Test DVD / Neuilly-Poissy, réalisé par Grégory Boutboul

NEUILLY-POISSY réalisé par Grégory Boutboul, disponible en DVD depuis le 4 décembre 2024 chez Blaq Out.

Acteurs : Max Boublil, Mélanie Bernier, Gérard Jugnot, Gérard Darmon, Claudia Tagbo, Steve Tientcheu, Malik Amraoui, Franck Amiack, Clotilde Courau…

Scénario : Grégory Boutboul, Walid Afkir & John Eledjam

Photographie : Benjamin Ramalho

Musique : Maxime Desprez & Michaël Tordjman

Durée : 1h30

Année de sortie : 2024

LE FILM

Magouilleur et beau parleur, naviguant entre son entreprise florissante et sa vie de famille épanouie, Daniel est un homme comblé. Mais, à la suite d’une malversation financière, il doit troquer du jour au lendemain son luxueux appartement de Neuilly contre une cellule de 9m2 dans la prison de Poissy. Du costard-cravate au survêt-claquettes, la chute est brutale. Daniel se retrouve perdu dans un environnement dont il ne connaît pas les codes. Mais c’est sans compter sur sa tchatche, son humour et son sens inné de la débrouille…

Grégory Boutboul est tout d’abord scénariste, ayant fait ses classes sur quelques séries télévisées (La Vie devant nous, Sous le soleil, Plus belle la vie), avant de passer au cinéma (Dieumerci ! de Lucien Jean-Baptiste, Amis publics d’Édouard Pluvieux, Andy de Julien Weill et 30 jours max de Tarek Boudali). Il signe son premier long-métrage comme réalisateur avec Neuilly-Poissy, qu’il coécrit avec Walid Afkir (Les Promesses, Kandisha) et John Eledjam (complice de Kev Adams). Ce coup d’essai n’est guère prometteur et semble sans cesse le postérieur placé entre deux chaises, comme si les auteurs avaient constamment hésité entre la comédie et le « drame » carcéral. De ce fait, tout le film paraît bancal, les personnages manquent de chair, l’histoire de crédibilité et l’ensemble s’enlise rapidement. Les acteurs, Max Boublil en tête, font ce qu’ils peuvent et s’agitent beaucoup, pour finalement pas grand-chose. Immense échec à sa sortie avec seulement 80.000 entrées, Neuilly-Poissy est sans doute destiné à l’enfer des comédies standards qui tombent dans le tout-venant et l’oubli définitif à peine après avoir quitté les salles de cinéma. Au suivant.

Daniel est un entrepreneur prospère et un orateur doué qui jongle entre son entreprise en plein essor et sa vie familiale équilibrée. Cependant, à la suite d’une irrégularité financière, il est contraint de passer de son appartement luxueux à Neuilly à une petite cellule de 9 m2 dans la prison de Poissy. Passant du costume-cravate au survêtement, Daniel se retrouve dans un monde dont il ne comprend pas les règles. Mais grâce à son sens de l’humour et son talent pour se débrouiller, Daniel va tenter de s’adapter à sa nouvelle vie.

Il a du mal Max Boublil à se refaire une santé au cinéma ! Son dernier succès remonte probablement à Prêt à tout (2014) de Nicolas Cuche, pour lequel il partageait l’affiche avec Aïssa Maïga, et ce malgré les belles réussites de Play d’Anthony Marciano (qui n’avait pas réussi à réitérer le hit des Gamins) et du Nouveau de Rudi Rosenberg. Il n’est pas mauvais du tout dans Neuilly-Poissy, mais on ne sait pas comment appréhender le personnage, antipathique, immature et étrangement peu drôle. L’acteur (né en 1979) a bien mûri et a pris en charisme, mais peine à rendre Daniel attachant. Il y aurait long à écrire aussi sur sa partenaire Mélanie Bernier. Depuis sa révélation en 2007 dans Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud (le film que tout le monde a zappé et on comprend pourquoi), la comédienne n’a jamais arrêté de tourner, sans pour autant connaître de succès, du moins en tant que rôle principal. Elle continue de promener sa belle frimousse comme dernièrement chez Patrice Leconte (Maigret), mais reste comme qui dirait condamnée à demeurer méconnue du grand public, qui ne parvient pas à retenir son nom. Neuilly-Poissy convoque une poignée de guests-stars, Claudia Tagbo, Gérard Darmon, Gérard Jugnoy et Clotilde Courau, qui viennent prendre leur chèque en en faisant le moins possible (même s’ils le font bien), mais tout tourne autour bien sûr de Max Boublil.

Ce dernier a peut-être plus de choses à défendre que d’habitude et c’est dans le registre de l’émotion qu’il étonne et convainc. L’évolution de Daniel est certes rapide et peu plausible, mais le soutien des autres protagonistes fait passer la pilule, surtout quand ceux-ci décident de tout faire pour l’aider à s’en sortir. Mention spéciale à l’imposant Steve Tientcheu (Normale, Sage-homme, Robuste, Les Combattants) et Malik Amraoui (L’Abbé Pierre, une vie de combats, Vermines) qui incarnent respectivement Doums et Sami, avec lesquels l’entente est tout d’abord peu aisée, peu étonnant puisque Daniel est juif et que ses compagnons de chambrée sont musulmans. C’est finalement et contre toute attente dans la partie dramatique que Neuilly-Poissy s’avère le plus concluant.

Dommage donc que rien ne distingue Neuilly-Poissy d’un téléfilm France Télévisions avec une photo sans esbroufe, un montage qui n’insuffle aucune dynamique et une musique pouët-pouët imputable aux deux compositeurs ayant déjà officié sur les deux Aladin avec Kev Adams, Camping 3, les deux Opération Portugal, des cadors quoi. C’est complètement inoffensif, inodore, incolore, invisible…

LE DVD

C’est donc Blaq out qui se charge de la sortie de Neuilly-Poissy dans les bacs et, sans surprise, uniquement en DVD. La jaquette, glissée dans un boîtier Amaray classique transparent, reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Le making-of (6’35) donne la parole au réalisateur, aux acteurs et aux producteurs, qui tentent de nous faire croire que leur film est « ambitieux, avec du rire, des larmes et de l’émotion ». Voilà voilà. Des images de tournage dévoilent que Neuilly-Poissy a été tourné dans l’ancienne prison pour femmes de Compiègne et que Grégory Boutboul s’est longtemps documenté sur l’univers carcéral pour écrire son premier long-métrage. Rires.

L’Image et le son

Nous ne sommes pas en présence d’une édition HD mais le résultat est appréciable et ce DVD de Neuilly-Poissy fait ce qu’il peut pour donner un peps à la photo originale. Le piqué est acéré, les couleurs chatoyantes, le relief est indéniable et les contrastes affichent une belle densité. N’oublions pas la profondeur des noirs, l’aspect clinquant de l’ensemble et le rendu des matières qui demeure palpable. Quelques baisses de la définition, mais rien d’important.

Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround sur la piste Dolby Digital 5.1 qui se contente seulement de faire entendre de très bonnes ambiances naturelles ou tout simplement d’offrir une forte spatialisation de la musique du film. Neuilly-Poissy ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales. N’hésitez donc pas à sélectionner directement la Stéréo.. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Blaq Out / Atika / Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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