Test Blu-ray / Les Vikings, réalisé par Richard Fleischer

LES VIKINGS (The Vikings) réalisé par Richard Fleischer, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 4 décembre 2018 chez Rimini Editions

Acteurs : Kirk Douglas, Tony Curtis, Ernest Borgnine, Janet Leigh, James Donald, Alexander Knox, Maxine Audley, Frank Thring…

Scénario : Calder Willingham, Dale Wasserman d’après le roman « The Vikings » de Edison Marshall

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Mario Nascimbene

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Au Xè siècle, les Vikings sèment la terreur le long des côtes anglaises. Au cours d’une attaque, le chef viking Ragnar tue le roi d’Angleterre et viole la reine. De ce viol naîtra Eric, qui sera capturé par les vikings et élevé comme un esclave, dans le village où vivent son père et son demi-frère, Einar. Ignorant leur lien de parenté, Eric et Einar se vouent une haine farouche.

Quel chef d’oeuvre ! Comment ne pas s’extasier encore et toujours devant cette référence ultime du film d’aventure qui a su traverser les décennies et conquérir le coeur de plusieurs générations de cinéphiles ?! Les Vikings The Vikings, réalisé par l’immense Richard Fleischer est un triomphe au cinéma en 1958. Porté par le producteur Kirk Douglas, qui avait créé sa société Bryna à cette occasion et venait d’enchaîner La Vie passionnée de Vincent van Gogh de Vincente Minnelli, Règlements de comptes à OK Corral de John Sturges et Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, Les Vikings est la résultante de l’association de multiples talents et artisans, qui ont cru en ce projet ambitieux. Soixante ans après sa sortie, Les Vikings n’a pas pris une seule ride. Pourquoi ? En raison du souci d’authenticité désiré par ses créateurs, qui ont voulu respecter au maximum les us et coutumes d’une civilisation alors récupérée et bouleversée par certains contes et des légendes narrées depuis dix siècles. Aujourd’hui, revoir Les Vikings c’est quelque part retrouver son âme d’enfant, mais aussi avoir la certitude de se retrouver devant un gigantesque spectacle, une valeur sûre, LE film parfait, magnifiquement interprété et mis en scène par l’un des plus grands metteurs en scène de l’histoire du cinéma.

Vers 900, les Vikings, adorateurs d’Odin, menés par leur chef Ragnar ravagent régulièrement la Northumbrie en Angleterre. Au cours d’un raid, le roi d’Angleterre est tué et Ragnar viole la reine Enid. De cette union illégitime naîtra Éric. L’enfant est enlevé par Brown, un Viking, alors qu’il allait être emmené en Italie pour être protégé du roi Albert. Éric échoue comme esclave dans le village dirigé par son père et de son demi-frère Einar, le fils légitime de Ragnar. Eric et Einar, qui ne savent rien sur leurs liens du sang, deviennent rivaux et se disputent violemment la conquête de la belle Morgana, princesse galloise promise au roi Aella, un fourbe d’envergure, et que les Vikings ont enlevée dans l’espérance d’une rançon.

Les Vikings…souvenir d’enfance dans les années 80-90 lors d’une diffusion du film sur M6. Scotché devant l’écran devant la beauté des acteurs, troublé surtout par le costume moulant arboré par Janet Leigh – à l’érotisme insolent – qui a dû faire frémir la censure. Mais aussi les couleurs étincelantes, les costumes dont on pouvait sentir les matières et la crasse, l’envie d’essayer de courir sur les rames du drakkar, d’aller ripailler à plein ventre avec ces « bons hommes » qui buvaient à l’aide d’une corne et qui mangeaient le gibier avec les doigts. Subjugué également par le thème musical Mario Nascimbene, effrayé par la scène où Ragnar (Ernest Borgnine, quel putain d’acteur) souhaite mourir l’épée à la main, avant de se jeter dans la fosse aux loups en criant « Odin ! ». Séquence suivie par celle où Eric se fait trancher la main. Mon inconscient avait été tellement marqué par ces images, que j’étais certain d’avoir réellement vu le corps du Viking se faire déchiqueter par les canidés, tout comme j’étais sûr que le réalisateur montrait le moignon ensanglanté de Tony Curtis. La magie de l’effet suggéré de Richard Fleischer. Bref, l’auteur de ces mots pourrait continuer longtemps ainsi, tant Les Vikings est un film qui l’a marqué à vie.

C’est donc toujours difficile de parler d’une oeuvre importante dans l’existence d’un cinéphile. Il y a tout d’abord le divertissement dans ce qu’il a de plus noble, de plus pur. Les Vikings transporte les spectateurs dans un autre monde, le fait voyager dans le passé et lui fait traverser l’écran grâce au format Technirama et au Technicolor. Pointilleux, Richard Fleischer, ainsi que toute son équipe, dont le chef opérateur Jack Cardiff (Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, L’Odyssée de l’African Queen) et Kirk Douglas lui-même, auront passé toute une année entière à faire des recherches et à étudier le mode de vie des Vikings. Puis, l’équipe s’est mise à la recherche des lieux de tournage, avant de jeter leur dévolu sur la Norvège pour y construire le village, la Bretagne (pour son final à Fort la Latte) et l’Allemagne pour les intérieurs. Une année de préparation, huit mois de tournage, soit près de deux ans. Les moyens conséquents se voient à l’écran, chaque seconde.

Richard Fleischer y démontre une fois de plus sa virtuosité, son art immense du storytelling, sa solide direction d’acteurs et sa maîtrise totale de la technique mise à sa disposition. Devant la caméra, Kirk Douglas, Tony Curtis, Janet Leigh et Ernest Borgnine rivalisent de charisme (qu’est-ce qu’ils sont beaux) et de talent. Engagé pour permettre à Kirk Douglas de bénéficier d’un budget plus conséquent, Tony Curtis, qui sortait du sublime Grand ChantageSweet Smell of Success d’Alexander Mackendrick, ne se laisse pas bouffer par son aîné et sa prestation est tout aussi impressionnante que celle de son producteur. Ce dernier, en très grande forme, explose l’écran une fois de plus dans le rôle d’Einar, Viking balafré et borgne, au sourire carnassier, qui ressent malgré lui l’amour pour son demi-frère, chose qui le perdra lors du duel final qui reste dans toutes les mémoires.

Sans aucun temps mort, le scénario de Calder Willingham (Les Sentiers de la gloire) et Dale Wasserman, adapté du roman d’Edison Marshall, enchaîne les séquences cultes et épiques comme des perles sur un collier, soignant autant la psychologie des personnages que les passages attendus comme les différentes batailles (navales et à l’épée), les scènes de beuverie, les divertissements des guerriers et leurs sentiments amoureux. De l’ouverture-prologue avec la voix d’Orson Welles (non crédité), en passant par l’attaque du faucon qui crève un œil à Einar, le regard foudroyant de tendresse et de reconnaissance de Ragnar envers Eric avant d’aller rejoindre le Valhalla, le corset déchiré de Morgana, les drakkars perdus dans la brume, le spectaculaire assaut du château fort, tous ces moments, cette magnificence de chaque instant font de cette fresque l’un des plus grands films de tous les temps et encore aujourd’hui un modèle du genre, vanté notamment par les auteurs de la série Game of Thrones. C’est dire si Les Vikings n’a pas fini de faire de nouveaux adeptes auprès des jeunes passionnés par le septième art !

LE BLU-RAY

Il aura fallu attendre quinze ans pour qu’une édition digne de ce nom du chef d’oeuvre de Richard Fleischer voit enfin le jour en France. Et nous devons ce miracle à l’éditeur Rimini. Exit donc le DVD MGM sorti en avril 2003, place à ce merveilleux coffret ! Cette édition se compose d’un Digipack à deux volets glissé dans un surétui cartonné au visuel attractif, comprenant le Blu-ray et le DVD, avec au verso deux photogrammes tirés du film sur fond de ciel orageux. Egalement présent, un passionnant et exclusif livre de plus de 160 pages, L’Enigme Richard Fleischer, rédigé par Christophe Chavdia, qui revient en détails sur la longue et prolifique carrière du réalisateur, puis plus précisément sur Les Vikings dans une seconde partie. L’historien du cinéma Stéphane Chevalier prend ensuite la relève pour un entretien avec trois Norvégiens ayant assisté au tournage des Vikings. La préface de ce merveilleux ouvrage est rédigée par Bruce et Mark Fleischer, les fils du cinéaste, qui partagent leurs souvenirs de tournage. Le menu principal est quant à lui animé sur le cultissime thème musical de Mario Nascimbene. Mention spéciale à la calligraphie qui reprend la forme de l’alphabet runique. Cette édition française, limitée à 3000 exemplaires, est au final plus conséquente que les disques américains et anglais.

Le premier des suppléments – Un conte norvégien – est un entretien avec le grand Richard Fleischer réalisé en 2002 (27’). Quel plaisir d’écouter le cinéaste raconter ses anecdotes de tournage à travers de multiples photos prises sur le plateau ! Richard Fleischer évoque tour à tour la genèse du projet, l’année de préparation nécessaire afin d’offrir aux spectateurs le spectacle le plus authentique possible, le soin particulier apporté au moindre petit détail voulu historiquement exact, la fabrication de trois drakkars à taille réelle réalisés à partir des plans originaux trouvés au musée d’Oslo. Les lieux de tournage en Norvège et en France sont également évoqués, ainsi que le travail avec le chef opérateur Jack Cardiff et les acteurs. Les souvenirs foisonnent et Richard Fleischer semble très heureux de revenir sur ce film qui était l’un de ses préférés, ainsi que le plus difficile à réaliser d’un point de vue logistique avec son 20.000 lieues sous les mers.

L’éditeur a ensuite mis la main sur une interview de Kirk Douglas (6’) donnée à la télévision belge à l’occasion de la sortie des Vikings. Le comédien, très à l’aise, élégant, souriant, lumineux et laissant échapper quelques mots en français, indique que tourner un film sur les Vikings était l’un de ses rêves depuis toujours. A cette occasion, Kirk Douglas explique avoir fondé sa société de production afin de s’y investir totalement et avec suffisamment d’indépendance. L’acteur se penche également sur la notion du divertissement au cinéma, avant de parler de son prochain film, Spartacus.

Le bonus suivant, intitulé Les Vikings, de la réalité au rêve (20’), croise les témoignages de Mark et Bruce Fleischer, enregistrés lors d’un entretien téléphonique. Sur un montage compilant photos et images du tournage en Bretagne, ainsi que quelques images récentes de Fort la Latte, les deux frères partagent leurs souvenirs liés au tournage des Vikings. Si la prise de son est un peu chaotique pour Bruce, les propos n’en sont pas moins passionnants et émouvants, surtout lorsque les deux intervenants parlent de leur père et de la passion pour le cinéma qui l’animait.

Enfin, et c’est une exclusivité pour le Blu-ray, Rimini Editions inclut également un autre entretien avec Richard Fleischer (28’), cette fois mené par l’historien du cinéma Christophe Champclaux à Los Angeles en 1996. Calme, doux, ému quand il évoque ses souvenirs, Richard Fleischer aborde chaque aspect du tournage de ce film dont il était – à juste titre – très fier. Ce module parvient à compléter celui en début de programme et nous en apprenons encore et toujours sur la genèse des Vikings, le travail sur le scénario et les recherches effectuées, le travail avec le directeur de la photographie Jack Cardiff, le casting, la violence et la censure, le tournage à Fort la Latte…

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce originale.

Voilà donc le cadeau parfait pour le Noël 2018 des cinéphiles !

L’Image et le son

Rimini Editions reprend le même master restauré par la MGM édité aux Etats-Unis chez Kino Lorber. Même source, donc partis pris identiques provenant de la restauration. L’éditeur a décidé de ne pas intervenir sur la copie déjà existante afin de – je cite Jean-Pierre Vasseur, directeur général de Rimini – « ne pas en atténuer le grain ou chercher à corriger les quelques défauts ». Alors oui, certains pourront tiquer devant quelques plans étonnamment lisses, mais Rimini n’allait pas « rajouter » une patine argentique artificielle ! Si divers points blancs et petites tâches demeurent (le plan à effets spéciaux lors de la manifestation divine), la propreté est éloquente (les raccords de changement de bobines dits « brûlures de cigarettes » chers à Tyler Durden ont été effacés) force est d’admettre que nous n’avions jamais vu le chef d’oeuvre de Richard Fleischer dans ces conditions. La luminosité des séquences diurnes frappe d’emblée, comme le retour des Vikings au village ou l’assaut final. Ce master HD rend enfin hommages aux volontés artistiques originales, à l’instar de la composition des plans du cinéaste, avec une profondeur de champ inédite. Les détails foisonnent aux quatre coins du cadre large, y compris sur les gros plans des comédiens. L’occasion d’apprécier la tronche balafrée de Kirk Douglas, ainsi que son œil laiteux, sous toutes les coutures. Le décolleté (mais pas que) de Janet Leigh ne manque pas de relief, et seules les scènes brumeuses, qui donnent toujours du fil à retordre à la compression, surtout sur les films du patrimoine, entraînent une baisse de la définition. Signalons quelques menus décrochages sur les fondus enchaînés, ainsi que des flous intempestifs. Mais absolument rien de rédhibitoire. On lève donc notre corne de bière à Rimini !

Les versions originale et française bénéficient d’un mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0. Dans les deux cas, l’espace phonique se révèle probant et dynamique, le confort est indéniable, et les dialogues sont clairs, nets, précis. Sans surprise, au jeu des comparaisons, la piste anglaise s’avère plus naturelle et harmonieuse.. Que vous ayez opté pour la langue de Shakespeare (conseillée) ou celle de Molière (excellent doublage), aucun souffle ne vient parasiter votre projection et l’ensemble reste propre. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © Brynaprod / MGM / Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Tulip Fever, réalisé par Justin Chadwick

TULIP FEVER réalisé par Justin Chadwick, disponible en DVD et Blu-ray le 4 septembre 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Alicia Vikander, Dane DeHaan, Christoph Waltz, Judi Dench, Holliday Grainger, Zach Galifianakis, Cara Delevingne, Jack O’Connell…

Scénario : Deborah Moggach, Tom Stoppard d’après le roman « Le Peintre des vanités » – « Tulip Fever » de Deborah Moggachd

Photographie : Eigil Bryld

Musique : Danny Elfman

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Amsterdam – 1636.
La ville est plongée dans une fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe.
Un riche marchand décide d’engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de sa jeune femme. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante débute entre la jeune Sophia et le séduisant peintre.
Alors qu’une liaison torride et fougueuse s’installe, les jeunes amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s’enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d’une tulipe..

Tulip Fever est un film qui revient de loin. Il aura fallu près de dix ans pour que cette adaptation du roman Le Peintre des vanitésTulip Fever de Deborah Moggach (1999) puisse voir le jour dans les salles ou en e-cinéma. A l’origine prévue avec Jude Law et Keira Knightley sous la direction de John Madden (Shakespeare in love, Miss Sloane), cette romance historico-dramatique aura connu moult déboires et notamment des changements de règles fiscales dans la production de film au Royaume-Uni. Résultat, cette histoire est restée dans les tiroirs jusqu’au jour où le réalisateur Justin Chadwick (Deux sœurs pour un roi, Mandela : Un long chemin vers la liberté) mette la main dessus et parvienne à réunir les fonds nécessaires. Tous deux oscarisés, la sylphide Alicia Vikander (pour Danish Girl) et Christoph Waltz (pour Inglourious Basterds et Django Unchainded) héritent des deux rôles principaux, tandis que Dane Dehaan interprète le jeune peintre qui va troubler l’existence de Sophia. Le film est tourné en 2014, mais restera bloqué jusqu’en 2017.

Metteur en scène du mal aimé et pourtant très réussi Deux sœurs pour un roi, qui réunissait Scarlett Johansson et Natalie Portman, Justin Chadwick prouve une fois de plus que la reconstitution historique lui sied à ravir avec une direction artistique solide, des décors et des costumes soignés, ainsi qu’une photo rappelant certaines œuvres de Rembrandt et de Vermeer. Tulip Fever peut paraître académique, mais on croit et l’on plonge volontiers dans cette ville d’Amsterdam du XVIIe siècle, marquée par la folie du commerce des tulipes, qui se revend à prix d’or, surtout lorsque l’une d’entre elles est marquée par une anomalie chromatique, comme la tant convoitée tulipe marbrée. Tel un bulbe en pleine éclosion, Sophia, délicatement incarnée par la sublime Alicia Vikander donc, va commencer à s’épanouir quand elle rencontre un artiste venu lui tirer le portrait avec son époux (Christoph Waltz), fortuné, d’âge mûr, veuf. Sans enfant, décédé lors de l’accouchement de son épouse, qui n’a également pas survécu, Cornelis Sandvoort « achète » Sophia, orpheline, pour qu’elle lui donne un héritier. Mais les mois passent et la jeune femme ne tombe pas enceinte. C’est alors que le film prend une tournure digne d’un boulevard avec la servante des Sandvoort (Holliday Grainger), enceinte des œuvres du poissonnier, qui par peur d’être renvoyée va finalement accepter la proposition de Sophia.

Cette dernière ayant une liaison avec l’artiste Jan Van Loos, s’est fait remarquée par la servante Maria. En échange de son silence, Sophia décide de faire semblant d’être enceinte, tandis que Maria devra dissimuler sa grossesse. A la naissance du bébé, Sophia adoptera l’enfant et Maria, dont le fiancé demeure mystérieusement introuvable, conservera son travail. Justin Chadwick joue avec les genres, avec les tons et l’empathie des spectateurs pour les personnages. Si Cornelis Sandvoort est d’abord présenté comme un négociant en épices riche et froid, l’homme se révélera attentionné, amoureux de sa femme, voulant à tout prix être père. Christoph Waltz domine la distribution du début à la fin. Alicia Vikander, tour à tour ingénue et stratège, crève l’écran une fois de plus par sa beauté diaphane, sa fragilité et sa sensualité. Seule ombre au tableau, Dane DeHaan reste bien fade face à ses partenaires, semblant constamment avoir été tiré du lit juste avant de tourner. Mais bon, nous n’aurions rien gagné au change puisque le monolithique Matthias Schoenaerts avait un temps été envisagé.

Finalement, l’aspect romantique l’emporte moins que la psychologie du personnage formidablement interprété par Christoph Waltz, de loin son meilleur rôle depuis longtemps. Alors certes, Tulip Fever part un peu dans tous les sens, ne sait pas quelle position adoptée et a souvent du mal à trouver une identité propre, mais ses petites imperfections (multiplication des rebondissements, fin expédiée) sont attachantes et les comédiens formidables (dont Zack Galifianakis et Dame Judi Dench) emportent facilement l’adhésion.

LE DVD

Après un détour par la case e-cinéma, Tulip Fever est arrivé dans les bacs en DVD et Blu-ray. Le test de l’édition SD dispinible chez TF1 Studio a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur accompagne le film de Justin Chadwick d’un making of (15’). De facture classique, ce documentaire se compose d’images de tournage, mais surtout des propos des comédiens et du réalisateur. Les intervenants ne font jamais mention de très longue gestation du film (dix ans en raison de problèmes financiers) et font surtout l’éloge de toute l’équipe, tout en parlant des personnages et du contexte social à Amsterdam au XVIIe siècle.

L’Image et le son

L’éditeur ne nous a pas fourni l’édition HD et c’est bien dommage. Nous aurions bien voulu découvrir les partis pris du directeur de la photographie danois Eigil Bryld (Bons baisers de Bruges) dans les meilleures conditions possibles. Il faudra se contenter d’un DVD très moyen, à la compression souvent hasardeuse et aux couleurs fanées. La définition est parfois médiocre, les contrastes limités, les flous occasionnels et le visage des comédiens paraît trop cireux pour être honnête.

Bien qu’elle soit essentiellement musicale, la spatialisation instaure un réel confort acoustique. Par ailleurs, les quelques effets glanés ici et là sur les enceintes arrière permettent de plonger le spectateur dans l’atmosphère du film comme sur les canaux bondés de marchands ou lors des transactions enflammées. Les voix sont solidement plantées sur la centrale en anglais comme en français avec un net avantage pour la première piste. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © TF1 Studio / The Weinstein Company / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Le Dernier des géants, réalisé par Don Siegel

LE DERNIER DES GÉANTS (The Shootist) réalisé par Don Siegel, disponible en DVD et combo Blu-ray/DVD le 26 novembre 2018 chez Sidonis Calysta

Acteurs : John Wayne, Lauren Bacall, Ron Howard, James Stewart, Richard Boone, Hugh O’Brian, Scatman Crothers, Richard Lenz…

Scénario : Miles Hood Swarthout, Scott Hale d’après le roman de Glendon Swarthout

Photographie : Bruce Surtees

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Précédé de sa réputation de justicier infaillible dans les duels au pistolet, John Bernard Books arrive à Carson City dans le Nevada. Tandis que plusieurs de ses vieux ennemis entendent bien lui faire payer une dette ancienne, Books oublie la menace pour consulter son ami, le Dr. Hostetler. Diagnostic : une longue maladie au stade terminal. Vénéré par le fils de sa logeuse, Books se refuse au désespoir, à la résignation. Quitte à mourir, autant mourir les bottes aux pieds et le colt arraché à son fourreau.

Chant du cygne du Duke, Le Dernier des géants aka The Shootist (1976), n’est certes pas le film le plus célèbre de Don Siegel, mais assurément l’un de ses plus émouvants et ceci à plus d’un titre. D’une part parce qu’il s’agit d’un western crépusculaire qui signe véritablement la fin d’un genre et d’une époque, d’autre part parce que l’immense John Wayne, alors rongé par une maladie qui allait l’emporter trois ans plus tard, livre ici une prestation bouleversante, sa dernière face à la caméra, dans le rôle d’un cowboy d’âge mûr, condamné par un cancer foudroyant. Un dernier baroud d’honneur souligné par la composition d’Elmer Bernstein, avec en filigrane tout un pan du cinéma hollywoodien en voie de disparition. Le dernier film d’un géant, le testament d’un mythe, le salut d’un monstre sacré.

Atteint d’une maladie incurable, John Bernard Books, le dernier des professionnels légendaires de la gâchette, rentre calmement à Carson City pour recevoir des soins de son vieil ami le Dr Hostetler. Sachant que ses jours sont comptés, il trouve confort et tranquillité dans une pension tenue par une veuve et son fils. Mais « Books » n’est pas destiné à mourir en paix; devant les perspectives de la déchéance physique et d’une agonie atroce, il choisit de partir comme il a toujours vécu, les armes à la main, dans un dernier combat.

