Test Blu-ray / Dominique: Les Yeux de l’épouvante

DOMINIQUE: LES YEUX DE L’ÉPOUVANTE (Dominique) réalisé par Michael Anderson, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 1er septembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Cliff Robertson, Jean Simmons, Jenny Agutter, Simon Ward, Ron Moody, Judy Geeson, Michael Jayston, Flora Robson…

Scénario : Edward Abraham & Valerie Abraham, d’après le roman de Harold Lawlor

Photographie : Ted Moore

Musique : David Whitaker

Durée : 1h31

Année de sortie : 1979

LE FILM

A peine remise d’une grave chute, Dominique Ballard, femme d’un riche homme d’affaires, commence à être victime d’étranges et angoissantes visions : un cadavre pendu dans la serre, des objets qui disparaissent…Est-elle en train de perdre la tête ? Témoin d’événements surnaturels ? Est-elle victime d’une machination ? La demeure du couple est-elle réellement hantée ?

Assistant d’Anthony Asquith, Harold French, Terence Young et Peter Ustinov dans les années 1940, Michael Anderson passe à la mise en scène la décennie suivante. Le succès arrive très vite avec Les Briseurs de barrages The Dam Busters (1954), rapidement suivi d’une adaptation de 1984 de George Orwell et du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Étonnamment, les cinéphiles auront surtout retenu ses opus plus tardifs comme Le Secret du rapport QuillerThe Quiller Memorandum (1966), L’Âge de cristal – Logan’s Run (1976) et Orca (1977). Dominique, sous-titré en France Les Yeux de l’épouvante, clôt les années 1970 pour le réalisateur, qui après l’insuccès de son ersatz des Dents de la mer et qui s’apprêtait à transposer Chroniques martiennes de Ray Bradbury, surfait sur la mode des thrillers fantastiques et d’épouvantes. Il se reposait sur un scénario du couple Edward & Valerie Abraham (qui signeront tout de suite après Le Club des monstres, avec Vincent Price, John Carradine et Anthony Steel), lui-même découlant d’un roman de l’américain Harold Lawlor, seule et unique fois où l’un de ses livres donnera naissance à un long-métrage. De facture classique, Dominique fait preuve de sobriété, trop sans doute diront certains et il n’auront peut-être pas tort, mais cette retenue sied à un récit malin, élégamment pris en charge par le cinéaste, qui compose des cadres intéressants et beaux, joliment photographiés par le chef opérateur Ted Moore (Le Choc des Titans, Shalako et cinq James Bond avec Sean Connery). De plus, Dominique nique nique bien le spectateur avec un final cynique et réussi.

Dominique, la femme du riche homme d’affaires David Ballard, s’est à peine remise d’une chute dans l’escalier, qu’elle commence à voir des choses bizarres dans sa maison. Un cadavre pendu dans la serre ou des bijoux égarés, les occasions ne manquent pas pour juger ses visions et son comportement troublants. Dominique craint en effet que ce soit son mari qui lui fait subir toutes ces horreurs. Poussée au désespoir, elle se suicide. Mais la quiétude de Ballard ne dure pas, puisqu’il commence à voir des apparitions de sa femme, revenue d’entre les morts pour le hanter.

Soyons honnêtes, si Dominique: Les Yeux de l’épouvante ne brille pas par son originalité, le film de Michael Anderson possède de nombreux atouts dans sa manche pour intéresser le fan du genre. En premier lieu son casting, sur lequel trônent Cliff Robertson et Jean Simmons. Le premier, froid comme la mort et regard dans lequel brûle les feux de l’enfer, sortait alors d’Obsession de Brian De Palma, mais les propositions de rôles allaient déjà en s’amenuisant, malgré l’Oscar du meilleur obtenu dix ans auparavant pour Charly de Ralph Nelson. La comédienne britannique, qui a toujours crevé l’écran dans Violence à Jericho, Elmer Gantry, le charlatan, Spartacus, Des pas dans le brouillard, Un si doux visage et bien d’autres, allait se faire plus discrète sur le grand écran suite à l’échec critique et public de Dominique, malgré sa solide prestation. Une solide distribution donc, qui compte aussi à son actif la présence de Jenny Agutter (Le Survivant d’un monde parallèle, Le Loup-garou de Londres) et l’excellent Simon Ward (Supergirl, Holocaust 2000, Dracula et ses femmes vampires), impeccable dans le rôle du suintant Tony Calvert. D’ailleurs, rien que le physique de ce dernier pourra mettre la puce à l’oreille des spectateurs quant à la nature du personnage. Bon, si vous lisez cette chronique, nous espérons ne pas en avoir trop dit, mais dès la venue du nouveau chauffeur, la suspicion est de taille.

En dépit de petites redondances, on se laisse happer par l’atmosphère inquiétante, la beauté de quelques scènes ou plans (la première apparition du spectre de Dominique), les éclairages baroques (la patte du producteur Milton Subotsky, fondateur de la Amicus, société rivale de la Hammer), l’étonnante absence d’humour, la précision du montage de Richard Best (le génial Désert de la peur de J. Lee Thompson) et par-dessus tout les acteurs tellement doués qu’ils seraient capables de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Le charme opère et subsiste, Dominique: Les Yeux de l’épouvante demeure un spectacle on ne peut plus plaisant.

L’Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

On ne présente plus l’anthologie Angoisse, devenue incontournable dans le monde de l’édition vidéo française contemporaine et dont Homepopcorn.fr peut se targuer d’avoir chroniqué chaque titre. Comme tous les autres volumes de la collection, les deux disques de Dominique: Les Yeux de l’épouvante reposent dans un Digipack à trois volets, glissé dans un fourreau cartonné reprenant l’un des visuels d’exploitation originale. Le menu principal est animé et musical.

La bande-annonce est le seul bonus vidéo de cette édition. Dommage…et étonnant de n’avoir pas pu mettre la main sur un intervenant, ne serait-ce que pour nous présenter brièvement le film.

Nous retrouvons aussi un livret de 24 pages, toujours signé Marc Toullec, qui revient cette fois et exclusivement sur la carrière du producteur Milton Subotsky. Quelques informations sur Dominique: Les Yeux de l’épouvante, mais pas grand-chose à se mettre sous la dent pour résumer.

L’Image et le son

L’un des gros points forts de Dominique : Les Yeux de l’épouvante est incontestablement sa photographie. Le master HD que nous avons entre les mains est issu d’une nouvelle numérisation et une restauration 2K réalisée en 2019, à partir du négatif original, déjà présenté aux Etats-Unis la même année chez Vinegar Syndrome. Ce Blu-ray français au format 1080p restitue comme il se doit les partis pris esthétiques du directeur de la photographie Ted Moore, qui fait la part belle aux éclairages verts, mauves, rouges, bleus, roses. Les noirs sont denses, mais jamais bouchés, les contrastes profonds, les teints naturels, les détails appréciables, tout comme la profondeur de champ, le relief des textures est éloquent, tout comme celle du grain original, heureusement conservé et organique. Très peu de poussières et de rayures. Un raccord de montage subliminal, mais repéré tout de même.

Les pistes anglaise (à privilégier) et française (incomplète car il s’agit de la version intégrale) sont présentées en DTS HD Master Audio et instaurent toutes deux un bon confort acoustique, sans souffle, propre, avec une très bonne délivrance des dialogues. La belle partition de David Whitaker bénéficie d’une belle ouverture des canaux, le doublage français est correct et les effets annexes riches. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © GRAND PRIZE PRODUCTIONS/ Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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