurs mois au britannique Charles, un conseiller fiscal. La jeune femme ne goûte que très peu aux sorties que lui propose son mari. Celui-ci la soupçonne d’entretenir une liaison extra-conjugale. Il engage un fantasque détective grec pour la prendre en filature et découvrir la vérité…

Il y a des films, dont vous ignoriez jusqu’à présent l’existence, comme c’était le cas pour l’auteur de ces mots, pour Sentimentalement vôtre (1972), le dernier long-métrage réalisé par Carol Reed (1906-1976). Et là vous découvrez que le sujet abordé, ou comment séduire chaque jour celui ou celle que vous aimez, vous parle du début à la fin, comme si cette dissection du sentiment amoureux était totalement connectée à vos pensées, à votre coeur, à votre âme. Furieusement romantique et romanesque, Follow Me! est à la fois léger et pourtant mélancolique, qui offre à Mia Farrow probablement l’un de ses plus beaux rôles. Depuis Rosemary’s Baby, la comédienne a le vent en poupe et part tourner en Angleterre, où elle collabore avec Richard Fleischer (le phénoménal Terreur aveugle), puis avec Carol Reed, qui quatre ans après le triomphe d’Oliver !, la transposition de la comédie musicale éponyme (récompensée par cinq Oscars), elle-même tirée d’Oliver Twist de Charles Dickens, revient sur le sol qui l’a vu naître soixante-cinq ans plus tôt. Exténué par ses années passées à Hollywood, le cinéaste jette son dévolu sur un scénario de Peter Shaffer, adapté d’une de ses propres pièces, The Public Eye. Bien avant Equus de Sidney Lumet et Amadeus de Miloš Forman, également tirées de son travail pour le théâtre, le dramaturge est obligé « d’étendre » sa création originale constituée d’un acte unique, pour donner du grain à moudre au réalisateur, afin d’en faire un long-métrage de 90 minutes. Complètement méconnu voire inconnu, Sentimentalement vôtre est un vrai bijou qui rappelle parfois Voyage à deux Two for the Road de Stanley Donen sorti en 1967 (avec d’ailleurs le même chef opérateur à la barre), mis en scène par un artiste conscient d’être arrivé au bout du chemin, mais aussi que la roue a tourné, que le cinéma a changé, ainsi que le monde, dans lesquels il ne se reconnaissait plus forcément. En l’état, Follow Me !, produit par Hal B. Wallis (Une Bible et un fusil, Quand siffle la dernière balle, Pieds nus dans le parc, Les 4 fils de Katie Elder, Une âme perdue) est un ultime cadeau pour les cinéphiles.

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Test Blu-ray / Yéti, le géant d’un autre monde, réalisé par Gianfranco Parolini

YÉTI, LE GÉANT D’UN AUTRE MONDE (Yeti – Il gigante del 20° secolo) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Antonella Interlenghi, Mimmo Crao, Jim Sullivan, Tony Kendall, Edoardo Faieta, John Stacy, Stelio Candelli, Loris Bazzocchi…

Scénario : Marcello Coscia, Gianfranco Parolini & Mario di Nardo

Photographie : Sandro Mancori

Musique : Sante Maria Romitelli

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Une équipe découvre dans les glaces du Groenland, le corps d’un Yéti congelé. Morgan Hunnicut, industriel adipeux, persuade son ami le Professeur Waterman de diriger l’opération « décongélation du yéti ». Mais, une fois décongelée, la créature parvient à s’échapper…

