Test Blu-ray / Didier, réalisé par Alain Chabat

DIDIER réalisé par Alain Chabat, disponible en Combo Blu-ray + DVD Edition limitée le 2 novembre 2022 chez Pathé.

Acteurs : Alain Chabat, Jean-Pierre Bacri, Isabelle Gélinas, Caroline Cellier, Lionel Abelanski, Chantal Lauby, Zinedine Soualem, Josiane Balasko, Dominique Farrugia, Lionel Abelanski…

Scénario : Alain Chabat

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Philippe Chany

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1997

LE FILM

Lorsqu’un homme hérite d’un chien, et que ce chien adopte l’homme, l’homme devient un peu moins chien, et le chien un peu plus homme… Ce n’est pas du tout le jour pour Jean-Pierre, agent de sportifs, empêtré dans ses problèmes – de garder Didier le labrador d’une amie pendant une semaine. Le lendemain, une découverte extraordinaire va l’entraîner dans la plus hallucinante des aventures, où son pire cauchemar risque d’être la chance de sa vie.

« Non, mais… C’est très important, ça. On ne sent pas le cul des gens comme ça ! On ne sent pas le cul. »

C’est ce qu’on appelle un vrai film culte, expression souvent galvaudée et facilement utilisée à mauvais escient. Didier est le premier long-métrage écrit et réalisé par Alain Chabat, sorti trois ans après le succès de La Cité de la peur d’Alain Berbérian, qui avait réuni plus de deux millions de spectateurs. L’humoriste et comédien prend son envol avec ce coup d’essai et coup de maître, qui a frôlé la barre des trois millions d’entrées à sa sortie en janvier 1997, damant ainsi le pion à Fantômes contre fantômesThe Frighteners de Peter Jackson et se classant enfin d’année à la onzième place au box-office, entre Bean et Alien, la résurrection. 25 ans plus tard, un quart de siècle (dit comme ça c’est un peu flippant), Didier n’a rien perdu de sa fraîcheur et demeure indéniablement l’une des plus grandes comédies des années 1990, toutes nationalités confondues. Enchaînement ininterrompu de répliques hilarantes, certaines étant passées dans le langage courant, merveilleusement interprété par des acteurs au sommet de leur forme, rythmé (pas un seul temps mort) et porté par la partition du talentueux Philippe Chany (« Oh Let me be your dog… »), Didier reste un des films français les plus originaux, qui déplie son postulat de départ fantastique de façon continue, en prenant le soin de développer tous les personnages et sans jamais omettre l’émotion. Indémodable, porté par une critique élogieuse, Didier s’est vu récompenser par le César de la meilleure première œuvre en 1998.

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Test DVD / En corps, réalisé par Cédric Klapisch

EN CORPS réalisé par Cédric Klapisch, disponible en DVD et Blu-ray le 3 août 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Marion Barbeau, Hofesh Shechter, Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil, Souheila Yacoub, Mehdi Baki…

Scénario : Santiago Amigorena & Cédric Klapisch

Photographie : Alexis Kavyrchine

Musique : Thomas Bangalter & Hofesh Shechter

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Comment se reconstruire après un changement brutal ? Sommes-nous les prisonniers de nos corps si fragiles, ces derniers déterminent-ils notre destinée ?

Dans ce film, des acteurs jeunes et talentueux et des danseurs professionnels font souffler un vent de fraîcheur sur ce cinéma d’auteur. François Civil réalise une performance d’acteur incroyable par la force des émotions qu’il transmet en incarnant Yann, un kinésithérapeute notamment lors de la scène où il est éconduit par l’actrice Marion Barbeau qui interprète Élise une danseuse classique prometteuse à la personnalité authentique, un rôle qui colle à la perfection à l’actrice. Malheureusement, elle se blesse lors d’une représentation et c’est alors qu’il ne lui sera plus possible de danser à l’Opéra. Désormais sa vie ne sera plus la même et pourtant elle n’aura d’autre choix que de trouver la force d’avancer par un autre chemin que celui qu’elle s’était construit depuis des années. En cela réside la beauté du film qui permet grâce au jeu des acteurs de montrer le courage et la force qu’il faut pour continuer à avancer lorsque l’on est touché dans sa chair, lorsqu’une chape de plomb nous tombe dessus, lorsque l’imprévisible nous atteint telle une flèche atteint sa cible afin de nous ramener au présent, à la vie.

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Test Blu-ray / Le Chat et la souris, réalisé par Claude Lelouch

LE CHAT ET LA SOURIS réalisé par Claude Lelouch, disponible en Coffret DVD et Blu-ray – Edition Collector le 17 novembre 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Michèle Morgan, Serge Reggiani, Philippe Léotard, Valérie Lagrange, Jean-Pierre Aumont, Christine Laurent, Anne Libert, Yves Afonso, Jacques François, Philippe Labro…

Scénario : Claude Lelouch

Photographie : Jean Collomb

Musique : Francis Lai

Durée : 1h48

Année de sortie : 1975

LE FILM

Monsieur Richard, milliardaire, est retrouvé mort, assassiné. L’inspecteur Lechat, aux méthodes peu orthodoxes, soupçonne sa femme de l’avoir tué pour bénéficier de la prime d’assurance, d’autant plus que Monsieur Richard allait quitter sa femme pour une jeune actrice. Mais Madame Richard a un alibi indestructible et Lechat sent très vite qu’il s’agit là d’une affaire insolite…

Réalisé en 1975, la même année que Le Bon et les Méchants, Le Chat et la souris est l’un des meilleurs films de Claude Lelouch. Référence de la comédie policière des années 1970, excellemment écrite, interprétée et mise en scène, cette pépite vaut tout d’abord pour ses fabuleux comédiens. Serge Reggiani est alors au sommet de sa carrière d’acteur, enchaînant Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet ou encore Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri. Il trouve ici l’un de ses meilleurs rôles avec Le Chat et la souris, dans lequel il incarne l’inspecteur Lechat.

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Test Blu-ray / Adorables créatures, réalisé par Christian-Jaque

ADORABLES CRÉATURES réalisé par Christian-Jaque, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Martine Carol, Danielle Darrieux, Renée Faure, Edwige Feuillère, Daniel Gélin, Antonella Lualdi, Georges Chamarat, Marie Glory, Marilyn Bufferd, Louis Seigner, Jean-Marc Tennberg, Daniel Lecourtois…

Scénario : Charles Spaak, Jacques Companéez & Christian-Jaque

Photographie : Christian Matras

Musique : Georges Van Parys

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

André Noblet a vingt-trois ans. Aujourd’hui il se marie avec Catherine, une adorable créature. Ils viennent de sortir de l’église, et, dans la voiture remplie de fleurs blanches, André, éperdu de bonheur, s’écrie : « je t’aime depuis toujours, et je te le jure je n’ai jamais aimé que toi ! » « Menteur ! » murmure une voix mystérieuse. « Menteur et parjure ! » En effet, André a menti : les adorables créatures, il les a collectionnées…

En mars 2022, nous parlions de Charmants garçons (1957), réalisé par Henri Decoin, pensé comme un pendant féminin de la comédie Adorables créatures de Christian-Jaque (1904-1994), sorti cinq ans auparavant, auquel il était fait référence à la fin, en convoquant un personnage du nom d’André Noblet, héros du « premier » film. Si le metteur en scène n’est pas le même, le talentueux Charles Spaak est l’auteur des deux longs-métrages. Le scénariste du Glaive et la balance, du Dossier noir et d’Avant le déluge d’André Cayatte, de Cartouche de Philippe de Broca, de Katia de Robert Siodmak, de La Grande illusion de Jean Renoir et de Panique de Julien Duvivier s’associait pour la cinquième fois avec Christian-Jaque après avoir signé les dialogues de Sous la griffe (1935), puis les histoires de L’Assassinat du père Noël, Premier bal et D’hommes à hommes. Adorables créatures est un énorme succès en 1952, avec plus de 2,7 millions de spectateurs, année particulièrement faste, puisque pas moins de quinze longs-métrages feront entre deux et trois millions d’entrées, tandis que Le Petit Monde de Don Camillo comptera plus de douze millions de billets dès le mois de juin. Alors que Fanfan la Tulipe (du même Christian-Jaque), Les Feux de la rampe, Le Train sifflera trois fois, Jeux interdits, L’Homme tranquille, Nous sommes tous des assassins et d’autres remplissent les salles, Adorables créatures faisait aussi le plein grâce à un casting féminin de rêve, de Martine Carol à Danielle Darrieux, en passant par Renée Faure, Edwige Feuillère et Antonella Lualdi. Des actrices fantastiques qui écrasent facilement la prestation de Daniel Gélin, qui n’a jamais vraiment brillé à l’écran et dont le charisme lisse est même quelque peu moqué dès le départ à travers une succulente voix-off de Claude Dauphin. À découvrir essentiellement pour ses comédiennes en très grande forme, l’excellence des répliques et ses nombreux sous-entendus sexuels encore étonnants pour l’époque.

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Test Blu-ray / Pétrus, réalisé par Marc Allégret

PÉTRUS réalisé par Marc Allégret, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Fernandel, Simone Simon, Pierre Brasseur, Marcel Dalio, Simone Sylvestre, Corinne Calvet, Jean-Roger Caussimont, Jane Marken, Abel Jacquin…

Scénario : Marc Allégret & Marcel Rivet, d’après la pièce de Marcel Achard

Photographie : Michel Kelbert

Musique : Joseph Kosma

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1946

LE FILM

Migo, girl au « Frou-Frou » un cabaret montmartrois, tire sur son amant volage, Rodrigue Goutari, le manque et blesse accidentellement Pétrus, qui se trouve, par la même occasion, entraîné contre son gré dans un trafic de fausse monnaie.

En 1939, Marc Allégret (1900-1973) interrompt définitivement le tournage du Corsaire, en raison de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. 1940, le réalisateur démarre les prises de vue de Parade en sept nuits, mais doit là aussi suspendre, cette fois-ci momentanément le tournage, avant de reprendre un an plus tard là où il s’était arrêté. Suivront les drames L’Arlésienne (avec Louis Jourdan et Raimu), Lunegarde et Félicie Nanteuil, ainsi que les comédies-dramatiques La Belle Aventure (avec Claude Dauphin et Micheline Presle) et Les Petites du quai aux fleurs. Marc Allégret n’a jamais cessé d’être actif. Avant son départ pour l’Angleterre, où il signera trois films, il emballe Pétrus (après avoir tenté de transposer L’Armée des ombres de Joseph Kessel), pour lequel il retrouve Fernandel et Simone Simon, avec lesquels il avait démarré au cinéma au début des années 1930 avec les courts-métrages La Meilleure Bobonne, J’ai quelque chose à vous dire et Attaque nocturne, ainsi que le long-métrage L’Hôtel du libre échange (1934) pour le premier, Mam’zelle Nitouche (1931), La Petite Chocolatière (1932) et Lac aux Dames (1934) pour la seconde. Adapté de la pièce éponyme de Marcel Achard, qui aura d’ailleurs participé lui-même aux dialogues avec Marc Allégret, Marcel Rivet (Les Amants du Tage d’Henri Verneuil et Au grand balcon d’Henri Decoin), Pétrus est une comédie-dramatique difficilement classable, dans le sens où le récit semble bifurquer vers le polar dans sa dernière partie et dont les éclairages du mythique chef opérateur Michel Kelbert (Notre Dame de Paris de Jean Delannoy, Un carnet de bal de Julien Duvivier, Le Diable au corps de Claude Autant-Lara, French Cancan de Jean Renoir) renforcent aussi cette impression. Marc Allégret déstabilise autant ses personnages, perdus dans une valse de sentiments, que les spectateurs, qui ne savent plus sur quel pied danser à plusieurs reprises et ce du début à la fin. Outre Fernandel (parfait de sobriété), le charme mutin de Simone Simon et l’excellence de Marcel Dalio, Pierre Brasseur livre une grande prestation dans le rôle du suintant et suffisant Rodrigue Goutari, danseur mondain, qui n’aura de cesse de jouer avec l’amour que lui porte la douce Migo. Un très bon cru d’un cinéaste souvent oublié ou mésestimé aujourd’hui.

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Test DVD / L’Arnaqueuse, réalisé par Peter Hall

L’ARNAQUEUSE (Perfect Friday) réalisé par Peter Hall, disponible en DVD et Blu-ray le 21 juillet 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner, Patience Collier, T.P. McKenna, David Waller, Joan Benham, Julian Orchard…

Scénario : Anthony Greville-Bell & Scott Forbes

Photographie : Alan Hume

Musique : John Dankworth

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

En voyant un beau jour arriver dans son établissement la ravissante Lady Dorset, Mr. Graham, le sous-directeur d’une banque de Londres, a soudain une idée. Avec l’aide de la jolie jeune femme, il compte bien réussir à dévaliser sa propre banque. Mais Lady Dorset a ses propres motivations, et possède bien des atouts cachés.

Finalement, à part James Bond 007 contre Dr No de Terence Young, Les Tribulations d’un Chinois en Chine de Philippe de Broca et peut-être La Dixième Victime La Decima vittima d’Elio Petri, on connaît mal la carrière cinématographique d’Ursula Andress…Si la comédienne suisse est passée à la postérité pour avoir incarné la première James Bond Girl officielle en 1962, on se souvient évidemment tous de sa sortie des flots turquoise en bikini, on aurait quelques difficultés à avancer encore certains autres titres célèbres. Pourtant, celle-ci aura aussi tourné avec Robert Aldrich (Quatre du Texas 4 for Texas), Clive Donner (Quoi de neuf, Pussycat ? What’s New Pussycat), John Guillermin (Le Crépuscule des aigles The Blue Max), ainsi qu’avec toute une ribambelle de cinéastes italiens, de Steno (Un Américain à Rome Un americano a Roma) à Luigi Zampa (Pas folles, les mignonnes Le Dolci signore), en passant par Maurizio Lucidi (La Dernière Chance L’Ultima chance), Duccio Tessari (Les Sorciers de l’île aux singes Safari Express), Sergio Martino (La Montagne du dieu cannibaleLa Montagna del dio cannibale), Fernando Di Leo (Ursula l’anti-gangColpo in canna), Enzo G. Castellari (La Grande DébandadeLe Avventure e gli amori di Scaramouche) et Luigi Zampa (Les MonstressesLetti selvaggi). En 1970, juste avant de rejoindre Alain Delon, Charles Bronson et Toshirô Mifune à Almería pour tourner Soleil rouge de Terence Young, Ursula Andress naviguait sur la Tamise avec Stanley Baker et David Warner, pour une comédie de braquage intitulée L’ArnaqueusePerfect Friday, réalisée par Peter Hall. S’il ne révolutionnera aucun des deux genres auxquels il est rattaché, ce divertissement ne manque pas de charme, surtout cette chère Ursula, très en forme(s) et généreuse avec les spectateurs, qui n’hésite pas à se dévêtir à la moindre occasion.

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Test Blu-ray / Ténor, réalisé par Claude Zidi Jr.

TÉNOR réalisé par Claude Zidi Jr., disponible en DVD et Blu-ray le 7 septembre 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Michèle Laroque, Mohammed Belkhir, Guillaume Duhesme, Maëva El Aroussi, Samir Decazza, Marie Oppert, Louis de Lavignère, Stéphane Debac, Roberto Alagna…

Scénario : Cyrille Droux, Raphaël Benoliel, Claude Zidi Jr. & Héctor Cabello Reyes

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Laurent Perez Del Mar

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.

Claude Zidi est un mythe, une légende de la comédie hexagonale dont les films auront attiré plus de 80 millions de spectateurs dans les salles (rien qu’en France), un nombre qui laisse évidemment rêveur les réalisateurs d’aujourd’hui. Nous avions entendu parler de son fils Claude, Claude Zidi Jr. donc, lors de la sortie de son premier long-métrage – co-réalisé avec Cyrille Droux – Les Deguns, adaptation pour le grand écran de la websérie du même nom, devenu rapidement l’un des films les plus traînés dans la boue de 2018. Bien que conspué par la critique, près de 500.000 curieux avaient fait le déplacement au cinéma pour se faire leur propre opinion. Depuis, Claude Zidi Jr. aura participé au scénario et aux dialogues du survolté Divorce Club de Michaël Youn. 2022, il met seul en scène Ténor, qu’il coécrit avec Héctor Cabello Reyes (7 jours pas plus, Retour chez ma mère, Barbecue), Raphaël Benoliel (producteur d’Emily in Paris, Stillwater, Minuit à Paris) et Cyrille Droux (complice de Claude Zidi Jr.), une excellente surprise et ce pour plusieurs raisons. D’une part pour son casting et la présence en haut de l’affiche de MB14, nom de scène de Mohamed Belkhir, auteur-compositeur-interprète, rappeur (depuis l’âge de 12 ans), beatboxeur (champion de France de human beatbox par équipe en 2016 et champion du Monde en 2018), chanteur découvert dans la cinquième saison de The Voice, qu’il termine deuxième. Charismatique, il révèle un vrai talent et un tempérament de comédien, une vraie révélation que l’on devrait retrouver aux César l’année prochaine pour la compression du Meilleur Espoir. D’autre part, cela fait plaisir de voir une comédie-dramatique bien filmée, la mise en scène étant élégante, inspirée et jamais statique, soignée et soutenue par une photographie du même acabit signée Laurent Dailland (Aline, Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre, Le Concert). Un petit coup de coeur inattendu, dans lequel Michèle Laroque trouve incontestablement l’un de ses plus beaux rôles.

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Test Blu-ray / Un talent en or massif, réalisé par Tom Gormican

UN TALENT EN OR MASSIF (The Unbearable Weight of Massive Talent) réalisé par Tom Gormican, disponible en DVD et Blu-ray le 11 août 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish, Sharon Horgan, Paco León, Neil Patrick Harris, Lily Mo Sheen, Alessandra Mastronardi…

Scénario : Tom Gormican & Kevin Ettel

Photographie : Nigel Bluck

Musique : Mark Isham

Durée : 1h47

Année de sortie : 2022

LE FILM

Nicolas Cage est maintenant un acteur endetté qui attend le grand rôle qui relancera sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire qui se révèle être son plus grand fan. Mais le séjour prend une toute autre tournure, lorsque la CIA le contacte, lui demandant d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Nicolas Cage va devoir jouer le rôle de sa vie et prouver qu’il est à la hauteur de sa propre légende.

De mémoire de chroniqueur, l’auteur de ces mots n’a jamais autant écrit sur un acteur que sur Nicolas Kim Coppola, alias Nicolas Cage (né en 1964). Sur Homepopcorn (14 titres en six années) et ailleurs (plus d’une dizaine). Un comédien fascinant, un génie, capable de vous faire aimer un navet pour une seule scène où son immense talent foudroie encore systématiquement. Nicolas Cage est un artiste que beaucoup ont aimé voire adoré. Certains lui ont tourné le dos quand celui-ci a commencé à collectionner les DTV, en gros depuis 2014 et après Joe de David Gordon Green. Pour avoir été Smockey, Al Columbato, H.I. McDunnough, Peter Loew, Sailor Ripley, Ben Sanderson, Stanley Goodspeed, Cameron Poe, Castor Troy (et donc Sean Archer), Rick Santoro, Charlie et Donald Kaufman, Benjamin Gates, Yuri Orlov, Terence McDonagh Damon Macready aka Big Daddy, Gary Faulkner, Red Miller, Nathan Gardner et bien d’autres, on le remercie, on s’incline, on se prosterne, on applaudit, et on lui pardonne volontiers ses écarts, même les pires opus de sa longue filmographie (près de 110 rôles à ce jour) comme Effraction de Joel Schumacher, Tokarev Rage de Paco Cabezas, Le Chaos Left Behind de Vic Armstrong…la liste ne saurait être exhaustive, aussi bien pour les bons que pour les mauvais films. Toutefois, même dans ces derniers, il y a un moment à sauver, ces quelques secondes où l’on se dit que seul Nicolas Cage peut faire un truc comme ça. Comme il n’a eu de cesse de le répéter quand la presse lui demandait pourquoi il se perdait dans « ce genre de production », l’acteur répondait s’être toujours bien préparé pour n’importe quel rôle et de ne s’être jamais laissé à la facilité ou à la paresse. On le sait sincère, cinéphile, original (excentrique même), endetté certes, ce qui ne lui a pas laissé d’autre choix que d’enchaîner les tournages, y compris d’objets filmiques hasardeux. Début des années 2020, Nicolas Cage signe une de ses meilleures prestations dans l’étonnant Pig de Michael Sarnoski, salué par la critique. Après ? Qu’est-ce qu’il n’a pas encore interprété ? Lui-même pardi ! C’est là qu’apparaît Un talent en or massif The Unbearable Weight of Massive Talent, dont le sujet – Nicolas Cage incarnant Nicolas Cage à l’écran, dans une version romancée de sa vie – commençait déjà à fuiter pendant l’écriture, des bruits qui allaient arriver aux oreilles de l’acteur, mais dont il se désintéressait alors. Le script parvient tout de même jusqu’à l’intéressé, qui finalement emballé par l’intelligence du réalisateur Tom Gormican et du coscénariste Kevin Etten, accepte de se prêter au jeu, comme John Malkovich l’avait fait chez Spike Jonze dans Dans la peau de John Malkovich Being John Malkovich (1999), écrit par Charlie Kaufman. D’ailleurs, si l’on pense à l’univers de ces deux auteurs, c’est parce qu’Un talent en or massif rappelle un autre long-métrage avec Nicolas Cage, Adaptation (2003), dont le scénario et le genre du film « évoluait » quand Charlie ou Donald Kaufman prenait les choses en main. Il y a évidemment cette notion du double, puisque le monstre de cinéma est cette fois confronté à sa conscience, représentée par la version rajeunie de lui-même (un être narcissique, égoïste, typique de la jeune superstar de cinéma qu’il a été), celle de 1990 quand il apparaissait sur le plateau de Terry Wogan en faisant une pirouette, distribuait des billets de banque et se mettait torse-poil. Vraie-fausse autobiographie, profonde réflexion sur Hollywood et le star-system, réel buddy-movie (son tandem avec Pedro Pascal est sublime), drame indépendant familial qui mute en thriller puis en film d’action, c’est un joyeux bordel totalement assumé, souvent magistral et très drôle, une sucrerie pour tous les aficionados de Nicolas Cage, sans doute le film le plus revigorant de 2022.

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Test DVD / Trop jolies pour être honnêtes, réalisé par Richard Balducci

TROP JOLIES POUR ÊTRE HONNÊTES réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 19 août 2015 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bernadette Lafont, Elisabeth Wiener, Jane Birkin, Emma Cohen, Carlo Giuffrè, Henri Virlojeux, Serge Gainsbourg, Henri Attal, Dominique Zardi, Hubert Deschamps, Fernand Sardou, Max Montavon…

Scénario : Richard Balducci, Michel Martens, Guy Grosso, Catherine Varlin et Augusto Caminito d’après une histoire de Catherine Carone

Photographie : Tadasu Suzuki

Musique : Serge Gainsbourg

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Frédérique, responsable d’un mouvement féministe, Christine, psychiatre, Martine, leur voisine et Bernadette, soubrette délurée, s’apprêtent à fêter l’anniversaire de Martine lorsqu’elles sont témoins d’un hold-up à la Caisse d’Epargne de Nice… L’évènement relègue au second plan la présence du fiancé de Martine, officier de marine, jusqu’au moment où il fait cadeau à la jeune femme d’une longue-vue. Celle-ci leur permet d’observer leurs nouveaux voisins d’en face en toute discrétion…

En 1972, pas moins de deux longs-métrages réalisés par Richard Balducci débarquent sur les écrans. Le premier est L’Odeur des fauves, étonnant mélodrame centré sur le dilemme moral d’un paparazzi interprété par le grand Maurice Ronet, Vittorio De Sica, Josephine Chaplin et Francis Blanche. Une curiosité dans la filmographie du bonhomme…Quelques mois plus tard, le second, intitulé Trop jolies pour être honnêtes (ou Quatre souris pour un hold-up) est plus représentatif du scénariste-réalisateur, une grosse comédie assez frappadingue dans son genre. L’affiche est alléchante puisqu’elle réunit quatre actrices sexy, Jane Birkin, Bernadette Lafont, Elisabeth Wiener et Emma Cohen, qui ont l’air de passer du bon temps, faut dire que Balducci ne leur demande pas grand-chose, y compris de savoir réellement jouer, mais tout de même leur énergie et leur bonne humeur participent au charme indéniable du film. À partir d’une histoire écrite par Catherine Carone (inconnue au bataillon), ils sont quatre (sans compter Richard Balducci lui-même) à avoir signé à l’adaptation du scénario, Catherine Winter (Le Joli mai de Chris Marker & Pierre Lhomme), Michel Martens (Dupont Lajoie), Augusto Caminito (futur metteur en scène de Nosferatu à Venise et producteur de The King of New York) et surtout Guy Grosso, le légendaire maréchal des logis Tricard s’étant également chargé des dialogues. Quand on voit le résultat, on peine à croire qu’autant de monde ait été convié, mais cela reflète le côté bordélique du film, qui semble ne jamais savoir où aller, en passant d’une séquence à l’autre avec une paresse formelle décomplexée et un je-m’en-foutisme hallucinant. Il n’empêche, on peut cette fois encore y prendre un petit plaisir de cinéphage perverti et sadique…vous voilà prévenus !

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Test DVD / Général…nous voilà !, réalisé par Jacques Besnard

GÉNÉRAL… NOUS VOILÀ ! réalisé par Jacques Besnard, disponible en DVD depuis le 13 avril 2016 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Darry Cowl, Roger Dumas, Henri Guybet, Philippe Ricci, Pierre Tornade, Jacques Marin, Katia Tchenko, Jean Amadou, Robert Rollis…

Scénario : Richard Balducci, Jean Amadou, Jacques Besnard & Jacques-Henri Marin

Photographie : Michel Grignon

Musique : José Padilla & Darry Cowl

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

En 1940, un déserteur et deux gendarmes se retrouvent par mégarde en zone occupée, puis en Angleterre où le gouvernement du Général de Gaulle leur confie une mission dangereuse : retrouver un général italien dans le désert libyen.

On connaît ce que Pierre Despoges disait sur Marguerite Duras, « elle n’a pas écrit que des conneries… Elle en a aussi filmées ! ». Pour Richard Balducci (oui oui, encore lui), c’est l’inverse. Le bougre n’a pas seulement écrit ses propres comédies, il l’a aussi fait pour les autres. En plus d’être le « papa » du Gendarme de Saint-Tropez, l’intéressé aura également signé l’affreux Charlots Connection (1984) de Jean Couturier, sans doute le pire opus de la troupe, Les Bidasses en vadrouille (1979) de Christian Caza (ou Michel Ardan pour les intimes) et Les Joyeuses Colonies de vacances (1979) de Michel Gérard. L’une de ses collaborations « de choc » restera celle avec Jacques Besnard sur deux films, Le Jour de gloire (1976) et Général…nous voilà ! (1978). Si le premier a rencontré un grand succès dans les salles (2 millions d’entrées, vous vous rendez compte ?) et demeure connu par les amateurs de délires franchouillards, le second est obscur. Jacques Besnard (1929-2013) est loin d’être un tâcheron et aura emballé quelques bons divertissements, dont l’excellent et cultissime Le Grand Restaurant (1966) avec Louis de Funès, alors son plus gros hit au box-office du réalisateur, C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule (1974), La Situation est grave…mais pas désespérée (1976, à quand une réédition en DVD ou même un Blu-ray ?) et dans une moindre mesure Le Fou du labo 4 (1967) avec Jean Lefebvre. En fait, la raison pour laquelle Général…nous voilà ! n’a pas eu le même engouement (même si 823.000 entrées ce n’est pas rien) ou la même « postérité », ce sont ses têtes d’affiche. Pas de Fufu, de Bernard Blier, de Jean Lefebvre, de Michel Serrault, de Michel Galabru…non, Général…nous voilà ! repose cette fois sur les épaules de Pierre Tornade, Roger Dumas, Darry Cowl et Henri Guybet, habituels seconds voire troisièmes couteaux du genre. Contre toute attente, il ne s’agit pas d’un nanar et encore moins d’un navet. Évidemment nous sommes loin de La Grande vadrouille et même de La Septième Compagnie, auxquels on pense inévitablement, mais tout de même, Général…nous voilà ! fonctionne, se fonde sur une suite ininterrompue de gags menés sur un rythme soutenu, des personnages attachants et des comédiens en grande forme, ainsi que sur des dialogues amusants (de Jean Amadou) et un côté « aventure » qui passe bien. Une récréation d’un autre temps, mais encore sympathique.

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