SONGBIRD réalisé par Adam Mason, disponible en DVD et Blu-ray le 15 avril 2021 chez Metropolitan Films.
Acteurs : K.J. Apa, Sofia Carson, Craig Robinson, Bradley Whitford, Alexandra Daddario, Peter Stormare, Paul Walter Hauser, Demi Moore…
Scénario : Adam Mason & Simon Boyes
Photographie : Jacques Jouffret
Musique : Lorne Balfe
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 2020
LE FILM
Cela fait maintenant quatre ans que le monde vit en confinement. Désormais, les personnes infectées du Covid-23 sont envoyées de force en quarantaine dans des camps devenus peu à peu d’inquiétants ghettos. A Los Angeles, Nico est un coursier immunisé au virus qui arpente la ville lors de ses livraisons. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Sara, une jeune femme confinée chez elle. Malgré les impératifs sanitaires qui les empêchent de s’approcher, Sara et Nico tombent amoureux. Mais lorsque Sara est suspectée d’être contaminée, elle est contrainte de rejoindre les camps de quarantaine. Nico tente alors l’impossible pour la sauver.
On l’attendait ce film ! Non pas pour son intérêt, mais parce qu’il était certain que quelques producteurs opportunistes allaient profiter de la situation extraordinaire vécue par tous les habitants de la planète depuis mars 2020, pour mettre en route un film qui s’en inspirerait. Voici donc Songbird, réalisé par Adam Mason, obscur metteur en scène d’une dizaine de longs-métrages tout aussi inconnus, y compris un certain Manipulations qui réunissait tout de même Anthony Hopkins, Al Pacino et Josh Duhamel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas encore avec Songbird, qu’il a coécrit avec son complice Simon Boyes, qu’il risque de se faire une renommée. Cette dystopie – mais en est-ce vraiment une ? – a tout simplement été tournée dans les rues désertes de Los Angeles, alors que ses habitants étaient cloîtrés chez eux, profitant ainsi d’un décor quasi-fantastique, sans avoir recours aux effets spéciaux ! Il est pas con le Michael Bay, producteur de ce…thriller ? Drame fantastique ? Comédie involontaire ? On ne sait pas trop en fait, car Songbird ne raconte rien ou pas grand-chose, si ce n’est une histoire d’amour évidemment contrariée entre deux jeunes tourtereaux, séparés par le contexte sanitaire et dont on apprend même qu’ils n’ont pas eu le temps de se toucher avant d’être forcés de rester a casa. A côté de ça, Adam Mason se concentre sur d’autres personnages, jamais intéressants, essentiellement des individus qui ont trouvé le bon truc pour se faire du fric, d’autres qui essayent de survivre en se la pétant sur les réseaux sociaux (Alexandra Daddario qui comme d’habitude a acheté de la lingerie trop petite), d’autres en profitant des personnes immunisées contre le COVID-23 (oui oui) en les utilisant comme coursiers. Ajoutez à cela un responsable de la sécurité sanitaire complètement fou (Peter Stormare en roues libres), un ancien soldat revenu paralysé et traumatisé d’Afghanistan qui joue avec ses drones, sans oublier la caution mexicaine avec une jeune héroïne aux sourcils épilés comme une vedette de télé-réalité et vous obtenez…bah rien en fait, ou pas grand-chose, surtout pas de quoi faire un film…
En 2024, une pandémie a ravagé la planète, et le virus qui a muté tue à un rythme accéléré. Cela fait maintenant quatre ans que le monde vit en confinement. :-: Les personnes infectées sont forcées de quitter leur maison et envoyées dans des camps de quarantaine. Grâce à son immunité au virus, Nico peut malgré tout continuer ses activités de coursier et passe ses journées à effectuer des livraisons à vélo à travers la ville. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance de Sara, une jeune femme cloîtrée dans son appartement. Malgré les protocoles de sécurité, Sara et Nico tombent amoureux. Mais la jeune femme risque à tout moment d’être expulsée par le service d’hygiène de la ville… Sur le point de tout perdre, Sara garde malgré tout un infime espoir. Se pourrait-il que cette petite flamme entre les deux jeunes gens puisse mettre un terme au cauchemar de l’humanité ?
Aussi peu réussi qu’il soit, Songbird restera le premier film tourné à Los Angeles pendant la période de confinement aux Etats-Unis lors de la pandémie de Covid-19. Maintenant, en ce qui concerne l’histoire, on repassera, car rien ne le distingue d’un autre long-métrage qui prenait pour sujet un virus qui se répandait sur la planète. On est évidemment loin de La Planète des singes (la formidable trilogie reboot), Mauvais sang de Leos Carax, 28 jours plus tard de Danny Boyle, Contagion de Steven Soderbergh, Alerte de Wolfgang Petersen, [REC] de Paco Plaza et Jaume Balagueró et bien d’autres. Mais honnêtement, même Virus Cannibale de ce bon vieux Bruno Mattei est plus sympa et marrant que ce Songbird, qui s’avère aussi laid et pompeux qu’un World War Z avec son Brad Pitt qui se croyait dans une pub pour Head & Shoulders. Si l’on est en droit d’attendre un peu plus In the Earth de Ben Wheatley (High-Rise, Touristes, Free Fire et le récent remake de Rebecca), également inspiré par la récente épidémie, Songbird peine à dissimuler ses enjeux très limités. Le film est morcelé à travers ses personnages, qui rentreront (ou pas) en contact, au fil d’une intrigue quelque peu tarabiscotée et centrée surtout sur le couple formé par K.J. Apa, la star de la série Riverdale, et Sofia Carson, vedette de la chanson et des studios Disney (la trilogie Descendants).
Avec d’un côté un type du genre surfeur californien qui passe son temps à remodeler sa chevelure blonde délavée par le sel marin ou à regarder ses tablettes de chocolat dans le miroir, et de l’autre une jeune nana aux joues rondes de bébé, obligée de (sur)vivre avec sa mère (qui tombe malade, bien évidemment) et de se contenter de chauffer son mec alors chaud comme la b(r)aise au téléphone, on n’est pas gâtés…Dans le même film, on trouve tout de même une Demi Moore qui du haut de ses 58 printemps se permet de faire plus jeune que l’actrice qui joue sa fille et qui en compte seulement 13, un Bradley Whitford mauvais comme un cochon, une Alexandra Daddario qui à 35 ans se prend encore pour une lycéenne (on sauve ses scènes où elle arbore un string et un soutien-gorge dans lesquels elle semble à l’étroit), un Peter Stormare sous substances, un Craig Robinson dont le jeu fait moins d’ondes que son partenaire (son téléphone portable, ha ha), sans oublier un Paul Walter Hauser (le Richard Jewell du film de Clint Eastwood) coincé sur sa chaise roulante et qui attend que ça se passe. Des personnages agaçants, jamais attachants, auxquels on ne peut jamais s’identifier et dont on se fiche complètement de ce qui pourrait leur arriver.
Sorti en 2020, Songbird a réussi à faire parler de lui et même à trouver son public sur les plateformes de vidéo à la demande. N’attendez rien de ce simple film catastrophe sans aucune imagination (le scénario a été torché en trois jours et le tournage bouclé en trois semaines…), totalement gratuit, et surtout longuet, mal écrit, bref ennuyeux, qui pourra néanmoins plaire aux adolescent(e)s avec sa romance toute naïve.
Et comme vous avez été sages, voici quelques instantanés (encore) d’Alexandra Daddario dans Songbird.
LE BLU-RAY
C’est chez Metropolitan Vidéo que débarque Songbird, à la fois en DVD et en Blu-ray. Visuel très attractif, ce qui n’est pas le cas du menu animé et musical, peu recherché.
En guise de supplément, l’éditeur ne nous fournit qu’un lot de bandes-annonces.
L’Image et le son
Le master HD dépasse toutes les attentes, s’il y en avait, et restitue merveilleusement les partis pris du chef-opérateur Jacques Jouffret (les trois premiers American Nightmare, 22 Miles, Évasion 3), d’autant plus que Songbird se déroule essentiellement dans un environnement morne et « crépusculaire ». Cela n’empêche pas le piqué d’être souvent vif et acéré. La colorimétrie se révèle joliment glacée sur les scènes en extérieur ou au contraire plus chaudes pour les séquences se déroulant dans l’appartement de Sara, les contrastes sont denses, la compression solide comme un roc et la définition subjugue à chaque plan.
La piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle saisissante à tout point de vue et fait surtout la part belle à la musique. Les dialogues sont ardents sur la centrale, tandis que les frontales et les latérales n’ont de cesse de s’affronter lors des séquences plus agitées de la dernière partie. Le doublage est médiocre et le mixage français DTS-HD Master Audio 5.1 pousse un peu trop les dialogues à l’avant au détriment d’une harmonie concrète. Dans les deux cas, l’immersion est indéniable, mais nettement supérieure en version originale.