Test Blu-ray / Le Hold-up du siècle, réalisé par Jack Donohue

LE HOLD-UP DU SIÈCLE (Assault on a Queen) réalisé par Jack Donohue, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 9 août 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Frank Sinatra, Virna Lisi, Anthony Franciosa, Richard Conte, Alf Kjellin, Errol John, Murray Matheson, Reginald Denny…

Scénario : Rod Serling, d’après le roman de Jack Finney

Photographie : William H. Daniels

Musique : Duke Ellington

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Un groupe de chasseurs de trésors planifie l’attaque à main armée du paquebot de croisière de luxe, Le Queen Mary, en utilisant un sous-marin allemand de la seconde guerre mondiale.

Depuis le Golden Globe et l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle obtenus pour sa prestation dans Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann en 1954, la carrière au cinéma de Frank – The Voice – Sinatra a réellement pris son envol. Celui-ci délaissera volontiers la comédie-musicale (Escale à Hollywood, Un jour à New York, Tout le monde chante), pour embrasser d’autres genres et quelques collaborations avec divers réalisateurs de renom, Stanley Kramer (Pour que vivent les hommes), Otto Preminger (L’Homme au bras d’or), Vincente Minnelli (Comme un torrent), Frank Capra (Un trou dans la tête), John Frankenheimer (Un crime dans la tête) et bien d’autres. Frank Sinatra est très sollicité, tourne au minimum trois films par an, mais il commencera sérieusement à ralentir le rythme dans la deuxième partie des années 1960 et Le Hold-up du siècle Assault on a Queen, sorti en 1966 fait partie de sa dernière période sur grand écran. En effet, après ce film d’aventure, il n’apparaîtra plus que dans une demi-douzaine de longs-métrages, quelques séries et une poignée de téléfilms. Réalisé par Jack Donohue (1908-1984), Le Hold-up du siècle n’est assurément pas l’un des films les plus connus de la star et reste même aujourd’hui complètement oublié. Cette chasse au trésor « vintage » n’a d’ailleurs pas bien vieilli, en raison d’une mise en scène dite fonctionnelle, un manque de rythme flagrant, des effets spéciaux déjà datés à sa sortie et d’un récit peu crédible (euphémisme), sans parler d’un dernier acte que l’on pourrait qualifier de nawak. On ne dépasse pas le stade de la curiosité et Le Hold-up du siècle vaut uniquement le coup d’oeil pour revoir et admirer encore et toujours la sublime Verna Lisi.

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Test Blu-ray / Le Terroriste, réalisé par Gianfranco De Bosio

LE TERRORISTE (Il Terrorista) réalisé par Gianfranco De Bosio, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret depuis le 4 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Gian Maria Volontè, Philippe Leroy, Giulio Bosetti, Raffaella Carrà, José Quaglio, Cesarino Miceli Picardi, Carlo Bagno, Roberto Seveso, Anouk Aimée…

Scénario : Gianfranco De Bosio & Luigi Squarzina

Photographie : Lamberto Caimi & Alfio Contini

Musique : Piero Piccioni

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Venise, hiver 1943. La Résistance italienne prépare une attaque contre le siège de la Kommandantur. Un homme, surnommé l’Ingénieur, joue un rôle central dans ce plan.