Aaaaah il est beau celui-là ! L’étiquette correspond au produit, il en a l’apparence et l’odeur, il s’agit bel et bien d’un superbe nanar, par ailleurs très prisé des amateurs du genre. Yéti, le géant d’un autre mondeYeti – Il gigante del 20. secolo est ni plus ni moins la « réponse » transalpine au King Kong, financé par Dino De Laurentiis et réalisé par John Guillermin, sorti en 1976 et lauréat de l’Oscar des meilleurs effets visuels en 1977. Cela ne pouvait qu’attirer les convoitises de ces fieffés opportunistes italiens, qui ont toujours gardé un œil sur leurs voisins, surtout américains, pour savoir ce qui marchait auprès du public. Notre Yéti, le géant d’un autre monde n’a pas tardé pour apparaître aux yeux (pleurant des larmes de sang) du monde, puisque les spectateurs de la Botte pourront le découvrir pour les fêtes de Noël 1977. Mais ceux-ci n’étaient pas prêts. D’ailleurs encore aujourd’hui, personne ne l’est. Si vous l’avez déjà vu, vous savez de quoi on parle. Si le film vous demeure inconnu, faites du cardio, de la méditation, mangez léger, apprenez quelques prières, faites votre testament, effacez votre historique de navigation, car cela vous demandera beaucoup d’énergie et vous n’en reviendrez peut-être jamais. Rien, RIEN ne fonctionne dans cet opus forcément essentiel pour les fans des mauvais films sympathiques, qui semble chaque fois repousser les limites pour étaler sur l’écran ce qu’il ne faut surtout pas faire au cinéma et qui a cette particularité de proposer exactement les mêmes « rebondissements » à plusieurs reprises, comme si l’histoire scindée en trois parties (en gros les trois réveils de la créature) était en fait constituée de trois versions alternatives d’une même longue séquence. Sur un rythme trèèèèèès lent, neurasthénique, léthargique, on suit avec autant de courage que de perversité, la résurrection de ce personnage qui arbore les sourcils de Serge Bromberg et la coupe de cheveux de Danièle Thompson (en gros il ressemble à Colin Farrell qui ne se serait pas rasé durant deux jours), dont la taille varie entre 10 et 30 mètres (voire plus, selon ce qui arrange le réalisateur), qui mettra à mal les zygomatiques du plus difficile d’entre vous. Le pire, c’est qu’on en redemande. Indispensable donc.

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Test Blu-ray / L’Oasis des tempêtes, réalisé par Virgil W. Vogel

L’OASIS DES TEMPÊTES (The Land Unknown) réalisé par Virgil W. Vogel, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Jock Mahoney, Shirley Patterson, William Reynolds, Henry Brandon, Douglas Kennedy, Phil Harvey…

Scénario : William N. Robson & Laszlo Gorog, d’après une histoire originale de Charles Palmer

Photographie : Ellis W. Carter

Musique : Henry Mancini, Heinz Roemheld, Hans J. Salter & Herman Stein

Durée : 1h18

Date de sortie initiale: 1957

LE FILM

Maggie Hathaway, reporter, accompagne trois scientifiques pour une expédition en Antarctique. En survolant la zone en hélicoptère, ils sont pris dans une tempête qui les emporte dans un cratère. Ils vont y découvrir un monde totalement nouveau, au climat tropical et extrêmement dangereux…

Depuis Le Monde perduThe Lost World (1925) de Harry O. Hoyt et King Kong (1933) de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, les producteurs et les réalisateurs se sont engouffrés dans la brèche pour offrir aux spectateurs un bestiaire divers et varié grâce à la stop-motion, avec une prédilection pour les dinosaures. L’univers de la série B, voire Z, regorge de titres ayant exploité le filon, Le Monstre des temps perdus (1953) d’Eugène Lourié, King Dinosaur (1955) de Bert I. Gordon, L’île inconnue (1948) de Jack Bernhard, La Montagne mystérieuse (1956) d’Edward Nassour et Ismael Rodriguez, Le Continent perdu (1951) de Sam Newfield, Two Lost Worlds (1951) de Norman Dawn. Autant dire que quand sort sur les écrans L’Oasis des tempêtesThe Land Unknown en 1957, également connu sous le titre de L’Oasis de la terreur, le public connaît la formule et commence à se lasser. Tout d’abord prévu comme un spectacle de classe A, en couleur et avec un casting de renom, L’Oasis des tempêtes est rétrogradé en raison des résultats jugés décevants au box-office des Survivants de l’infiniThis Island Earth de Joseph M. Newman. Le film se fera tout de même, mais en N&B, avec une distribution moins prestigieuse, même si le CinemaScope est maintenu. Réalisé par Virgil W. Vogel, ancien monteur de Douglas Sirk, William Castle, Joseph Pevney, Kurt Neumann, Budd Boetticher, King Vidor et Orson Welles, The Land Unknown est un divertissement sympathique, qui a su conserver un charme forcément vintage, porté par des acteurs charismatiques et des effets spéciaux amusants.

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Test Blu-ray / La Passion du docteur Hohner, réalisé par George Waggner

LA PASSION DU DOCTEUR HOHNER (The Climax) réalisé par George Waggner, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Boris Karloff, Susanna Foster, Turhan Bey, Gale Sondergaard, Thomas Gomez, June Vincent, George Dolenz, Ludwig Stössel…

Scénario : Curt Siodmak & Lynn Starling, d’après la pièce d’Edward Locke

Photographie : W. Howard Greene & Hal Mohr

Musique : Edward Ward

Durée : 1h26

Date de sortie initiale: 1944

LE FILM

Le Docteur Hohner conçoit une passion absolue et maladive pour sa maîtresse, cantatrice à l’Opéra de Vienne qu’il assassine dans un accès de folle jalousie. Dix ans plus tard, l’arrivée d’une nouvelle cantatrice réveille à la fois le souvenir de son amante et ses vieux démons…

Les amateurs de cinéma SF/fantastique rétro/vintage connaissent le réalisateur George Waggner (1894-1984), du moins quelques-uns de ses meilleurs fleurons aux titres explicites comme L’Échappé de la chaise électriqueMan Made Monster (1941) et surtout Le Loup-garouThe Wolf Man (1941) avec les illustres Lon Chaney et Claude Rains, monument des Universal Monsters. Celui qui dirigera aussi John Wayne à deux reprises (Le Bagarreur du Kentucky The Fighting Kentuckian et Opération dans le PacifiqueOperation Pacific) adapte librement une pièce de théâtre d’Edward Locke et signe La Passion du Docteur HohnerThe Climax, pensé au départ comme une suite au Fantôme de l’OpéraPhantom of the Opera, immense succès critique et public d’Arthur Lubin sorti en 1943. Mais la plupart de la distribution est prise ailleurs, alors le projet mute. Subsistent seulement la comédienne Susanna Foster, qui obtient cette fois encore le rôle principal, tandis qu’on retrouve le même compositeur, les mêmes directeurs de la photographie, le même monteur, les mêmes décorateurs (qui ont repris l’opéra)…Mais la grosse « pièce rapportée » et qui tient le rôle-titre n’est autre que le légendaire Boris Karloff, alors entre La Maison de FrankensteinHouse of Frankenstein d’Erle C. Kenton et Le Récupérateur de cadavres The Body snatcher de Robert Wise. L’éternel monstre de Frankenstein, tournant parfois près de dix films par an, est impérial ici et sa prestation vaut bien à elle-seule qu’on accorde 85 minutes à cette Passion du Docteur Hohner.

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Test Blu-ray / Le Rayon invisible, réalisé par Lambert Hillyer

LE RAYON INVISIBLE (The Invisible Ray) réalisé par Lambert Hillyer, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 10 mai 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Boris Karloff, Bela Lugosi, Frances Drake, Frank Lawton, Violet Kemble Cooper, Walter Kingsford, Beulah Bondi, Frank Reicher, Paul Weigel, Georges Renavent…

Scénario : John Colton, d’après une histoire originale de Howard Higgin & Douglas Hodges

Photographie : George Robinson

Musique : Franz Waxman

Durée : 1h16

Date de sortie initiale: 1936

LE FILM

Le docteur Rukh a réussi à retrouver une météorite tombée il y a 225 millions d’années. Il en sera contaminé, mais possédera le Radium X qui peut détruire ou guérir. Pouvant tuer au simple toucher, Rukh s’enfuit. Sa jeune épouse et ses collègues le laisseront tomber, mais la vengeance du savant, qui brille maintenant dans le noir, sera terrible…

Quand Boris Karloff affronte de nouveau Bela Lugosi ! Après Le Chat noir The Black Cat (1934) d’Edgar G. Ulmer et Le Corbeau The Raven (1935) de Lew Landers, les deux monstres sacrés du cinéma fantastique et d’épouvante se retrouvent dans le méconnu Le Rayon invisible The Invisible Ray, réalisé par un certain Lambert Hillyer (1889-1969), prolifique cinéaste (et ce depuis la fin des années 1910), on va dire passé à la postérité avec La Fille de Dracula Dracula’s Daughter (1936), suite du Dracula de Tod Browning, et Batman (1943), première adaptation en prise de vues réelles de la bande dessinée de Bob Kane. Le Rayon invisible rend compte de l’efficacité du metteur en scène, qui était capable d’emballer plus de dix films par an (avec une prédilection pour les westerns à petit budget), de son bagage technique et de sa solide direction d’acteurs, en allant droit à l’essentiel, en resserrant son intrigue sur 75 minutes. Pas un seul moment d’ennui donc durant The Invisible Ray, petit film de genre aux effets spéciaux par ailleurs très réussis, qui fera le bonheur des aficionados d’aventures vintage.

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Test Blu-ray / Shock Waves, Le Commando des morts-vivants, réalisé par Ken Wiederhorn

LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS (Shock Waves) réalisé par Ken Wiederhorn, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Peter Cushing, John Carradine, Brooke Adams, Fred Buch, Jack Davidson, Luke Halpin, D.J. Sidney, Don Stout…

Scénario : John Kent Harrison & Ken Wiederhorn

Photographie : Reuben Trane

Musique : Richard Einhorn

Durée : 1h25

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la haute autorité nazie a autorisé des expérimentations menant à créer un commando de morts-vivants. Indestructibles, soumis aux ordres et dénués de sentiments, ils étaient les soldats parfaits. Cette unité a mystérieusement disparu. Trente ans plus tard, sur une île au large de la Floride, des naufragés vont découvrir où se terrent les nazis morts-vivants…

Rétrospectivement, il existe un lien entre Revenge of the Zombies (1943) de Steve Sekely (la suite de King of the Zombies de Jean Yarbrough sorti deux ans avant) et Shock Waves (1977), aka Le Commando des morts-vivants dans nos contrées, réalisé par Ken Wiederhorn. Dans les deux cas, il s’agit de soldats du Troisième Reich devenus des zombies des suites des expériences survenues durant la Deuxième Guerre mondiale, mais il y a aussi la présence du même comédien, l’illustre John Carradine, le père de David, Robert et Keith, un des acteurs fétiches de John Ford, vu chez Fritz Lang, Henry Hathaway, Henry King, Edward Dmytryk, Nicholas Ray, Cecil B. DeMille…un des C.V. les plus impressionnants à Hollywood. Alors qu’il jouait le savant-fou à l’origine des nazis zombies dans Revenge of the Zombies, il n’est qu’un simple capitaine dans Shock Waves, mais le point commun est aussi évident qu’amusant. D’ailleurs, le film de Ken Wiederhorn est une sacrée comédie involontaire, une série Z, à mi-chemin entre le nanar et le navet, un narvet comme nous avons coutume de dire sur Homepopcorn. Car si en effet on se marre beaucoup devant cet opus complètement fauché et mis en scène à la one again, le film pâtit d’un rythme neurasthénique, là où l’on s’attendait à rire du début à la fin, comme devant Le Lac des morts vivants de Jean Rollin et Julian de Lasernarts, qui sortira quatre ans plus tard et qui s’inspirera visiblement énormément du Commando des morts-vivants. Mais pas de Promizoulin !, il faudra se contenter du charme de Brooke Adams, qui n’était apparue principalement que dans divers téléfilms et séries télévisées, et qui trouve son premier « vrai » rôle au cinéma, même si on se souviendra d’elle essentiellement en bikini. Nous ne savons pas si Terrence Malick et Philip Kaufman l’auront repérée ici pour lui offrir ensuite le haut de l’affiche des Moissons du cielDays of Heaven et de L’Invasion des profanateursInvasion of the Body Snatchers qui suivront immédiatement après, toujours est-il qu’elle s’en sort plutôt bien dans Shock Waves. En dépit des bâillements qu’il provoque à maintes reprises, Le Commando des morts-vivants propose tout de même de bonnes idées, notamment tout ce qui concerne et touche les zombies en question, leur représentation aquatique (ceci dit, il faut attendre près d’une demi-heure pour apercevoir des boots…), dont certaines images restent, quoi qu’on en dise, longtemps en tête. Preuve que Shock Waves mérite bien qu’on lui accorde un coup de projecteur, surtout que Peter Cushing y fait aussi une petite participation. Alors, convaincus ?

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Test Blu-ray / Massacre au dortoir, réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow

MASSACRE AU DORTOIR (The Dorm That Dripped Blood) réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Laurie Lapinski, Stephen Sachs, David Snow, Pamela Holland, Dennis Ely, Woody Roll, Daphne Zuniga, Jake Jones…

Scénario : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow & Stacey Giachino

Photographie : Stephen Carpenter

Musique : Christopher Young

Durée : 1h28

Date de sortie initiale: 1982

LE FILM

Une résidence universitaire va fermer ses portes afin d’être revendue. Après le départ de tous les étudiants, Joanne, Patty, Brian, Craig et Debbie restent seuls pour débarrasser le mobilier et tout nettoyer. Patty surprend un étudiant, John Hemmit, dans l’enceinte de l’établissement. Peu de temps après, des objets disparaissent et un certain malaise s’installe parmi le petit groupe, qui se sent espionné. Quand Debbie doit quitter la résidence et partir avec ses parents venus la chercher, ces derniers se font massacrer…

Attention nanar ! Ou plutôt, vive les mauvais films sympathiques ! Massacre au dortoirThe Dorm That Dripped Blood, aussi connu sous le titre La Maison de sang, en est un beau, un vrai, un grand, qui vous fera rire durant 1h25 et qui y va souvent à fond dans le nawak et le goût doûteux pour vous faire rire involontairement. On doit cet opus aux élèves de l’école de cinéma de l’University Cooperative Housing Association, présente sur le campus de l’UCLA (l’Université de Californie de Los Angeles), où le film a été quasiment intégralement tourné, avec les moyens du bord, en 16mm, gonflé plus tard en 35mm. Le problème, ou heureusement c’est selon, c’est que cela se voit, que rien ou presque ne fonctionne. On s’amuse vraiment du début à la fin en découvrant jusqu’où le récit peut aller dans non-sens et les « acteurs » dans non-jeu. Le pire, c’est que l’on s’attendait à un vrai slasher, le film sort d’ailleurs en 1982, juste après Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, Le Tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions de Steve Miner, les trois premiers de la saga Vendredi 13 donc, espérait probablement tirer son épingle du jeu et amasser un max de billets verts en surfant sur l’engouement des spectateurs pour les films d’épouvante. Mais par son budget anémique, ses comédiens en carton, son sang réalisé avec de l’encre Waterman (ou du ketchup Heinz pour le coup de la perceuse) et ses cadavres en papier mâché, Massacre au dortoir ne peut évidemment pas rivaliser avec ces références, mais s’avère une très bonne comédie.

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