Test Blu-ray / The Bricklayer, réalisé par Renny Harlin

THE BRICKLAYER réalisé par Renny Harlin, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Aaron Eckhart, Nina Dobrev, Clifton Collins Jr., Tim Blake Nelson, Ilfenesh Hadera, Oliver Trevena…

Scénario : Matt Johnson, Marc Moss, Pete Travis & Hanna Weg, d’après le roman de Noah Boyd

Photographie : Matti Eerikäinen

Musique : Walter Mair

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Steve Vail, ancien agent du FBI, est devenu maçon à Chicago. L’Agence se voit contrainte de faire appel à lui pour localiser et combattre un groupe de criminels. Ces derniers exigent une série de rançons dont chacune s’élève à plusieurs millions de dollars.

Tiens, Renny Harlin est déjà de retour ? Quelques petites semaines après la sortie en Blu-ray des Intrus, son remake-reboot-suite de The Strangers de Bryan Bertino, dont nous attendons par ailleurs les deux prochains chapitres (tournés simultanément), le réalisateur finlando-américain voit son dernier film d’action en date, The Bricklayer, débouler en France via Prime Video depuis l’été dernier, et prochainement en HD et édition standard dans les bacs. S’il ne faut évidemment plus s’attendre à quelque chose d’inédit avec le metteur en scène de 58 minutes pour vivre, Cliffhanger et Au revoir à jamais, son cinéma à l’ancienne fonctionne encore bel et bien et il le prouve une fois de plus avec The Bricklayer. Pure série B qui sent bon ce doux parfum des années 1990, cet opus fait penser à un épisode de James Bond sorti sous l’ère Brosnan, avec cette enfilade de scènes agitées, ses bastons brutales (et pour le coup, très bien découpées, lisibles et donc bien plus percutantes), son récit teinté de politique contemporaine, ses belles nanas, son héros qui en prend plein la tête et qui survit malgré tout, son méchant cruel (mais animé par une vengeance, un trauma qui a fait de lui un monstre), ses poursuites improbables, son cadre dépaysant…tous les ingrédients sont réunis pour faire de The Bricklayer (le maçon) le parfait divertissement du samedi soir. Un excellent DTV dans lequel Aaron Eckhart, remplaçant Gerard Butler au pied levé (qui reste néanmoins producteur), fait preuve d’un sacré charisme à 55 ans passés, s’avère en pleine forme. On en redemande et un second opus ne serait pas de refus !

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Test Blu-ray / Memory, réalisé par Michel Franco

MEMORY réalisé par Michel Franco, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Josh Charles, Merritt Weaver, Jessica Harper, Tom Hammond, Blake Baumgartner…

Scénario : Michel Franco

Photographie : Yves Cape

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Sylvia est assistante sociale. Elle mène une vie simple et bien réglée. Lors d’une réunion d’anciens élèves de son lycée, elle retrouve Saul, qui la suit chez elle après leur réunion. Cette rencontre surprise va les replonger dans leur passé et profondément les affecter.

Le réalisateur Michel Franco (né en 1979) ne s’arrête plus et a même accéléré la cadence depuis 2020, puisqu’il aura signé trois longs-métrages coup sur coup, sachant que son prochain, Dreams est actuellement déjà en post-production. L’auteur de l’immense Despues de Lucía (2012), ainsi que du récent et implacable Sundown, revient avec Memory, peut-être l’une de ses œuvres plus accessibles pour le grand public, interprété par Jessica Chastain et Peter Sarsgaard, le second, engagé sur une idée de la première, ayant été récompensé par la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise en 2023. Drame psychologique et histoire d’amour contrariée (par la maladie), Memory n’a sans doute rien de révolutionnaire et d’inédit, mais vaut largement le coup d’oeil pour la beauté et l’hyper-sensibilité de ses deux têtes d’affiche, dont l’alchimie est évidente et qui forment l’un des plus beaux couples de l’année.

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Test Blu-ray / Knox, réalisé par Michael Keaton

KNOX (Knox Goes Away) réalisé par Michael Keaton, disponible en DVD & Blu-ray le 15 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Michael Keaton, James Marsden, Al Pacino, Ray McKinnon, Paul Perri, Joanna Kulig, Edwin Garcia, Nicole Reddinger…

Scénario : Gregory Poirier

Photographie : Marshall Adams

Musique : Alex Heffes

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

John Knox, un tueur à gages, apprend qu’il est atteint d’une forme de démence à évolution rapide. Il jure de passer ses derniers jours à tenter de se racheter en sauvant la vie de son fils.

On oublie sans doute trop souvent à quel point Michael Keaton est un merveilleux comédien. Pourtant, quand on y pense, moult images viennent en tête, celles de Beetlejuice, Batman, Batman : Le Défi, My Life, Une journée de fous, Le Journal, Mes doubles, ma femme et moi, L’Enjeu, Hors d’atteinte…Si les années 2000 ont été plutôt discrètes, l’acteur fera un comeback fracassant avec Birdman d’Alejandro González Iñárritu, après lequel Michael Keaton reviendra en haut de l’affiche avec les magnifiques Spotlight de Tom McCarthy et Le FondateurThe Founder de John Lee Hancock. Après avoir repris les frusques de Batman et de Bettlejuice, celui-ci décide de revenir devant et derrière la caméra quinze ans après son premier coup d’essai Killing GentlemanThe Merry Gentleman, remplaçant au pied levé le scénariste Ron Lazzeretti qui devait également s’occuper de la mise en scène. Autrement dit, KnoxKnox Goes Away est comme qui dirait le vrai premier projet personnel de Michael Keaton comme réalisateur. Sur un scénario en béton de Gregory Poirier, auteur jusqu’ici cantonné dans des projets passables, obscurs ou improbables (Le Roi lion 2 : L’Honneur de la tribu, Benjamin Gates et le Livre des secretsNational Treasure : Book of Secrets, Kung Fu Nanny avec Jackie Chan), Michael Keaton rend un très bel hommage au film noir américain, à la fois stylisé et divertissant, film d’auteur et à la fois populaire, tout en signant l’une des plus belles prestations de toute sa carrière. Désormais âgé de 73 ans, son charisme hors-norme fait des merveilles dans Knox, son visage à la Clint Eastwood ou à la Ed Harris fascine du début à la fin. À la fois thriller old-school (mais pas vintage, et encore moins kitsch) et drame psychologique, Knox est ni plus ni moins l’un des meilleurs films de 2024. Un véritable coup de coeur.

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Test Blu-ray / Plus beau que moi, tu meurs, réalisé par Philippe Clair

PLUS BEAU QUE MOI, TU MEURS réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Philippe Clair, Raymond Pellegrin, Maureen Kerwin, Philippe Castelli, Georges Blaness, Anne Berger, Corynne Charbit…

Scénario : Philippe Clair & Bruno Tardon

Photographie : Didier Tarot & Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Aldo et Marco sont jumeaux. Marco, curé de son état à toujours été un objet de fierté pour sa mère, tandis qu’Aldo a déjà passé six séjours en prison. Toujours en quête d’argent et de jolies filles, il se laisse happer par de folles opérations, souvent malhonnêtes, qui d’ailleurs échouent la plupart du temps. Un jour, il est obligé de fuir en Tunisie, habillé en curé et se faisant passer pour Marco. Il y retrouve Prosper, un ami d’enfance, qu’il entraîne dans sa course aux millions et aux belles estivantes. Marco, délégué par la police parisienne, débarque en Tunisie pour limiter les dégâts mais ne fait que les aggraver. Une fois de plus, Aldo devra disparaître un moment dans la nature et se faire oublier…

Nous sommes à la limite de l’expérimental, mais nous l’avons souvent été avec Philippe Clair. Plus beau que moi, tu meurs est peut-être, sans doute même, le film le plus célèbre du réalisateur, son second plus grand succès, derrière La Grande java. Parvenue à attirer environ 3,3 millions de spectateurs en 1982, cette comédie se hisse à la dixième position du box-office cette année-là, entre Les Sous-doués en vacances (3,6 millions) et la reprise des Aristochats (3 millions). Le cinéma français se porte bien à l’approche des fêtes de Noël, La Balance attire plus de 4 millions de spectateurs dans les salles, L’As des as pulvérise tout sur son passage, Deux heures moins le quart avant Jésus Christ aussi, Louis de Funès connaît son dernier triomphe au cinéma avec Le Gendarme et les Gendarmettes (il s’éteindra en janvier de l’année suivante), La Boum 2 se profile à l’horizon, Les Misérables de Robert Hossein crée l’événement…Et Philippe Clair débarque avec Aldo Maccione, portés par l’engouement du public pour Tais-toi quand tu parles, qui avait franchi la barre des deux millions d’entrées. Coup double dans tous les sens pour le tandem, qui non seulement explose les compteurs en terme d’entrées, mais dédouble aussi sa tête d’affiche en lui faisant jouer des frères jumeaux, là où Aldo se contentait de jouer deux sosies dans leur méfait précédent. Plus beau que moi, tu meurs ne se raconte pas, il se vit, embarque celui ou celle qui le verra dans un univers insoupçonné, celui de la crise d’épilepsie (ou d’ineptie, c’est selon) cinématographique, car il est impossible de résumer l’histoire. Les scènes s’enchaînent sans aucun sens dramatique, tout part en vrille rapidement et encore plus une fois que notre chez Aldo déboule (encore) en Tunisie. Et pourtant, on ne va pas dire que ça « fonctionne », mais il est quasiment irréalisable d’arrêter « l’expérience » en cours de route, comme lorsque vous êtes harnachés dans Space Mountain, lancé à plus de 70 km/h, que vous vous sentez mal, mais d’où vous ne pouvez vous extraire avant l’arrêt complet de la machinerie infernale, où vous pourrez dégobiller en paix si cela n’a pas déjà été fait. On exagère, mais il y a bel et bien à boire et à manger dans Plus beau que moi, tu meurs, écrit avec les pieds (noirs), peu aidé par un montage aux pâquerettes (le responsable est quand même Alberto Gallitti, monteur d’Au nom du peuple italien, Parfum de femme, La Bête tue de sang-froid, un comble), très généreux (Philippe Clair y met de tout, comme pour un gloubi-boulga) et surtout mené par un Aldo Maccione au sommet de sa filmographie, de son succès, de son talent, qui en fait des caisses (qui pèsent plusieurs tonnes), en gardant le sourire, en braillant, en gesticulant dans tous les sens. Les spectateurs avaient répondu présent, Plus beau que moi, tu meurs est devenu culte, tandis que sa popularité ne s’est étrangement jamais démentie, ni atténuée.

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Test Blu-ray / La Grande java, réalisé par Philippe Clair

LA GRANDE JAVA réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Francis Blanche, Gérard Rinaldi, Luis Rego, Jean-Guy Fechner, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Corinne Le Poulain, Fransined…

Scénario : Philippe Clair, Michel Ardan & Claude Zidi

Photographie : Claude Zidi

Musique : Les Charlots & Michel Bernholc

Durée :1h30

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Philippot, Jean, Phil, Luis, et Jean-Guy, cinq rugbymen, recherchent leur entraîneur Auguste Kouglof qui a pris la fuite pour ne pas leur payer 20 millions. Celui-ci a changé de nom pour M. Colombani. Les Charlots le retrouvent dans un petit village en train de tenter de briguer un mandat électoral en usant de pratiques mafieuses. Philippot, fou amoureux de France, la fille de Colombani, décide de ne pas le signaler à la police mais plutôt de s’allier à M. Devot, le concurrent de Colombani à la prochaine élection.

Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus et Luis Rego, groupe de musique humoristique anciennement baptisé Les Problèmes (Donald Rieubon en faisait aussi partie), deviennent les Charlots en 1966. Après avoir accompagné Claude François, Johnny Hallyday, Françoise Hardy et Antoine, ils sont rejoints par Jean-Guy Fechner, frère de leur manager Christian Fechner. Le groupe, qui a même fait la première partie d’un concert des Rolling Stones (oui oui), devient très populaire et le cinéma commence donc à leur faire les yeux doux. C’est là que débarque Philippe Clair, qui six ans après l’échec rencontré par son premier long-métrage comme réalisateur, Déclic et des claques, voit l’opportunité de revenir derrière (et devant) la caméra avec La Grande java, dont il signe le scénario original, l’adaptation et les dialogues avec un certain Claude Zidi (sous le pseudonyme de Claude Reims), également directeur de la photographie (il est l’ancien cadreur de Claude Chabrol) et Michel Ardan, alors producteur. Clair se voit imposer d’engager les Charlots, leur humour étant très éloigné du sien. Si l’entente ne sera pas au beau fixe sur le plateau, La Grande java sera un triomphe au cinéma avec 3,4 millions d’entrées, le septième plus grand succès de l’année 1971, placé entre Le Casse d’Henri Verneuil (4,4 millions de spectateurs) et Soleil rouge de Terence Young (3,3 millions). Quasiment disparu des radars depuis sa sortie dans les salles, jamais exploité en DVD et encore moins en Blu-ray depuis la création des deux supports, la première comédie des Charlots renaît de ses cendres en 2024 et apparaît enfin dans les bacs, dans une magnifique copie restaurée 4K. L’occasion de (re)découvrir totalement cet opus finalement méconnu des Charlots, qui annonce souvent leurs autres films et qui s’avère tout autant un vrai long-métrage propre à Philippe Clair, dont on retrouve la griffe du début à la fin. Assurément l’une des résurrections cinématographiques de cette année.

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Test DVD / Late Night with the Devil, réalisé par Colin & Cameron Cairnes

LATE NIGHT WITH THE DEVIL réalisé par Colin & Cameron Cairnes, disponible en DVD et Blu-ray le 18 septembre 2024 chez Wild Side Video.

Acteurs : David Dastmalchian, Laura Gordon, Ian Bliss, Fayssal Bazzi, Ingrid Torelli, Rhys Auteri, Georgina Haig, Josh Quong Tart…

Scénario : Colin & Cameron Cairnes

Photographie : Matthew Temple

Musique : Glenn Richards

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

31 octobre 1977. Autrefois étoile montante du petit écran, Jack Delroy est confronté à la chute vertigineuse de l’audience de son émission. Déterminé à retrouver sa gloire perdue et à marquer les esprits, il planifie un show en direct «spécial Halloween». Mais durant cette nuit fatidique, Jack réalisera que le prix du succès peut être bien plus effrayant que ce qu’il avait imaginé…Les images des événements tragiques survenus ce soir-là ont été retrouvées.

Il y a des petits films qui sont précédés d’une réputation flatteuse, qui s’accompagnent d’une rumeur enthousiasmante et d’un bouche-à-oreille dithyrambique. C’était le cas pour Late Night with the devil et cela est amplement justifié. Ce long-métrage co-réalisé par les frères Cairnes, Cameron et Colin, leur troisième après 100 Bloody Acres (2012) et Scare Compaign (2016) s’amuse avec le genre périmé du found-footage et prend l’apparence d’un talk-show américain des années 1970, dont les bobines ont été retrouvées (celles de l’émission diffusée en live, mais aussi celles dévoilant les coulisses durant les publicités), divertissement nocturne qui a dégénéré le soir d’Halloween. Mieux vaut en savoir le moins possible sur Late Night with the Devil, petit bijou inattendu venu d’Australie, bourré d’idées et d’inventions, magistralement interprété par David Dastmalchian, formidable comédien croisé chez Denis Villeneuve (Prisoners, Dune, Blade Runner 2049), David Lynch (Twin Peaks : The Return), James Gunn (The Suicide Squad) et Christopher Nolan (Oppenheimer). Véritablement immersif, cet opus d’épouvante, également comédie-fantastique (l’humour noir fonctionne à plein régime), nous agrippe du début à la fin, joue habilement avec les nerfs, au point que l’on oublie le procédé de la « fausse » émission, tandis que l’étau se resserre à mesure que les événements inquiétants s’enchaînent pour notre plus grand plaisir, jusqu’au final aussi culotté que percutant. Les amateurs de frissons ne manqueront pas de réserver un bel accueil à Late Night with the Devil, parabole pertinente sur la course effrénée à l’audimat, qui n’a malheureusement pas connu d’exploitation dans les salles françaises, mais qui s’avère disponible en DVD et Blu-ray dans nos contrées.

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Test DVD / Tais-toi quand tu parles, réalisé par Philippe Clair

TAIS-TOI QUAND TU PARLES réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Edwige Fenech, Jacques François, Philippe Clair, Tarak Harbi, Clément Harari, Jack Lenoir, Bernard Pinet, Daniel Derval, Philippe Nicaud, Dominique Zardi, Nico Il Grande, André Nader…

Scénario : Philippe Clair & Enrico Oldoni

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Giacomo est un chômeur passionné par l’univers de James Bond qu’il s’imagine être en rêve. Sans le savoir, il est suivi par des agents secrets qui le prennent pour James, un espion français qui a disparu à Tunis lors d’une mission et qu’ils suspectent de s’être dissimulé sous une fausse identité. Giacomo, persuadé d’être dans un rêve, se retrouve bientôt à Tunis pour terminer la mission entamée par James…

Au début des années 1980, il signore Aldo Maccione a déjà 45 ans. Si son visage est bien connu des spectateurs français, qui ont ri devant ses pitreries et sa mythique démarche dans L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouch (3,8 millions d’entrées) et Mais où est donc passée la 7ème Compagnie ? de Robert Lamoureux (3,9 millions), peu de réalisateurs se sont encore décidés à lui faire porter un film sur ses épaules. À deux reprises, Pierre Richard a partagé l’affiche avec le comédien italien, Je suis timide mais je me soigne (2,5 millions) et (2,2 millions), signe que le public hexagonal a de l’affection pour Aldo la classe. Ce dernier voit enfin l’opportunité de trôner en haut de la distribution, sans autre grande vedette à ses côtés, avec Tais-toi quand tu parles, écrit et mis en scène par Philippe Clair, avec lequel Aldo Maccione avait collaboré dix ans auparavant dans La Grande Maffia. Un pari réussi puisque plus de deux millions de français viendront voir cette comédie franco-italienne (avec du sang marocain et tunisien certes), où Aldo donne la réplique à la sublime Edwige Fenech,les deux acteurs s’étant déjà croisés sur Sexycon de Sergio Martino, Lâche-moi les jarretelles de Luciano Martino, La Toubib se recycle de Michele Massimo Tarantini et Je suis photogénique de Dino Risi. Un couple qui fonctionne à l’écran, avec d’un côté l’italien au physique de prolo certain de ressembler à Marcello Mastroianni, et de l’autre la sculpturale créature qui se matérialise dans tous les rêves humides de ces messieurs de la puberté jusqu’au trépas. Philippe Clair sort de Rodriguez au pays des merguez (quel titre extraordinaire), parodie du Cid de Pierre Corneille, produit par Tarak Ben Ammar, qui au même moment finançait également Monty Python : La Vie de Brian de Terry Jones et Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli. Tais-toi quand tu parles, onzième long-métrage du réalisateur, dispose d’un bon budget et emmène sa distribution en Tunisie via Tunisair (la caméra se pose assez longtemps sur le logo histoire de bien l’imprimer dans nos neurones) pour une histoire rocambolesque bien représentative de Philippe Clair. Ça part dans tous les sens, les gags (mous ou réussis, il y en a pour tous les goûts) s’enchaînent à vitesse grand V, le récit est nawak à souhait, mais comme bien souvent chez Clair, la bonne humeur y est contagieuse et il se dégage de cette comédie « d’espionnage » une énergie contagieuse. Si beaucoup d’éléments s’avèrent impensables en 2024 (les cul-serrés diront irresponsables), Tais-toi quand tu parles est assurément l’un des meilleurs opus de son auteur.

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Test Blu-ray / Pas de vagues, réalisé par Teddy Lussi-Modeste

PAS DE VAGUES réalisé par Teddy Lussi-Modeste, disponible en DVD & Blu-ray le 20 août 2024 chez Ad Vitam.

Acteurs : François Civil, Shaïn Boumedine, Toscane Duquesne, Bakary Kebe, Mallory Wanecque, Emma Boumali, Marianne Ehouman, Luna Ho Poumey…

Scénario : Teddy Lussi-Modeste & Audrey Diwan

Photographie : Hichaeme Alaouie

Musique : Jean-Benoît Dunckel

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d’autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage. Mais devant un collège qui risque de s’embraser, un seul mot d’ordre : pas de vagues…

En deux longs-métrages seulement, Jimmy Rivière (2011) et Le Prix du succès (2017), Teddy Lussi-Modeste (né en 1978) est devenu l’un des réalisateurs français les plus précieux de notre cinéma. Son troisième film, Pas de vagues ne contredira pas cela. Le cinéaste s’inspire d’une histoire vraie, la sienne, quand il était professeur de français dans un collège d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, où il fut accusé à tort de harcèlement par une élève. Forcément très documenté, on ne peut plus personnel, Pas de vagues rend compte du mouvement de libération de la parole des professeurs (qui sera baptisé Mouvement des Stylos rouges, groupe autonome de défense des intérêts du personnel de l’éducation française créé en 2018), face au sentiment d’abandon qu’ils peuvent parfois ressentir de la part de leur hiérarchie, comme cela arrive au personnage de Julien, alors au début de sa carrière d’enseignant. Celui-ci est magistralement interprété par François Civil, incontestablement à un tournant de sa carrière, celui de la maturité, le comédien étant enfin capable de porter définitivement un projet sur ses épaules, même s’il est ici solidement épaulé par un casting au diapason. Pas de vagues est ni plus ni moins l’un des meilleurs films hexagonaux de l’année 2024.

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Test Blu-ray / LaRoy, réalisé par Shane Atkinson

LAROY réalisé par Shane Atkinson, disponible en DVD et Blu-ray le 21 août 2024 chez ARP Sélection.

Avec : Steve Zahn, John Magaro, Dylan Baker, Galadriel Stineman, Matthew Del Negro, Megan Stevenson, Bob Clendenin, Brad Leland…

Scénario : Shane Atkinson

Photographie : Mingjue Hu

Musique : Rim Laurens, Delphine Malaussena & Clément Peiffer

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Quand Ray découvre que sa femme le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé.

Quand on s’intéresse au cinéma, on lit souvent qu’un film est fait « à la Tarantino » (alors que, rappelons-le, celui-ci n’a rien inventé à part des objets filmiques mash-up)…la référence qui revient également de manière fréquente est sans conteste celle faite aux frères Coen. Si LaRoy, premier long-métrage du réalisateur Shane Atkinson ne pourra échapper à cette comparaison, nous tenons là un coup de maître, qui certes lorgne donc bel et bien sur No Country for Old Men (2007), mais s’en démarque rapidement pour imposer l’univers propre et singulier de son auteur. Magistralement interprété par une bande de comédiens en état de grâce, LaRoy, tourné avec un budget de seulement deux millions de dollars, est à la fois un thriller, une comédie noire et grinçante, un polar décalé, un savoureux divertissement très largement récompensé dans nos contrées. Lauréat du Grand Prix du Jury, du Prix de la Critique et du Prix du Public au Festival du cinéma américain de Deauville en 2023, LaRoy est une sacrée découverte, révèle un metteur en scène sur lequel il faudra désormais compter et qui a d’ores et déjà décidé de poser sa caméra en France pour son prochain opus.

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Test Blu-ray / L’Avion de l’apocalypse, réalisé par Umberto Lenzi

L’AVION DE L’APOCALPYSE (Incubo sulla città contaminata) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 septembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Maria Rosaria Omaggio, Francisco Rabal, Sonia Viviani, Eduardo Fajardo, Stefania D’Amario, Ugo Bologna, Sara Franchetti, Manuel Zarzo…

Scénario : Antonio Cesare Corti, Luis María Delgado & Piero Regnoli

Photographie : Hans Burmann

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un avion sorti de nulle part atterrit sur la piste d’aéroport d’une grande ville. Il en sort une horde de zombies aux visages défigurés et affamés de chair et de sang humain. Et de là l’épidémie commença…

Cannibales au low-cost. Moui…elle était facile c’est vrai…mais comment résumer L’Avion de l’apocalypse Incubo sulla città contaminata (littéralement Cauchemar sur la ville contaminée) ou bien encore L’Invasion des zombies (titre de sortie sur les écrans français), réalisé, ou plutôt commis par Umbert Lenzi en 1980, entre La Secte des cannibales Mangiati vivi! et le légendaire Cannibal Ferox ? Emballé avec peu de moyens, ce cargo pesant peine à décoller (pourtant il vole hein) et son scénario demeure au ras du bitume (du tarmac plutôt, ok on arrête) du début à la fin, en compilant les scènes de massacre à la va-comme-je-te-pousse (“Mon Dieu, c’est incroyable, c’est absurde” s’exclame le personnage principal devant la première attaque, il n’a pas tort), en offrant aux spectateurs ce qu’il est venu chercher, mais sans jamais chercher à aller plus loin ou trouver une originalité quelconque. Vraisemblablement peu concerné par ce qu’il fait, Umberto Lenzi semble en pilotage automatique, remplit le cahier des charges qui lui a été confié, et officie comme technicien uniquement, en attendant que ça se passe. Le public pervers, dont nous faisons partie, pourrait y trouver quelques éléments à sauver, notamment cette propension à y aller à fond dans les scènes gores, mais tout y est malheureusement déjà vu et revu. Néanmoins, et c’est là l’ironie, on ne s’ennuie pas devant L’Avion de l’apocalypse, sans doute grâce à un montage alerte, qui parvient à coudre les scènes ensemble, en faisant croire que tout ce que l’on voit à l’écran à un sens et qu’une dramaturgie est en cours devant nos yeux révulsés. C’est là qu’on reconnaît la patte Lenzi, sûrement pas un manchot, mais qui “confectionne” son opus d’épouvante de deux mains gauches.

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