LES DÉGUNS 2 réalisé par Cyrille Droux & Claude Zidi Jr. , disponible en DVD depuis le 6 décembre 2023 chez Apollo Films.
Acteurs : Karim Jebli, Nordine Salhi, Sofiane Zermani, Soprano, Soolking, Zaho, Samir Djoghlal, Emkal…
Scénario : Cyrille Droux & Claude Zidi Jr.
Photographie : Stephen Meance
Musique : Alain Governatori & Nass Brans
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Après leurs déboires et leurs aventures du premier opus, Nordine Salhi et Karim Jeb alias Karim et Nono reviennent plus en forme et plus déterminés que jamais et continuent leur quête de succès par tous les moyens. Après un premier échec cuisant dans l’univers de la télé-réalité, les deux acolytes décident de se lancer dans le rap. Dans sa recherche du succès musical, Karim, alias Nécrophile, aidé de son manager Nono, ne cesse d’accumuler des tentatives ratées. Une opportunité vers la célébrité est saisie, mais tout ne se passe pas comme prévu, et les mésaventures vont s’enchaîner pour les deux protagonistes.
Bon…nous n’apprendrons rien à personne, ou presque, en disant que Les Déguns est incontestablement l’un des pires films de tous les temps. Pourtant, le film porté par l’improbable tandem Karim Jebli et Nordine Salhi – avec les apparitions de Cyril Hanouna, Benjamin Castaldi, Élie Semoun, Chantal Ladesou…, un vrai Expendébiles – aura tout de même attiré près d’un demi-million de spectateurs dans les salles. Oui, c’est à ne pas croire. Preuve s’il en est du niveau de culture et de l’humour de la génération Z (ooooh le vilain réac, boooouh!!!) à qui ce truc « co-réalisé » par Cyrille Droux et Claude Zidi Jr. était essentiellement destiné. Devant le succès rencontré par cette bouse infâme, la tentation était sûrement trop grande de profiter de cet engouement et pour mettre en route une suite, on préfère parler ici de séquelle (dans le sens complication plus ou moins tardive et durable d’une maladie, d’un traumatisme). Mais il aura fallu donc « attendre » cinq ans pour revoir les bouffons sans charisme dans de nouvelles aventures. Toujours adapté de leur web-série éponyme (quatre saisons…), Les Déguns 2, que Claude Zidi Jr. a tourné après son excellent Ténor, est on va dire plus « regardable » que le premier opus, mais indéniablement consternant, interminable, inconcevable. Celles et ceux qui iront jusqu’au bout de ces deux longs-métrages devraient être exonérés d’impôts à vie, avant d’aller faire un bilan de santé avec le toucher rectal en sus, histoire de vous rappeler avec quelle partie de l’anatomie a été écrit, mis en scène et interprété cet objet filmique et pitoyable. Comme le disait un vieux sage à barbe, « Fuyez pauvres fous ! ».
Incroyable que ce deuxième épisode ait fait encore plus d’entrées que le précédent ! Certains ont eu du pif, notamment Netflix qui a mis des biftons dans l’entreprise comme l’indique le grand N symbolique de la plateforme avant le début des « festivités ». Puis, la lobotomie démarre avec une bande-originale qui remonte les testicules et les assèche comme des raisins de Corinthe, plusieurs panoramas sur la ville poubelle de Marseille, on y parle de football (put*in), de Zidane (bordel…), puis présentation rapide des deux personnages principaux. En gros, on nous dit qu’ils n’ont jamais rien réussi, qu’ils n’ont pas de diplôme et qu’ils ont même échappé à la COVID-19. C’est là que nous retrouvons Karim (le moche, le pire) et Nordine (le moins moche, le moins pire) qui s’incrustent au milieu des dégénérés de l’émission de télé-réalité Les Marseillais (rebaptisée La Villa des Fratés), entre autres la tchoin à buzz et monstrueuse Maeva Ghennam, le balai à chiottes Paga et le lémurien Greg Yega. On y renifle des culottes, on joue la bromance, en faisant croire que le duo est encore plus con et débile que leurs partenaires. Voilà, déjà dix minutes passées.
Le reste est du même acabit. On y recycle des trucs provenant de Fatal de Michaël Youn (les 2 siphonnés essaient de se faire une place dans le rap français), on demande à l’insupportable Soprano de faire un nouveau caméo, histoire de représenter encore mieux Marseille, on y croise d’autres « rappeurs » du nom de Sofiane, Soolking, L’Algérino, RK, qui viennent apporter une « crédébilité » à la cause, après sûrement avoir été payé en petites coupures. Difficile d’aller plus loin pour parler de cette chose, dont l’expérience n’a sûrement d’équivalent que celle d’une mort imminente, mais où la sortie du fameux tunnel serait longue à arriver, même si le film ne dure que 80 minutes. Ah oui, forcément, un des deux se fait passer pour le microbiologiste Didier Raoult, autre nom auquel a été rattachée cette chère ville de Marseille ces dernières années et c’est supposé là aussi être drôle. Heureusement que la barbe postiche est mise de travers pour tendre nerveusement les zygomatiques de celles et ceux qui seraient alors toujours en vie à ce moment précis du film.
La suite ? On espère qu’il n’y en aura pas. Claude Zidi Jr. a d’ores et déjà signé Maison de retraite 2, écrit par Kev Adams (décidément…), tandis que Karim Jebli a été victime d’une tentative d’assassinat, en recevant une balle dans la hanche. On ne sait s’il s’agit du geste d’un spectateur mécontent ou d’une façon d’être tactile dans la région PACA…
LE DVD
Alors que Sony Pictures s’était (dé)chargé de la sortie en DVD du premier volet, c’est Apollo Films qui livre la galette des Déguns 2 en édition Standard. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique Amaray, reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.
Comme « suppléments », l’éditeur nous « gratifie » de deux clips issus de la bande-originale du film. C’est tout. C’est trop.
L’Image et le son
Pas de Blu-ray pour ce titre. Néanmoins, l’éditeur soigne le transfert des Déguns 2. Soutenu par une solide définition, le master est parfaitement propre. La copie est exemplaire et lumineuse tout du long, les couleurs excellemment gérées, avec une prédominance de teintes chaudes, tout comme les contrastes très élégants.
Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround sur l’unique Dolby Digital 5.1 qui se contente seulement de faire entendre de très bonnes ambiances naturelles ou tout simplement d’offrir une forte spatialisation de la musique du film. Les Déguns 2 ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription. Comme le dirait George Abitbol, « Je préfère partir plutôt que d’entendre ça plutôt que d’être sourd ».
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