Test DVD / The Black Cage, réalisé par Sadrac González-Perellón

THE BLACK CAGE (Black Hollow Cage) réalisé par Sadrac González-Perellón, disponible en DVD le 8 janvier 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Julian Nicholson, Lowena McDonell, Lucy Tillett, Haydée Lysander, Marc Puiggener, Daniel M. Jacobs, Will Hudson…

Scénario : Sadrac González-Perellón

Photographie : Iván Romero

Musique : Sergio Ramis

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Une jeune fille vit dans une maison isolée, au cœur des bois, avec son père et son chien loup. A la suite d’un accident, elle a perdu un bras. Que lui est-il arrivé ? Dans la forêt, elle découvre un mystérieux cube noir. Il semble avoir la faculté d’agir sur le passé…

Etrange film que The Black Cage aka Black Hollow Cage en version originale, premier long métrage réalisé en solo de l’espagnol Sadrac González-Perellón, après quelques courts aux très beaux titres (La jaula o Analogía de los pájaros, El señor cuello largo) et une mise en scène à deux têtes avec Sonia Escolano sur Le Départ de Myna (2009). Sur The Black Cage, il officie en tant que directeur de casting, designer du cube, opérateur caméra, producteur, scénariste et bien évidemment réalisateur. The Black Cage est une proposition de science-fiction intéressante sur le papier, mais qui peine à maintenir l’intérêt du spectateur du début à la fin. Les partis pris sont froids, glacials même, la mise en scène essentiellement composée de plans fixes peut dérouter et les enjeux sont somme toute limités. Néanmoins, il y a là une vraie personnalité, une âme, un ton, une forme qui ne peuvent laisser indifférents.

Le décor avec cette villa moderne constituée de grandes baies vitrées et perdue dans les bois rappelle celui d’Ex Machina, très grand film d’Alex Garland. La ressemblance est même troublante. On pense également au poussif (pour ne pas dire chiant) Morgane de Luke Scott avec cette jeune fille étonnante cloîtrée dans un environnement high-tech. Sans tomber dans l’ennui du second, mais loin de la virtuosité du premier, The Black Cage manque de chair. Beaucoup plus convaincant sur la forme que sur le fond, le film de Sadrac González-Perellón s’apparente à une œuvre de mathématicien, avec des événements calculés qui renvoient à d’autres, qui eux-mêmes sont la résultante d’autres éléments narratifs, puisque The Black Cage évoque le voyage dans le temps. Le problème c’est que tout est tellement figé, qu’il ne se crée aucune empathie, y compris pour Alice, interprétée par Lowena McDonell, qui passe très bien à l’écran et qui participe à la part de mystère distillée par l’intrigue, mais qui est finalement peu aidée par un personnage cloisonné et réduit au maximum.

Du coup, ce drame intimiste sur le deuil impossible se regarde essentiellement comme une expérience, tout ce qui tourne autour du bras mécanique et à la rééducation de la jeune fille amputée interpelle, tout comme cette chienne « parlante » qu’Alice appelle « maman », croyant que sa mère s’est réincarnée dans le canidé. Mais rien ou presque ne touche jamais vraiment les spectateurs, surtout dans le dernier tiers où le récit part dans tous les sens, au risque de perdre les spectateurs qui auront eu la patience d’arriver jusque-là. Certaines séquences étonnent par leur violence graphique, sèche, asphyxiante, osée même puisqu’elles mettent en scène des enfants. Les images sont belles, rien à redire là-dessus et le travail du chef opérateur Iván Romero est soigné avec sa photo entre chaud et froid, le reflet des vitres omniprésentes et ce cube étrange planté dans la forêt qui n’est pas sans rappeler le monolithe de 2001, l’Odyssée de l’espace.

The Black Cage ressemble à un film de fin d’études. On sent le potentiel de Sadrac González-Perellón, qui aime le genre, l’anticipation, la science-fiction, mais il lui faudrait un vrai sujet pour éviter de tomber dans cet écueil popularisé par Christopher Nolan, qui consiste à juxtaposer des images au vernis glacé, sans rythme, à la B.O. pompeuse, en espérant être considéré comme un nouveau prodige du cinéma. Sadrac González-Perellón a encore le temps de faire ses preuves. En tout cas, même s’il apparaît trop épuré, The Black Cage témoigne d’un vrai sens esthétique et c’est déjà pas mal.

LE DVD

The Black Cage apparaît dans les bacs français sous l’égide de Rimini Editions. Le visuel de la jaquette est suffisamment étrange pour attirer la curiosité du cinéphile. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est disponible comme supplément.

L’Image et le son

Pas d’édition HD pour The Black Cage, mais un DVD de fort bonne qualité avec une copie éclatante dans les scènes diurnes (en forêt principalement) et aux contrastes élégants sur les séquences sombres et nocturnes. La colorimétrie est froide, aux teintes bleutées et vertes, la définition est solide, les noirs denses. Les visages sont peut-être un peu trop lisses, mais les détails ne manquent pas sur les décors. Notons également que le format 2.39 indiqué sur la jaquette semble recadré.

Seule la version originale est disponible. La piste Dolby Digital 5.1 instaure quelques ambiances sur les latérales avec le chant des oiseaux ou les insectes nocturnes. Quelques pics musicaux profitent également au caisson de basses. Les voix se détachent sans problème sur la centrale.

Crédits images : © Asallam Films / Rimini Editions / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Maximum Overdrive, réalisé par Stephen King

MAXIMUM OVERDRIVE réalisé par Stephen King, disponible en DVD et Blu-ray le 8 janvier 2019 chez ESC Editions

Acteurs : Emilio Estevez, Pat Hingle, Laura Harrington, Christopher Murney, Yeardley Smith, J.C. Quinn, Holter Graham, Frankie Faison, Giancarlo Esposito, Marla Maples, Stephen King…

Scénario : Stephen King

Photographie : Armando Nannuzzi

Musique : AC/DC

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

En 1986, la comète Rhéa-M gravite autour de la Terre. Aussitôt, toutes les machines sur la surface du globe sont déréglées : un distributeur de billets insulte les clients, une enseigne lumineuse invite les passants à aller se faire voir… La situation devient tragique lorsqu’un pont mobile échappe à tout contrôle. Désormais, toutes les mécaniques sont autonomes et ne semblent poursuivre qu’un seul but : débarrasser la surface du globe de toute présence humaine…

Depuis la publication de son premier roman Carrie, mais surtout depuis son adaptation au cinéma par Brian De Palma en 1976, l’écrivain Stephen King devient un phénomène mondial. Suivent rapidement Salem, Shining, l’enfant lumière, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Cujo, Christine…que des best-sellers. Hollywood s’est donc très vite emparé des écrits de Stephen King. En 1980, l’immense Stanley Kubrick livre Shining, acclamé par la critique, succès commercial, mais rejeté par le romancier. Ce dernier retrousse ses manches et écrit le scénario de Creepshow, film à sketches composé des adaptations de ses nouvelles La Caisse et Mauvaise Herbe , ainsi que de trois parties originales, le tout réalisé par George A. Romero, qui devient un ami proche. C’est en 1983 que tout s’accélère avec Cujo (Lewis Teague) et Christine (John Carpenter). Le grand producteur italien Dino De Laurentiis est conscient de cet engouement et finance Dead Zone de David Cronenberg. Bien décidé à profiter de la popularité de Stephen King, le producteur prévoit alors coup sur coup les sorties dans les salles de Charlie (Mark L. Lester), Cat’s Eye (Lewis Teague) et Peur bleue (Daniel Attias). C’est alors que l’idée lui vient de proposer à Stephen King lui-même d’écrire et de mettre en scène la transposition de sa nouvelle Poids lourds, issue du recueil Danse macabre. Après quelques hésitations, l’écrivain accepte de relever le pari. Plus de trente ans après et malgré son relatif échec dans les salles, Maximum Overdrive est devenu un vrai film culte, un nanar de luxe, réalisé à la va comme je te pousse, mais animé par une envie de s’éclater, de se marrer et de faire rire les spectateurs. C’est sûrement pour cela que le film a su et pu traverser les années puisqu’il est aujourd’hui très prisé par les amateurs de mauvais films sympathiques. Et puis ce n’est pas tous les jours qu’un délire assumé repose également en grande partie sur une musique composée par AC/DC (l’album Who Made Who) , aujourd’hui dans toutes les mémoires, ce qui renforce encore plus cette idée d’attraction de fête foraine, pour toute la famille.

Dès la première séquence, Stephen King plante le décor à travers un panneau introductif, qui indique que tout ce qui va suivre n’est pas du tout sérieux. Alors qu’une comète passe près de la Terre (voir la planète entourée d’une sorte d’aurore boréale), des machines prennent soudainement vie. Tout commence par des incidents sans gravité : un distributeur de billets insulte les clients (dont Stephen King lui-même qui se fait traiter de connard), une enseigne lumineuse invite les passants à aller se faire foutre. La situation devient tragique lorsqu’un pont basculant se soulève pendant la circulation intense, ce qui fait que tous les véhicules alors sur le pont tombent dans la rivière ou entrent en collision. On pense alors au prologue d’un épisode de Destination finale. Le chaos s’installe alors que des machines de toutes sortes commencent à attaquer les humains. À un relais routier juste à l’extérieur de Wilmington, en Caroline du Nord, un employé, Duncan Keller, est aveuglé après qu’une pompe à essence lui a pulvérisé du diesel dans les yeux. Une serveuse est blessée par un couteau électrique, et un jeu d’arcade électrocute un homme. L’employé et ex-taulard Bill Robinson soupçonne que quelque chose ne va pas. Pendant ce temps, lors d’un match de Little League Baseball, un distributeur de boissons tue l’entraîneur en tirant des canettes à bout portant dans son crâne. Un rouleau compresseur écrase l’un des enfants en fuite, mais Deke Keller (le fils de Duncan) parvient à s’échapper. On passe alors à un couple de jeunes mariés, Connie et Curtis. Ce dernier s’arrête à une station-service, où un camion tente de l’écraser, mais lui et Connie s’échappent dans leur voiture. Deke se promène dans sa ville alors que des gens sont brutalement tués par des tondeuses à gazon, des tronçonneuses, des sèche-cheveux électriques, des radios de poche et des voitures télécommandées. Au relais routier, un camion Western Star arborant un masque géant du Green Goblin sur sa calandre tue le père de Deke et un vendeur de Bibles. Plus tard, plusieurs camions encerclent le relais routier. Tous les personnages parviennent alors à trouver refuge au relais. Mais les camions semblent bien déterminer à faire d’eux leurs esclaves.

On le voit, Stephen King ne manque pas d’imagination et son film regorge de trucs nawak en tous genres. Un camion BIC vient constamment faire son placement de produit, tandis que le grand Pat Hingle, qui incarne ici le boss Hendershot, sort quelques roquettes M72 LAW qu’il avait comme par hasard stockées dans un bunker caché sous son restaurant, pour affronter les nombreux camions. Les survivants tentent de trouver une sortie à l’insu des véhicules blindés, qui semblent suivre les directives du Green Goblin. Les comédiens sont chouettes et font le taf, tout en se doutant qu’ils ne sont pas en train de tourner le chef d’oeuvre du siècle. En première ligne, Emilio Estevez, qui sortait du carton d’Outsiders de Francis Ford Coppola et surtout de The Breakfast Club de John Hughes, assure en mode petit bad-ass qui roule des mécaniques, pris au dépourvu par celles des camions qui veulent sa peau. Dans le genre « nana qui hurle durant tout le film », Yeardley Smith s’impose comme une référence, la comédienne ayant été ensuite repéré par Matt Groening, qui allait lui confier la voix de Lisa Simpson, qu’elle interprète depuis maintenant plus de trente ans. Tout ce beau petit monde est bien obligé de se serrer les coudes et de trouver de nouvelles idées pour sortir de ce merdier, autour duquel les camions, bulldozers et autres véhicules militaires se rapprochent sans cesse.

