SUPER PAPA réalisé par Léa Lando, disponible en DVD le 5 décembre 2024 chez M6 Vidéo.
Acteurs : Ahmed Sylla, Zabou Breitman, Ismaël Bangoura, Julien Pestel, Louise Coldefy, Claudia Tagbo…
Scénario : Fadette Drouard, Léa Lando & Nathanaël Guedj
Photographie : Jérôme Alméras
Musique : Laurent Perez Del Mar
Durée : 1h34
Date de sortie initiale : 2024
LE FILM
Pour les 8 ans de son fils Gaby, Tom, lui offre sans le vouloir un livre… qui ne contient que des pages blanches. Devant la déception de Gaby et pour ne pas perdre la face, Tom prétend qu’il s’agit d’un livre magique : il suffit d’y écrire ses rêves pour qu’ils se réalisent. Voilà comment, totalement dépassé, Tom va tout mettre en œuvre pour exaucer les rêves de son fils, même les plus fous !
Depuis sa révélation en 2011 dans l’émission On n’demande qu’à en rire, l’humoriste et comédien Ahmed Sylla a naturellement fait son chemin au cinéma. Le succès viendra d’ailleurs très vite, puisque L’Ascension de Ludovic Bernard franchira la barre du million d’entrées en 2017. Rebelote pour Inséparables de Varante Soudjian. Ahmed Sylla tourne beaucoup, trop sans doute, ayant été à l’affiche d’une dizaine de longs-métrages depuis 2020, en faisant d’autres scores plutôt honnêtes au box-office, mais jamais de réels échecs. Cependant, on sent que l’acteur arrive au bout d’un concept et ce n’est pas Super papa qui va contredire cela. À mi-chemin entre Menteur, menteur – Liar Liar de Tom Shadyac, Le Prince oublié de Michel Hazanavicius et Demain tout commence de Hugo Gélin, le premier long-métrage de Léa Lando, également humoriste et animatrice surfe sur une vague de comédies éculées, dont l’aspect téléfilm ou même série télévisée (du genre Scènes de ménages) est représentatif d’un certain genre de cinéma français dit populaire, où les histoires – comme la distribution et même l’affiche sur fond bleu – s’avèrent interchangeables, où la forme est complètement oubliée. Sur le fond, Super papa n’est pas « déplaisant » et Ahmed Sylla fait le job, on ne passe pas un mauvais moment, mais tout s’évapore alors même que le générique, sur fond de Djadja d’Aya Nakamura (pitié…), est à peine démarré. Au suivant !
D’après ce qu’on a pu comprendre, l’histoire de Super papa proviendrait du père de la réalisatrice, qui aurait inventé cette histoire de livre magique pour l’un de ses enfants, en lui faisant croire que ce qui serait écrit dedans se réaliserait. Autant dire que Super papa s’adresse avant tout effectivement aux plus jeunes spectateurs, qui pourront y trouver leur compte. Outre Ahmed Sylla, qui ne manque pas d’énergie et qui semble toujours autant investi, le reste du casting est tout aussi sympathique. Zabou Breitman est comme d’habitude impeccable, l’excellent Julien Pestel, complice du Palmashow, n’en finit plus de faire parler de lui (il était récemment dans les deux cartons Cocorico et Chasse gardée), Louise Coldefy est aussi drôle que belle à regarder (Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, Family Business), sans oublier Claudia Tagbo (typhon humain) et Delphine Théodore (déjà présente dans le court-métrage Smile de Léa Lando et vue dernièrement dans Monsieur le maire) complètent ce bon casting. Mais c’est malheureusement tout ce que l’on retient de Super papa, bourré de bons sentiments que beaucoup qualifieront de gnangnans, de gags gentils, indéniablement trop mous et déjà vus cent fois.
Que dire également de la photographie signée Jérôme Alméras, un « habitué » du genre qui affiche à son palmarès des « œuvres » comme Les Dents, pipi et au lit et La Vérité si je mens ! Les débuts, qui ne fait rien pour rehausser l’ensemble ou tout du moins apporter un soupçon d’élégance, tandis que la musique de Laurent Perez Del Mar (La Brigade, Ténor, Chasseuse de géants) nappe le tout d’un bon glaçage sucré recouvert de guimauve.
C’est mignon, tendre, « feel-good », le petit Ismaël (aperçu en créature dans Le Règne animal) est charismatique et naturel devant la caméra, l’alchimie est présente avec la tête d’affiche, mais cela n’en fait certainement pas un « bon » film ou qui ne possède pas ce « truc » qui pourrait le distinguer du tout-venant.
LE DVD
Après avoir attiré près d’un demi-million de spectateurs dans les salles, soit le meilleur score pour Ahmed Sylla depuis Inséparables, Super papa débarque (uniquement) en DVD chez M6 Vidéo. Édition standard, simple, basique, la jaquette reprenant le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur propose un making-of (12’30) sans grande originalité, qui met en parallèle les interventions de l’équipe (réalisatrice, comédiens) et les images de tournage. Chacun y va de son petit mot sympa sur les autres, les personnages sont vaguement présentés et…c’est tout.
L’Image et le son
Pas de Blu-ray pour ce titre. Néanmoins, l’éditeur soigne le transfert de Super papa. Soutenu par une solide définition, le master est parfaitement propre. La copie est exemplaire et lumineuse tout du long, les couleurs excellemment gérées, avec une prédominance de teintes chaudes, tout comme les contrastes très élégants.
Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround sur l’unique Dolby Digital 5.1 qui se contente seulement de faire entendre de très bonnes ambiances naturelles ou tout simplement d’offrir une forte spatialisation de la musique du film. Super papa ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © M6 Vidéo / SND / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr