Test Blu-ray / Corrective Measures – Mutants surpuissants, réalisé par Sean Patrick O’Reilly

CORRECTIVE MEASURES – MUTANTS SUPERPUISSANTS réalisé par Sean Patrick O’Reilly, disponible en DVD et Blu-ray le 8 mars 2023 chez Program Store.

Acteurs : Bruce Willis, Michael Rooker, Tom Cavanagh, Brennan Mejia, Kevin Zegers, Dan Payne, Celia Aloma, Hayley Sales…

Scénario : Sean Patrick O’Reilly, d’après le roman graphique de Grant Chastain

Photographie : Stirling Bancroft

Musique : George Streicher

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

San Tiburon. Une prison abrite les criminels les plus dangereux du monde, dont certains ont des super-pouvoirs. Les tensions entre les détenus et le personnel s’exacerbent, entraînant l’anarchie dans la prison…

Encore un film de super-héros ??? Et avec Bruce Willis en plus ???!!! C’est Corrective Measures : Mutants surpuissants, qui surfe allègrement sur la vague Marvel-DC, mais avec des effets spéciaux réalisés à l’aide d’un Amstrad 6128+ à cartouche. Cessons ce cynisme, car cette adaptation du roman graphique du même nom de Grant Chastain est un divertissement honorable, qui fait ce qu’il peut avec les moyens qui lui ont été alloués, dans lequel on retrouve le tandem de White Elephant, Bruce Willis et Michael Rooker, qui se donnent la réplique dans une cellule de 10m², le cul vissé à leur banquette pendant que cela s’agite autour d’eux. Si le premier peine à articuler et se contente d’aligner une ou deux phrases par-ci par-là comme une marionnette manipulée par un ventriloque, le second, arborant lunettes teintées et canotier, a un peu plus à défendre dans le rôle du « superviseur » de cette prison spéciale, qui passe son temps à jouer aux échecs, se foutre de la tronche et à rabaisser ses subordonnés, en attendant de couler des jours paisibles grâce à une retraite dorée. Il ne se passe pas grand-chose dans Corrective Measures : Mutants surpuissants, mais l’ensemble est sympathique avec ses acteurs amusants dont l’excellent Tom Cavanagh, une des vedettes de la série Flash, dans laquelle il interprétait Eobard Thawne aka Nega-Flash, ainsi que le docteur Harrison Wells, qui aurait été impeccable dans une transposition live d’Où est Charlie ?. Une bonne gueule et une belle voix qui ont finalement été rares au cinéma et dont l’apparition est un des points forts de cette série B (pour être magnanime) fauchée aux maquillages navrants (et donc drôles malgré-eux, comme s’il s’agissait d’un masque d’Halloween dégoté aux Puces de Saint-Ouen) et aux CGI d’un autre temps. On ne s’ennuie pas (trop), il n’en restera absolument rien dès que le générique de fin apparaît (en dépit d’une fin ouverte), mais le film est à voir pour constater une fois de plus à quel point Bruce Willis aura tiré sur la corde jusqu’au dernier moment avant de stopper sa carrière, tandis que certains producteurs peu scrupuleux profitaient de cette poule aux œufs d’or pour monter au bas mot une trentaine de longs-métrages sur son nom en l’espace de cinq ans…

Dans un futur proche, le monde a été ravagé par un cataclysme surnommé « Pulse ». Un virus mystérieux a transformé des humains en mutants dotés de super-pouvoirs dévastateurs. Face au danger que certains représentent pour la société, ces monstres et criminels ont été regroupés dans la prison ultra-sécurisée de San Tiburon où leurs pouvoirs sont contrôlés par des inhibiteurs installés sur leurs jambes. Connu pour sa capacité à manipuler l’esprit d’autrui, Julius Loeb — dit « Le Lobe » — est tourmenté par le gardien corrompu de cet établissement pénitentiaire, Devlin. Ce dernier cherche à piller sa fortune. Bientôt, les tensions avec le personnel s’exacerbent. Quand une panne de générateur permet aux mutants de recouvrer leur puissance, la prison va plonger dans l’anarchie et le chaos…

Oui, bon. Ne vous attendez pas à un blockbuster hein, mais franchement on serait tentés de dire que Corrective Measures réussit là où les affreux et fluorescents X-Men : Days of Future Past et X-Men : Apocalypse de Bryan Singer avaient échoué, à savoir divertir sans prétention et sans recourir à des images de synthèse hideuses. On se moque gentiment de ces Mutants surpuissants, tout en gardant pour le film une réelle affection, qui rappelle un peu Code 8 de Jeff Chan, dans lequel on suivait une poignée de personnages dotés de pouvoirs surnaturels, discriminées et traquées sans relâche, qui s’alliaient pour mettre fin à un dangereux réseau de criminels. Il y a de bonnes idées dans Corrective Measures, dispersées ici et là, le rendant attendrissant dans ses maladresses et sa pauvreté technique. Le réalisateur (également scénariste et producteur) Sean O’Reilly, qui avait produit l’horrible Apex et qui a aussi décidé « d’en croquer » en finançant d’autres Williseries (la trilogie Detective Knight, American Siege, Deadlock), qui signe d’ailleurs son premier film en live action, fait ce qu’il peut derrière la caméra et s’arrange souvent pour dissimuler l’indigence des décors. À ce titre, les séquences montrant les prisonniers passant devant une commission se résument à une chaise posée dans un décor noir et…c’est tout. On ne sait pas s’il s’agit de la reproduction d’une case du roman graphique original, toujours est-il qu’à l’écran cela ne passe pas et s’avère même gênant.

Mais cette fois encore, on pardonne volontiers ce subterfuge vieux comme le monde, car Corrective Measures est un projet qui a été porté, chéri par le metteur en scène et cette sincérité se ressent du début à la fin. Sean O’Reilly tente des trucs dans ce spectacle décomplexé, qui sent l’amateurisme (les dialogues sont affligeants), en empruntant à droite à gauche (un Punisher de chez Wish, une toubib clone de Demi Moore, des Watchmen de chez Noz), mais aussi l’envie de faire au mieux nonobstant un budget forcément très limité. Quoi qu’il en soit, mieux vaut être au courant de la modestie de l’entreprise avant de visionner Corrective Measures : Mutants surpuissants.

LE BLU-RAY

Le film de Sean Patrick O’Reilly débarque en Blu-ray et DVD chez Program Store. L’édition HD se présente sous la forme d’un boîtier classique de couleur bleue. Visuel efficace de la jaquette. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce (en français) est proposée comme supplément.

L’Image et le son

Bah c’est pas mal dis-donc ! Ce Blu-ray de Corrective Measures s’en sort haut la main avec un superbe cadre large bien exploité, un piqué incisif et surtout des couleurs éclatantes. Cette édition HD ne manque pas de qualités et en dépit de petites baisses de la définition sur les plans larges, le spectacle est assuré avec également des contrastes élégants.

En anglais comme en français, les pistes sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. La version française jouit d’un dynamique report des voix et même si elle s’avère moins riche que la version originale, elle n’en demeure pas moins immersive. Dans les deux cas, la balance frontale en met plein les oreilles lors des séquences d’affrontements. Quelques scènes sortent du lot avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses. La musique profite d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution, même à volume peu élevé. Deux pistes Dolby Digital 5.1 sont également en option. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © Program Store / Arcana Production / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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