Le Terroriste Il Terrorista, réalisé par Gianfranco De Bosio (1924-2022) et sorti en 1963, est spécial à plus d’un titre. En effet, le scénariste et metteur en scène est on ne peut mieux placé puisqu’il a connu et même vécu ce dont il parle, en Vénétie. Méconnu en France, peu se souviennent de son MoïseMoses the Lawgiver (1975) avec Burt Lancaster dans le rôle-titre, dans lequel il croisait Ingrid Thulin, Anthony Quayle, Irène Papas et Laurent Terzieff (le tout sur une musique d’Ennio Morricone), Gianfranco De Bosio a fait essentiellement sa carrière dans le domaine de l’opéra et surtout du théâtre. Mais il a aussi connu la Résistance en Italie, au moment de son lancement et a donc été au centre des discussions qui réunissaient les représentants du Parti Communiste, la Démocratie Chrétienne, le Parti Socialiste, le Parti Libéral et le Parti d’Action au sein des Comités de Libération Nationale. Alors que le régime fasciste s’est écroulé, une crise politique s’installe en Italie, les tensions s’exacerbent, l’incertitude conduit à l’envie d’action et d’affronter l’ennemi. Dans l’ensemble des films de guerre, la Résistance est montrée comme organisée de main de maître, avec les montres synchronisées, les plans pensés sans qu’un grain de sable puisse se glisser dans les rouages d’une mécanique huilée comme il se doit. Le Terroriste désacralise cela et son arrivée inopinée dans le cinéma italien d’après-guerre, où il était tabou d’évoquer le fascisme, les Partisans et la Résistance, va ruer dans les brancards. Comment le pouvoir a-t-il été regagné par les Italiens ? Comment la Deuxième Guerre mondiale a été le nouveau départ de l’organisation politique ? Beaucoup de questions auxquelles Le Terroriste souhaite répondre, avec une légitimité originale et une unique authenticité. Un bel et édifiant objet de cinéma, qui évite le spectaculaire, pour entrer dans les engrenages, dans les coulisses, un peu à la façon d’un John le Carré ou d’un Len Deighton, qui allaient procéder de façon similaire dans leur peinture des arcanes de la guerre froide.

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Test Blu-ray / Les Rites sexuels du Diable, réalisé par José Ramón Larraz

LES RITES SEXUELS DU DIABLE (Los Ritos sexuales del diablo) réalisé par José Ramón Larraz, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 septembre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Helga Liné, Vanessa Hidalgo, Jeffrey Healey, Alfred Lucchetti, Manuel Gómez-Álvarez, Carmen Carriónn, Julia Caballero, Tito Valverde…

Scénario : José Ramón Larraz

Photographie : Juan Mariné

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Après la mort brutale de son frère, Carol se rend en Angleterre avec son fiancé chez sa belle-sœur. Très vite, elle découvre que cette dernière s’adonne à des pratiques de messes noires, au sein d’une secte d’adorateurs du Diable. L’aversion de Carol devant ces orgies de sexe et de débauche vire au cauchemar lorsque son fiancé est entraîné dans le groupe.

Les Rites sexuels du diable ou Los Ritos sexuales del diablo en version originale, ou bien encore Black Candles comme il a été vendu et exploité un peu partout dans le monde à sa sortie en 1982 (on a même eu droit à Orgía diabólica au Mexique, ainsi qu’à Hot Fantasies et Naked Dreams aux States pour sa sortie en VHS) n’est pas – comme son titre l’indique – un drame existentiel. Le produit correspond à l’étiquette, pas besoin de regarder les ingrédients, il y a donc plusieurs cérémonials à caractère libidinal réalisés par quelques adorateurs de l’antichrist qui se succèdent à l’écran durant 85 minutes. Écrit et mis en scène par José Ramón Larraz, dont il s’agit du premier titre proposé en DVD & Blu-ray en France, Les Rites sexuels du diable est un pur produit d’exploitation remontant à 1982, qui compile parties de jambes en l’air, ambiance à la Rosemary’s Baby et décors de la campagne anglaise que n’auraient pas renié Pete Walker (Mortelles confessions, Flagellations et Frightmare) ou certaines pointures provenant des écuries Hammer ou Amicus. Mais nous sommes également proches d’un autre opus ibérique sorti quatre ans plus tôt, Escalofrio, signé Carlos Puerto, autre huis clos qui voyait un couple, qui acceptait une invitation chaleureuse à passer un moment dans une magnifique demeure, où les choses se déroulaient bizarrement, avant de tomber purement et simplement dans la magie noire. Plus déséquilibré, Les Rites sexuels du diable multiplie les scènes érotiques, comme s’il fallait combler d’autres trous (ceux du récit bien sûr), même si certaines séquences, à l’instar de la branlette d’un bouc qu’on échauffe avant que la bête se glisse entre les cuisses d’une demoiselle élue par l’assemblée, étonnent par leur audace, pour ne pas dire par leur beauté formelle. Une vraie curiosité.

