Test Blu-ray / L’Homme tranquille, réalisé par John Ford

L’HOMME TRANQUILLE (The Quiet Man) réalisé par John Ford, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 23 novembre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Wayne, Maureen O’Hara, Barry Fitzgerald, Ward Bond, Victor McLaglen, Mildred Natwick, Francis Ford, Eileen Crowe…

Scénario :  Frank S. Nugent, d’après la nouvelle de Maurice Walsh

Photographie : Winton C. Hoch

Musique : Victor Young

Durée : 2h09

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Sean Thornton, ancien boxeur américain, est de retour dans son Irlande natale. Désireux de racheter la chaumière et le lopin de terre que ses parents possédaient, il entre en conflit avec Red Will Danaher, qui lorgne également sur le bout de terrain. La situation se complique lorsque Sean tombe amoureux de Mary Kate, la propre sœur de Danaher.

TOUT ce qui fait rêver les cinéphiles est dans cet immense chef d’oeuvre absolu de tous les temps, L’Homme tranquilleThe Quiet Man de John Ford. Projet très longuement mûri, au moins durant une bonne quinzaine d’années, mais sans cesse repoussé en raison de producteurs frileux qui ne voulaient pas s’engager dans cette aventure, en dépit d’un tel réalisateur aux commandes, L’Homme tranquille parvient tout de même à sortir sur les écrans en 1952. Et soixante-dix ans plus tard, pas une ride, rien n’a égratigné The Quiet Man, au contraire, le charme agit avec autant de fraîcheur qu’au premier jour, comme un véritable conte de fées pour grandes personnes. D’ailleurs, John Ford avait coutume de dire qu’il s’agissait de sa première tentative d’histoire d’amour entre adultes. De la photographie nimbée du vert irlandais réalisée en Technicolor et concoctée par le chef opérateur Winton C. Hoch (La Charge héroïque, Le Fils du désert, La Prisonnière du désert) à la distribution prestigieuse, en passant par la musique de Victor Young (Les Tigres volants, Les Implacables, Les Yeux de la nuit, Espions sur la Tamise), sans oublier bien sûr un bijou de scénario de Frank S. Nugent (Les 2 cavaliers, La Dernière fanfare, Un si doux visage) inspiré au départ d’une nouvelle de Maurice Walsh, L’Homme tranquille est indéniablement le film le plus personnel John Martin Feeney aka John Ford (1894-1973), qui en avais acquis les droits dès 1936, celui pour lequel il se battra longtemps, envers et contre tous (la MGM, la London Films, la Warner et la Fox se sont débinés, la RKO laissera tomber après le bide de Dieu est mort), certain de tenir ici l’histoire, le décor et l’opportunité pour rendre hommage à ses parents nés en Irlande, avant d’émigrer aux Etats-Unis en 1872. Ce retour sur la terre natale de ses ancêtres est bénéfique pour le cinéaste, obligé avant cela de revenir au western et de livrer Rio Grande avec la même équipe, pour conforter ainsi le producteur de la Republic Pictures, Herbert J. Yates, afin de lui assurer un succès commercial colossal, pour obtenir le budget nécessaire à sa « reproduction idéalisée » de l’Irlande qu’il avait en tête. L’Homme tranquille s’inscrit aisément au Panthéon des plus beaux et enthousiasmants films de toute l’histoire du cinéma.

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Test Blu-ray / Les Tigres Volants, réalisé par David Miller

LES TIGRES VOLANTS (Flying Tigers) réalisé par David Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 22 septembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Wayne, John Carroll, Anna Lee, Paul Kelly, Gordon Jones, Mae Clarke, Addison Richards, Edmund MacDonald…

Scénario : Kenneth Gamet & Barry Trivers

Photographie : Jack A. Marta

Musique : Victor Young

Durée : 1h41

Année de sortie : 1942

LE FILM

En Chine, au début de la Seconde Guerre mondiale. Une poignée de volontaires américains constitue l’escadrille les Tigres Volants. Ils sont chargés de défendre la population chinoise et affrontent dans les airs l’envahisseur japonais.

Quand il tourne Les Tigres Volants Flying Tigers en 1942, Marion Robert Morrison alias John Wayne a déjà 35 ans et plus de quinze années de cinéma à son actif. S’il n’est évidemment pas le mythe qu’il deviendra par la suite, le comédien est un visage reconnaissable dans le milieu et compte à son actif des collaborations avec King Vidor, John Ford et Michael Curtiz. Sa carrière aurait pu prendre un nouveau tournant en 1930 avec La Piste des géants The Big Trail de Raoul Walsh, mais le film est malheureusement un échec au box-office. Il enchaîne alors les westerns de série B sur un rythme effréné, allant jusqu’à jouer dans dix films par an, même s’il envisage sérieusement de se reconvertir dans la boxe. En 1939, La Chevauchée fantastique Stagecoach de John Ford change la donne, le succès est là et le film est nommé sept fois aux Oscars. John Wayne est désormais l’une des stars les plus en vue à Hollywood. 1941, après l’attaque des Japonais à Pearl Harbor, les États-Unis entrent en guerre. Certains acteurs et réalisateurs sont mobilisés sur le front ou s’engagent volontairement, mais la demande de John Wayne, étant père de quatre enfants et déjà « âgé », est déclinée. Qu’à cela ne tienne, il « combattra » à sa manière, à travers quelques films de propagande, même si en tant que fervent patriote, il regrettera toute sa vie de ne pas avoir pu participer sur le terrain comme il le souhaitait. C’est ainsi qu’il se retrouve à l’affiche de son premier film de guerre, réalisé en l’honneur de l’escadrille des Tigres Volants, tout simplement intitulé…Les Tigres Volants, dont l’action se déroule en 1941, quelques semaines avant Pearl Harbor. Forcément rétro, Flying Tigers reste un témoignage d’époque, une œuvre qui n’hésitait pas à forcer le trait en montrant de vrais grands héros luttant pour leur pays chéri, le tout sur une musique grandiloquente, des regards appuyés, une emphase qui a de quoi faire sourire et des actes chevaleresques où le sacrifice de soi était non seulement inévitable, mais aussi chaudement recommandé. S’il remplit effectivement tous les points cruciaux de cahier des charges, il n’est pas interdit de passer du bon temps devant les aventures de ces Tigres Volants, dans lequel le Duke s’impose sans mal en capitaine bad-ass et charismatique.

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Test Blu-ray / Les Implacables, réalisé par Raoul Walsh

LES IMPLACABLES (The Tall Men) réalisé par Raoul Walsh, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Clark Gable, Jane Russell, Robert Ryan, Cameron Mitchell, Juan García, Harry Shannon, Emile Meyer, Steve Darrell…

Scénario : Sydney Boehm & Frank S. Nugent, d’après le roman de Clay Fisher

Photographie : Leo Tover

Musique : Victor Young

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

A la fin de la guerre de Sécession, deux frères, Clint et Ben Allison, anciens sudistes, s’associent avec le redoutable Nathan Stark avec l’idée de l’escroquer. Ensemble, ils mènent un immense troupeau du Texas au Montana. En cours de route, ils rencontrent de nouveaux émigrants dont Nella, seule survivante d’un convoi après une attaque indienne. La présence de Nella exacerbe les rivalités entre les trois hommes.

Vous voulez voir du grand cinéma ? Du vrai cinoche ? Un putain de bon film? Ne cherchez pas plus longtemps et précipitez-vous sur Les Implacables The Tall Men ! S’il n’a pas le prestige de La Piste des géants The Big Trail (1930), L’Escadron noir Dark Command (1940), La Charge fantastique They Died with Their Boots On (1941), La Vallée de la peur Pursued (1947), La Fille du désert Colorado Territory (1949) ou La Brigade héroïque Saskatchewan (1954) pour ne citer que ceux-là et réalisés avant lui, Les Implacables est pourtant un très grand western, merveilleusement réalisé. A croire que le CinemaScope a été inventé pour lui, Raoul Walsh, épaulé par le directeur de la photographie Leo Tover (L’Héritière de William Wyler, Étranges compagnons de lit de Melvin Frank, Uniformes et jupon court de Billy Wilder, L’Énigme du Lac Noir de Michael Gordon), se place en tant que peintre devant sa toile et entreprend de représenter l’Ouest américain à sa façon, avec son immense sensibilité, son œil acéré (et pour cause…), son humour aussi (le film en regorge souvent). Chaque plan des Implacables est à se damner de beauté, chaque séquence est un modèle de rythme et de montage, de direction d’acteurs, d’où il ressort sans cesse un amour aussi grandiose qu’infini pour le septième art. Alors, enfourchez votre canasson et prenez place dans ce convoi qui s’avère ni plus ni moins qu’un road-movie passionnant, drôle, bourré d’action et de sentiments, qui vous collera un sourire au visage pendant deux heures et vous fera déclamer au bout du chemin que « c’est quand même bon le cinéma ! ».

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Test DVD / Les Yeux de la nuit, réalisé par John Farrow

LES YEUX DE LA NUIT (Night Has a Thousand Eyes) réalisé par John Farrow, disponible en DVD le 25 mai 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Edward G. Robinson, Gail Russell, John Lund, Virginia Bruce, William Demarest, Richard Webb, Jerome Cowan, Onslow Stevens…

Scénario : Barré Lyndon & Jonathan Latimer, d’après le roman de Cornell ‘William Irish’ Woolrich

Photographie : John F. Seitz

Musique : Victor Young

Durée : 1h18

Année de sortie : 1948

LE FILM

John Triton exerce ses talents de voyant dans des spectacles de cabaret, avec ses partenaires Jenny et Whitney Courtland. Mais, un jour, il s’aperçoit que son cerveau est traversé par des visions de mort. En effet, plusieurs de ses prédictions se réalisent. Bientôt, il voit que Jenny, qu’il aime, doit mourir à la suite de son premier accouchement. Il se retire du monde, mais vingt ans plus tard, il revoit la fille de Jenny, orpheline de sa mère dès sa naissance…

Étranges ces Yeux de la nuit – Night has a thousand eyes, film noir, drame psychologique et thriller fantastique, réalisé par l’éclectique et prolifique John Farrow (1904-1963). Le metteur en scène de moult longs-métrages chéris par les cinéphiles, le phénoménal Quels seront les cinq ? -Five came back (1939), Hondo (1953) et Le Renard des océans (1955) avec John Wayne, Vaquero (1953) avec Robert Taylor & Ava Gardner, Voyage sans retour (1950) avec Robert Mitchum, California, terre promise (1947), La Grande horloge (1948) et Un pacte avec le diable (1949) avec Ray Milland, et bien d’autres, est l’un des noms les plus prestigieux d’Hollywood à la fin des années 1940. Il se voit confier l’adaptation d’un roman à succès de Cornell Woolrich, écrivain pour lequel les studios faisaient les yeux doux après les grands succès de L’Homme-léopard (1943) de Jacques Tourneur et Les Mains qui tuent – Phantom Lady (1944) de Robert Siodmak, sans oublier les autres polars inspirés par une de ses œuvres Street of chance (1942), The Mark of the Whistler (1944) de William Castle, L’Ange noir (1946) avec Dan Duryea et L’Évadée (1946) avec Robert Cummings et Michèle Morgan. Sur un scénario coécrit par Barré Lyndon (Crépuscule de Henry Hathaway, le fabuleux Hangover Square de John Brahm) et Jonathan Latimer (La Clé de verre de Stuart Heisler), John Farrow signe un film complètement atypique, qui joue avec les genres, ce qui a sans doute déstabilisé les spectateurs puisque Les Yeux de la nuit ne rencontrera pas vraiment son public. Pourtant, cette curiosité mérite amplement d’être découverte, d’autant plus que l’immense Edward G. Robinson y est – comme d’habitude – parfait.

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Test Blu-ray / La Valse de l’empereur, réalisé par Billy Wilder

LA VALSE DE L’EMPEREUR (The Emperor Waltz) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 19 novembre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Bing Crosby, Joan Fontaine, Roland Culver, Lucile Watson, Richard Haydn, Harold Vermilyea, Sig Ruman, Julia Dean, Bert Prival…

Scénario : Charles Brackett, Billy Wilder

Photographie : George Barnes

Musique : Victor Young

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

Virgil Smith, voyageur de commerce, parcourt les routes d’Autriche en compagnie de son chien Buttons. Il espère y vendre des phonographes, et aimerait compter l’Empereur François-Joseph parmi ses clients. Le hasard met sur son chemin la comtesse Johanna von Stulzenberg, dont le caniche mord Buttons. Smith exige des excuses, qui lui sont refusées…

La Valse de l’empereurThe Emperor Waltz est comme qui dirait le vilain petit canard dans la filmographie de Billy Wilder. Renié par le réalisateur et son coscénariste Charles Brackett, le film apparaît après Death Mills, documentaire sur la découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en 1945, où la famille de Billy Wilder a été exterminée, et Le Poison, drame psychologique prenant et difficile, réaliste et viscéral sur l’alcoolisme, sorti la même année. Comme s’il avait cherché malgré lui à s’échapper dans un univers diamétralement opposé, on le retrouve aux manettes d’une comédie-musicale qui prend la forme d’une opérette viennoise. Enorme meringue aux couleurs étincelantes (le premier film en couleur du réalisateur), La Valse de l’empereur a beau être parfois marqué par quelques touches ironiques et cyniques emblématiques de son auteur, il n’en demeure pas moins franchement anecdotique dans la carrière du maître. Mais le spectacle est bel et bien assuré.

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