Pendant ce temps, Stephen King s’amuse (aidé en cela par l’alcool et la cocaïne) avec les moyens mis à sa disposition par Dino De Laurentiis, près de dix millions de dollars donc, en multipliant quelques scènes d’horreur amusantes dans la première partie (mention spéciale à la scène du stade de baseball) et sa vision des rues dévastées annoncent quelque part celles de Derry dans Ça, qu’il était d’ailleurs en train d’écrire entre deux prises. En plus de cela, Maximum Overdrive a franchement de la gueule grâce à la photographie du chef opérateur italien Armando Nannuzzi, qui avait travaillé avec Luchino Visconti (Sandra), Luigi Comencini (L’Incompris), Mauro Bolognini (Le Bel Antonio), rien que ça ! A sa sortie, Stephen King est nommé pour le Razzie Award du pire réalisateur. Il dira durant la promotion qu’il s’agit d’un « film débile » et qu’il ne savait pas du tout ce qu’il faisait car toujours sous substance ou l’emprise de la bibine, ce qui n’a rien de mensonger. L’accueil est plutôt désastreux, mais l’entreprise est rentable commercialement.

Mine de rien, on prend un grand plaisir devant Maximum Overdrive, spectacle généreux de science-fiction vintage qui enchaîne les scènes de poursuites, les explosions, les effets sanglants, les répliques amusantes. En 1997, une autre version de la nouvelle de Stephen King voit le jour à la télévision, Trucks : Les Camions de l’enfer, mais Maximum Overdrive est restée une œuvre culte.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Maximum Overdrive, disponible chez ESC Editions, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Plus de quatre heures de suppléments ! QUATRE HEURES !!! Pour Maximum Overdrive, excusez du peu ! Assurément la grande édition du mois de janvier !

Julien Sévéon propose une brillante et passionnante analyse du film qui nous intéresse ici (29’). En toute honnêteté, cette présentation aurait largement suffit si l’éditeur n’avait disposé que de ce bonus. En effet, l’auteur de l’ouvrage George A. Romero : Révolutions, Zombies et Chevalerie (Popcorn, 2017) revient sur TOUS les aspects de Maximum Overdrive. La genèse du projet, la nouvelle Trucks, les précédentes adaptations de Stephen King, l’engagement de ce dernier au poste de réalisateur, les conditions de tournage, la musique d’AC/DC, la sortie et ce qui reste de Maximum Overdrive, tout y est abordé comme d’habitude avec une passion contagieuse.

Nous trouvons un commentaire audio (vostf) de l’acteur Jonah Ray et du producteur Ryan Turek. On se demande pourquoi ces deux types ont été invités pour parler de Maximum Overdrive. Le premier n’avait que quatre ans à la sortie du film et n’est apparu que dans des trucs que personne n’a jamais vus, tandis que le second, plus « en phase » avec le film, est producteur du génial Happy Birthdead, d’Action ou vérité et du Halloween version 2018. Comme ils le disent eux-mêmes « Je ne garantis pas que ce commentaire complète quoi que ce soit ! » « C’est clair, t’as pas tort ! ». En effet, durant près d’1h40, les deux hommes ont beau être complices et raconter des vannes, nous n’apprendrons rien ou presque sur Maximum Overdrive. Quand c’est le cas, il s’agit d’anecdotes glanées ici là au fil de cette interactivité. Pour autant, le commentaire n’est pas déplaisant, dans le sens où les deux intervenants, qui se demandent constamment ce qu’ils font derrière le micro, passent le temps en passant du coq à l’âne, la plupart du temps sans aucun rapport avec Maximum Overdrive.

L’éditeur propose ensuite plusieurs interviews des comédiens du film. Laura Harrington (10’), Yeardley Smith et John Short (18’) et Holter Graham (17’). La première revient sur son parcours et surtout sur son personnage dans Maximum Overdrive, tout en parlant du travail avec ses partenaires et Stephen King. Les effets spéciaux et les lieux de tournage sont également abordés. Au cours de leur interview croisée, Yeardley Smith et John Short évoquent comment ils ont été recrutés pour Maximum Overdrive et se penchent un peu plus sur le travail de Stephen King derrière la caméra. Chacun parle évidemment de l’alchimie avec son partenaire et l’on regrette que les deux acteurs n’aient pas été enregistrés ensemble. On apprend qu’Emilio Estevez recevait la visite de son pote Tom Cruise sur le plateau, ainsi que de sa petite-amie Demi Moore. Les souvenirs de tournage sont amusants et les deux comédiens, peu dupes quant au produit fini, s’étonnent que le film soit devenu culte trente ans après sa sortie. L’entretien avec Holter Graham, onze ans au moment du tournage, croise rapidement quelques images d’une de ses interviews à la sortie de Maximum Overdrive, avec celle réalisée à l’occasion de son édition en Haute-Définition. Holter Graham se souvient de son désir d’être acteur, de ses premières auditions (grâce au soutien de Sissy Spacek), dont celle pour le film de Stephen King, son premier rôle à l’écran. Même chose que ses anciens partenaires, il partage ses souvenirs et anecdotes sur le film.

Du point de vue technique, n’hésitez pas à écouter l’intervention de Dean Gates, responsable des maquillages sur Maximum Overdrive (16’30), le film de sa carrière dont on lui parle le plus. C’est là que l’on apprend que le film aurait pu être beaucoup plus gore et sanglant (notamment pour la scène du rouleau compresseur), si Stephen King ne s’était pas fait réprimander par la production ! Quelques photos de tournage prouvent tout cela, à l’instar du coach de baseball qui se fait fracasser la tête à coups de canettes. Les conditions de tournage, le travail avec Stephen King et bien d’autres sujets sont abordés au cours de cet entretien, l’un des meilleurs de cette interactivité.

Que les fans de hard rock soient rassurés, la musique de leur groupe préféré AC/DC est largement évoquée au cours de l’interview de Murray Engleheart, co-auteur du livre AC/DC: Maximum Rock & Roll (6’30). Ce dernier replace les diverses compositions du groupe pour Maximum Overdrive, au moment où leur carrière battait de l’aile. De là à dire que la B.O a eu plus de succès que le film, il n’y a qu’un pas.

Ceux qui ont gardé beaucoup d’affection pour Maximum Overdrive, se souviennent évidemment du Green Goblin qui orne la calandre d’un des camions principaux du film. Au fait, qu’est devenu ce personnage à part entière ? Le dénommé Tim Shokey explique comment il a pu récupérer la carcasse explosée du Green Goblin après le tournage pour décorer son vidéo-club, avant de le restaurer réellement en 2011 (deux ans de boulot) afin de pouvoir en faire profiter les fans du film lors des conventions.

En 1980, Martha De Laurentiis est cofondatrice de la société de production Dino De Laurentiis Company (DDLC) avec son partenaire puis mari, Dino De Laurentiis. Elle revient ici sur l’aventure Maximum Overdrive (16’). Les souvenirs et anecdotes entendus ici se recoupent avec tous les précédents témoignages et la productrice n’admettra jamais que son film est un nanar.

En fait, ce qui éclaire le plus sur l’envers du décor reste le module intitulé The Wilmington Factor (30’). N’attendez pas les témoignages des comédiens, mais des habitants de cette petite ville de Caroline du Nord qui avaient pu trouver un emploi dans les années 1980, grâce à l’installation des studios de Dino De Laurentiis, alors le troisième plus grand studio du pays. Un décorateur, un reporter du coin, un régisseur devenu finalement maquilleur sur le plateau et quelques autres participants au tournage de Maximum Overdrive expliquent comment Hollywood a su s’implanter dans leur petite bourgade et comment ils ont pu bénéficier de cette part de rêve. Jusqu’à ce que les Républicains arrivent à la tête de l’état et décident de fermer les studios en supprimant les subventions pour les tournages. Un impact que les habitants n’ont pas oublié, dont ils regrettent la frénésie, le tout agrémenté par des anecdotes de tournage. Chacun donne également son avis sur le film. Mention spéciale à l’un des témoins qui indique « Je suis très doué pour travailler sur des films très mauvais ».

Seul bonus non sous-titré, mais cela n’a pas d’importance puisque le son est quasiment étouffé, « Les Coulisses » (9’) donne un aperçu du tournage à travers quelques images filmées sur le plateau.

L’interactivité se clôt (ouf !) sur la bande-annonce (VF et VO) qui est un supplément à part entière puisque présentée par Stephen King lui-même ! N’oublions pas les spots TV.

Probablement l’édition la plus impressionnante consacrée à un nanar !

L’Image et le son

Voilà une édition chiadée de A à Z ! En effet, outre la tonne de suppléments, le Blu-ray de Maximum Overdrive ne déçoit pas et il est même dingue de (re)découvrir le film de Stephen King dans ces conditions techniques. La clarté est éloquente, tout comme la propreté et la stabilité de la copie, les contrastes affichent une vraie solidité, le piqué est agréable, le grain original respecté. Quelques scènes sont certes moins définies, surtout les séquences sombres ou nocturnes, mais le résultat est là, ce master HD tient ses promesses avec notamment des couleurs ravivées, comme le vert du Green Goblin.

La version française vaut son pesant et de ce point de vue-là la stéréo assure et fait son office avec un petit cachet nanar fort sympathique. La piste originale bénéficie elle à la fois d’une DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. La première instaure surtout une spatialisation musicale avec les compositions d’AC/DC délivrées sur toutes les enceintes. La Stéréo anglaise est un poil étouffée, mais se révèle suffisante pour ce spectacle.

Crédits images : © ESC Editions / ESC Distribution Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Flash, saison 4

FLASH – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray  le 28 novembre 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Jesse L. Martin, Keiynan Lonsdale, Neil Sandilands, Hartley Sawyer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 43 minutes + 4 épisodes du crossover Crisis on Earth-X (avec Supergirl, Arrow et DC’s Legends of Tomorrow)

Date de sortie initiale : 2017-2018

LA SAISON 4

Après avoir été libéré de la prison dans la Vitesse Pure par ses amis, Barry Allen reprend du service en tant que Flash en combattant les méta-humains. Il s’avère rapidement que son retour a été orchestré par son nouvel adversaire, Clifford DeVoe, qui possède une intelligence qui dépasse l’imagination.

Flash, quatrième ! Après trois saisons menées tambour battant et près de 70 épisodes, la série Flash se devait de placer la barre très haute pour sa fournée 2017-2018. Si cette saison 4 déçoit par le manque d’envergure et de charisme de son bad-guy DeVoe – The Thinker (Neil Sandilands), évoqué durant la saison 3 par Savitar, Flash reste incontestablement au-dessus du lot de toutes les séries DC grâce à ses formidables comédiens, des histoires originales, des personnages très attachants, des effets visuels spectaculaires, un rythme trépidant, des scènes d’action souvent dantesques et un humour bien dosé. Grant Gustin est toujours aussi impérial dans le rôle principal et ne tire jamais la couverture à ses camarades de jeu. D’ailleurs, la « famille » s’agrandit avec l’arrivée d’un nouveau personnage, Ralph Dibny alias Elongated Man, ou l’Homme-élastique, génialement interprété par Hartley Sawyer, véritable révélation. Loin d’Arrow qui à ce moment-là entamait péniblement sa sixième saison et qui ne cesse encore aujourd’hui de racler les fonds de tiroir pour subsister, Flash peut compter sur l’intelligence de vrais scénaristes, qui font la part belle à la fantaisie, tout en comblant les téléspectateurs avides de divertissements colorés et débridés.

Six mois après l’emprisonnement de Barry dans la Vitesse Pure, Wally et Cisco ont repris le flambeau. Ce sont les nouveaux défenseurs de Central City. Après avoir mis hors d’état de nuire Peak-a-Boo, le duo est confronté à Samouroïd, un nouveau super vilain qui lance un ultimatum à l’équipe : il veut détruire la ville si Flash ne lui est pas livré. L’équipe Flash doit trouver un moyen de le libérer de sa prison. Malgré le fait qu’Iris ne voit pas d’un très bon œil le fait de le sortir de la Vitesse Pure en mettant en danger la ville entière de Central City, le jeune scientifique poursuit son idée et va retrouver Caitlin qui désormais travaille comme barman dans un pub malfamé. Elle accepte de l’aider. Après avoir informé Wally et Joe, le duo fait une percée dans le ciel avec un canon de leur fabrication et un Flash apparaît. Barry est ramené au poste de police. Tous ses amis le retrouvent mais il a changé, il a vieilli et porte une barbe et a un comportement étrange : il ne cesse de gribouiller des signes et parle comme un dément. Samouroïd refait son apparition. Comme Barry n’est pas en état de se battre, Wally prend sa place dans le costume de Flash mais il est rapidement battu et blessé à la jambe droite. Iris décide de se livrer au robot ce qui a pour réflexe de sortir Barry de sa catatonie. Il reprend confiance et affronte le robot. Il sauve Iris et retrouve l’équipe à Star Labs.

Le mystérieux inventeur du robot fait son apparition dans son repaire high-tech, il s’agit du Penseur secondé par son assistante, The Mechanic. De son côté, Caitlin doit composer avec son double Killer Frost et parvient petit à petit à l’apprivoiser. Iris, qui dans l’équipe devient pour ainsi dire l’équivalent de Felicity dans Arrow, commence les préparations de son mariage avec Barry, tant attendu par les fans. Quant à Cisco, il se retrouve poursuivi pendant un délai de 24h par Breacher (Danny Trejo lui-même!), le père ultra-protecteur de la sexy Gypsy.

Après une troisième saison plus sombre durant laquelle Barry devait affronter son double maléfique Savitar, les showrunners ont décidé de revenir à une veine plus humoristique et les fonctionnalités du nouveau costume de Barry offrent à cette occasion quelques gags pour le moins inattendus et burlesques. Du coup, le début de la saison 4 peut sembler un poil longuet puisque les épisodes se suivent de façon plus ou moins indépendante, sans réelles connexions, même si le personnage du Penseur apparaît progressivement. Il faut véritablement attendre l’incroyable crossover en quatre parties, se déroulant sur Terre-X, avec respectivement les épisodes 8 de Supergirl-Saison 3, Arrow-Saison 6, Flash-Saison 4 et DC’s Legends of Tomorrow-Saison 3 pour que toute la mécanique se mette en marche. En attendant, nous faisons donc la connaissance de nouveaux méta-humains, « créés » par le Penseur, dans le but de s’approprier leurs pouvoirs, nécessaires dans sa quête finale. C’est le cas de Ralph Dibny. En cherchant parmi les passagers du bus touchés par la matière noire, Barry retrouve le nom de cet ancien policier corrompu devenu détective privé. L’homme est menacé mais s’en sort grâce à son corps devenu élastique à souhait. Dibny trouve refuge à Star-Labs. Barry va alors tenter de le former et de lui montrer ce que la vie de héros implique. L’ancien détective prend souvent les missions à la légère, négligeant les victimes pour arrêter une nouvelle méta-humaine, une descendante des Sioux capable d’animer les statues et mannequins humains.

Pour trouver DeVoe, Harry convoque les hologrammes de trois doubles dimensionnels de lui-même mais ils se révèlent vite incapables de s’entendre et de combiner leurs génies. Et ainsi de suite, de rebondissement en rebondissement avec notamment Iris qui se retrouve momentanément avec les pouvoirs de Barry ou bien ce dernier qui doit faire face à une explosion nucléaire et qui pour cela doit quasiment arrêter le temps grâce à un nouveau pouvoir acquis dans la Vitesse Pure. Un épisode 15 exceptionnel. A noter également la nouvelle participation de Kevin Smith qui réalise l’épisode 17, dans lequel il fait également une apparition dans la peau d’un agent de sécurité muet nommé Bob, aux côtés de son ami Jason Mewes, qui incarne son collègue Jay. Les cinéphiles apprécieront également les références explicites à Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, quand Barry se retrouve face à une armée de clones de DeVoe au moment où il doit s’extraire de l’esprit du Penseur dans l’épisode final. Tout cela sans oublier le charme de Candice Patton et Danielle Panabaker, la folie comique de Tom Cavanagh qui s’en donne à coeur joie, l’ambiguïté de Kim Engelbrecht, la frappadingue Katee Sackhoff (Amunet Black) et l’apparition en pointillés de Jessica Parker Kennedy qui installe l’actuelle saison 5. Bref, cette saison 4 est du même acabit que les précédentes, une très grande réussite.

LE BLU-RAY

La quatrième saison de Flash en Blu-ray, disponible chez Warner Bros., se compose de quatre disques placés dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La liste des épisodes apparaît au verso, tout comme celle des suppléments et des acteurs de la série. Le menu principal est identique sur les quatre Blu-ray, fixe et musical, qui reprend le visuel de la jaquette. Signalons que l’éditeur a eu la bonne idée de proposer l’intégralité de l’épisode crossover divisé sur les quatre séries DC. Cette édition se compose donc de 26 épisodes de 42 minutes.

Dispersées au fil des quatre disques, nous trouvons huit séquences coupées (9’) qui présentées ainsi n’ont forcément pas beaucoup d’intérêt. Nous retiendrons quand même une scène plus intimiste que d’habitude entre Barry et Iris, qui prennent le temps de faire un câlin le matin.

Un bêtisier amusant se trouve sur le premier disque (9’).

Le second Blu-ray contient un débat bien rythmé entre les producteurs des séries DC, qui répondent aux questions de l’animateur Hector Navarro (42’) sur la création de l’énorme crossover, Crisis on Earth-X, composé des épisodes 8 de Supergirl, Arrow, Flash et DC’s Legends of Tomorrow. C’est ici que vous apprendrez chacune des étapes ayant conduit à cette histoire de tentative d’invasion de la Terre par des soldats nazis issus d’un monde dystopique appelé Terre-X. Les spoilers sont évidemment au rendez-vous. Chacun aborde la difficulté d’écrire pour une vingtaine de personnages réunis à l’écran et sur les défis finalement relevés.

Le disque 3 propose un reportage sur la création du personnage Ralph Dibny aka Elongated Man, incarné à l’écran par Hartley Sawyer (10’), qui apparaît dans la saison 4 afin de donner une nouvelle énergie comique après une troisième saison plutôt sombre.

Même chose, la même galette dispose d’un commentaire audio/vidéo de la comédienne Katee Sackhoff, en compagnie du coproducteur exécutif et scénariste Eric Wallace et du scénariste Starling Gates (13’). L’actrice s’amuse derrière le micro et indique comment elle a créé le personnage d’Amuneth Black avec les costumiers et les maquilleurs.

L’éditeur joint également un module consacré au Thinker (16’), composé des propos des showrunners, qui reviennent à tour de rôle sur la psychologie du personnage et la raison pour laquelle Barry l’affronte dans cette saison en particulier.

L’interactivité se clôt sur un best-of du Comic-Con 2017 avec notamment un résumé des présentations des nouvelles saisons de Supergirl, Flash, Arrow, DC’s Legends of Tomorrow et Gotham (58’).

L’Image et le son

Les épisodes sont proposés au format HD (1080p, AVC). Les couleurs sont froides, toujours marquées par quelques touches bleutées. Le piqué est acéré, les contrastes au top et la profondeur de champ très appréciable. Les séquences diurnes sont éclatantes et les scènes de nuit sont aussi bien définies. Warner Bros. met la barre haute et prend soin de l’arrivée de cette nouvelle saison de Flash dans les salons avec même un léger et élégant grain typique du tournage avec la caméra Arri Alexa. Le résultat est superbe et la promotion HD indispensable.

Sans surprise, seule la version originale est livrée au format DTS-HD Master Audio 5.1. Privilégiez évidemment cette option qui instaure un confort acoustique digne des plus grands blockbusters avec une spatialisation tonitruante, des effets latéraux à foison, une percutante délivrance des dialogues et une balance frontale explosive. Mention également au caisson de basses très souvent sollicité dans les scènes d’action. Les réfractaires à la V.O. devront se contenter d’une toute petite VF Dolby Digital 2.0 Stéréo. Etrangement, les allemands disposent d’un mixage Dolby Digital 5.1.

Crédits images : © Warner Bros. / DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Enfer mécanique, réalisé par Elliot Silverstein

ENFER MÉCANIQUE (The Car) réalisé par Elliot Silverstein, disponible en DVD et Blu-ray le 12 décembre 2018 chez Eléphant Films

Acteurs : James Brolin, Kathleen Lloyd, John Marley, R.G. Armstrong, John Rubinstein, Elizabeth Thompson…

Scénario : Michael Butler, Dennis Shryack, Lane Slate

Photographie : Gerald Hirschfeld

Musique : Leonard Rosenman

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Une énorme berline noire roule à tombeau ouvert sur la route du désert. Est-ce un fantôme, un démon ou le diable lui-même? Cette voiture commence à terroriser les habitants d’une petite ville du Nouveau-Mexique. Les policiers du comté, menés par le shérif Everett et le capitaine Wade Parent, commencent l’enquête. Le soir, Everett est à son tour fauché sur la grande rue du village.

Prenez un shaker. Mettez-y une bonne dose de Duel (1971) de Steven Spielberg. Pendant que vous y êtes, incorporez quelques grammes des Dents de la mer (1975). Bon d’accord, un requin ne peut se déplacer sur le bitume, alors par quoi peut-on le remplacer ? Hum. Une voiture fera l’affaire. Secouez tout cela et versez. Voici Enfer mécaniqueThe Car, grand classique de la fin des années 1970 qui surfait de façon opportuniste sur les deux hits de maître Spielberg qui venait de révolutionner le divertissement hollywoodien. Alors oui, la mise en scène du dénommé Elliot Silverstein (Cat Ballou) ne peut être comparée à celle de son confrère, mais Enfer mécanique tient bien la route, c’est le cas de le dire, et reste un excellent moment qui mine de rien annonce le roman Christine de Stephen King et son adaptation par John Carpenter écrit et réalisé 6 ans plus tard. James Brolin et sa moustache contre une voiture démoniaque, action !

L’histoire se déroule à Santa Ynez, communauté située dans les montagnes de l’État de l’Utah. Une voiture noire non-identifiée fonce sur le bitume qui traverse le désert. Elle frappe d’abord deux cyclistes dans les montagnes, puis un auto-stoppeur aux abords de la ville. La brigade du coin dirigée par le shérif Everett et le capitaine Wade Parent est appelée sur les lieux. Alors qu’il se prépare à rentrer chez lui, Everett est percutée par l’inquiétante voiture. Une vieille dame, témoin de l’incident, affirme aux policiers que la voiture était vide : il n’y avait personne à la place du chauffeur. Cette déclaration trouble profondément Parent. Le lendemain matin, la voiture s’attaque à un groupe d’enfants en train de pratiquer une fanfare. Les enfants et leurs professeurs parviennent à se réfugier dans le cimetière de l’endroit où il semble qu’elle n’ose pas pénétrer, malgré les insultes proférées par Lauren, l’une des institutrices et petite amie du capitaine Parent. La voiture repart vers le désert avec toute une escouade de voitures policières derrière elle. Elles sont toutes détruites et Wade est blessé dans l’affrontement. Celui-ci se réveille dans un hôpital et constate avec les policiers survivants qu’il semble s’agir d’une voiture ayant une origine démoniaque.

Quasi-remake de Jaws où James Brolin remplacerait Roy Scheider dans un rôle copier-coller sur le célèbre Chef Brody, Enfer mécanique vaut pour chacune des apparitions de la magnifique voiture infernale conçue par le célèbre George Barris, le créateur de la sublime Batmobile de la série télévisée Batman des années 1960. Cette berline Lincoln Continental Mark III 1971 vole littéralement la vedette aux vraies stars du film et le metteur en scène parvient à lui donner une véritable identité, ainsi qu’une âme méphistophélique en adoptant parfois son point de vue enflammé. Une fois le postulat de départ accepté, The Car embarque les spectateurs dans un néo-western tourné dans d’incroyables paysages sauvages de Glen Canyon et le parc national de Zion qui se prêtent à merveille pour ce rodéo inattendu entre des flics dépassés par les événements et une monture sauvage et déchaînée qu’ils n’arrivent pas à attraper au lasso, ou à l’assaut plutôt.

Les meurtres perpétrés par la berline sont particulièrement brutaux, à l’instar de celui des deux cyclistes qui ouvre le film, ainsi que la séquence surréaliste, mais particulièrement efficace où la bagnole fonce à travers la maison pour happer sa victime qui l’avait alors invectivé quelques heures auparavant, avant de repartir à fond les ballons sur l’asphalte à coups de klaxon dans le vent poussiéreux. La plupart du temps, les acteurs sont réduits au rang de marionnettes, conscients que leur sort importe peu aux spectateurs, qui attendent avec impatience la prochaine apparition de la berline. Toutefois, James Brolin et la clique, Kathleen Lloyd, John Marley, R.G. Armstrong, Ronny Cox, tous habitués à la rubrique « On ne sait jamais comment ils s’appellent », assurent du début à la fin en apportant suffisamment de crédi-(dé)-bilité à l’entreprise. Les scénaristes Dennis Shryack et Michael Butler, auteurs de L’Epreuve de force et Pale Rider – Le cavalier solitaire de Clint Eastwood, regorgent d’imagination et parviennent à faire de leur prédateur blindé un « monstre » à part entière.

Le final dans le canyon est sans doute en dessous des espérances, mais Enfer mécanique contient son lot de scènes marquantes (celle du garage où la bagnole tente d’étouffer le héros avec ses gaz d’échappement) et son statut culte est mérité car cette série B a bien vieilli et se voit encore aujourd’hui avec plaisir comme un ersatz pas honteux de Jaws.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’Enfer mécanique, disponible chez Elephant Films, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Nous ne sommes pas particulièrement fans du journaliste en culture pop Julien Comelli. Aussi énervant qu’un membre de jury d’un télé-crochet du style Jean-Marc Généreux (c’est dire), l’invité d’Elephant Films fait un sketch jamais drôle tout en donnant quelques informations sur la genèse, la production, le casting, la voiture et la sortie d’Enfer mécanique (23’). Ce supplément est aussi particulièrement mal réalisé et part un peu dans tous les sens.

L’interactivité se clôt sur des liens internet et un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Superbe ! Entièrement restauré, Enfer mécanique est enfin proposé dans une édition digne de ce nom, en Blu-ray au format 1080p. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce lifting lui sied à ravir. Tout d’abord, la copie affiche une propreté incontestable, aucune scorie n’a survécu à l’attention des restaurateurs, la clarté HD et la colorimétrie pimpante flattent les rétines sur les séquences en extérieur. Dès la fin du générique d’ouverture, marqué par un grain plus prononcé, les contrastes trouvent une fermeté inédite, le piqué est renforcé et les noirs plus denses, les détails sur les décors abondent, sans oublier la profondeur de champ. Certes, quelques plans peuvent paraître plus doux en matière de définition, mais jamais le film d’Elliot Silverstein n’avait jusqu’alors bénéficié d’un tel traitement de faveur.

Enfer mécanique est disponible en version originale et française DTS HD Master Audio 2.0. La première instaure un confort acoustique plaisant avec une délivrance suffisante des dialogues, des effets annexes convaincants et surtout une belle restitution de la musique. La piste française est du même acabit et le doublage est particulièrement réussi. Les deux options acoustiques sont propres et dynamiques.

Crédits images : © Universal Pictures / Elephant Films / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / La Maison qui tue, réalisé par Peter Duffell

LA MAISON QUI TUE (The House That Dripped Blood) réalisé par Peter Duffell, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2018 chez ESC Editions

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Jon Pertwee, Joanna Lumley, Ingrid Pitt, Denholm Elliott, John Bennett, Tom Adams, Joss Ackland, Nyree Dawn Porter…

Scénario : Robert Bloch

Photographie : Ray Parslow

Musique : Michael Dress

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un inspecteur de Scotland Yard enquête sur quatre cas de meurtres mystérieux qui se sont passés dans une maison inoccupée. Ce qui donne prétexte à un film à sketchs.

Nous en avons déjà parlé, mais petit rappel sur la Amicus, cette société de production cinématographique britannique née dans les années 1960, spécialisée dans les films d’horreur. Fondée par les américains Milton Subotsky et Max J.Rosenberg, la Amicus a voulu concurrencer la célèbre Hammer sur son propre territoire et dans le reste du monde. Dans cette optique, les pontes décident d’offrir quelque chose de différent aux spectateurs, notamment des histoires d’épouvante contemporaines. Pour La Maison qui tue The House That Dripped Blood (1971), pas de Freddie Francis à la barre cette fois ! Le réalisateur du Train des épouvantesDr. Terror’s House of Horrors, Histoire d’outre-tombeTales from the Crypt, Le Crâne maléfiqueThe Skull, Le Jardin des tortures Torture Garden et bien d’autres réjouissances laisse cette fois la place à un confrère inconnu venu de la télévision, Peter Duffell (1922-2017), qui a officié sur les séries L’Homme à la valise et Strange Report. La Maison qui tue est un film à sketches qui se compose de quatre segments reliés par un fil rouge, tous réalisés par le même metteur en scène. Aujourd’hui, cette House That Dripped Blood vaut surtout pour ses interprètes et son atmosphère toujours plaisante.

Un acteur a mystérieusement disparu sans laisser de trace. L’inspecteur Holloway, mandaté par Scotland Yard, se rend immédiatement sur place pour enquêter. Il rencontre des membres de la police locale, ainsi que l’agent immobilier mister Stoker (évidemment un clin d’oeil à Bram Stoker, auteur de Dracula) et entend de curieuses histoires sur les précédents occupants de la demeure : la première concerne un écrivain confronté à un étrangleur sorti de ses récits. La deuxième histoire met en scène deux hommes en visite dans un musée de cire qui sont obsédés par la statue d’une femme qui leur rappelle une ancienne maîtresse commune. La troisième parle d’un père veuf et de sa fillette mélancolique qui semble s’intéresser de très près à la sorcellerie. La quatrième revient sur le sort de l’acteur disparu (Jon Pertwee, le troisième Doctor Who de l’histoire), qui, vêtu d’une cape à l’occasion du tournage d’un film d’épouvante, a l’impression de se transformer réellement en vampire.

Quatre sketches forcément inégaux comme bien souvent dans ce genre de production, mais qui n’en restent pas moins élégants, souvent jubilatoires, bien rythmés, concis, même si prévisibles. S’ils apparaissent tous les deux au même générique de plus d’une vingtaine de films, les immenses Christopher Lee et Peter Cushing ne se donnent pas la réplique dans La Maison qui tue, chacun étant la vedette d’un segment disparate. Notre préférence se porte sur celui avec Christopher Lee, en prise avec un enfant démoniaque ! Si Peter Cushing est comme d’habitude excellent, son sketch vaut surtout pour ses éclairages baroques qui rappellent cette fois les gialli de Mario Bava et les chefs d’oeuvre de la Hammer quand son personnage se perd dans le musée de cire. Denholm Elliott, très classe, perd pied quand l’un de ses personnages créés sur le papier, semble lui apparaître et s’en prendre à son entourage, ainsi qu’à sa femme (Joanna Dunham). La dernière partie, qui s’inscrit plus dans le genre fantastique, permet d’admirer le charme et les courbes de la mythique Ingrid Pitt. L’épilogue est certes attendu, mais plutôt efficace.

Au-delà de son prestigieux générique, la qualité d’écriture de The House That Dripped Blood est indéniable. On doit ces récits au grand Robert Bloch (1917-1994), l’auteur du roman Psychose, mais aussi d’une quantité phénoménale de nouvelles. A l’adolescence, l’écrivain avait entretenu une correspondance avec Howard Phillips Lovecraft, qui l’encourageait à mettre son imagination débordante au profit de la littérature. L’ombre de Lovecraft plane sur La Maison qui tue, comme d’ailleurs moult écrits de Robert Bloch. Son style, son épure et sa radicalité avaient déjà fait le bonheur des spectateurs pour la série Alfred Hitchcock présente dans les années 1960. Puis, Robert Bloch entamait une collaboration fructueuse avec la Amicus. En plus des comédiens iconiques, le scénariste est comme qui dirait l’autre star de La Maison qui tue.

Même si la mise en scène n’a rien d’exceptionnel et n’a pas l’efficacité des travaux de Freddie Francis (pas de gouttes de sang ici, tout est suggéré), The House That Dripped Blood conserve encore un charme britannique inaltérable, l’humour noir fonctionne bien aussi bien que l’ironie mordante, les retournements de situations et les twists, tandis qu’on se délecte de passer d’un récit à l’autre.

LE BLU-RAY

La Maison qui tue intègre tout naturellement la collection « British Terrors » d’ESC Editions, qui comprend déjà les titres Le Caveau de la terreur, Le Train des épouvantes, Asylum, Les Contes aux limites de la folie et Histoires d’outre-tombe. Cette édition Mediabook se compose du DVD et du Blu-ray du film, ainsi que d’un livret de 16 pages rédigé par Marc Toullec. Le menu principal est animé et musical.

L’intervention de Laurent Aknin se déroule en deux temps. Dans le premier module, l’historien et critique de cinéma raconte l’histoire de la Amicus (5’). Sa création, les producteurs, les titres les plus célèbres de la firme, ses intentions et ses influences sur les réalisateurs des années 1980-90 sont donc abordés de façon concise et passionnante.

Le deuxième segment se focalise sur La Maison qui tue (17’). De la même manière que pour son exposé précédent, Laurent Aknin est toujours aussi attachant, enjoué et informatif sur la genèse du film de Peter Duffell, sur le casting et le scénariste Robert Bloch.

L’Image et le son

Hormis un générique aux légers fourmillements, le transfert est irréprochable, le master immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie est volontairement froide et fanée. La gestion des contrastes est également très solide. Ce master HD est également présenté dans son format d’origine 1.85. Le Blu-ray est au format 1080p.

Le film de Peter Duffell bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française au doublage réussi s’accompagne de quelques chuintements et les dialogues sont souvent mis trop en avant. La version anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 est plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © ESC Distribution /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Sans un bruit, réalisé par John Krasinski

SANS UN BRUIT (A Quiet Place) réalisé par John Krasinski, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 30 octobre 2018 chez Paramount Pictures

Acteurs : Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds, Noah Jupe, Cade Woodward, Leon Russom, Doris McCarthy…

Scénario : Bryan Woods, Scott Beck, John Krasinski

Photographie : Charlotte Bruus Christensen

Musique : Marco Beltrami

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard.

Le comédien John Krasinski n’a jamais vraiment brillé au cinéma. Son charisme lisse et passe-partout a pourtant été vu dans Dr Kinsey et Dreamgirls de Bill Condon, Jarhead et Away We Go de Sam Mendes. C’est surtout à la télévision aux côtés de Steve Carell que les spectateurs l’auront remarqué au cours des neuf saisons de la série The Office. Prenant de la bouteille, John Krasinski fait partie de ces acteurs qui deviennent intéressants en arrivant à la quarantaine. Après une participation à Detroit, la dernière bombe de Kathryn Bigelow et Jack Ryan dans la série du même nom saluée par la critique, John Krasinski réalise son troisième long métrage après Brief Interviews with Hideous Men (2009) et La Famille Hollar (2016), inédits dans les salles françaises. Sans un bruitA Quiet Place lui permet non seulement de briller derrière la caméra où il fait preuve d’un réel talent de metteur en scène, mais aussi devant où il donne pour la première fois la réplique à son épouse, la magnifique Emily Blunt, tout en signant sa meilleure prestation à ce jour. Non seulement ça, Sans un bruit est rapidement devenu un phénomène aux Etats-Unis, en rapportant la bagatelle de 190 millions de dollars sur le sol américain pour une mise de départ de 17 millions. Un triomphe inattendu, mais mérité car A Quiet Place peut se targuer d’être l’un des meilleurs films de 2018 et assurément l’une des plus grandes expériences sensorielles vécues au cinéma cette année avec Hérédité d’Ari Aster.

2020. Dans un monde post-apocalyptique, les rares survivants vivent sous la menace de créatures très sensibles aux sons. Ils doivent ainsi demeurer dans le silence. Une famille du Midwest va devoir lutter pour survivre, avec une mère sur le point d’accoucher.

Alors oui Sans un bruit n’invente rien et ne révolutionne pas le genre. On pense à Alien de Ridley Scott, La Guerre des mondes de Steven Spielberg, Signes de M. Night Shyamalan et bien d’autres dont le récent 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg. Mais tout de même, les références sont digérées et nous ne sommes pas ici dans le plagiat éhonté et encore moins l’ersatz. Sur un scénario co-écrit avec le tandem Scott Beck et Bryan Woods, John Krasinski est bien décidé à montrer ce qu’il a sous le capot en tant que réalisateur et s’en sort admirablement, à tel point que la maturité d’ensemble ne cesse d’étonner. Il est surtout très bien épaulé avec Charlotte Bruus Christensen à la photographie, grande cheffe opératrice danoise remarquée en 2012 avec ses partis pris glacials et charbonneux sur La Chasse de Thomas Vinterberg, ainsi que sur Life d’Anton Corbijn. Pour autant, John Krasinski ne cherche pas à épater la galerie gratuitement. Sans un bruit est un vrai film d’épouvante qui réserve son lot d’émotions fortes.

Malgré son économie de dialogues – à peu près 80 % du film repose sur le silence et le langage des signes – A Quiet Place reste passionnant du début à la fin. Les séquences d’affrontements – soulignées par une composition pour une fois « discrète » du bourrin Marco Beltrami – avec les créatures (dont l’origine restera inexpliquée) s’entrecroisent avec les scènes intimistes centrées sur la famille Abbott. Emily Blunt y enflamme l’écran. A la fois mère protectrice d’une douceur infinie avec ses enfants et bad-ass quand elle prend la pétoire, la comédienne britannique prouve une fois de plus qu’elle est et reste l’une des plus grandes actrices de ces quinze dernières années. John Krasinski a également eu la bonne idée de confier le rôle de Regan à la jeune et impressionnante Millicent Simmonds, magnétique et bouleversante actrice de 13 ans réellement atteinte de surdité, révélation du splendide Musée des Merveilles de Todd Haynes. Découvert dans Bienvenue à Suburbicon de George Clooney et dans Wonder de Stephen Chbosky, Noah Jupe est également très prometteur. La scène effrayante et étouffante du silo à grains où les deux jeunes têtes d’affiches se retrouvent enfermées reste l’un des grands moments de Sans un bruit.

Remarquable réussite, avec également un travail sur le son à se damner, ce troisième long métrage de John Krasinski a donc emporté tous les suffrages en récoltant 350 millions de dollars dans le monde et en attirant près de 650.000 français dans les salles. Une suite ou une préquelle, toujours produite par la société Platinum Dunes de Michael Bay, est en cours d’écriture. Nous serons au rendez-vous.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Sans un bruit, disponible chez Paramount Pictures, a été réalisé à partir d’un check disc. Le menu principal est fixe et…muet, forcément.

Le film de John Krasinski méritait mieux que trois petits documentaires consacrés à la genèse et à la production de Sans un bruit (15’), mais aussi à la création de l’environnement sonore (12’) et des effets visuels (7’30). Les comédiens, le réalisateur, les scénaristes, le décorateur, les producteurs, les créateurs d’ILM et les responsables du son interviennent à tour de rôle afin de partager leurs impressions de tournage. De multiples images de plateau viennent illustrer tous ces propos, par ailleurs très intéressants.

L’Image et le son

Sans un bruit est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la magnifique photo de la cheffe opératrice Charlotte Bruus Christensen. Les volontés artistiques sont respectées mais entraînent quelques légers fléchissements de la définition dans quelques scènes moins éclairées. Néanmoins, cela reste anecdotique, car ce master HD demeure impressionnant de beauté, tant au niveau des détails que du piqué. Le cadre large n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs) et la colorimétrie est optimale surtout sur les scènes en extérieur avec également de sublimes couchers de soleil. Le film a bénéficié de prises de vue en 35mm. Son léger grain très élégant est donc volontaire.

Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes de la piste anglaise Dolby Atmos (testée en 5.1) est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances sont efficaces (le grincement du bois, les craquements du parquet, les pieds nus dans le sable) et bénéficient d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant constamment le spectateur dans l’atmosphère, avec des silences angoissants dynamités ensuite par une ribambelle d’effets excellemment balancés de gauche à droite et des enceintes avant vers les arrières quand les créatures apparaissent. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique aux effets souvent étonnants sur les séquences opportunes, à l’instar de l’acte final. Totalement immersif. Est-il utile d’évoquer la petite Dolby Digital 5.1 ? Elle assure mais n’arrive pas à la cheville de la version originale.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Détective Dee : La Légende des Rois Célestes, réalisé par Tsui Hark

DÉTECTIVE DEE, LA LÉGENDE DES ROIS CÉLESTES (Di Renjie zhi Sidatianwang) réalisé par Tsui Hark, disponible en DVD, Blu-ray et Combo Blu-ray 3D + Blu-ray + Copie digitale le 12 décembre chez M6 Vidéo

Acteurs :  Mark Chao, Carina Lau, Shaofeng Feng, Sichun Ma, Gengxin Lin…

Scénario : Chang Chia-lu

Photographie : Sung Fai Choi

Musique : Kenji Kawai

Durée : 2h12

Année de sortie : 2018

LE FILM

Une vague de crimes perpétrée par des guerriers masqués terrifie l’empire de la dynastie des Tang. Alors que l’impératrice Wu est placée sous protection, le détective Dee part sur les traces de ces mystérieux criminels. Sur le point de découvrir une conspiration sans précédent, Dee et ses compagnons vont se retrouver au cœur d’un conflit mortel où magie et complots s’allient pour faire tomber l’Empire…

Et de 3 ! Détective Dee : La Légende des Rois Célestes est le troisième volet de la franchise initiée en 2010 avec Détective Dee, Le Mystère de la flamme fantôme et Détective Dee 2 : La Légende du Dragon des mers en 2013. Le second était en réalité un prequel au premier dans lequel Mark Chao interprétait le personnage tenu par le mythique Andy Lau dans le premier, mais 25 ans plus jeune. Ce troisième épisode – qui peut se voir indépendamment des précédents – est la suite du second, donc Mark Chao reprend le rôle pour une nouvelle enquête. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Tsui Hark dispose de moyens impressionnants pour mettre en valeur les aventures de ce personnage historique rendu célèbre en 1946 par l’écrivain néerlandais Robert van Gulik, diplomate et sinologue, expert de la langue et de l’écriture chinoise. A la fin des années 40, l’auteur néerlandais traduit en anglais un roman policier chinois du XVIIIème siècle, le Dee Gong An, racontant trois enquêtes criminelles résolues par le juge Dee-Jen Djieh qui deviendra le Juge Ti en France. Les enquêtes du Détective Dee se déroulent durant l’époque Tang au VIIème siècle et se basent sur des éléments historiques.

Tsui Hark, cinéaste culte qui a déjà près de quarante ans de carrière derrière lui et des œuvres cultes comme Zu, les guerriers de la montagne magique, quatre volets de la saga Il était une fois en Chine, Le Festin Chinois, ainsi que deux Van Damme (Double Team et Piège à Hong Kong), 68 ans au compteur, n’est pas prêt de raccrocher les gants. Toutefois, comme pour les deux précédents volets, ce Détective Dee : La Légende des Rois Célestes aura à la fois ses détracteurs et ses ardents défenseurs. Si le premier épisode était très sympa, sa réussite reposait beaucoup sur la présence d’Andy Lau. Mark Chao incarne malheureusement un héros bien fade et finalement c’est surtout Tsui Hark lui-même qui devient la star ici.

Décidé à en mettre plein la vue, le cinéaste ne recule devant aucune extravagance et barbouille chaque séquence de couleurs, de costumes, de décors gigantesques, mais aussi d’images de synthèse absolument immondes qui donnent au film un malheureux cachet nanar de luxe. Nous ne remettrons sûrement pas en question la beauté des costumes et des décors. Mais contrairement au premier, qui avait nécessité deux ans de tournage, dix mois de travail sur les dessins préparatoires, 16 millions de dollars de budget, 6000 figurants, dix grandes scènes visuelles, un trucage toutes les 30 secondes, Détective Dee : La Légende des Rois Célestes apparaît presque « facile » dans le sens où l’image est constamment parasitée par des effets numériques hideux, qui font penser à certaines productions hollywoodiennes comme La Momie : la Tombe de l’Empereur Dragon de Rob Cohen avec ses créatures affreuses (ici un singe géant qui se la joue King Kong dans une scène où des dragons remplacent les avions), des fonds verts qui se voient comme le nez au milieu de la figure et un faux rythme constamment instauré par une hystérie collective.

Tsui Hark se prend pour Michael Bay avec un montage épileptique. Si les récits opaques des deux précédents opus pouvaient passer, surtout pour le premier avec ses superbes chorégraphies et ses combats virtuoses qui dépoussiéraient le wu xia pian (le film de sabre chinois), Détective Dee : La Légende des Rois Célestes ne parvient jamais à passionner. Le syndrome est le même que précédemment. On part confiant, attentif, curieux, concentré, afin de ne pas laisser passer tel ou tel élément dans ce blockbuster épique. Le premier quart d’heure est emballant. Puis, les personnages et les sous-intrigues se multiplient, l’intrigue s’éparpille, l’action – filmée en 3D native et HFR, High rame Rate 48 images par seconde – s’emballe, les effets spéciaux recouvrent l’écran avec des couleurs acidulées et explosives, les comédiens deviennent des pantins qui s’articulent et se confrontent devant des green-screen apparents.

Le cerveau se met alors en mode Off et le spectateur commence à regarder (subir ?) ce spectacle gloubi-blouguesque, jusqu’à l’indigestion. Et cela dure 2h10 ! Le tout prend alors la forme d’un mauvais Marvel Asiatique bourré de cholestérol ou un opus de l’horrible et interminable Hobbit de Peter Jackson, qui aurait eu sérieusement besoin d’un bon dégraissage. Demeure le personnage de la guerrière Shui Yue (Sichun Ma), bad-ass, mais c’est trop peu pour sauver ce film dont l’émotion et l’intention nous échappent encore.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Détective Dee : La Légende des Rois Célestes, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check disc. Le menu principal est animé et musical.

En plus de la bande-annonce, l’éditeur joint un entretien passionnant avec Tsui Hark (27’). Le réalisateur revient (en anglais) sur l’origine du personnage du Détective Dee, sa figure historique avant que la culture s’en empare pour en faire un personnage de roman, puis un héros populaire au cinéma. Cigare à la main, détendu, Tsui Hark aborde également la longue mise en route du premier volet et les partis pris. Il survole rapidement le second épisode avant d’en venir à Détective Dee : La Légende des Rois Célestes. Le cinéaste évoque rapidement un possible quatrième volet qui serait selon lui complètement différent puisqu’il serait centré sur les souffrances provoquées par les traumas de la vie du personnage principal. Enfin, Tsui Hark parle des scènes d’action et de la difficulté rencontrée par les cascadeurs Chinois de se renouveler.

L’Image et le son

M6 Video livre une splendide copie HD de Détective Dee : La Légende des Rois Célestes. La colorimétrie est magnifique, le relief des séquences diurnes ahurissant, la clarté aveuglante, les contrastes savamment tranchés, les noirs abyssaux et la profondeur de champ spectaculaire. En revanche, les effets spéciaux (les vues d’ensemble de la cité, les créatures en images de synthèse) ressemblent à des animatiques. Toutefois, cela n’entrave en rien l’éclat de l’image et ne perturbe aucunement le visionnage. La photo accorde les gammes froides et chatoyantes avec une extrême rigueur, tandis que le piqué demeure effilé y compris au cours des séquences d’action particulièrement remuantes. La définition soutenue par un solide encodage AVC permet d’apprécier chaque recoin des luxuriants décors et les étoffes des costumes, à tel point que l’on pourrait même distinguer la colle sur les fausses moustaches des comédiens en gros plan. Les apports de la HD sont donc innombrables et font de ce Blu ray un titre de démonstration de ce dernier trimestre 2018.

Votre home-cinéma sera mis à rude épreuve avec le film de Tsui Hark et nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. En français comme en mandarin (sous-titré français), les pistes DTS HD Master Audio 5.1 s’en donnent à cœur joie et exploitent le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres durant plus de deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. Les sous-titres français sont également disponibles.

Crédits images : © Les Bookmakers / The Jokers / M6 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Nuit a dévoré le monde, réalisé par Dominique Rocher

LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE réalisé par Dominique Rocher, disponible en DVD le 15 octobre 2018 chez Blaq Out

Acteurs : Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant, Sigrid Bouaziz, David Kammenos, Jean-Yves Cylly, Nancy Murillo, Lina-Rose Djedje, Victor Van Der Woerd

Scénario : Guillaume Lemans, Jérémie Guez, Dominique Rocher d’après le roman « La Nuit a dévoré le monde » de Pit Agarmen

Photographie : Jordane Chouzenoux

Musique : David Gubitsch

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

En se réveillant ce matin dans cet appartement où la veille encore la fête battait son plein Sam doit se rendre à l’évidence : il est tout seul et des morts-vivants ont envahi les rues de Paris. Terrorisé, il va devoir se protéger et s’organiser pour continuer à vivre. Mais Sam est-il vraiment le seul survivant ?

Chaque année, le cinéma réserve son lot de révélations. 2018 a été un très bon cru pour le cinéma français. Aux côtés de Xavier Legrand pour Jusqu’à la garde, Dominique Rocher se fait une belle place avec son premier long métrage, La Nuit a dévoré le monde. Sublime titre repris du roman éponyme de Pit Agarmen (pseudonyme et anagramme de l’écrivain Martin Page), publié en 2012, dont il s’agit de l’adaptation. Ce serait cliché de dire « Oui, il existe un cinéma de genre en France », puisque même Méliès abordait déjà le fantastique dans ses œuvres en lorgnant même sur l’épouvante afin d’effrayer les spectateurs avec ses démonstrations filmées. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre des films de zombies, tout en conservant une identité bien française. Un film fantastique est un film d’auteur et ça depuis les débuts du cinéma, donc là aussi, pas besoin de différencier les deux. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre avec une grande réussite doublée d’une étonnante et rare maturité pour une première œuvre.

Sur un rythme lent mais maîtrisé, Dominique Rocher, découvert entre autres avec son magnifique court-métrage La Vitesse du passé, démontre un talent fou de storyteller. Faisant la part belle au ressenti avec un énorme travail sur le son, le cadre, le montage, la photo, le cinéaste s’approprie les codes du film de genre pour livrer un film personnel, organique, passionnant, troublant. Cette transposition co-signée par le réalisateur avec les solides Jérémie Guez (Lukas avec Jean-Claude Van Damme, Carnivores des frères Rénier) et Guillaume Lemans (Pour elle de Fred Cavayé, Burn-Out de Yann Gozlan – autre nom à retenir de 2018 – et Dans la brume de Daniel Roby) est marquée par une grande et réelle envie de cinéma, d’allier le divertissement et la réflexion.

La Nuit a dévoré le monde est autant un film fantastique qu’un drame psychologique puisque le personnage principal apparaît déprimé au début du film des suites de sa séparation avec sa compagne et traverse lui-même l’appartement rempli de fêtards comme un être invisible. L’idée de génie de Dominique Rocher est d’avoir confié le rôle de Sam au magnétique comédien danois Anders Danielsen Lie, découvert en 2011 dans Oslo, 31 août de Joachim Trier et vu ensuite dans l’enivrant Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau, Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers et l’interprète de Rainer Maria Rilke dans Rodin de Jacques Doillon. Comme il l’a déjà démontré dans ses films précédents, l’acteur est parfait pour restituer les tourments qui agitent son personnage, visiblement solitaire. Alors que Sam connaît une période noire de sa vie et paraissait même déconnecté de ce qui passait autour de lui, il va devoir réapprendre à s’adapter dans un monde qui a changé en une seule nuit, sans transition, entouré de zombies avides de chair humaine et visiblement attirés par la cacophonie.

Le récit se déroule sur une année. Le spectateur suit Sam au fil des saisons, marquées par les vêtements du personnage, sa transformation physique (amaigri, les cheveux clairsemés et grisonnants) et le traitement des couleurs – de la directrice de la photographie Jordane Chouzenoux – qui deviennent de plus en plus froides. La survie passe par la mise en sécurité dans un appartement d’un immeuble haussmannien indépendant (Sam ne peut donc pas passer d’un bâtiment à l’autre), après que Sam ait constaté qu’il était bien le seul non contaminé dans les habitations voisines. N’attendez pas des attaques frontales, effets d’hémoglobine ou de tripes arrachées puis mangées. Ce qui importe ici, c’est le cheminement intérieur de Sam, qui sort peu à peu de sa dépression pour regarder la réalité en face. En tant que musicien, il trouve tout d’abord un peu de réconfort et de calme en écoutant un MP3 trouvé par hasard, avant de se constituer quelques instruments à l’aide d’ustensiles de cuisine. Jusqu’à ce qu’il mette la main sur une batterie sur laquelle passer ses nerfs, alors que les zombies, attirés par ce vacarme, s’agglutinent en bas de l’immeuble avec la bave aux lèvres.

La Nuit a dévoré le monde prend le genre au sérieux et l’aborde par un moyen détourné, à travers le récit initiatique d’un trentenaire alors au bout du rouleau, mis au pied du mur pour revenir à la vie et pour pouvoir survivre au quotidien, comme Robinson Crusoé sur son île déserte. D’ailleurs, le zombie coincé dans l’ascenseur interprété par Denis Lavant, auquel se confie Alex peut très bien se voir comme le célèbre Wilson du Seul au monde de Robert Zemeckis. Enfin, l’expérience ne serait pas complète sans l’hypnotique musique de David Gubitsch, qui instaure angoisse et suspense du début à la fin. S’il partage quelques points communs avec Dans la brume, écrit par le même scénariste Guillaume Lemans, La Nuit a dévoré le monde est pourtant complètement différent et se place définitivement dans le top des grandes découvertes de l’année.

LE DVD

Point d’édition Blu-ray pour La Nuit a dévoré le monde et c’est bien dommage. Toutefois, Blaq Out concocte un très bel objet pour la sortie en DVD du film de Dominique Rocher. Le slim Digipack est très beau, mais l’éditeur a préféré changer la couleur bleue originale de l’affiche pour la passer en couleur rouge sang, sans doute pour espérer attirer de nouveaux spectateurs. Le menu principal est fixe et musical.

Trois interviews réalisées sur le plateau se succèdent. Le réalisateur Dominique Rocher (6’), le co-scénariste Guillaume Lemans (6’30) et le responsable des maquillages Olivier Alfonso (5’30). Denses et pertinents, ces entretiens en disent long sur la genèse du projet, sur la psychologie du personnage principal, sur les partis et les intentions du metteur en scène. Dominique Rochet revient également sur les thèmes qu’il affectionne (l’isolement) et sur le casting. De son côté, Guillaume Lemans aborde le genre traité « à la française » et indique travailler avec Dominique Rocher sur un autre projet. Enfin, ce petit tour dans les ateliers de fabrication des maquillages de zombie est très intéressant.

Blaq Out a toujours défendu le format court-métrage. Et quel plaisir de découvrir le magnifique film de Dominique Rocher, La Vitesse du passé (2011-17’). Drame de science fiction ambitieux avec Mélanie Thierry, Nicolas Giraud et Alban Lenoir, ce court-métrage a été diffusé notamment sur Canal+ et dans les cinémas du réseau MK2 en avant-programme, ainsi que dans certains des plus grands festivals internationaux (Cannes, Toronto, Bermudes…). Lauréat du prix du meilleur film étranger au festival de Santa Monica, La Vitesse du passé a permis à Dominique Rocher de se faire remarquer et de se faire produire son premier long métrage. Margot et Joseph partent vivre loin de la ville, éloignés de tout, et retapent une vieille maison dans laquelle ils s’installent à peine. Un jour, la terre se met à trembler et le temps s’arrête, figeant Joseph dans sa chute depuis le toit de la maison. Il reste figé dans l’espace et le temps, mais continue malgré tout de descendre lentement vers le sol. Margot, elle, ne semble pas subir ce moment et continue de vivre, espérant que Joseph se remette à bouger à vitesse normale.

En guise de conclusion, l’éditeur permet d’écouter la superbe bande-originale de David Gubitsch.

L’Image et le son

Dommage de ne pas bénéficier de La Nuit a dévoré le monde en Haute-Définition. Malgré tout, cette édition SD en met souvent plein la vue. Blaq Out prend soin du film de Dominique Rocher et restitue les partis pris avec minutie, notamment le travail sur les couleurs qui indique le changement de saison et donc le temps qui s’écoule doucement pour Alex. Les détails sont précis, le piqué incisif, la clarté de mise sur les plans extérieurs. Un très beau master.

La piste Dolby Digital 5.1 permet à la composition de David Gubitsch de s’étendre (voir également la fête au début du film) et de créer une aura particulière qui berce doucement les spectateurs et qui s’agite durant le crescendo final. Les effets sont essentiellement frontaux. Vous pouvez donc sélectionner la Stéréo, qui s’en tire également très bien, avec une bonne dynamique et des effets percutants à l’instar des coups de fusil. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Haut et Court / Blaq Out / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Charlie (Firestarter), réalisé par Mark L. Lester

CHARLIE (Firestarter) réalisé par Mark L. Lester, disponible en DVD et Blu-ray le 9 octobre 2018 2018 chez ESC Editions

Acteurs : David Keith, Drew Barrymore, Freddie Jones, Heather Locklear, Martin Sheen, George C. Scott, Art Carney, Louise Fletcher, Moses Gunn, Antonio Fargas, Drew Snyder, Dick Warlock…

Scénario : Stanley Mann d’après le roman « Charlie » – « Firestarter » de Stephen King

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Tangerine Dream

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Ses parents ayant servi de cobayes à des expériences scientifiques confidentielles, Charlene McGee naît avec l’extraordinaire don de pouvoir, à distance et par la pensée, de manipuler le feu. Petite fille, elle attise désormais la convoitise de l’agence gouvernementale secrète responsable de son état. Une organisation puissante et prête à tout…

Depuis le succès mondial de Carrie au bal du diable de Brian De Palma, l’adaptation du premier roman de Stephen King, l’écrivain devenu le maître de l’horreur est très courtisé par le cinéma. Sorti en 1980 et malgré son rejet par Stephen King, Shining de Stanley Kubrick est un chef d’oeuvre instantané qui révolutionne le septième art. En 1982, Creepshow de George A. Romero, écrit par Stephen King, montre encore une fois l’engouement du public pour ses histoires d’épouvante. Cujo de Lewis Teague est également un succès en 1983. Le grand producteur Dino De Laurentiis acquiert les droits du roman Charlie aka Firestarter en version originale. John Carpenter est courtisé. Le réalisateur confie le scénario à son complice Bill Lancaster, qui vient d’écrire The Thing, qui est ensuite validé par Stephen King lui-même. Seulement voilà, The Thing se fait écraser au box-office par E.T, l’extra-terrestre de Steven Spielberg. Universal remercie purement et simplement John Carpenter. Ce dernier héritera néanmoins de l’adaptation de Christine, qu’il mettra en scène uniquement dans le but de pouvoir survivre au sein des studios. Alors qui pour s’occuper de la transposition de Charlie à l’écran ?

Finalement, Dino De Laurentiis jette son dévolu sur un nommé Mark L. Lester, remarqué avec son film Class 1984. Le scénario est confié à Stanley Mann, l’auteur de L’Obsédé de William Wyler (1965) et de Damien : la Malédiction 2 de Don Taylor (1978). Quant au rôle principal et éponyme, il est confié à Drew Barrymore, huit ans, qui venait d’exploser à l’écran dans…E.T., l’extra-terrestre. La boucle est bouclée.

Tourné en même temps que Christine de John Carpenter et Dead Zone de David Cronenberg, Charlie, une drôle de petite dame, n’a pas le même prestige que ses concurrents puisqu’il ne bénéficie pas d’un cinéaste de renom ou qui possède une griffe particulière. Ici, la star c’est Stephen King et cette entreprise mise tout sur la popularité et le succès du roman. Malgré tout, après un succès très modeste et des critiques globalement négatives à sa sortie, les années ont été plutôt clémentes avec Firestarter et mérite d’être (re)découvert.

Andy McGee et Victoria « Vicky » Tomlinson, sont soumis à une expérience commandée par le Dr. Joseph Wanless, dont le but est l’injection du « Lot 6 », une drogue qui stimule la glande pituitaire, qui permet au cobaye d’acquérir différents pouvoirs psychiques. Ce à quoi Andy et Vicky ne s’attendaient pas, c’était d’avoir une petite fille, Charlene surnommée « Charlie », dotée d’une incroyable beauté, mais aussi d’un terrifiant pouvoir : la pyrokinésie. Ce pouvoir lui permet d’incendier n’importe quoi et n’importe qui par la pensée. Huit ans plus tard, Vicky est tuée par des agents d’une agence gouvernementale secrète, « Le Laboratoire », commandé par l’ambitieux Capitaine Hollister. C’est alors qu’apparaît John Rainbird, un homme impitoyable et sadique, dont le seul désir est d’avoir Charlene pour lui tout seul, pour pouvoir la tuer de ses propres mains.

Rien qu’à la lecture du résumé, le lecteur fan de Stephen King y reconnaîtra les grandes lignes du roman. Et c’est le cas. Charlie (Firestarter) est très fidèle au livre original. Trop sans doute. C’est ce qui en fait son point fort, au moins le lecteur ne se sentira pas trahi puisqu’il retrouvera vraiment ce qui lui aura plu dans ce roman par ailleurs sensationnel, mais c’est également son point faible. Car Charlie (Firestarter) manque d’âme. A l’instar des deux premiers Harry Potter réalisés par Chris Colombus, le spectateur aura l’impression de tourner les pages du livre en même temps qu’il découvre le film. Contrairement à Brian De Palma, John Carpenter, George A. Romero et David Cronenberg, Mark L. Lester n’a pas un style qui lui est propre. Excellent « faiseur », comme il le prouvera l’année suivante dans son chef d’oeuvre, Commando avec Arnold Schwarzenegger, Mark L. Lester dispose d’un solide bagage de technicien. Le boulot est bien fait, l’image Scope est soignée, la photo du chef opérateur Giuseppe Ruzzolini (collaborateur de Pier Paolo Pasolini, Mon nom est Personne de Tonino Valerii) est superbe, les acteurs sont excellents, très bien castés. Le final dantesque, qui n’est évidemment pas sans rappeler celui de Carrie au bal du diable, est explosif à souhait, dans tous les sens du terme avec une gigantesque démonstration d’effets pyrotechniques.

Aujourd’hui, il serait difficile d’imaginer une autre petite actrice que Drew Barrymore pour incarner le personnage principal. Charismatique en diable et tempérament de feu (oui bon, elle était facile), la très jeune comédienne étonne par sa sincérité et son investissement, autant dans les séquences dramatiques que lors des affrontements. A ses côtés, Martin Sheen (qui venait de jouer un autre salaud dans Dead Zone) et George C. Scott (Oscar du meilleur acteur pour Patton, L’Enfant du diable – The Changeling) se donnent la réplique et apportent au film une indéniable plus-value. Moins célèbre, David Keith (The Rose de Mark Rydell, Officier et Gentleman de Taylor Hackford) ne démérite pas moins dans le rôle du père de Charlie et s’avère même très émouvant dans ses scènes avec Drew Barrymore. Quant à la musique de l’immense groupe Tangerine Dream, elle reste très enivrante et souligne la dramaturgie de façon décalée. Rien d’étonnant à cela puisque la B.O. provient de morceaux déjà composés à l’avance et mis à la disposition de Mark L. Lester pour qu’il en fasse ce qu’il veut.

35 ans après, Charlie reste un bon et beau divertissement. S’il ne pourra jamais prétendre au prestige et à la reconnaissance des autres adaptations de Stephen King susmentionnées, cela n’a pas empêché le film de devenir culte auprès de très nombreux cinéphiles. Longtemps oublié et dissimulé derrière des œuvres et chefs d’oeuvres de grands maîtres, il est temps aujourd’hui de découvrir les qualités de ce petit film très attachant, bien rythmé et très plaisant à regarder.

LE BLU-RAY

Exit la version DVD MGM de Charlie (Firestarter) qui se revendait très cher sur le net ! Le film de Mark L. Lester jouit enfin d’une édition Haute-Définition sous la houlette d’ESC Editions. Le disque repose dans un boîtier classique de couleur noire. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche originale. Le menu principal est animé sur la musique de Tangerine Dream.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent concernant les bonus. Seule une présentation (23’) du film et des adaptations de Stephen King au cinéma par Laurent Duroche de Mad Movies. Un peu plan-plan et filmé en plan fixe, le journaliste replace Charlie Firestarter) dans la carrière de l’écrivain et dans le courant cinématographique au début des années 1980. La production du film, son tournage et son accueil sont passés en revue, ainsi que le casting, la musique et les prochaines transpositions de Stephen King, notamment Marche ou crève que Laurent Duroche attend avec une grande impatience.

Cette section se clôt sur la bande-annonce de Charlie (Firestarter) et celle de Chucky – Jeu d’enfant.

L’Image et le son

ESC Editions livre un master HD qui frôle la perfection. Les très beaux partis-pris esthétiques du directeur de la photographie Giuseppe Ruzzolini trouvent en Blu-ray un nouvel écrin et se voient entièrement respectés. Point ou peu de réducteur de bruit à l’horizon, le grain est présent tout en étant discret (même sur les plans de vapeur ou de fumée difficiles à consolider), la photo parfois ouatée est savamment restituée, la colorimétrie retrouve un éclat inédit et le piqué est probant. Le format 2.35 est conservé, la profondeur de champ fort appréciable. A peine quelques plans flous et des visages légèrement rosés à déplorer. L’encodage AVC demeure solide, la gestion des noirs impeccable, la propreté exceptionnelle et le niveau de détails impressionnant. Charlie (Firestarter) qui affiche déjà plus de trente ans au compteur peut se targuer d’un lifting de premier ordre et d’un transfert d’une folle élégance.