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Test Blu-ray / Le Veuf – Il Vedovo, réalisé par Dino Risi

LE VEUF (Il Vedovo) réalisé par Dino Risi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 septembre 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Alberto Sordi, Franca Valeri, Livio Lorenzon, Nando Bruno, Leonora Ruffo, Ruggero Marchi, Gastone Bettanini, Mario Passante…

Scénario : Fabio Carpi, Dino Risi, Rodolfo Sonego, Sandro Continenza & Dino Verde

Photographie : Luciano Trasatti

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Homme d’affaires médiocre et dépensier, Alberto Nardi est marié à Elvira, issue d’une riche famille à la tête d’une fortune conséquente. Alors que les créanciers le harcèlent, son banquier accepte de lui prêter de l’argent uniquement si son épouse prospère le garantit. Mais lassée d’éponger les dettes de son mari, Elvira refuse et Alberto se prend à espérer un prompt veuvage.

Le Veuf, étonnamment plus connu sous son titre original Il Vedovo, est encore aujourd’hui et ce depuis longtemps, considéré comme l’une des plus grandes comédies italiennes. Réalisée par l’immense Dino Risi en 1959, juste après la trilogie Pauvres mais beauxBeaux mais pauvresPauvres Millionnaires. Il Vedovo n’a rien perdu de son mordant et demeure exemplaire. Alberto Sordi, l’« Albertone », comme il est alors affectueusement appelé par ses admirateurs, est de tous les plans et se délecte des savoureux dialogues conçus spécialement pour mettre (sans mal) son talent en valeur, son bagout et sa gestuelle uniques. Face à lui, moins célèbre en France, mais tout aussi populaire de l’autre côté des Alpes, l’actrice Franca Valeri, que certains spectateurs et cinéphiles auront vu dans Le Signe de VénusIl segno di Venere quatre ans auparavant, retrouve le cinéaste et s’éloigne de ses rôles de femme timide et renfermée, en incarnant avec délice l’épouse dominante de ce pauvre type, qui sous ses airs de businessman est en réalité un véritable loser qui doit de l’argent à tout le monde. La seule solution qu’il envisage pour se sortir de ses dettes est de liquider sa femme fortunée jusqu’au jour où un accident de train exauce son vœu le plus cher. On le comprend rapidement, tout est ici prétexte pour laisser le champ libre à l’acteur romain. Comme toujours chez Dino Risi, la femme tient tête à l’homme, prêt à toutes les bassesses possibles, afin de concrétiser ses ambitions. Le film est composé de trois parties distinctes de trente minutes chacune, la première mettant en place les personnages et le dilemme d’Alberto, la deuxième étant centrée sur le deuil provisoire, la troisième étant la plus cruelle, celle où le mari décide d’assassiner réellement sa chère moitié grâce à trois acolytes soudoyés pour l’occasion. Une brillante comédie de mœurs, noire, satirique et burlesque, menée à cent à l’heure. Du grand Dino Risi.

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Test Blu-ray / La Strada, réalisé par Federico Fellini

LA STRADA réalisé par Federico Fellini, disponible en Édition Blu-ray + Blu-ray bonus + Livret depuis le 6 mai 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Anthony Quinn, Giulietta Masina, Richard Basehart, Aldo Silvani, Marcella Rovena, Livia Venturini, Pietro Ceccarelli, Giovanna Galli…

Scénario : Federico Fellini, Ennio Flaiano & Tullio Pinelli

Photographie : Otello Martelli & Carlo Carlini

Musique : Nino Rota

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Gelsomina, une jeune femme naïve et généreuse, a été vendue par sa mère à un bateleur de foire brutal et obtus, Zampano, qui présente un numéro de briseur de chaînes sur les places publiques. À bord d’un étrange équipage – une moto à trois roues aménagée en roulotte – le couple sillonne les routes d’Italie, menant la rude vie des forains. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina.