L’action se passe au tout début du XXe siècle. l’automobile fait son apparition devant des yeux interloqués, les publicités Coca Cola sont accrochées sur les devantures des saloons, l’électricité arrive dans les chaumières, tout comme l’eau courante. Le monde change et entre dans l’ère moderne. D’entrée de jeu, Don Siegel nous montre un vieux bonhomme sur son cheval. Les yeux bleus délavés, la mine fatiguée. Alors qu’il arrive en ville, un jeune brigand tente de le détrousser. Mais le vieux briscard a encore quelques réflexes et parvient à se débarrasser facilement du bandit. Juste avant cela, un montage réalisé à partir de photographies et d’extraits en noir et blanc tirés des plus grands films de John Wayne (La Piste des géants, Rio Bravo, El Dorado, La Rivière rouge…) résumait en quelques secondes la vie de Books faite de règlements de comptes et d’affrontements avec la vermine de l’Ouest. Trente ans après ses premiers exploits, Books arrive à l’âge où il devrait penser à se ranger. Mais la maladie le rattrape et le cowboy n’aura pas le temps de profiter d’une retraite bien méritée. D’ailleurs, aurait-il pu profiter de ses vieux jours, lui dont la vie a toujours été marquée par l’action ?

John Wayne apporte avec lui cinquante ans de cinéma dont 45 années passées en haut de l’affiche. John Ford, Raoul Walsh, George Sherman, Howard Hawks, Henry Hathaway, Andrew V. McLaglen ne sont plus que des spectres qui rodent autour de John Wayne et leurs présences se ressentent autour du personnage de Books, qui galope désormais en solitaire. C’est donc ce côté méta (mais pas que) qui fait du Dernier des géants bien plus qu’une simple curiosité.

Quand Books va consulter son médecin le docteur Hostetler, nous voyons bien évidemment John Wayne face à James Stewart, mais également L’homme qui tua Liberty Valance. Deux hommes âgés qui approchent des 70 ans, qui se regardent avec nostalgie, mais aussi un immense respect et une évidente complicité. De son côté, Don Siegel déçoit avec une mise en scène bien trop classique, une photographie signée Bruce Surtees (Les Proies, Lenny) qui donne à son film un côté série télévisée et une reconstitution standard, comme si là encore le grand spectacle n’était plus et que le divertissement devait se contenter d’un cadre plus restreint et de couleurs fanées. Loin de son précédent western Sierra torride (1970), le cinéaste paraît bien plus intéressé, et on le comprend, par ses comédiens qu’il dirige d’une main de maître. Outre le duo de légendes susmentionné, les tronches de John Carradine, Scatman Crothers et de Richard Boone sont marquantes, mais une autre star tout aussi splendide donne la réplique au Duke, la grande Lauren Bacall dans le rôle de la veuve Rogers, qui aurait pu représenter une fin paisible pour Books, s’il n’avait pas été condamné par le « Big C » comme l’acteur appelait le « crabe ».

Le Dernier des géants suit donc les derniers jours d’un ancien tireur d’élite de l’Ouest, chaque jour étant d’ailleurs indiqué comme un compte à rebours. Des personnages satellites tentent de s’approprier l’ancien prestige du pistolero comme un journaliste peu scrupuleux avide d’écrire ses mémoires, ou bien encore une ancienne prostituée qui le demande en mariage dans le but d’hériter de ses biens. Sans compter un maire qui se prépare déjà à placarder un écriteau « Ici est mort John Bernard Brooks » à l’entrée de la ville et un shérif qui ferait tout pour accélérer le trépas de cet anachronisme puisqu’il rappelle une époque sanglante régie par la loi du talion. La relève est néanmoins bien là, incarnée par le jeune Ron Howard – qui avait déjà tâté du western avec Du sang dans la poussière de Richard Fleischer – mais nul ne remplacera Books, ce temps est révolu.

Profondément mélancolique, Le Dernier des géants vaut donc largement le coup d’oeil pour ces multiples raisons et pour accompagner le Duke vers sa dernière demeure. Enfin, la même année, sort sur les écrans Josey Wales hors-la-loi de et avec Clint Eastwood. Un renouveau pour une nouvelle légende déjà en devenir et qui signera lui aussi l’un des plus grands westerns crépusculaires de l’histoire du cinéma, ImpitoyableUnforgiven (1992).

LE BLU-RAY

Depuis le mois d’octobre, Sidonis Calysta a changé les visuels de ses sorties. Le Dernier des géants est disponible en DVD et combo Blu-ray/DVD. Le test de l’édition HD a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

On pouvait s’attendre à plus de monde pour parler du dernier film de John Wayne.

L’indéboulonnable Patrick Brion a répondu à l’appel de l’éditeur (8’). Comme d’habitude, l’historien du cinéma replace le film qui nous intéresse dans le genre et son contexte. Un procédé mécanique et redondant d’un film à l’autre, mais pourquoi pas. Cependant, Patrick Brion peine à trouver les arguments pour parler du Dernier des géants et passe son temps à parler du mythe John Wayne, irremplaçable dans le western. C’est dans les deux dernières minutes que notre interlocuteur en vient plus précisément sur le film de Don Siegel en parlant des partis pris du réalisateur, de l’interprétation de John Wayne et du parallèle fait avec sa propre vie.

L’éditeur reprend l’intervention du cinéaste John Landis (2006-4’), qui commente en réalité la bande-annonce originale du Dernier des géants. « C’est presque un bon film » dit le réalisateur de The Blues Brothers, qui revient notamment sur le casting et indique au passage avoir assisté au tournage de la scène finale.

On apprécie surtout le petit module tourné sur le plateau au moment des prises de vue de la dernière séquence du film (5’). L’occasion de voir Don Siegel et John Wayne avant le clap, ou le comédien taper la discute avec quelques admirateurs, auprès desquels il se confie sur la maladie « J’ai eu une année pourrie, mais je me sens mieux déjà ».

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

On a plus l’impression d’un DVD sensiblement amélioré qu’une édition HD digne ce nom. Les couleurs sont guère reluisantes, la copie reste marquée par des tâches et des points (sur les stockshots du début, mais pas seulement), la gestion du grain reste aléatoire et les détails sont parasités par des flous intempestifs. Le piqué manque à l’appel et même si certaines scènes sortent un peu du lot, comme toutes les séquences en extérieur, la restauration paraît bien datée. Demeure la stabilité d’ensemble, bien plus convaincante que sur l’ancienne édition DVD Seven7 sortie en 2004.

La piste française DTS-HD Master Audio 2.0 est nettement moins percutante que la version originale DTS-HD Master Audio 2.0. Du point de vue harmonie, cette dernière l’emporte aisément car plus aérée, fluide, dynamique, alliant les dialogues avec la musique et les effets avec une redoutable efficacité. Dans les deux cas, la propreté est de mise, la partition d’Elmer Bernstein est excellemment délivrée et les gunfights saisissants dans la dernière partie. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale. Notons également quelques trous dans la VF qui passe directement en version originale sous-titrée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / MGM / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra HD / La Fureur de vaincre, réalisé par Lo Wei

LA FUREUR DE VAINCRE (Jing wu men) réalisé par Lo Wei, disponible en Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 octobre 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Bruce Lee, Nora Miao, James Tien, Robert Baker, Jun Arimura, Fu Ching Chen…

Scénario : Lo Wei

Photographie : Ching-Chu Chen

Musique : Ku Chia Hui, Fu-ling Wang

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

A Shanghaï, le dojo Nijiguchi, dirigé par le japonais Suzuki, ne cesse d’humilier les écoles chinoises d’arts martiaux qui obéissent aux préceptes de tolérance taoïste et refusent de se battre. Chen Zhen est un jeune élève de Kung-Fu. Déchiré par la mort suspecte de son maître, il enfreint les règles de son école et décide de se venger en partant à l’assaut du dojo Nijiguchi.

Suite au triomphe inattendu de Big Boss, Bruce Lee doit honorer son contrat et enchaîne immédiatement sur le deuxième film qui le relie à la Golden Harvest. Malgré les incompatibilités (euphémisme) avec le réalisateur Lo Wei (1918-1996), le comédien s’associe à nouveau avec ce dernier, pour une production plus confortable suite au succès commercial précédent. Pour beaucoup de fans et de cinéphiles, La Fureur de vaincreJing wu men, mais aussi Fist of Fury à l’international, est le film dans lequel Bruce Lee livre sa meilleure performance en tant qu’acteur. 45 ans après sa sortie, le film étonne encore par la violence de son personnage principal, psychotique capable de tuer son adversaire en le ruant de coups de poing. Véritablement flippant, Bruce Lee est tour à tour empathique et repoussant, toujours impressionnant, et explose l’écran une fois de plus.

Après de longues vacances, Chen Zen rentre dans son école de kung-fu à Shanghaï, et y découvre que son maître, Huo, est mort. Peu de temps après, les représentants d’une école japonaise rivale viennent humilier l’école de Chen Zen en leur donnant un écriteau sur lequel il y est inscrit une insulte raciale envers les chinois, « Les Chinois sont les malades de l’Asie orientale ». Le lendemain, Chen Zen décide seul d’aller voir l’école japonaise, et de leur rendre leur écriteau. Les Japonais, trouvant Chen Zen trop téméraire le défient : Chen Zen abat tous les élèves de l’école, sans avoir une égratignure. Il découvre, un soir, que l’une des personnes de son école faisait partie des Japonais, et qu’il a empoisonné le maître Huo. Chen Zen va déchaîner sa fureur, jusqu’à tuer, et à devoir se déguiser pour ne pas être reconnu par la police.

Bruce Lee with a vengeance ! Attention à celui croisera son chemin ! Le comédien est parfait dans la peau de ce jeune élève d’arts martiaux, bien décidé à enquêter sur la mort mystérieuse de son maître. Dès son apparition à l’écran et la séquence des funérailles de Huo, le personnage incarné par Bruce Lee semble d’emblée instable, pour ne pas dire déséquilibré. La disparition de celui qui lui a tout enseigné et qui semblait être son seul pilier, va très vite précipiter Chen Zhen dans une colère noire doublée d’une folie meurtrière.

Le récit se déroule dans les années 1930, alors que la ville de Shanghaï est occupée par les Japonais, qui traitent les Chinois comme des animaux. Chen Zhen est une arme de destruction massive lancée sur l’envahisseur et va perdre pied petit à petit. Comme pour Big Boss, La Fureur de vaincre pèche aujourd’hui par son manque de rythme et quelques séquences très (trop?) dialoguées, d’une amourette faisant office de remplissage, ainsi qu’un aspect quelque peu étouffant en raison d’un tournage réalisé quasi-intégralement en studio. Mais quand l’action démarre, ça y va !

La scène où Bruce Lee fait face à plusieurs dizaines de combattants, armé de ses poings, de ses pieds et de son nunchaku, s’inscrit au panthéon du genre et aura marqué moult spectateur et cinéastes, à l’instar de Quentin Tarantino qui comme d’habitude « rendra hommage » (c’est plus élégant que de dire plagier) au film de Lo Wei dans le premier Kill Bill. Alors que l’action se déroule sous la dure domination des Japonais, Bruce Lee devient le symbole de la lutte d’un peuple, qui se lance corps et âme dans la mission qu’il s’est fixée. Encore plus politique que Big Boss, La Fureur de vaincre n’épargne cependant personne, pas même son protagoniste, machine à tuer que rien ni personne ne peut arrêter.

