Test DVD / Monsieur, le Maire, réalisé par Karine Blanc & Michel Tavares

MONSIEUR, LE MAIRE réalisé par Karine Blanc & Michel Tavares, disponible en DVD le 6 mars 2024 chez UGC.

Acteurs : Clovis Cornillac, Eye Haïdara, Laurence Côte, Jean-Pierre Martins, Sophie Guillemin, Shirel Nataf, Cassie Makoumbo Fowe, Mehdi Senoussi…

Scénario : Karine Blanc & Michel Tavares

Photographie : Romain Le Bonniec

Musique : Jérôme Rebotier & Geoffroy Berlioz

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Paul Barral est le maire de Cordon, une petite commune rurale en Haute-Savoie dans les Alpes. Il subit la désertification et le vieillissement de la population et doit se battre contre la fermeture des commerces et des salles de classe. Alors qu’il cherche désespérément comment attirer de nouveaux habitants, l’arrivée de mères célibataires en situation difficile constitue peut-être la clé pour ramener de la vie dans ce village peu habitué au changement et à l’agitation.

Recherche succès désespérément…Décidément, ce bon vieux Clovis Cornillac peine à remonter la pente depuis quelques années et finalement seules deux de ses mises en scène, Couleurs de l’incendie et Belle et Sébastien 3 : Le Dernier Chapitre lui auront permis de retrouver quelque peu les faveurs du public. Car on ne peut pas dire que Les Têtes givrées (120.000 entrées), C’est magnifique (175.000 entrées) et Si on chantait (220.000 entrées) ont laissé des traces dans la mémoire des spectateurs, à part peut-être Les Vétos (640.000 entrées) et on l’espère Les Chatouilles (370.000 entrées). Malgré tout, l’acteur âgé aujourd’hui de 55 ans (dont près de 40 passés devant la caméra) n’a jamais cessé d’enchaîner les films et de tenir le haut de l’affiche. C’est le cas de son dernier opus en date, Monsieur, le Maire, coréalisé par Karine Blanc et Michel Tavares, qui livrent leur premier long-métrage et qui avaient déjà collaboré par le passé sur le court-métrage 3 gouttes d’Antésite. Habituellement producteurs associés, ils signent un coup d’essai sympathique, certes pas transcendant et que beaucoup qualifieront de « téléfilmesque », mais qui tient sur la durée grâce à l’investissement et à l’excellence de ses comédiens, Clovis Cornillac donc, mais aussi et surtout de la géniale Eye Haïdara, que l’on a plaisir à revoir depuis son explosion dans Le Sens de la fête d’Éric Toledano et Olivier Nakache. Pour résumer, Monsieur, le Maire est complètement anecdotique, mais fait oublier les soucis pendant 1h40 et le cinéma sert également (pour ne pas dire avant tout) à cela.

Maire d’un petit village de montagne au pied du Mont-Blanc, Paul Barral se bat pour maintenir les commerces et préserver l’école d’une fermeture annoncée. Alors qu’il cherche désespérément comment attirer de nouvelles familles, l’arrivée de mères célibataires en situation difficile dont Joe-Lynn, chanteuse au franc-parler et ses deux enfants, va vite faire des étincelles dans ce village paisible. Non sans détermination, Monsieur Le Maire a peut-être trouvé là, une solution inédite pour ramener de la vie dans un territoire à l’abandon…

Le personnage incarné par Clovis Cornillac et l’histoire elle-mêmes sont librement inspirés par un fait divers réel, la création de la Maison des Cimes, centre d’accueil pour les familles monoparentales, à L’Hospitalet-près-l’Andorre en Ariège, sous l’initiative du maire Arnaud Diaz. Comme dans Monsieur, le Maire, l’objectif était d’attirer de nouveaux habitants dans le village, dont la population vieillissait, d’où les jeunes partaient, qui mourrait à petit feu, tout en désirant maintenir l’école locale en y scolarisant les enfants des nouvelles familles. Si Karine Blanc et Michel Tavares se connaissent depuis les bancs du cours Florent, ils passent le cap du grand écran en y mettant beaucoup de leur vécu, avec une enfance passée à la campagne, loin de tout et surtout du monde du cinéma. C’est sur une proposition du producteur lié à UGC Yves Marmion (Voyez comme on danse, Tous les soleils), que le tandem se laisse tenter par cette histoire narrant le quotidien et le dilemme rencontré par le maire d’un petit village paumé de 458 habitants, tout en surfant sur divers sujets d’actualité, comme l’accueil des plus démunis, la violence faite aux femmes et la désertification des territoires ruraux.

Après une présentation quelque peu maladroite, longue et poussive des personnages, Monsieur, le Maire prend sa petite vitesse de croisière, demeure on ne peut plus sage dans sa mise en scène (fonctionnelle) et repose avant tout sur le charisme et le talent de ses acteurs. Si Clovis Cornillac, qui serait impeccable pour camper Philippe Etchebest dans un biopic, est impérial, c’est Eye Haïdara, qui a bien enchaîné depuis Le Sens de la fête, puisqu’on l’a vue tour à tour dans Deux moi de Cédric Klapisch, Les Goûts et les couleurs de Michel Leclerc, La Chambre des merveilles de Lisa Azuelos et bien sûr dans la saison 2 d’En thérapie, qui se taille la part du lion. Joe-Lynn, chanteuse de country qui débarque dans ce village avec ses gamins et une copine enceinte jusqu’aux yeux, va raviver une flamme qui s’était doucement éteinte, à l’instar des hippies dans le classique de Georges Lautner, Quelques messieurs trop tranquilles, auquel on peut penser à plusieurs reprises.

On pourra certainement reprocher une mécanique grinçante et un manque de surprises à Monsieur, le Maire, mais ses personnages restent attachants, les paysages (l’action se situe dans les Alpes, avec une vue unique sur le Mont Blanc) sont magnifiques, l’émotion est au rendez-vous et l’humour n’est jamais bêta.

LE DVD

Après son rapide passage dans les salles (136.000 entrées), Monsieur, le Maire arrive – sans surprise – uniquement en DVD chez UGC. La jaquette, glissée dans un boîtier classique Amaray, reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est proposée comme supplément. On aurait apprécié un reportage sur le tournage, des interviews ou un retour sur les événements qui ont inspiré le film…

L’Image et le son

UGC nous livre une bien belle copie de Monsieur, le Maire, avec une jolie palette de couleurs chatoyantes mettant en valeur le soleil lumineux trônant sur Cordon. Les contrastes sont impeccables et les noirs profonds. Même si l’ensemble manque sensiblement de précision lors des gros plans et le 2.39 de profondeur, la définition demeure d’excellente qualité et les scènes de jour lumineuses.

La piste Dolby Digital 5.1 spatialise avec un rare abattage la bande-originale, quasiment omniprésente sur toutes les enceintes. Heureusement, les voix ne sont jamais noyées, quelques effets frontaux s’en tirent remarquablement bien et les ambiances s’avèrent suffisamment variées. Le mixage stéréo est fluide et homogène, harmonise sans difficulté dialogues et musique, avec efficacité. L’éditeur joint aussi une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © UGC / Claire Nicole / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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