Test Blu-ray / La Montagne du dieu cannibale, réalisé par Sergio Martino

LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE (La Montagna del dio cannibale) réalisé par Sergio Martino, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er octobre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli, Antonio Marsina, Franco Fantasia, Lanfranco Spinola, Carlo Longhi, Luigina Rocchi…

Scénario : Sergio Martino & Cesare Frugoni

Photographie : Giancarlo Ferrando

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h39 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Accompagnée par son frère Arthur, Susan Stevenson arrive en Nouvelle-Guinée et y organise une expédition afin de retrouver son mari disparu en pleine jungle. Elle obtient l’aide d’Edward Foster, un guide réputé. Ils vont devoir se rendre sur l’île de Roka où le mari de Susan était parti à la recherche de la mythique montagne Rarami, laquelle, selon les légendes, servirait de repère à la tribu cannibale des Pouka.

Contrairement à ce que beaucoup de spectateurs pensent, La Montagne du dieu cannibaleLa Montagna del dio cannibale ne surfe pas sur le succès international de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, puisque tout simplement le film de Sergio Martino est sorti sur les écrans deux ans avant. Néanmoins, le sieur Deodato avait déjà tourné Le Dernier monde cannibaleUltimo Mondo Cannibale l’année précédente, tandis qu’en 1972, Umberto Lenzi signait le film précurseur avec Cannibalis : Au pays de l’exorcismeIl Paese del sesso selvaggio. Rendons donc à César (à Cesare devrait-on dire) ce qui lui appartient. La Montagne du dieu cannibale sort en 1978, quelques mois après Emanuelle et les derniers cannibalesEmanuelle e gli ultimi cannibali de Joe d’Amato, avec lequel il partage de nombreux points communs. Rétrospectivement, La Montagna del dio cannibale est assurément l’un des meilleurs opus du genre, Sergio Martino étant un metteur en scène plus « rigoureux » qu’Umberto Lenzi et moins rentre-dedans que Ruggero Deodato et Joe d’Amato. Par ailleurs, en dehors de quelques scènes totalement gratuites et infectes, montrant le sacrifice de véritables animaux (on assiste malheureusement à la mort insoutenable d’un singe, avalé par un python, à l’éventration d’un iguane…), reniées par le cinéaste par la suite, La Montagne du dieu cannibale apparaît avant tout comme un film d’aventure à part entière durant près d’une heure. Bénéficiant d’un casting haut de gamme, mêlant Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli et Antonio Marsina, Sergio Martino ne plonge pas ses stars internationales dans le gore, mais crée un survival non seulement très bien mis en scène, mais aussi et surtout prenant, passionnant à suivre et beau à regarder. Évidemment, le dernier tiers, quasi-muet, compile les séquences « attendues » avec une castration filmée en gros plan, un repas placé sous le signe du steak tartare (viande allant directement du producteur au consommateur), tandis qu’Ursula Andress, nous gratifie de sublimes plans topless (ainsi que d’un full frontal) et qui à 41 ans avait de quoi faire des envieuses. Bref, La Montagne du dieu cannibale est un savoureux tour de force, un divertissement réservé à un public averti, qui fonctionne encore aujourd’hui à plein régime. Une grande référence, un mètre étalon.

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Test Blu-ray / Boy Kills World, réalisé par Moritz Mohr

BOY KILLS WORLD réalisé par Moritz Mohr, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery, Brett Gelman, Isaiah Mustafa, Yayan Ruhian, Sharlto Copley, Famke Janssen…

Scénario : Moritz Mohr, Tyler Burton Smith & Arend Remmers

Photographie : Peter Matjasko

Musique : Ludvig Forssell

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.

Tiens, il sort d’où ce film, Boy Kills World ? Comédie d’action, thriller dystopique, opus de science-fiction post-apocalyptique, accompagné de petites touches bien sanglantes, il s’agit du premier long-métrage de l’allemand Moritz Mohr. Ce dernier a su convaincre Sam Raimi de le produire, après lui avoir envoyé une petite démonstration de son savoir-faire (il avait déjà quatre courts à son actif), ainsi qu’un petit avant-goût de ce qu’il désirait faire avec Boy Kills World. Le rêve étant devenu réalité, le réalisateur s’est donc retrouvé aux manettes, à la tête d’une équipe conséquente et responsable d’un budget somme toute confortable pour livrer le grand spectacle qu’il avait en tête. Tourné en Afrique du Sud, Boy Kills World est un savoureux divertissement, décomplexé à mort, bien bourrin, fendard, génialement interprété par Bill Skarsgård, grande révélation de Ça It d’Andrés Muschietti, dans lequel il campait rien de moins que Grippe-Sou, le clown démoniaque et avide de chair d’enfants. L’acteur enchaîne les rôles d’action, puisqu’il était dernièrement à l’affiche de John Wick : Chapitre 4 de Chad Stahelski et de The Crow de Rupert Sanders. Avant de revêtir le costume du comte Orlok pour le Nosferatu de Robert Eggers, il joue des poings et des coups de tatanes dans le pif dans Boy Kills World, dans lequel il n’a pas une seule ligne de dialogue (et pour cause, puisque son personnage est muet), même s’il est affublé d’une voix-off, celle de H. Jon Benjamin, qui appuie le côté jeu vidéo de bastons des années 1980, qui a marqué l’enfance du personnage principal. Blindé d’idées visuelles, filant à cent à l’heure, assez virtuose dans ses scènes d’affrontements, Boy Kills World est un rollercoaster revigorant, frais, jouissif et très prometteur.

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Test Blu-ray / Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière

LE COMTE DE MONTE-CRISTO réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 6 novembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille, Vassili Schneider…

Scénario : Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : Nicolas Bolduc

Musique : Jérôme Rebotier

Durée : 2h58

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

En 1815, à Marseille, au début du règne de Louis XVIII et alors que Napoléon s’apprête à quitter l’île d’Elbe, le jeune matelot Edmond Dantès, sur le point d’épouser sa bien-aimée Mercedès, est accusé à tort de menées bonapartistes et emprisonné dans le château d’If. Quatorze années plus tard, il parvient à s’évader et élabore un implacable plan de vengeance.

À l’heure où est réalisée cette critique, Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière continue de réaliser près de 100.000 entrées par semaine, le film étant sorti fin juin 2024. Alors que la barre des 9 millions d’entrées est d’ores et déjà acquise, cette adaptation du roman d’Alexandre Dumas (publié en 1844) est devenue celle qui a remporté le plus de succès au cinéma, 70 ans après celle portée par Jean Marais (7,8 millions d’entrées) et celle de Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan dans le rôle principal (4,5 millions de spectateurs). Un triomphe tant critique que public et donc commercial pour cette superproduction au budget colossal de plus de 40 millions d’euros, qui rencontre aussi un accueil chaleureux dans le reste du monde. Si l’oeuvre de Dumas n’a eu de cesse d’inspirer le septième art et ce depuis ses débuts (la première transposition remonterait à 1908), l’une des plus célèbres demeure la mini-série mise en scène en 1998 par Josée Dayan, avec Gérard Depardieu, qui restera l’un des plus grands événements de l’histoire de la télévision française. On a oublié la transposition, également sous la forme d’une mini-série, avec Jacques Weber dans le rôle-titre et réalisée en 1979 par Denys de La Patellière (Le Bateau d’Émile, Rue des prairies, Les Grandes familles). C’est Alexandre, le fils de ce dernier, et Matthieu Delaporte, déjà auréolés par le succès du Prénom en 2012 et scénaristes du diptyque de Martin Bourboulon, Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Milady, qui dépoussièrent le monument littéraire original et livrent un chef d’oeuvre instantané. Sublime de la première à la dernière seconde, impressionnant, ambitieux, magistral, passionnant, Le Comte de Monte-Cristo version 2024, qui peut se voir comme une vraie relecture de Batman (à moins que Dantès ait inspiré le personnage de Bruce Wayne en fait), repose sur un récit virtuose, une distribution qui mérite tous les éloges et une mise en scène luxueuse. Vive le cinéma populaire français !

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Test Blu-ray / Les Barbarians, réalisé par Ruggero Deodato

LES BARBARIANS (The Barbarians) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Paul, David Paul, Richard Lynch, Eva LaRue, Virginia Bryant, Sheeba Alahani, Michael Berryman, Franco Pistoni…

Scénario : James R. Silke

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Pino Donaggio

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

La tribu de baladins des Ragniks est attaquée par les troupes du cruel tyran Kadar. Kadar capture Canary, la reine de la tribu, afin de lui faire révéler où elle a caché un rubis magique. Les jumeaux Kutchek et Gore sont également capturés. Des années plus tard, devenus adultes, Kutchek et Gore s’échappent de la forteresse de Kadar et vont s’employer à libérer Canary tout en protégeant le rubis.

Connards les barbants. Nous sommes dans la seconde partie des années 1980 et tout semble encore permis au cinéma. Conan le Barbare ayant été un triomphe planétaire en 1982, cela donne évidemment quelques idées à des producteurs peu scrupuleux, uniquement intéressés par les billets verts que leurs projets peuvent amasser. Dans cette optique mercantile, nous trouvons Les Barbarians (ou The Barbarians si vous êtes pointilleux), mis en scène par ce bon vieux Ruggero Deodato (disparu en décembre 2022) et surtout produit par le fabuleux tandem Yoram Globus et Menahem Golan. Mètre étalon du nanar à classer dans le genre fantasy, Les Barbarians offre la tête d’affiche aux frangins Peter et David Paul, jumeaux, catcheurs (il paraît) et culturistes (paraît-il), dont la prestation fait aujourd’hui penser au détournement de Mozinor, Toto Story, qui reprenait des images du documentaire Pumping Iron. Charisme de bulot, corps huilé et sculpté grâce à des piqûres peu catholiques (ceux qui ont assisté au tournage ont fait part de leur témoignage sur ce sujet), les deux ont l’air tellement peu concernés par ce qui se passe à l’écran que la magie opère. Nous sommes bel et bien devant un monument du mauvais film sympathique, où l’on sent le réalisateur qui a pourtant tout fait pour donner une certaine rigueur à l’ensemble, tout en voyant bien qu’il ne pouvait pas trop espérer de son tandem, à part sans doute leur côté gamin et leur humour potache. À dire vrai, les Paul font tâches puisque le reste du casting semble jouer la carte du premier degré, notamment le légendaire Richard Lynch, machiavélique Kadar, qui sortait d’Invasion U.S.A. de Joseph Zito, qui n’a pas peur de se confronter seul face à ces armoires à glace bodybuildées et décérébrées. Toujours est-il que Les Barbarians est et demeure une référence en la matière et un divertissement aussi séduisant et drôle.

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Test Blu-ray / Race for Glory, réalisé par Stefano Mordini

RACE FOR GLORY (Audi Vs Lancia) réalisé par Stefano Mordini, disponible en DVD & Blu-ray le 7 juin 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Riccardo Scamarcio, Daniel Brühl, Katie Clarkson-Hill, Volker Bruch, Esther Garrel, Bruno Gouery, Carlotta Verny, Jacopo Rampini…

Scénario : Filippo Bologna, Stefano Mordini & Riccardo Scamarcio

Photographie : Luigi Martinucci

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

1983, la rivalité est à son paroxysme, entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert. Mais, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl et Hannu Mikkola, que leurs voitures : la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, les départageront durant un championnat du monde des rallyes devenu légendaire.

Entre le sport automobile et le cinéma, ça n’a jamais vraiment été une histoire d’amour et rares sont les films traitant ce sujet qui sont véritablement passés à la postérité. On peut citer en vrac Grand Prix (1966) de John Frankenheimer, Virages (1969) de James Goldstone, Le Mans (1971) de Lee H. Katzin, Gonflés à bloc (1969) de Ken Annakin, Jours de tonnerre (1990) de Tony Scott, Driven (2001) de Renny Harlin, Michel Vaillant (2003) de Louis-Pascal Couvelaire, Speed Racer (2008) des sœurs Wachowski, Rush (2013) de Ron Howard et Gran Turismo (2023) de Neill Blomkamp. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, on en oublie évidemment certains. Même l’Italie vient de livrer son opus, Race for Glory, surfant probablement sur le beau succès rencontré par Le Mans 66 (2019) de James Mangold, y compris dans son titre original, Audi Vs Lancia. Projet mené du début à la fin par le comédien Riccardo Scamarcio, qui officie ici comme interprète principal, coscénariste et coproducteur, Race for Glory rappelle parfois le côté opportuniste du cinéma d’exploitation des années 1970-80, qui recopiait les succès étrangers, passés à la sauce pesto. Audi Vs Lancia n’a rien de déshonorant, s’avère même sympathique à plus d’un titre, patine certes au niveau de sa mise en scène, mais repose sur des acteurs attachants et une histoire certes très classique (et essentiellement tirée de faits réels), mais bien menée et divertissante.

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Test 4K UHD / L’Homme de Rio, réalisé par Philippe de Broca

L’HOMME DE RIO réalisé par Philippe de Broca, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD + Blu-ray le 23 mars 2024 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais, Roger Dumas, Daniel Ceccaldi, Adolfo Celi, Milton Ribeiro, Simone Renant…

Scénario : Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger & Philippe de Broca

Photographie : Edmond Séchan

Musique : Georges Delerue

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Adrien Dufourquet, un jeune soldat en permission, assiste, impuissant, à l’enlèvement de sa fiancée Agnès Villermosa par deux inconnus. Parallèlement, une statuette brésilienne d’une valeur inestimable est volée au musée de l’Homme. Sans réfléchir une seconde, Adrien se lance à la poursuite des ravisseurs de sa bien-aimée en montant clandestinement à bord d’un avion à destination de Rio de Janeiro. Sur place, il parvient à délivrer Agnès, complètement droguée. Mais le professeur Catalan envoie ses hommes enlever à nouveau Agnès après avoir dérobé la fameuse statuette à un riche homme d’affaires. Adrien vole à son secours dans la forêt amazonienne…

Soixante ans après sa sortie, que peut-on dire de nouveau sur L’Homme de Rio ? Cette adaptation peu dissimulée des Aventures des Tintin est et demeure LA référence du film d’aventures à la française (avec du sang belge dans les veines donc), étonnamment peu copiée, car il aurait fallu se lever de bonne heure pour l’égaler. Alors qu’il planchait sur la transposition cinématographique live des albums d’Hergé, Philippe de Broca, qui sortait du grand succès de Cartouche, abandonne ce projet original de Tintin et le Mystère de La Toison d’or, qui sera finalement réalisé par Jean-Jacques Vierne, pour plancher sur une sorte de détournement personnel, qui reprendra les codes et les motifs des albums du célèbre reporter et de son chien Milou. En effet, persuadé que le résultat ne sera jamais aussi bon à l’écran qu’à travers les cases de la BD et ce même après avoir déniché l’acteur Jean-Pierre Talbot qui interprétera Tintin en chair et en os, Philippe de Broca imagine un autre personnage calqué sur son modèle, ou presque, qui se lance à la poursuite de sa bien-aimée kidnappée et emmenée à l’autre bout de monde, avant de plonger dans une histoire quasi-fantastique et blindée de rebondissements. Ainsi naquit L’Homme de Rio, coécrit par le réalisateur lui-même avec son complice Jean-Paul Rappeneau, Daniel Boulanger et Ariane Mnouchkine. Porté par Jean-Paul Belmondo, omniprésent en 1964, délaissant momentanément la Nouvelle vague pour se consacrer au cinéma populaire (Cent Mille Dollars au soleil, Échappement libre, La Chasse à l’homme et Week-end à Zuydcoote sortent à quelques semaines d’intervalle) et la sublime Françoise Dorléac, alors au mi-temps de sa carrière éphémère qui allait être brisée des suites d’un accident de voiture qui l’emportera à l’âge de 25 ans, L’Homme de Rio est un film intemporel, un spectacle pour toute la famille, un chef d’oeuvre à voir et à revoir jusqu’à la fin des temps.

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Test Blu-ray / Le Maître des îles, réalisé par Tom Gries

LE MAÎTRE DES ÎLES (The Hawaiians) réalisé par Tom Gries, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 22 mars 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Tina Chen, Geraldine Chaplin, Mako, John Phillip Law, Alec McCowen, Don Knight, Miko Mayama, Virginia Ann Lee…

Scénario : James R. Webb, d’après le roman de James A. Michener

Photographie : Lucien Ballard & Philip H. Lathrop

Musique : Henry Mancini

Durée : 2h14

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

L’archipel d’Hawaï dans les années 1880. Descendant d’une riche famille de planteurs, Whip Hoxworth abandonne le commerce maritime pour prendre possession des terres héritées de son grand-père. Contre vents et marées, il devient à l’issue de quelques années le plus grand propriétaire de la région grâce au travail acharné de ses ouvriers chinois dont un couple élève son fils. Sachant son activité menacée par l’indépendance des îles, il fomente une révolution de manière à ce que son territoire bénéficie du protectorat américain…

La carrière de Charlton Heston est telle que nous avons toujours cette impression de découvrir sans cesse de nouveaux films ou des pépites quasi-inédites. C’est encore le cas pour Le Maître des îles, que l’auteur de ces mots ne connaissait pas du tout et n’en avait même jamais entendu parler. Nous sommes en 1970 et la star hollywoodienne vient de connaître l’un des plus grands succès avec La Planète des singes Planet of the Apes de Franklin J. Schaffner. Voyant le vent tourné à Hollywood, Charlton Heston se réfugie dans le répertoire de William Shakespeare et tourne Jules César de Stuart Burge, tout en préparant Antoine et Cléopâtre de son côté et mettra en scène lui-même. Avant de retrouver son rôle du capitaine George Taylor pour une petite apparition dans Le Secret de la planète des singes Beneath the Planet of the Apes de Ted Post, il revient au film d’aventure historique avec Le Maître des îles The Hawaiians, qui n’est autre que la suite d’Hawaï, réalisé par George Roy Hill quatre ans plus tôt, adaptation du roman-fleuve éponyme de James Michener. Cet auteur américain avait déjà inspiré le cinéma et avait vu quelques-uns de ses livres être adaptés par Mark Robson (Retour au paradis et Les Ponts de Toko-Ri), Robert Wise (Femmes coupables) et Joshua Logan (Sayonara et South Pacific). Ancien lieutenant de l’US Navy envoyé dans le Pacifique Sud durant la Seconde Guerre mondiale, James Michener se spécialise dans le roman historique, reçoit le prix Pulitzer en 1948 pour son premier livre Tales of the South Pacific. Forcément, après le triomphe d’Hawaï, lauréat de deux Golden Globes et sept fois nommé aux Oscar, la tentation est alléchante de revenir au pavé original de l’écrivain, dont une petite partie seulement avait été transposée. Le producteur Walter Mirisch (Scorpio, Mr. Majestyk, Deux sur la balançoire, Le Shérif aux mains rouges, Fort Massacre) met donc cette séquelle en route, alors que ce genre de divertissement devient pour ainsi dire obsolète, dépassé par l’avènement du Nouvel Hollywood. Néanmoins, Le Maître des îles demeure un formidable spectacle, à la mise en scène comme d’habitude inspirée de Tom Gries (Le Solitaire de Fort Humboldt, Les 100 fusils), qui avait déjà dirigé Charlton Heston dans Will Penny, le solitaire, et sublimement photographié par deux illustres chefs opérateurs, Lucien Ballard (7 secondes en enfer, Les 4 fils de Katie Elder, Boeing Boeing, Le Tueur s’est évadé, Baïonnette au canon), tombé malade et remplacé par Philip H. Lathrop (Le Bagarreur, Tremblement de terre, Seuls sont les indomptés). Et est-ce utile de préciser que Charlton Heston est comme toujours immense ?

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Test 4K UHD / Expendables 4, réalisé par Scott Waugh

EXPENDABLES 4 (Expend4bles) réalisé par Scott Waugh, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 15 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, 50 Cent, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, Iko Uwais, Andy Garcia, Randy Couture, Levy Tran…

Scénario : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart & Max Adams

Photographie : Tim Maurice-Jones

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les Expendables sont envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte d’un mystérieux terroriste nommé Ocelot, que Barney Ross n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Barney mène donc son équipe, composée des membres habituels (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen), avec de nouveaux venus comme Easy Day et Galan, le fils de Galgo. Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits lors de la lutte qui s’ensuit. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague.

Bon…On ne tire pas sur l’ambulance. Mais avouez parfois que c’est tentant. Après les triomphes d’Expendables – Unité spéciale (275 millions de dollars de recettes) et Expendables 2 (300 millions), un troisième volet avait rapidement été mis en route. Malgré la réunion de la crème de la crème des films d’action, la précédente mission des « Sacrifiés » (comme on dit au Québec) avait connu un sacré revers au box-office avec seulement 39 millions de dollars de recette sur le sol américain, là où le premier dépassait la barre des cent millions et où le second la frôlait de près. Nous étions donc loin de penser que la bande à Stallone referait surface et tout ce gang de bras cassés aurait mieux fait de s’abstenir. Sly a d’ailleurs préféré laisser le scénario à d’autres, il était déjà occupé à signer ceux de Rambo:Last Blood et Creed 2 sur un papier OCB, tout en voyant les manettes confiées à un type du nom de Scott Waugh (Patrick Hughes devait revenir, avant de finalement décliner), réalisateur de Need for Speed, succès surprise de 2014, secondé par son confrère Brian Smrz, metteur en scène du pitoyable 24H Limit. Et n’imaginez pas que Sylvester Stallone en profite pour se consacrer pleinement aux scènes d’action non, car sur 105 minutes celui-ci n’apparaît en tout et pour tout qu’un petit quart d’heure, durée qu’il lui faut pour essayer d’enfourcher sa bécane. L’« intérêt » d’Expend4bles était d’illustrer le passage de relais entre Barney Ross et Lee Christmas, autrement dit entre Sly et Jason Statham. Seulement voilà, cela semble avoir été fait depuis belle lurette et rien, absolument rien n’est à sauver dans ce quatrième et on espère dernier volet de cette franchise qui ne laissera pas un grand souvenir alors qu’il y avait au départ tout pour en faire un monument de la pop culture.

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Test Blu-ray / Sampo, le jour où la Terre gela, réalisé par Alexandre Ptouchko

SAMPO, LE JOUR OÙ LA TERRE GELA (Sampo) réalisé par Alexandre Ptouchko, disponible en Mediabook Blu-ray + 2 DVD + Livret le 6 février 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Urho Somersalmi, Anna Orochko, Ivan Voronov, Andris Osins, Ada Voytsik, Eve Kivi, Georgiy Millyar, Mikhail Troyanovskiy…

Scénario :Viktor Vitkovich & Grigori Yagdfeld, d’après l’oeuvre d’Elias Lönnrot

Photographie : Gennadi Tsekavyj & Viktor Yakushev

Musique : Igor Morozov

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Dans un beau pays du Nord, le bûcheron Lemminkainen rencontre la belle Anniki, sœur du forgeron Ilmarinen qui connaît le secret de fabrication du Sampo, une roche magique produisant l’abondance. Non loin de là, sur l’île de Pohjola, peuplée de gnomes et de trolls, la sorcière Louhi désire augmenter sa puissance grâce au Sampo. Elle fait alors enlever Anniki afin d’attirer Ilmarinen sur ses terres.

Sampo, le jour où la Terre gela ou tout simplement Sampo est l’adaptation d’un roman d’Elias Lönnrot (1802-1884), à la fois médecin, explorateur, lexicographe, linguiste, écrivain, enseignant du folklore, pionnier de la botanique, journaliste, éditeur, scientifique, professeur de finnois et de littérature finlandaise. Une carte de visite conséquente, célèbre dans le monde entier pour ses ouvrages intitulés Kalevala et Kanteletar, recueils des anciens chants du peuple finnois. Sampo est inspiré du Kalevala, épopée basée sur des poésies de la mythologie finnoise transmises par l’oral et considérée comme faisant partie des œuvres les plus significatives en finnois. C’est celui que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, Alexandre Loukitch Ptouchko (Le Conte du tsar Saltan, Le Géant de la steppe) qui prend en main ce blockbuster à l’ancienne, en s’emparant du récit publié en 1835, enrichi quinze ans plus tard, constitué de plus de 20.000 vers divisés en une cinquantaine de chants. Il fallait un magicien pour mettre en images cet ensemble de poèmes populaires, qui ressuscitent la vie dans les campagnes finlandaises, plus particulièrement en Carélie. Considéré comme le fondement de l’identité nationale de la Finlande, le Kalevala prend forme, naît devant nos yeux ébahis par tant de beauté grâce à la virtuosité de son metteur en scène. Si évidemment nous ne pourrons faire une comparaison entre le film et l’oeuvre d’Elias Lönnrot (ce que Matthieu Rehde fait magistralement dans le livret joint à la sublime édition Blu-ray de Sampo, disponible chez Artus Films), nous, simples spectateurs, ne pouvons que nous laisser porter par l’imagination débordante d’Alexandre Ptouchko, qui nous embarque une fois de plus dans un pays « imaginaire » où le surnaturel est omniprésent. C’est somptueux et annonciateur de l’heroic fantasy, puisque Sampo aura entre autres une grande influence sur Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Rien que ça. Si ça ne vous donne pas envie on ne peut rien pour vous.

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Test Blu-ray / Gold Run – Le Convoi de l’impossible, réalisé par Hallvard Bræin

GOLD RUN – LE CONVOI DE L’IMPOSSIBLE (Gulltransporten) réalisé par Hallvard Bræin, disponible en DVD et Blu-ray le 27 janvier 2024 chez Condor Entertainment.

Acteurs : Jon Øigarden, Ida Elise Broch, Sven Nordin, Eivind Sander, Axel Bøyum, Morten Svartveit, Anatole Taubman, Thorbjørn Harr…

Scénario : Thomas Moldestad, Jørgen Storm Rosenberg & Sofia Lersol Lund, d’après une histoire originale de Lasse Lindtner & Arne Lindtner Næss

Photographie : Oskar Dahlsbakken

Musique : Christian Wibe

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Le 9 avril 1940, les soldats allemands entrent dans Oslo pour s’emparer de trois cibles : le roi, le gouvernement et l’or du pays. En quelques heures chaotiques, le secrétaire parlementaire Fredrik Haslund réunit une équipe improbable, composée de sa soeur Nini, d’employés de banque, de chauffeurs de camion et du célèbre poète Nordahl Grieg, pour mener à bien une mission top secrète et périlleuse : déplacer plus de cinquante tonnes d’or à travers le pays pour atteindre un convoi maritime allié.

Si l’on vous demande de citer quelques réalisateurs norvégiens, vous nous répondez ? Bent Hamer oui (les géniaux Factotum et 1001 grammes), Erik Poppe peut-être (le troublant Utøya, 22 juillet), Joachim Trier bien sûr (les sublimes Oslo, 31 août, Julie (en 12 chapitres)), Mortel Tyldum (connu pour Imitation Game et Passengers) ou Harakld Zwart si vous êtes vicieux (La Panthère rose 2, The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres). On se rend compte qu’Hollywood ne s’est jamais gêné pour aller chercher des metteurs en scène du côté du pays du soleil de minuit, susceptibles d’apporter un peu d’originalité à leurs grosses productions. Étrange que la Mecque du Cinéma n’ait jamais fait appel à Hallvard Bræin (né en 1965), pourtant remarqué avec sa sympathique et recommandable trilogie Børning (2014, 2016 et 2020), relecture nordique de la franchise Fast & Furious, mais avec plus d’acteurs sans calvitie. Avec son dernier opus en date, Gold Run – Le Convoi de l’impossible, ou Gulltransporten en version originale, il rend un très bel hommage au cinéma d’aventure d’antan, en s’inspirant d’une histoire vraie et méconnue survenue durant la Seconde Guerre mondiale. Oui, encore une. Durant près de deux heures, le cinéaste enchaîne les rebondissements durant ce qui s’apparente à un vrai road-movie, un survival (pour les hommes, mais aussi pour l’économie du pays), un film de guerre évidemment, le tout saupoudré d’émotions et surtout très bien interprété par une belle brochette d’acteurs du cru. Une bonne surprise.

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