Le final où Chen Zhen se sacrifie, court et saute vers son ennemi reste dans toutes les mémoires, surtout en France (même si dans une version tronquée et censurée par le distributeur René Chateau) puisque La Fureur de vaincre était arrivée sur les écrans alors que l’acteur était déjà décédé. Les chorégraphies signées par Bruce Lee et Han Yin Chieh sont encore plus abouties et surtout réalistes que dans Big Boss. Les coups portés font très mal. Mais à côté de ces scènes de kung-fu, Bruce Lee impressionne par la force de son jeu véritablement enragé. Ses explosions de colère filmées en gros plan pourraient prêter à rire chez un autre. Ici, l’audience ressent la peur, la hargne, la douleur, la tristesse aussi. L’émotion est donc là, palpable, constante et font de La Fureur de vaincre une plus grande réussite que Big Boss, ce qui sera d’ailleurs confirmé au box-office puisque le record du premier film est pulvérisé. Mais le meilleur reste à venir, ce sera La Fureur du Dragon.

LE 4K UHD

La Fureur de vaincre fait son retour dans les bacs dans une version restaurée 4K ! Toujours sous la houlette de Metropolitan Vidéo, le film de Lo Wei est donc à nouveau disponible en Haute-Définition, mais également en 4K UHD ! Même menu principal pour les deux disques, les suppléments sont disposés sur le Blu-ray. Existe aussi en coffret “Définitif” 4K Ultra HD + Blu-ray, comprenant Big Boss, La Fureur de vaincre, La Fureur du Dragon et Le Jeu de la mort.

Peu de suppléments sur cette édition :

Au cours d’une interview réalisée en 2003, le cinéaste Christophe Gans revient rapidement sur Bruce Lee et La Fureur de vaincre (4’). Si l’entretien est très court, le réalisateur de Crying Freeman aborde moult sujets comme l’influence du cinéma de Chang Cheh avec le héros qui n’hésite pas à se sacrifier à la fin du film. Il passe également en revue la psychologie perturbée du personnage, la violence inouïe de La Fureur de vaincre et sa découverte du film au cinéma.

Acteur, cascadeur, chorégraphe et réalisateur hongkongais, Yuen Wah, qui faisait ses débuts en tant que comédien dans La Fureur de vaincre, partage ses souvenirs de tournage (10’). Egalement doublure de Bruce Lee, Yuen Wah évoque aussi son propre parcours.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Comme nous l’indiquions sur le test de Big Boss, pas de HDR sur cette édition 4K (HEVC, 2160/24p) ! L’upgrade est ici moins convaincant que pour la première association Bruce Lee – Lo Wei et ce en raison d’un tournage essentiellement en studio. Peu de profondeur de champ ici, les détails sont amoindris et seules les très rares scènes tournées en extérieur, comme celle du panneau « Interdit aux chiens et aux Chinois » sortent réellement du lot avec une très belle luminosité. Entièrement restauré en 4K par l’incontournable laboratoire de L’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna, à partir du négatif original, La Fureur de vaincre dispose d’un master dans son format respecté 2.35, évidemment très propre et les contrastes sont fermes. En revanche, la colorimétrie est un peu à la traîne, d’autant plus que les teintes froides tirent sur des gammes jaunâtres. Le générique reste marqué par de légers fourmillements et un grain plus aléatoire.

En ce qui concerne l’acoustique, l’éditeur a repris les mêmes pistes déjà proposées sur le Blu-ray de 2011 avec une piste française upgradée en DTS HD Master Audio 7.1 sur le 4K, une version en Mandarin 6.1 (ainsi qu’en Mono) et une piste Mono Cantonaise (la plus faible du lot en raison d’un écho systématique des dialogues). Faites donc votre choix, d’autant plus que chacune possède sa spécificité, une piste son différente et des ambiances aussi variées. Pour certains puristes, la VF proposée ici n’est pas celle exploitée en VHS, la spatialisation paraît souvent artificielle et l’ensemble mise trop souvent sur les bruitages (voir les cris de Bruce Lee largement exagérés) au détriment de la musique, qui disparaît souvent. Pour un plus grand confort, privilégiez le Mandarin en Mono, plus naturelle, homogène et dynamique que la 6.1 qui ne sert pour ainsi dire à rien.

Crédits images : © Fortune Star Media / Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Nuit a dévoré le monde, réalisé par Dominique Rocher

LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE réalisé par Dominique Rocher, disponible en DVD le 15 octobre 2018 chez Blaq Out

Acteurs : Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant, Sigrid Bouaziz, David Kammenos, Jean-Yves Cylly, Nancy Murillo, Lina-Rose Djedje, Victor Van Der Woerd

Scénario : Guillaume Lemans, Jérémie Guez, Dominique Rocher d’après le roman « La Nuit a dévoré le monde » de Pit Agarmen

Photographie : Jordane Chouzenoux

Musique : David Gubitsch

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

En se réveillant ce matin dans cet appartement où la veille encore la fête battait son plein Sam doit se rendre à l’évidence : il est tout seul et des morts-vivants ont envahi les rues de Paris. Terrorisé, il va devoir se protéger et s’organiser pour continuer à vivre. Mais Sam est-il vraiment le seul survivant ?

Chaque année, le cinéma réserve son lot de révélations. 2018 a été un très bon cru pour le cinéma français. Aux côtés de Xavier Legrand pour Jusqu’à la garde, Dominique Rocher se fait une belle place avec son premier long métrage, La Nuit a dévoré le monde. Sublime titre repris du roman éponyme de Pit Agarmen (pseudonyme et anagramme de l’écrivain Martin Page), publié en 2012, dont il s’agit de l’adaptation. Ce serait cliché de dire « Oui, il existe un cinéma de genre en France », puisque même Méliès abordait déjà le fantastique dans ses œuvres en lorgnant même sur l’épouvante afin d’effrayer les spectateurs avec ses démonstrations filmées. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre des films de zombies, tout en conservant une identité bien française. Un film fantastique est un film d’auteur et ça depuis les débuts du cinéma, donc là aussi, pas besoin de différencier les deux. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre avec une grande réussite doublée d’une étonnante et rare maturité pour une première œuvre.

Sur un rythme lent mais maîtrisé, Dominique Rocher, découvert entre autres avec son magnifique court-métrage La Vitesse du passé, démontre un talent fou de storyteller. Faisant la part belle au ressenti avec un énorme travail sur le son, le cadre, le montage, la photo, le cinéaste s’approprie les codes du film de genre pour livrer un film personnel, organique, passionnant, troublant. Cette transposition co-signée par le réalisateur avec les solides Jérémie Guez (Lukas avec Jean-Claude Van Damme, Carnivores des frères Rénier) et Guillaume Lemans (Pour elle de Fred Cavayé, Burn-Out de Yann Gozlan – autre nom à retenir de 2018 – et Dans la brume de Daniel Roby) est marquée par une grande et réelle envie de cinéma, d’allier le divertissement et la réflexion.

La Nuit a dévoré le monde est autant un film fantastique qu’un drame psychologique puisque le personnage principal apparaît déprimé au début du film des suites de sa séparation avec sa compagne et traverse lui-même l’appartement rempli de fêtards comme un être invisible. L’idée de génie de Dominique Rocher est d’avoir confié le rôle de Sam au magnétique comédien danois Anders Danielsen Lie, découvert en 2011 dans Oslo, 31 août de Joachim Trier et vu ensuite dans l’enivrant Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau, Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers et l’interprète de Rainer Maria Rilke dans Rodin de Jacques Doillon. Comme il l’a déjà démontré dans ses films précédents, l’acteur est parfait pour restituer les tourments qui agitent son personnage, visiblement solitaire. Alors que Sam connaît une période noire de sa vie et paraissait même déconnecté de ce qui passait autour de lui, il va devoir réapprendre à s’adapter dans un monde qui a changé en une seule nuit, sans transition, entouré de zombies avides de chair humaine et visiblement attirés par la cacophonie.

Le récit se déroule sur une année. Le spectateur suit Sam au fil des saisons, marquées par les vêtements du personnage, sa transformation physique (amaigri, les cheveux clairsemés et grisonnants) et le traitement des couleurs – de la directrice de la photographie Jordane Chouzenoux – qui deviennent de plus en plus froides. La survie passe par la mise en sécurité dans un appartement d’un immeuble haussmannien indépendant (Sam ne peut donc pas passer d’un bâtiment à l’autre), après que Sam ait constaté qu’il était bien le seul non contaminé dans les habitations voisines. N’attendez pas des attaques frontales, effets d’hémoglobine ou de tripes arrachées puis mangées. Ce qui importe ici, c’est le cheminement intérieur de Sam, qui sort peu à peu de sa dépression pour regarder la réalité en face. En tant que musicien, il trouve tout d’abord un peu de réconfort et de calme en écoutant un MP3 trouvé par hasard, avant de se constituer quelques instruments à l’aide d’ustensiles de cuisine. Jusqu’à ce qu’il mette la main sur une batterie sur laquelle passer ses nerfs, alors que les zombies, attirés par ce vacarme, s’agglutinent en bas de l’immeuble avec la bave aux lèvres.

La Nuit a dévoré le monde prend le genre au sérieux et l’aborde par un moyen détourné, à travers le récit initiatique d’un trentenaire alors au bout du rouleau, mis au pied du mur pour revenir à la vie et pour pouvoir survivre au quotidien, comme Robinson Crusoé sur son île déserte. D’ailleurs, le zombie coincé dans l’ascenseur interprété par Denis Lavant, auquel se confie Alex peut très bien se voir comme le célèbre Wilson du Seul au monde de Robert Zemeckis. Enfin, l’expérience ne serait pas complète sans l’hypnotique musique de David Gubitsch, qui instaure angoisse et suspense du début à la fin. S’il partage quelques points communs avec Dans la brume, écrit par le même scénariste Guillaume Lemans, La Nuit a dévoré le monde est pourtant complètement différent et se place définitivement dans le top des grandes découvertes de l’année.

LE DVD

Point d’édition Blu-ray pour La Nuit a dévoré le monde et c’est bien dommage. Toutefois, Blaq Out concocte un très bel objet pour la sortie en DVD du film de Dominique Rocher. Le slim Digipack est très beau, mais l’éditeur a préféré changer la couleur bleue originale de l’affiche pour la passer en couleur rouge sang, sans doute pour espérer attirer de nouveaux spectateurs. Le menu principal est fixe et musical.

Trois interviews réalisées sur le plateau se succèdent. Le réalisateur Dominique Rocher (6’), le co-scénariste Guillaume Lemans (6’30) et le responsable des maquillages Olivier Alfonso (5’30). Denses et pertinents, ces entretiens en disent long sur la genèse du projet, sur la psychologie du personnage principal, sur les partis et les intentions du metteur en scène. Dominique Rochet revient également sur les thèmes qu’il affectionne (l’isolement) et sur le casting. De son côté, Guillaume Lemans aborde le genre traité « à la française » et indique travailler avec Dominique Rocher sur un autre projet. Enfin, ce petit tour dans les ateliers de fabrication des maquillages de zombie est très intéressant.

Blaq Out a toujours défendu le format court-métrage. Et quel plaisir de découvrir le magnifique film de Dominique Rocher, La Vitesse du passé (2011-17’). Drame de science fiction ambitieux avec Mélanie Thierry, Nicolas Giraud et Alban Lenoir, ce court-métrage a été diffusé notamment sur Canal+ et dans les cinémas du réseau MK2 en avant-programme, ainsi que dans certains des plus grands festivals internationaux (Cannes, Toronto, Bermudes…). Lauréat du prix du meilleur film étranger au festival de Santa Monica, La Vitesse du passé a permis à Dominique Rocher de se faire remarquer et de se faire produire son premier long métrage. Margot et Joseph partent vivre loin de la ville, éloignés de tout, et retapent une vieille maison dans laquelle ils s’installent à peine. Un jour, la terre se met à trembler et le temps s’arrête, figeant Joseph dans sa chute depuis le toit de la maison. Il reste figé dans l’espace et le temps, mais continue malgré tout de descendre lentement vers le sol. Margot, elle, ne semble pas subir ce moment et continue de vivre, espérant que Joseph se remette à bouger à vitesse normale.

En guise de conclusion, l’éditeur permet d’écouter la superbe bande-originale de David Gubitsch.

L’Image et le son

Dommage de ne pas bénéficier de La Nuit a dévoré le monde en Haute-Définition. Malgré tout, cette édition SD en met souvent plein la vue. Blaq Out prend soin du film de Dominique Rocher et restitue les partis pris avec minutie, notamment le travail sur les couleurs qui indique le changement de saison et donc le temps qui s’écoule doucement pour Alex. Les détails sont précis, le piqué incisif, la clarté de mise sur les plans extérieurs. Un très beau master.

La piste Dolby Digital 5.1 permet à la composition de David Gubitsch de s’étendre (voir également la fête au début du film) et de créer une aura particulière qui berce doucement les spectateurs et qui s’agite durant le crescendo final. Les effets sont essentiellement frontaux. Vous pouvez donc sélectionner la Stéréo, qui s’en tire également très bien, avec une bonne dynamique et des effets percutants à l’instar des coups de fusil. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Haut et Court / Blaq Out / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Roulez jeunesse, réalisé par Julien Guetta

ROULEZ JEUNESSE réalisé par Julien Guetta, disponible en DVD et Blu-ray le 28 novembre 2018 chez Le Pacte

Acteurs : Eric Judor, Laure Calamy, Brigitte Roüan, Ilan Debrabant, Louise Labeque, Déborah Lukumuena, Marie Kremer, Satya Dusaugey…

Scénario : Dominique Baumard, Julien Guetta

Photographie : Benjamin Roux

Musique : Thomas Krameyer

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Alex, 43 ans, est dépanneur automobile dans le garage que dirige sa mère d’une main de fer. Un jour, il dépanne une jeune femme et passe la nuit chez elle ; mais au petit matin, elle a disparu, lui laissant trois jeunes enfants sur les bras…

Mouais…la critique a été plutôt élogieuse et positive pour le premier long métrage de Julien Guetta, diplômé de la Fémis, département « scénario », promotion 2009. Après moult courts métrages et le scénario de Joueurs de Marie Monge, le jeune cinéaste passe au format long avec Roulez jeunesse. Très inspiré par les liens familiaux et l’héritage familial, Julien Guetta développe ces thèmes dans son premier film. Très mal vendu, comme une simple « comédie de l’été », Roulez jeunesse est pourtant une œuvre mi-figue mi-raisin, qui hésite constamment entre un humour léger et des éléments dramatiques sérieux. Le résultat est trop hésitant pour convaincre. Le choix d’Eric Judor dans le rôle principal était on ne peut pus judicieux et si le comédien est aussi excellent qu’attachant, rien ou pas grand-chose ne fonctionne dans Roulez jeunesse.

Pour une fois, l’affiche est raccord avec le film qu’elle vend. C’est bleu, c’est jaune. Roulez jeunesse n’est qu’une comédie française comme les autres qui tente de donner le change en prenant un virage aussi inattendu que maladroit. Julien Guetta enchaîne alors les gags et quiproquos jamais crédibles et s’emmêle les pinceaux en voulant bien faire et montrer ce dont il est capable. Il y a de bonnes choses dans Roulez jeunesse, les comédiens surtout avec donc un Eric Judor au top de sa forme et dont le talent dramatique semble avoir étonné une partie de la presse qui le considérait sûrement comme un simple trublion sans autres cordes à son arc. Il est parfait dans le rôle de ce (faux) Tanguy malgré-lui dont la mère, incarnée par la géniale Brigitte Rouän, est propriétaire d’un garage dans lequel il bosse, ou du moins il voit passer les jours au volant de sa dépanneuse. La quarantaine entamée, Alex n’a sûrement pas vu passer les années. Pour la première fois de sa vie, il va devoir prendre quelques décisions importantes qui pourraient bien déterminer le futur de trois gamins (dont un bébé) dont la mère camée a disparu. Ça fait beaucoup d’éléments pour ce petit film, qui n’a clairement pas les moyens de ses ambitions et surtout la maturité qui lui faudrait.

C’est gentillet, mais disons le mot c’est aussi nul. Les gamins sont amusants deux minutes, mais tout est tellement rabattu, cliché, prévisible. Si le film est court (1h20 montre en main), le rythme est très mal géré, c’est long, redondant. Dommage, car Julien Guetta, grand cinéphile, a de grandes références et évoque même Cinq pièces facilesFive Easy Pieces de Bob Rafelson avec Jack Nicholson pour Roulez jeunesse, ainsi que les films de Ken Loach, Martin Scorsese et Steven Spielberg. On se demande juste quel est vraiment le rapport avec son premier long métrage.

Récit initiatique certes, mais tout va trop vite en besogne et le personnage principal évolue bien trop rapidement en prenant une décision importante, sans que rien ne le laisse présager. Finalement, le plus beau personnage du film est l’assistante sociale interprété par la géniale et sensuelle – même coiffée comme un dessous-de-bras – Laure Calamy, dont la douceur et la force de caractère apportent l’âme dont Roulez jeunesse a sacrément besoin. C’est donc un téléfilm Modem, il en a d’ailleurs la couleur orangée, en roue libre, sans force de caractère, qui se laisse regarder, mais qui ne fait ni chaud ni froid.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Roulez jeunesse, disponible chez Le Pacte, repose dans un boîtier économique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné qui reprend le visuel de l’affiche. Le menu principal est animé et musical.

L’entretien avec Julien Guetta est très sympathique (20’). On serait même tenté de redonner une chance à son premier long métrage tant le réalisateur s’avère attachant et visiblement amoureux du cinéma. L’interviewé revient sur son parcours, ses thèmes de prédilection (la famille, la filiation), les partis pris et ses intentions pour Roulez jeunesse, le casting, le travail avec le chef opérateur Benjamin Roux et cite ouvertement Maurice Pialat, Claude Sautet, Steven Spielberg, Martin Scorsese et bien d’autres comme cinéastes de prédilection.

On enchaîne avec trois scènes coupées plus ou moins amusantes, surtout celle en version intégrale où Alex se retrouve flanqué d’un automobiliste complètement camé (7’).

L’éditeur joint également un court-métrage de Julien Guetta, intitulé Lana Del Roy (26’). Jean-Philippe se reconstruit enfin depuis qu’il sort avec Lana, une fleuriste qui bouscule son quotidien morose. Mais au moment des présentations avec son fils Morgan, ce dernier découvre que Lana est une ancienne star du porno. Réalisé en 2016, ce petit film émeut, mais les comédiens peinent à convaincre réellement.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et la bande-annonce.

L’Image et le son

Ce transfert HD est soigné, avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes (explosion de teintes jaunes et bleues), des contrastes au beau fixe et un piqué agréable. La définition est au top, les détails foisonnants sur le cadre large et ce master demeure un bel objet avec un relief omniprésent, des séquences diurnes aussi magnifiques qu’étincelantes et un grain léger.

Dès le générique, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sollicite l’ensemble des enceintes et offre une solide spatialisation. Ce mixage fait la part belle à la musique, présente pendant tout le film. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, tandis que les ambiances naturelles en extérieur demeurent constantes comme le bruit assourdissant de la circulation sur l’autoroute. Le spectacle acoustique est assuré. L’éditeur joint également une piste DTS-HD Master Audio 2.0 de fort bon acabit, des sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Céline Nieszawer / Ivan Mathie / Le Pacte / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / The Lost Soldier, réalisé par Bille August

THE LOST SOLDIER (Feng huo fang fei) réalisé par Bille August, disponible en DVD et Blu-ray le 28 novembre 2018 chez M6 Vidéo

Acteurs : Emile Hirsch, Liu Yifei, Fangcong Li, Hanlin Gong, Tiankuo Gong, Tsukagoshi Hirotaka, Lambert Houston, Zhu Jin…

Scénario : Greg Latter

Photographie : Filip Zumbrunn

Musique : Gerd Tjur

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

En 1942, en riposte à l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, l’US Air Force décide de bombarder Tokyo. Mais sur le chemin du retour, l’avion du jeune pilote Jack Turner, à court de carburant, s’écrase dans la jungle de la province de Zhejiang en Chine. Les aviateurs qui ont pu sauter en parachute sont capturés par les forces d’occupation japonaise. Jack, blessé, est secouru par Ying, une jeune veuve chinoise du village voisin. Aidée par sa fille de 12 ans et la résistance chinoise, elle va cacher le soldat américain chez elle, alors que les troupes japonaises ratissent la zone à sa recherche. Au coeur des combats, ying et Jack vont-ils réussir à s’exfiltrer et à fuir le chaos ?

Etrange carrière que celle du danois Bille August. Si son nom reste souvent méconnu des cinéphiles et des spectateurs, il est pourtant l’un des rares réalisateurs à avoir remporté deux fois la Palme d’or au Festival de Cannes pour Pelle le Conquérant en 1988, inspiré du livre de son compatriote Martin Andersen Nexo et Les Meilleures intentions en 1992, portrait de jeunesse des parents d’Ingmar Bergman, dont il était un ami proche. Ses plus grands succès restent La Maison aux esprits (1994) grâce à son casting international et sa version Reader’s Digest des Misérables réalisé en 1998 avec Liam Neeson dans le rôle de Jean Valjean. En dehors de cela, Bille August, ancien directeur de la photographie, n’a jamais vraiment arrêté de tourner, même si ses œuvres restent marquées par un académisme souvent ronflant. C’est comme qui dirait le cas de The Lost Soldier, sorti également sous le titre In Harm’s Way aux Etats-Unis, The Hidden Soldier en Angleterre ou bien encore The Chinese Widow dans le reste du monde. Cette romance entre une chinoise, veuve éplorée et un soldat américain manque singulièrement de mordant, d’entrain et d’intérêt et vaut essentiellement pour ses comédiens.

Après avoir bombardé Tokyo, les pilotes d’avion tentent de renflouer sur les zones côtières de Zhejiang en raison du manque de carburant pour rentrer en Amérique. Après s’être parachuté, l’un d’entre eux, Jack Turner, est sauvé par une jeune veuve locale, Ying, qui le cache dans une grotte. Rapidement, bien qu’ils ne soient pas capables de communiquer verbalement, ils tombent amoureux et une histoire d’amour commence entre ce soldat blessé et cette mère de famille hantée par la mort de son mari. Mais l’Américain est traqué par l’armée japonaise qui veut l’éliminer…

Bille August sait faire des belles images. C’est indéniable. Mais malheureusement il n’y a pas vraiment grand-chose d’autre à sauver de cette production chinoise. Révélation de The Girl Next Door de Gregory Wilson en 2004, puis lancé définitivement avec Into the Wild de Sean Penn en 2007, Emile Hirsch est un comédien qui a toujours inspiré la sympathie. C’était également le cas dans le sensationnel Speed Racer des Wachowski, Harvey Milk de Gus Van Sant, Killer Joe de William Friedkin et Prince of Texas de David Gordon Green. Un C.V. plutôt impressionnant. Mais il n’est guère convaincant dans The Lost Soldier dans le rôle-titre. Son charisme semble éteint et son personnage passe même au second plan. L’actrice Liu Yifei, vue dans Le Royaume interdit de Rob Minkoff et future Mulan dans la prochaine adaptation live des studios Disney, tire son épingle du jeu. Sa sensibilité, sa beauté et son talent transcendent The Lost Soldier.

Les effets visuels sont étonnamment laids et rappellent parfois un nanar d’Asylum, comme lorsque Jack et son équipe décollent du porte-avions, ainsi que toutes les scènes de bombardements et de vol aérien qui sentent les CGI à deux balles. Admettons. Le reste du film, qui au passage a été projeté en ouverture au Festival international du film de Shanghaï en juin 2017, adopte un rythme de croisière très lent, peu aidé par un montage conventionnel. The Lost Soldier devient alors trop contemplatif, tandis que l’amourette entre Jack et Ying arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, sans signes annonciateurs, sans évolution des personnages. Bille August ne prend aucun risque et apparaît ici plutôt en tant que technicien au service d’un film intéressant dans son propos, auquel il ne parvient jamais à insuffler une âme pour le distinguer du tout-venant. Dommage.

LE BLU-RAY

The Lost Soldier arrive directement dans les bacs, sans passer par la case cinéma. Le test de l’édition Blu-ray, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

M6 Vidéo ne vient pas les mains vides.

On commence par l’interview du réalisateur réalisée lors de la présentation de The Lost Soldier au Festival international du film de Shanghaï (13’). Bille August répond à des questions sans véritable intérêt. Il revient sur le casting, les conditions de tournage (quelques images à l’appui), le scénario, la reconstitution. Puis, l’entretien dévie sur Pelle le Conquérant et sur l’amitié du cinéaste avec Ingmar Bergman.

Emile Hirsch intervient également sur The Lost Soldier, une fois encore dans le cadre du festival évoqué plus haut (4’). Les questions d’une journaliste chinoise sont traduites en anglais. Le comédien évoque le travail avec Bille August, son personnage et sa partenaire Liu Yifei.

Si les cours d’histoire vous embêtaient à l’école, passez votre chemin. Autrement, nous ne pouvons que vous conseiller d’écouter l’exposé de François Garçon, docteur en histoire, auteur, enseignant et chercheur à l’université de Paris I (15’). Ce dernier présente le contexte historique du film, à travers quelques cartes et images d’archives.

Des images d’archives il en est encore question dans le dernier module, puisque l’éditeur a mis la main sur un reportage d’époque, résumant l’histoire de la guerre du Pacifique (10’). Les images sont très impressionnantes, violentes, frontales.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce en VF et VO.

L’Image et le son

Un master HD loin d’être optimal. De nombreux flous parasitent le visionnage, le piqué est aléatoire et les contrastes sont à la traîne. Les horribles images de synthèse passent très mal le cap du petit écran. La photo aux ambiances bleutées et verdâtres est assez bien restituée, surtout sur les séquences en extérieur. Malgré tout, le teint des acteurs est assez cireux, les détails manquent à l’appel.

M6 Vidéo propose de visionner le film en français et version originale, en DTS HD Master Audio 5.1 ou en simple Dolby Digital 5.1 ! Evidemment, notre choix est évident puisque nous ici en Haute-Définition. La piste originale mêle anglais et mandarin, tandis que la version française conserve les dialogues en mandarin et seuls les dialogues anglais sont doublés, ce qui conserve une touche d’authenticité. En VO, les propos en anglais sont sous-titrés en français avec des caractères plus épais. Dans les deux cas, la spatialisation est convaincante, surtout lors des scènes de bombardement au début du film, ainsi que sur les raids aériens. La pluie est également et subtilement distillée sur les enceintes latérales.

Crédits images : © M6 Vidéo / SND / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Charlie (Firestarter), réalisé par Mark L. Lester

CHARLIE (Firestarter) réalisé par Mark L. Lester, disponible en DVD et Blu-ray le 9 octobre 2018 2018 chez ESC Editions

Acteurs : David Keith, Drew Barrymore, Freddie Jones, Heather Locklear, Martin Sheen, George C. Scott, Art Carney, Louise Fletcher, Moses Gunn, Antonio Fargas, Drew Snyder, Dick Warlock…

Scénario : Stanley Mann d’après le roman « Charlie » – « Firestarter » de Stephen King

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Tangerine Dream

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Ses parents ayant servi de cobayes à des expériences scientifiques confidentielles, Charlene McGee naît avec l’extraordinaire don de pouvoir, à distance et par la pensée, de manipuler le feu. Petite fille, elle attise désormais la convoitise de l’agence gouvernementale secrète responsable de son état. Une organisation puissante et prête à tout…

Depuis le succès mondial de Carrie au bal du diable de Brian De Palma, l’adaptation du premier roman de Stephen King, l’écrivain devenu le maître de l’horreur est très courtisé par le cinéma. Sorti en 1980 et malgré son rejet par Stephen King, Shining de Stanley Kubrick est un chef d’oeuvre instantané qui révolutionne le septième art. En 1982, Creepshow de George A. Romero, écrit par Stephen King, montre encore une fois l’engouement du public pour ses histoires d’épouvante. Cujo de Lewis Teague est également un succès en 1983. Le grand producteur Dino De Laurentiis acquiert les droits du roman Charlie aka Firestarter en version originale. John Carpenter est courtisé. Le réalisateur confie le scénario à son complice Bill Lancaster, qui vient d’écrire The Thing, qui est ensuite validé par Stephen King lui-même. Seulement voilà, The Thing se fait écraser au box-office par E.T, l’extra-terrestre de Steven Spielberg. Universal remercie purement et simplement John Carpenter. Ce dernier héritera néanmoins de l’adaptation de Christine, qu’il mettra en scène uniquement dans le but de pouvoir survivre au sein des studios. Alors qui pour s’occuper de la transposition de Charlie à l’écran ?

Finalement, Dino De Laurentiis jette son dévolu sur un nommé Mark L. Lester, remarqué avec son film Class 1984. Le scénario est confié à Stanley Mann, l’auteur de L’Obsédé de William Wyler (1965) et de Damien : la Malédiction 2 de Don Taylor (1978). Quant au rôle principal et éponyme, il est confié à Drew Barrymore, huit ans, qui venait d’exploser à l’écran dans…E.T., l’extra-terrestre. La boucle est bouclée.

Tourné en même temps que Christine de John Carpenter et Dead Zone de David Cronenberg, Charlie, une drôle de petite dame, n’a pas le même prestige que ses concurrents puisqu’il ne bénéficie pas d’un cinéaste de renom ou qui possède une griffe particulière. Ici, la star c’est Stephen King et cette entreprise mise tout sur la popularité et le succès du roman. Malgré tout, après un succès très modeste et des critiques globalement négatives à sa sortie, les années ont été plutôt clémentes avec Firestarter et mérite d’être (re)découvert.

Andy McGee et Victoria « Vicky » Tomlinson, sont soumis à une expérience commandée par le Dr. Joseph Wanless, dont le but est l’injection du « Lot 6 », une drogue qui stimule la glande pituitaire, qui permet au cobaye d’acquérir différents pouvoirs psychiques. Ce à quoi Andy et Vicky ne s’attendaient pas, c’était d’avoir une petite fille, Charlene surnommée « Charlie », dotée d’une incroyable beauté, mais aussi d’un terrifiant pouvoir : la pyrokinésie. Ce pouvoir lui permet d’incendier n’importe quoi et n’importe qui par la pensée. Huit ans plus tard, Vicky est tuée par des agents d’une agence gouvernementale secrète, « Le Laboratoire », commandé par l’ambitieux Capitaine Hollister. C’est alors qu’apparaît John Rainbird, un homme impitoyable et sadique, dont le seul désir est d’avoir Charlene pour lui tout seul, pour pouvoir la tuer de ses propres mains.

Rien qu’à la lecture du résumé, le lecteur fan de Stephen King y reconnaîtra les grandes lignes du roman. Et c’est le cas. Charlie (Firestarter) est très fidèle au livre original. Trop sans doute. C’est ce qui en fait son point fort, au moins le lecteur ne se sentira pas trahi puisqu’il retrouvera vraiment ce qui lui aura plu dans ce roman par ailleurs sensationnel, mais c’est également son point faible. Car Charlie (Firestarter) manque d’âme. A l’instar des deux premiers Harry Potter réalisés par Chris Colombus, le spectateur aura l’impression de tourner les pages du livre en même temps qu’il découvre le film. Contrairement à Brian De Palma, John Carpenter, George A. Romero et David Cronenberg, Mark L. Lester n’a pas un style qui lui est propre. Excellent « faiseur », comme il le prouvera l’année suivante dans son chef d’oeuvre, Commando avec Arnold Schwarzenegger, Mark L. Lester dispose d’un solide bagage de technicien. Le boulot est bien fait, l’image Scope est soignée, la photo du chef opérateur Giuseppe Ruzzolini (collaborateur de Pier Paolo Pasolini, Mon nom est Personne de Tonino Valerii) est superbe, les acteurs sont excellents, très bien castés. Le final dantesque, qui n’est évidemment pas sans rappeler celui de Carrie au bal du diable, est explosif à souhait, dans tous les sens du terme avec une gigantesque démonstration d’effets pyrotechniques.

Aujourd’hui, il serait difficile d’imaginer une autre petite actrice que Drew Barrymore pour incarner le personnage principal. Charismatique en diable et tempérament de feu (oui bon, elle était facile), la très jeune comédienne étonne par sa sincérité et son investissement, autant dans les séquences dramatiques que lors des affrontements. A ses côtés, Martin Sheen (qui venait de jouer un autre salaud dans Dead Zone) et George C. Scott (Oscar du meilleur acteur pour Patton, L’Enfant du diable – The Changeling) se donnent la réplique et apportent au film une indéniable plus-value. Moins célèbre, David Keith (The Rose de Mark Rydell, Officier et Gentleman de Taylor Hackford) ne démérite pas moins dans le rôle du père de Charlie et s’avère même très émouvant dans ses scènes avec Drew Barrymore. Quant à la musique de l’immense groupe Tangerine Dream, elle reste très enivrante et souligne la dramaturgie de façon décalée. Rien d’étonnant à cela puisque la B.O. provient de morceaux déjà composés à l’avance et mis à la disposition de Mark L. Lester pour qu’il en fasse ce qu’il veut.

35 ans après, Charlie reste un bon et beau divertissement. S’il ne pourra jamais prétendre au prestige et à la reconnaissance des autres adaptations de Stephen King susmentionnées, cela n’a pas empêché le film de devenir culte auprès de très nombreux cinéphiles. Longtemps oublié et dissimulé derrière des œuvres et chefs d’oeuvres de grands maîtres, il est temps aujourd’hui de découvrir les qualités de ce petit film très attachant, bien rythmé et très plaisant à regarder.

LE BLU-RAY

Exit la version DVD MGM de Charlie (Firestarter) qui se revendait très cher sur le net ! Le film de Mark L. Lester jouit enfin d’une édition Haute-Définition sous la houlette d’ESC Editions. Le disque repose dans un boîtier classique de couleur noire. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche originale. Le menu principal est animé sur la musique de Tangerine Dream.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent concernant les bonus. Seule une présentation (23’) du film et des adaptations de Stephen King au cinéma par Laurent Duroche de Mad Movies. Un peu plan-plan et filmé en plan fixe, le journaliste replace Charlie Firestarter) dans la carrière de l’écrivain et dans le courant cinématographique au début des années 1980. La production du film, son tournage et son accueil sont passés en revue, ainsi que le casting, la musique et les prochaines transpositions de Stephen King, notamment Marche ou crève que Laurent Duroche attend avec une grande impatience.

Cette section se clôt sur la bande-annonce de Charlie (Firestarter) et celle de Chucky – Jeu d’enfant.

L’Image et le son

ESC Editions livre un master HD qui frôle la perfection. Les très beaux partis-pris esthétiques du directeur de la photographie Giuseppe Ruzzolini trouvent en Blu-ray un nouvel écrin et se voient entièrement respectés. Point ou peu de réducteur de bruit à l’horizon, le grain est présent tout en étant discret (même sur les plans de vapeur ou de fumée difficiles à consolider), la photo parfois ouatée est savamment restituée, la colorimétrie retrouve un éclat inédit et le piqué est probant. Le format 2.35 est conservé, la profondeur de champ fort appréciable. A peine quelques plans flous et des visages légèrement rosés à déplorer. L’encodage AVC demeure solide, la gestion des noirs impeccable, la propreté exceptionnelle et le niveau de détails impressionnant. Charlie (Firestarter) qui affiche déjà plus de trente ans au compteur peut se targuer d’un lifting de premier ordre et d’un transfert d’une folle élégance.

Les versions originale et française sont proposées en DTS-HD Master Audio Mono 2.0, des pistes exemplaires et limpides, restituant les dialogues avec minutie – moins en version originale toutefois – ainsi que l’enivrante bande originale signée Tangerine Dream. Les effets sont solides, le confort acoustique largement assuré et nous découvrons même quelques ambiances inédites qui avaient pu échapper à nos oreilles jusqu’à maintenant. La piste française se focalise un peu trop sur les dialogues au détriment des effets annexes, plus saisissants en version anglaise. Le mixage français est certes moins riche mais contentera les habitués de cette version. Nous échappons heureusement à un remixage 5.1 inutile. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Orion Pictures / MGM / ESC Editions / ESC Distribution / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Break, réalisé par Marc Fouchard

BREAK réalisé par Marc Fouchard, disponible en DVD et Blu-ray le 21 novembre 2018 chez M6 Vidéo

Acteurs : Sabrina Ouazani, Kevin Mischel, Hassam Ghancy, Slimane, Maxime Pambet, Camille Japy, Christophe Reymond, Stella Fenouillet…

Scénario : Marc Fouchard, François-Régis Jeanne

Photographie : Maxime Cointe

Musique : Maxime Desprez, Michael Tordjman

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

A la suite d’un grave accident, Lucie craint de voir se briser le rêve de sa vie : devenir danseuse. Elle quitte les beaux quartiers et part en banlieue à la recherche du père qu’elle n’a jamais connu. La jeune femme y croise Vincent, un ex-danseur qui a étrangement sacrifié sa passion. Poussé par Malik, son complice de toujours, il accepte de la coacher et lui fait découvrir un nouveau style de danse, le break. Issus de deux mondes différents, Lucie et Vincent vont s’engager dans un duo passionné de danse et de sentiments.

Sexy mais peu dense…En effet, ce Sexy Dance (vous comprenez l’astuce maintenant ?) à la française marche sur les pas de cette franchise US comprenant à ce jour cinq opus et ayant rapporté la bagatelle de 650 millions de dollars dans le monde. Le phénomène a même pris en France puisque cette saga musicale a attiré au total pas moins de 3,5 millions de spectateurs dans les salles. Une bonne moyenne avec un quatrième volet qui aura même dépassé le million d’entrées ! Alors dans Break nous ne sommes pas dans Bouge ! de Jérôme Cornuau, sorti durant l’été 1997 et dans lequel Ophélie Winter jouait son propre rôle au cours d’une soirée Dance Machine. Encore moins dans Dancing Machine de Gilles Bréhat où Alain Delon (« Bonsoir Chico ! ») fume le cigare et claudique devant un Patrick Dupont qui saute comme un cabri devant lui. On serait plutôt proche du Défi, comédie musicale hip-hop réalisée par Blanca Li en 2002. Break est un premier long métrage qui ne manque pas d’audace ni d’ambitions.

Son réalisateur Marc Fouchard, lui-même danseur de hip-hop, spécialisé ensuite dans le break depuis l’âge de 16 ans, a un vrai sens de l’image et soigne son film sur la forme. A l’écran, il est aussi épaulé par un bel atout avec la présence en haut de l’affiche de la lumineuse et talentueuse Sabrina Ouazani. Break s’ouvre sur une superbe scène mêlant danse et voltige. Sur la façade d’un bâtiment délabré, deux danseurs, un homme et une femme exécutent un ballet. Attachés à l’aide d’un filin, les deux partenaires semblent défier la gravité. Et c’est un ravissement. La caméra épouse les acrobaties et la performance de ces artistes quand soudain, la scène renvoie à l’exposition de Cliffhanger de Renny Harlin, vous savez celle où Sly tente de sauver cette femme d’une chute mortelle. S’ensuit un accident, un semi-coma, le réveil, un trauma et une existence qui reprend à zéro.

Dans Break, Sabrina Ouazani, très grande sportive qu’on a l’habitude de voir courir comme qui dirait tous les films, apporte à la fois son solide bagage d’actrice constitué depuis sa découverte dans L’Esquive d’Abdellatif Kechiche en 2004, ainsi que ses capacités physiques et athlétiques. Le truc qui ne fonctionne pas vraiment à l’écran, c’est qu’on ne s’improvise pas danseuse, malgré l’évidente et intense préparation à laquelle la comédienne a dû se plier. Du coup, Marc Fouchard est un malin et limite finalement les scènes où le personnage principal danse. Quelques pas ici et là, mais même la représentation finale de Lucie ressemble finalement plus à un numéro visuel qu’à une chorégraphie proprement dite. Celles et ceux qui seraient venus voir ce film pour la danse, devront plutôt se tourner vers Kevin Mischel, que l’on avait découvert dans Divines, film phénomène réalisé par Houda Benyamina. Belle gueule et danseur émérite, son charisme est indéniable à l’écran et le duo avec Sabrina Ouazani fonctionne bien.

En dépit de ses défauts (un manque de rythme flagrant, un montage approximatif), Break s’avère contre toute attente un film attachant, sincère, animé par une belle énergie contagieuse, qui donne d’ailleurs un autre visage à la Seine-Saint-Denis grâce à un beau cadre large et une photographie léchée. La partie dramatique avec cette jeune femme qui souhaite nouer une relation avec son père est passe-partout et seul le talent des acteurs fait passer doucement cet élément. Les séquences de battles (avec Slimane, gagnant de l’émission The Voice en 2016) sont filmées comme de vraies scènes d’action et l’on se surprend à taper du pied en rythme.

Break est donc une tentative plutôt réussie de film de danse hexagonal, auquel il lui manque un scénario plutôt qu’un fil rouge sur lequel se greffent des performances pour le moins épatantes.

LE BLU-RAY

Break est disponible chez M6 Vidéo, en DVD et en Blu-ray. Le test a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Le film s’accompagne d’un petit mais complet making of (16’30), qui suit le tournage des premières répétitions au début des prises de vue, en passant par la création des séquences principales, jusqu’au clap de fin. Le réalisateur et les deux acteurs principaux interviennent également afin de parler des personnages et des conditions de tournage.

L’Image et le son

Après un passage plutôt discret dans les salles françaises, Break est pris en main par M6 vidéo pour sa sortie dans les bacs. Nous sommes devant un très beau master HD. La définition est optimale, la luminosité affirmée, ainsi que le relief, la gestion des contrastes et le piqué sans cesse affûté. L’apport HD est constant et renforce la colorimétrie, l’encodage AVC consolide l’ensemble, les détails fourmillent sur le cadre large, et toutes les séquences de jour tournées en extérieur sont magnifiques de précision.

Comme pour l’image, l’apport HD pour Break permet de profiter à fond de la bande originale. La piste DTS-HD Master Audio 5.1 s’en donne à coeur joie en ce qui concerne la spatialisation de la musique. Chaque enceinte est remarquablement mise à contribution, précise dans les effets, avec une impressionnante balance frontales-latérales et une fluidité jamais démentie. Les ambiances naturelles ne manquent pas, les effets sont concrets et immersifs. Le caisson de basses participe évidemment à ces numéros. Les dialogues auraient mérité d’être relevé sur la centrale, problème récurrent chez M6 Vidéo. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © SND / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / L’Année dernière à Marienbad, réalisé par Alain Resnais

L’ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD réalisé par Alain Resnais, disponible en combo Blu-ray/DVD le 25 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Giorgio Albertazzi, Delphine Seyrig, Sacha Pitoëff, Jean Lanier, Françoise Spira, Gilles Quéant…

Scénario : Alain Robbe-Grillet

Photographie : Sacha Vierny

Musique : Francis Seyrig

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Dans un château de Bohême transformé en hôtel, des gens vivent dans une atmosphère feutrée. Ils sont là pour se reposer, et tout autre bruit que quelques paroles chuchotées est proscrit. Un homme s’attache à une femme et tente de la persuader qu’ils ont eu une aventure, l’année dernière, à Marienbad.

Et si L’Année dernière à Marienbad était le plus grand film fantastique français ? Film phare de la Nouvelle Vague, le second long métrage réalisé par Alain Resnais est tellement riche, insondable, pluriel, que les années n’ont aucune emprise sur lui. Scandale à sa sortie puisqu’il remettait en question le principe de la narration classique en rejetant toute notion d’intrigue, ce gigantesque chef d’oeuvre absolu de l’histoire du cinéma n’a jamais révélé et ne révélera d’ailleurs jamais toutes ses facettes. Ouvert à toutes les interprétations, L’Année dernière à Marienbad, écrit par l’un des chefs de file du Nouveau roman, Alain Robbe-Grillet, restera à jamais un film énigmatique, mystérieux, doublé d’un extraordinaire objet visuel avec une mise en scène à se damner et une photographie N&B qui sublime les décors de Bernard Evein, les costumes créés par Coco Chanel et l’immense comédienne Delphine Seyrig dans son premier vrai rôle au cinéma.

Une soirée théâtrale dans un somptueux palace d’une ville d’eau allemande. Un homme très élégant rencontre une femme et s’efforce de la persuader que, l’année précédente, à Marienbad, elle avait promis de tout quitter pour vivre avec lui. La femme ne se souvient absolument pas d’avoir eu une telle conversation avec lui. L’homme la poursuit pourtant et la harcèle, parfois doucereux, quelquefois inquiétant. Décontenancée, elle ne sait si elle le désire, s’il la répugne, si elle lui obéira. Les jardins et les décors de l’hôtel sont intimement liés à sa longue quête intérieure…

Est-ce un rêve éveillé ? Un cauchemar qui revient en boucle des suites d’un traumatisme, peut-être un viol refoulé ? Où est-on réellement ? Au purgatoire ? Les personnages sont-ils tous décédés ? Les statues du parc se sont-elles animées comme par enchantement ? « A », cette femme brune inaccessible, est-elle née du désir de l’homme de voir apparaître sa moitié à ses côtés ? Son visage de marbre reflète-t-il la matière dont elle était faite quelques instants auparavant ? Tant de questions et encore plus qui nous viennent à l’esprit durant 1h35, tandis qu’Alain Resnais nous ravit le coeur et les yeux par la beauté incandescente de ses travellings.

Pourquoi « X » (Giorgio Albertazzi), cet homme à l’accent italien, essaye par tous les moyens d’atteindre et de convaincre cette beauté brune qui ne se souvient pas de lui ? Lorsqu’il croit l’avoir fait, elle s’est déplacée sur une autre pointe du temps, un autre souvenir : il faut la convaincre à nouveau. De nouveaux cauchemars se dressent devant lui : est-il sûr que c’est elle qu’il aime ? Est-il sûr de l’avoir rencontré ? Pourquoi cet inconnu doit également affronter à plusieurs reprises un autre homme, « M » (Sacha Pitoëff), un joueur invétéré, peut-être l’époux de « A », dans une partie de jeu d’allumettes où le sort semble s’acharner contre « X » systématiquement.

D’entrée de jeu, Alain Resnais fait perdre ses repères au spectateur à travers les interminables couloirs labyrinthiques et les hauts plafonds d’un palace baroque. Dans les allées des jardins à la française, des individus en smoking ou en robe de soirée restent figés sur place, comme si le temps était suspendu. Pourtant, dans le palais, une pièce de théâtre se joue, tandis que les discussions s’animent d’un salon à l’autre. Les propos sont opaques, n’ont aucun sens ou reprennent certaines répliques de la pièce. Seul un homme, « X » donc, semble être animé par une réelle conscience et pourvu d’émotions, comme Bérenger dans Rhinocéros de Ionesco. Autour de lui, les personnages s’apparentent à des pantins animés par le même marionnettiste. Et c’est dans ce décor majestueux que nous suivons X et A, eux-mêmes perdus dans le temps puisque les costumes peuvent changer d’une pièce à l’autre, dans un même plan.

Alain Resnais et Alain Robbe-Grillet ne donneront aucune explication et le spectateur ne connaîtra jamais la vérité. A sa sortie en 1961, L’Année dernière à Marienbad est accueilli par une presse plutôt favorable, même si ses détracteurs sont particulièrement virulents, en avançant comme argument que le rôle du cinéma, divertir les spectateurs, est bafoué au profit de l’intelligentsia. Si le succès est nettement moins conséquent qu’Hiroshima mon amour (2,2 millions d’entrées), le deuxième film d’Alain Resnais, Lion d’or au Festival de Venise, Prix Méliès, Prix du meilleur film français du syndicat de la critique de cinéma attire quand même près de 900.000 français dans les salles, tous attirés par ce véritable phénomène sur lequel tout le monde souhaite avoir une opinion. Mais la plupart demeureront dubitatifs devant ce récit obscur, ce refus de la chronologie, ces apparents flashbacks et sauts dans le temps soulignés par la lancinante, envoûtante et hypnotique partition de Francis Seyrig, frère de la comédienne.

C’est ce renoncement au naturalisme, qui a ensuite inspiré moult cinéastes, de David Lynch à Gus Van Sant, en passant par Stanley Kubrick, procédé très avant-gardiste et d’ailleurs toujours aussi moderne en 2018, qui a décontenancé la plupart des spectateurs. L’Année dernière à Marienbad est inclassable puisque le genre auquel il appartient n’est autre que le film lui-même, comme s’il se basait sur un jeu sans aucune règle (comme celui des allumettes et des cartes qui revient dans le film), si ce n’est se laisser emporter par la mise en scène sans cesse inspirée et d’où naît l’émotion. De ce labyrinthe de mots et d’images naît le trouble, de cette révolution esthétique le coeur s’emballe. Loin d’être un pensum prétentieux et verbeux, ce puzzle complexe foudroie du début à la fin et s’inscrit de façon indélébile dans les mémoires. Et l’on reviendra toujours se perdre dans ce dédale intrigant, onirique, déroutant, froid en apparence, pourtant accueillant, hors du temps, qui bouscule et fait confiance à l’intelligence d’une audience toujours flattée qu’on lui propose une expérience de cinéma unique en son genre.

LE BLU-RAY

Quasiment dix ans après sa première édition en Haute-Définition, L’Année dernière à Marienbad fait son grand retour en Blu-ray dans une version restaurée inédite. Le test a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une séquence du film.

Tout d’abord, l’éditeur reprend l’intégralité des suppléments disponibles sur l’édition HD de novembre 2009, à savoir :

Toute la mémoire du monde (1956-21’)  et Le Chant du Styrène (1958-13’), deux courts-métrages réalisés par Alain Resnais. A travers une superbe mise en scène, le premier film dévoile l’organisation au sein de la Bibliothèque Nationale de Paris, 58 rue de Richelieu. Sur un scénario de Rémo Forlani et une musique de Maurice Jarre, ce documentaire rend hommage à tous les employés qui répertorient, classent et entretiennent tous les ouvrages et sans qui ce trésor serait inaccessible. Quelque part, Toute la mémoire du film annonce L’Année dernière à Marienbad. Plongez dans ce véritable coffre-fort et musée des mots où lectures, œuvres précieuses et introuvables, connaissances, catalogues et collections de livres sont enfermés, répertoriés, analysés, classés, notés, étiquetés, enregistrés et consultés.</

Le second film met en images le poème éponyme de Raymond Queneau en alexandrins. Du bol en plastique jusqu’au pétrole, toute la chaîne industrielle conduisant à la fabrication des objets en plastique est parcourue en remontant à la source. Une visite des usines Péchiney guidée par la voix de Pierre Dux. Le fabricant de polystyrène avait commandé ce film qui devait être à la gloire de ce « noble matériau entièrement créé par l’homme ».

Alain Robbe-Grillet, épisode de la série documentaire 1 siècle d’écrivains (1999-18’30) : Le réalisateur Frédéric Compain déclare sur la genèse de ce documentaire : « Au lycée, vers l’âge de 17 ans, j’ai lu un roman d’Alain Robbe-Grillet. En 1973, 20 ans après sa parution, Les Gommes était au programme du bac français. On découvrait toute une littérature qui, disait-on, s’affirmait par des refus. On évitait par contre de souligner à quel point son œuvre – toujours très contestée – était hantée par des fantasmes sado-masochistes. Alain Robbe-Grillet est étudié, décortiqué, scannérisé, mais est-il vraiment lu ? Cet homme en mouvement, cet écrivain vivant, je voulais le connaître. Une certaine image de la littérature laissait imaginer un écrivain vieillissant, vaniteux et blasé. J’ai découvert, étonné, un homme encore jeune, insolent, jouant ouvertement au sale gosse, lui « le pape du nouveau roman » qui, avec Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Marguerite Duras et Michel Butor avaient tant secoué la littérature contemporaine. Aujourd’hui, plus de 20 ans après, il m’a dit : « Pourquoi nous n’irions pas à l’île d’Ouessant ? On pourrait y faire un film. Sur moi. Avec vous. » J’ai dit oui, je veux bien ». L’écrivain se livre face à la caméra, chez lui, tandis que diverses archives complètent et illustrent ses propos. Egalement au programme, des extraits d’interviews diverses et variées, de conférences et d’interventions télévisées.

Professeure en études cinématographiques à King’s College London et critique de cinéma à Sight and Sound, Ginette Vincendeau propose ensuite une formidable présentation (en anglais sous-titré français) de L’Année dernière à Marienbad (2005-18’30). Le chef d’oeuvre d’Alain Resnais est analysé sous tous les angles, sur le fond comme sur la forme. Ginette Vincendeau propose également de multiples interprétations du film, tout en le remettant dans son contexte cinématographique et même littéraire puisque L’Année dernière à Marienbad reste évidemment lié à l’émergence du Nouveau roman dont Alain Robbe-Grillet était l’un des chefs de file.

Vous pouvez compléter cette intervention par l’essai en vidéo réalisé par Luc Lagier, intitulé Dans le labyrinthe de Marienbad (33’). Résumer ce module (découpé en plusieurs chapitres) serait bien trop complexe tant celui-ci regorge en détails et analyses absolument indispensables, qui pourront donner quelques pistes ou éclaircissements sur une œuvre qui de toute façon ne révélera jamais toutes ses facettes et ses recoins cachés. Par ailleurs, le parallèle établi entre L’Année dernière à Marienbad et Shining de Stanley Kubrick est aussi troublant que passionnant. Même chose concernant les points communs entre le chef d’oeuvre d’Alain Resnais et La Mort aux trousses d’Alfred Hictchcock, ce dernier étant d’ailleurs présent dans le film…

Les seuls bonus inédits sont la bande-annonce de la version restaurée, ainsi qu’un entretien croisé de François Thomas, spécialiste de l’oeuvre d’Alain Resnais, Catherine Robbe-Grillet (écrivaine et épouse d’Alain Robbe-Grillet) et la comédienne Anna Mougladis. Ce supplément de trente minutes replace L’Année dernière à Marienbad dans la carrière respective du cinéaste et du scénariste, jusqu’à leur rencontre et leur désir de collaborer ensemble puisqu’ils étaient chacun admiratif du travail de l’autre. L’écriture du film, son tournage, la bande-son, les thèmes, sa sortie, tout y est évoqué avec une passion contagieuse.

L’Image et le son

L’Année dernière à Marienbad avait déjà bénéficié d’une édition HD en 2009. Le même éditeur propose cette fois le film d’Alain Resnais dans une version entièrement restaurée. Sublime ! Ce Blu-ray présenté au format respecté est on ne peut plus flatteur pour les mirettes. Tout d’abord, le splendide N&B de Sacha Vierny (Hiroshima mon amour, Belle de jour) retrouve une densité inespérée dès l’ouverture. La restauration est indéniable, aucune poussière ou scorie n’a survécu au scalpel numérique, l’image est d’une stabilité à toutes épreuves. Les contrastes sont fabuleux et le piqué n’a jamais été aussi tranchant. Le grain original est présent, sans lissage excessif, ce qui devrait rassurer les puristes. Le cadre fourmille de détails. Une des éditions incontournables de l’année 2018 !

Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un haut confort acoustique avec des dialogues percutants et une très belle restitution des effets annexes. Aucun souffle sporadique ni aucune saturation ne sont à déplorer. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr