
PROBLEMOS réalisé par Eric Judor, disponible en DVD le 19 septembre 2017 chez Studiocanal
Acteurs : Eric Judor, Blanche Gardin, Youssef Hajdi, Célia Rosich, Marie Helmer, Michel Nabokov, Dorothée Pousséo, Claire Chust…
Scénario : Noé Debré, Blanche Gardin
Photographie : Vincent Muller
Musique : Ludovic Bource
Durée : 1h22
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Les vacances terminées, Victor et sa petite amie Jeanne rentrent à Paris. Sur le chemin, ils s’arrêtent pour rendre visite à leur ami Jean-Paul, qui habite dans une communauté de babos dans une prairie et qui proteste contre la construction d’un parc aquatique. Séduits par leur façon de vivre, de résister contre la technologie et la société moderne, ils décident de rester quelques jours avec eux. Un matin, ils découvrent que les CRS, qui encadraient la communauté, ont disparu comme la population extérieure, décimée par une pandémie, faisant d’eux les derniers survivants sur Terre.

Après le douloureux et injuste échec commercial de La Tour 2 contrôle infernale (358.000 entrées), Eric Judor revient déjà devant et derrière la caméra pour notre plus grand plaisir avec Problemos. Burlesque, nonsensique, décalée, cartoonesque, absurde, politiquement incorrecte, cette comédie délirante est aussi et surtout excellemment mise en scène et rythmée. Evidemment, le film sera loin, très loin de faire l’unanimité. Certains gags « mous » sont complètement assumés, mais beaucoup y verront des ratés. Toujours est-il que Problemos est très généreux et offre aux spectateurs un moment de détente ultra-décomplexée, doublé d’un beau moment de cinéma. Les répliques ne cessent de rebondir d’un mur à l’autre comme une partie de ping-pong verbal. C’est drôle, c’est même hilarant, élégant et beau à regarder, les seconds rôles sont immenses. Mais au fait, ça parle de quoi Problemos ?



Alors que leurs vacances viennent de se terminer, Jeanne, Victor et leur petite fille retournent à Paris. En chemin, le couple fait une halte pour saluer Jean-Paul, l’ancien prof de yoga de Jeanne, qui vit dans une communauté d’altermondialistes. Depuis longtemps, Jean-Paul et ses amis font tout pour empêcher la construction d’un parc aquatique. Séduits par une communauté qui prône le « vivre autrement », où l’individualisme, la technologie et les distinctions de genre sont abolis, Jeanne et Victor acceptent l’invitation qui leur est faite de rester quelques jours. Lorsqu’un beau matin la barrière de CRS qui leur fait face a disparu, la Communauté pense l’avoir emporté sur le monde moderne. Mais le plaisir est de courte durée : à l’exception de leur campement, la population terrestre a été décimée par une terrible pandémie. Ce qui fait du groupe les derniers survivants du monde. Va t-il falloir se trouver de nouveaux ennemis pour survivre ?


Depuis sa participation aux comédies expérimentales de l’excellent Quentin Dupieux (Steak, Wrong, Wrong Cops), Eric Judor a suivi ce genre quasi-inclassable en créant notamment la série Platane. La Tour 2 contrôle infernale découlait de cette approche humoristique ambitieuse. Sur un scénario coécrit par l’humoriste Blanche Gardin et Noé Debré (Dheepan, La Crème de la crème), Problemos s’inscrit dans la lignée des précédentes comédies d’Eric Judor en situant son récit dans une ZAD, autrement dit une Zone à défendre, librement inspirée du mouvement militant « Nuit debout » qui se tenait Place de la République à Paris. Film survolté qui a des choses à dire et qui les dit sans prendre la tête aux spectateurs, mais en le faisant rire du début à la fin rien qu’avec un type qui porte des chaussettes avec des sandales, Problemos peut se voir comme une vraie relecture de La Ferme des animaux de George Orwell, traitée sous forme de fantaisie.


Les communautés, féministes, hippies écolos, vegans, en prennent pour leur grade puisque Judor montre une société qui se réorganise sur des principes égalitaires, mais dont le naturel revient très vite au galop (ça râle de tous les côtés, l’intérêt personnel passe au premier plan), où les avis et intérêts divergent, où les castes sont vite rétablies, jusqu’au chaos. En raison de l’échec de La Tour 2 contrôle infernale, Eric Judor n’a pu bénéficier d’un budget mirobolant et a même eu beaucoup de mal à financer son film. Pourtant, Problemos bénéficie d’un casting génial et déjanté (Marc Fraize, Bun Hay Mean, Youssef Hadji, Michel Nabokov, Arnaud Henriet, Dorothée Pousséo, Blanche Gardin, Claire Chust, Célia Rosich), les situations sont cocasses et jamais méchantes, sans oublier des dialogues prêts à entrer dans le langage courant de celles et ceux qui sauront accorder 1h20 de leur temps à l’une des comédies de 2017 ! Ni plus ni moins.


LE DVD
En raison de son échec dans les salles, Problemos ne bénéficie pas de sortie en Blu-ray. Une honte. Le test du DVD, disponible chez Studiocanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Sortie technique, l’éditeur ne propose aucun supplément, même pas la bande-annonce. Zéro pointé pour Studiocanal qui commence à se désintéresser du support…
L’Image et le son
Point d’édition Blu-ray, mais un beau DVD pour Problemos. Le master est soigné avec des contrastes élégants, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté demeure frappante, le piqué est vif, les gros plans détaillés et la colorimétrie reste chatoyante, riche et bigarrée.



Outre une piste Audiodescription et des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, la version Dolby Digital 5.1 parvient sans mal à instaurer un indéniable confort phonique. Les enceintes sont toutes mises en valeur et spatialisent excellemment les effets naturels, la musique et les ambiances, avec même un accompagnement des basses. La piste Stéréo assure également de son côté avec des frontales particulièrement riches.

Crédits images : © Serge Blondeau / Séverine Brigeot / Studiocanal / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr


























Crédits images : © Fox / ESC Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr











































Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

















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Dans le second reportage, Jane Birkin répond entre autres aux questions du journaliste avec son sourire contagieux et évoque ses prochains tournages, La Course à l’échalote de Claude Zidi et Je t’aime moi non plus de Serge Gainsbourg. 




Crédits images : © TF1 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr




















































Mis en scène par le canadien Mark Robson (1913-1978), ancien monteur de Jacques Tourneur sur La Féline et Vaudou, mais aussi d’Orson Welles sur La Splendeur des Amberson, Plus dure sera la chute offre à Bogey l’un de ses plus beaux rôles. Eclectique, mais aussi inégal, on doit à Mark Robson Le Champion avec Kirk Douglas (1949), déjà un film sur le milieu de la boxe, Le Procès avec Glenn Ford (1955), ainsi que deux films de guerre très célèbres, L’Express du colonel Von Ryan avec Frank Sinatra (1965) et Les Centurions avec Anthony Quinn et Alain Delon (1966). L’un de ses derniers films, Tremblement de terre (1974) demeure l’un des fleurons du genre catastrophe. Bon technicien, il signe avec Plus dure sera la chute un de ses meilleurs films, peut-être même son chef d’oeuvre. 














Fils d’émigrants polonais, ce dernier demeure un mystère pour les spécialistes du cinéma puisque le scénariste en apparence « prolifique » a longtemps fait travailler d’autres écrivains à sa place et certains scénaristes inscrits sur la tristement célèbre liste noire lors du Maccarthysme. Un prête-nom avoué certes, mais Philip Yordan n’hésitait pas non plus à s’attribuer certains succès qu’il n’avait pas écrits. Pour Bertrand Tavernier, qui avait interviewé Philip Yordan (« j’ai rarement entendu autant de bobards de ma vie » dit d’ailleurs le réalisateur) c’est le cas pour Plus dure sera la chute, dont il attribue la paternité au romancier Budd Schulberg, qui avait adapté lui-même son livre en 1947, qui devait ensuite être mis en scène par Edward Dmytryk.
Le projet tombe à l’eau, mais la Columbia rachète le scénario à la RKO, qui atterrit ensuite sur le bureau de Philip Yordan. Bertrand Tavernier suppose que le scénario original a dû n’être que très légèrement retouché, Yordan y couchant ensuite sa signature. Bertrand Tavernier en vient au casting en revenant sur la dernière apparition d’Humphrey Bogart à l’écran, ainsi que sur le jeu de Rod Steiger, qui avait quelque peu décontenancé Bogey. L’historien du cinéma évoque deux points du récit qui le laissent quelque peu perplexe, mais loue la grande réussite de Plus dure sera la chute, encense la photo du chef opérateur Burnett Guffey, la mise en scène et le montage rapide, l’utilisation des décors et l’attention aux petits détails. Voilà une remarquable présentation !









