Test 4K Ultra-HD / Rambo 2 – La Mission, réalisé par George Pan Cosmatos

RAMBO 2 – La Mission (Rambo: First Blood Part II) réalisé par George Pan Cosmatos, disponible en Coffret Trilogie (4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook) le 14 novembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Charles Napier, Julia Nickson, Steven Berkoff, Martin Kove…

Scénario : Kevin Jarre, Sylvester Stallone, James Cameron

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

John Rambo purge une peine de prison lorsque le Colonel Trautman lui donne la possibilité de sortir pour une mission délicate : avoir la preuve qu’il reste bel et bien des prisonniers américains au Vietnam. Supposé n’être qu’un observateur, Rambo désobéit aux ordres et tente de sauver un prisonnier. Murdock, le responsable de la mission, décide alors de l’abandonner en territoire ennemi, Rambo, seul, sans armes et face à l’ennemi, prépare sa vengeance et son retour au pays.

Aucun homme, aucune loi, aucune guerre ne peuvent l’arrêter.

Bheeeeeeeeeuaaaaaaaar ! Cette fois on y va pour gagner Colonel ? Trois ans après l’incroyable succès de Rambo, il fallait bien que Sylvester Stallone revienne à ce personnage immédiatement adopté par les spectateurs du monde entier, y compris par le monde politique. Alors qu’il vient d’entamer son deuxième mandat, le Président Ronald Reagan n’hésite pas à citer Rambo dans quelques discours. Il n’en fallait pas plus pour Sly pour préparer le retour de son personnage John Rambo, d’autant plus que la suite de La Fièvre du samedi soir, Staying Alive, qu’il a mis en scène, n’a pas été le succès escompté, tout comme la comédie musicale Rhinestone aka Le Vainqueur de Bob Clark qui reste un des moments les plus gênants de sa carrière. Rambo 2 – La Mission / Rambo – First Blood Part II est donc lancé, sur une histoire originale de James Cameron, oui oui, reprise ensuite par le comédien afin de la mettre à sa sauce, à sa propre gloire, à celle de son pays, histoire de panser les plaies de la guerre du Vietnam encore présente dans les esprits. Mais contrairement au premier opus de Ted Kotcheff, celui réalisé par George Pan Cosmatos (Le Pont de Cassandra, Bons baisers d’Athènes) prend comme partis pris de faire de Rambo le représentant d’une nation. Ici, le personnage va enfin permettre à The Star-Spangled Banner d’être fièrement brandi au Vietnam puisque Rambo va à lui-seul remporter la victoire en massacrant à la chaîne toute une armée jusqu’aux dents. Ou comment Sylvester Stallone va trahir de façon outrancière son personnage afin d’écraser la concurrence au box-office. Rambo 2 – La Mission est et demeure l’un des plus grands phénomènes cinématographiques des années 1980.

Ce que vous appelez l’enfer, il appelle ça chez lui.

Après son arrestation à la fin du premier volet, Rambo est emprisonné et condamné aux travaux forcés. Son mentor, le Colonel Samuel Trautman (Richard Crenna avec son béret vissé de travers sur la tête) débarque et lui propose d’accomplir une mission périlleuse : trouver des preuves de la présence de prisonniers américains au Vietnam, en échange de quoi il retrouvera sa liberté. Arrivé dans la jungle, il entre en contact avec l’espionne anti-communiste Co Bao. Ensemble, ils découvrent un camp vietnamien et Rambo libère un prisonnier. Alors que l’hélicoptère chargé d’exfiltrer Rambo arrive, Murdock, le chef de la mission, qui a eu vent de la libération du prisonnier, décide d’annuler la mission sans récupérer ni ce dernier ni Rambo, malgré la tentative du colonel Trautman pour infléchir ses ordres. Murdock espérait en effet que Rambo ne découvre aucune preuve pour pouvoir classer l’affaire car le Congrès américain n’a aucune envie d’une nouvelle guerre du Vietnam. Trahi et abandonné à son sort, Rambo est ramené au camp vietnamien et torturé. Il fera tout pour s’échapper, venir en aide à d’autres prisonniers, se venger de Murdock, mais aussi et surtout prendre sa revanche sur le Vietnam.

Pour survivre à la guerre il faut devenir la guerre.

Quand on y regarde de plus près et surtout près de 35 ans après sa sortie, les américains ne sont pas aussi bien lotis qu’on pourrait le croire dans Rambo 2 – La Mission. Certes, Rambo joue au ball-trap pendant 1h30 en flinguant tout ce qui bouge (près de 70 hommes y passent) et cette fois sans sourciller, mais ceux qui l’ont employé sont quand même d’immenses salopards (Charles Napier avec son sourire carnassier) qui ont voulu faire bonne figure en faisant croire qu’ils pensent encore aux soldats disparus en organisant de pseudo-recherches. Mais ils reculent dès qu’on leur présente la preuve de ce qu’ils avançaient, n’hésitant pas pour cela à trahir l’un des leurs par lâcheté. Cela étant, Rambo 2 – La Mission reste symbolique de la politique Reaganienne, fustigeant les régimes communistes, tout à la gloire du Pays de l’Oncle Sam où le Rêve américain est ouvert à tous, où le fric déborde de partout, sans oublier le culte du corps. Bref, l’hégémonie américaine est omniprésente.

Ayant abusé de la gonflette, Sylvester Stallone apparaît deux fois plus énorme que dans le premier. Tout est fait pour faire de son personnage une icône, une référence au même titre qu’un G.I. Joe. Tout est prétexte pour mettre en valeur les muscles bandés de l’acteur, y compris lorsqu’il affûte son couteau (avec sa lame également deux fois plus grande que dans Rambo), ou quand il lace ses Rangers comme dans la mythique bande-annonce. Difficile aujourd’hui de revoir Rambo 2 – La Mission sans sourire ou même rire devant la parade de Stallone. Pourtant, ce dernier assure. Il fait tout exploser à l’écran (des communistes surtout c’est vrai, puisque les méchants russes sont également de la partie contre notre super-héros), tire avant de parler, prend le temps de tomber amoureux tout en se recoiffant, prend un bain de boue, prépare son arsenal et surtout ses flèches avec lesquelles il rase une bonne partie de la jungle. Le sketch Rambo d’Albert Dupontel reste le meilleur résumé du film au monde.

S’il y a bien une chose que l’on ne peut nier ni reprocher à Sylvester Stallone, c’est sa générosité en ce qui concerne les scènes d’action. Rambo 2 – La Mission peut largement être critiqué, mais en aucun cas pour sa notion de divertissement. Le film reste d’ailleurs l’une des références en la matière et moult ersatz verront le jour après, sans jamais atteindre la réussite de spectacle pyrotechnique savamment mis en scène par George Pan Cosmatos, joliment photographié par le célèbre chef opérateur Jack Cardiff et toujours sur une musique tonitruante de Jerry Goldsmith. Sorti en 1985 et accompagné d’une campagne promotionnelle internationale dévastatrice, Rambo 2 – La Mission dépasse tous les pronostiques.

C’est vous qui avez commis une erreur.

Et vous allez me dire laquelle.

Rambo.

Si le budget est largement supérieur à celui du premier épisode avec 45 millions de dollars, le triomphe est ahurissant (voire obscène) avec 150 millions de dollars de recettes sur le sol américain, l’équivalent dans le reste du monde. En France, Sylvester Stallone connaîtra alors son plus grand succès en attirant près de six millions de spectateurs (deuxième plus gros hit de l’année derrière Trois hommes et un couffin de Coline Serreau) et rentre dans l’histoire en devenant le premier film à passer la barre des 500.000 entrées la première semaine. Il restera également pendant dix ans le plus gros démarrage en région parisienne avec plus de 80.000 spectateurs sur la première journée d’exploitation le 16 octobre 1985. La Rambomania bat son plein, les gamins jouent à la guerre dans la rue, les mecs bombent le torse et vont au club de gym, Ronald Reagan rêve d’avoir le nouveau patriote Rambo à ses côtés. Sly et Pan Cosmatos referont immédiatement équipe avec Cobra. Mais Sylvester Stallone prépare activement Rocky IV, qu’il a écrit entre deux prises de Rambo 2 – La Mission, et mettra quatre ans avant de revenir une troisième fois à Rambo.(à suivre…)

LE 4K UHD

Studiocanal regroupe les trois premiers opus de la saga Rambo dans un boîtier Steelbook. Cette édition se compose des Blu-ray 4K empilés sur le côté gauche du coffret et des Blu-ray traditionnels empilés sur la droite. Certains apprécieront, la plupart regretteront ce choix qui abîme les galettes. Autrefois apparu sous la forme d’une boîte de rationnement militaire ou même sous la forme d’une grenade, le coffret présenté ici est plus sobre, aux reflets verdâtres-argentés. Les seuls suppléments disponibles sur les disques UHD sont les commentaires audio, tout le reste est disposé sur les Blu-ray standard. Le menu principal est animé et musical.

Contrairement aux excellents commentaires audio présents sur le premier opus, celui du réalisateur George Pan Cosmatos (vostf) est soporifique et à fuir. Ce dernier paraphrase ce qui se passe à l’écran du début à la fin, s’endort visiblement parfois, puis reprend en racontant quelques anecdotes sans intérêt ou reprises dans les suppléments suivants de façon nettement plus enjouée.

Divisé en trois parties, l’acte II du nouveau documentaire intitulé Rambo, symbole des années 80 (12’) donne la parole à l’écrivain David Morrell, aux monteurs Adam Woodward et Joe Mackertich, au comédien Chris Murkey, au réalisateur Peter Macdonald (Rambo III), ainsi qu’à d’autres intervenants (des critiques notamment), qui replacent Rambo 2 – La Mission dans son contexte cinématographique, mais également historique et politique, ainsi que dans la carrière de Sylvester Stallone. Le ton est bien évidemment plus cynique et pince-sans-rire que pour le premier épisode.

Reprise ici du documentaire de 2002 intitulé On y va pour gagner (20’), suite d’Avant que le sang ne coule, réalisé pour le vingtième anniversaire de Rambo, et composé d’interviews des comédiens, de David Morrell, du réalisateur George Pan Cosmatos et des producteurs qui racontent plus ou moins les mêmes anecdotes et souvenirs de tournage déjà entendues précédemment. Ce qui n’empêche pas ce documentaire d’être très bon. Quelques photos et images de plateau viennent illustrer l’ensemble.

Dans la jungle (8’) est un making of d’époque composé d’interviews d’époque de Sylvester Stallone, de Julia Nickson-Soul et de George Pan Cosmatos, qui racontent les grandes lignes de cette suite.

Place à un document d’archive (2’) consacré à Robert Garwood, le dernier prisonnier de guerre américain capturé au Vietnam, libéré en 1979 après 14 ans de détention.

Le module suivant Sean Baker (2’) montre la visite sur le plateau d’un adolescent fan de Sylvester Stallone, qui aurait vu 220 fois le premier épisode. Le film de Ted Kotcheff et surtout la force surhumaine de Rambo aurait aidé le jeune homme, condamné par la maladie, à combattre le cancer qui le ronge. Devant la caméra, Sly tape la discute avec Sean Baker et lui raconte quelques souvenirs de tournage du premier film.

S’ensuivent deux interviews de Sylvester Stallone (2’) et Richard Crenna (1’30) réalisées sur le plateau.

L’éditeur propose ensuite un comparatif avant/après la restauration (1’), puis un montage d’images brutes de tournage (2’).

On termine par une séance de musculation ! Ne riez pas car Franco Columbu, alors âgé de 70 ans en 2011, va vous apprendre à devenir Rambo (14’). Dans sa salle de sport, le coach et docteur en chiropratique et nutrition raconte comment il a entraîné Sylvester Stallone et propose de nous montrer les exercices auxquels s’est plié le comédien au fil du tournage des trois épisodes.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et des spots TV.

L’Image et le son

Comme pour le premier opus et pour le troisième dont le test arrive très bientôt, le transfert UHD pour Rambo 2 – La Mission tient toutes ses promesses. Le négatif original a été scanné en 4K chez Technicolor Hollywood avant d’être pris en charge par l’indispensable laboratoire Eclair pour sa remasterisation. La promotion 4K est ici encore plus flagrante que pour le film de Ted Kotcheff, plus sombre, plus poisseux. Ce qu’on l’on oublie souvent, c’est que la photographie de l’épisode réalisé par George Pan Cosmatos est vraiment très belle. Le travail du vétéran Jack Cardiff (Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, Pandora, La Comtesse aux pieds nus) n’a jamais été aussi choyé avec une luminosité de chaque instant et un aspect parfois ouaté du plus bel effet quand Rambo est en compagnie de sa douce. Voilà probablement l’édition Ultime de Rambo 2 – La Mission. Cette galette 4K Ultra-HD labellisée Dolby Vision HDR 10 est franchement superbe. La palette chromatique est resplendissante dès le premier plan sur la carrière, les verts et les marrons de la jungle ressortent comme jamais auparavant. Les explosions (la scène où Rambo court au ralenti) en mettent plein la vue. La propreté de l’image est remarquable, tout comme sa clarté, les contrastes, la gestion du grain argentique et des noirs. Le cadre large est loin d’être avare en détails, notamment sur la tronche burinée (et toujours en sueur) de Stallone et sur ses abdos huilés.

Les versions anglaise et française sont disponibles en DTS-HD Master Audio 5.1. Bon, ceux qui auront découvert le film dans la langue de Molière et qui restent attachés au doublage risquent d’être déçus devant le manque d’ampleur de cette option acoustique, même si l’ensemble est nettement plus agité que sur le premier. Le report des voix est trop léger ou sourd, tout comme la balance frontale. La piste originale est également mieux lotie, surtout lors de la dernière demi-heure où les explosions et les déflagrations s’enchaînent non-stop jusqu’au retour de Rambo où il détruit le matériel de l’armée. Alors, si cette piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 n’atteint pas la dynamique des films contemporains, le spectacle est bel et bien présent avec des basses percutantes. La spatialisation est plus éloquente (ambiances de la jungle, rotors d’hélicoptères), et profite encore une fois à la composition de l’immense Jerry Goldsmith.

Crédits images : © Studiocanal/ Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Flash, saison 4

FLASH – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray  le 28 novembre 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Jesse L. Martin, Keiynan Lonsdale, Neil Sandilands, Hartley Sawyer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 43 minutes + 4 épisodes du crossover Crisis on Earth-X (avec Supergirl, Arrow et DC’s Legends of Tomorrow)

Date de sortie initiale : 2017-2018

LA SAISON 4

Après avoir été libéré de la prison dans la Vitesse Pure par ses amis, Barry Allen reprend du service en tant que Flash en combattant les méta-humains. Il s’avère rapidement que son retour a été orchestré par son nouvel adversaire, Clifford DeVoe, qui possède une intelligence qui dépasse l’imagination.

Flash, quatrième ! Après trois saisons menées tambour battant et près de 70 épisodes, la série Flash se devait de placer la barre très haute pour sa fournée 2017-2018. Si cette saison 4 déçoit par le manque d’envergure et de charisme de son bad-guy DeVoe – The Thinker (Neil Sandilands), évoqué durant la saison 3 par Savitar, Flash reste incontestablement au-dessus du lot de toutes les séries DC grâce à ses formidables comédiens, des histoires originales, des personnages très attachants, des effets visuels spectaculaires, un rythme trépidant, des scènes d’action souvent dantesques et un humour bien dosé. Grant Gustin est toujours aussi impérial dans le rôle principal et ne tire jamais la couverture à ses camarades de jeu. D’ailleurs, la « famille » s’agrandit avec l’arrivée d’un nouveau personnage, Ralph Dibny alias Elongated Man, ou l’Homme-élastique, génialement interprété par Hartley Sawyer, véritable révélation. Loin d’Arrow qui à ce moment-là entamait péniblement sa sixième saison et qui ne cesse encore aujourd’hui de racler les fonds de tiroir pour subsister, Flash peut compter sur l’intelligence de vrais scénaristes, qui font la part belle à la fantaisie, tout en comblant les téléspectateurs avides de divertissements colorés et débridés.

Six mois après l’emprisonnement de Barry dans la Vitesse Pure, Wally et Cisco ont repris le flambeau. Ce sont les nouveaux défenseurs de Central City. Après avoir mis hors d’état de nuire Peak-a-Boo, le duo est confronté à Samouroïd, un nouveau super vilain qui lance un ultimatum à l’équipe : il veut détruire la ville si Flash ne lui est pas livré. L’équipe Flash doit trouver un moyen de le libérer de sa prison. Malgré le fait qu’Iris ne voit pas d’un très bon œil le fait de le sortir de la Vitesse Pure en mettant en danger la ville entière de Central City, le jeune scientifique poursuit son idée et va retrouver Caitlin qui désormais travaille comme barman dans un pub malfamé. Elle accepte de l’aider. Après avoir informé Wally et Joe, le duo fait une percée dans le ciel avec un canon de leur fabrication et un Flash apparaît. Barry est ramené au poste de police. Tous ses amis le retrouvent mais il a changé, il a vieilli et porte une barbe et a un comportement étrange : il ne cesse de gribouiller des signes et parle comme un dément. Samouroïd refait son apparition. Comme Barry n’est pas en état de se battre, Wally prend sa place dans le costume de Flash mais il est rapidement battu et blessé à la jambe droite. Iris décide de se livrer au robot ce qui a pour réflexe de sortir Barry de sa catatonie. Il reprend confiance et affronte le robot. Il sauve Iris et retrouve l’équipe à Star Labs.

Le mystérieux inventeur du robot fait son apparition dans son repaire high-tech, il s’agit du Penseur secondé par son assistante, The Mechanic. De son côté, Caitlin doit composer avec son double Killer Frost et parvient petit à petit à l’apprivoiser. Iris, qui dans l’équipe devient pour ainsi dire l’équivalent de Felicity dans Arrow, commence les préparations de son mariage avec Barry, tant attendu par les fans. Quant à Cisco, il se retrouve poursuivi pendant un délai de 24h par Breacher (Danny Trejo lui-même!), le père ultra-protecteur de la sexy Gypsy.

Après une troisième saison plus sombre durant laquelle Barry devait affronter son double maléfique Savitar, les showrunners ont décidé de revenir à une veine plus humoristique et les fonctionnalités du nouveau costume de Barry offrent à cette occasion quelques gags pour le moins inattendus et burlesques. Du coup, le début de la saison 4 peut sembler un poil longuet puisque les épisodes se suivent de façon plus ou moins indépendante, sans réelles connexions, même si le personnage du Penseur apparaît progressivement. Il faut véritablement attendre l’incroyable crossover en quatre parties, se déroulant sur Terre-X, avec respectivement les épisodes 8 de Supergirl-Saison 3, Arrow-Saison 6, Flash-Saison 4 et DC’s Legends of Tomorrow-Saison 3 pour que toute la mécanique se mette en marche. En attendant, nous faisons donc la connaissance de nouveaux méta-humains, « créés » par le Penseur, dans le but de s’approprier leurs pouvoirs, nécessaires dans sa quête finale. C’est le cas de Ralph Dibny. En cherchant parmi les passagers du bus touchés par la matière noire, Barry retrouve le nom de cet ancien policier corrompu devenu détective privé. L’homme est menacé mais s’en sort grâce à son corps devenu élastique à souhait. Dibny trouve refuge à Star-Labs. Barry va alors tenter de le former et de lui montrer ce que la vie de héros implique. L’ancien détective prend souvent les missions à la légère, négligeant les victimes pour arrêter une nouvelle méta-humaine, une descendante des Sioux capable d’animer les statues et mannequins humains.

Pour trouver DeVoe, Harry convoque les hologrammes de trois doubles dimensionnels de lui-même mais ils se révèlent vite incapables de s’entendre et de combiner leurs génies. Et ainsi de suite, de rebondissement en rebondissement avec notamment Iris qui se retrouve momentanément avec les pouvoirs de Barry ou bien ce dernier qui doit faire face à une explosion nucléaire et qui pour cela doit quasiment arrêter le temps grâce à un nouveau pouvoir acquis dans la Vitesse Pure. Un épisode 15 exceptionnel. A noter également la nouvelle participation de Kevin Smith qui réalise l’épisode 17, dans lequel il fait également une apparition dans la peau d’un agent de sécurité muet nommé Bob, aux côtés de son ami Jason Mewes, qui incarne son collègue Jay. Les cinéphiles apprécieront également les références explicites à Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, quand Barry se retrouve face à une armée de clones de DeVoe au moment où il doit s’extraire de l’esprit du Penseur dans l’épisode final. Tout cela sans oublier le charme de Candice Patton et Danielle Panabaker, la folie comique de Tom Cavanagh qui s’en donne à coeur joie, l’ambiguïté de Kim Engelbrecht, la frappadingue Katee Sackhoff (Amunet Black) et l’apparition en pointillés de Jessica Parker Kennedy qui installe l’actuelle saison 5. Bref, cette saison 4 est du même acabit que les précédentes, une très grande réussite.

LE BLU-RAY

La quatrième saison de Flash en Blu-ray, disponible chez Warner Bros., se compose de quatre disques placés dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La liste des épisodes apparaît au verso, tout comme celle des suppléments et des acteurs de la série. Le menu principal est identique sur les quatre Blu-ray, fixe et musical, qui reprend le visuel de la jaquette. Signalons que l’éditeur a eu la bonne idée de proposer l’intégralité de l’épisode crossover divisé sur les quatre séries DC. Cette édition se compose donc de 26 épisodes de 42 minutes.

Dispersées au fil des quatre disques, nous trouvons huit séquences coupées (9’) qui présentées ainsi n’ont forcément pas beaucoup d’intérêt. Nous retiendrons quand même une scène plus intimiste que d’habitude entre Barry et Iris, qui prennent le temps de faire un câlin le matin.

Un bêtisier amusant se trouve sur le premier disque (9’).

Le second Blu-ray contient un débat bien rythmé entre les producteurs des séries DC, qui répondent aux questions de l’animateur Hector Navarro (42’) sur la création de l’énorme crossover, Crisis on Earth-X, composé des épisodes 8 de Supergirl, Arrow, Flash et DC’s Legends of Tomorrow. C’est ici que vous apprendrez chacune des étapes ayant conduit à cette histoire de tentative d’invasion de la Terre par des soldats nazis issus d’un monde dystopique appelé Terre-X. Les spoilers sont évidemment au rendez-vous. Chacun aborde la difficulté d’écrire pour une vingtaine de personnages réunis à l’écran et sur les défis finalement relevés.

Le disque 3 propose un reportage sur la création du personnage Ralph Dibny aka Elongated Man, incarné à l’écran par Hartley Sawyer (10’), qui apparaît dans la saison 4 afin de donner une nouvelle énergie comique après une troisième saison plutôt sombre.

Même chose, la même galette dispose d’un commentaire audio/vidéo de la comédienne Katee Sackhoff, en compagnie du coproducteur exécutif et scénariste Eric Wallace et du scénariste Starling Gates (13’). L’actrice s’amuse derrière le micro et indique comment elle a créé le personnage d’Amuneth Black avec les costumiers et les maquilleurs.

L’éditeur joint également un module consacré au Thinker (16’), composé des propos des showrunners, qui reviennent à tour de rôle sur la psychologie du personnage et la raison pour laquelle Barry l’affronte dans cette saison en particulier.

L’interactivité se clôt sur un best-of du Comic-Con 2017 avec notamment un résumé des présentations des nouvelles saisons de Supergirl, Flash, Arrow, DC’s Legends of Tomorrow et Gotham (58’).

L’Image et le son

Les épisodes sont proposés au format HD (1080p, AVC). Les couleurs sont froides, toujours marquées par quelques touches bleutées. Le piqué est acéré, les contrastes au top et la profondeur de champ très appréciable. Les séquences diurnes sont éclatantes et les scènes de nuit sont aussi bien définies. Warner Bros. met la barre haute et prend soin de l’arrivée de cette nouvelle saison de Flash dans les salons avec même un léger et élégant grain typique du tournage avec la caméra Arri Alexa. Le résultat est superbe et la promotion HD indispensable.

Sans surprise, seule la version originale est livrée au format DTS-HD Master Audio 5.1. Privilégiez évidemment cette option qui instaure un confort acoustique digne des plus grands blockbusters avec une spatialisation tonitruante, des effets latéraux à foison, une percutante délivrance des dialogues et une balance frontale explosive. Mention également au caisson de basses très souvent sollicité dans les scènes d’action. Les réfractaires à la V.O. devront se contenter d’une toute petite VF Dolby Digital 2.0 Stéréo. Etrangement, les allemands disposent d’un mixage Dolby Digital 5.1.

Crédits images : © Warner Bros. / DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra HD / La Fureur de vaincre, réalisé par Lo Wei

LA FUREUR DE VAINCRE (Jing wu men) réalisé par Lo Wei, disponible en Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 octobre 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Bruce Lee, Nora Miao, James Tien, Robert Baker, Jun Arimura, Fu Ching Chen…

Scénario : Lo Wei

Photographie : Ching-Chu Chen

Musique : Ku Chia Hui, Fu-ling Wang

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

A Shanghaï, le dojo Nijiguchi, dirigé par le japonais Suzuki, ne cesse d’humilier les écoles chinoises d’arts martiaux qui obéissent aux préceptes de tolérance taoïste et refusent de se battre. Chen Zhen est un jeune élève de Kung-Fu. Déchiré par la mort suspecte de son maître, il enfreint les règles de son école et décide de se venger en partant à l’assaut du dojo Nijiguchi.

Suite au triomphe inattendu de Big Boss, Bruce Lee doit honorer son contrat et enchaîne immédiatement sur le deuxième film qui le relie à la Golden Harvest. Malgré les incompatibilités (euphémisme) avec le réalisateur Lo Wei (1918-1996), le comédien s’associe à nouveau avec ce dernier, pour une production plus confortable suite au succès commercial précédent. Pour beaucoup de fans et de cinéphiles, La Fureur de vaincreJing wu men, mais aussi Fist of Fury à l’international, est le film dans lequel Bruce Lee livre sa meilleure performance en tant qu’acteur. 45 ans après sa sortie, le film étonne encore par la violence de son personnage principal, psychotique capable de tuer son adversaire en le ruant de coups de poing. Véritablement flippant, Bruce Lee est tour à tour empathique et repoussant, toujours impressionnant, et explose l’écran une fois de plus.

Après de longues vacances, Chen Zen rentre dans son école de kung-fu à Shanghaï, et y découvre que son maître, Huo, est mort. Peu de temps après, les représentants d’une école japonaise rivale viennent humilier l’école de Chen Zen en leur donnant un écriteau sur lequel il y est inscrit une insulte raciale envers les chinois, « Les Chinois sont les malades de l’Asie orientale ». Le lendemain, Chen Zen décide seul d’aller voir l’école japonaise, et de leur rendre leur écriteau. Les Japonais, trouvant Chen Zen trop téméraire le défient : Chen Zen abat tous les élèves de l’école, sans avoir une égratignure. Il découvre, un soir, que l’une des personnes de son école faisait partie des Japonais, et qu’il a empoisonné le maître Huo. Chen Zen va déchaîner sa fureur, jusqu’à tuer, et à devoir se déguiser pour ne pas être reconnu par la police.

Bruce Lee with a vengeance ! Attention à celui croisera son chemin ! Le comédien est parfait dans la peau de ce jeune élève d’arts martiaux, bien décidé à enquêter sur la mort mystérieuse de son maître. Dès son apparition à l’écran et la séquence des funérailles de Huo, le personnage incarné par Bruce Lee semble d’emblée instable, pour ne pas dire déséquilibré. La disparition de celui qui lui a tout enseigné et qui semblait être son seul pilier, va très vite précipiter Chen Zhen dans une colère noire doublée d’une folie meurtrière.

Le récit se déroule dans les années 1930, alors que la ville de Shanghaï est occupée par les Japonais, qui traitent les Chinois comme des animaux. Chen Zhen est une arme de destruction massive lancée sur l’envahisseur et va perdre pied petit à petit. Comme pour Big Boss, La Fureur de vaincre pèche aujourd’hui par son manque de rythme et quelques séquences très (trop?) dialoguées, d’une amourette faisant office de remplissage, ainsi qu’un aspect quelque peu étouffant en raison d’un tournage réalisé quasi-intégralement en studio. Mais quand l’action démarre, ça y va !

La scène où Bruce Lee fait face à plusieurs dizaines de combattants, armé de ses poings, de ses pieds et de son nunchaku, s’inscrit au panthéon du genre et aura marqué moult spectateur et cinéastes, à l’instar de Quentin Tarantino qui comme d’habitude « rendra hommage » (c’est plus élégant que de dire plagier) au film de Lo Wei dans le premier Kill Bill. Alors que l’action se déroule sous la dure domination des Japonais, Bruce Lee devient le symbole de la lutte d’un peuple, qui se lance corps et âme dans la mission qu’il s’est fixée. Encore plus politique que Big Boss, La Fureur de vaincre n’épargne cependant personne, pas même son protagoniste, machine à tuer que rien ni personne ne peut arrêter.

Le final où Chen Zhen se sacrifie, court et saute vers son ennemi reste dans toutes les mémoires, surtout en France (même si dans une version tronquée et censurée par le distributeur René Chateau) puisque La Fureur de vaincre était arrivée sur les écrans alors que l’acteur était déjà décédé. Les chorégraphies signées par Bruce Lee et Han Yin Chieh sont encore plus abouties et surtout réalistes que dans Big Boss. Les coups portés font très mal. Mais à côté de ces scènes de kung-fu, Bruce Lee impressionne par la force de son jeu véritablement enragé. Ses explosions de colère filmées en gros plan pourraient prêter à rire chez un autre. Ici, l’audience ressent la peur, la hargne, la douleur, la tristesse aussi. L’émotion est donc là, palpable, constante et font de La Fureur de vaincre une plus grande réussite que Big Boss, ce qui sera d’ailleurs confirmé au box-office puisque le record du premier film est pulvérisé. Mais le meilleur reste à venir, ce sera La Fureur du Dragon.

LE 4K UHD

La Fureur de vaincre fait son retour dans les bacs dans une version restaurée 4K ! Toujours sous la houlette de Metropolitan Vidéo, le film de Lo Wei est donc à nouveau disponible en Haute-Définition, mais également en 4K UHD ! Même menu principal pour les deux disques, les suppléments sont disposés sur le Blu-ray. Existe aussi en coffret “Définitif” 4K Ultra HD + Blu-ray, comprenant Big Boss, La Fureur de vaincre, La Fureur du Dragon et Le Jeu de la mort.

Peu de suppléments sur cette édition :

Au cours d’une interview réalisée en 2003, le cinéaste Christophe Gans revient rapidement sur Bruce Lee et La Fureur de vaincre (4’). Si l’entretien est très court, le réalisateur de Crying Freeman aborde moult sujets comme l’influence du cinéma de Chang Cheh avec le héros qui n’hésite pas à se sacrifier à la fin du film. Il passe également en revue la psychologie perturbée du personnage, la violence inouïe de La Fureur de vaincre et sa découverte du film au cinéma.

Acteur, cascadeur, chorégraphe et réalisateur hongkongais, Yuen Wah, qui faisait ses débuts en tant que comédien dans La Fureur de vaincre, partage ses souvenirs de tournage (10’). Egalement doublure de Bruce Lee, Yuen Wah évoque aussi son propre parcours.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Comme nous l’indiquions sur le test de Big Boss, pas de HDR sur cette édition 4K (HEVC, 2160/24p) ! L’upgrade est ici moins convaincant que pour la première association Bruce Lee – Lo Wei et ce en raison d’un tournage essentiellement en studio. Peu de profondeur de champ ici, les détails sont amoindris et seules les très rares scènes tournées en extérieur, comme celle du panneau « Interdit aux chiens et aux Chinois » sortent réellement du lot avec une très belle luminosité. Entièrement restauré en 4K par l’incontournable laboratoire de L’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna, à partir du négatif original, La Fureur de vaincre dispose d’un master dans son format respecté 2.35, évidemment très propre et les contrastes sont fermes. En revanche, la colorimétrie est un peu à la traîne, d’autant plus que les teintes froides tirent sur des gammes jaunâtres. Le générique reste marqué par de légers fourmillements et un grain plus aléatoire.

En ce qui concerne l’acoustique, l’éditeur a repris les mêmes pistes déjà proposées sur le Blu-ray de 2011 avec une piste française upgradée en DTS HD Master Audio 7.1 sur le 4K, une version en Mandarin 6.1 (ainsi qu’en Mono) et une piste Mono Cantonaise (la plus faible du lot en raison d’un écho systématique des dialogues). Faites donc votre choix, d’autant plus que chacune possède sa spécificité, une piste son différente et des ambiances aussi variées. Pour certains puristes, la VF proposée ici n’est pas celle exploitée en VHS, la spatialisation paraît souvent artificielle et l’ensemble mise trop souvent sur les bruitages (voir les cris de Bruce Lee largement exagérés) au détriment de la musique, qui disparaît souvent. Pour un plus grand confort, privilégiez le Mandarin en Mono, plus naturelle, homogène et dynamique que la 6.1 qui ne sert pour ainsi dire à rien.

Crédits images : © Fortune Star Media / Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Détective Dee : La Légende des Rois Célestes, réalisé par Tsui Hark

DÉTECTIVE DEE, LA LÉGENDE DES ROIS CÉLESTES (Di Renjie zhi Sidatianwang) réalisé par Tsui Hark, disponible en DVD, Blu-ray et Combo Blu-ray 3D + Blu-ray + Copie digitale le 12 décembre chez M6 Vidéo

Acteurs :  Mark Chao, Carina Lau, Shaofeng Feng, Sichun Ma, Gengxin Lin…

Scénario : Chang Chia-lu

Photographie : Sung Fai Choi

Musique : Kenji Kawai

Durée : 2h12

Année de sortie : 2018

LE FILM

Une vague de crimes perpétrée par des guerriers masqués terrifie l’empire de la dynastie des Tang. Alors que l’impératrice Wu est placée sous protection, le détective Dee part sur les traces de ces mystérieux criminels. Sur le point de découvrir une conspiration sans précédent, Dee et ses compagnons vont se retrouver au cœur d’un conflit mortel où magie et complots s’allient pour faire tomber l’Empire…

Et de 3 ! Détective Dee : La Légende des Rois Célestes est le troisième volet de la franchise initiée en 2010 avec Détective Dee, Le Mystère de la flamme fantôme et Détective Dee 2 : La Légende du Dragon des mers en 2013. Le second était en réalité un prequel au premier dans lequel Mark Chao interprétait le personnage tenu par le mythique Andy Lau dans le premier, mais 25 ans plus jeune. Ce troisième épisode – qui peut se voir indépendamment des précédents – est la suite du second, donc Mark Chao reprend le rôle pour une nouvelle enquête. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Tsui Hark dispose de moyens impressionnants pour mettre en valeur les aventures de ce personnage historique rendu célèbre en 1946 par l’écrivain néerlandais Robert van Gulik, diplomate et sinologue, expert de la langue et de l’écriture chinoise. A la fin des années 40, l’auteur néerlandais traduit en anglais un roman policier chinois du XVIIIème siècle, le Dee Gong An, racontant trois enquêtes criminelles résolues par le juge Dee-Jen Djieh qui deviendra le Juge Ti en France. Les enquêtes du Détective Dee se déroulent durant l’époque Tang au VIIème siècle et se basent sur des éléments historiques.

Tsui Hark, cinéaste culte qui a déjà près de quarante ans de carrière derrière lui et des œuvres cultes comme Zu, les guerriers de la montagne magique, quatre volets de la saga Il était une fois en Chine, Le Festin Chinois, ainsi que deux Van Damme (Double Team et Piège à Hong Kong), 68 ans au compteur, n’est pas prêt de raccrocher les gants. Toutefois, comme pour les deux précédents volets, ce Détective Dee : La Légende des Rois Célestes aura à la fois ses détracteurs et ses ardents défenseurs. Si le premier épisode était très sympa, sa réussite reposait beaucoup sur la présence d’Andy Lau. Mark Chao incarne malheureusement un héros bien fade et finalement c’est surtout Tsui Hark lui-même qui devient la star ici.

Décidé à en mettre plein la vue, le cinéaste ne recule devant aucune extravagance et barbouille chaque séquence de couleurs, de costumes, de décors gigantesques, mais aussi d’images de synthèse absolument immondes qui donnent au film un malheureux cachet nanar de luxe. Nous ne remettrons sûrement pas en question la beauté des costumes et des décors. Mais contrairement au premier, qui avait nécessité deux ans de tournage, dix mois de travail sur les dessins préparatoires, 16 millions de dollars de budget, 6000 figurants, dix grandes scènes visuelles, un trucage toutes les 30 secondes, Détective Dee : La Légende des Rois Célestes apparaît presque « facile » dans le sens où l’image est constamment parasitée par des effets numériques hideux, qui font penser à certaines productions hollywoodiennes comme La Momie : la Tombe de l’Empereur Dragon de Rob Cohen avec ses créatures affreuses (ici un singe géant qui se la joue King Kong dans une scène où des dragons remplacent les avions), des fonds verts qui se voient comme le nez au milieu de la figure et un faux rythme constamment instauré par une hystérie collective.

Tsui Hark se prend pour Michael Bay avec un montage épileptique. Si les récits opaques des deux précédents opus pouvaient passer, surtout pour le premier avec ses superbes chorégraphies et ses combats virtuoses qui dépoussiéraient le wu xia pian (le film de sabre chinois), Détective Dee : La Légende des Rois Célestes ne parvient jamais à passionner. Le syndrome est le même que précédemment. On part confiant, attentif, curieux, concentré, afin de ne pas laisser passer tel ou tel élément dans ce blockbuster épique. Le premier quart d’heure est emballant. Puis, les personnages et les sous-intrigues se multiplient, l’intrigue s’éparpille, l’action – filmée en 3D native et HFR, High rame Rate 48 images par seconde – s’emballe, les effets spéciaux recouvrent l’écran avec des couleurs acidulées et explosives, les comédiens deviennent des pantins qui s’articulent et se confrontent devant des green-screen apparents.

Le cerveau se met alors en mode Off et le spectateur commence à regarder (subir ?) ce spectacle gloubi-blouguesque, jusqu’à l’indigestion. Et cela dure 2h10 ! Le tout prend alors la forme d’un mauvais Marvel Asiatique bourré de cholestérol ou un opus de l’horrible et interminable Hobbit de Peter Jackson, qui aurait eu sérieusement besoin d’un bon dégraissage. Demeure le personnage de la guerrière Shui Yue (Sichun Ma), bad-ass, mais c’est trop peu pour sauver ce film dont l’émotion et l’intention nous échappent encore.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Détective Dee : La Légende des Rois Célestes, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check disc. Le menu principal est animé et musical.

En plus de la bande-annonce, l’éditeur joint un entretien passionnant avec Tsui Hark (27’). Le réalisateur revient (en anglais) sur l’origine du personnage du Détective Dee, sa figure historique avant que la culture s’en empare pour en faire un personnage de roman, puis un héros populaire au cinéma. Cigare à la main, détendu, Tsui Hark aborde également la longue mise en route du premier volet et les partis pris. Il survole rapidement le second épisode avant d’en venir à Détective Dee : La Légende des Rois Célestes. Le cinéaste évoque rapidement un possible quatrième volet qui serait selon lui complètement différent puisqu’il serait centré sur les souffrances provoquées par les traumas de la vie du personnage principal. Enfin, Tsui Hark parle des scènes d’action et de la difficulté rencontrée par les cascadeurs Chinois de se renouveler.

L’Image et le son

M6 Video livre une splendide copie HD de Détective Dee : La Légende des Rois Célestes. La colorimétrie est magnifique, le relief des séquences diurnes ahurissant, la clarté aveuglante, les contrastes savamment tranchés, les noirs abyssaux et la profondeur de champ spectaculaire. En revanche, les effets spéciaux (les vues d’ensemble de la cité, les créatures en images de synthèse) ressemblent à des animatiques. Toutefois, cela n’entrave en rien l’éclat de l’image et ne perturbe aucunement le visionnage. La photo accorde les gammes froides et chatoyantes avec une extrême rigueur, tandis que le piqué demeure effilé y compris au cours des séquences d’action particulièrement remuantes. La définition soutenue par un solide encodage AVC permet d’apprécier chaque recoin des luxuriants décors et les étoffes des costumes, à tel point que l’on pourrait même distinguer la colle sur les fausses moustaches des comédiens en gros plan. Les apports de la HD sont donc innombrables et font de ce Blu ray un titre de démonstration de ce dernier trimestre 2018.

Votre home-cinéma sera mis à rude épreuve avec le film de Tsui Hark et nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. En français comme en mandarin (sous-titré français), les pistes DTS HD Master Audio 5.1 s’en donnent à cœur joie et exploitent le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres durant plus de deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. Les sous-titres français sont également disponibles.

Crédits images : © Les Bookmakers / The Jokers / M6 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Commando pour un homme seul, réalisé par Etienne Périer

COMMANDO POUR UN HOMME SEUL (When Eight Bells Toll) réalisé par Etienne Périer, disponible en DVD et Blu-ray le 9 octobre 2018 chez Rimini Editions

Acteurs : Anthony Hopkins, Nathalie Delon, Robert Morley, Jack Hawkins, Corin Redgrave, Derek Bond, Ferdy Mayne, Maurice Roëves…

Scénario : Alistair MacLean d’après son roman « 48 heures de grâce »

Photographie : Arthur Ibbetson

Musique : Angela Morley

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un agent des services secrets anglais, enquête sur des pirates ayant attaqué des bateaux transportant de l’or aux larges des côtes écossaises.

Voilà près de dix ans que le phénomène James Bond prolifère dans les salles du monde entier. Devant ce triomphe international moult ersatz ont vu le jour, y compris en France avec par exemple les OSS 117 d’André Hunebelle. En Angleterre, certains producteurs commencent à vouloir surfer sur la vague espionnage en tentant de mettre un nouvel espion sur le circuit afin de concurrencer l’agent 007 sur ses plates-bandes. Elliott Kastner et Jerry Gershwin viennent de produire Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton, adapté de l’oeuvre d’Alistair MacLean, avec Richard Burton et Clint Eastwood en haut de l’affiche. L’écrivain et auteur à succès de thrillers et d’histoires d’aventures avait d’ailleurs adapté lui-même son propre roman. Ayant de la suite dans les idées, Kastner et Gershwin demandent à MacLean de transposer son roman d’espionnage When Eight Bells Toll, publié en 1966 sous le titre 48 heures de grâce dans nos contrées. Le titre original sera conservé pour le film réalisé par un certain Etienne Périer, qui sort sur les écrans en mars 1971, alors que Sean Connery est sur le point de raccrocher (presque) définitivement son Walther PPK. Aujourd’hui, s’il n’atteint évidemment pas la dimension d’un épisode de James Bond, Commando pour un homme seul reste une délicieuse curiosité, réalisée pour de profiter de l’engouement des spectateurs pour les missions exotiques des agents secrets sur grand écran.

Depuis quelque temps, des navires britanniques chargés de lingots d’or disparaissent le long des côtes écossaises. Pour percer ce mystère, les services secrets font appel à un agent de l’Amirauté, Philip Calvert. Celui-ci, aidé de son ami Hunslett, s’installe sur un bateau et commença son enquête en inspectant la région. Ses recherches, contrariées par le mutisme des habitants des villages avoisinants ainsi que par l’agressivité de Lord Kirkside, le châtelain du lieu, le conduisent jusqu’au yacht de Sir Anthony Skouras. Celui-ci fait apparemment un séjour de plaisance en compagnie de sa seconde épouse, Charlotte, et de ses deux conseillers, Lavorski et McCallum… Les ennuis commencent pour Calvert, à plusieurs reprises, l’adversaire tente de l’éliminer. Flairant la bonne piste, Calvert a cependant du mal à convaincre son chef hiérarchique, Sir Arthur Arnold-Jones, de la véracité de ce qu’il avance. Une bande fort bien organisée détourne les bateaux, les immerge, puis transporte l’or, sous l’eau.

Commando pour un homme seul contient tous les ingrédients des livres d’Alistair MacLean, déjà présents dans les adaptations des Canons de Navarone, de Destination Zebra, station polaire et de Quand les aigles attaquent. Même schéma, même développement des rapports hiérarchiques (MacLean était un ancien de la Royal Navy et avait participé à la Seconde Guerre mondiale), même construction avec crescendo des révélations jusqu’à l’assaut final. Commando pour un homme seul réserve donc son lot de rebondissements, d’action, d’aventures avec une belle dose d’humour so british et une touche de charme avec la présence au générique de la frenchie Nathalie Delon. Mais le film vaut aussi pour le rôle principal tenu par Anthony Hopkins dans l’un de ses premiers vrais rôles au cinéma.

Acteur de théâtre et ayant principalement travaillé pour la télévision, Anthony Hopkins alors âgé de 32 ans (le même âge que Sean Connery dans son premier 007), se délecte dans la peau de ce personnage, sorte de cousin éloigné de James Bond dont la spécialité est d’enquêter sur les affaires nautiques. Déjà charismatique et surtout talentueux, le comédien traverse le film avec une sorte de zen attitude attachante et un flegme naturel qui lui sied à ravir. Toutefois, comme le sera Roger Moore dans la peau de l’agent créé par Ian Fleming, Anthony Hopkins est remplacé par une doublure cascade (visible) dès qu’il faut lever le petit doigt. Les paysages écossais (patrie d’Alistair Maclean) sont superbes et donnent au film une personnalité propre, loin des James Bond plus chatoyants et carte-postale.

Commando pour un seul homme se suit avec plaisir, certaines séquences comme l’attaque puis le naufrage de l’hélicoptère, ou bien encore l’affrontement sous-marin et le final dans le repaire des bandits sont très bien menées par le belge Etienne Périer derrière la caméra. Ajoutez à cela un rythme bien géré, une belle photo, la présence tordante de Robert Morley (L’Odyssée de l’African Queen, Plus fort que le diable) et sa trogne impayable, tout comme celle reconnaissable du cultissime Ferdy Mayne (le comte Von Krolock du Bal des vampires) et vous obtenez un petit thriller d’espionnage aux accents bondiens , jusque dans la musique de Walter Scott (aka Angela Morley), néanmoins plus proche du thème d’Austin Powers que de Goldfinger, plaisant et divertissant. En Angleterre, Commando pour un homme seul est un triomphe, mais le succès reste timide dans le reste du monde, ce qui empêche les producteurs de lancer un autre épisode des aventures de Philip Calvert, comme cela avait été pensé pendant un temps.

LE BLU-RAY

L’un des éditeurs français à nous avoir le plus gâté cette année est incontestablement Rimini Editions. Commando pour un homme seul apparaît dans les bacs en DVD et Blu-ray. La galette bleue est disposée dans un boîtier classique de couleur noire et la jaquette saura attirer les amateurs de thrillers vintage. Le menu principal est animé sur la musique de Walter Scott.

Nous ne trouvons que la bande-annonce comme supplément.

L’Image et le son

Film culte en Angleterre, When Eight Bells Toll a été restauré par les mythiques studios Pinewood. C’est ce master 2K qui est présenté ici par Rimini Editions. Le générique est chancelant avec une fluctuation de la définition sur les credits. Cela s’arrange après. La palette chromatique est élégante et lumineuse sur les scènes diurnes, le piqué est agréable, les contrastes soignés et la propreté de la copie indéniable. Les séquences sombres sont plus altérées avec un grain moins bien géré, quelques effets de pompage sur les noirs et divers fourmillements. Le point fort de ce Blu-ray provient des séquences sous-marines, superbes et qui profitent de cette élévation HD.

Pas de version française pour le film d’Etienne Périer alors que nous notons tout de même une sortie hexagonale de Commando pour un homme seul en mars 1972. Mais peu importe, car il est indispensable de (re)découvrir les aventures de Philip Calvert en version originale, afin de profiter de l’accent des comédiens. Rien à redire sur cette piste mono aux dialogues clairs et distincts. Les ambiances sont aussi présentes que précises, tandis que le thème principal (assez récurrent) est bien délivré.

Crédits images : © Gershwin-Kastner Productions – Winkast Film Productions / Rimini Editions /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra HD / Big Boss, réalisé par Lo Wei

BIG BOSS (Tang shan da xiong) réalisé par Lo Wei, disponible en Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 octobre 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Bruce Lee, Maria Yi, James Tien, Han Yin-Chieh, Marilyn Bautista, Tony Liu…

Scénario : Lo Wei

Photographie : Ching-Chu Chen

Musique : Peter Thomas (Europe),  Fu-Ling Wang (version originale)

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

A la recherche d’un emploi, Cheng Chao-An émigre chez ses cousins en Thaïlande et est embauché comme manutentionnaire dans une fabrique de glace. Ayant promis à sa mère de ne jamais se battre, il subit la violence des contremaîtres de l’usine et des voyous qui occupent la ville. Mais lorsque ses collègues disparaissent, Cheng rompt son serment et déchaîne sa fureur…

S’il n’y avait pas eu Lee Yeun Kam aka Bruce Lee en tête d’affiche de Big Boss Tang shan da xiong, le film de Lo Wei aurait probablement disparu des radars. Mais c’est bel et bien à partir de là qu’est née la légende du Petit Dragon. Enfant de la balle, fils d’un acteur de l’opéra chinois, Bruce Lee participe à de nombreux films durant son enfance et son adolescence, avant de retourner aux Etats-Unis, là où il est né le 27 novembre 1940 dans le quartier de Chinatown de San Francisco, où il mettra au point son propre art martial, le jeet kune do. La reconnaissance internationale mettra du temps à arriver – il vit essentiellement de l’enseignement des arts martiaux et la série Le Frelon vert n’aura pas le succès escompté – et viendra d’ailleurs de Hong Kong où le célèbre producteur Raymond Chow, qui vient de décéder à l’âge de 91 ans, lui donne sa chance après avoir vu une de ses démonstrations à la télévision. Big Boss est tourné avec un budget modeste et dans des conditions épouvantables, avec beaucoup de tensions entre le comédien principal et le réalisateur. Malgré tout et près de cinquante ans après la sortie du film, nous ne voyons que Bruce Lee qui crève et enflamme l’écran de son immense charisme, de sa force, de son humour et de son immense talent.

Cheng Chao-an, un jeune émigrant chinois part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais a promis à sa mère de n’utiliser contre personne ses aptitudes au combat. Embauché dans une fabrique de glace, Cheng découvre peu de temps après que son usine sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue qui n’hésitent pas à tuer leurs ouvriers et les curieux. Il rompra finalement sa promesse pour lutter seul contre les trafiquants et déjouer leurs agissements.

Revoir Big Boss en 2018 confirme deux choses. Que Bruce Lee ne sera jamais égalé et qu’il reste le seul élément à sauver du film. Car soyons honnêtes, la mise en scène de Lo Wei a pris de sacrées rides, l’histoire manque sérieusement d’intérêt et l’ensemble est devenu kitsch à souhait. Mais c’est là le pouvoir du cinéma, puisque Bruce Lee parvient à tout transcender. S’il est entouré par de nombreux comédiens, nous ne voyons que lui, même quand son personnage est placé en retrait, c’est lui que l’on observe. La chorégraphie des combats signée Han Ying-Chieh (A Touch of Zen et Dragon Gate Inn de King Hu), qui interprète lui-même le Big Boss machiavélique et Bruce Lee étonne toujours autant aujourd’hui avec ses partis pris qui contrastaient alors violemment avec tout ce qui avait été fait auparavant.

Les affrontements ne sont pas pensés pour être réalistes, notamment quand Cheng et d’autres font des sauts de trois mètres de haut, et pourtant cela fonctionne à l’écran. Comme dans un film d’animation, la gravité ne semble pas avoir d’emprise sur les fighters. L’intrigue, basée sur la lutte des classes comme bien souvent dans le genre, est prétexte pour mettre en valeur les capacités physiques hors du commun de Bruce Lee et de ce point de vue nous ne sommes pas déçus. Si le personnage tente de se mettre un peu à l’écart dans la première partie, suite à la promesse faite à sa mère de ne plus se battre, Cheng se déchaîne dans le dernier acte où il fait face à toute une bande de sbires à la mine patibulaire, dans le but de venger la mort de ses amis ouvriers, de la jeune femme dont il était amoureux et d’un petit garçon. A l’instar d’un jeu vidéo, il devra passer quelques épreuves, affronter une bonne douzaine de bodyguards qui envoient également de la tatane, avant de pouvoir se mesurer au grand boss final.

Les scènes d’action renvoient parfois au burlesque hérité du cinéma muet, notamment lorsque Cheng fait traverser une palissade à un ennemi, le mur gardant la silhouette de la victime découpée dans le bois ! Conscient du charisme hors normes de son comédien, Lo Wei insiste sur les gros plans et n’a de cesse de mettre Bruce Lee en valeur. Le montage est quelque peu chaotique, mais se tient sur 1h40. Quelques touches érotiques, une romance avortée, un message social, une histoire de came et surtout quelques bonnes bastons violentes et un immense acteur au centre, l’unique Bruce Lee, ont fait entrer Big Boss dans les livres d’histoire du cinéma.

A sa sortie, le film bat tous les records d’entrées. Bruce Lee enchaîne directement avec la seconde production de la Golden Harvest, La Fureur de vaincre, et devient une star à Hong Kong, avant d’être consacré dans le monde entier.

LE 4K UHD

Big Boss fait son retour dans les bacs dans une version restaurée 4K ! Toujours sous la houlette de Metropolitan Vidéo, le film de Lo Wei est donc à nouveau disponible en Haute-Définition, mais également en 4K UHD ! Même menu principal pour les deux disques, les suppléments sont disposés sur le Blu-ray. Existe aussi en coffret « Définitif » 4K Ultra HD + Blu-ray, comprenant Big Boss, La Fureur de vaincre, La Fureur du Dragon et Le jeu de la mort.

Tout d’abord, cette édition reprend les deux petites interviews (enregistrées en 2003) du Blu-ray de 2011, à savoir celle de Stephen Chow (4’) et celle de Tung Wai (2’30). L’acteur et réalisateur de Shaolin Soccer, Crazy Kung-Fu et du récent The Mermaid, devenu le plus grand succès de l’histoire du box-office chinois, explique que c’est dans Big Boss qu’il apprécie le plus le jeu de Bruce Lee. Il s’exprime également sur le reste de sa filmographie en détaillant l’évolution de son style. De son côté, le cascadeur et comédien Tung Wai se souvient de sa rencontre avec Bruce Lee après le triomphe de Big Boss.

Le film s’accompagne également d’un long documentaire rétrospectif réalisé par Leonard Ho (producteur de Jackie Chan dans les années 1980-90) en 1984, intitulé La Légende de Bruce Lee (1h29). Considéré comme un des hommages définitifs consacrés au Petit Dragon, ce module présente moult images d’archives et l’ensemble retrace la vie et l’oeuvre de Bruce Lee. En version originale ou en français (narré par le grand Daniel Beretta), ce film propose des documents rares, comme des extraits des films avec Bruce Lee qui faisait ses débuts à l’écran à l’âge de six ans, des interviews (Raymond Chow entre autres), des photos familiales, ses dessins personnels, des screen-tests, ses démonstrations de kung-fu à la télévision, sa dépouille exposée pour que ses admirateurs, sa famille et ses amis puissent se recueillir. Puis, le documentaire passe en revue ses longs métrages, de Big Boss jusqu’à la reprise du tournage du Jeu de la mort après sa disparition prématurée. Ce film, qui était auparavant disponible sur un disque Bonus d’un précédent coffret Metropolitan et aujourd’hui proposé en HD, se clôt sur des prises ratées du Jeu de la mort.

La bande-annonce complète l’interactivité.

L’Image et le son

Point de HDR à l’horizon ! Mais en toute honnêteté, jamais nous n’avions vu Big Boss ainsi. Entièrement restauré en 4K par l’incontournable laboratoire de L’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna, à partir du négatif original, le premier film mettant en vedette Bruce Lee renaît littéralement de ses cendres. Tout d’abord, c’est la luminosité d’ensemble et la clarté des couleurs qui impressionne avec un ciel bleu étincelant, des nouveaux détails qui sautent aux yeux aux quatre coins du cadre large. Ce Blu-ray 4K Ultra HD (HEVC, 2160p) propose évidemment Big Boss dans son format respecté 2.35 avec un grain argentique élégant et excellemment géré. La profondeur de champ est éloquente (voir l’arrivée de Cheng) et les détails regorgent sur les visages, quelque peu rosés. Divers plans ici et là témoignent des limites de la restauration, tout comme des plans flous à l’origine qui le sont restés, toutefois, le constat est évident, il s’agit ici de la meilleure copie de Big Boss à ce jour.

En ce qui concerne l’acoustique, l’éditeur a repris les mêmes pistes déjà proposées sur le Blu-ray de 2011 avec une piste française upgradée en DTS HD Master Audio 7.1 sur le 4K, une version en Mandarin 6.1 (ainsi qu’en Mono) et une piste Mono Cantonaise (la plus faible du lot). Faites donc votre choix, d’autant plus que chacune possède sa spécificité, une piste son différente et des ambiances aussi variées. Pour certains puristes, la VF proposée ici n’est pas celle exploitée en VHS, la spatialisation paraît souvent artificielle et l’ensemble mise trop souvent sur les bruitages (voir les cris de Bruce Lee largement exagérés) au détriment de la musique, qui disparaît souvent. Pour un plus grand confort, privilégiez le Mandarin en Mono, plus naturelle, homogène et dynamique que la 6.1 qui ne sert pour ainsi dire à rien.

Crédits images : © Fortune Star Media / Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / The Shanghai Job, réalisé par Charles Martin

THE SHANGHAÏ JOB (S.M.A.R.T. Chase) réalisé par Charles Martin, disponible en DVD et Blu-ray le 4 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Orlando Bloom, Leo Wu, Simon Yam, Hannah Quinlivan, Lynn Xiong, Liang Jing, Ying Da, Chang Rong…

Scénario : Kevin Bernhardt

Photographie : Philipp Blaubach

Musique : Li Bin

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Danny Stratton, le meilleur convoyeur d’oeuvre d’art de Shanghai, traverse une mauvaise passe. Engagé, pour protéger une antiquité chinoise d’une très grande valeur, son opération va très vite se compliquer, lorsque son convoi est embusqué. Une course contre la montre s’engage, pour sauver sa femme, et pour démasquer le cerveau qui se cache derrière ce braquage.

The Shanghai Job ou S.M.A.R.T. Chase en version originale, est une coproduction britannico-chinoise, effet de mode dans le cinéma depuis un petit bout de temps. Ici, un Orlando Bloom peroxydé et sec comme un coup de trique vient se la péter à Shanghai, pour y tourner un petit film d’action banal, sans aucune surprise, réalisé avec les pieds et qui lorgne sur les séries Z écrites et produites par Luc Besson. Le comédien anglais promène son absence de charisme et ses yeux vides qui auraient inspiré Stephen Hawking pour ses études sur le trou noir, avec un je-m’en-foutisme qui frôle l’admiration. Ce qu’il y a de plus sympa dans The Shanghai Job, c’est de voir que le film commence de façon dramatique et que plus le récit avance, plus l’ensemble devient amusant, léger, comme si toute l’équipe s’était rendu compte que tout cela n’allait nulle part et que ce n’était pas la peine d’essayer de faire croire le contraire.

Un agent de sécurité britannique, Danny Stratton, est chargé d’escorter une antiquité chinoise d’une valeur inestimable en dehors de Shanghai. Humilié après avoir empêché le vol d’un tableau de Van Gogh, ce service est une opportunité de restaurer sa réputation. Mais, sur son chemin, Stratton est pris en embuscade et l’œuvre d’art est dérobée sous ses yeux. Il n’a pas d’autre choix que d’affronter la bande de voleurs pour la récupérer.

A l’époque de sa révélation dans la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Orlando Bloom était encore « intéressant ». Son physique androgyne convenait parfaitement au personnage de Legolas et avait su marquer les spectateurs du monde entier. L’acteur avait ensuite rebondi immédiatement, au sens propre comme au figuré, avec la franchise Pirates des Caraïbes dans laquelle il montrait déjà ses limites dans les scènes dramatiques avec son visage lisse alors débarrassé du grimage elfique. Depuis, c’est comme qui dirait le désert dans sa filmographie. Ridicule dans Troie de Wolfgang Petersen, risible dans Kingdom of Heaven de Ridley Scott, transparent dans Rencontres à Elizabethtown de Cameron Crowe, Orlando Bloom n’a pu compter que sur notre Jérôme Salle national et son impressionnant Zulu pour faire parler de lui ces dernières années. Ce n’est pas sa participation aux ronflants Hobbit (d’ailleurs on en roupille encore) qui auront pu lui redonner un nouveau souffle.

Le voilà donc débarquant en Chine avec des comédiens du cru, Lynn Hung (la trilogie Ip Man), Simon Yam (PTU, Election), Lei Wu, Hannah Quinlivan (Skyscrapper), beaucoup plus crédibles et drôles que la star. En fait, on a du mal à croire à Orlando Bloom en agent de sécurité qui n’hésite pas à donner du pied et du poing quand on vient lui chercher des noises. Les combats sont extrêmement mal chorégraphiés et l’on sent d’ailleurs les coups passer à trente centimètres de leurs cibles. La mise en scène au rabais de Charles Martin, venu de la télévision (Skins, Marcella), ne parvient jamais à insuffler un rythme à une intrigue totalement dépourvue d’intérêt. Le réalisateur abuse des plans filmés au drone et finalement The Shanghai Job fait surtout penser à un spot destiné à attirer les touristes, mais aussi à une pub pour une bagnole (filmée sous tous les angles « une voiture, qu’elle est bien pour la conduire ») ou une montre de luxe.

Pendant ce temps, Orlando Bloom fronce les sourcils, donne des coups dans le vide en se prenant pour Jason Statham ou plutôt Keanu Reeves dans John Wick avec un soupçon de Drive (une endive éclairée aux néons, comme chez Nicolas Winding Refn) et court encaisser son chèque pour se payer une nouvelle teinture.

LE BLU-RAY

The Shanghai Job débarque directement dans les bacs en France, en DVD et Blu-ray. Le visuel de la jaquette de cet DTV est assez attractif. Le menu principal est non seulement fixe et muet, mais affiche également le titre du film en version originale.

Aucun supplément sur ce titre.

L’Image et le son

Un très bel objet que ce master HD. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre. Certains plans nocturnes sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette élévation en Haute Définition. Les gros plans peuvent être analysés sans problème puisque la caméra numérique de Charles Martin colle parfois au plus près des personnages, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec notamment des scènes somptueuses éclairées aux néons. Ce Blu-ray est une franche réussite technique et la profondeur de champ laisse souvent pantois.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement bluffants, surtout dans les scènes de poursuites, mais également dans les séquences plus calmes. Les quelques pics d’action peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets en tous genres qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. A ce titre, la version originale l’emporte sur son homologue.

Crédits images : © Studiocanal /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Game Night, réalisé par Jonathan Goldstein & John Francis Daley

GAME NIGHT réalisé par Jonathan Goldstein & John Francis Daley, disponible en DVD et Blu-ray le 22 août 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Jason Bateman, Rachel McAdams, Kyle Chandler, Sharon Horgan, Billy Magnussen, Lamorne Morris, Kylie Bunbury, Jesse Plemons, Michael C. Hall…

Scénario : Mark Perez

Photographie : Barry Peterson

Musique : Cliff Martinez

Durée : 1h40

Année de sortie : 2018

LE FILM

Pour pimenter leur vie de couple, Max et Annie animent un jeu une nuit par semaine. Cette fois ils comptent sur Brooks, le frère charismatique de Max, pour organiser une super soirée à thème autour du polar, avec vrais faux malfrats et agents fédéraux ! Brooks a même prévu de se faire enlever… sauf qu’il reste introuvable. En tentant de résoudre l’énigme, nos joueurs invétérés commencent à comprendre qu’ils se sont peut-être trompés sur toute la ligne. De fausse piste en rebondissement, ils n’ont plus aucun point de repère et ne savent plus s’il s’agit encore d’un jeu… ou pas. Cette nuit risque bien d’être la plus délirante – et la plus dangereuse – de toute leur carrière de joueurs…

Cela fait plus de trente ans que Jason Bateman (né en 1969) traverse le cinéma américain, en se spécialisant notamment dans la comédie. En tant que second rôle (Allumeuses !, Starsky et Hutch, Dodegball ! Même pas mal !, La Rupture, Hancock) ou au premier plan (Une famille très moderne, Comment tuer son boss ?, Echange standard, Arnaque à la carte), l’acteur a toujours su s’imposer. Son nom reste toutefois méconnu dans nos contrées, même si son visage illuminé par ses petits yeux ronds marque souvent les spectateurs. Pour Game Night, il retrouve les scénaristes de Comment tuer son boss ? (John Francis Daley) et Comment tuer son boss ? 2 (Jonathan Goldstein), déjà passés à la mise en scène en 2015 avec Vive les vacances. Game Night est une comédie savoureuse menée à cent à l’heure, interprétée par des acteurs survoltés menés par Jason Bateman donc, mais aussi par la sublime Rachel McAdams, qui se renvoient la réplique désopilante durant 1h40. Non seulement Game Night est l’un des films les plus drôles de l’année 2018 (la scène du chien tâché de sang est même hilarante), mais il est également excellemment mis en scène (la course à l’oeuf de Fabergé tournée en – faux – plan-séquence !) et se permet même de flirter avec le thriller et le polar, en convoquant notamment le désormais classique de David Fincher, The Game. Excellent jusqu’au générique de fin, également un grand morceau de bravoure.

Des amis se réunissent régulièrement chez Max et Annie pour jouer à des jeux de société. Leur voisin tente avec insistance de se faire inviter. Un jour, Max reçoit la visite de son frère Brooks qui a financièrement réussi dans la vie. Brooks les invite à une soirée de jeux qu’ils n’oublieront pas. Arrivés sur les lieux, ils apprennent que le gagnant de la soirée sera l’heureux propriétaire d’une voiture sport des années 1960. Quelques instants plus tard, un agent du FBI entre dans la maison, leur explique que des kidnappeurs sévissent dans le quartier et qu’ils n’ont que quelques heures pour libérer une personne grâce aux indices se trouvant dans un dossier qu’il leur remet. Deux hommes masqués font irruption dans la maison et enlèvent Brooks devant les yeux des invités qui observent la situation avec insouciance, croyant qu’il s’agit d’une mise en scène. Les kidnappeurs et le frère partis, les trois couples commencent à rechercher des indices.

Quel pied ! Non seulement Game Night est une comédie très bien écrite, mais la réalisation est aussi très inventive, les metteurs en scène transformant la ville d’Atlanta et sa banlieue résidentielle en véritable plateau de jeu de société. Les quiproquos s’enchaînent sur un rythme trépidant, la photo du chef opérateur Barry Peterson (21 Jump Street, Agents presque secrets) est très élégante et les acteurs y vont à fond. Si le couple principal est aussi génial que beau à regarder (forever Rachel…), Kyle Chandler s’éclate dans un rôle à contre-emploi, mais c’est surtout Jesse Plemons qui tire son épingle du jeu et vole toutes les scènes à chaque apparition dans la peau du voisin étrange de Max et Annie. Constamment vêtu de son uniforme de la police, son petit chien dans les bras et avec son faux air de Matt Damon, Jesse Plemons, vu dernièrement dans Pentagon Papers de Steven Spielberg et The Master de Paul Thomas Anderson, crève l’écran et campe l’un des personnages les plus marquants de l’année 2018 au cinéma.

Ce véritable jeu de pistes, gros succès aux Etats-Unis, mais relativement passé inaperçu en France, mérite une seconde chance chez nous, mais on parie que ce film burlesque, à l’humour noir revigorant et absurde parviendra à se faire une petite renommée.

LE BLU-RAY

Game Night tente une nouvelle percée en France avec sa sortie en DVD et Blu-ray chez Warner Bros. L’édition HD repose dans un boîtier écolo (moins de plastique donc) et la jaquette reprend le visuel de l’affiche français d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Edition minimaliste pour Game Night. C’est dommage. Il faudra se contenter d’un pseudo making-of (4’) composé d’images de tournage et d’interviews de l’équipe. On aurait aimé en savoir plus sur la création du plan-séquence de la course à l’oeuf !

L’interactivité se clôt sur un bêtisier (7’).

L’Image et le son

L’éditeur livre un Blu-ray parfait avec son lot de détails confondants sur le cadre large 2.40. La colorimétrie est sublime, la profondeur de champ est éloquente, les blancs brillants et les gros plans, tout comme les superbes panoramas sur Atlanta, bénéficient d’un piqué pointu au relief impressionnant. Les très nombreuses séquences nocturnes sont sublimes, fluides, avec de belles ambiances tamisées, des noirs denses et une restitution des textures appliquées. C’est ce qu’on appelle un transfert élégant.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 anglais, aussi percutant dans les scènes de poursuites que dans les échanges traditionnels. Les séquences sur le tarmac ou durant la course à l’oeuf peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. En revanche, la piste française, proposée dans un pauvre Dolby Digital 5.1, parvient à s’en sortir, même s’il n’y a pas de comparaison possible avec la version originale.

Crédits images : ©  2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC / Hopper Stone / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Taxi 5, réalisé par Franck Gastambide

TAXI 5 réalisé par Franck Gastambide, disponible en DVD et Blu-ray le 13 août 2018 chez EuropaCorp

Acteurs : Franck Gastambide, Malik Bentalha, Bernard Farcy, Salvatore Esposito, Edouard Montoute, Sabrina Ouazani, Anouar Toubali, Ramzy Bedia, Soprano, Sissi Duparc, Monsieur Poulpe, Sand Van Roy, Edouard Montoute…

Scénario : Franck Gastambide, Stéphane Kazandjian, Luc Besson

Photographie : Vincent Richard

Musique : Kore

Durée : 1h42

Année de sortie : 2018

LE FILM

Sylvain Marot, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la police Municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur VTC de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire TAXI blanc.

Avant l’opus réalisé par Franck Gastambide, la franchise Taxi c’est tout d’abord quatre films réalisés de 1998 à 2007, 28 millions d’entrées cumulées seulement sur le territoire français dont 10 millions rien que pour le second volet. C’est aussi suite à ce triomphe commercial que Luc Besson, scénariste et producteur a pété une durite et commencé à envahir le monde avec ses affreux Taken, Transporteur, Banlieue 13 et consorts, comme si cela lui avait apporté une légitimité, le droit de répandre ses séries Z mises en scène par des tâcherons épileptiques dans le seul but d’engranger des millions de dollars. Taxi et Taxi 2 restent des films touchants pour leur naïveté, leur simplicité, leur efficacité et leur modestie.

Alors que Titanic écrase royalement la concurrence depuis janvier et que le retour de Jacquouille la Fripouille déçoit malgré ses 8 millions d’entrées, voilà que débarque dans les salles françaises en avril 1998 une Peugeot 406 blanche affublée d’un lumineux Taxi. La voiture tunée créée par Luc Besson roulant à plus de 200 kilomètres à l’heure en plein centre de Marseille, emportera plus de 6,5 millions de voyageurs sur le siège arrière. Basé sur un scénario malin, Taxi apparaît comme une bouffée de fraîcheur dans la comédie hexagonale. Le casting, en partie constitué d’inconnus du grand public, emporte facilement l’adhésion, le duo Frédéric Diefenthal/Samy Nacéri est joliment complémentaire, Marion Cotillard est révélée, Bernard Farcy, dans le rôle du Commissaire Gérard Gibert devient le chouchou du public et de ce qui sera l’une des sagas les plus fructueuses du cinéma français. Les séquences d’action et de cascades automobiles sont très bien menées, le rythme est vif, la musique du groupe marseillais IAM fait taper du pied, le montage est serré, l’humour bon enfant et le tout s’apparente à de la bande-dessinée filmée.

Taxi est devenu un classique, un bon cru dont on ne se lasse pas. Le second se permet même d’être meilleur. Réalisés durant la période « faste » du Luc Besson scénariste, Taxi 3 (un navet sans nom) et Taxi 4 (un sacré nanar) s’avèrent de grandes catastrophes industrielles. Plus rien ne fonctionne. Les scènes d’action, poursuites et cascades disparaissent au profit d’un humour immature, d’un non-jeu effroyable et d’une mise en scène digne d’un téléfilm. Il aura donc fallu attendre (ou pas) plus de dix ans pour que le taxi blanc réapparaisse à l’écran. Non pas sous la forme d’un reboot (quoique), mais pensé dans la continuité, avec un nouveau duo, tout en reprenant quelques personnages de la saga, avec bien entendu celui du Commissaire Gibert, devenu ici maire de Marseille qui chante du Jul. Après les grands succès des Kaïra (film français le plus rentable en 2012) et de Pattaya (2 millions d’entrées), Franck Gastambide a le vent le poupe. Désireux de reprendre la saga Taxi avec son complice Malik Bantalha, l’acteur-scénariste-réalisateur parvient à convaincre Luc Besson, de relancer la Peugeot dans les rues de Marseille. Et ça fonctionne !

Taxi 5, c’est un peu comme si Police Academy contaminait la saga originale avec du caca et du vomi, des nains et des obèses, bref comme si Franck Gastambide avait dit à Luc Besson « Passe moi ton jouet, c’est pas comme ça qui faut faire ! ». Taxi 5 est un très bon divertissement qui convoque la clique du réalisateur, dont Ramzy Bédia et Sabrina Ouazani. N’y allons pas par quatre chemins, Taxi 5 est le meilleur épisode, car bien que Luc Besson soit mentionné au scénario, on ne retrouve que l’univers de Gastambide de la première à la dernière séquence. Alors, peu importe et sans doute tant mieux, si l’on ne retrouve ni Samy Naceri, Frédéric Diefenthal, même si leurs personnages Daniel et Emilien sont évoqués à travers un flashback récapitulatif narrant leurs exploits passés à bord du véhicule. Taxi 5 apporte un vrai vent de fraîcheur (certains parleront de flatulences et ils n’ont peut-être pas tort), les acteurs s’amusent, les dialogues sont tordants, la mise en scène est bien emballée. Certes, on se fout de l’histoire, ici prétexte pour présenter de nouveaux personnages et des méchants de pacotille (ici Salvatore Esposito de la série Gomorra), tout en mettant en valeur Bernard Farcy, qui se délecte de chacune ses répliques et qui une fois de plus se permet de voler la vedette à tous ses partenaires.

Alors bien sûr avec ses quelques scènes potaches-trash-scato, Taxi 5 ne plaira pas à tout le monde, surtout aux fans (il y en a) des opus 3 et 4, mais le spectacle est largement assuré et ce cinquième épisode s’amuse autant à jouer avec les codes des deux premiers qu’à les dépoussiérer en s’inscrivant dans la continuité des Kaïra et de Pattaya. Mission accomplie pour Frank Gastambide, même si le film aura moins brillé que prévu au cinéma avec « seulement » 3,7 millions d’entrées, ce qui le place en dernière position dans la franchise, avec pourtant un plus grand budget. Un sixième volet serait néanmoins en chantier et prévu pour 2020…nous verrons bien et si cela se fait, nous le verrons surtout avec plaisir.

LE BLU-RAY

Taxi 5 arrive bien sûr dans l’escarcelle d’EuropaCorp en DVD et Blu-ray. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation, tandis que le menu principal est animé sur le Pump It de The Black Eyed Peas.

Etrangement, les suppléments sont très réduits par rapport aux éditions des quatre premiers volets.

Dans le premier bonus, Franck Gastambide et Malik Bentalha reviennent sur la genèse de Taxi 5, le tournage à Marseille, les personnages, leurs intentions et ce que la saga représente pour eux (14’). Franck Gastambide évoque le premier film auquel il parvenait à s’identifier (surtout grâce à la B.O en fait), tandis que son partenaire se souvient avoir perçu Samy Naceri comme « le premier super-héros arabe » du cinéma. Les deux comédiens parlent ensuite de Luc Besson comme d’un Dieu qu’ils sont venus voir sur le tournage de Valérian et la Cité des mille planètes, afin d’essayer de le convaincre de relancer la franchise Taxi. Quelques images de tournage viennent illustrer cette interview.

Place ensuite à David Julienne, responsable des cascades sur Taxi 5 (6’30). Petit-fils du mythique Rémy Julienne et fils de Michel Julienne, celui qui a commencé sa carrière comme « simple » cascadeur sur Taxi en 1998, aborde tout le travail réalisé avec son équipe pour ce cinquième épisode. Complice de Luc Besson sur Yamakasi – Les samouraïs des temps modernes, Le Baiser mortel du dragon, Taxi 4, Taken, Le Transporteur 3, Banlieue 13: Ultimatum et 3 Days to Kill, David Julienne analyse certaines séquences d’action du film et donne quelques informations sur leurs préparations à travers des aperçus du tournage.

Le dernier module donne rapidement la parole au comédien italien Salvatore Esposito (2’) qui dit être très heureux de représenter son pays dans cette franchise qu’il affectionne tout particulièrement. Rien de plus.

L’Image et le son

Pour le master HD de Taxi 5, EuropaCorp livre un petit bijou technique flattant constamment la rétine. Pour son Taxi, Franck Gastambide a fait appel au chef opérateur Vincent Richard, actuellement en train de photographier (et de commettre) l’adaptation cinématographique de Nicky Larson. La colorimétrie est vive et étincelante, le transfert est solide comme un roc, les détails sont légion aux quatre coins du cadre large. N’oublions pas le piqué tranchant comme une lame de rasoir, la concision des contrastes et la clarté souvent blafarde des scènes en extérieur.

Dès l’apparition du logo EuropaCorp, les pistes DTS-HD Master Audio 7.1 et Dolby Atmos, instaurent d’excellentes conditions acoustiques et font surtout la part belle à la musique, très présente pendant 1h45. Les basses ont souvent l’occasion de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, les effets sont toujours saisissants (les quelques fusillades et poursuites) et le rendu des voix est sans failles. De quoi bien décrasser les frontales et les latérales. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © John Waxxx © 2018 – T5 PRODUCTION – ARP – TF1 FILMS PRODUCTION – EUROPACORP – Tous droits réservés Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Évasion 2 : Le Labyrinthe d’Hadès, réalisé par Steven C. Miller

EVASION 2 : LE LABYRINTHE D’HADES (Escape Plan 2: Hades) réalisé par Steven C. Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 20 août 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Sylvester Stallone, Dave Bautista, Xiaoming Huang, Jesse Metcalfe, 50 Cent, Wes Chatham, Chen Tang, Titus Welliver

Scénario : Miles Chapman

Photographie : Brandon Cox

Musique : The Newton Brothers

Durée : 1h36

Année de sortie : 2018

LE FILM

Ray Breslin, le spécialiste des systèmes de sécurité inviolables a désormais monté sa propre équipe d’experts en protection. Un de ses associés est kidnappé par une mystérieuse organisation et envoyé dans une prison secrète High-Tech, HADES où d’autres maîtres de l’évasion sont également enfermés. Ray décide de lui porter secours mais le défi est d’autant plus grand que cette fois-ci, avant de sortir de la forteresse inviolable, il faudra réussir à la pénétrer.

En 2013, sort sur les écrans ÉvasionEscape Plan. En dehors de quelques clins d’oeil dans Jumeaux, Last Action Hero, Demolition Man et les apparitions de l’ancien gouverneur de Californie dans les deux premiers Expendables, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger n’avaient jamais tenu le haut de l’affiche ensemble, malgré de nombreux projets envisagés. Après trente ans d’attente, c’était donc la grande attraction d’Évasion, réalisé par le cinéaste suédois Mikael Håfström, metteur en scène de Chambre 1408 et Le Rite. S’il est vrai que nous attendions beaucoup plus de cette confrontation, Évasion était un savoureux divertissement, qui privilégiait la matière grise et les dialogues au détriment de l’action. Du moins durant les 90 premières minutes, essentiellement marquées par des bastons entre les prisonniers en guise de scènes agitées. Il fallait alors attendre le dernier tiers pour que les deux anciens rivaux et poids lourds du film d’action des années 1980-1990 se réveillent quelque peu et prennent la pétoire.

24 ans après le génial Haute sécurité de John Flynn, Sylvester Stallone retournait ainsi derrière les barreaux. Mais dans Évasion, il s’agissait de son job puisqu’il incarnait un expert dans l’art de s’évader, quitte à rester enfermer quelques semaines voire quelques mois afin de démontrer les failles dans la technologie sécuritaire mise en place dans diverses prisons. Jusqu’au jour où il se retrouve plongé dans une sorte de Guantanamo du futur. De son côté, Arnold Schwarzenegger interprétait un détenu prêt à l’aider dans sa nouvelle tentative d’évasion… ce qui lui permettrait également d’aller respirer le bon air. On sentait un véritable plaisir contagieux des deux acteurs bodybuildés à se donner la réplique. La trame en elle-même n’était pas très originale et lorgnait souvent du côté de Volte/Face de John Woo et son intrigue autour de la prison high-tech. La tension était maintenue, quelques punchlines faisaient gentiment leur effet, Jim Caviezel incarnait parfaitement le directeur de prison sadique. Évasion n’était pas un grand film et n’avait d’ailleurs pas la prétention de l’être. Il s’agissait surtout de faire plaisir aux millions de fans des deux stars. Alors si le choc des titans annoncé ne s’avérait pas aussi explosif que prévu, l’alchimie était là, la nostalgie et donc notre adhésion aussi. Alors…pourquoi Évasion 2 ?

Tout simplement parce que le marché chinois avait largement contribué à faire du premier volet un succès commercial. Doté d’un budget confortable de 70 millions de dollars, Évasion avait remporté près du double grâce au marché international avec près de 115 millions de dollars, alors que le film plafonnait à 25 millions sur le sol américain. Ce n’est pas une suite, mais deux nouveaux épisodes qui ont été annoncés. Exit Arnold Schwarzenegger, tandis que Sly reprend son rôle de Ray Breslin. Cependant, Évasion 2 ou Escape Plan 2: Hades, se révèle être une suite opportuniste puisque Sylvester Stallone apparaît surtout en tant que guest-star de luxe, tout comme Dave Bautista. Ce dernier, pratiquant de combat libre et catcheur américain, plus connu pour son rôle de Drax dans Les Gardiens de la Galaxie, ne fait quasiment rien du film, se contente de taper à l’ordinateur et se décide enfin à flinguer des sbires dans la dernière scène. Non, la star est surtout ici le comédien chinois Huang Xiaoming, vu dans The Crossing de John Woo. Puisque tout le projet a été conçu en visant essentiellement le marché chinois, Évasion 2 apparaît un peu, voire beaucoup, comme une arnaque puisque le matériel publicitaire est centré sur Sylvester Stallone et Dave Bautista.

Mikael Håfström n’a pas été rappelé derrière la caméra. Il est remplacé ici par Steven C. Miller, habitué des séries B qui tâchent, comme dernièrement Arsenal dans lequel Nicolas Cage jouait un rôle de caïd complètement azimuté. Le réalisateur est habitué à avoir des pointures dans ses délires comme Ray Wise dans The Aggression Scale, Malcolm McDowell dans Silent Night et même Bruce Willis dans trois films, Extraction, First Kill et Marauders. Pour Évasion 2, Steven C. Miller a voulu se faire plaisir et rendre hommage à Ridley Scott, en s’inspirant de l’univers visuel d’Alien et de Blade Runner. Bon cela partait d’un bon sentiment, mais le metteur en scène n’est pas aidé par un budget très limité, un scénario anémique, un casting d’endives, une musique bourrin, un montage haché, des effets spéciaux rudimentaires et…on continue ?

Des années après s’être échappé d’une prison high-tech surnommée « La tombe », Ray Breslin dirige désormais une équipe d’élites spécialisée pour faire sortir les gens des prisons les plus impénétrables du monde. Quand son meilleur agent, Shu Ren, est emprisonné dans un labyrinthe techno-terroriste informatisé connu sous le nom d’Hadès, où les prisonniers se battent dans des luttes mortelles, Breslin décide de s’incarcérer à l’intérieur de cette prison révolutionnaire pour le sauver.

Voilà pour le pitch. Alors oui Sly est là. Désormais septuagénaire avec des sourcils en forme de guillemets et des cheveux Playmobil, il incarne désormais la force tranquille, le sage taillé comme une armoire à glace. On attend donc patiemment qu’il donne du poing ici. Son apparition est épisodique pendant une heure, durant laquelle on entend principalement sa voix quand Shu tente de se rappeler chaque leçon que Breslin lui a inculquée en cas d’emprisonnement. Comme si Sly révisait sa liste de courses avant d’aller chez Mr Bricolage. Quand mister Stallone prend un flingue ou quand il déploie ses directs du droit, pas de doute, il reste bad-ass à fond et un monstre de charisme. Dave Bautista en revanche, qui a bien du mal à déplacer sa carcasse, fait la grimace et attend que ça se passe. Le reste du casting, en dehors de Huang Xiaoming convoque des tronches cassées (Curtis « 50 Cent » Jackson) et des comédiens lisses (Jesse Metcalfe, Wes Chatham).

Steven C. Miller fait donc son maximum avec les moyens du bord. Si la photo possède effectivement quelques qualités et que le cadre large capture assez bien la trogne de notre bon vieux Sly, Évasion 2 : Le Labyrinthe d’Hadès (son vrai titre) déçoit évidemment à plus d’un titre et peine sérieusement à divertir, d’autant plus qu’il n’y a ici aucun humour, sauf involontaire. Ou comment glisser doucement de la série B assumée à la série Z…Le syndrome Fortress et Fortress 2 : Réincarcération. Malgré le demi-million d’entrées d’Évasion en France, cette suite ne connaîtra pas de sorties dans nos salles et débarque en DVD et Blu-ray. Le tournage d’Évasion 3, annoncé à la fin du second volet dans un fin ouverte, est déjà terminé depuis bientôt un an. Stallone sera donc de retour une dernière fois dans le rôle (qu’on espère cette fois plus conséquent) de Ray Breslin et a retrouvé pour l’occasion John Herzfeld, qui l’avait dirigé en 2014 dans Bad Luck (Reach Me). Mais nous en parlerons lors de sa (probable) sortie immédiate dans les bacs.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’Évasion 2, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est cheap, très légèrement animé et musical. La jaquette n’est pas mieux lotie…

Le making de 10 minutes présent en début de section se focalise essentiellement sur la présentation de l’histoire et des personnages par les comédiens, le réalisateur et le chef opérateur. Stallone n’est visible que quelques secondes sur le plateau, d’ailleurs il n’a pas dû rester bien longtemps, tandis que le metteur en scène Steven C. Miller tente de vendre son beurre comme il le peut. Quelques images de tournage, des propos ronflants (« Amazing », « Terrific », « Great », « The best ») et le tour est joué.

Un autre module (3’30) se concentre sur l’esthétique du film avec les mêmes intervenants, auxquels s’ajoute la chef décoratrice Niko Vilaivongs. Chacun y va de son petit mot sur les partis pris et les intentions du réalisateur, qui a voulu rendre hommage au cinéma de Ridley Scott, notamment Blade Runner. Arrêtez de rire !

Le dernier supplément (4’) est consacré au robot, que l’on aperçoit à peine dans Évasion 2. Place aux créateurs des effets visuels qui expliquent pourquoi ils ont voulu limiter les images de synthèse au profit d’un véritable robot articulé.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Le master HD (1080p) d’Évasion 2 restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Brandon Cox (Arsenal, Bus 657) en conservant un très léger grain, des couleurs à la fois chaudes et froides, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. La compression AVC consolide l’ensemble, les détails sont légion sur le cadre large et les visages des comédiens, le piqué est aiguisé, les noirs denses et la copie éclatante. Les très nombreuses séquences sombres jouissent également d’une belle définition, même si les détails se perdent quelque peu.

Honnêtement, il serait difficile voire impossible de faire mieux. Non pas qu’Évasion 2 regorge de scènes d’action pendant 1h35, mais toutes les séquences, y compris les nombreux échanges entre les personnages, sont constamment mises en valeur par des effets et ambiances puissantes, mettant à contribution chaque parcelle de votre installation acoustique (sans oublier le caisson de basses), dès l’apparition du cheval ailé Metropolitan. En anglais comme en français (avec le doublage d’Alain Dorval), les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 créent une immersion constante, dynamique et souvent fracassante, avec un net avantage pour la version originale. Chaque coup de feu, chaque baston est prétexte à une déferlante frontale et latérale.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr