TILL DEATH réalisé par S.K. Dale, disponible en DVD et Blu-ray le 19 août 2021 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Megan Fox, Callan Mulvey, Eoin Macken, Lili Rich, Aml Ameen, Jack Roth…
Scénario : Jason Carvey
Photographie : Jamie Cairney
Musique : Walter Mair
Durée : 1h30
Date de sortie initiale : 2021
LE FILM
Dans une maison isolée dans la neige, une jeune femme se réveille menottée au corps sans vie de son mari. Incapable de se libérer, sans téléphone pour appeler du secours, elle découvre que des tueurs à gages sont en route pour venir l’éliminer.
Nous avions laissé précédemment Megan Fox en Afrique, où elle affrontait une lionne vorace dans Rogue, un film de guerre et survival nocturne vraiment sympathique. Décidée à reprendre sa carrière en main, la comédienne aura depuis donné la réplique à Bruce Willis dans le thriller Midnight in the switchgrass de Randall Emmett, producteur de Trauma Center, 10 Minutes Gone, Évasion 2 et 3, Backtrace, Représaille, enfin bref vous voyez le genre. Actrice peu considérée et la plupart du temps réduite à son physique, Megan Fox en a pourtant sous le capot, sous sa belle carrosserie, oui bon, elle était facile celle-là. D’ailleurs, elle le prouve une fois de plus dans Till Death, série B cette fois encore de fort bon acabit, dans laquelle elle ne se ménage pas et où elle livre une performance solide et avec une bonne dose d’ironie. Mis en scène par un certain S.K. Dale, dont il s’agit du premier long métrage après quelques courts très remarqués, dont The Coatmaker, petit film d’épouvante récompensé en 2019, Till Death s’avère très prometteur, contient son lot de rebondissements, que certains jugeront improbables certes (voir « empruntés » à Jessie de Stephen King et donc à l’excellent Gerald’s Game de Mike Flanagan), mais où le réalisateur parvient à maintenir une vraie et bien stressante tension durant 90 minutes.
Emma (Megan Fox) est malheureuse dans son mariage avec Mark (Eoin Macken, pervers à souhait) et, perdue, a récemment mis fin à une liaison extraconjugale avec Tom (Aml Ameen), l’employé de son mari. Le lendemain, lors de leur onzième anniversaire de mariage, il la surprend avec un voyage inattendu dans une maison isolée au bord d’un lac qu’ils visitaient dans le passé. Cette nuit-là, il lui demande de leur laisser une seconde chance. Lorsqu’elle se réveille le lendemain matin, elle se retrouve menottée au poignet de Mark, juste avant qu’il ne se suicide en se mettant une balle dans la tête. Sous le choc, Emma essaie de briser les menottes en voulant tirer une balle dans la chaîne, mais l’arme est vide. Elle se rend compte que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, découvrant un casier high-tech dans l’armoire et constatant que tous les objets pointus qu’elle pourrait utiliser pour se libérer ont disparu et que son téléphone est hors service. Traînant le corps pour fouiller la maison, elle finit par trouver des clés de voiture dans la poubelle de la cuisine. Emma enroule un tissu autour de ses pieds et tire le corps de Mark à l’extérieur, se rendant dans le garage, où la voiture ne démarre pas, son époux ayant bien pris soin de vider le réservoir avant de passer à l’acte. Soudain, un message enregistré par Tom se déclenche dans le véhicule, dans lequel Emma comprend que Mark, au bout du rouleau et quelque peu cinglé, a planifié une vengeance, après s’être rendu compte qu’elle l’avait trompé. Ce qu’Emma ne sait pas, c’est que Mark a également fait appel à un criminel, Bobby (Callan Mulvey), qui dix ans auparavant s’en était déjà pris à elle et l’avait poignardée au cours d’une soirée. Emma avait toutefois réussi à le mettre en fuite en lui crevant un œil à l’aide de ses clés. Accompagné de son frère Jimmy (Jack Roth), Bobby est bien décidé à finir ce qu’il avait commencé et surtout à se venger.
Alors oui, les quiproquos sont « hénaurmes » et il faut parfois une bonne dose d’abnégation pour accepter ce qui se déroule à l’écran, sur les agissements – il fait le dire souvent très cons – des personnages. Toutefois, Till Death est une série B qui a franchement de la gueule, avec une photographie glacée très soignée et des décors élégants d’un côté, et de l’autre une réalisation du même tonneau, qui démontre tout le potentiel de son cinéaste. Le scénario de Jason Carvey (producteur des deux VHS Massacre) exploite à merveille les possibilités offertes par ce huis clos et home invasion inattendus (surtout après une scène d’exposition intime et feutrée), permettant ainsi à S.K. Dale de recourir à certaines idées de mise en scène, classiques, mais ô combien efficaces, créant ainsi comme un ballet avec les comédiens. Une chorégraphie à la fois jubilatoire et anxiogène, menée sur un rythme toujours soutenu, du début à la fin.
Outre Megan Fox, parfaite (ou pas refaite, c’est selon les avis) et qui tient véritablement le film sur son charisme et son talent, nous noterons la participation de Callan Mulvey, légendaire Drazic de la série Hartley, coeurs à vif, qui a depuis promené sa trogne inquiétante dans Zero Dark Thirty, 300 : La Naissance d’un empire, Captain America : Le Soldat de l’hiver, Batman Vs Superman : L’Aube de la justice et Warcraft : Le Commencement. Ah oui et dans Anti Life aussi, mais ça c’est une autre histoire (drôle) que nous vous avons déjà contée. Il est particulièrement flippant ici dans le rôle du criminel quasi-invincible (il faut voir tout ce qu’il se prend dans la tronche, avant de se relever frais comme un gardon), qui a décidé de s’en prendre à notre chère Megan. Chose plus amusante, on ne peut s’empêcher de penser que le visage de l’acteur Aml Ameen est la parfaite symbiose entre celui des deux Bad Boys de Michael Bay, Will Smith et Martin Lawrence. Vous y penserez quand vous verrez Till Death !
Si l’été 2021 n’est pas si caniculaire que ça (euphémisme), n’hésitez pas à vous laisser tenter par ce jeu du chat et de la souris très rafraîchissant, ultra-divertissant, prenant, vicieux et teinté d’humour noir.
LE BLU-RAY
Till Death ne connaîtra pas les honneurs d’une sortie dans les salles françaises, mais parvient tout de même jusqu’à nous en DVD et en Blu-ray grâce aux bons soins de Metropolitan Vidéo. Menu principal très légèrement animé et musical. En revanche, le visuel de la jaquette, repris de l’affiche américaine, en dévoile un peu trop à notre goût…
Aucun supplément. C’est vraiment dommage, car nous aurions aimé en apprendre un peu plus sur les conditions de tournage en Bulgarie et avoir quelques éléments sur les précédents films de S.K. Dale. Ce sera pour une autre fois…
L’Image et le son
Que dire, si ce n’est absolument parfait et ce comme d’habitude chez Metropolitan, qui depuis des années se place sur la première marche du podium quant à la qualité de ses masters, autant SD que HD et même UHD. Si vous désirez bénéficier des meilleures conditions de visionnage pour apprécier Till Death, alors n’hésitez pas à sélectionner immédiatement l’édition Blu-ray du film de S.K. James, qui profite d’une clarté absolue sur l’ensemble des séquences en extérieur, marquées par une neige immaculée et omniprésente. On ne parvient pas à distinguer ce qui a été réalisé par l’équipe des effets spéciaux et ce qui a été tourné dans de véritables conditions, toujours est-il qu’à l’écran le résultat est parfait, luminescent. Du coup, le rouge du sang, aussi bien sur le visage de Megan Fox, que sur sa robe de mariée, ressort sans aucune difficulté. Le piqué est acéré comme la lame d’un scalpel, les contrastes sont superbes, les détails sont omniprésents aux quatre coins du cadre large, le relief ne cesse de laisser pantois.
Bien que le film soit étonnamment avare en scènes « agitées », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent comme il se doit pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. Il faut dire que la musique composée par Walter Mair est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Les dialogues sont toujours nets et précis, la balance frontale puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient, sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.