Test 4K UHD / Salut l’ami, adieu le trésor!, réalisé par Sergio Corbucci

SALUT L’AMI, ADIEU LE TRÉSOR (Chi trova un amico, trova un tesoro) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 9 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, John Fujioka, Louise Bennett, Salvatore Borghese, Kainowa Lauritzen, Mirna Seya, Terry Moni Mapuana…

Scénario : Mario Amendola & Sergio Corbucci

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : La Bionda

Durée : 1h46

Date de sortie initiale: 1981

LE FILM

Alan a trouvé une carte indiquant l’emplacement d’un véritable trésor : le butin de l’armée japonaise caché dans une île du Pacifique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Poursuivi par une horde de gangsters, il se réfugie dans le bateau de Charlie, qui ne tarde pas à devenir son compagnon d’infortune. Au milieu des vahinés, des soldats et des pirates, les deux compères ne sont pas au bout de leurs surprises…

C’est à partir de Salut l’ami, adieu le trésor !Chi trova un amico trova un tesoro, que les résultats au box-office de Terence Hill et Bud Spencer vont aller en déclinant. Et malgré la réussite, la chute est particulièrement brutale. Habitués à voir leurs films apparaître dans le top 10 en Italie, cet opus arrive à la 28è place en 1981. Deux ans auparavant, Cul et chemise – Io sto con gli ippopotami avait pourtant connu un plus grand succès que Pair et impariPari e dispari, mais Salut l’ami, adieu le trésor ! réalise trois millions d’entrées de moins. Après avoir vu leurs personnages « adaptés » dans le monde contemporain avec Deux super-flics I due superpiedi quasi piatti d’Enzo Barboni, Terence Hill et Bud Spencer collaborent avec Sergio Corbucci, qui les emmène plus loin dans le côté bande-dessinée. Trois ans plus tard, rebelote, le cinéaste embarque le tandem dans un quasi-surréalisme, qui rappelle souvent les cartoons de Tex Avery, notamment lorsque les légendaires bastons interviennent et qui déjouent ici les lois de la physique, le tout accompagné de bruitages Pif-Paf-Poum. Diffusé moult fois à la télévision, ce qui faisait la joie de l’auteur de ses mots tout gamin, quand il regardait ce film en famille, Salut l’ami, adieu le trésor ! n’est peut-être pas le long-métrage le plus réussi du duo, mais n’en reste pas moins une valeur sûre, qui contient encore son lot de séquences drôlissimes, burlesques, et d’aventures exotiques menées à un train d’enfer.

Poursuivie par des gangsters auxquels il doit 15 000 dollars, une petite fripouille du nom d’Alan trouve refuge incognito sur le bateau de Charlie, un marin qui vient de larguer les amarres pour faire le tour du monde en solitaire. Entre le passager clandestin et le capitaine, le torchon brûle si bien que, bientôt, les deux hommes se retrouvent à la mer, aux abords d’une île qu’ils gagnent à la nage. Ce n’est cependant pas un hasard s’ils sont arrivés là, Alan tenant de son oncle une carte indiquant l’emplacement d’un trésor remontant à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Des pirates y ayant aussi débarqué, Alan et Charlie vont devoir défendre leurs millions. Ils se rendent bientôt compte que cette île n’est pas aussi déserte qu’elle y paraît.

Une fois n’est pas coutume, l’exposition est un peu longue et il faut attendre une bonne demi-heure pour qu’Alan et Charlie débarquent sur l’île. Après, tout s’accélère. Sergio Corbucci et Mario Amendola (Le Grand silence, Pair et impair, Flics en jeans, La Belle et le Corsaire) enchaînent les moments de bravoure, les séquences nawaks avec une décontraction contagieuse, les bagarres qui vont crescendo, les répliques tordantes.

En France, les films de Hill & Spencer ont toujours bénéficié d’un doublage mémorable. C’est encore le cas pour Salut l’ami, adieu le trésor !, même si Claude Bertrand laisse cette fois la place à la barre à son confrère Raoul Delfosse (le chef cuisinier dans Le Grand restaurant, « un grand costaud j’en connais qu’un ici, c’est moi ! », vous le remettez?), qui s’en sort admirablement, quand bien même le charme n’est pas le même. De là à dire que cela a joué sur le résultat dans les salles françaises avec 1,9 millions d’entrées, soit quasiment deux fois moins que pour Deux super-flics !

En l’état, Salut l’ami, adieu le trésor ! fonctionne encore de nos jours. Les gamins se marrent des exploits du tandem, la musique de La Bionda reste en tête (les fans reconnaîtront un morceau entendu dans Un drôle de flic Poliziotto superpiù du même Sergio Corbucci), la photographie de Luigi Kuveiller (Avanti !, Les Frissons de l’angoisse, Goodbye & Amen, Un vrai crime d’amour) est élégante (ce qu’on oublie souvent et ce qui permet entre autres au film de bien vieillir), le fidèle Sal Borgese (grimé à l’occasion) est bien allumé dans le rôle d’Anulu et les pirates (qui semblent venir tout droit du Oyster Bar de Police Academy… »Vamos a bailar el Bimbo ») font partie des adversaires les plus célèbres de nos chers Bud & Terence.

LE 4K UHD

On continue ! Après Pair et impair et Deux super-flics !, nous passons cette fois en revue Salut l’ami, adieu le trésor !, toujours disponible chez BQHL, en DVD, Blu-ray et en 4K UHD. Le visuel reprend celui de l’affiche française d’exploitation. Notons que l’éditeur a sorti depuis Quand faut y aller, faut y aller, sur lequel nous reviendrons très prochainement,et a d’ores et déjà annoncé Les Super flics de Miami (le 29 mai) et Attention les dégâts (26 juin), toujours dans le même format. Le menu principal est animé et musical. Ce titre avait auparavant été édité en DVD chez TF1 Studio en 2004, puis chez AB Vidéo en 2015.

Jean-François Giré (31’30) est de nouveau aux commandes de cette présentation. À l’instar des précédents titres du tandem Hill& Spencer, celui-ci évoque en long en large leur nouvelle collaboration avec Sergio Corbucci, trois ans après Pair et impair. Giré indique que le réalisateur a emmené ses comédiens sur un terrain encore plus burlesque que précédemment, en misant sur la carte de la surenchère, du délire, en s’inspirant notamment de l’univers de la bande dessinée, dont Corbucci était friand. Si l’histoire est trop longtemps racontée, surtout pour ceux qui connaissent déjà le film, on en apprend un peu plus sur les acteurs principaux. Giré évoque une rencontre avec Bud Spencer (qui lui avaient indiqué que ses deux films préférés étaient Dieu pardonne…moi pas ! et Maintenant, on l’appelle Plata), qui en dehors des plateaux débordaient d’activités, contrairement à Terence Hill, plus discret et qui allait le devenir encore plus après la mort accidentelle de son fils adoptif en 1990. Il en vient ensuite aux remarquables versions françaises, qui ont largement contribué au succès des films du tandem dans nos contrées.

L’Image et le son

Et hop, une nouvelle grande réussite pour BQHL ! Ce master UHD de Salut l’ami, adieu le trésor ! brille de mille feux. D’une propreté absolue, l’image met en valeur la photo signée Luigi Kuveiller (L’Éventreur de New York, Du sang pour Dracula, La Classe ouvrière va au paradis) et offre un rendu très impressionnant des séquences en extérieur, ainsi qu’un relief fort appréciable. Si la définition n’est pas optimale avec quelques très légers fourmillements constatés ainsi que des visages tirant sensiblement sur le rosé dans les scènes diurnes, on apprécie le niveau des détails, l’affûtage du piqué, le grain cinéma respecté, la richesse des contrastes, et l’aplomb de la compression numérique qui consolide les scènes plus agitées. Clair et net, ce disque 4K offre une deuxième jeunesse bien méritée au film de Sergio Corbucci.

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 2.0 sont propres et distillent parfaitement la musique de La Bionda. La piste anglaise (avec les sous-titres français imposés) est la plus équilibrée du lot avec une homogénéité entre les dialogues et les bruitages. Au jeu des différences, la version française (au doublage excellent avec Dominique Paturel et Raoul Delfosse, même si l’on préférera toujours Claude Bertrand), sensiblement plus sourde. Dans les deux cas, les ambiances et autres effets annexes n’ont pas de peine à se faire entendre, surtout au moment des bagarres. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Crédits images : © BQHL Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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