C’est pour ainsi dire là que tout a vraiment commencé pour Federico Fellini. La Strada est le troisième film et demi (et cela a son importance) du réalisateur, après Les Feux du music-hall Luci del varietà (1950), co-réalisé avec Alberto Lattuada, Le Cheik blancLo Sceicco bianco (1952, un échec commercial) et Les Vitelloni I vitelloni (1953). Ce dernier, grand succès, assure à Federico Fellini d’avoir carte blanche pour son prochain long-métrage, quand bien même les producteurs font la fine bouche devant le choix de Giulietta Masina, épouse du cinéaste, qu’il souhaite imposer pour tenir le rôle principal, là où les investisseurs (Carlo Ponti et Dino dDe Laurentiis) auraient largement préféré Sophia Loren ou Silvana Mangano. Le réalisateur a tenu bon, La Strada sera interprété par Anthony Quinn (qui la même année en Italie campera aussi le Hun Attila dans Attila, fléau de Dieu de Pietro Francisci) et donc Giulietta Masina. Point de barrière de la langue, la star américaine dira ses dialogues en anglais, tandis que sa partenaire verra ses répliques réduites au maximum, son époux privilégiant son visage et ses expressions dignes du cinéma muet. Résultat des courses, La Strada sera récompensé par le Lion d’argent à la Biennale de Venise, le Ruban d’argent de la meilleure réalisation, le Bodil du meilleur film européen, le: NYFCC Award du meilleur film étranger et pour couronner le tout, par l’Oscar du meilleur film étranger. Plus grand succès de son auteur dans nos contrées avec plus de 4,5 millions d’entrées (encore plus qu’en Italie où le film restera juste sous la barre des quatre millions), triomphe international, La Strada demeure sans doute le film le plus accessible de Federico Fellini, le plus universel, celui dont les personnages touchent le plus et bouleversent même à jamais.

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Test Blu-ray / Le Passage de Santa Fe, réalisé par William Witney

LE PASSAGE DE SANTA FE (Santa Fe Passage) réalisé par William Witney, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 18 septembre 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Slim Pickens, John Payne, Anthony Caruso, Faith Domergue, Rod Cameron, Irene Tedrow, George Keymas, Leo Gordon…

Scénario : Lillie Hayward, d’après une nouvelle de Heck Allen

Photographie : Bud Thackery

Musique : R. Dale Butts

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Sa réputation d’éclaireur mise à mal par les conséquences tragiques de la trahison du chef indien Satank, Kirby Randolph bénéficie d’une seconde chance offerte par Jess Griswold. Sur des centaines de kilomètres en territoire hostile, il accepte d’escorter avec son ami Sam Beekman un convoi de munitions et d’armes destinées à des insurgés mexicains. Si sa haine des Indiens s’estompe progressivement au contact d’Aurélie, une jolie métisse d’abord très méfiante à son égard, elle renait dès qu’apparaissent Satank et sa tribu. Leur confrontation est inévitable…

Au cours de notre périple cinématographique, nous avons déjà eu affaire au réalisateur William Witney (1915-2002), spécialiste du western et du film de cape et d’épée, bien connu des amateurs des histoires du Far West sur grand écran. Méconnu en France, il demeure encore une véritable institution outre-Atlantique, notamment pour ses trois collaborations avec le légendaire Audie Murphy (La Fureur des Apaches, Représailles en Arizona, 40 fusils manquent à l’appel), mais pas que. Le cinéaste a contribué à rendre le genre extrêmement populaire dans le monde, grâce à un savoir-faire exceptionnel derrière la caméra, une direction d’acteurs toujours remarquable, des tournages qui privilégiaient les décors naturels, un sens inouï du montage, rendant les affrontements, les cascades, les gunfights, les poursuites aussi passionnants qu’extrêmement efficaces. C’est une fois le cas pour Le Passage de Santa FeSanta Fe Passage, production de la Republic Pictures qui sort en cette belle année 1955 pour le western, qui voit aussi se succéder dans les salles L’Homme de la plaine et La Charge des Tuniques Bleues d’Anthony Mann, L’Homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor, Le Souffle de la violence de Rudolph Maté, Le Fleuve de la dernière chance de Jerry Hopper, À l’ombre des potences de Nicholas Ray, Le Bandit d’Edgar G. Ulmer et tellement d’autres. Le western est bel et bien toujours là et attire les plus grands metteurs en scène. Le Passage de Santa Fe peut se targuer d’avoir traversé 70 ans sans prendre de rides et le film de William Witney reste un très grand spectacle, qui condense action, émotion, humour en 90 minutes montre en main, en ne laissant aucun répit, tant aux personnages qu’aux spectateurs. Immanquable !

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Test Blu-ray / L’Héritier de la violence, réalisé par Ronny Yu

L’HÉRITIER DE LA VIOLENCE / LÉGITIME VENGEANCE (Legacy of Rage – Long zai jiang hu) réalisé par Ronny Yu, disponible en Blu-ray le 12 juillet 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Brandon Lee, Michael Wong, Regina Kent, Chan Wai-Man, Kirk Wong, Bolo Yeung, Shing Fui-On, Chung Lam…

Scénario : Raymond Fung & Clifton Ko

Photographie : Chan Hau-Ming

Musique : Richard Yuen

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Brandon mène une vie paisible entre ses deux emplois et sa fiancée May. Un jour, il est pris au piège par son ami dealer Michael qui le fait accuser de meurtre d’un policier corrompu. Après huit ans de prison ferme, Brandon en sort, bien déterminé à se venger après avoir appris la vérité.

L’Héritier de la violence, Le Soldat, ou bien encore Légitime vengeance et même Legacy of Rage en anglais, est le premier long-métrage interprété par Brandon Lee (1965-1993), ainsi que son seul et unique réalisé à Hong Kong. Le fils de Bruce Lee, né aux États-Unis, mais qui a grandi en Chine dans ses très jeunes années, où son père tournait Big Boss et La Fureur de vaincre, démarre d’abord sur les planches, puis prend des cours à l’académie Actors Studio du légendaire Lee Strasberg. L’aventure démarre en 1986, quand on lui propose le rôle principal de L’Héritier de la vengeance, mis en scène par Ronny Yu. Film d’action et d’arts martiaux, Legacy of Rage joue évidemment à fond la carte de la ressemblance entre Brandon Lee et son mythique paternel (décédé en 1973), au point de lui faire adopter plusieurs postures héritées de son géniteur, à l’instar du fameux doigt pointé vers son adversaire, destiné à le mettre en garde, ou l’incitant à le lui tirer pour faire une blague, c’est possible aussi. En l’état, L’Héritier de la violence est un pur produit de son époque, clipesque à souhait, qui annonce les montages hachés (ou à ch*er, c’est selon) de certains opus de Jean-Marie Poiré, furieusement kitsch, un divertissement honnête, qui anticipe aussi quelque part le génial Haute sécuritéLock Up de John Flynn avec Sylvester Stallone, avant de s’en donner à coeur joie dans une dernière partie bien explosive et pétaradante.

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Test Blu-ray / Chassés-croisés sur une lame de rasoir, réalisé par Maurizio Pradeaux

CHASSÉS-CROISÉS SUR UNE LAME DE RASOIR (Passi di danza su una lama di rasoio) réalisé par Maurizio Pradeaux, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Robert Hoffmann, Nieves Navarro, Jorge Martín, Anuska Borova, Serafino Profumo, Simón Andreu, Anna Liberati, Rosita Torosh…

Scénario : Alfonso Balcázar, Arpad DeRiso, Jorge Martín & Maurizio Pradeaux

Photographie : Jaime Deu Casas

Musique : Roberto Pregadio

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Alors que Kathy et ses parents, Suédois venus lui rendre visite à Rome, attendent l’arrivée d’Alberto Morosini, son fiancé, pour repartir à l’aéroport, celle-ci, guettant sa venue au moyen d’une longue-vue panoramique, est alors témoin du meurtre à l’arme blanche d’une jeune femme dans un appartement. De retour de l’aéroport, Kathy et Alberto se rendent au poste de police, où elle est interrogée par le commissaire Merughi. Peu de temps après, deux témoins potentiels qui se trouvaient non loin de la scène du crime, un vendeur de marrons et une femme de ménage, sont sauvagement assassinés. Kathy sera-t-elle la prochaine victime ?

Moui…mouarf…Chassés-croisés sur une lame de rasoirPassi di danza su una lama di rasoio, comme son titre vous l’a peut-être indiqué, ou bien encore Devil Blade pour sa sortie VHS hexagonale, est un giallo méconnu, sorti en 1973 et réalisé par un certain Maurizio Pradeaux (1931-2022), jusqu’à présent inconnu pour l’auteur de ces mots. Assistant de production, il passe derrière la caméra en 1966 avec Ramon le MexicainRamon il messicano, western avec Claudio Undari. Puis, le metteur en scène et scénariste va suivre les genres à succès du moment, entre le film de casse (Un casse pour des clous28 minuti per 3 milioni du dollari), le film de guerre (Les Léopards de Churchill I Leopardi di Churchill), la comédie (I Figli di Zanna Bianca), puis enfin le giallo. Chassés-croisés sur une lame de rasoir sort sur les écrans alors que la mode est déjà au poliziottesco. Folie meurtrière de Tonino Valerii, Toutes les couleurs du vice de Sergio Martino, Mais… qu’avez-vous fait à Solange ? de Massimo Dallamano, À la recherche du plaisir de Silvio Amadio, Qui l’a vue mourir ? d’Aldo Lado, La Longue Nuit de l’exorcisme de Lucio Fulci et quelques autres pointures sont sorties l’année précédente, mais le thriller horrifique arrive quelque peu en bout de course. Peu de choses distinguent l’opus de Maurizio Pradeaux du tout-venant, à part sans doute la participation de la magnifique Susan Scott aka Nieves Navarro (d’où une coproduction hispano-italienne), l’une des plus belles créatures du cinéma italien d’exploitation après Edwige Fenech. Tout y est, un tueur vêtu d’un grand manteau noir, la tête surmontée d’un chapeau, les mains glissées dans des gants, arme blanche au poing, tandis qu’une caméra subjective adopte son point de vue. Et les meurtres de se succéder. Pour quelle raison ? La résolution (forcément décevante) sera dévoilée dans les toutes dernières minutes. Pas déshonorant, mais franchement peu excitant, Passi di danza su una lama di rasoio demeure complètement anecdotique et s’oublie immédiatement après visionnage. Au suivant !

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Test Blu-ray / Lacenaire, réalisé par Francis Girod

LACENAIRE réalisé par Francis Girod, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2025 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Jean Poiret, Jacques Weber, François Périer, Geneviève Casile, Jean Davy, Jacques Duby, Paul Le Person, Maïwenn Le Besco…

Scénario : Francis Girod & Georges Conchon

Photographie : Bruno de Keyzer

Musique : Laurent Petitgirard

Durée : 2h06

Date de diffusion initiale : 1990

LE FILM

Dans sa prison, Lacenaire , condamné à mort, vit ses derniers jours en attendant la guillotine qu’il désire comme une forme de suicide spectaculaire et une immense gifle à l’ordre social. Il reçoit diverses visites – son ami intime et complice Avril, un phrénologue venu étudier le crâne d’un grand criminel, sa tendre maîtresse Ida, l’écrivain et journaliste Arago, le Préfet de police Allard, à qui il décide de conter ses tristes aventures et sa vision personnelle de la vie. Né dans une famille bourgeoise, il a souffert enfant du manque d’amour d’une mère qui préférait son frère. Il découvre peu à peu le chemin du mal comme voie vers le suicide par la guillotine. Parti du simple vol, c’est à l’armée qu’il franchit le pas du meurtre en se vengeant d’un tricheur. Il se fait envoyer en prison pour de petites escroqueries afin d’y recruter des hommes de main dont il serait le cerveau et s’y lie d’amitié avec Avril et le jeune, naïf et maladroit Baton, avec lesquels il monte des coups de plus grande envergure, dont le meurtre d’un receleur qu’ils dépouillent. Trahi par Avril, qui espérait ainsi un allégement de peine et qu’il entraînera dans sa chute, Lacenaire avoue sans difficulté ses crimes au Préfet Allard, fait de son procès une tribune et supplie le jury de le condamner à mort. En prison, il écrit ses mémoires. Il confie à Allard, avec qui il s’est lié d’une amitié fondée sur une estime réciproque, le soin de publier son ouvrage et de s’occuper de sa pupille Hermine, une orpheline qu’il a recueillie et élevée. Après l’exécution, Allard tient ses promesses, même si Arago empiète largement sur sa mission.

Quand il tourne Lacenaire, Daniel Auteuil est tout juste auréolé du César du meilleur acteur pour le diptyque Jean de Florette/Manon des sources de Claude Berri (qui resteront les deux plus grands succès de son illustre carrière), vient d’être encore nommé dans la même catégorie pour Quelques jours avec moi de Claude Sautet, connaît un beau score au box-office avec Romuald et Juliette de Coline Serreau et double Bruce Willis, qui lui-même prête sa voix au bébé (et même à un spermatozoïde avant cela) pour Allô maman, ici bébé. Mais en décembre 1990, c’est un revers pour le comédien, Lacenaire de Francis Girod n’attire guère les foules, ce qui n’est pas étonnant en cette période de fêtes, propice aux triomphes de Pretty Woman et La Petite sirène, sorti depuis déjà un bon mois, tandis que Maman, j’ai raté l’avion et Uranus font le plein, ainsi que Rocky 5, dans une moindre mesure par rapports aux précédents épisodes. Froid comme la glace, ce biopic du plus célèbre dandy criminel du 19e siècle ne franchira pas la barre des 300.000 spectateurs.

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Test Blu-ray / Psycho Beach Party, réalisé par Robert Lee King

PSYCHO BEACH PARTY réalisé par Robert Lee King, disponible en Blu-ray le 16 juillet 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lauren Ambrose, Thomas Gibson, Nicholas Brendon, Kimberley Davies, Matt Keeslar, Charles Busch, Beth Broderick, Danni Wheeler…

Scénario : Charles Busch, d’après sa pièce

Photographie : Arturo Smith

Musique : Ben Vaughn

Durée : 1h36

Année de sortie : 2000

LE FILM

Été 1962. Le drive-in est le lieu incontournable où les jeunes se donnent rendez-vous pour flirter… jusqu’à ce qu’un cadavre soit découvert, la première victime d’un tueur en série ! Florence « Chicklet » Forest est une jeune fille maladroite en quête de popularité et dont le rêve ultime est d’approcher la bande des surfeurs et leur leader le Grand Kanaka. Le problème, c’est que Chicklet, légèrement schizophrène, a plus de personnalités qu’une pizza pepperoni a de parts ; et lorsque ses nouveaux amis surfeurs se mettent à tomber comme des mouches, elle commence à sérieusement douter de son innocence.

Mais…mais…d’où sort ce truc ? Cet Objet Filmique Non Identifié ? Ce long-métrage réalisé par Robert Lee King, après un court-métrage (The Disco Years, 1991) et une participation à une œuvre collective (Boys Life: Three Stories of Love, Lust, and Liberation, 1994) est l’adaptation d’une pièce à succès, créée par Charles Busch off-Broadway en 1987, qui s’intitulait à l’origine Gidget goes Psychotic, en référence directe aux trois films Gidget interprétés par la légendaire Sandra Dee pour le premier opus, puis par Deborah Walley dans Gidget à Hawaï Gidget Goes Hawaiian et par Cindy Carol dans Gidget à Rome Gidget Goes to Rome, précurseur de la culture du surf aux États-Unis à la fin des années 1950. Lui-même comédien, Charles Busch s’était jadis octroyé le rôle de Chicklet dans sa création. Les années ayant passé, la maturité aussi, il devient Monica Stark dans Psycho Beach Party à l’aube des années 2000. Présenté au Festival de Sundance, ce film interdit aux moins de 16 ans (oui oui, on a bien du mal à le croire) joue avec les genres, s’apparente à un film des sixties, s’empare des codes du slasher remis au goût du jour par Scream de Wes Craven (qui lui aussi était interdit aux moins de 16 ans), tout en célébrant le genre camp, qui représente les films destinés aux jeunes, qui, le plus souvent, mettent en scène des personnages de l’âge du public visé dans des situations plus ou moins familières. En l’état, Psycho Beach Party est quasi-inclassable, emmène le spectateur là où il s’y attend le moins, fait sa place aux côtés de la filmographie de John Waters (Pink Flamingos, Polyester, Hairspray, Cry-Baby), avec une petite touche de James Signorelli, Stephan Elliott et Ken Russell. Le tout dans une bonne humeur on ne peut plus contagieuse. On en redemande !

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