Test 4K UHD / Vol à haut risque, réalisé par Mel Gibson

VOL À HAUT RISQUE (Flight Risk) réalisé par Mel Gibson, disponible en DVD, Blu-ray, 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité et 4K UHD chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace, Leah Remini, Maaz Ali, Monib Abhat, Paul Ben-Victor, Eilise Patton…

Scénario : Jared Rosenberg

Photographie : Johnny Durango

Musique : Antonio Pinto

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

L’US Marshal Madelyn Harris est chargée d’escorter Winston, criminel et informateur, jusqu’à New York pour qu’il y témoigne contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage dans un petit avion volant au-dessus de l’Alaska, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend être mais bel et bien un tueur à gages psychotique et sans limite.

Pour son sixième long-métrage comme réalisateur, Mel Gibson retrouve comme qui dirait « l’intimité » de son premier, L’Homme sans visageThe Man Without a Face, dans le sens où Vol à haut risqueFlight Risk ne saurait concourir dans la même catégorie que Braveheart, La Passion du ChristThe Passion of the Christ, Apocalypto et Tu ne tueras point Hacksaw Ridge. Presque dix ans après le grand succès rencontré par ce dernier (160 millions de dollars de recette, pour 40 millions de budget), l’ami Mel (oui oui, on l’aime toujours nous) revient par la petite porte, avec une production de 25 millions, un thriller qui fleure bon ce doux parfum des années 1990, tourné dans un décor quasi-unique (la carlingue d’un avion, un Cessna Grand Caravan pour être précis), pendant trois semaines seulement, avec une poignée de comédiens. Et ça marche ! Si le box-office a fait grise mine avec à peine 50 millions de billets verts dans la caisse, Vol à haut risque est un divertissement ô combien jouissif, immersif, nawak, jubilatoire, prenant, un spectacle du samedi soir assumé du début à la fin, qui montre une fois de plus le retour en grâce de la série B.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Vol à haut risque, réalisé par Mel Gibson »

Test 4K UHD / Innocents (The Dreamers), réalisé par Bernardo Bertolucci

INNOCENTS (The Dreamers) réalisé par Bernardo Bertolucci, disponible en DVD, Blu-ray et Édition collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Michael Pitt, Eva Green, Louis Garrel, Robin Renucci, Anna Chancellor, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Pierre Léaud, Florian Cadiou…

Scénario : Bernardo Bertolucci & Gilbert Adair, d’après le roman de Gilbert Adair

Photographie : Fabio Cianchetti

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 2003

LE FILM

Mai 1968, à Paris. La révolte étudiante gronde, les manifestations se multiplient. Isabelle et son frère Théo, restés seuls dans la capitale pendant les vacances de leurs parents, invitent chez eux Matthew, un étudiant américain qu’ils ont rencontré à la Cinémathèque où ils passent le plus clair de leur temps. Dans cet appartement, ils rejouent les scènes de leurs films préférés, cherchent à se découvrir en se livrant à des jeux sensuels de plus en plus troubles.

La soixantaine venue, Bernardo Bertolucci (1941-2018) revient comme qui dirait à sa jeunesse, à ses premières armes, aux débuts de sa cinéphilie, à sa découverte de la capitale française. En effet, Les Innocents ou The Dreamers en version originale, est l’adaptation – libre – du roman de Gilbert Adair, The Holy Innocents, publié en 1988, inspiré des Enfants terribles de Jean Cocteau (19299), une histoire d’obsession sexuelle sur fond des émeutes de Paris de mai 1968, à travers laquelle le cinéaste a perçu moult éléments qui renvoyaient à sa propre histoire. Avec l’aide de l’écrivain lui-même, Bernardo Bertolucci s’approprie le récit original et y place ses propres obsessions, ses fantasmes, ses souvenirs. Rétrospectivement, Innocents sera l’avant-dernier long-métrage du cinéaste, qui ne reviendra derrière la caméra qu’en 2012 avec Moi et toiIo et te. Et tout Bertolucci se retrouve dans The Dreamers, la fougue de la jeunesse, la crudité des scènes de sexe, l’engagement (ou pas) politique, l’amour du septième art, un film somme de la part de celui qui a signé quelques-uns des plus beaux films du cinéma italien (pour ne pas dire mondial), Le Conformiste, Le Dernier tango à Paris, 1900, Le Dernier Empereur, Little Buddha, pour ne citer que ceux-ci. Innocents est tout sauf une œuvre banale dans cette immense filmographie, un huis clos, une introspection, un bilan. C’est un aboutissement, un dernier round. Et c’est pour cela que The Dreamers est bouleversant à plus d’un titre.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Innocents (The Dreamers), réalisé par Bernardo Bertolucci »

Test DVD / Daddio, réalisé par Christy Hall

DADDIO réalisé par Christy Hall, disponible en DVD le 11 avril 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Sean Penn, Dakota Johnson, Marcos A. Gonzalez & Zola Lloyd

Scénario : Christy Hall

Photographie : Phedon Papamichael

Musique : Dickon Hinchliffe

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Une jeune femme atterrit à JFK à New York un soir, après deux semaines passées avec sa demi-sœur en Oklahoma, dans sa petite ville d’origine. En sortant de l’aéroport, elle prend un taxi. Échangeant quelques textos hésitants avec son amant, elle accepte de discuter avec le chauffeur de taxi, qui entame la conversation…

Daddio est un premier long-métrage très prometteur, celui de Christy Hall, productrice et scénariste du très remarqué Jamais plus It Ends With Us de Justin Baldoni, grand succès critique et public de 2024. Tout d’abord imaginé comme une pièce de théâtre expérimentale, avant de devenir le scénario d’un film auquel était rattaché Daisy Ridley, Daddio est finalement mis en stand by en 2017 et placé sur la Black List. Il faudra attendre quatre ans pour que le film soit relancé et c’est là que le nom de Dakota Johnson arrive, la comédienne étant maintenant engagée pour tenir le rôle principal, tout en participant également à la production. À ses côtés, Sean Penn, qui avait mis le cinéma quelque peu de côté, lui donne la réplique. Et là le miracle s’accomplit, car Daddio place les deux têtes d’affiche dans un taxi, les y enferme pendant 90 minutes et repose entièrement et uniquement sur leur face-à-face, elle comme passagère, lui comme chauffeur qui effectue sa dernière course de la nuit. « Girlie » et « Clark », comme ils ont décidé de s’appeler, vont entamer une conversation inattendue, apprendre à se connaître avec quelques indices donnés ici et là, l’habitacle du taxi devenant alors soudainement un confessionnal improvisé qui va faire autant de bien à l’une qu’à l’autre. Sur un concept casse-gueule déjà tenté avec un résultat en demi-teinte (voir Locke de Steven Knight et son remake Le Choix de Gilles Bourdos), Christy Hall livre une fabuleuse partition pour son merveilleux tandem, qui crève l’écran et dont la prodigieuse alchimie emporte le spectateur à leur côté. Une formidable course, qui nous restera assurément dans un coin de la tête.

Continuer la lecture de « Test DVD / Daddio, réalisé par Christy Hall »

Test Blu-ray / Azrael, l’ange de la mort, réalisé par E.L. Katz

AZRAEL, L’ANGE DE LA MORT (Azrael) réalisé par E.L. Katz, disponible en DVD & Blu-ray le 11 avril 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Vic Carmen Sonne, Samara Weaving, Nathan Stewart-Jarrett, Johhan Rosenberg, Eero Milonoff, Sebastian Bull, Rea Lest, Phong Giang…

Scénario : Simon Barrett

Photographie : Mart Taniel

Musique : Tóti Guðnason

Durée : 2h25

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Dans un monde où personne ne parle. Une communauté dévote traque une jeune femme, Azrael, qui s’est échappée de son emprisonnement. Recapturée, elle doit être sacrifiée pour lutter contre un esprit malveillant.

On avait entendu et lu de très mauvaises critiques d’Azrael, l’ange de la mort ou tout simplement Azrael en version originale, réalisé par E.L. Katz, à qui l’on devait le fort sympathique Cheap Thrills. À l’arrivée, ce film d’horreur et survival s’avère une sympathique surprise, remarquablement photographié par Mart Taniel, chef opérateur remarqué pour son boulot sur Le Capitaine Volkonogov s’est échappé de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov. Certes, celles et ceux qui attendent un récit explicite ou même avec un véritable dénouement risquent de tiquer, mais les autres, qui comme nous se prendront au jeu, ne seront pas déçus, tant Azrael contient son lot d’émotions fortes et de séquences gores. Le film repose essentiellement sur les belles épaules de Samara Weaving, vue dans la série Ash vs Evil Dead, The Babysitter sur Netflix et au cinéma dans Babylon de Damien Chazelle, Wedding Nightmare de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, Billboards – Les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh et dernièrement dans le sixième opus de la saga Scream. L’actrice, de toutes les scènes, voire de tous les plans, signe une formidable prestation, entièrement muette qui plus est (un seul acteur a une réplique, en esperanto non sous-titré), et rejoint le rang des action women du cinéma. Azrael, ne cherchez pas, Gargamel ne fera pas un cameo, est un spectacle soigné, prenant, très beau à regarder, une véritable expérience.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Azrael, l’ange de la mort, réalisé par E.L. Katz »

Test 4K UHD / The Substance, réalisé par Coralie Fargeat

THE SUBSTANCE réalisé par Coralie Fargeat, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 13 mars 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid, Hugo Diego Garcia, Alexandra Papoulias Barton, Oscar Lesage, Joseph Balderrama, Robin Greer…

Scénario : Coralie Fargeat

Photographie : Benjamin Kracun

Musique : Raffertie

Durée : 2h21

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Évincée de l’émission d’aérobic qu’elle présente, Elisabeth Sparkle, une actrice vieillissante, accepte de payer pour un traitement novateur. Recevant un premier colis, elle y trouve une substance lui permettant de créer un double d’elle-même, plus jeune et plus parfait. Une fois l’activation et la genèse du double réalisées, celui-ci doit alors être stabilisé chaque jour avec un autre liquide prélevé dans la moelle épinière de l’être d’origine, ceci avant de permuter au bout d’une semaine en échangeant leur sang. Elle donne ainsi naissance à Sue, qui devient vite célèbre, mais qui est censée ne faire qu’une avec elle. Du coup le retour à son corps d’origine risque d’être bien frustrant…

Il est là le film de 2024 ! The Substance, le second long-métrage de Coralie Fargeat (née en 1976), sept ans après Revenge, qui avait immédiatement révélé la réalisatrice à l’aube de ses 40 ans. Il aura fallu attendre sept années, même si elle aura signé entre temps le clip À chaque vaccination, c’est la vie qui reprend (vous vous rappelez ? C’était après le confinement…), pour que Coralie Fargeat revienne sur le devant de la scène. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente est plus que très largement récompensée. The Substance est un monument, un chef d’oeuvre instantané, qui nous retourne à la fois la tête et l’estomac, au point où l’auteur de ces mots a carrément été malade toute la nuit suivant la projection du film. Pur film de mise en scène où rien n’est laissé au hasard, merveilleusement photographié par Benjamin Kracun (Promising Young Woman d’Emerald Fennell), suintant de références cinématographiques et donc cinéphiles (l’ombre de Stanley Kubrick, de David Cronenberg, de John Carpenter et de David Lynch planent sur tout le film, ainsi que Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson et même Blanche-Neige), The Substance embarque le spectateur dans un rollercoaster émotionnel et sensoriel, comme il en déboule désormais rarement dans les salles. Le grand succès international rencontré par The Substance (près de 600.000 entrées en France, 77 millions de dollars de recette mondiale, dont plus de 17 millions récoltés sur le sol américain) est donc plus que mérité, tout comme les multiples récompenses (Prix du scénario au Festival de Cannes, Oscar des Meilleurs maquillages et coiffures, Golden Globes de la Meilleure actrice pour Demi Moore) et autres nominations (dans quatre catégories pour les Oscars et les Golden Globes). Un sans-faute pour cette nouvelle étape du film de genre, qui non seulement s’avère une des plus grandes expériences de cinéma de ces 25 dernières années, mais qui en plus ne cesse de titiller l’intellect du spectateur en lui parlant de sujets entièrement contemporains. Réservé à un public averti, déconseillé aux âmes sensibles ou si vous venez de manger, mais ne ratez sous aucun prétexte.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / The Substance, réalisé par Coralie Fargeat »

Test Blu-ray / Mother Land, réalisé par Alexandre Aja

MOTHER LAND (Never Let Go) réalisé par Alexandre Aja, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Halle Berry, Anthony B. Jenkins, Stephanie Lavigne, William Catlett, Percy Daggs IV, Matthew Kevin Anderson, Christin Park, Mila Morgan, Georges Gracieuse, Cadence Compton…

Scénario : Kevin Coughlin & Ryan Grassby

Photographie : Maxime Alexandre

Musique : Robin Coudert

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Depuis la fin du monde, June protège ses fils Samuel et Nolan, en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher. » Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue, et ils n’ont d’autre choix que de s’engager dans une lutte terrifiante pour leur propre survie…

Après Oxygène, survival dans l’espace destiné à Netflix, avec l’insupportable Mélanie Laurent (encore plus irritante quand elle s’exprime en anglais, c’est dire la performance), Alexandre Aja (né en 1978) repasse par la case cinéma pour son dixième long-métrage (déjà), Mother Land, titre français de Never Let Go. Il remplace au pied levé son confrère Mark Romanek (Photo Obsession One Hour Photo), reprend le scénario coécrit par Kevin Coughlin et Ryan Grassby, et livre une fois de plus une belle expérience cinématographique. Coproduit et interprété par Halle Berry, Mother Land, titre explicite une fois qu’on a compris où le réalisateur voulait nous embarquer, vaut étonnamment plus pour sa mise en scène, magistrale, que pour son histoire relativement classique, quand bien même le récit tente de nous faire croire le contraire en essayant de perdre le spectateur sur ce qui est réel ou pas. Car, sans trop révéler l’intrigue, Mother Land n’est pas un opus d’épouvante comme les autres ou du moins comme on essaye de nous le vendre. C’est aussi et avant tout le portrait d’une mère surprotectrice, qui (sur)vit avec ses deux fils au milieu de nulle part, comme s’ils étaient les seuls rescapés de la (récente) fin du monde. Menacés par le Mal (avec un grand M), qui prend l’apparence qu’il veut et apparaît à la mère de famille, les trois protagonistes sont en sécurité tant qu’ils peuvent toucher ou être ceinturés par une corde reliée aux fondations de leur demeure en bois. Difficile d’aller plus en avant dans l’analyse de Mother Land, sans spoiler, ce que nous nous refusons de faire depuis toujours. Nous tenterons donc d’aborder les points essentiels, afin de vous laisser le maximum de surprises, puisque Never Let Go est comme le reste de la filmographie du cinéaste, à découvrir absolument.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Mother Land, réalisé par Alexandre Aja »

Test Blu-ray / The Apprentice, réalisé par Ali Abbasi

THE APPRENTICE réalisé par Ali Abbasi, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Sebastian Stan, Jeremy Strong, Iona Rose MacKay, Maria Bakalova, Martin Donovan, Catherine McNally, Charlie Carrick, Ben Sullivan, Mark Rendall…

Scénario : Gabriel Sherman

Photographie : Kasper Tuxen

Musique : Martin Dirkov, David Holmes & Brian Irvine

Durée : 2h02

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Véritable plongée dans les arcanes de l’empire américain, The Apprentice retrace l’ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

Il fallait bien que cela arrive ! Si Donald Trump a fait quelques panouilles à la télévision (Le Prince de Bel-Air, Une nounou d’enfer) et au cinéma, dont la plus célèbre demeure peut-être son apparition Maman, j’ai encore raté l’avion !Home Alone 2: Lost in New York de Chris Colombus, sans oublier une apparition chez Woody Allen (Celebrity) et Ben Stiller (Zoolander), il avait jusqu’à présent surtout inspiré plusieurs personnages. Daniel Clamp de Gremlins 2: La nouvelles génération et bien sûr Biff Tannen, devenu milliardaire dans le futur alternatif dans Retour vers le futur 2, ou bien encore dernièrement le Maxwell Lord de Wonder Woman 1984 sont comme qui dirait des ersatz du golden boy, puis du 45è et 47è président des États-Unis. Mais jamais encore Donald Trump n’avait été « incarné » sur le grand écran. C’est désormais chose faite avec The Apprentice, premier long-métrage américain d’Ali Abbasi, ancien étudiant de l’Université Polytechnique de Téhéran et depuis installé en Suède, réalisateur de Border et de l’exceptionnel Les Nuits de MashhadHoly Spider, qui avait valu à Zar Amir Ebrahimi d’être récompensée par le Prix d’interprétation féminine à Cannes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéaste ne s’est pas facilité la tâche et livre un merveilleux objet de cinéma, aussi passionnant sur le fond que sur la forme. Dans le rôle de Donald Trump, on retrouve Sebastian Stan, jusqu’à présent essentiellement connu pour son rôle de James « Bucky » Barnes dans l’Univers cinématographique Marvel. Celles et ceux qui s’intéressent de près à sa carrière auront noté ses apparitions chez Jonathan Demme (Rachel se marie), Darren Aronofsky (Black Swan), Ridley Scott (Seul sur Mars), Steven Soderbergh (Logan Lucky) ou Craig Gillespie (Moi, Tonya). Alors qu’il vient d’être récompensé par l’Ours d’argent du meilleur acteur à Berlin et par le Golden Globe du Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour A Different Man de Aaron Schimberg, Sebastian Stan vient de recevoir sa première nomination aux Oscars pour son incroyable prestation dans The Apprentice et se place en principal concurrent d’Adrien Brody, favori dans la course à la statuette dorée convoitée. À ses côtés, tout aussi magistral, Jeremy Strong, échappé de la série Succession, interprète l’avocat Roy Cohn, conseiller juridique de Donald Trump et de son père pendant une dizaine d’années, son mentor, celui qui a senti le potentiel de ce jeune arriviste très vert et pas encore orange. The Apprentice, ou quand l’élève dépasse le maître, est une magistrale leçon de cinéma, qui combine à la fois le format 16mm pour représenter les années 1970, et le format VHS pour la décennie suivante (magnifique photographie de Kasper Tuxen, Julie (en 12 chapitres), Riders of Justice, comme si la caméra avait capté sur le vif les étapes qui ont fait de Trump ce qu’il est devenu. On peut y voir une relecture de Frankenstein, où le monstre finit par échapper à son créateur, à tout contrôle, prêt à tout écraser comme un rouleau compresseur. Si l’on pourra reprocher au film d’être un peu bavard (cela n’arrête pas une seconde pendant deux heures), The Apprentice impressionne du début à la fin.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / The Apprentice, réalisé par Ali Abbasi »

Test DVD / Bookworm (L’Appel de l’aventure), réalisé par Ant Timpson

L’APPEL DE L’AVENTURE (Bookworm) réalisé par Ant Timpson, disponible en DVD le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Elijah Wood, Michael Smiley, Nell Fisher, Morgana O’Reilly, Millen Baird, Nikki Si’ulepa, Theo Shakes, Vanessa Stacey…

Scénario : Toby Harvard & Ant Timpson

Photographie : Daniel Katz

Musique : Karl Sölve Steven

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Alors que sa mère vient d’être victime d’un grave accident et reste hospitalisée, la jeune Mildred, 11 ans, voit débarquer Strawn Wise, son père qu’elle n’a jamais vu. Bien décidé à s’occuper de sa fi lle, Strawn décide de réaliser l’un de ses rêves : l’emmener camper à la recherche de la panthère de Canterbury.

Difficile de citer deux ou trois films marquants avec Elijah Wood depuis Maniac (2012) de Franck Khalfoun. Les plus pointus pourront évoquer l’excellent Le Casse The Trust d’Alex et Ben Brewer, dans lequel il donne la réplique à Nicolas Cage. Mais dans l’ensemble, la carrière du comédien demeure obscure ou inattendue. C’est le cas de Bookworm, intitulé en France L’Appel de l’aventure, film d’aventure pour toute la famille, produit par la compagne d’Elijah Wood (Mette-Marie Kongsved), productrice de Come to Daddy, précédent film du réalisateur Ant Timpson, déjà interprété par la star du Seigneur des Anneaux. Bookworm est un divertissement complètement inoffensif, qui fait la part belle à la jeune actrice Nell Fisher, vue dans Evil Dead Rise de Lee Cronin et prochainement dans la cinquième et dernière saison de Stranger Things, qui s’en sort excellemment bien et tient tête (y compris en taille) à son illustre partenaire. Bookworm possède suffisamment d’atouts dans sa manche pour plaire à un large public.

Continuer la lecture de « Test DVD / Bookworm (L’Appel de l’aventure), réalisé par Ant Timpson »

Test Blu-ray / Tatami, réalisé par Zar Amir Ebrahimi & Guy Nattiv

TATAMI réalisé par Zar Amir Ebrahimi & Guy Nattiv, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi, Jaime Ray Newman, Nadine Marshall, Lir Katz, Ash Goldeh, Valeriu Andriuta, Mehdi Bajestani…

Scénario : Guy Nattiv & Elham Erfani

Photographie : Todd Martin

Musique : Dascha Dauenhauer

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.

Elle nous avait subjugué dans Les Nuits de Mashhad, thriller d’Ali Abassi, qui lui avait valu le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 2022, la franco-iranienne Zar Amir Ebrahimi est de retour devant la caméra, mais aussi cette fois derrière, puisqu’elle coréalise Tatami avec l’israélien Guy Nattiv. Drame sportif inspiré d’une histoire vraie, ce long-métrage s’avère aussi tendu qu’un thriller et rappelle le cinéma d’Asghar Farhadi. Tatami possède cette griffe iranienne, sans doute l’un des meilleurs cinémas du monde, et rend compte de la pression d’un gouvernement qui met tout en œuvre afin d’empêcher les Iraniens et les Israéliens de se rencontrer lors d’événements internationaux. Influencé par l’histoire vraie de plusieurs sportifs Iraniens, dont Sadaf Khadem, première femme boxeuse iranienne, réfugiée en France et devenue porte-parole des droits des femmes, Tatami est une œuvre coup de poing, ou O soto gari plutôt, qui nous tient en haleine du début à la fin, prend aux tripes, bouleverse et joue avec les nerfs. Assurément l’un des grands films de 2024, acclamé par près de 200.000 spectateurs dans les salles françaises.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Tatami, réalisé par Zar Amir Ebrahimi & Guy Nattiv »

Test Blu-ray / Absolution, réalisé par Hans Petter Moland

ABSOLUTION réalisé par Hans Petter Moland, disponible en DVD & Blu-ray le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Liam Neeson, Ron Perlman, Frankie Shaw, Daniel Diemer, Yolonda Ross, Ryan Homchick, William Xifaras, Josh Drennen…

Scénario : Tony Gayton

Photographie : Philip Remy Øgaard

Musique : Kaspar Kaae

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Thug est un homme de main de la mafia sur le déclin qui met tout en jeu pour reconquérir sa famille dont il est séparé et pour tenter une dernière fois de se racheter en démantelant les opérations d’une organisation criminelle rivale.

Liam Neeson n’a jamais autant tourné que dans les années 2010 et ce grâce au carton planétaire inattendu rencontré en 2008 par Taken de Pierre Morel. À 55 ans, le comédien, du haut de son mètre 93, est devenu un spécialiste du bourre-pif. Depuis, les cinéastes ne se sont pas gênés pour lui donner l’occasion de parler à son téléphone portable (son partenaire récurrent) et faire des clés de bras, de Louis Leterrier à Joe Carnahan, en passant par Jaume Collet-Serra (à quatre reprises) et Peter Berg. Entre deux productions destinées à vendre du popcorn, Liam Neeson aime bien rappeler qu’il est aussi demandé par les plus grands, en apparaissant chez Martin Scorsese (Silence) et les frères Coen (La Ballade de Buster Scruggs). Mais le bougre est comme Nicolas Cage et enchaîne tellement les films que le spectateur a tendance à les confondre, tout en oubliant à quel point il peut être puissant quand il s’en donne la peine. C’est le cas avec cet Absolution, non pas un énième ersatz de Taken (qui était un produit issu de chez Wish ou AliExpress), mais un drame psychologique sur le crépuscule d’une existence, celle d’un vieux briscard qui a fait sa carrière le flingue vissé à la pogne, en enchaînant les affaires douteuses, tout en mettant de côté sa vie de famille. On pense alors au superbe Knox de et avec Michael Keaton, sorti en 2023, dans lequel le comédien et réalisateur incarnait un tueur à gages, atteint d’une forme de démence à évolution rapide, qui jure de passer ses derniers jours à tenter de se racheter en sauvant la vie de son fils. Absolution est comme qui dirait un film-jumeau, moins réussi sans doute, mais tout aussi attachant. Le hic provient du fait que, à l’instar de son personnage, Liam Neeson paraît avoir oublié qu’il venait d’interpréter un rôle quasi-similaire dans Mémoire meurtrière Memory de Martin Campbell, où il campait lui aussi un assassin qui commence à montrer des signes de la maladie d’Alzheimer. Tout cela pour dire que si même la star s’emmêle les pinceaux dans ses projets, le spectateur est tout excusé et peut tout de même passer un beau moment devant Absolution.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Absolution, réalisé par Hans Petter Moland »