Les versions originale et française sont proposées en DTS-HD Master Audio Mono 2.0, des pistes exemplaires et limpides, restituant les dialogues avec minutie – moins en version originale toutefois – ainsi que l’enivrante bande originale signée Tangerine Dream. Les effets sont solides, le confort acoustique largement assuré et nous découvrons même quelques ambiances inédites qui avaient pu échapper à nos oreilles jusqu’à maintenant. La piste française se focalise un peu trop sur les dialogues au détriment des effets annexes, plus saisissants en version anglaise. Le mixage français est certes moins riche mais contentera les habitués de cette version. Nous échappons heureusement à un remixage 5.1 inutile. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Orion Pictures / MGM / ESC Editions / ESC Distribution / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Aux frontières de l’aube, réalisé par Kathryn Bigelow

AUX FRONTIÈRES DE L’AUBE (Near Dark) réalisé par Kathryn Bigelow, disponible en combo Blu-ray/DVD le 25 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Adrian Pasdar, Jenny Wright, Lance Henriksen, Bill Paxton, Jenette Goldstein, Tim Thomerson…

Scénario : Kathryn Bigelow, Eric Red

Photographie : Adam Greenberg

Musique : Tangerine Dream

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Dans une petite bourgade de l’Oklahoma, un soir, Caleb fait la rencontre d’une étrange fille, Mae, qui va bouleverser son existence. En effet, Mae est vampire. Caleb se retrouve alors parmi une redoutable « meute » de tueurs-vampires qui ne sévissent que la nuit car ils craignent les mortels rayons du soleil.

S’il n’a eu aucun succès dans les salles américaines à sa sortie en 1987 malgré son petit budget de 5 millions de dollars, Aux frontières de l’aubeNear Dark est pourtant devenu une œuvre culte, reconnue, une référence du genre fantastique, une étape fondamentale du film de vampires. Il s’agit également du premier long métrage mis en scène en solo par l’immense Kathryn Bigelow, six ans après The Loveless, qu’elle avait coréalisé avec Monty Montgomery. Si Aux frontières de l’aube est un chef d’oeuvre aujourd’hui cité et plagié, le film possède également la particularité de reprendre trois comédiens d’Aliens, le retour de James Cameron, Lance Henriksen, Bill Paxton et Jenette Goldstein, réalisé l’année précédente et dont le titre apparaît d’ailleurs sur la devanture d’un cinéma dans Near Dark. Quatre ans avant le succès mondial de Point Break, Kathryn Bigelow installe déjà les composantes de son cinéma, précipité de violence, d’adrénaline (la véritable drogue de tous les personnages chez la cinéaste), de testostérone et de fureur.

Une nuit, Caleb, un jeune fermier candide de l’Oklahoma, rencontre la belle Mae. Fasciné, il tente de la séduire et obtient d’elle un baiser qui devient une morsure. Ce contact va entraîner Caleb dans le monde des compagnons de Mae, des vampires. Il devra apprendre à tuer pour s’abreuver du sang de ses victimes.

Priez pour que l’aube arrive…

Il y a eu définitivement un an avant et un après Les Frontières de l’aube. Si le mot vampire n’est jamais utilisé durant le film, la troupe, on peut même parler de famille reconstituée, de Near Dark appartient bel et bien à ces créatures. S’ils se trouvent dépourvus de canines affûtées, ils se nourrissent quand même du sang de leurs victimes croisées sur les routes désertiques, dans quelques motels glauques qui jonchent les chemins poussiéreux de l’Amérique profonde ou dans quelques bars crasseux où leur dégaine ne passe pas inaperçue dans ces contrées reculées.

Le souhait original de Kathryn Bigelow et de son coscénariste Eric Red (l’auteur du mythique Hitcher de Robert Harmon) était de faire un véritable western, la réalisatrice étant une grande admiratrice du cinéma de Sam Peckinpah, en particulier de La Horde sauvage. Essuyant le refus des producteurs qui prétextaient alors que le genre était démodé et peu amène d’attirer les spectateurs dans les salles, les deux associés changent leur fusil d’épaule en combinant le western et le fantastique.

Western horrifique, Aux frontières de l’aube ne s’embarrasse pas de la mythologie originale. Pas de gousses d’ail ici, ni de crucifix, encore moins d’eau bénite et de cercueils. Demeure l’intolérance au soleil, qui reste fatal pour ces créatures pourtant immortelles. Si la figure du vampire a toujours été accompagnée d’un érotisme latent, Kathryn Bigelow et Eric Red narrent une véritable histoire d’amour, celle entre Caleb (Adrian Pasdar, vu dans Top Gun et dans L’Impasse) et Mae (Jenny Wright), à la dimension Shakespearienne, puisque les deux familles des intéressés vont s’interposer comme dans Roméo & Juliette.

La nuit a son prix…

Après leur mutation, ils représentent ce qu’il y a encore d’humain avec l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre, alors que ceux qui les entourent ne cessent de s’acharner sur leurs proies, dans le sang et la peur. A ce titre, celui qui tire indéniablement son épingle du jeu est le grand et regretté Bill Paxton. Complètement azimuté, explosif, déchaîné, bestial, son personnage Severen, sourire vicieux et sadique collé au visage, adore provoquer ses futures victimes, les pousser à bout, pour ensuite mieux se jeter sur elles et se repaître de leur hémoglobine. Plus « sage » en apparence, mais tout aussi monstrueux, impitoyable et machiavélique, Lance Henriksen campe une variation ténébreuse et sanguinaire de son Bishop d’Aliens, le retour. Son look de gourou des temps modernes, ancien soldat sudiste qui ne cesse d’évoquer sa « mort », est aussi inoubliable.

Réalisé à la fin des années 1980, Aux frontières de l’aube peut se voir comme une parabole sur l’épidémie mondiale du SIDA, avec la peur que la maladie entraîne chez ceux qui en ont « entendu parler » et qui repoussent ceux qui en seraient atteints. Au-delà de cette réinterprétation personnelle du film de vampires, Aux frontières de l’aube est un objet plastique crépusculaire fascinant. Dès sa sublime introduction, avec son montage percutant, la beauté de la photographie d’Adam Greenberg (Terminator, ouvertement cité lors de la scène du poids lourd dans le dernier acte) et la musique toujours enivrante de Tangerine Dream, Near Dark attrape le spectateur pour ne plus le lâcher. Tel un opéra-rock, le film enchaîne les morceaux de bravoure, sanglants ou furieusement romantiques avec une touche de mélancolie, doux et ultra-violents, jusqu’à l’époustouflant final.

Near Dark s’inspire lui-même du roman original d’Anne Rice, Entretien avec un vampire, publié à la fin des années 1970, pour ce qui touche au personnage d’Homer, adulte coincé dans un corps d’enfant. Mais, Aux frontières de l’aube donnera également naissance à d’autres films de genre réalisés dans les années 1990 avec bien évidemment Une nuit en enfer de Robert Rodriguez (1996) et surtout Vampires de John Carpenter (1998) dont certaines scènes renvoient directement au film de Kathryn Bigelow. Lauréat du Corbeau d’argent au Festival international du film fantastique de Bruxelles en 1988, Grand Prix et Licorne d’or pour Jenny Wright au Festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction la même année, Aux frontières de l’aube est aujourd’hui unanimement reconnu comme un jalon important du genre. Du sang neuf dont se sont abreuvés les vampires à l’approche du XXIe siècle.

LE BLU-RAY

Aux frontières de l’aube est le numéro 2 de la collection Make my Day supervisée par l’un de nos meilleurs critiques cinéma, Jean-Baptiste Thoret. Comme pour Sans mobile apparent, Six femmes pour l’assassin, Max mon amour et La Mort a pondu un œuf, Studiocanal permet enfin de (re)découvrir Aux frontières de l’aube dans une édition digne de ce nom. Le film de Kathryn Bigelow est présenté ici dans un combo Blu-ray/DVD, disposés dans un Digipack, glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est sobre, très légèrement animé et musical.

Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (7’30). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante Aux frontières de l’aube dans son contexte, dans la filmographie et le parcours de Kathryn Bigelow. Il évoque également les conditions de tournage, la genèse et les thèmes du film, la musique de Tangerine Dream, mais également le casting. Tout cela est abordé sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Cette édition comprend une interview de Kathryn Bigelow, réalisée pour l’émission française Rapido, diffusée sur Canal+ à l’occasion de la sortie française du film en 1988 (25’). Présenté sans coupes, l’entretien est parfois interrompu en raison d’un bruit parasite ou pour demander à la réalisatrice de se replacer face à la caméra. La cinéaste revient sur ses études, son expérience dans la peinture, les partis pris d’Aux frontières de l’aube (« rendre la nuit séduisante »), le travail avec le chef opérateur Adam Greenberg et son coscénariste Eric Red, les conditions de tournage (essentiellement de nuit pendant un mois et demi), les personnages et le casting. Kathryn Bigelow évoque également James Cameron (« Je suis une très grande fan de son cinéma »), ainsi que ses intentions, l’attrait de la violence au cinéma et ses aspirations pour les années à venir. Un document précieux à découvrir.

L’éditeur propose également un documentaire rétrospectif sur Aux frontières de l’aube, Living in Darkness, réalisé en 2002 et invitant une partie du casting, la réalisatrice, les producteurs et le chef opérateur Adam Greenberg (47’). Les anecdotes passionnantes s’enchaînent sur un rythme soutenu, ainsi que les souvenirs de tournage et les conditions des prises de vue. Chacun aborde également la psychologie des personnages et la relecture du mythe du vampire proposée par Near Dark. Des storyboards, ainsi que des photos de plateau illustrent ces propos.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Cette édition Haute-Définition d’Aux frontières de l’aube confortera à la fois les puristes, soucieux de retrouver la patine clairement indépendante de cette œuvre devenue culte, et les adeptes du support Blu-ray. Sans jamais dénaturer le grain original, parfois plus appuyé sur certaines séquences sombres, Studiocanal a trouvé le compromis entre le respect des volontés artistiques originales et l’upgrade numérique. Les contrastes sont au beau fixe (certains trouveront peut-être l’image trop sombre), les noirs denses, la copie stable et d’une propreté immaculée et les couleurs ravivées. Les scènes diurnes sont lumineuses et le piqué est inédit. Tourné avec un budget minuscule de 5 millions de dollars, Aux frontières de l’aube est un tout petit film et ses partis pris occasionnent quelques plans flous, qui apparaissent encore ainsi en HD. La restauration est donc éloquente, très plaisante et surtout très réussie, faisant oublier illico le DVD édité en 2010, au master aujourd’hui complètement obsolète.

La version originale aux sous-titres français imposés est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. La première option se contente de spatialiser le score hypnotique de Tangerine Dream, ainsi que des ambiances dynamiques sur les scènes agitées du dernier acte notamment. Les voix auraient toutefois mérité d’être un peu plus relevées sur la centrale. La piste 2.0 est de fort bon acabit, sans doute plus homogène dans son rendu et souvent percutante. Plus anecdotique, la version française est parfois plus sourde, feutrée et couverte, notamment dans son rendu des dialogues (très mauvais doublage) et des bruitages.

Crédits images : © Near Dark Joint Venture / Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr