Test Blu-ray / Le Jour des fous, réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

LE JOUR DES FOUS (Slaughter High) réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Caroline Munro, Simon Scuddamore, Carmine Iannaccone, Donna Yeager, Gary Martin, Billy Hartman, Michael Safran, John Segal…

Scénario : George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

Photographie : Alan Pudney

Musique : Harry Manfredini

Durée : 1h30

Année de sortie : 1986

LE FILM

Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves aux allures d’impasse mortelle.

S’il est aujourd’hui quelque peu oublié, Le Jour des fous – Slaughter High est un petit slasher qui a connu son heure de gloire du temps de la VHS et qui a su rester dans le coeur et l’esprit de certains fans du genre, notamment en raison de la participation forcément marquante de Caroline Munro, la légendaire Victoria Phibes de L’Abominable Docteur Phibes (1971) et Le Retour de l’abominable Docteur Phibes (1972) de Robert Fuest, vue ensuite dans Dracula 73 (1972), Capitaine Kronos, tueur de vampires (1974), évidemment dans Le Voyage fantastique de Sinbad – The Golden Voyage of Sinbad (1974), promue James Bond Girl dans L’Espion qui m’aimait – The Spy Who Loved Me (1977) de Lewis Gilbert et immortalisée dans Starcrash : Le Choc des étoiles (1978) de Luigi Cozzi et bien sûr dans Maniac (1980) de William Lustig. Dans Le Jour des fous, la comédienne a comme qui dirait le premier rôle dans ce film « choral » dans lequel on ne voit qu’elle, malgré son jeu souvent (pour ne pas dire comme d’habitude) lourd comme un parpaing. Le Jour des fous contentera encore les aficionados des slashers, d’autant plus que le film coréalisé par George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten s’avère plutôt généreux en scènes sanglantes, en exécutions sympathiques et autres réjouissances du même style. Un bon cru quoi.

Le 1er avril, la date anniversaire du jeune Marty le souffre-douleur du lycée. Une bande d’étudiants qui n’aime pas Marty décide de lui jouer une blague, qui tourne mal. Marty est pris dans l’incendie du labo alors qu’il faisait une étude chimique. Le pauvre étudiant est très sévèrement brûlé à l’acide et au flammes. A l’issue de cet accident, il se retrouve enfermé dans un asile psychiatrique. Dix ans plus tard, les anciens élèves responsables du drame reçoivent une invitation dans leur lycée à l’abandon depuis 5 ans, mais le soir, une fois arrivés sur les lieux, le cauchemar ne tarde pas à commencer. Ils se retrouvent enfermés et devront survivre à un mystérieux tueur caché sous un masque de joker qui se balade dans les couloirs sombres armé d’un javelot.

Il faudrait donc dire non pas « poisson », mais bel et bien « poison » d’avril, tant cette date empoisonnera l’existence de cette poignée d’étudiants devenus adultes, qui se retrouvent face au drame et aux conséquences d’un acte qu’ils ont commis il y a une dizaine d’années et qui a failli coûter la vie à l’un de leurs camarades. Celui-ci, défiguré, a décidé de se venger et parvient à réunir cette bande de potes dans leur ancien bahut désormais désaffecté, lieu qu’il saura exploiter en les prenant au piège comme des rats dans un labyrinthe. Tout finit par se payer pourrait-on dire et Le Jour des fous tourne autour de cette plaisanterie qui a mal tourné et dont les auteurs vont devoir rendre des comptes. Le prologue du film est teinté d’humour avec le côté immature des lycéens (interprétés par des comédiens à la trentaine bien entamée pour certains), mais instaure un malaise quand le bizutage se met en place pour ridiculiser ce pauvre binoclard de Marty (Simon Scuddamore, qui s’est malheureusement suicidé après le tournage), surtout quand il finit nu comme un ver et plongé tête la première dans la cuvette des chiottes. S’ensuit une scène amusante où la bande est punie par le prof de sport, un hommage explicite au Carrie de Brian De Palma, tandis que Marty, sous l’effet d’un joint chargé, perd le contrôle durant une expérience scientifique et finit le visage aspergé d’acide nitrique, avant de mettre accidentellement le feu à son atelier.

Dix ans plus tard, nous retrouvons Skip, Stella, Carol, Joe, Frank, Shirley et les autres, tous visiblement heureux de se revoir dans leur ancien lycée, pour parler du bon vieux temps. Mais ils doivent se rendre à l’évidence, il n’y a que leur bande de crétins qui a été conviée à cet événement et une fois entrés dans le bâtiment, celui-ci se referme sur eux. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que leur hôte leur a réservé quelques surprises, comme une bière trafiquée qui met les entrailles à nu. Mention spéciale à la séquence topless totalement gratos d’une jeune femme qui ne trouve rien de mieux à faire que de prendre un bon bain bien chaud pour se débarrasser du sang de son pote dont le ventre a éclaté devant ses yeux. En tournant les robinets de la baignoire, étonnamment propre comme un sou neuf, elle ne se rend pas compte que ce n’est pas de l’eau mais de l’acide qui commence à couler. Le morphing de la décomposition a pris un sacré coup de vieux, mais ce côté kitsch conserve un charme rétro très cool, à l’instar de la composition au synthé d’Harry Manfredini (la saga Vendredi 13, House, La Créature du marais, La olline a des yeux n° 2, M.A.L., mutant aquatique en liberté), véritable plus-value qui ne dissimule pas le cachet fauché du film.

Minuscule production américano-britannique, Le Jour des fous, même s’il pompe à droite à gauche sur Le Monstre du train, la franchise Vendredi 13 et Le Bal de l’horreur, demeure un très agréable divertissement, une série B qui ne vole pas haut certes, mais qui enchaîne les bonnes idées et les scènes sanglantes, dans sa deuxième partie du moins, avec efficacité, une vraie légèreté, un certain sens graphique (la séquence du tracteur-tondeuse et celle du lit « électrique » sont franchement pas mal) et un rythme plutôt soutenu. Une récréation largement recommandée.

LE COMBO BLU-RAY + DVD

Elle grandit, elle grandit la collection Extra Culte chez nos amis de chez Extralucid Films ! Le Jour des fous est déjà le numéro 5 de cette anthologie consacrée aux séries B et aux films Bis, après Death Warmed Up, Starcrash : Le Choc des Etoiles, The House on Sorority Row et La Reine du mal. Comme les titres précédents, l’édition du Jour des fous a sacrément de la gueule et se présente sous la forme d’un Digipack à trois volets, magnifiquement illustrés, où reposent le Blu-ray (multizone) du film (comprenant également les bonus, y compris le film Skinner, dont nous parlons plus bas), le DVD du Jour des fous et le DVD de Skinner. Notons le soin apporté à la sérigraphie des trois disques. Le menu principal sur chaque galette est animé et musical.

Déjà apparue dans les suppléments de The House on Sorority Row, la journaliste Mélanie Boissonneau, docteure en études cinématographiques et audiovisuelle, enseignante à l’université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, « BIStrotière » comme l’indiquait un carton dans le bonus du troisième titre Extra Culte, intervient deux fois sur cette édition Blu-ray. D’une part pour nous présenter Le Jour des fous (10’40), d’autre part pour nous présenter Skinner (4’50). Forcément, la première intervention est plus étayée que la seconde, mais dans les deux cas, l’invitée d’Extralucid Films donne beaucoup d’informations sur les réalisateurs, le casting, les décors et les conditions de tournage.

La scène d’ouverture alternative (39 secondes) de La Journée des fous montre en réalité le titre original du film, à savoir 1 April Fools Day. En fait, le titre était identique à un autre film d’horreur sorti au même moment, connu en France sous le titre Week-end de terreur. George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten ont dû s’incliner et changer le titre de leur film au dernier moment.

L’interactivité du Jour des fous se clôt sur la bande-annonce (VO), une large galerie de photos et 2 spots radio (VO).

A l’instar de son édition de Death Warmed Up, Extralucid Films propose un deuxième long-métrage en bonus (et dans une très belle copie), même si cette fois, contrairement à Wound qui était également réalisé par David Blyth, Skinner (réalisé par Ivan Nagy) n’a rien à voir avec Le Jour des fous. Skinner (1993, 88’, VOSTF + VF) est bien connu des fans de films d’épouvante, qui lui avaient fait un triomphe à sa sortie en VHS au début des années 1990.

Un garçon décent et d’apparence banale, Dennis Skinner (Ted Raimi, très inquiétant) loue un appartement dans la maison d’un couple, Kerry (Ricki Lake) et Geoff (David Warshofsky). La nuit, il erre dans les rues avec un sac rempli de couteaux à la recherche de victimes à dépecer (afin de revêtir leur peau comme un costume), constamment suivie par la mystérieuse Heidi (Traci Lords), jeune femme que Skinner a mutilé et qui est maintenant lancée à sa recherche pour se venger. Dennis est attiré par Kerry et veut lui montrer sa vraie personnalité.

Cette petite production, tournée sans véritable budget, souvent longue, demeure marquée par quelques fulgurances gores très impressionnantes (ça va même assez loin…), l’atmosphère y est pesante, le travail sur la photographie et les décors est solide, et la beauté froide de Traci Lords, poupée de porcelaine brisée est un véritable atout.

L’interactivité propose enfin la bande-annonce de Skinner.

L’Image et le son

Le cadre regorge de détails aux quatre coins et ce dès la première séquence. La définition est solide comme un roc et la stabilité est de mise. La propreté de la copie est quasi-irréprochable, à part peut-être quelques poussières, mais ce serait vraiment chipoter. La palette chromatique profite de cet upgrade avec des teintes revigorées. Les séquences diurnes en extérieur bénéficient d’un piqué pointu et d’une jolie luminosité. Ajoutez à cela des noirs corrects, une patine (le grain est plus appuyé sur divers plans retravaillés en postproduction, à l’instar du morphing dans la baignoire) bien gérée, des éclairages luminescents et vous obtenez l’une des meilleures éditions d’Extralucid Films à ce jour.

La version originale est proposée en DTS HD Master Audio 2.0. Les dialogues sont clairs et les effets percutants, l’ensemble dynamique. L’éditeur joint également la version française au rendu un peu plus confiné et moins spectaculaire. Mais les puristes qui auront découvert le film ainsi dans leur jeunesse (il y en a), miseront une fois de plus sur cette adaptation au doublage par ailleurs très amusant. A noter que Le Jour des fous était déjà sorti en DVD chez Uncut Movies en 2012, mais ne proposait que la piste anglaise !

Crédits images : © Extralucid Films / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Une réflexion sur « Test Blu-ray / Le Jour des fous, réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten »

  1. Hello.
    Il faudra m expliquer ou vous avez eu des captures d ecran aussi nets . Sur ma Samsung a 2000e et ma platine 4k j ai clairement un rendu beaucoup beaucoup moins bon. Je trouve l image decevante par rapport a votre test.

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