DÉCLIC ET DES CLAQUES réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.
Acteurs : Annie Girardot, Mike Marshall, Philippe Clair, Georges Blaness, André Nader, Robert Gadel, Muriel Baptiste, Carla Marlier, Renée Saint-Cyr, Enrico Macias, Darry Cowl, Pierre Doris, Marthe Villalonga…
Scénario : Philippe Clair & André Nader
Photographie : Jean Malige
Musique : Raymond Lefèvre
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1965
LE FILM
Des jeunes pieds noirs venus d’Alger débarquent à Paris. L’un d’eux fait la connaissance d’une jeune fille riche, qui cherche un sens à sa vie.
C’est donc ici que démarre la carrière cinématographique de Philippe Clair (1930-2020), de son vrai nom Prosper Charles Bensoussan. Comme réalisateur du moins, puisqu’il était déjà apparu dans Des gens sans importance (1956) d’Henri Verneuil, Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque, ainsi que dans une poignée de séries et téléfilms. Né au Maroc, débarquant à Paris dans les années 1950, il intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. De fil en aiguille, il joue dans des classiques du répertoire, mais monte très vite ses propres spectacles et rencontre un grand succès sur scène, notamment avec la parodie du Cid d’Edmond Brua, réalisée en argot pied-noir, d’après la pièce de Corneille écrite en vers, qui sera adaptée en 1979 par Philippe Clair lui-même sous le titre Rodriguez au pays des merguez. Ce triomphe l’amène tout naturellement au cinéma. C’est ainsi qu’en mars 1965 déboule sur les écrans Déclic et des claques, connu aussi sous le titre L’Esbrouffe, coécrit, interprété et réalisé par Philippe Clair donc, qui condense tout l’humour judéo-arabe qui a fait sa renommée au théâtre. Disons-le immédiatement, ce premier long-métrage est une sacrée bonne surprise et découverte. Accompagné de ses amis, Philippe Clair apparaît comme un typhon humain et son énergie dévastatrice est on ne peut plus étonnante dans le septième art hexagonal au mi-temps des années 1960. Considéré aujourd’hui comme étant une grande source d’inspiration pour La Vérité si je mens ! de Thomas Gilou, Déclic et des claques se permet même d’annoncer The Party de Blake Edwards au cours d’une cérémonie de mariage qui tourne à la quasi-orgie. Une longue séquence tout simplement hallucinante, où il se déroule mille choses, où beaucoup nous échappent aussi d’ailleurs, le tout mené par Philippe Clair (sur une musique endiablée du maestro Raymond Lefèvre et avec un certain Claude Zidi à la caméra), qui s’offre le luxe de diriger, de donner la réplique et de courtiser la belle et sexy Annie Girardot (entre Le Mari de la femme à barbe de Marco Ferreri et Trois Chambres à Manhattan de Marcel Carné), visiblement ravie de participer à ce délire hors-norme.
SOIS BELLE ET TAIS-TOI! réalisé par Marc Allégret, disponible en DVD & Blu-ray le 17 mai 2024 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Mylène Demongeot, Henri Vidal, Jean-Paul Belmondo, Robert Dalban, Alain Delon, Roger Hanin, Darry Cowl…
Scénario : Marc Allégret, Gabriel Arout, William Benjamin, Odette Joyeux & Jean Marsan Roger Vadim
Photographie : Armand Thirard
Musique : Jean Wiener
Durée : 1h40
Date de sortie initiale : 1958
LE FILM
Virginie a 20 ans et une langue bien pendue. Elle est belle et en est à sa troisième évasion d’une Maison d’Éducation. Jean est un jeune inspecteur de Police, actuellement à la recherche de gangsters ayant attaqué une bijouterie de la place Vendôme. Mais le malheur fait qu’au cours de son enquête, Jean prend Virginie pour une complice de la bande, tandis que Virginie prend Jean pour un de ces prestigieux seigneurs du milieu. Et voilà la jolie délinquante éprise d’un flic.
C’est ce qui s’appelle avoir du pif. Parce-que pour réunir Mylène Demongeot, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans un même film alors que ceux-ci n’avaient pas fait grand-chose, on peut dire que Marc Allégret a senti que ces trois jeunes comédiens âgés d’une vingtaine d’années étaient non seulement charismatiques, mais aussi prometteurs. Sois belle et tais-toi ! (ne vous énervez pas, il s’agit du titre) est une charmante comédie-policière qui aurait peut-être disparu des radars, si Bebel et Delon n’avaient pas été associés pour la première fois au cinéma. S’ils n’ont pas de rôles majeurs dans cette histoire, on ne peut s’empêcher d’admirer leur naturel, leur bagou, leur énergie contagieuse. Mais la « star » est ici Mylène Demongeot, que le réalisateur avait déjà fait tourner trois ans plus tôt dans Futures vedettes, dans lequel elle ne faisait d’ailleurs qu’une apparition et était même créditée Marielle Demongeot au générique. Sortant du succès des Sorcières de Salem de Raymond Rouleau, où elle était parvenue à s’imposer face à Yves Montand et Simone Signoret, l’actrice passe la vitesse supérieure et se retrouve au générique de Bonjour tristesse d’Otto Preminger et en tête d’affiche de Sois belle et tais-toi !. Si elle n’a jamais brillé par son jeu et son phrasé quelque peu monocorde, on ne pourra pas reprocher à Mylène Demongeot de crever l’écran de sa beauté diaphane dans le film de Marc Allégret, où le couple qu’elle forme avec Henri Vidal fonctionne bien, malgré leur différence d’âge. Un spectacle « gentillet », complètement inoffensif et désuet, sympathique et divertissant.
GÉNÉRAL… NOUS VOILÀ ! réalisé par Jacques Besnard, disponible en DVD depuis le 13 avril 2016 chez LCJ Editions & Productions.
Acteurs : Darry Cowl, Roger Dumas, Henri Guybet, Philippe Ricci, Pierre Tornade, Jacques Marin, Katia Tchenko, Jean Amadou, Robert Rollis…
Scénario : Richard Balducci, Jean Amadou, Jacques Besnard & Jacques-Henri Marin
Photographie : Michel Grignon
Musique : José Padilla & Darry Cowl
Durée : 1h35
Date de sortie initiale : 1978
LE FILM
En 1940, un déserteur et deux gendarmes se retrouvent par mégarde en zone occupée, puis en Angleterre où le gouvernement du Général de Gaulle leur confie une mission dangereuse : retrouver un général italien dans le désert libyen.
On connaît ce que Pierre Despoges disait sur Marguerite Duras, « elle n’a pas écrit que des conneries… Elle en a aussi filmées ! ». Pour Richard Balducci (oui oui, encore lui), c’est l’inverse. Le bougre n’a pas seulement écrit ses propres comédies, il l’a aussi fait pour les autres. En plus d’être le « papa » du Gendarme de Saint-Tropez, l’intéressé aura également signé l’affreux Charlots Connection (1984) de Jean Couturier, sans doute le pire opus de la troupe, Les Bidasses en vadrouille (1979) de Christian Caza (ou Michel Ardan pour les intimes) et Les Joyeuses Colonies de vacances (1979) de Michel Gérard. L’une de ses collaborations « de choc » restera celle avec Jacques Besnard sur deux films, Le Jour de gloire (1976) et Général…nous voilà ! (1978). Si le premier a rencontré un grand succès dans les salles (2 millions d’entrées, vous vous rendez compte ?) et demeure connu par les amateurs de délires franchouillards, le second est obscur. Jacques Besnard (1929-2013) est loin d’être un tâcheron et aura emballé quelques bons divertissements, dont l’excellent et cultissime Le Grand Restaurant (1966) avec Louis de Funès, alors son plus gros hit au box-office du réalisateur, C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule (1974), La Situation est grave…mais pas désespérée (1976, à quand une réédition en DVD ou même un Blu-ray ?) et dans une moindre mesure Le Fou du labo 4 (1967) avec Jean Lefebvre. En fait, la raison pour laquelle Général…nous voilà ! n’a pas eu le même engouement (même si 823.000 entrées ce n’est pas rien) ou la même « postérité », ce sont ses têtes d’affiche. Pas de Fufu, de Bernard Blier, de Jean Lefebvre, de Michel Serrault, de Michel Galabru…non, Général…nous voilà ! repose cette fois sur les épaules de Pierre Tornade, Roger Dumas, Darry Cowl et Henri Guybet, habituels seconds voire troisièmes couteaux du genre. Contre toute attente, il ne s’agit pas d’un nanar et encore moins d’un navet. Évidemment nous sommes loin de La Grande vadrouille et même de La Septième Compagnie, auxquels on pense inévitablement, mais tout de même, Général…nous voilà ! fonctionne, se fonde sur une suite ininterrompue de gags menés sur un rythme soutenu, des personnages attachants et des comédiens en grande forme, ainsi que sur des dialogues amusants (de Jean Amadou) et un côté « aventure » qui passe bien. Une récréation d’un autre temps, mais encore sympathique.
ON L’APPELLE CATASTROPHE réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 21 août 2016 chez LCJ Editions & Productions.
Acteurs : Michel Leeb, Michel Galabru, Darry Cowl, Carol Lixon, Ibrahim Seck, Pierre Doris, Billy Kearns…
Scénario : Richard Balducci
Photographie : Marcel Combes
Musique : Cécil Maury
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1983
LE FILM
Alors qu’il pensait passer une soirée paisible en compagnie de sa fiancée, Antoine Malibran se retrouve malgré lui mis en cause dans un hold-up, et atterrit en prison. Sans le vouloir, il parvient à s’évader. Lorsqu’il retourne dans sa cellule de son propre gré, il fait l’étonnement des gardiens et des autres détenus.
Attention nanar ! Et celui-là il est beau hein ! Réalisation, Richard Balducci. Scénario, Richard Balducci. Dialogues, Richard Balducci. Cela devrait déjà suffire pour attirer votre curiosité et si ce n’est pas le cas, relisez la chronique de N’oublie pas ton père au vestiaire. Alors, quand on sait qu’On l’appelle Catastrophe est interprété par un Michel Leeb, 35 ans ici, livré à lui-même, on fonce tête baissée ou on met le nez dedans immédiatement plutôt. Navrant du début à la fin, donc forcément jubilatoire, mais pas comme le metteur en scène l’attendait, On l’appelle Catastrophe est pour ainsi dire un « véhicule de star » pour son acteur principal, dans le sens où celui-ci n’avait pas encore une grande renommée, puisqu’il ne fera son premier Olympia qu’un an après le film de Richard Balducci. Au moment où ce dernier sort sur les écrans, l’humoriste commence à se produire dans quelques émissions de télévision, où son sketch de l’Africain cartonne. 1983 est comme qui dirait une année matricielle dans la carrière de Michel Leeb, qui avait fait sa première apparition au cinéma dans Godefinger ou certaines chattes n’aiment pas le mou de Jean-Pierre Fougéa (ça ne s’invente pas), et revoir cette comédie quarante ans après sa sortie en dit long sur l’évolution de l’humour au fil des décennies, mais aussi et surtout sur celle des mœurs, car il est évident qu’un film comme On l’appelle Catastrophe compile TOUT ce que l’on ne pourrait plus faire aujourd’hui. Quant à savoir si c’est tant mieux ou dommage, cela serait sans doute trop long à étayer. Toujours est-il qu’on ne peut pas s’empêcher de sourire devant ce spectacle absolument consternant, piteusement emballé, mais ô combien rafraîchissant car complètement régressif.
Antoine Malibran, un jeune projectionniste trop influencé par les héros des films qu’il projette, se trouve entraîné, malgré lui, dans une suite d’aventures rocambolesques, à la suite d’une banale confusion de voiture. Il se trouve impliqué dans l’attaque à main armée de la banque de la Seine. Antoine ne faisait qu’attendre sa petite amie Carole, caissière de la banque, mais les apparences sont contre lui et il est mis en prison avant même d’avoir compris pourquoi. Coincé entre les quatre murs de sa cellule, il en sort, sans le vouloir, en s’endormant dans la voiture du directeur. Réintégrant sagement la prison par honnêteté, il en devient « le caïd ». Plus tard, grâce à un coup d’Etat, il se retrouve Conseiller Principal d’un nouveau Président africain, et son ambassadeur en France. Non sans avoir, sur le chemin du retour, maîtrisé un terroriste tentant vainement de détourner son avion.
Ah ça oui il se donne à fond Michel Leeb dans On l’appelle Catastrophe, probablement conscient de la chance qui lui est donnée de laisser libre cours à sa fantaisie, à ses grimaces et à ses imitations ! Tout y passe, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Jean-Pierre Marielle et même E.T. ! Mais la cerise sur le gâteau demeure évidemment sa rapide caricature du chinois (attention, grosse blague sur l’efficacité d’un tailleur asiatique) et surtout de l’Africain, puisque le dernier acte, qui se déroule au Gabon, amène le personnage principal aux côtés d’un dictateur frappadingue (pléonasme) génialement interprété par Ibrahim Seck (le domestique de Louis de Funès dans Le Tatoué), auprès duquel Antoine va se laisser imprégner par ce pays, ses couleurs locales et bien sûr son accent. Devenu le conseilleur du dictateur, Antoine va s’adresser aux responsables politiques, tout d’abord sobrement, avant de rouler des yeux, de montrer les dents et de rrrrouler les r. C’est là que la machine s’emballe, on ne sait pas s’il s’agit d’improvisation (mauvaise si c’est le cas) ou d’une scène réellement écrite (et très mauvaise cette fois encore), mais il faut le (re)voir pour le croire.
Des exemples comme celui-ci il y en a à la pelle dans On l’appelle Catastrophe, comme lorsqu’à deux reprises Antoine, essayant de se défendre déclare à ses adversaires « Je suis blanc comme neige ! », un homme noir apparaît derrière un poteau en déclamant (avec l’accent bien sûr) « Comment ? ». On peut ajouter à cela un casting de tronches avec Darry Cowl en juge d’instruction qui bégaye, comme c’est original, Michel Galabru qui vient toucher son chèque en directeur de la banque, Daniel Darnault qui se prend pour Louis de Funès, Pierre Doris en marchand d’armes, Guy Delorme, Ticky Holgado, Dominique Zardi…sans oublier la mignonne Carole Lixon, vue dans Le Cavaleur de Philippe de Broca, ici dans son avant-dernière apparition au cinéma, ainsi que quelques plans boobs bien gratos et les apparitions de Françoise Blanchard (muse de Jean Rollin et Bruno Mattei) et Alexandra Delli Colli (L’Éventreur de New York, Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu).
Bref, un Expendables de la comédie franchouillarde, dans laquelle Michel Leeb écarquille les yeux à outrance, incapable d’aligner une ligne de dialogues sans bafouiller, qui promène son absence de charisme en laissant ses camarades faire les débiles autour de lui quand il n’est pas en train de se prendre pour un personnage de cartoon comme le fera Michel Courtemanche dans La Ballade de Titus de Vincent De Brus. Si l’on ajoute aussi la laideur des décors et de la photographie de Marcel Combes (N’oublie pas ton père au vestiaire, La Nuit de la mort et…Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville), la musique pouet-pouet de Cécil Maury qui nous met les tympans en sang, c’est trop de bonheur.
LE DVD
On l’appelle Catastrophe avait déjà bénéficié d’une édition DVD en 2006 chez Antartic, où le film était couplé avec celui d’Yvan Chiffre, Le Fou du Roi, aussi interprété par Michel Leeb. Première édition « single » donc pour ce grand nanar, désormais disponible chez LCJ Editions. La jaquette reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.
Aucun supplément.
L’Image et le son
Sans surprise, On l’appelle Catastrophe est présenté au format 4/3. La copie est stable, mais les couleurs sont ternes, le piqué émoussé, la gestion des contrastes complètement aléatoire. Certaines poussières demeurent, c’est un peu mieux dans la dernière partie africaine aux teintes plus chatoyantes. Dans l’ensemble et d’après nos souvenirs, l’image est conforme à celle que l’on voyait lors des diffusions à la télévision.
Un mixage Stéréo sans esbroufe, propre, aux dialogues nets. Pas de sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.
DES PISSENLITS PAR LA RACINE réalisé par Georges Lautner, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Coin de mire Cinéma
Acteurs : Louis de Funes, Michel Serrault, Mireille Darc, Maurice Biraud, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl, Hubert Deschamps, Raymond Meunier, Gianni Musy, Guy Grosso, Philippe Castelli…
Scénario : Clarence Weff, Georges Lautner, Albert Kantof, d’après le roman Y avait un macchabée de Clarence Weff
Photographie : Maurice Fellous
Musique : Georges Delerue
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Un mauvais garçon vient de trépasser. Ceux qui l’avaient rendu à une vie meilleure, le cachèrent dans une contrebasse. Quand on apprit, dans le “milieu” que le truand possédait le ticket gagnant 100 millions au tiercé, et que ce ticket se trouvait dans la veste du “macchabée”, donc dans la contrebasse, ce fut le début d’une sacrée course au trésor…
“Sans
être un hôte abusif, j’aimerais savoir à qui est ce cadavre ?”.
A l’automne 1963, alors qu’il est en plein montage des Tontons flingueurs, Georges Lautner a déjà deux autres films sur le feu, dont le troisième et dernier volet de la trilogie du Monocle, qu’il se prépare à tourner à Hong Kong. Mais avant cela, il décide d’entamer les prises de vue d’une nouvelle comédie, Des pissenlits par la racine, l’adaptation du roman Y’avait un macchabée de Clarence Weff, pseudonyme d’Alexandre Valletti, coécrite par ce dernier avec le cinéaste lui-même, le tout supervisé par Michel Audiard et très largement inspiré du scénario de Three Strangers (1946) de Jean Negulesco, écrit par John Huston, avec Sydney Greenstreet et Peter Lorre. Tourné dans la précipitation en 10 jours, ce petit film permettait ainsi à Georges Lautner de “se couvrir” au cas où Les Tontons flingueurs se planterait au box-office. Rétrospectivement, Des pissenlits par la racine est une récréation pour le réalisateur et vaut essentiellement pour son casting quatre étoiles digne d’un Expendables à la française puisque Michel Serrault, Maurice Biraud, Mireille Darc, Louis de Funès, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl et Guy Grosso s’y donnent la (formidable) réplique, dans un délire complètement assumé et où l’humour noir très anglo-saxon coule à flots. Une vraie friandise acidulée comme le grand Georges Lautner en avait le secret.
DEUX HEURES MOINS LE QUART AVANT JÉSUS-CHRIST réalisé par Jean Yanne, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD depuis le 10 septembre 2014 chez Pathé
Acteurs : Coluche, Michel Serrault, Jean Yanne, Françoise Fabian, Michel Auclair, Mimi Coutelier, Darry Cowl, Paul Préboist, Daniel Emilfork, André Pousse, Michel Constantin, Philippe Clay, Valérie Mairesse, Yves Mourousi, Léon Zitrone…
Scénario : Jean Yanne
Photographie : Mario Vulpiani
Musique : Jean Yanne, Raymond Alessandrini
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 1982
LE FILM
C’est l’histoire d’un mec, Ben-Hur Marcel, conducteur de chars à Rahatlocum, petite colonie romaine nord-africaine où Jules César vient passer des vacances impériales… La révolte gronde parmi le petit peuple qui, opprimé par un régime cruel et tyrannique, trouve en Marcel un tribun charismatique et annonciateur d’une ère nouvelle… deux heures moins le quart avant Jésus-Christ !
Ce meneur, c’est un petit garagiste sans importance… Si j’ose me permettre, c’est même dommage de le faire bouffer par les lions parce que c’est le seul qui sache bien réparer les chars dans ce foutu pays de merde… Faut dire qu’on se demande ce qu’on a fait aux dieux pour se retrouver dans un bled à la con pareil, et tout ça pour faire plaisir à un empereur débile, qui lui pendant ce temps-là… Enfin, excuse-moi, c’est les nerfs, on est surmenés. […] Haaaa, bordel d’uniforme de putain de métier de con de nom de Jupiter de saloperie de cape de merde.
Et des dialogues anthologiques, des gags « hénaurmes », des anachronismes comme ça il y en a à satiété. Avec 4,6 millions d’entrées au cinéma, Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ est le plus grand succès de Jean Yanne en tant que réalisateur, depuis sa première mise en scène, Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil qui avait attiré plus de 4 millions de spectateurs dans les salles en 1972. Pouvant se targuer de terminer sur la troisième marche du podium au box-office en 1982, derrière E.T. L’Extra-terrestre et L’As des as, Jean Yanne retrouve le succès qui commençait à lui échapper des deux côtés de la caméra – Chobizenesse et Je te tiens, tu me tiens par la barbichette avaient déçu – et signe une immense comédie.